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INTRODUCTION
I : Evolution Historique
Le droit du travail régit les relations entre les employeurs et les salariés relevant
essentiellement du secteur privé. L’homme au travail est pris dans ses relations avec
l’entreprise dans un réseau dense, complexe et mouvant d’institutions et de règles.
Afin de mieux comprendre le droit du travail actuel, il est intéressant de rappeler les
grandes étapes de la formation de ce droit. Avant la révolution de 1789, le principal
type d’organisation du travail était la corporation. Les corporations sont des
organisations qui regroupent tous ceux qui exercent une activité dans un domaine
déterminé. Il faut en être membre pour avoir accès à une profession de ce
domaine. Il y a donc monopole de l’embauche. Les règles sont très strictes et cette
réglementation fera naître des conflits collectifs à la fin du XVIIIième siècle.
La période qui suit la révolution est marquée par le libéralisme. Le décret d’Allarde
(mars 1791) et la loi le Chapelier (juin 1791) proclament la liberté d’exercice d’une
profession et d’embauche, abolissent le régime corporatif et interdisent les
groupements. Le travailleur est isolé au nom de la liberté contractuelle. Le contrat
est qualifié par le code civil de « louage de servie ». Les règles sont répressives et
autoritaires.
Les principes régissant le droit du travail au sein de l’entreprise trouvent leurs sources
à différents niveaux. Il y a les sources internationales, régionales et internes.
Ensuite, les usages. L’usage est un mode informel de création du droit résultant d’une
habitude suivie et pratiquée de longue date dans une région, dans une profession
ou dans une entreprise. Il s’agit de pratiques constantes qui s’imposent à
l’employeur. Ils ont été créés par l’employeur dans le cadre de son pouvoir de
direction ou établis par les salariés sans opposition de l’employeur ex : quitter le lieu
de travail plus tôt les veilles de fêtes. Pour que la pratique devienne un usage
s’imposant à l’employeur, trois conditions doivent être remplies. la généralité :
l’avantage concerne tout le personnel ou toute une catégorie. La constance :
l’avantage doit être attribué de façon répétée et régulière. La fixité : l’avantage
doit obéir dans les conditions d’attribution et de détermination à des règles
prédéfinies, constantes et objectives.
Enfin, le règlement intérieur. Pour sa survie, l’entreprise en tant que corps social
nécessite un minimum d’organisation, des objectifs, des règles de fonctionnement,
des procédures de contrôle. C’est l’objet du règlement intérieur. Le contenu du
règlement intérieur est strictement limité d’une part aux mesures d’application de la
réglementation en matière d’hygiène et de sécurité dans l’entreprise par ex
interdiction de prendre des repas sur les lieux de travail et d’autres part, aux règles
générales et permanentes relatives à la discipline et à la nature et l’échelle des
sanctions que peut prendre l’employeur.
La loi précise que le règlement intérieur ne peut contenir des clauses contraires aux
lois et règlements ainsi qu’aux dispositions des conventions applicables à l’entreprise.
Il est rédigé par l’employeur et communiqué à l’inspecteur du travail avant qu’un
copie soit déposé au greffe du tribunal du travail.
Les clauses principales : Ce sont les éléments substantiels du contrat de travail, c’est
à dire, les éléments sans lesquels, il n’y aurait pas eu conclusion du contrat. Ce sont
d’une part, la prestation de travail qui incombe principalement au salarié et d’autre
part le paiement du salaire qui est la principale obligation de l’employeur. Ces deux
clauses sont obligatoirement spécifiées dans le contrat de travail. Il est possible que
des clauses facultatives deviennent des éléments substantiels du contrat de travail
dès lors qu’elles sont été spécifiées dans le contrat. Ce sont par ex : la spécification
du lieu de travail, les horaires du travail, le jour du repos hebdomadaire.
Les clauses accessoires : Ce sont celles qui imposent des obligations supplémentaires
conventionnelles tant à l’employeur qu’au salarié. Par ex les clauses attributives de
juridiction, les clauses de renonciation aux règles légales applicables en cas de
licenciement. La validité de ces clauses est discutable et elles sont le plus souvent
annulées par les juges.
SS1 : Les obligations du travailleur : Il doit toute son activité professionnelle à son
employeur. Cependant, le contrat peut prévoir que le travailleur ne mettra son
activité professionnelle à la disposition de son employeur qu’une partie du temps
seulement. Il doit exécuter personnellement le travail pour lequel il a été embauché.
