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Plan du cours de droit social
Introduction Générale
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Partie II : Le cadre des relations de travail et la sécurité sociale
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Introduction Générale
A) Définition :
Le droit du travail peut être défini comme étant l’ensemble des règles juridiques
relatives au travail subordonné c'est-à-dire, le droit qui régit les rapports entre les employeurs
qui font travailler et les salariés qui travaillent pour eux. Le travail qui est pris en compte par le
droit du travail est une activité subordonnée.
Les individus qui exercent des activités pour leur propre compte se trouvent exclus du
champ d’application du droit du travail. Il en est ainsi des commerçants, des artisans, des
agriculteurs cultivant leurs propres terres, des avocats, etc.
B) Historique :
Le droit du travail n’est apparu en Europe qu’aux environs du XVI° siècle. Les rapports de
travail dépendant au moyen âge et dans l’antiquité étaient basés sur l’esclavage ou le servage.
En effet sous l’Ancien Régime, les maîtres imposaient leur volonté. L’esclave était un bien et
le serf était un sujet du seigneur à qui il devait toute son activité et son dévouement. Les esclaves
et les serfs n’étaient pas des citoyens libres.
Par la suite avec la création des corps de métiers entre le XVII° et le XVIII° siècle, structurés
et hiérarchisés, chaque profession était réglementée par ses membres. Cette réglementation
précisait les droits et devoirs de chaque catégorie de corps (apprentis, compagnons, maîtres),
les conditions d’accès à la profession et les conditions d’évolution dans la hiérarchie. Vers le
XVIII° siècle cette réglementation était devenue trop injuste parce que la situation était figée
au détriment des apprentis et des compagnons qui ne pouvaient plus accéder au corps des
maîtres.
Le régime corporatiste sera balayé par la révolution française de 1789. Le décret d’Allande
des 2-17 mars 1791 supprime le régime corporatiste et pose le principe fondamental de la liberté
de travail. A partir de cette époque, l’Etat commencera à intervenir pour réglementer les
rapports de travail.
Ce droit en Afrique Subsaharienne n’est pas le résultat d’une évolution interne des sociétés
africaines. En effet le travail salarié y est apparu avec la colonisation. L’Afrique a d’abord
connu le travail asservi sous les deux formes de l’esclavage et du travail forcé à une époque où
ces formes avaient déjà disparu en Europe.
Dans les colonies françaises, ce n’est qu’à partir de la conférence de Brazzaville en 1944
que les dispositions du code du travail métropolitain furent transposées dans les colonies
moyennant parfois des adaptations. Il en sera ainsi de la réglementation sur les syndicats (décret
du 07 août 1944) et celle relative au corps d’Inspection du travail (décret du 17 août 1944). La
première tentative d’adoption d’une réglementation complète apparaît avec le code Marius
Moutet du 20 octobre 1947. Ce code fut inappliqué à cause de l’opposition des patrons des
colonies.
L’étape la plus importante de la naissance du droit du travail en Afrique Francophone
fut l’adoption du code du travail des territoires d’Outre-Mer du 15 décembre 1952 en ce que
c’était la première codification d’une législation autonome à l’égard du droit métropolitain.
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Dans les années 60, après les indépendances, chaque pays élaborera son propre code
du travail, mais en s’inspirant largement du code du travail d’Outre-Mer de 1952. C’est ainsi
que le premier code du travail voltaïque (burkinabé) fut adopté par la loi 26-62 AN du 07 juillet
1962 modifiée par la loi n°9-73 AN du 07 juin 1973. Le code du travail en vigueur aujourd’hui
est celui établi par la loi n°028-2008/AN du 13 mai 2008 portant code du travail qui vient en
remplacement de la loi n°33-2004 du 14 septembre 2004, qui avait remplacé la loi n°11-92
ADP du 22 décembre 1992 portant code du travail.
A l’échelon régional, dans le cadre de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique
du Droit des Affaires (OHADA), un projet d’acte uniforme sur le droit du travail est également
en étude.
Dans un arrêt n°32 du 18 mai 1993, la Cour d’Appel de Ouagadougou invoquait ainsi
les caractères du droit du travail : « Attendu que le droit du travail est un droit particulièrement
évolutif qui ne découle pas de principes intangibles suggérant l’idée d’un droit naturel, qu’il
dépend au contraire de situation sociale, économique, voire même des rapports de forces
politiques eux-mêmes en perpétuel devenir… » Cet attendu de l’arrêt indique bien la diversité
des traits caractéristiques du droit du travail.
Le caractère évolutif ou dynamique signifie que le contenu du droit peut varier selon la
nature de l’entreprise (publique ou privée), selon la nature du régime social (capitalisme
libérale, socialisme) ou simplement selon la conjoncture économique du pays ;
- Le caractère expansif :
- le caractère progressiste :
Le droit du travail est progressiste en ce sens qu’il s’est développé avec l’idée d’améliorer
continuellement les conditions de vie des travailleurs. A ce titre les salariés bénéficient
d’avantages dont les artisans et les commerçants ne bénéficient pas comme par exemple la
sécurité sociale, la protection relative aux conditions de travail, etc.
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La protection du travailleur est assortie de sanctions pénales et il faut distinguer entre
normes d’ordre public social (règle à laquelle on ne peut renoncer que dans un sens plus
favorable au salarié) et normes d’ordre public absolu (norme à laquelle on ne peut jamais
déroger).
L’ordre public social joue donc dans un sens unilatéral ;
- le caractère ambivalent :
Le droit du travail veut concilier des intérêts contradictoires (intérêt des employeurs,
des employés, de l’Etat). Le droit du travail est aussi le lieu où l’économique et le social
s’opposent selon certains auteurs et se complètent selon d’autres ;
Le droit du travail a une certaine autonomie par rapport au droit civil et au droit public
(intervention de l’Etat et des conventions collectives, les syndicats). Même si les relations
contractuelles de travail reposent toujours largement sur la notion de contrat civil, sur biens des
points, le droit du travail utilise des techniques juridiques qui lui sont propres.
Les règles du droit du travail tirent leurs origines des sources internes et des sources
internationales.
Les sources internes se subdivisent ainsi qu’il suit :
Les sources publiques :
- la constitution,
- la loi,
- les règlements,
- la jurisprudence
Les sources privées ou professionnelles ou encore autonomes :
- les conventions collectives,
- les usages,
- les règlements intérieurs.
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Et les conventions multilatérales qui, elles-mêmes comprennent les accords régionaux
et les conventions universelles conclues sous l’égide de l’Organisation Internationale du Travail
(O.I.T).
Au titre des accords régionaux on peut citer la convention générale relative à la situation
des personnes et aux conditions d’établissement signée à Antananarive le 8 septembre 1961 et
modifiée en 1965 et en 1978 dans le cadre de l’organisation commune africaine et mauricienne
(OCAM) en matière de droit du travail. L’OCAM a également donné naissance à une
convention générale en matière de sécurité sociale signée à Ndjaména le 29 janvier 1971 entre
les pays francophones.
Également la libre circulation des personnes est considérée comme un acquis important
des traités UEMOA et CEDEAO.
Au titre des conventions universelles, l’organisation internationale du travail compte
178 Etats membres et 185 conventions adoptées jusqu’à juillet 2005.
Aux termes de l’article 29 du code du travail : « Le contrat de travail est toute convention
écrite ou verbale par laquelle une personne appelée travailleur, s’engage à mettre son activité
professionnelle, moyennant rémunération, sous la direction et l’autorité d’une autre personne
physique ou morale, publique ou privée appelée employeur ».
Ne sont pas considérés comme travailleurs au sens de cette disposition, les agents de la
fonction publique, les magistrats et les militaires. Mais les fonctionnaires détachés dans les
sociétés d’Etat ou les établissements publics, les agents contractuels des établissements publics,
les contractuels de l’Etat et des collectivités territoriales, relèvent en principe du code du travail
De cette définition se dégage un certain nombre de critères du contrat de travail (section
I), critères qui le distingue d’autres contrats voisins (section II).
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§II / La rémunération ou salaire
Il y a contrat de travail quand le travailleur est placé sous l’autorité de son employeur
qui lui donne des ordres concernant l’exécution de son travail, en contrôle l’accomplissement
et en vérifie les résultats. Le salarié est tenu juridiquement d’exécuter la prestation
conformément aux ordres de l’employeur, et en contrepartie, il ne supporte aucun risque
économique.
Toutefois, le degré de dépendance peut être fonction de la profession ou du rang du
salarié. L’ingénieur ne sera pas soumis au même degré de dépendance que le manœuvre, de
même, en ce qui concerne le médecin par exemple et pour des raisons de déontologie, le pouvoir
de l’employeur de lui donner des ordres et d’en contrôler l’exécution sera très réduit.
Le critère de la subordination juridique est essentiel pour l’existence du contrat de
travail.
La jurisprudence se fonde généralement sur les éléments suivants pour apprécier le lien
de subordination juridique :
La subordination juridique est le critère utilisé pour distinguer le contrat de travail des
contrats voisins.
§I / Intérêt de la distinction
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La qualification de contrat de travail comporte beaucoup d’implications dont chaque partie
veut tirer avantage ou éviter les inconvénients. En effet :
- De la qualification du contrat dépendra la compétence des juridictions.1
- Les règles de responsabilité en cas de préjudice causé à un tiers diffèrent.2
- La rémunération, lorsqu’il s’agit d’un contrat de travail, bénéficie d’une protection
particulière par rapport aux autres types de contrat.3
De manière générale, le contrat de travail ouvre droit à des avantages prévus par la
réglementation.4
Le contrat d’entreprise est un contrat par lequel, une personne se charge de faire un
ouvrage pour autrui, moyennant une rémunération, en conservant son indépendance dans
l’exécution de la prestation.
Si dans le contrat d’entreprise, l’entrepreneur est chargé de fournir une prestation de
travail pour laquelle il reçoit une rémunération, il n’est cependant pas sous la subordination
juridique du Maître d’ouvrage.
Le Maître d’ouvrage fourni des orientations générales sur le travail à effectuer et le but
à atteindre, il lui donne des directives et non des ordres.
Le tâcheron est une personne physique ou morale qui recrute une main d’œuvre
nécessaire à l’exécution d’un travail ou la fourniture de certains services moyennant un prix
forfaitaire dans le cadre de l’exécution d’un contrat écrit dénommé contrat de tâcheronnat
conclus avec un entrepreneur (article 79 code de travail).
On peut l’assimiler au contrat d’entreprise car le tâcheron à l’égard de l’entrepreneur se
trouve dans la même situation que l’entrepreneur vis-à-vis du Maître d’ouvrage. Il ne reçoit pas
des ordres mais des directives ; il est rémunéré forfaitairement et peut avoir des salariés propres
payés par lui-même.
Le code du travail a expressément réglementé la conclusion de ce type de contrat et
imposé des obligations au tâcheron et à l’entrepreneur.
Selon l’article 1984 du code civil, le mandat est un contrat par lequel une personne
appelée mandant charge une autre personne appelée mandataire de faire quelque chose à son
nom et pour son compte.
1
Tribunal du travail ou juridiction civile
2
Le travailleur étant un préposé, c’est la responsabilité de son employeur qui sera mise en jeu. Tel ne sera pas le
cas dans les rapports entre l’entrepreneur ou le maître d’ouvrage et le tiers. L’entrepreneur est responsable des
dommages qu’il cause.
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La créance de salaire bénéficie de privilèges classés à un rang plus intéressant (art 192 à 197 CT) ; Les règles de
prescription diffèrent de celles de droit commun (art. 199 CT)
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Indemnités, sécurité sociale, congés payés….
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Le contrat de mandat se distingue du contrat de travail en ce que le mandataire
représente autrui, il accompli des actes juridiques pour le compte du mandant.
Le mandat est révocable ad nutum, c'est-à-dire à tout moment tandis que le contrat de
travail est protégé contre la rupture brutale.
Enfin, le Juge peut apprécier les honoraires du mandataire, il peut même y avoir
compensation entre les dettes du mandataire et ses honoraires. Le salaire par contre est protégé
à l’égard de l’employeur et des créanciers du travailleur.
En cas de cumul, le juge apprécie en tout état de cause en se fondant sur le critère de la
subordination juridique.
Le contrat de société est un contrat par lequel, deux ou plusieurs personnes décident de
mettre en commun des biens ou leurs industries (activités, compétences) dans le but de partager
les bénéfices, les économies ou les pertes qui pourront en résulter.
