Vous êtes sur la page 1sur 11

DROIT SOCIAL

M. Khalifa KANE

Chapitre Introductif : Considérations générales sur le droit du


travail

Il convient d’abord de faire remarquer que de toutes les disciplines juridiques majeures, le
droit du travail est sans doute celle dont l’application est la plus récente. L’expression ¨droit
du travail n’a été elle-même utilisée que récemment pour désigner la matière et jusque vers les
années 50 celle-ci était enseignée sous le titre de législation industrielle¨ en raison de l’équité
des problèmes posés par la révolution industrielle auxquels il fallait apporter des solutions.

Par la suite, c’est la dénomination législation ouvrière voire celle du droit ouvrier qui a été
employée pour souligner le rôle crucial qu’avait joué le mouvement ouvrier pour le
développement de ce droit. La dénomination actuelle a été apportée en même temps que le
champ ouvert par cette discipline.

Il est vrai que les ouvriers des Etats industriels avaient été les premiers à bénéficier de cette
législation. Le champ d’application des règles est ensuite étendu à l’ensemble des salariés
quelque soit la nature de leur tâche et de leur classe dans la hiérarchie professionnelle.

Le droit du travail s’est également étendu aux différents secteurs de l’économie : industrie et
commerce mais aussi en profession libérale, aux activités artistiques…

La garantie des salaires contres¨ les risques sociaux¨ : accidents du travail, maladie qui
faisaient à l’origine partie intégrante du droit du travail a été séparée de la matière pour être
érigé en discipline autonome : droit de la sécurité sociale.

Ce pendant la limite est souvent difficile à tracer entre les règles du droit du travail et celles
de la sécurité sociale. En effet, les statuts et les conditions des travailleurs salariés ne

1
contiennent pas seulement des règles du droit du travail mais aussi de nombreuses
dispositions les garantissant contre les risques qui peuvent menacer leur force de travail.

Ces risques sociaux dont les plus importants sont la maladie, les accidents font partie du
domaine habituel de la sécurité sociale. C’est pourquoi il a été jugé utile de regrouper le droit
du travail sous le titre unique de ¨droit social¨.

Le droit social peut être défini comme l’ensemble des règles qui régissent le statut du
travailleur salarié.

Il faut noter d’ailleurs qu’au cours de ces dernières années, on observe que des ensembles de
règles tendent à se détacher du droit du travail pour apparaitre comme des branches du droit
relativement distinct. C’est notamment le ¨droit de l’emploi¨, ¨ le droit syndical¨, ¨ le droit du
chômage¨…

Cependant ; pour des raisons didactiques, on n’entreprend pas souvent d’études détaillées
pour ces notions détachées du droit du travail. Le droit du travail est généralement étudié dans
son ensemble séparément du droit de la sécurité sociale.

Sous réserves de ces considérations, le droit du travail peut être défini comme l’ensemble des
règles juridiques qui régissent le travail dépendant ou subordonné. Le droit du travail est le
droit de la subordination1. En droit romain classique, la summa divisio se situait entre location
operarium et locatio operis2. Le contrat de travail s’analyse en une convention par laquelle,
une personne appelée (locator) met à la disposition d’une autre personne (appelée conductor)
sa force de travail. Les conductors étaient appelés ainsi parce qu’ils doivent conduire ou
diriger le cocontractant et le faire travailler pour eux. Ils achètent des œuvres (operate) du
travailleur ou mieux encore l’énergie laborieuse du salarié. En revanche, le contrat
d’entreprise (locatis operis) était la convention dans laquelle un homme libre promettait à un
tiers un résultat (opus) à atteindre à ses risques et périls, selon son organisation propre. Cette
distinction fondamentale fut retenue par le code civil et sert encore aujourd’hui à distinguer le
travail subordonné du travail indépendant.

Section 1 : Histoire de l’évolution du droit du travail au Sénégal

1
Sous ce point, il faut quand préciser que le droit du travail est différent de l’esclavage qui constitue en lui-
même une aliénation.
2
Frédiric-Jérôme PANSIER, Droit du travail : Relations individuelles et collectives, 5e ed. Paris, Litec, 2008, p.5

2
Il s’agit de s’intéresser à la période avant (I) et après (II) indépendance du Sénégal.

I- La période avant indépendance

Cette évolution va se faire en deux temps ; d’abord une période de négation du droit du
travail, et une autre période qui est celle de la naissance du droit du travail.