Il ne peut ainsi pas se faire remplacer par quelqu’un d’autre pour l’exécution de la
prestation de travail. Il est tenu au secret professionnel, il lui est ainsi interdit
formellement de porter à la connaissance de tierces personnes, les informations dont
il a connaissance dans l’exécution de son travail. Les personnes dont il s’agit sont
celle qui ne sont pas censées avoir l’information. Il est aussi tenu à une obligation de
non concurrence
Aux termes de l’article 1108 du code civil, quatre conditions sont requises pour la
validité d’une convention.
Une cause licite. Le contrat de travail sera nul si le salarié a été engagé pour des
activités illicites ou immorales.
La langue de rédaction de l’écrit : tout contrat constaté par écrit et qui doit être
exécuté sur le territoire doit être rédigé en français. Lorsque le salarié est étranger,
celui-ci peut exiger une traduction du contrant dans sa langue.
* d’un à trois mois calendaires pour les agents de maîtrise et les techniciens ;
Les parties peuvent dans la limite de la loi prolonger la durée de l’essai qui arrive à
expiration. Cette prolongation est automatique lorsque l’essai a été interrompu du
fait de la maladie du salarié, de la fermeture de l’entreprise en raison de congés
annuels ou d’une absence autorisée du travailleur pendant l’essai. Dans tous les cas,
la période de l’essai est prolongée de la durée de la suspension du contrat. Le trait
essentiel du contrat à l’essai est de conférer à chaque partie la faculté de rompre le
contrat à tout moment, sans aucune formalité (autorisation préalable, préavis,
cause réelle et sérieuse), et sans aucune indemnité. La rupture met fin aux relations
de travail sans effacer rétroactivement les obligations des parties.
Il peut être défini comme étant le contrat qui est soit conclu par écrit sans limitation
de durée ou le contrat de travail qui est conclu verbalement. C’est donc le type de
contrat de travail qui peut être conclu aussi bien verbalement que par écrit.
Contrairement au contrat de travail à durée déterminée, aucune condition de
forme n’est exigée pour la conclusion de ce type de contrat. Le contrat de travail
peut ainsi donc être à durée indéterminée dès sa conclusion, lorsqu’il est verbal ou
lorsqu’il est écrit mais sans aucune précision de durée. Il peut aussi résulter de la
transformation d’un contrat de travail à durée déterminée. Il en est ainsi soit lorsque
le contrat de travail initialement à durée déterminée arrive à expiration et se
renouvelle sans que les parties ne l’aient prévu ou lorsque renouvellement compris,
la durée totale du contrat excède les deux ans.
Le contrat de travail à durée indéterminée peut être rompu aussi bien par
l’employeur que par le salarié. Lorsqu’il est rompu à l’initiative du salarié, il s’agit
d’une démission, tandis que lorsqu’il est rompu à l’initiative de l’employeur, il s’agit
d’un licenciement. Qu’il s’agisse d’une démission ou d’un licenciement, la rupture
du contrat de travail à durée indéterminée doit toujours être précédée d’un préavis
sauf si elle est justifiée par une faute lourde. Pour le cas précis du licenciement,
l’employeur doit en plus du préavis, justifier d’un motif légitime lié à la conduite, à
l’aptitude professionnelle du salarié ou d’un motif fondé sur les nécessités
impératives du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service.
Il est obligatoirement constaté par écrit sinon, il est nul et préciser sa date, sa durée,
les conditions de la rémunération, de nourriture et de logement de l’apprenti. Il doit
également préciser l’identité complète et le domicile de l’apprenti, l’identité
complète, le domicile et la profession du maître et les cours professionnels que le
maître s’engage à lui faire suivre.
Le contrat peut être rompu avant terme en cas de manquement aux obligations
convenues par les parties. Il peut également être rompu en cas de force majeure,
accord commun.
Pour pallier les nombreux abus du chef d’entreprise dans sa liberté de décider de
l’organisation de son entreprise, des textes de lois assurent aux salariés une réelle
protection de leur intégrité physique en imposant des dispositions tant à propos de la
durée du travail ou des congés qu’à propos de l’hygiène et de la sécurité du travail.