Le contrat de société engage des contractants qui sont sur un pied d’égalité, il n’y a pas
de subordination juridique.
Par ailleurs, au contrat de travail peut se superposer un contrat de société dans
l’hypothèse de la participation des travailleurs aux bénéfices ou par la détention d’une partie du
capital de la société dans laquelle ils travaillent.
Il peut y avoir également affinité entre contrat de travail et contrat de société dans la
mesure où l’associé qui contribue en industrie s’apparente à un simple salarié, seulement sa
rémunération n’est pas un salaire mais des dividendes.
Les conditions de fond exigées pour la validité du contrat de travail sont celles exigées
pour la validité du contrat civil. Il s’agit du consentement, de la capacité, de l’objet du contrat
et de la licéité de la cause. A cela s’ajoute le principe de non-discrimination en matière d’emploi
et de profession.
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a) Le consentement
Le consentement doit exister. Il doit être personnel au salarié et exempt de vice (erreur,
dol ou violence). Exemple de dol : la fausse déclaration si elle est déterminante.
Exemple de violence : Elle peut se traduire par des pressions de l’employeur pour faire accepter
un statut moins favorable.
Exemple d’erreur : L’erreur matérielle souvent invoquée est l’homonymie.
Le consentement doit être définitif, c’est à dire complète, précise et s’adresser à une
personne déterminée.
b) La capacité
c) L’objet et la cause
d) la non-discrimination
Tous les codes édictent le principe de la non-discrimination comme partie intégrante des
droits de l’Homme. Il est interdit toute discrimination en matière d’emploi et de profession. Par
discrimination, il est entendu toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la
couleur, le sexe, la religion, l’opinion publique, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, qui
a pour effet de détruire ou altérer l’égalité des chances ou de traitement en matière d’emploi ou
de profession.
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- le contrat doit être écrit (article 55).
- le contrat doit être visé par l’Inspection du travail ou la direction du travail (concernant
le contrat de travail à durée déterminée, s’il nécessite l’installation du travailleur hors du
territoire national). Pour les travailleurs non nationaux, après acquittement des frais dont le
montant et les modalités de paiement sont déterminés par arrêté conjoint des Ministres chargés
du travail et des finances (article 58).
- le contrat doit être enregistré par les autorités compétentes.
Le non accomplissement du visa dans ces cas entraîne la nullité du contrat et donne droit
à des dommages intérêts au travailleur.
§I : La situation en France
Le contrat du travail pouvant être verbal, le problème peut se poser de faire la preuve de
son existence et des conditions arrêtées par les parties.
En droit français la preuve du contrat de travail est soumise aux règles du droit commun qui
sont celles de l’article 1341 du code civil. Cet article rend nécessaire l’écrit au-delà de la somme
de 5000 francs ou à tout le moins l’aveu ou le serment. La preuve par témoin dans ce cas n’est
pas admise.
Ce système étant défavorable au travailleur, la jurisprudence a dû introduire des
tempéraments par divers moyens.
- le recours au système de preuve des actes mixtes : si l’employeur est commerçant,
le travailleur pourra se prévaloir la liberté de preuve du droit commercial et par
conséquent utiliser le témoignage ou la présomption.
- L’utilisation du bulletin de paie délivré par l’employeur comme un commencement
de preuve par écrit.
- Le recours à la preuve par présomption lorsque le juge estime que le travailleur
était dans l’impossibilité morale d’exiger un écrit.
-
§II : La situation au Burkina Faso
Dans notre code du travail, l’article 29 alinéa 2 prévoit que l’existence du contrat est
constatée, sous réserve des dispositions des articles 55, 56 et 57, dans les formes qu’il convient
aux parties contractantes d’adopter. La preuve peut être rapportée par tous moyens. Cela
implique qu’en droit burkinabé du travail le principe concernant le contrat de travail à durée
indéterminée c’est la liberté de preuve, y compris la preuve par témoin.
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§II / Le contrat saisonnier
L’essai et le stage probatoire sont des clauses particulières prévues dans le contrat de
travail. Le contrat d’apprentissage par contre est assimilé au contrat de travail bien qu’il s’en
distingue sur plusieurs points.
§I / Le contrat d’essai
- Autres conditions :
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- L’engagement à l’essai doit être expressément prévu par un contrat écrit ;
- Les conventions collectives peuvent prévoir des dispositions plus favorables :
raccourcissement de la période ;
- L’engagement à l’essai ne peut être renouvelé qu’une seule fois ;
- La durée est calculée à terme fixe de quantième en quantième.
La prolongation des services à l’expiration de l’essai sans qu’il y ait établissement d’un
nouveau contrat équivaut à la conclusion d’un contrat à durée indéterminée.
La rupture peut intervenir à tout moment sans aucune indemnisation particulière mais
l’interruption abusive ou à la légère de l’essai par l’employeur peut entraîner réparation (ex. :
interruption pour cause de grossesse).
Le stage est une convention par laquelle un maître de stage s’engage à donner ou à faire
donner à une personne appelée stagiaire une formation professionnelle pratique en vue de lui
faire acquérir une expérience et des aptitudes professionnelles pour faciliter son accès à un
emploi et son insertion dans le milieu professionnel. Il doit être obligatoirement constaté par
écrit.
Le contrat de stage a pour objet :
- soit l’initiation à la vie professionnelle en vue de permettre au stagiaire de découvrir la
vie de l’entreprise, de développer ses aptitudes au travail et d’acquérir une qualification
professionnelle,
- soit l’adaptation du stagiaire à un emploi ou à un type d’emploi,
- soit l’acquisition d’une qualification reconnue ou en voie de reconnaissance sous la
forme d’un titre ou d’un diplôme de l’enseignement technique ou d’une école spécialisée ou
encore d’une qualification reconnue par une convention collective ou définie par un organisme
professionnel d’employeurs.
Formule beaucoup plus utilisée dans la fonction publique, le stage probatoire est une
sorte d’essaie d’une durée longue.
L’article 14 de la convention collective interprofessionnel du 09 juillet 1974 prévoit que
l’engagement définitif pour des emplois exigeant une très haute qualification ou comportant
des responsabilités particulières pourra être soumis à un stage probatoire d’un an si le travailleur
n’a jamais occupé lesdits emplois.
Le contrat peut être rompu sans encourir de sanction pendant la période de stage, pour
insuffisance professionnelle ou pour faute lourde sous réserve de respecter un préavis
obligatoire d’un mois en ce qui concerne l’insuffisance professionnelle.
A la fin du stage, le travailleur est soit confirmé dans son emploi, soit licencié.
5
Art.10 et suivants
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§IV / Le contrat d’apprentissage6
Par définition, le contrat d’apprentissage est celui par lequel une personne appelée
maître s’oblige à donner ou à faire donner une formation professionnelle méthodique ou
complète à une autre personne appelée apprenti, et pour lequel celui-ci s’oblige à se conformer
aux instructions qu’il recevra et à exécuter les ouvrages qui lui sont confiés en vue de son
apprentissage (article 13 du code du travail).
Concernant les conditions de forme, le contrat d’apprentissage doit être constaté par
écrit. Il doit être rédigé en langue française si possible dans la langue de l’apprenti. Il doit être
visé par l’inspecteur du travail et enregistré par l’ANPE (Agence Nationale pour l’Emploi).
Quant aux conditions de fond7 :
- L’apprenti doit être âgé d’au moins 15ans.
- le Maître doit être majeur (20 ans au moins) et ne doit pas avoir été condamné pour
crime ou délit contre les mœurs ou tout autre délit si la peine est supérieure à trois
mois avec sursis.
Il faut préciser que le contrat d’apprentissage ne doit pas être supérieur à trois ans. Il peut
être prévu dans le contrat que l’apprenti serve son maître après la période d’apprentissage.
Tous les contrats passés par d’autres personnes avec les apprentis, pendant la période
d’apprentissage, sont nuls de plein droit. Celui qui embauche un apprenti s’expose au paiement
des dommages et intérêts au profit du maître sauf à prouver sa bonne foi.
Le contrat d’apprentissage prend fin normalement à l’échéance du terme prévu. Le
maître devra alors délivrer à l’apprenti un certificat ou une attestation constatant la fin de
l’apprentissage. Un examen peut être organisé devant une commission de fin d’apprentissage
composée de deux représentants de l’administration, de deux employeurs et de deux travailleurs
expérimentés.
Le contrat peut également prendre fin prématurément par accord des parties, par
résolution judiciaire, par résolution de plein droit, notamment en cas de décès de l’une des
parties.
Le contrat de travail crée des obligations entre les parties. Nous avons vu que des
mesures réglementaires ou des conventions collectives limitent la liberté des parties dans la
conclusion et la rupture du contrat de travail dans le but de protéger le travailleur qui est dans
une position subordonnée. De même, lors de l’exécution, une importante réglementation
s’attache à protéger le salarié des abus de l’employeur.
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V.art.13 à 17, code du travail.
7
Les conditions de fond sont fixées par voie réglementaire, par le ministre chargé du travail, après avis de la
commission consultative du travail.
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Section I : Les obligations du travailleur
§I / L’exécution personnelle
Le contrat est conclu intuitu personae. Le travailleur ne peut faire exécuter sa prestation
par un tiers ou se faire aider sans le consentement de l’employeur. L’employeur ne peut obliger
le travailleur à effectuer des tâches ou à assurer des fonctions pour lesquelles il n’a pas été
engagé ou pour lesquelles il n’est pas qualifié (sous réserve des règles d’usage ou d’intérim).
L’exécution consciencieuse signifie que la prestation doit être exécutée en bon père de
famille selon les règles de l’art. La sanction essentielle de l’exécution non consciencieuse est le
licenciement si la faute est suffisamment grave. Cette faute est appréciée in abstracto, c'est-à-
dire par référence à un professionnel qui exerce la même activité que lui, et il appartient à
l’employeur de démontrer qu’il n’a pas apporté tous les soins d’un tel professionnel à
l’exécution de sa tâche. Dans tous les cas, les juges apprécieront concrètement la faute du salarié
en tenant compte du contexte professionnel, de l’ancienneté, des services rendus etc.
Selon le principe général qui veut que les conventions s’exécutent de bonne foi,
l’exécution loyale n’exige pas un dévouement excédant les strictes obligations du salarié. Cela
signifie essentiellement que :
- Le salarié ne peut concurrencer l’employeur directement ou indirectement même
s’il peut exercer une activité parallèle.
- Toutefois, aux termes de l’article 35 alinéa 2 du nouveau code, il conserve la liberté
d’exercer en dehors de son temps de travail, toute activité lucrative à caractère
professionnel non susceptible de concurrencer directement l’entreprise ou de nuire
à la bonne exécution des services convenus.8
- Le salarié doit respecter le secret professionnel et ne doit pas divulguer les secrets
de fabrication de l’entreprise.
- Le travailleur est passible de sanctions pénales en cas de corruption passive ou
active (le fait de solliciter des dons, commissions ou présents pour faire ou ne pas
faire le travail à l’insu de l’employeur).
8
Cette disposition permet d’atténuer le principe posé par l’alinéa 1, pour prendre en compte le contrat de travail
à temps partiel.
16
Section II : Les pouvoirs et responsabilités de l’employeur
b) La responsabilité de l’employeur
9
Groupe de travailleurs exerça nt une activité commune sous l’autorité d’un même employeur.
Plusieurs sociétés juridiquement distinctes peuvent, au regard du droit du travail, constituer une seule entreprise.
17
par les salariés qui sont ses préposés. Il répond des condamnations civiles prononcées contre
les travailleurs par les faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
L’employeur est ensuite pénalement responsable en cas de violation de la
réglementation sociale ou du code pénal (exemple : non-respect des règles d’hygiène et de
sécurité ou entrave à l’exercice des missions du délégué du personnel).
b) Le pouvoir réglementaire 10
10
V.art. 134 du code de travail
11
V.arrêté n°94/10 du 03 juin 1994, fixant les modalités de communication, de dépôt, et d’affichage du règlement
intérieur, ainsi que le nombre de travailleurs au dessus duquel l’existence du règlement intérieur est obligatoire.
18
L’employeur adresse ensuite à l’Inspecteur du travail du ressort, le projet de règlement
intérieur, les observations des délégués du personnel ainsi que ses propres observations sur
celles des délégués.
Dans le mois qui suit cet envoi, l’Inspecteur du travail fait connaître son avis en
requérant s’il y a lieu le retrait ou la modification des dispositions contraires aux lois et
règlements
c) Le pouvoir disciplinaire
La durée hebdomadaire du travail est fixée à 40 heures pour tous les travailleurs et
celle journalière à 08 heures aménagée selon plusieurs possibilités de répartitions :
- 8 heures par jour pendant 5 jours
- 6 heures 30 par jour pendant 6 jours
- 7 heures par jour pendant 5 jours et une demi-journée le samedi.
L’employeur peut cependant faire fonctionner son établissement plus de 40 heures par
semaine et même 24 heures sur 24. Mais ce dépassement donne lieu au paiement des heures
supplémentaires selon le taux fixé par les conventions collectives12.
Les employeurs qui désirent faire effectuer des heures supplémentaires pendant une
période supérieure ou égale à 6 mois, devront au préalable consulter à cet effet les représentants
du personnel pour les modalités pratiques. Les résultats de cette consultation sont portés à la
connaissance de l’inspection du travail du ressort.
Dans certains secteurs il y a des exceptions relatives à la fixation hebdomadaire ou
journalière des heures de travail. Par exemple en matière d’exploitation agricole le temps de
travail est fixé à 2400 heures par an, ce qui permet une modulation du temps journalier en
fonction des saisons.
La durée du travail hebdomadaire peut se trouver accidentellement réduite pour
diverses raisons : interruption collective du travail suite à un accident ou à un cas de force
majeure, sinistre, intempérie, décès etc. L’employeur peut alors sous certaines conditions
imposer la récupération des heures perdues. Mais il faut qu’il s’agisse d’une interruption
collective non causée par la grève ou le lock-out, et il faut que la durée du travail tombe sous le
maximum légal. Si ces conditions sont réunies, les travailleurs sont tenus de faire des heures de
récupération sous peine de faute lourde.
12
Voir l’arrêté n°2007-003 du 07 mars 2007 réglementant les heures supplémentaires et les modalités de leur
rémunération
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§II / Les congés, le repos hebdomadaire et les jours fériés
13
Le code de 2004 visait tous les travailleurs âgés de moins de 22 ans, sans faire de distinction. Désormais seules
les femmes salariées ou apprenties âgées de moins 22 ans peuvent jouir de cette bonification.
14 Ces permissions étaient fixées à vingt (20) jours par l’article 152 ancien.
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6 jours de travail par semaine à concurrence de 6 heures 40 minutes par jour ou 5 jours et demi
de travail par semaine.
Les conventions collectives peuvent adopter un mode de répartition pour une branche
d’activité dans une localité ou une région, qui peut être rendu obligatoire par arrêté du ministre
chargé du travail.
Cette question de répartition concerne évidemment le nombre de jours travaillés dans la
semaine mais aussi les heures de début et de fin du travail, l’exécution du travail d’une traite
ou travail posté, le travail de jour ou de nuit. L’article 138 du code du travail renvoie à des
textes règlementaires et aux conventions collectives relativement à ces questions. Il reviendra
donc a chaque établissement, dans le respect des limites légales, de fixer un horaire de travail
daté et signé, précisant pour chaque journée la répartition des heures de travail. La journée de
travail inclut le jour et la nuit mais le travail de nuit fait l’objet d’une règlementation
particulière. La nuit en matière de droit du travail est la période allant de 22 heures à 5 heures
du matin, ce qui laisse une grande latitude de modulation des 8 heures de travail journalier selon
les branches d’activité, notamment dans les établissements où le travail est organisé par équipes
pour obtenir un temps de fonctionnement plus long.
Malgré l’applicabilité générale des 40 heures de travail hebdomadaire il existe tout de
même des exceptions à cette durée pour tenir compte de la spécificité de certaines activités. La
première exception est donnée par l’alinéa 2 de l’article 137 ci-dessus qui dispose que « Dans
les exploitations agricoles, les heures de travail sont fixées à deux mille quatre cents heures
par an, la durée hebdomadaire étant fixée par voie réglementaire par le ministre chargé du
travail après avis de la commission consultative du travail ». Le temps de travail n’est plus
basé sur une durée hebdomadaire mais sur une durée annuelle et ce pour permettre une
modulation du temps de travail journalier en fonction des saisons et des types d’exploitation.
Une autre exception concerne les professions où le travail est intermittent. Des durées
supérieures à 40 heures sont fixées sans exigences de paiement d’heures supplémentaires. La
durée légale de 40 heures est un temps de travail effectif. Dans certaines professions, il est fixé
une durée supérieure de travail qui est considérée comme équivalente à 40 heures de travail
effectif par semaine. Ainsi, le temps de travail est de :
- 42 heures pour le personnel de ventes dans les pharmacies et le commerce de
détail ;
21
- 72 heures pour les gardiens de jour et de nuit ;
- Présence continue pour les gardiens et concierges logés sur les lieux, sous
réserve d’un repos de 24 heures par semaines et congé annuel de deux semaines
en sus du congé légal.
- 120% du salaire horaire pour les heures supplémentaires de nuit le jour de repos
hebdomadaire et les jours fériés.
Dans les entreprises agricoles les taux sont de 15% pour les heures supplémentaires de
jour, 50% pour les heures de nuit, 60% pour les heures supplémentaires de jour le jour de repos
ou le jour férié, 120% pour le travail de nuit et le jour de repos ou le jour férié.
Les conventions collectives pouvant édicter des dispositions plus favorables, l’article
44 de la CCIP de 1974 prévoit les taux de majoration suivants :
- 15% pour les heures effectuées de la 41ème à la 48ème heure ;
La loi a prévu une règlementation particulière pour le travail des femmes, des enfants et
des adolescents. Cette règlementation particulière vise pour la femme, trois objectifs à savoir la
protection de la santé de la femme, la protection de la maternité et la protection du nourrisson.
22
C’est dire donc que la finalité de ces objectifs est la protection de la fonction de reproduction.
S’agissant de la règlementation particulière en faveur des enfants et des adolescents, elle
comporte trois aspects qui sont : l’âge d’accès à l’emploi, les travaux présentant un danger pour
cette catégorie de personnes et le travail de nuit.
Aux termes de l’article 142 du Code du travail, « La femme travailleuse ne peut être
affectée à des travaux susceptibles de porter atteinte à sa capacité de reproduction ou, dans le
cas d’une femme en état de grossesse, à sa santé ou à celle de l’enfant ». La protection consiste
soit en l’interdiction, soit en l’aménagement de l’exercice de certains emplois par les personnes.
L’alinéa 2 du même article renvoi à un texte règlementaire pour la détermination de la nature
des travaux interdits aux femmes ou qui doivent être aménagés. Ledit texte distingue en deux
tableaux A et B, les travaux interdits aux femmes et les travaux auxquels elles ne peuvent être
employées que sous certaines conditions. Sont par exemple visés par l’interdiction les travaux
consistant à pousser ou à trainer des charges lourdes, les travaux souterrains des mines et
carrières, les travaux de graissage, de nettoyage ou de réparation de machine en marche, etc.
Depuis le code de 2004, le travail de nuit n’est plus interdit aux femmes car cela
constituait une entorse au principe de l’égalité des chances devant l’emploi.
La protection de la capacité de reproduction de la femme enceinte est mise en œuvre par
le pouvoir donné à l’autorité administrative d’exiger la mutation, sans changement du salaire,
de la femme enceinte lorsqu’elle est employée à un travail reconnu dangereux pour sa santé. La
femme elle-même peut exiger cette mutation en produisant un certificat médical indiquant
qu’un changement de la nature dans la nature du travail est nécessaire.
S’agissant de la protection de la femme dans l’intérêt du nourrisson, elle se traduit par
le congé de maternité entièrement rémunéré, le droit à des repos pour allaitement, la facilité
d’obtenir un congé sans solde pour l’entretien de son enfant. En effet, la femme enceinte
bénéficie d’un congé de maternité de quatorze semaines dont au plus tôt huit semaines et au
plus tard quatre semaines avant la date présumée de la délivrance, que l’enfant naisse vivant ou
non. Le congé de maternité peut être prolongé de trois semaines en cas de maladie dûment
constatée et résultant de la grossesse ou des couches. La mère a droit à des repos pour
allaitement pendant une période de quatorze mois à compter de la reprise du travail. La durée
totale de ces repos ne peut excéder une heure et demie par jour de travail. Les repos pour
allaitement sont rémunérés et comptabilisés dans la durée du travail. Enfin, l’employeur ne peut
prononcer le licenciement de la femme en congé de maternité. Il ne peut en outre, même avec
son accord, l’employer dans les six semaines qui suivent son accouchement. Toute convention
contraire est nulle de plein droit.
L’enfant est selon l’article 150 du Code du travail toute personne âgée de moins de 18
ans et l’adolescent serait toute personne âgée de dix-huit à vingt ans inclus.
Aux termes de l’article 152 du même code, « L’âge minimum d’accès à tout type
d’emploi ou de travail ne doit pas être inférieur à seize ans ». Une dérogation à cet âge
minimum est cependant possible lorsqu’il s’agit de travaux légers. Un acte règlementaire doit
23
en principe préciser les conditions et les modalités d’exercice de ces travaux après avis du
comité technique national consultatif de sécurité et santé au travail.
Comme en matière de protection de la femme salariée, la loi a entendu protéger la
capacité de reproduction des enfants et des adolescents. C’est ainsi que l’article 149 du Code
du travail dispose que « Les enfants et les adolescents ne peuvent être affectés à des travaux
susceptibles de porter atteinte à leur développement et à leur capacité de reproduction » et
renvoie la détermination des travaux interdits aux enfants et aux adolescents ainsi que les
catégories d’entreprises interdites aux personnes âgées de moins de dix-huit ans au pouvoir
règlementaire. Sont notamment interdits les travaux présentant des dangers pour la vie, la santé
ou la moralité.
Le travail de nuit des enfants est interdit sauf en cas de dérogation accordée pour les
personnes âgées de plus de seize ans en cas de force majeure. Est considéré comme travail de
nuit celui exécuté entre 22 heures et 5 heures du matin. La durée du repos nocturne des enfants
doit être de douze heures consécutives au minimum par jour. Les enfants et les adolescents ne
peuvent non plus être maintenus dans un emploi au-dessus de leurs forces et l’Inspecteur du
travail peut requérir l’examen des adolescents par un médecin agréé en vue de vérifier si le
travail dont ils sont chargés n’excède pas leurs forces. Cette réquisition est de droit à la demande
de l’adolescent ou de son tuteur. Enfin, les pires formes de travail des enfants sont interdites
par l’article 153 du Code du travail qui énumère une série de situations qui pourraient être
qualifiées de pires formes de travail des enfants. Ce sont :
1) Toutes les formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des
enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire, y
compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans
des conflits armés ;
4) les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont
susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant.
La liste de ces travaux est déterminée par décret pris en Conseil des ministres après
consultation des organisations de travailleurs et d’employeurs les plus représentatives
par branche professionnelle et avis du comité technique national consultatif de sécurité
et santé au travail.
3- LE REPOS DU TRAVAILLEUR
24
principe le dimanche sauf dérogation accordée par voie règlementaire par le ministre
chargé du travail. Des dérogations au repos hebdomadaire le dimanche peuvent être
accordées par l’inspecteur du travail dans certaines situations notamment lorsque le
repos de tous les employés pourrait être préjudiciable à l’entreprise ou lorsque celle-ci
fonctionne par roulement.
En sus du repos hebdomadaire, « Le travailleur a droit au congé payé à la
charge de l’employeur, à raison de deux jours et demi calendaires par mois de service
effectif, sauf dispositions plus favorables des conventions collectives ou du contrat
individuel » selon les termes de l’article 156 du Code du travail. Le droit de jouissance
du congé est acquis après une période minimale de service effectif de douze mois (article
165). Les conventions collectives ou les contrats individuels peuvent prévoir des
dispositions plus favorables.
La jouissance du congé annuel par le travailleur est obligatoire. Il ne peut être
dérogé à cette règle même par l’octroi d’une indemnité compensatrice en lieu et place
du congé. Ce principe est relativisé par l’alinéa 2 de l’article 165 selon lequel les
conventions collectives ou le contrat individuel, octroyant un congé d’une durée plus
longue peuvent prévoir une durée plus longue de service effectif ouvrant droit au congé
sans que cette durée puisse être supérieure à trois ans. Ainsi, les conventions peuvent
autoriser le report de la jouissance du congé avec cumul des droits aux congés. Le congé
peut être fractionné avec l’accord du travailleur, en période de 15 jours au moins.