SS1 : La durée légale de travail : Dans tous les établissements publics ou privés même
d’enseignement ou de bienfaisance, la durée légale de travail des employés ou
ouvriers de l’un ou l’autre sexe, de tout âge, travaillant à temps, à la tache ou aux
pièces est fixé à quarante heures, à l’exception des établissements agricoles.
L’usage a généralisé la répartition des 40 h de travail sur 5 jours ouvrables de 8h. Mais
compte tenu de la spécificité de l’entreprise, rien n’interdit à l’employeur de
réaménager le temps de travail hebdomadaire. Par ex 7 h de travail journalier sur 5
jours et 5 heures le samedi. L’essentiel, c’est de rester dans la limite des 40h de travail
et que toute heure au-delà soit considérée comme une heure supplémentaire. Dans
certaines professions, il est admis qu’en raison du caractère intermittent du travail,
une durée de présence supérieure à la durée légale de travail soit considérée
comme équivalent à 40 h de travail effectif. C’est le cas des employés de maison
SS2 : Les heures supplémentaires : Une heure ne peut être qualifiée heure
supplémentaire que si elle est fournie à un employeur pour le compte de qui le
salarié a déjà fourni 40 h de travail dans la semaine. Toute heure supplémentaire
dont le salarié apporte la preuve doit faire l’objet d’une majoration du taux de
salaire. Cette majoration est de 10% pour les heures effectuées de la 41ième à la
48ième heure, de 35% pour les heures effectuées au-delà de la 48ième heure, de
50% pour les heures effectuées de jour les dimanches et jours fériés, de 100% pour les
heures effectuées de nuit les dimanches et jours fériés. Cette règle de majoration de
la rémunération est compatible avec la convention de forfait, c’est à dire que les
parties au contrat peuvent convenir d’une rémunération globale et forfaitaire pour
toutes les heures supplémentaires effectués. Il existe aussi un autre type de clause
dont le caractère forfaitaire est encore plus accusé, c’est la rémunération globale
sans que l’horaire de travail soit déterminé avec précision. Elle est légale chaque fois
qu’en raison de l’activité professionnelle du salarié, il est impossible de déterminer ou
de contrôler de façon précise l’horaire de travail. Ces deux clauses sont souvent
utilisées dans les contrats conclus avec les cadres, mais elles peuvent se retrouver
dans des contrats conclus avec des salariés qui n’ont pas cette qualité.
SS4 : Le travail de jour et le travail de nuit : il est admis que les travailleurs adultes
peuvent être affectés à un travail de nuit. En revanche le travail de nuit est interdit
aux jeunes travailleurs de moins de 18 ans, de l’un ou l’autre sexe. Par travail de nuit,
il faut entendre tout le travail entre vingt-deux heures et cinq heures.
SECTION II : La rémunération
Le droit du travail tend à considérer comme salaire toute somme ou tout avantage
accordé à l'occasion du travail dans le cadre de l'entreprise ayant pris le travailleur
en charge. Ainsi, peu importe l'origine paternaliste de l'avantage (gratification de fin
d'année) son octroi par un tiers (pourboire) ou son caractère collectif (prime de
productivité). De même sont assimilées au salaire des somme qui sont versées or
toute prestation effective de travail et qu'on peut considérer comme de véritables
substituts de salaire : indemnité de congés payés, indemnité de plein salaire en cas
de maladie, prévue par les conventions collectives, heures de fonction payées des
représentants du personnel.
Par son caractère alimentaire, le salaire remplit une fonction vitale pour la majeure
partie de la population. Il doit donc assurer dans des conditions décentes et à
intervalles réguliers la subsistance du travailleur et de sa famille.
* Le salaire au temps. Le temps au travail est celui effectué par un salarié sans qu'il
soit fait référence à une production quantitativement déterminée.
Les employé, agents de maîtrise et cadres sont normalement payés au mois, sur la
base de la durée légale du travail pendant les jours ouvrables.
En dehors de la grève, du lock out, du chômage technique et des congés payés, les
principales causes de suspension sont la maternité et la maladie.