Les travailleurs âgés de moins de dix-huit ans ont droit à un congé de trente jours
calendaires sans solde s’ils en font la demande, quelle que soit la durée de leurs services
venant en sus du droit au congé payé. Les travailleurs ayant une très grande ancienneté
dans l’entreprise bénéficie d’une majoration du temps de congé, à raison de deux jours
ouvrables après vingt ans de services continus ou non dans la même entreprise, de quatre
jours après vingt-cinq ans et de six jours après trente ans. Aussi, les femmes salariées
ou apprenties âgées de moins de vingt-deux ans ont droit à deux jours de congé
supplémentaire pour chaque enfant à charge. La majoration de congé donne lieu à la
majoration de l’allocation de congé payé.
Pour le calcul de la durée du congé acquis, les absences pour accidents de travail
ou maladies professionnelles, les périodes de repos des femmes en couches, dans la
limite d’un an, les absences pour maladies dûment constatées par un médecin agréé ne
sont pas déduites. De même ne sont pas déductibles les autorisations d’absence
accordées à l’occasion d’évènements familiaux touchant directement le foyer du
travailleur dans la limite de 10 jours ouvrables par an ainsi que les autorisations
d’absence pour assister aux assemblées statutaires syndicales dans la limite de 20 jours
ouvrables par an sur présentation de la convocation écrite et nominative émanant de
l’organisation intéressée au moins une semaine à l’avance. Ces absences sont payées si
elles restent dans la limite de 20 jours. Il y a aussi la possibilité d’avoir une autorisation
d’absence sans solde et non déductible accordée au travailleur afin de lui permettre de
suivre un stage officiel ou de représenter une association reconnue d’utilité publique, de
participer ou d’assister aux activités de celle-ci, ou de représenter le Burkina Faso dans
une compétition sportive ou culturelle internationale. Ces différentes permissions
d’absence sont des congés spéciaux auxquels le travailleur a droit si le motif invoqué
est réel dans le cadre des limites annuelles fixées pour chaque évènement. Les congés
spéciaux accordés au-delà des limites ou en sus des jours fériés, peuvent être déduits de
25
la durée du congé payé s’ils n’ont pas fait l’objet d’une compensation ou récupération
des journées ainsi accordées.
L’employeur doit verser au travailleur, avant son départ en congé et pour toute
la durée du congé, une allocation qui est au moins égale à la moyenne des salaires et des
divers éléments de rémunération, dont le travailleur bénéficiait au cours des douze mois
ayant précédé la date du départ en congé. Une indemnité compensatrice du congé doit
être accordée au travailleur non journalier en cas de rupture ou d’expiration du contrat
avant que celui-ci ait acquis droit au congé. Le travailleur engagé à l’heure ou à la
journée pour une occupation de courte durée n’excédant pas une journée, perçoit son
allocation de congé en même temps que le salaire acquis, au plus tard en fin de journée,
sous forme d’une indemnité compensatrice de son congé payé. L’indemnité
compensatrice de congé payé du travailleur journalier est égale à un douzième de la
rémunération acquise par le travailleur au cours de la journée. Elle doit obligatoirement
figurer au bulletin de paie sous forme d’une mention distincte du salaire.
Les fêtes légales sont des jours chômés et payés au Burkina Faso. Il s’agit des
fêtes laïques et des fêtes confessionnelles musulmanes et chrétiennes.
26
CHAPITRE IV : LA REGLEMENTATION PORTANT SUR LE SALAIRE.
Le salaire de base est déterminé selon deux modes de calcul : le salaire au temps
(A) et le salaire au rendement (B) ; ou les deux combinés.
27
fourni ou les pièces produites : C’est le salaire aux pièces ou à la tâche. L’article 188
du code de travail de 2008 est hostile à ce type de rémunération en ce sens qu’elle
conduit le travailleur à un surmenage et la sous rémunération si les normes sont fixées
de telle sorte que le travailleur moyen ne réussit pas à exécuter sa tâche qui lui est
impartie dans le délai imparti. Exemple : La fabrication de tant de briques.
Nota : La rémunération par commission ou par pourcentage est assimilée au
salaire par rendement.
28
2) Les primes et les indemnités.
Paragraphe 2 : La loi.
L’employeur ne doit pas créer une discrimination dans la rémunération pour des
travailleurs exerçant les mêmes emplois et ayant les mêmes qualifications
29
professionnelles et le même rendement (article 182 du code du travail). L’employeur
doit en outre respecter le principe d’égalité de rémunération entre la main-d’œuvre
masculine et la main-d’œuvre féminine pour un travail à valeur égale (article 182 alinéa
2 du code du travail).
Le SMIG est défini comme étant le salaire "plancher" au-dessous duquel il est
interdit de payer un travailleur. Actuellement il est 30 684 FCF. C’est dire qu’aucun
travailleur ne peut percevoir un salaire inférieur au SMIG
Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal au Burkina Faso (c’est à
dire en monnaie acceptée sur le marché monétaire). Toute stipulation contraire est nulle
de plein droit (article 192 alinéa 1 du code du travail). Le paiement de tout ou partie du
salaire en alcool ou en boissons alcoolisées est formellement interdit. Il en est de même
du paiement de la totalité du salaire en nature.
La paye est faite, sauf cas de force majeure, sur les lieux de travail. Elle ne peut
être faite dans un débit de boissons ou dans un magasin de vente sauf pour les
travailleurs qui y sont normalement occupés. Elle ne doit non plus être faite le jour où
le travailleur a droit au repos. Le salaire doit être payé par intervalle régulier (article 194
du code du travail). C'est ainsi que les travailleurs engagés à l'heure ou à la journée
doivent être payés à la quinzaine ; par contre ceux qui sont engagés au mois doivent être
payés par mois. Toutefois, les travailleurs engagés à l'heure ou à la journée pour un
travail de courte durée doivent être payés quotidiennement et cela après la fin du travail.
Pour les travailleurs payés au mois le règlement doit intervenir au plus tard 8 jours après
la fin du mois de travail qui donne droit au salaire. Pour ceux qui sont payés à la
quinzaine, le règlement doit intervenir au plus tard 4 jours après la fin de la quinzaine
donnant droit au salaire. Ce délai est ramené à 2 jours en cas de paiement à la semaine.
Pour le travailleur rémunéré aux pièces ou au rendement dont l’exécution du travail doit
durer plus d’une quinzaine, les dates de paiement peuvent être fixées de gré à gré par
les parties. Mais le travailleur doit recevoir chaque quinzaine un acompte correspondant
au moins à 90% du salaire minimum et être intégralement payé dans la quinzaine qui
suit la livraison de l’ouvrage (article 195 du code du travail).
30
Section IV : Les justificatifs du paiement du salaire.
Le registre de paye est un document qui doit être conservé par l'employeur dans
son entreprise au même titre que les pièces comptables pendant un délai de dix ans à
dater de sa clôture. Toutes les mentions contenues sur le bulletin de paye doivent être
obligatoirement reproduites. En cas de contestation sur le paiement du salaire, des
primes et indemnités de toute nature, le non-paiement est présumé de manière
irréfragable, sauf cas de force majeure, si l’employeur n’est pas à mesure de produire le
registre des paiements dûment émargé par le travailleur. Le registre des paiements doit
être côté, paraphé et visé par le Président du Tribunal du Travail ou à défaut par le
Président du Tribunal de Grande Instance du lieu où l’employeur a son principal
établissement.
NB : Le registre des paiements peut consister, dit l’article 197 du code du travail
de 2008, en un fichier ou listing informatisé. NB : L'action en paiement de salaire se
prescrit par deux ans (biennale).
31
cessible et saisissable après avis du Tribunal du travail (article 220 du code du travail
de 2008).
La cession à des tiers autres que l’employeur est possible sous réserve de ne pas
dépasser la quotité cessible, et sous contrôle de la juridiction compétente. En ce qui
concerne les saisies-arrêts des salaires par les tiers entre les mains de l’employeur,
l’article 173 de l’Acte Uniforme portant Recouvrement et Voies d’exécution, dispose
que « tout créancier muni d’un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible
peut faire procéder à des saisies des rémunération dues par un employeur à son débiteur
».
Ce sont des privilèges accordés par la loi au travailleur. Ces privilèges se fondent
sur le caractère alimentaire du salaire qui nécessite une protection particulière du
travailleur à l'égard des créanciers de l'employeur au cas où ce dernier serait insolvable.
Ces privilèges s'exercent sur les biens meubles et immeubles du débiteur. On distingue
plusieurs types de privilèges :
- Les privilèges proprement dit : Les créances de salaire et autres créances du
travailleur relevant de la relation de travail bénéficient d'un privilège préférable à tous
les autres privilèges généraux ou spéciaux. C'est aussi qu'en cas de faillite de
l'employeur, les créances de salaire doivent être payées dans les 10 jours qui suivent le
jugement déclaratif de faillite. Au cas où le syndic liquidateur (celui qui doit effectuer
la liquidation) n'avait pas de fonds nécessaires, ces créances de salaire doivent être
acquittées sur les premières entrées de fonds avant toute autre créance. On dit alors que
le salarié bénéficie d'un super privilège.
- Les autres privilèges : Elles concernent le droit de rétention et la saisie arrêt
accordé par la loi au travailleur. En effet le travailleur détenteur de l'objet qu'il a pour
travailler peut faire exercer un droit de rétention sur cet objet. Ainsi, le travailleur à qui
des objets mobiliers ont été confiés pour être réparés ou 52 être nettoyés et qui n'ont pas
été retirés dans un délai de 6 mois peuvent être vendus par le travailleur afin de se faire
payer sur le prix.
32
S’il survient une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment
par succession, reprise sous une nouvelle appellation, vente, fusion, transformation de fonds,
mise en société, tous les contrats de travail en cours au jour de la modification subsistent entre
le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise (article 91).
Toutefois, le nouvel employeur n’est pas soumis à cette obligation lorsque la
modification intervient dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire ou de
liquidation des biens de l’employeur.
La modification proposée par l’une des parties emporte des conséquences selon qu’elle
est ou non substantielle. La modification substantielle est celle qui touche un élément
déterminant du contrat de travail, un élément sans lequel l’autre partie n’aurait pas contracté.
b) Modification substantielle
33
Lorsqu’un employeur, pour des raisons tenant à la situation économique entraînant la
réorganisation de l’entreprise, demande à un travailleur d’accepter définitivement un emploi
relevant d’une catégorie inférieure à celle où il est classé, le travailleur a le droit de ne pas
accepter ce classement. Si le travailleur refuse, le contrat est considéré comme rompu du fait
de l’employeur. Si le travailleur accepte, il est rémunéré dans les conditions correspondant à
son nouvel emploi.
Le fait pour le travailleur d’assurer provisoirement ou par intérim un emploi comportant
un classement supérieur dans la hiérarchie professionnelle ne lui confère pas automatiquement
le droit aux avantages pécuniaires ou autres attachés audit emploi.
La position d’intérimaire est notifiée au travailleur par écrit avec mention de la durée
qui ne peut excéder :
- un mois pour les ouvriers et employés ;
- trois mois pour les cadres, agents de maîtrise, techniciens et assimilés, sauf dans le cas de
maladie, accident survenu au titulaire de l’emploi ou remplacement de ce dernier pour la durée
d’un congé ou d’un stage.
Passé ce délai, et sauf les cas visés ci-dessus, l’employeur doit régler définitivement la
situation du travailleur en cause, c’est-à-dire :
- soit le reclasser dans la catégorie correspondant au nouvel emploi occupé jusque-là ;
- soit lui rendre ses anciennes fonctions.
En cas de maladie, d’accident, de congé ou de stage du titulaire, l’intérimaire perçoit
après un mois pour les ouvriers et employés et après trois mois pour les cadres, agents de
maîtrise, techniciens et assimilés, une indemnité égale à la différence entre son salaire et le
salaire minimum de la catégorie du nouvel emploi qu’il occupe en sus des indemnités attachées
à la fonction.
La femme salariée en état de grossesse mutée à un autre poste, en raison de son état,
conserve le bénéfice de son salaire antérieur pendant toute la durée de sa mutation.