SS1 : La maternité
Pendant toute la durée de l’arrêt de travail ainsi provoqué, le salarié est suspendu
jusqu’à la consolidation de son état de santé. Aucune limité autre que la
consolidation de l’état de santé n’est prévue : elle peut donc durer 6, 12, 18 mois ou
plus. Pendant cette période, l’employeur ne peut pas licencier le salarié, sauf s’il
justifie d’un motif grave ou de l’impossibilité de maintenir le contrat de travail. Si
après consolidation, le salarié est apte à occuper son emploi, l’employeur est tenu
de l’affecter à cet emploi ou à un autre similaire, assorti d’une rémunération
équivalente. Si au contraire, après consolidation, le travailleur est inapte à reprendre
le travail et de l’assurer dans les conditions normales, dès lors où il n’y a pas
incapacité totale et définitive, l’employeur est en principe tenu d’une obligation de
reclassement, c’est à dire qu’un autre emploi approprié à ses capacités doit lui être
proposé. S’il ne peut proposer aucun autre emploi au salarié, il est tenu de lui faire
connaître par écrit les motifs qui s’opposent au reclassement pour le licencier. Dans
ce cas, les causes de licenciement sont soit l’impossibilité de reclassement, soit le
refus du salarié d’accepter l’emploi de substitution. Lorsque le licenciement
s’impose, le salarié bénéficie de droits spéciaux, plus favorables que les droits d’un
travailleur normalement licencié.
De la 2ième à la 5ième année, plein salaire pendant une période égale à la durée
du préavis avec minimum d’un mois, demi-salaire, pendant les trois mois suivants.
Après cinq ans de service, plein salaire pendant une période égale à la durée du
préavis avec minimum de deux mois, demi-salaire, pendant les quatre mois suivants.
D’autres suspensions s’accommodent aussi bien d’une rupture que d’une reprise de
l’exécution des obligations contractuelles. C’est le cas de la maladie qui si est de
courte durée n’entraîne qu’un arrêt provisoire dans l’échange des prestations
contractuelles mais qui en cas de prolongation peut entraîner la rupture du contrat.
Le droit au congé payé étant la conséquence d’un travail effectif, les périodes de
suspension ne font normalement acquérir aucun congé au salarié. Mais cette règle
est écartée lorsque l’arrêt de travail est dû à un accident du travail ou à une
maladie professionnelle, à la prise de congés de l’année antérieure.
Aucune interdiction générale d’emploi les jours fériés n’a été édictée dans le secteur
privé par le code du travail, il appartient au chef d’entreprise maître de son
calendrier de décider ou non de chômer. Cependant, cette règle théorique est
tempérée par les usages. Ainsi, les jours fériés sont généralement chômés dans la
plupart des entreprises. Les jours fériés sont les suivants : 1er janvier, lundi de paques,
1er mais, Ascension, lundi de pentecôtes, 3 août, 15 août, (Assomption) 1er
novembre (toussaint), 18 décembre, 25 décembre, ramadan, tabaski, mouloud, 1er
jour de l’an musulman, léilatif kadr. Etant donné la généralisation des jours fériés
chômés, lorsque le jour férié est effectivement chômé, dans l’entreprise, le personnel
payé au mois ne peut subir de réduction par contre les ouvriers payés à l’heure
n’avaient droit en principe à aucune rémunération, sauf pour le 1er mai., seul jour
férié légalement chômé et payé. Si le salarié travaille un jour férié, il n’a droit en
principe à aucune majoration spéciale.
Tout licenciement pour motif personnel envisagé par un employeur doit être
précédé de la convocation et de l’audition du salarié, de la notification du
licenciement et de l’énonciation des causes du licenciement. S’agissant de la
convocation et de l’audition du salarié, la loi prévoit que tout employeur qui
envisage un licenciement pour des motifs liés à la conduite du salarié ou à son
aptitude, doit avant toute décision offrir à l’intéressé de se défendre contre les
reproches formulés ou de s’expliquer sur les motifs avancés. Dans la pratique, elle
commence par une demande d’explication adressée au salarié, puis lorsque la
réponse ne satisfait pas l’employeur par la convocation à l’entretien devant le
conseil de discipline. La convocation à l’entretien et l’organisation de l’entretien sont
toujours obligatoires lorsqu’il s’agit d’un licenciement pour motif personnel mais, la
tenue de l’entretien n’est pas toujours indispensable car le salarié peut ne pas se
présenter ou ne pas vouloir se présenter. S’agissant de la notification du
licenciement et de l’énonciation des causes du licenciement, l’employeur a non
seulement l’obligation de notifier par écrit au salarié, sa décision de mettre un terme
à son contrat de travail, mais en plus il doit impérativement lui préciser les raisons
pour lesquelles il met un terme à la relation de travail. Cette obligation joue un rôle
très important en cas de contentieux car elle permet le contrôle des juges sur le
caractère réel et sérieux de la cause du licenciement.