15
V. art. 93 et suivants du code du travail.
34
- la suspension des contrats saisonniers pendant la morte saison (temps où la terre ne
produit rien ou période de l’année pendant laquelle l’activité économique diminue) ;
-la mise à pied ;
-la durée de la détention du travailleur qui n’a pas commis de faute professionnelle, et
dans la limite de six mois ;
-la durée de la détention du travailleur, aux fins d’enquête et d’instruction judiciaires
pour faute professionnelle présumée et ce, dans la limite de six mois ;
Il s’agit notamment de :
- la maladie du travailleur
- la maternité
- les congés payés
- le chômage technique
- la période de mise en disponibilité ;
- la grève.
- l’absence du travailleur, autorisée par l’employeur, en vertu de la réglementation,
des conventions collectives ou d’accords individuels ;
- etc.
1- En règle générale
35
Le travailleur malade ne peut être remplacé que dans un délai maximum d’un an. Il
continue de percevoir pendant sa maladie la rémunération indiquée ci-dessous, en fonction de
son ancienneté dans l’entreprise
Ancienneté Rémunération
Moins d’un an Plein salaire pendant un mois, demi salaire le mois suivant
2- Le cas de La grossesse
En vue de son accouchement, la femme enceinte bénéficie d’un congé de maternité de quatorze
semaines dont au plus tôt huit semaines et au plus tard quatre semaines avant la date présumée
de la délivrance, que l’enfant soit né viable ou non16.
Le congé de maternité peut être prolongé de trois semaines en cas de maladie dûment
constatée et résultant de la grossesse ou des couches.
L’employeur ne peut en outre, même avec son accord, employer la femme dans les six
semaines qui suivent son accouchement.
On ne peut licencier une femme pour cause de grossesse. Même s’il existe un motif légitime
(faute lourde antérieur), celle-ci ne peut être licenciée pendant son congé de grossesse.
L’employeur devra attendre l’expiration du congé pour notifier sa décision à l’intéressée.
La rémunération de la femme mère relève de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Cet
organisme doit assurer la gratuité des soins ainsi que le paiement du salaire soumis à cotisation
au régime de la sécurité sociale qu’elle percevait au moment de la suspension du contrat, la
fraction du salaire non soumis à cotisation étant à la charge de l’employeur.
16 La femme ne peut bénéficier d’un congé de maternité de plus de dix semaines à partir de la date effective de
l’accouchement, sauf cas d’accouchement avant la date présumée La femme ne peut bénéficier d’un congé de
maternité de plus de dix semaines à partir de la date effective de l’accouchement, sauf cas d’accouchement avant
la date présumée
36
Section III : Nullité du contrat de travail
Le contrat de travail peut être frappé de nullité si l’une des conditions de validité fait
défaut. Les effets de cette nullité diffèrent sensiblement de ceux des contrats civils. Les causes
de nullité sont généralement :
- L’absence de consentement libre
- la cause immorale ou l’objet illicite
- le non-respect de certaines formalités tel que l’absence de visa
La nullité du contrat devrait en principe entraîner des effets rétroactifs mais la jurisprudence
écarte l’anéantissement rétroactif même en cas de nullité d’ordre public, en se fondant sur le
caractère successif du contrat et pour protéger la partie la plus faible, c'est-à-dire le travailleur.
Selon la cour de cassation française, si le contrat nul a été exécuté, les parties doivent
être remises dans l’état où elles se trouvaient auparavant. Si en raison de la nature des
obligations, il leur est impossible de se restituer réciproquement ce qu’elles ont reçues, il y’a
lieu de tenir compte de la valeur des prestations de chacune d’elles et de l’avantage que l’autre
en a retiré. L’employeur ne pouvant restituer la prestation sera condamné à en payer
l’équivalent. Le travailleur pourra par conséquent obtenir le paiement de la rémunération
correspondant au travail exécuté et les indemnités compensatrices de préavis. Bien plus, il
pourra obtenir la délivrance du certificat de travail, du bulletin de paie et le bénéfice des
avantages de la sécurité sociale parce que la sécurité sociale couvre les travailleurs quel que
soit les vicissitudes qui affectent leur contrat.
Elle est dominée par la volonté du législateur d’organiser une protection des travailleurs
contre la perte d’emploi en imposant des contraintes de plus en plus importantes aux chefs
d’entreprise qui entendent se séparer de leur travailleur.
37
physique n’est pas une cause de cessation mais à condition que l’activité se
poursuive.
Le CDD ne doit normalement prendre fin qu’à l’arrivée du terme prévu au contrat.
Ainsi, aucune partie ne peut légitiment prendre seule l’initiative de la rupture. Auquel cas, elle
s’expose au paiement de dommages et intérêts. Si c’est l’employeur qui est le fautif, l’indemnité
à payer au travailleur comprend la rémunération et les avantages en nature que celui-ci aurait
perçu si le contrat avait été conduit à son terme.
La partie qui veut rompre le contrat demande au juge de prononcer la fin des relations
contractuelles parce que l’une des parties n’exécute pas ses obligations. Cette rupture trouve
son fondement dans l’application de l’article 1184 du code civil selon lequel « la condition
résolutoire est toujours sous-entendue dans les contrats synallagmatiques pour les cas où l’une
des parties ne satisfera pas à son engagement ».
Le principe du recours préalable au juge comporte une dérogation. La jurisprudence
comme la loi admet la rupture unilatérale pour faute lourde. La gravité de la faute relève de
l’appréciation de la juridiction compétente.
Le CDI prend normalement fin par la résiliation et la rupture par la volonté de l’une des
parties. On parle de licenciement si la rupture est le fait de l’employeur, et de démission si elle
survient par la volonté du travailleur.
1- La nécessité de l’écrit
L’employeur doit notifier par écrit la lettre de licenciement qui doit contenir le ou les motifs
qui ont motivé la rupture. Le licenciement verbal est irrégulier. Quels que soient les motifs de
38
rupture, l’employeur doit notifier au travailleur une lettre de licenciement datée. Le code de
2008 fait de la violation de cette règle une rupture irrégulière.
C’est le délai que l’on doit respecter entre le moment où l’on décide de faire cesser les
relations de travail et le moment où l’on cesse effectivement le travail. Celui qui prend
l’initiative de la rupture d’un CDI doit respecter le préavis (article 65 du code du travail) sauf
en cas de faute lourde.
La durée du préavis est fixée en fonction de la catégorie des travailleurs (article 75 du code
du travail). Elle est de :
• 8 jours pour les travailleurs journaliers ;
• 1 mois pour les travailleurs à salaire mensuel c’est à dire les employés autres que les
agents de maîtrise et les cadres ;
• 3 mois pour les agents de maîtrise, cadres, techniciens et assimilés.
Les délais de préavis ci-dessus sont des minima obligatoires pour les parties
contractantes. Toutefois, les conventions collectives et les contrats individuels de travail
peuvent prévoir des dispositions plus favorables en tenant compte de la qualification
professionnelle du travailleur.
Pendant cette période, le contrat de travail poursuit ses effets. C’est à dire que le
travailleur est tenu de fournir sa prestation de travail et l’employeur est tenu au paiement du
salaire. L’employeur ne peut modifier unilatéralement les conditions de travail et le salarié doit
s’acquitter de sa tâche correctement. Toutefois, il existe certaines dérogations :
- le travailleur bénéficie pendant la durée du préavis de deux jours de liberté par
semaine pris globalement, pour rechercher un autre emploi. Ces deux journées
hebdomadaires sont payées à plein salaire17;
- Le travailleur licencié qui a trouvé un nouvel emploi pendant le préavis est
dispensé du reste du temps à courir à condition d’en informer l’employeur.
Le non-respect du délai de préavis ne rend pas le licenciement abusif mais donne lieu
au paiement d’une indemnité compensatrice de préavis.
Une seule condition est exigée : le licenciement doit être justifié par un ou plusieurs
motifs légitimes. Le motif légitime est une cause objective, et indépendante de la bonne ou
mauvaise humeur de l’employeur. Ce dernier doit rapporter la preuve de l’existence et de
l’exactitude de cette cause ; la cause fallacieuse rend abusif le licenciement. Le motif légitime
est celui revêtant un certain degré de gravité qui rend impossible le maintien des relations de
travail sans dommages pour l’entreprise.
17
Article 67 alinéa 3 du code du travail
39
- Le fait pour le travailleur d’exercer des violences et voies de fait sur son
supérieur hiérarchique (Trib. Trav. Ouagadougou, 27 juin 1978) ;
- Le refus pour le travailleur d’exercer un travail entrant dans ses attributions (trib.
Trav. Ouagadougou, 13 novembre 1979) ;
- L’accumulation de fautes légères (Trib. Trav. Ouagadougou, 12 mars 1975).
L’employeur qui envisage un licenciement pour motif économique de plus d’un salarié,
doit consulter les délégués du personnel et rechercher avec eux, toutes solutions permettant le
maintien des emplois. Ces solutions peuvent être : la réduction des heures de travail, le travail
par roulement, le travail à temps partiel, le chômage technique, le redéploiement du personnel,
le réaménagement des primes, indemnités et avantages de toute nature, voire la réduction des
salaires.
L’employeur est tenu de communiquer aux délégués du personnel, les informations et
documents nécessaires au déroulement des négociations internes dont la durée ne doit pas
excéder huit jours.
A l’issue des négociations internes, si un accord est intervenu, un protocole d’accord
précisant les mesures retenues et la durée de leur validité est signé par les parties et transmis à
l‘inspecteur du travail pour information.
Dans le cas où un travailleur refuse par écrit, d’accepter les mesures visées ci-dessus, il
est licencié avec paiement de ses droits légaux18.
Lorsque les négociations n’ont pu aboutir à un accord, ou si malgré les mesures
envisagées, certains licenciements s’avèrent nécessaires, l’employeur établit la liste des
travailleurs à licencier ainsi que les critères19 retenus et les communique par écrit aux délégués
du personnel. Ces derniers disposent de huit jours francs maximum pour faire connaître leurs
observations.
La communication de l’employeur et la réponse des délégués du personnel sont
transmises sans délai par l’employeur à l’inspecteur du travail pour toute action qu’il juge utile
de prendre dans un délai de huit jours, à compter de la date de réception ; passé ce délai et sauf
accord contraire entre les parties, l’employeur n’est plus tenu de surseoir à la mise en
application de sa décision de licenciement.
18
L’indemnité compensatrice de préavis et de l’indemnité de licenciement congés payés etc.
19
Il faut noter que sous le code de 2004, l’employeur devait établir l’ordre des licenciements en tenant compte des
aptitudes professionnelles, de l’ancienneté et des charges de famille des travailleurs.
40
Le licenciement pour motifs économiques effectué en violation des règles en la matière
ou pour faux motifs est abusif et ouvre droit à des dommages et intérêts.
Les délégués du personnel et les délégués syndicaux ne peuvent être licenciés que si
leur emploi est supprimé. L’employeur est tenu d’obtenir l’autorisation préalable de
l’Inspecteur du travail du ressort. En cas de contestation sur le motif des licenciements, la
charge de la preuve incombe à l’employeur.
L’employeur en dehors des cas de faute lourde, doit verser au travailleur les droits
suivants : des indemnités représentatives du préavis si le délai de préavis n’a pas été respecté ;
des indemnités compensatrices de congés payés ou du reliquat de congés payés ; une indemnité
de licenciement. L’employeur est tenu de rendre au travailleur un certificat de travail constatant
la date d’entrée, celle de sortie, l’adresse de l’employeur et la nature de l’emploi ou des emplois
occupés ainsi que les catégories professionnelles correspondantes. Le certificat de travail ne
doit pas contenir des mentions désobligeantes. La légitimité du licenciement exonère
l’employeur seulement du paiement de dommages et intérêts, qui ne sont dus qu’en cas de
rupture abusive. Le licenciement pour faute lourde prive le travailleur du paiement de
l’indemnité de licenciement
C’est une attestation écrite par laquelle le travailleur reconnaît avoir perçu tout ce qui
lui était dû par l’employeur. Ce reçu n’a aucune valeur juridique et ne libère pas l’employeur
de ses obligations. Le reçu pour solde de tout compte par lequel le travailleur renonce à tout ou
partie de ses droits ne lui est pas opposable.