Elle doit aussi exister et être exacte, c’est à dire que la cause alléguée par
l’employeur ne sera pas réelle si les faits avancés n’existent pas ou si bien qu’ils
existent, ils ne sont pas la véritable cause du licenciement. Ainsi par ex l’employeur
ne peut licencier pour insuffisance professionnelle sans donner de précision sur les
manifestations de cette insuffisance.
La cause sérieuse quant à elle est une cause qui revêt une certaine gravité qui rend
impossible sans dommages pour l’entreprise la continuation du travail et qui rend
nécessaire le licenciement. La faute du salarié ne peut être une cause sérieuse que
si elle présente un caractère professionnel, cependant, lorsque la faute commise en
dehors du temps de travail a créé un trouble caractérisé au sein de l’entreprise, en
raison des fonctions du salarié et de la finalité propre de l’entreprise, la faute sera
constitutive de cause sérieuse. La cause peut être sérieuse même en l’absence de
toute faute, il en est ainsi lorsque la situation personnelle du salarié ou son
comportement constitue un gène important pour le bon fonctionnement de
l’entreprise (absences dues à la maladie, insuffisance professionnelle, inaptitude
physique).
SS1 : Notion :
L’employeur qui envisage un licenciement pour motif économique doit avant toute
décision informer et consulter les représentants du personnel, l’autorité administrative
et à l’issue de la procédure notifier le licenciement aux travailleurs. * La réunion et la
consultation des représentants du personnel et de l’inspecteur du travail : lorsque
l’employeur envisage un licenciement économique, il convoque une réunion à
laquelle participent les représentants du personnel et l’inspecteur du travail. Quinze
jours avant cette réunion, il doit leur envoyer un dossier présentant les causes du
licenciement, le nombre et les catégories de travailleurs qui sont susceptibles d’être
concernés, les critères d’ordre retenus, la liste prévisionnelle des salariés susceptibles
d’être licenciés et la période au cours de laquelle il est prévu d’y procéder. Il lui
appartient d’établir l’ordre des licenciements en tenant compte de la qualification
et de l’aptitude professionnelle ainsi que de l’ancienneté dans l’entreprise, étant
entendu que l’ancienneté est majorée d’un an pour le travailleur marié et d’un an
pour chaque enfant à charge. Il est essentiel que le choix des salariés à licencier ne
soit pas discrétionnaire. C’est pourquoi, au cours de la réunion, les motifs avancés,
les critères d’ordre retenus par l’employeur et leurs conséquences sur la liste des
travailleurs sont examinées et discutées en faisant des propositions de nature à
prévenir ou à diminuer les licenciements envisagés ou à en limiter les effets
défavorables pour les travailleurs concernés. A l’issue de la réunion, un procès-verbal
de réunion est signé par l’ensemble des participants. * La notification du
licenciement : lorsque le licenciement envisagé est effectivement prononcé,
l’employeur en informe sans délai l’inspecteur du travail. La notification doit être
faite également aux salariés concernés par écrit et motivée. La lettre de notification
contient obligatoirement le motif économique à l’origine du licenciement. Lorsqu’il
est licencié pour motif économique, le travailleur bénéficie d’une priorité
d’embauchage dans la même branche d’emploi pendant une durée de deux ans.
SECTION I : La démission
SECTION II : La retraite
Le contrat de travail à durée indéterminée peut être aussi rompu par la volonté
commune des parties qui s’accordent sur le principe et les conditions de départ.
Les différents cas de départs négociés sont d’une part le départ négocié pour motif
personnel et le départ négocié pour motif économique.
Alors que la procédure de licenciement est facultative pour la rupture pour motif
personnel, elle est obligatoire pour la rupture pour motifs économiques. En effet,
l’employeur doit consulter les représentants du personnel, élaborer un plan de
sauvegarde de l’emploi et le cas échéant, respecter les critères relatifs à l’ordre des
licenciements, s’il y a plus de volontaires au départ que de poste à supprimer et
indiquer la priorité d’embauchage.