41
§III : La clause de non-concurrence
C’est une clause du contrat qui interdit au travailleur après la cessation de son contrat
de travail de s’engager dans une entreprise concurrente ou de s’installer à son compte dans une
activité de même nature. Il s’agit d’une condamnation de principe parce que cette clause porte
atteinte à deux grands principes fondamentaux que sont la libre concurrence et la liberté du
travail, mais assortie de tempéraments. Elle n’a vraiment de valeur que dans le cadre de
l’obligation de loyauté du travailleur.
Paragraphe 1 : La grève.
A-) La définition et les caractères.
42
2) un arrêt concerté et collectif : L’arrêt de travail ne peut être une
grève que s’il est collectif et concerté. Un seul travailleur ne peut pas se
mettre en grève.
3) le motif : la revendication professionnelle : La grève suppose
l’existence d’une revendication d’ordre professionnel adressée à
l’employeur. La grève doit venir en appui à une revendication non
satisfaite par l’employeur. Celle-ci doit être présentée préalablement à la
grève.
43
C-) Les conséquences de la grève à l'égard du salarié.
Paragraphe 2 : Le lock-out.
Elles sont précisées aux articles 391 et suivants du code du travail. Ces attributions
comportent trois types de fonctions :
- la gestion administrative au sens large
- les conseils et la conciliation des travailleurs et employeurs
- le contrôle de l’application de la réglementation
Il ne sera pas nécessaire de s’étendre sur les fonctions administratives mais il importe de
dire quelques mots sur les deux autres fonctions.
45
L’inspecteur a pour mission de conseiller les travailleurs et les employeurs sur leurs droits
leurs devoirs. Il peut faire des recommandations à l’employeur sur l’application de la
réglementation ou sur l’élaboration du règlement intérieur.
Mais de ses missions, la plus importante est de concilier l’employeur et le travailleur lorsque
survient un litige entre eux. La procédure de conciliation devant l’inspecteur est obligatoire ;
employeurs et travailleurs doivent essayer de résoudre à l’amiable tout litige devant l’inspecteur
du travail avant de s’adresser au tribunal.
Lorsque l’inspecteur du travail est saisi, il peut dresser selon l’issue de la procédure les
procès-verbaux suivants :
- En cas de conciliation, un procès-verbal de conciliation est établi et consacre le
règlement à l’amiable du litige.
- En cas d’échec, un procès-verbal de non conciliation est dressé et signé par
l’inspecteur du travail, son délégué ou son suppléant légal et les parties.
- En cas de conciliation partielle, un procès-verbal est signé par l’inspecteur du
travail, son délégué ou son suppléant légal, pour les parties sur lesquelles un accord
est intervenu et un procès-verbal de non conciliation pour le surplus de la demande.
- un procès-verbal d’exécution lorsque les éléments du litige non contestés sont
relatifs aux salaires légaux, conventionnels ou contractuels, congés payés et primes
d’ancienneté.
2- La fonction de contrôle
46
1- Le droit d’accès dans les entreprises contrôlées
L’inspecteur du travail peut pénétrer librement dans tout établissement soumis à son
contrôle sans avertir l’employeur au préalable de sa visite, mais il doit l’informer de sa présence,
à moins qu’un tel avis risque de porter préjudice à l’efficacité de son contrôle. Il peut même
pénétrer dans un établissement de nuit s’il a un motif raisonnable de le faire. Mais s’il s’agit
d’une habitation privée, il doit obtenir l’accord de l’exploitant ou avoir une autorisation spéciale
délivrée par l’autorité compétente.
Quand il effectue une visite dans une entreprise, il peut consulter les registres et
documents de l’entreprise et l’employeur a l’obligation de les mettre à sa disposition.
L’employeur est même tenu s’il doit s’absenter, de prendre toute disposition pour que
l’inspecteur ait accès aux documents. Il peut procéder à toute enquête, interroger le personnel,
l’employeur et toute personne susceptible de l’éclairer.
Des contrôleurs du travail assistent les inspecteurs du travail dans leurs missions.
Les visites de l’inspecteur du travail dans les entreprises ont pour but d’amener les
employeurs à respecter la réglementation. Si l’inspecteur découvre une situation irrégulière, il
peut contraindre l’employeur à y remédier en lui infligeant des sanctions telles que
l’avertissement, la mise en demeure ou l’amende.
Les inspecteurs du travail peuvent constater par procès-verbal, faisant foi jusqu’à
inscription de faux, les infractions aux dispositions de la législation et de la réglementation du
travail et ordonner ou faire ordonner que des mesures immédiatement exécutoires, pouvant aller
jusqu’à l’arrêt du travail, soient prises dans les cas de danger imminent pour la santé et la
sécurité des travailleurs. Il fixe, conformément à la loi, les amendes qui doivent être payées par
les contrevenants et reversées au Trésor public. Il s’agit là des contraventions de simple police.
En cas de refus de paiement, le procès-verbal est dressé en quatre exemplaires dont le
premier est remis au contrevenant ou à ses représentants, le second est déposé au parquet pour
les poursuites pénales, le troisième est envoyé à la direction du travail, le quatrième est classé
dans les archives de l’inspection du travail.
L’inspecteur du travail est soumis à des obligations visant à protéger les entreprises. Il
est notamment tenu à l’obligation de discrétion pour les faits dont il aurait connaissance dans
l’exercice de ses fonctions. Il doit tenir pour confidentiel la source de toute plainte leur signalant
un défaut dans l’installation ou une infraction aux dispositions légales et réglementaires. Il ne
peut avoir un intérêt quelconque, direct ou indirect, dans les entreprises placées sous son
contrôle. Il est soumis au secret professionnel même après avoir quitté son service et il prête
serment avant d’entrer en fonction devant la Cour d’Appel.
L’ANPE, régie par les décrets 2004-523 et 524 du 23 novembre 2004 portant
respectivement création de l’agence nationale pour l’emploi (ANPE) et adoption de ses statuts,
47
est le service chargé de l’emploi. Il est doté de la personnalité morale et de l’autonomie
financière. Elle est placée sous la tutelle technique du ministère chargé de l’emploi et la tutelle
financière du ministère chargé des finances. Elle a pour mission l’exécution de la politique du
gouvernement en matière d’emploi et de formation professionnelle.
§II : Le comité technique national consultatif pour l’étude des questions d’hygiène et
de sécurité
Ce comité a pour rôle d’émettre des avis sur les questions d’hygiène et de
sécurité des travailleurs et sur toutes les questions sur lesquelles son avis est requis. Il est
également composé sur une base tripartite : Etat, Employeurs, travailleurs. Il est régi par le
décret 96-17 du 30 janvier 1996 portant composition et fonctionnement du comité national
consultatif d’hygiène et de sécurité.
Elle a été créée depuis 1988 par la zatu n° an VI-75 du 22 décembre 1988 mais elle a
jusqu’ici une existence formelle ; le texte d’application de cette zatu est le kiti n° an VIII-228
FP/TRAV du 02 mai 1991 portant composition, attribution et fonctionnement de la convention
nationale de travail. Elle a pour rôle de promouvoir la concertation entre l’Etat, les organisations
de travailleurs et d’employeurs autour des grands problèmes du monde du travail ; de mener
toute réflexion en vue de favoriser le meilleur équilibre possible entre le développement
économique et le progrès social ; de contribuer par sa médiation, au règlement de conflits
collectifs nationaux en matière de travail.
48
Chapitre II : Les juridictions du travail
§I : La composition du tribunal
Les tribunaux du travail sont des juridictions paritaires composées à l’audience d’un
président, de deux assesseurs et d’un greffe. Le président est un magistrat de carrière, les deux
assesseurs doivent comprendre un assesseur travailleur et un assesseur employeur.
Les assesseurs sont choisis sur des listes, comprenant un nombre de noms double de
celui des postes à pourvoir, présentées par les organisations syndicales les plus représentatives
ou, en cas de carence de celles-ci, par l’inspection du travail.
Les assesseurs doivent :
- être de nationalité burkinabé ou d’un des Etats figurant sur une liste dressée par décret
pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre chargé de la justice ;
- être âgés d’au moins 25 ans ;
- savoir lire et écrire la langue officielle ;
- avoir exercé leur activité professionnelle depuis trois ans au moins dans le ressort du
tribunal du travail ;
- n’avoir subi aucune condamnation entraînant inscription au dossier électoral.
Ils sont désignés pour chaque affaire par le président du tribunal sur une liste
d’assesseurs nommés auprès de la juridiction par arrêté conjoint du ministre de la justice et du
ministre chargé du travail. Les listes des assesseurs qui seront nommés auprès de la juridiction
sont proposées par les organisations syndicales les plus représentatives et en cas de défaillance
de celles-ci par l’inspecteur du travail.
On fait la distinction entre les catégories suivantes :
- industrie, transport et mine
- secteur public
- commerce, professions libérales, banques
Mais les assesseurs employeurs de la catégorie service public sont proposés par le ministre
de la fonction publique.
Les assesseurs prêtent serment devant le tribunal du travail. Ils peuvent être sanctionnés
s’ils manquent gravement à leur devoir.
La durée du mandat d’assesseur est de quatre ans renouvelables.
49
Le président du tribunal peut siéger seul si après deux convocations le tribunal n’arrive pas
à se réunir.
§I : La compétence territoriale
Selon l’article 341 du code du travail, le tribunal compétent est celui du lieu de travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail du fait de l’employeur
et nonobstant toute attribution conventionnelle de juridiction, le travailleur a le choix entre le
tribunal de sa résidence habituelle au Burkina Faso et celui de son lieu de travail. Le travailleur
recruté sur le territoire national a en outre, la faculté de saisir le tribunal du lieu de conclusion
du contrat de travail.
Aux termes de l’article 338 du code du travail, les tribunaux du travail connaissent des
différends individuels pouvant s’élever entre les travailleurs, les stagiaires et leurs employeurs,
les apprentis et leurs maîtres à l’occasion du contrat de travail et d’apprentissage.
Ces tribunaux sont compétents pour connaître :
- des litiges relatifs aux accidents du travail, aux maladies professionnelles y compris ceux
relatifs à l’application du régime de la sécurité sociale ;
- des différends individuels relatifs à l’application des conventions collectives et aux arrêtés en
tenant lieu ;
- des différends nés entre travailleurs à l’occasion du contrat de travail ainsi qu’aux actions
directes des travailleurs contre l’entrepreneur prévues20;
- des différends nés entre travailleurs et entre employeurs à l’occasion du travail, ainsi qu’entre
les institutions de sécurité sociale, leurs bénéficiaires et les assujettis;
- des actions récursoires des entrepreneurs contre les sous-traitants.
Le tribunal n’est compétent qu’en ce qui concerne les conflits individuels de travail. Le
différend individuel s’entend d’un conflit qui oppose un ou plusieurs travailleurs à leurs
employeurs à l’occasion de l’exécution du contrat de travail pour la reconnaissance d’un droit
individuel.
Les personnels des services publics, lorsqu’ils sont employés dans les conditions du
droit privé, relèvent de la compétence des juridictions du travail. Les juridictions du travail
demeurent compétentes lorsqu’une collectivité ou un établissement public est mis en cause en
matière de conflits du travail.
20 Quand les travaux sont exécutés dans les ateliers, magasins ou chantiers de l’entrepreneur, ce dernier est, en
cas d’insolvabilité du tâcheron, substitué à celui-ci en ce qui concerne ses obligations à l’égard des travailleurs à
concurrence du montant du contrat de tâcheronnat. Le travailleur lésé a, dans ces cas, une action directe contre
l’entrepreneur.
50
§I : La saisine
§II : Le jugement
Le président dirige les débats, interroge et confronte les parties, fait comparaître les
témoins cités à la diligence des parties ou de lui-même. Il procède à l’audition de toute autre
personne dont il juge la déposition utile au règlement du litige. Il peut procéder ou faire procéder
à tous constats ou expertises. Il dirige les débats et assure la police de l’audience. A cet effet, il
peut requérir l’intervention des forces de l’ordre.
Le tribunal procède à l’examen de l’affaire. Aucun renvoi ne peut être prononcé sauf
accord des parties. Le tribunal peut toutefois, par jugement motivé, prescrire toutes enquêtes,
descentes sur les lieux et toutes mesures d’informations utiles. Les frais occasionnés par les
mesures d’instruction ordonnées sont payés par le Trésor public. 21
51
Dès la clôture des débats, le tribunal délibère en secret. Les jugements rendus doivent
être motivés et leur audience doit être publique.