Elle est indépendante de la volonté des parties. Pour qu’il y ait force majeure, il faut
que l’événement invoqué soit irrésistible, imprévisible et non imputable à celui qui
s’en prévaut. En cas de force majeure, si l’exécution du contrat est rendue
définitivement impossible, celui-ci cesse sans que la rupture soit imputable à l’une ou
à l’autre des parties.
Tout le droit de licenciement est exclu. L’employeur n’a pas à mettre en œuvre la
procédure de licenciement (pas de préavis, pas d’indemnité de licenciement). La
force majeure est rarement reconnue. Il s’agit essentiellement de l’incendie
(entraînant une impossibilité absolue et durable de poursuivre les contrats de
travail.), ces catastrophes naturelles (paralysant complètement l’activité).
* Il y a par contre brusque rupture fautive, si l'employeur met fin au contrat sans
respecter le préavis, et en l'absence de faute grave du salarié ou de force majeure.
Dans cette hypothèse, l'indemnité compensatrice de préavis allouée sera
impérativement égale à la rémunération globale qu'aurait perçue le salarié
pendant le préavis (heures supplémentaires et primes diverses comprises).
L’employeur qui ne propose pas l'exécution du préavis au moment du licenciement
se rend responsable de l'inexécution de celui-ci et doit au salarié l'indemnité
compensatrice.
Il est calculé sur la base du salaire moyen des douze derniers mois et du nombre
d'années d'ancienneté passé dans l'entreprise. Ainsi, de la 1ière à la 5ième année
elle est de 20% du salaire De la 5ième à la 10ième année, elle est de 30% du salaire
Au-delà de la 10ième année, elle est de 35% du salaire
* La forme. Le reçu doit porter la mention pour solde de tout compte entièrement
écrite de la main du travailleur et suivie de sa signature. Le reçu est établi en double
exemplaire dont un sera remis au travailleur.
Les inspections du travail sont instituées dans chaque région du pays plus la
communauté urbaine de Niamey et le département d’Arlit. Leurs missions sont
nombreuses, notamment assurer le respect des dispositions légales, réglementaires
et conventionnelles ; constater les infractions à ces dispositions, assurer le rôle de
conseil et de conciliation entre les parties, en vue de la prévention de conflits,
prévenir les risques professionnels et améliorer les conditions de travail et les relations
sociales, contrôler les conditions de travail, etc..
L’inspecteur du travail n’est cependant pas juge du contrat de travail. Les moyens
dont ils dispensent sont importants. Le droit de visite, d’entrée, d’enquête et de
prélèvements dans les établissements de son ressort, le droit de communication des
livres, registres et documents dont la tenue est imposée au chef d’entreprise.
Les moyens dont ils disposent pour faire respecter la législation sont divers. Les
observations verbales ou écrites, les mises en demeure, les procès-verbaux rédigés
en cas de constats d’infraction, etc..
Les tribunaux du travail sont compétents pour connaître des différends pouvant
s’élever à l’occasion du contrat de travail et d’apprentissage entre les travailleurs ou
apprentis et leurs employeurs ou maîtres ; des différends entre travailleurs ou
apprentis, employeurs ou maîtres à l’occasion des contrats de travail et
d’apprentissage ; des différends relatifs aux conventions collectives et arrêtés en
tenant lieu et enfin, des différends ayant pour origine l’application de la
réglementation sur les accidents du travail et la santé et sécurité sociale.
Ses ressources sont constituées par la dotation et les subventions de l’Etat, les dons et
legs, les ressources régulières de son exploitation, les cotisations des employeurs
etc…
Elle est un établissement public à caractère social placé sous la tutelle du Ministère
du Travail.
Ses missions sont entre autres, la gestion des prestations familiales, la gestion de la
prévention et la réparation des accidents et maladies professionnelles, la gestion des
pensions vieillesses, d’invalidité et de survivants, la gestion du fonds d’action
sanitaires et sociale.
L’affiliation à la CNSS est obligatoire pour tout employeur publique ou privé qui utilise
un ou plusieurs travailleurs et qui exerce sur le territoire du Niger.
Ses ressources sont constituées par les cotisations des travailleurs et employeurs, la
subvention de l’Etat, les contributions, avancées et ristournes, les revenus de ses
immeubles, les emprunts, les dons et legs.
Le système de représentation des salariés dans l’entreprise est double. D’une part
une représentation élue composée de délégués du personnel et d’autre part une
représentation syndicale présente à travers la section syndicale et les délégués
syndicaux. Des conventions ou accord collectifs peuvent instaurer d’autres
institutions représentatives : comité d’entreprise ou d’établissement. Les membres de
ces structures représentants les travailleurs sont également considérés comme
représentants du personnel.
Dans les entreprises ou établissements distincts employant plus de dix salariés, des
délégués du personnel sont élus pour une durée de deux ans, renouvelables.
Sont éligibles, les électeurs agis de 21 ans accomplis, sachant s’exprimer en français,
ayant travaillé dans l’entreprise sans interruption pendant 12 mois au moins à
l’exception des ascendants, frères et alliés au même degré que le chef d’entreprise.
L’élection des délégués se fait pour chaque catégorie professionnelle présente dans
l’entreprise. Chaque délégué à un suppléant élu dans les mêmes conditions qui le
remplace en cas d’absence motivée, de décès, démission, révocation,
changement de catégories professionnelle, résiliation du contrat ou perte des
conditions requises pour l’éligibilité. Sont électeurs les salariés des deux sexes âgés de
dix-huit ans accomplis ayant travaillé au moins six mois dans l’entreprise et jouissant
de leurs droits civiques et politiques.
L’élection des délégués du personnel a lieu au scrutin secret. Dans les entreprises
assujetties à l’obligation de choisir des délégués, l’employeur à l’obligation tous les
deux ans d’informer le personnel par voie d’affichage de l’organisation des élections
L’élection est un scrutin de liste à deux tours. Au premier tour, les syndicats
représentatifs ont le monopole de présentation des candidats. Si au premier tour le
quorum est atteint, c’est à dire, le nombre de votants est au moins égale à la moitié
des électeurs inscrits, les élections s’arrentent là.
Un second tour est organisé dans les 15 jours si le quorum n’est pas atteint au premier
tour. A ce deuxième tour, des candidatures libres peuvent être présentées. Il n’y a
pas de quorum à ce second tour.
En outre la libre disposition d’un local : l’employeur doit mettre à leur disposition pour
leur permettre de remplir leur mission et notamment de se réunir, un local.
En plus, les réunions avec l’employeur : les délégués sont récusés collectivement par
le chef d’entreprise ou son représentant au moins une fois par mois et en cas
d’urgence à leur demande. Toute demande d’audience doit etre formulée par écrit
2 jours avant la date souhaitée pour l’audience avec un chef de service et 4 jours à
l’avance pour l’audience avec le chef d’entreprise. L’énoncé succinct des affaires
qui seront évoqués doit être précisé sur la demande.
Les représentants du personnel et des syndicats, appelés à défendre les intérêts des
salariés, à présenter des revendications et à défendre le statut collectif, constituent
une catégorie plus exposée que celle des autres salariés à d’éventuelles sanctions
des employeurs. C’est pourquoi, le législateur a instauré à leurs profits des mesures
de protections particulières contre le licenciement.
Les bénéficiaires de la protection sont d’une part les représentants élus. Il s’agit des
délégués du personnel titulaires et suppléants, des membres du comité d’entreprise.
Les candidats aux élections, titulaires ou suppléants aux fonctions de délégués du
personnel ou du comité d’entreprise. Ces derniers sont protégés dès la publication
des candidatures et pendant une période de trois mois. Les anciens délégués sont
également protégés pendant les six mois qui suivent l’expiration de leur mandat.
D’autre part, les représentants désignés et assimilés il s’agit des délégués syndicaux
qui bénéficient de la même protection dès la notification de la lettre de leur
syndicat.
Enfin, les demandeurs d’élection, que ceux-ci soient candidats ou non. Cette
protection est de six mois à compter de la demande.
L’entrave peut être commis : en matière d’élection par le refus d’organiser les
élections. En matière de licenciement par le refus de réintégration d’un élu
irrégulièrement licencié. En matière d’exercice de fonctions par la limite à la liberté
de circulation des représentants. En matière d’œuvres sociales par le refus de verser
la contribution patronale. En matière de constitution de comité par la non
information et con consultation du comité. Ces entraves sont constatées par
l’inspecteur qui peut faire un rappel l’ordre ou dresser un procès-verbal qui est
transmis au procureur de la république.