Les jugements du tribunal du travail sont définitifs et sans appel, sauf du chef de la
compétence, lorsque le chiffre de la demande n’excède pas deux cent mille (200.000) francs
CFA. Au dessus de cette somme, les jugements sont susceptibles d’appel devant la Cour
d’appel.
Dans les quinze jours du prononcé du jugement ou de la signification quand elle est
prescrite, appel peut être interjeté contre les décisions du tribunal du travail. L’appel est
transmis dans le délai d’un mois suivant la déclaration d’appel à la juridiction d’appel avec le
dossier de l’affaire.
Le pourvoi en cassation contre les décisions rendues en dernier ressort est introduit et
jugé comme en matière civile. Le délai de recours est de deux mois.
Le référé est une procédure rapide devant le président du tribunal du travail, introduite
dans le code du travail depuis 2004, faisant du président du tribunal du travail, à l’instar du
président du tribunal de grande instance, une juridiction à part entière. Mais cette procédure
n’entame pas le fond de l’affaire.
Dans tous les cas d’urgence, la formation de référé composé du Président du tribunal et
du greffier peut, dans la limite de la compétence dévolue aux tribunaux du travail :
- ordonner toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou qui justifie
l’existence d’un différend ;
- accorder une provision au créancier dans le cas où l’obligation n’est pas sérieusement
contestable.
Le président peut toutefois, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire les
mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage
imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Egalement, le président statue en la forme des référés sur les difficultés d’exécution d’un
procès-verbal de conciliation, d’un jugement ou de tout autre titre exécutoire en matière sociale.
La demande de référé est introduite par simple requête écrite adressée au Président du
tribunal du travail. Celui-ci fixe immédiatement par ordonnance le jour, l’heure et le lieu de
l’audience à laquelle la demande sera examinée. Il peut assigner d’heure à heure, soit en son
cabinet soit à l’audience soit à son domicile.
L’ordonnance de référé ne peut préjudicier au fond et a un caractère provisoire. Elle n’a
pas, au principal, autorité de la chose jugée. Elle ne peut faire l’objet d’opposition.
Elle est susceptible d’appel. Le délai d’appel est des six (06) jours francs à compter du prononcé
ou de la signification de l’ordonnance lorsque l’une des parties n’a pas comparu. L’acte d’appel
52
est transmis au greffe de la Cour d’appel en même temps que l’ordonnance attaquée ou un
extrait de son dispositif délivré par le greffe du tribunal du travail.
Le Président de la Cour d’appel est compétent pour connaître des appels interjetés contre
les ordonnances de référé rendues par les présidents des tribunaux du travail.
Les délégués du personnel sont des représentants des travailleurs au sein d’une
entreprise chargés de transmettre les réclamations des travailleurs à l’employeur et de faire
observer les conditions de travail. Outre la convention OIT sus visé les textes qui gouvernent
l’institution du délégué du personnel sont les articles 307 à 317 du code du travail, l’arrêté
n°94-7 ETSS/SG/DT du 3 juin 1994 sur les délégués du personnel et les articles 66 à 70 de la
convention collective interprofessionnel du 9 juillet 1974.
53
De 11 à 25 travailleurs 1 délégué titulaire Et 1 délégué suppléant
De 26 à 50 travailleurs 2 délégués titulaires Et 2 délégués suppléant
De 51 à 100 travailleurs 3 délégués titulaires Et 3 délégués suppléant
DE 101 à 250 travailleurs 5 délégués titulaires Et 5 délégués suppléant
De 251 à 500 travailleurs 7 délégués titulaires Et 7 délégués suppléant
De 501 à 1000 travailleurs 9 délégués titulaires Et 9 délégués suppléant
Plus de 1000 travailleurs 1 délégué et 1 suppléant par tranche de 500 travailleurs
B - L’électorat et le collège électoral
Tous les salariés forment un collège unique pour l’élection des délégués du personnel
au sein de l’établissement.
Pour être électeur, il faut :
-avoir 18 ans accomplis sans condition de nationalité
-totaliser 3 mois d’ancienneté dans l’entreprise ; toutefois, l’inspecteur du travail peut, après
consultation des organisations syndicales, patronales et ouvrières les plus représentatives,
autoriser les dérogations aux conditions d’ancienneté dans l’entreprise ;
-jouir de ses droits civiques c'est-à-dire, n’avoir pas été frappé d’une condamnation à une peine
privative des droits civiques.
C – L’éligibilité
54
1) Date des élections
L’élection des délégués du personnel a lieu tous les deux ans, dans le mois qui précède
l’expiration normale du mandat des délégués en place.
La date, le lieu, les heures d’ouverture et de fermeture du scrutin sont fixés par le chef
d’établissement ou son représentant après accord avec les organisations syndicales. Ces
indications sont annoncées quinze jours au moins avant la date du scrutin par un avis affiché
par les soins du chef d’établissement ou son représentant aux emplacements habituellement
réservés pour les avis donnés au personnel.
Les listes des candidats sont établies par les organisations syndicales les plus
représentatives, et affichées par les soins du chef d’établissement ou de son représentant trois
jours au moins avant la date du scrutin aux mêmes emplacements que l’avis de scrutin.
Ces listes doivent faire connaître les noms, prénoms, âge et durée des services des candidats
ainsi que les syndicats qui les présentent.
S’il n’existe pas d’organisations syndicales suffisamment représentatives au sein de
l’établissement, ou si les organisations syndicales n’exercent pas leur droit par l’affichage, cette
carence est constatée par l’inspecteur du travail qui autorise le vote pour les candidats non
présentés par les organisations syndicales.
3) Le vote
Le vote a lieu dans l’établissement. Les travailleurs que leur occupation hors de
l’établissement et empêchés de prendre part au scrutin, ceux en congé et ceux dont le contrat
de travail est suspendu peuvent voter par correspondance. Le vote par procuration est interdit.
L’élection a lieu au scrutin secret et sous enveloppe simultanément pour les membres
titulaires et pour les membres suppléants.
55
Le scrutin est de liste et a lieu à la représentation proportionnelle, à la plus forte moyenne.
Le panachage est interdit mais les électeurs ont le droit de rayer des noms ou d’intervertir l’ordre
de présentation des candidats sans pouvoir ajouter des noms ne figurant pas sur la liste.
Au premier tour de scrutin, chaque liste est établie par les organisations syndicales les plus
représentatives. Les listes électorales ne peuvent comprendre un nombre de candidats supérieur
à celui des sièges à pourvoir.
Seuls sont valables les votes allant à l’une des listes en présence. Il n’est pas tenu compte
des bulletins blancs ou nuls. Tout bulletin de vote où il existe des noms barrés et remplacés par
d’autres est écarté du scrutin.
Si au premier tour du scrutin, le nombre des votants, déduction faite des bulletins blancs
et nuls, est inférieur à la moitié des électeurs inscrits, il sera procédé à un second tour de scrutin,
dans un délai de quinze (15) jours. Au second tour, les électeurs pourront voter pour les listes
autres que celles présentées par les organisations syndicales.
Il est attribué à chaque liste autant de sièges que le nombre de voix recueilli contient de
fois le quotient électoral.
Au cas où il n’aurait pu être pourvu aucun siège ou s’il reste des sièges à pourvoir, les
sièges restants sont attribués sur la base de la plus forte moyenne. A cet effet, le nombre de voix
obtenues par chaque liste est divisé par le nombre des sièges attribués à la liste, augmenté d’une
unité. Les différentes listes sont classées dans l’ordre décroissant des moyennes ainsi obtenues.
Le premier siège non pourvu est attribué à la liste ayant la plus forte moyenne. Il est
procédé successivement à la même opération pour chacun des sièges non pourvu jusqu’au
dernier.
Dans le cas où les listes ont la même moyenne et où il ne reste qu’un siège à pourvoir,
ledit siège est attribué à la liste qui a le plus grand nombre de voix et en cas d’égalité de voix,
il est attribué au plus âgé des deux candidats susceptibles d’être élus, et en cas d’égalité , l’âge
est majoré d’un an par enfant à charge.
Dans le cas de scrutin où il existe des noms rayés et/ou l’ordre de présentation des
candidats a été interverti, le bureau de vote est tenu de proclamer les délégués élu sur la base
du calcul du nombre de voix recueilli par chaque candidat.
Le chef d’établissement ou son représentant est responsable de l’organisation et du
déroulement régulier des élections, notamment de la constitution du bureau de vote et de la
rédaction du procès-verbal.
56
Lui ou son représentant préside le bureau de vote, assisté d’un représentant, non candidat
de chacune des listes en présence. Ces représentants des listes prennent place au bureau,
assistent au vote et au dépouillement du scrutin et signent le procès-verbal avec l’employeur ou
son représentant.
L’employeur est tenu d’établir le procès-verbal en trois (03) exemplaires dont deux (02)
sont transmis à l’inspecteur du travail du ressort, par lettre recommandée avec accusé de
réception sous deux (02) jours. Le troisième exemplaire est conservé aux archives de
l’Etablissement. Copie de ce procès-verbal est remise par l’employeur à chacune des
organisations syndicales ayant pris part au scrutin.
4) Le contentieux
– Heures de délégation
Le chef d’établissement est tenu de laisser aux délégués dans la limite d’une durée qui,
sauf circonstances exceptionnelles, et sauf convention contraire, ne peut excéder 15 heures par
mois, le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions. Ce temps leur est payé comme temps
de travail et doit être utilisé exclusivement aux tâches afférentes à l’activité du délégué du
personnel telles qu’elles ont été définies par la loi et les conventions collectives.
L’employeur a la possibilité de vérifier que ces heures sont effectivement utilisées
comme telles mais sans pour autant que ce contrôle aboutisse à entraver l’exercice régulier des
fonctions des délégués du personnel.
– Réunions
60
– Réception par le chef d’entreprise
Les délégués du personnel sont reçus collectivement par le chef d’établissement ou son
représentant au moins une fois par mois. Ils sont en outre reçus en cas d’urgence sur leur
demande.
Les délégués du personnel sont également reçus collectivement par le chef
d’établissement ou son représentant sur leur demande, soit individuellement, soit par atelier,
service ou spécialité professionnelle, selon les questions qu’ils ont à traiter.
S’il s’agit d’une société anonyme, les délégués sont reçus par le conseil d’administration
s’ils ont à présenter des réclamations ou des suggestions auxquelles il ne pourrait être donné
suite qu’après délibération de celui-ci. Si le conseil d’administration ne s’est pas réuni depuis
plus d’un mois au siège du lieu de l’établissement ou de l’entreprise (en cas d’établissements
multiples) installés au Burkina Faso, les délégués pourront le saisir par lettre recommandée
transmise obligatoirement et sans délai par les soins du chef d’établissement, le conseil
d’administration étant tenu d’envoyer sa réponse dans un délai de 15 jours à dater de la
réception. La même procédure sera applicable dans le cas où il ne pourrait être donné suite aux
réclamations et suggestions des délégués que par un chef d’entreprise ne résidant pas au siège
de l’établissement.
Sauf circonstances exceptionnelles, les délégués remettent au chef d’établissement ou à
son représentant deux jours avant la date où ils doivent être reçus, une note exposant
sommairement l’objet de leur demande. Copie de cette note est transcrite à la diligence du chef
d’établissement, sur un registre spécial sur lequel doit être également mentionnée, dans un délai
n’excédant pas six jours, la réponse à cette note. Ce registre spécial doit être tenu pendant un
jour ouvrable par quinzaine en dehors des heures de travail à la disposition des travailleurs de
l’établissement qui désirent en prendre connaissance. Il doit être également tenu en permanence
à la disposition de l’inspecteur du travail.
Les circonstances exceptionnelles pouvant dispenser les délégués du personnel du
préavis de deux jours pour leur réception par l’employeur sont :
- les circonstances relatives à la réclamation telle que l’urgence de la demande
(installation d’un dispositif de sécurité après un accident de travail par exemple)
61
- les circonstances intéressant le climat social dans l’entreprise, telles que
l’imminence d’un trouble grave dans l’établissement ou la nécessité de rétablir
l’entente entre employeurs et travailleurs.
Dans tous les cas, la demande d’audience doit respecter les prérogatives du chef
d’établissement.
– Affichage
Les délégués peuvent faire afficher les renseignements qu’ils ont pour fonction de porter
à la connaissance du personnel dans le cadre de leur mission, à l’exclusion de tout autre
document.
L’affichage doit être assuré aux portes d’entrée des lieux de travail et sur des
emplacements obligatoirement prévus et destinés aux communications syndicales. Ces
emplacements doivent être situés dans des endroits apparents, de préférence sur les lieux de
passage du personnel.