SECTION I : Définition
SS1 : Définition :
La grève est un arrêt concerté du travail décidé par les travailleurs pour faire aboutir
des revendications professionnelles et assurer la défense de leurs intérêts matériels ou
moraux. La grève étant un droit, il ne peut pas être illicite. Seulement, il peut exister
un abus de droit. Il existe la grève licite (c’est l’exercice normal du droit de grève), la
grève abusive (c’est l’exercice anormal du droit de grève) et les mouvements et
actions illicites qui ne relèvent pas de la grève. De la définition de la grève, trois
éléments la caractérisent. D’abord une cessation de travail. Elle suppose un arrêt pur
et simple. La cessation doit donc être totale. A partir de ce moment, aucune durée
de la grève n’est exigée. Ainsi, les arrêts de travail répétés et de courtes durées sont
parfaitement licites. Aussi, l’action qualifiée de grève perlée et qui sans prendre la
forme d’un arrêt de travail, se traduit par un ralentissement anormal de la cadence
de production ne constitue pas une grève. C’est une inexécution des obligations
découlant du contrat de travail et qui engage la responsabilité contractuelle du
salarié et qui autorise l’employeur à mettre en œuvre son pouvoir disciplinaire. Aussi,
le salarié qui au motif de participer à une grève, n’arrête pas complètement son
travail mais exécute celui ci de façon défectueuse se place en situation d’exécution
fautive de son contrat de travail et s’expose à des sanctions disciplinaires.
Si la grève suspend le contrat de travail des salariés grévistes, le droit au travail des
salariés non grévistes subsiste. La grève ne rompt pas le contrat de travail sauf faute
lourde de salarié gréviste. Elle entraîne deux conséquences : la suspension du
contrat de travail du gréviste et l’absence de rémunération. La suspension du
contrat ne porte que sur l’exécution de l’obligation de fournir le travail convenu. Le
salarié reste lié par ses autres obligations comme celles de fidélité, de non
concurrence. Il ne peut se faire embauché par un autre employeur et son
employeur doit le reprendre à la fin de la grève. Pendant la grève, le pouvoir
disciplinaire de l’employeur est suspendu à l’égard des grévistes n’ayant pas commis
de faute lourde. Aucune sanction ne peut être prise à son encontre. La suspension
du contrat de travail emporte en principe, l’inapplication du règlement intérieur aux
salariés grévistes. Ainsi, une bousculade entre grévistes et non grévistes constitue
assurément une faute mais non une faute lourde. En effet, le fait de commettre pour
un gréviste des fautes qui seraient considérés comme sérieuses ou graves dans la vie
normale de l’entreprise ne peut être sanctionné. Lorsqu’il y a cumul de cas de
suspension, la solution est donnée par l’ordre chronologique des situations juridiques.
Ainsi, le gréviste tombant malade reste à l’égard de l’employeur gréviste. Aussi, le
salarié en congés payés reste en congé, même si tout son service est en grève. En
ce qui concerne les salariés non gréviste, l’employeur est obligé de leur fournir les
moyens d’effectuer leur prestation de travail et de leur verser leur salaire.
La faute lourde suppose une participation personnelle du salarié aux faits illicites qui
lui sont reprochés par ex l’entrave à la circulation des personnes et des matériels par
blocage de l’accès à l’établissement avec des véhicules pendant une heure. Il n’y a
donc pas de responsabilité collective de tous les salariés grévistes en raison des
agissements fautifs de certains grévistes. L’employeur devra établir cas par cas la
participation personnelle et active du ou des salariés aux actes illicites qui sont
reprochés.
Les faits de nature à caractériser la faute lourde sont d’abord, l’entrave à la liberté
du travail. Celle ci constitue une faute lourde même en l’absence de violences,
lorsque des grévistes empêchent par quelque moyen que ce soit que leurs taches
soient exécutées par d’autres salariés.
Ensuite, la séquestration. Elle constitue une faute lourde, peu importe qu’elle
s’accompagne de violences dès lors qu’il est établi la privation de liberté.
Mais ne constituent pas une faute lourde, par ex, l’occupation des locaux sans
entrave à la liberté de travail.
SECTION I : la conciliation
Aux termes de la loi, tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les
parties à l’inspecteur du travail qui les convoque et procède à la conciliation. Si une
partie ne comparait pas dans le délai fixé, elle est convoquée à nouveau dans un
délai qui ne peut excéder 48 h.
SECTION II : l’arbitrage