La procédure particulière instituée par le code du travail pour protéger les délégués du
personnel contre la rupture abusive du contrat de travail tente de concilier deux soucis
62
contradictoires : protéger la fonction de délégué du personnel et respecter le droit de résiliation
unilatérale de l’employeur pour justes motifs.
La protection dont s’agit s’applique :
- aux délégués en fonction, pendant toute la durée de leur mandat, aussi bien les titulaires que
les suppléants, sauf s’ils perdent cette qualité, notamment par suite d’annulation de leurs
élections ou de mutation.
- aux candidats aux fonctions de délégué pendant la période entre la date de remise des listes
au chef d’établissement et celle du scrutin. Encore convient-il que l’employeur ait eu
connaissance de la candidature ou que le travailleur n’ait pas perdu la qualité de candidat
entre les deux tours de scrutin.
- aux délégués pendant la période comprise entre la fin de leur mandat et l’expiration des trois
mois suivant le nouveau scrutin.
Le code du travail et la convention collective interprofessionnelle du 9 juillet 1974
prévoient que les délégués du personnel ne peuvent être mutés contre leur gré, pendant la durée
du mandat, sauf appréciation de l’inspecteur du travail du ressort. Mais il faut retenir qu’en cas
d’avis défavorable sur la mutation du délégué, celui-ci ne lie ni l’employeur, ni le tribunal du
travail, seul compétent pour apprécier la légitimité de la mutation.
Le licenciement d’un délégué du personnel titulaire ou suppléant envisagé par l’employeur ou
son représentant doit être soumis à l’avis de l’inspecteur du travail. Toutefois, en cas de faute
lourde, l’employeur peut prononcer la mise à pied provisoire de l’intéressé dans l’attente de
cet avis. La réponse de l’inspecteur du travail doit intervenir dans un délai de quinze jours, sauf
cas de force majeure. Passé ce délai, l’autorisation est réputée accordée
63
Aux termes du code du travail sont punis d’une amende de cinq mille (5.000) francs
CFA à cinquante mille (50.000) francs CFA et en cas de récidive d’une amende de cinquante
mille (50.000) francs CFA à cent mille (100.000) francs CFA, les auteurs d’infractions aux
dispositions des actes réglementaires prévus par les articles …. 314 (autorisation préalable de
l’inspecteur du travail avant licenciement du délégué du personnel)…
Et l’article 422 punit d’une amende de cinquante mille (50.000) francs CFA à trois cent
mille (300.000) francs CFA et d’un emprisonnement de un mois à trois ans ou de l’une de ces
deux peines seulement et, en cas de récidive, d’une amende de trois cent mille (300.000) à six
cent mille (600.000) francs CFA et d’un emprisonnement de deux mois à cinq ans ou de l’une
de ces deux peines seulement, toute personne qui aura porté ou tenté de porter atteinte, soit à la
libre désignation des délégués du personnel, soit à l’exercice régulier de leurs fonctions.
Section II : Le syndicat
Le syndicalisme est né au XIX° siècle par réaction d’auto défense des travailleurs salariés face
à l’exploitation du capitalisme. Ce sont d’abord des mouvements spontanés contre les effets du
machinisme et la dégradation des conditions des travailleurs.
D’abord interdit au nom du libéralisme économique et en particulier au nom de la liberté
du travail, les syndicats seront tolérés, puis finalement reconnus d’abord en Angleterre en 1824,
puis en France en 1884. A partir de leur reconnaissance, les syndicats vont se former d’abord
par métier, puis par industrie, et vont plus tard se regrouper en grandes centrales.
En Afrique francophone, le droit syndical ne sera reconnu qu’en 1944 par le décret du
7 août 1944 mais il ne se développera de façon autonome qu’à partir de 1955. Entre ces deux
périodes, les syndicats africains étaient des excroissances des centrales syndicales françaises.
Ils se sépareront des centrales françaises en novembre 1955 avec la naissance de la
confédération générale des travailleurs africains en janvier 1956 créée à Ouagadougou.
Au niveau du Burkina Faso, la situation est d’abord marquée par le pluralisme syndical.
Il existe sept centrales syndicales reflétant les tendances internationales et plusieurs syndicats
autonomes.
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Le second trait caractéristique du syndicalisme burkinabé provenant de l’héritage
français est la division reposant sur les divergences doctrinales et l’alliance plus ou moins
ouverte entre partis politiques et syndicats, ainsi que le clivage entre syndicalisme
révolutionnaire de lutte de classe et syndicalisme réformiste.
Le syndicat est défini comme une association constituée pour la défense des intérêts
professionnels de ses membres. Il se distingue des autres associations par son objet. Cet objet
le démarque des sociétés de personnes, des clubs et partis politiques.
L’article 276 du code du travail pose le principe de la libre constitution des syndicats.
Concernant les conditions de fond le syndicat doit réunir les membres d’une même
profession. Sont considérés comme relevant d’une même profession, les professions qui sont
similaires (boulangerie et pâtisserie, boucherie et charcuterie), ou connexe (hôtellerie et
tourisme, etc.)
Tout travailleur ou employeur peut adhérer librement à un syndicat de son choix dans
le cadre de sa profession. Les étrangers peuvent adhérer mais ils ne peuvent être dirigeants d’un
syndicat que s’ils sont ressortissants d’un Etat avec lequel un accord de réciprocité a été conclu
en matière de droit syndical. Toutefois, les travailleurs non nationaux peuvent accéder aux
fonctions de dirigeants syndicaux après avoir résidé de façon continue pendant cinq ans au
moins au Burkina Faso.
Tous les membres doivent jouir de leurs droits civils et n’avoir fait l’objet d’aucune des
condamnations entraînant la suppression du droit de vote au terme des lois électorales en
vigueur.
Concernant les conditions de forme, chaque syndicat doit élaborer son statut et son
règlement intérieur. Les fondateurs doivent déposer les statuts et les noms de ceux qui, à un
titre quelconque, sont chargés de son administration ou de sa direction.
Ce dépôt a lieu à la Mairie ou au siège de la circonscription administrative où le syndicat
est établi et copie des statuts est adressée à l’inspecteur du travail et au Procureur du Faso du
ressort. Les modifications apportées aux statuts et les changements survenus dans la
composition de la direction ou de l’administration du syndicat doivent être portées, dans les
mêmes conditions, à la connaissance des mêmes autorités.
A l’égard de l’Etat, la liberté syndicale se caractérise par le fait que le contrôle de l’Etat
doit se limiter à l’accomplissement des formalités de constitution. Le régime de liberté veut que
l’existence du syndicat ne soit pas liée à une reconnaissance par l’Etat. L’article 261 du code
du travail va dans ce sens.
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Aux termes de l’article 267, l’administration ne peut prononcer ni la suspension, ni la
dissolution des syndicats de travailleurs et d’employeurs. Leur dissolution ne peut intervenir
que par voie judiciaire. Cette protection vise à éviter que la liberté syndicale ne souffre de
restrictions ou d’atteintes arbitraires par l’administration publique ou par l’employeur.
A l’égard de l’employeur, il lui est interdit de prendre en considération l’appartenance
ou non à un syndicat ou l’exercice d’une activité syndicale pour arrêter ses décisions en ce qui
concerne notamment, l’embauche, la conduite et la répartition du travail, la formation
professionnelle, l’avancement, la rémunération, l’octroi d’avantages sociaux, les mesures de
discipline et de congédiement.
Le chef d’entreprise ou ses représentants ne doivent employer aucun moyen de pression
en faveur ou à l’encontre d’une organisation syndicale quelconque.
Toute mesure prise par l’employeur contrairement à ces prescriptions est considérée
comme abusive et donne lieu à des dommages et intérêts.
Dans les rapports entre les syndicats et l’individu, la liberté syndicale a pur corollaire la
liberté pour le travailleur d’adhérer au syndicat ou de ne pas adhérer et de se retirer à tout
moment.
Selon l’article 252 du code du travail, les syndicats professionnels ont pour objet la
promotion et la défense des intérêts matériels, moraux et professionnels de leurs membres. Ce
principe de la spécialité exclu que le syndicat se donne pour objet la poursuite de certaines
activités. Il ne peut se livrer à des activités lucratives sauf si ces activités prennent le caractère
d’une entraide entre ses membres et entrent dans le cadre de la promotion ou la défense des
intérêts de la profession (création de mutuelle, de coopérative, etc.) Il ne peut se livrer à des
activités politiques ou religieuses. Mais cette restriction ne saurait interdire aux syndicats de
jouer leur rôle de groupes de pression.
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2 – L’action en justice
Le syndicat peut ester en justice. Cette capacité d’agir en justice recouvre plusieurs
aspects :
- le syndicat peut, comme toute personne morale, exercer les droits attachés à la
personnalité morale, pour la défense du groupement ;
- le syndicat peut agir en justice en tant que représentant d’un de ses membres, à
condition d’avoir reçu un mandat écrit ;
- le syndicat peut ester en justice pour la défense des intérêts collectifs de la
profession, c’est ce que l’on appelle « l’action syndicale » par opposition à l’action
individuelle.
Les syndicats négocient les conditions de travail avec les employeurs et jouissent de
monopoles dans la représentation des travailleurs. Ils jouent un rôle essentiel dans le
déclanchement des conflits collectifs. Les syndicats présentent les revendications au nom des
travailleurs à l’occasion de la fête du travail le 1° mai de chaque année. L’action revendicative
des syndicats emprunte souvent la forme violente ou d’épreuve de force par l’exercice du droit
de grève.
§I : De 1830 à 1905
Dans cette période se développent les sociétés de secours mutuelles succédant aux
corporations de l’ancien régime (aboli en 1971) et fondé sur la prévoyance collective volontaire
et limité à quelques activités ou entreprises. A cette époque se développe également un système
d’aide sociale pour faire face à des besoins spécifiques et appréciés selon des critères subjectifs.
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§II : La période des assurances sociales de 1905 à 1945
Cette période est marquée par la mise en place d’une sécurité sociale par deux
ordonnances dont la plus importante est l’ordonnance du 04 août 1945. Cette ordonnance, qui
crée un régime général de la sécurité sociale, pose le principe d’une extension, à terme, de la
sécurité sociale à toute la population. Elle pose aussi le principe de l’unité des institutions et de
l’universalité des risques, par la mise en place d’un régime unique dit régime général qui
comprend un ensemble de caisses à compétences générales : les caisses primaires chargées de
la gestion des risques maladies, maternité, décès, accidents du travail et maladies
professionnelles ainsi que les allocations familiales ; les caisses régionales et les caisses
nationales.
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risques professionnelles à condition d’en faire la demande dans les six semaines qui suivent la
fin de son affiliation obligatoire.
Il convient de rappeler que l’obligation d’immatriculer incombe à l’employeur.
§II : Le financement
Les ressources de la CNSS sont constituées par les cotisations, les produits des
placements de ces fonds et les pénalités de retard, les dons et legs, toutes autres ressources
attribuées à celle-ci par un texte législatif ou réglementaire en vue d’assurer son équilibre
financier. Les cotisations sont assurées sur l’ensemble des rémunérations du travailleur avec un
plafond de 600000 francs par mois.
Le taux de cotisation est fixé à 16% à la charge de l’employeur selon la ventilation
suivante :
- 5,5% au titre de la branche Assurance vieillesse
- 3,5% au titre de la branche des risques professionnels
- 7% au titre de la branche des prestations familiales.
La participation du travailleur est fixée à 5,5% au titre de la branche Assurance
vieillesse.
Selon l’article 9 de la loi 015-2006 du 11 mai 2006 portant régime de sécurité sociale
applicable aux travailleurs salariés et assimilés au Burkina Faso, les cotisations dues au titre du
régime institué par ladite loi sont assises sur l’ensemble des rémunérations perçues par les
personnes assujetties, y compris les indemnités, primes, gratifications, commissions et tous
autres avantages en espèce, ainsi que la contre-valeur des avantages en nature, mais à
l’exclusion des remboursements de frais et des prestations familiales versées en vertu de la loi,
dans la limite d’un plafond fixé par arrêté du ministre en charge de la sécurité sociale, après
avis de la commission consultative du travail.
L’évaluation des avantages en nature est faite conformément aux règles prescrites par
arrêté du ministre en charge de la sécurité sociale, après avis de la commission consultative du
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