- Négation du droit du travail : on remarque deux formes de travail, « l’esclavage et le


travail forcé ». Ils entrent dans ce qu’ont appelle le travail asservis. L’esclavage est
une chosification de la personne.

Le travail forcé a pris naissance dans les années 1830 avec l’instauration des travaux
d’intérêts général (faire le chemin de fer Dakar- St louis par exemple) l’expression travail
forcé désigne tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine
quelconque et pour lequel l’individu ne s’est pas offert de son plein grés. Les défauts et les
excès du travail forcé (dépeuplement des villages, dispersion des populations) amenèrent la
France sous la pression des organisations internationales et suite à une proposition de loi faite
par le député de l’AOF Lamine Gueye à interdire le travail forcé.

- Naissance du droit du travail dans les territoires d’outre mer (TOM): (commence en
1952). A partir de cette date, on note la naissance d’un véritable droit du travail
africain avec l’adoption de la loi du 15 Décembre 1952 instituant un code du travail
dans les TOM.3

II- Le droit du travail après les indépendances

Dès l’accession à l’indépendance en 1960, le problème de la mise au point d’un code du


travail national a été posé. En 1961, fut adoptée et promulguée la loi n°61-34 du 15 janvier
1961 instituant le premier code du travail de la république du Sénégal. Ce code reprend dans
ses grandes lignes celui de 1952. Il sera maintenu jusqu’à 1997 même si par ailleurs il a subi
plusieurs modifications substantielles.

3
Cours de Jean louis Corréa, relations collectives, UASZ, 2012-2013.

3
Le 1er décembre 1997 marque l’adoption de la loi 97-17(publié dans le journal du 13
décembre 1997) portant nouveau code du travail du Sénégal.

L’adoption de ce nouveau code était devenue presque incontournable. En effet après 36 ans de
protections rapprochée du travailleur, le patronat ne cessait de réclamer le toilettage du code
du travail ; d’abord pour des raisons historiques et ensuite parce que les réalités avaient
changé. La situation socio-économique n’était guère reluisante. En effet, la crise de l’emploi
se manifestait à l’été 1974, lorsqu’à la suite ¨du 1er choc pétrolier,¨ le chômage a connu une
augmentation spectaculaire coïncidant avec une chute de production industrielle. Son
aggravation dans la période qui a suivi et les conséquences qui s’y sont attachées, ont entrainé
une remise en cause du droit du travail à plusieurs niveaux.

Dans un premier temps, certains auteurs ont cru à un ¨effondrement¨ du droit du travail, cas en
marge du développement du chômage, ils constataient la multiplication de ceux qui
travaillaient dans des situations précaires et se trouvaient effectivement privés du droit du
travail. Un peu plus tard, le patronat a pris le témoin en criant à la rigidité et à l’inadaptation
du droit face au contexte de crise. Pour jubiler la crise de l’emploi, il faut inciter à une
véritable politique contractuelle et à l’harmonisation du droit du travail. C’est l’Etat qui
génère l’emploi. Donc pour préserver les emplois, il faut alléger les charges de l’Etat où les
règles du droit du travail constituant des contraintes pour l’employeur4.

Dans l’intérêt de tous, travailleur et employeur il fallait rendre les règles du droit du travail
jugées trop rigides moins contraignantes, plus simple en un mot plus flexible. Dans cette
hypothèse, il faut adopter le droit du travail aux exigences de tous les partenaires sociaux,
mais toujours dans le cadre d’une meilleure survie de l’Etat et de ses composantes. C’est dans
ce contexte qu’a été adopté le nouveau code du travail de 1997 qu’à pour le moins entériné
ses objectifs. Et cela apparait très clairement dans l’exposé des motifs de la loi 97-17portant
NCT.

Aux termes de l’exposé des motifs de cette loi, il faut moderniser les relations de travail, pour
avouer le bon fonctionnement de l’Etat, notamment sa croissance.

Section 2 : Les caractères et les sources du droit du travail

Paragraphe 1 : Les caractères et l’objet du droit du travail


4
Cours du professeur Isaac Yankhoba NDIAYE, Droit du travail, UCAD-2000.

4
Le droit du travail organise les rapports sociaux au sein de l’entreprise. Son objet est le
travail dépendant. C’est en cela que ce droit prend parti en faveur du salarié. Il est donc à la
fois un droit partisan, progressiste et autonome.

Un droit partisan : Le droit du travail est un droit partisan en ce sens qu’il est élaboré
essentiellement à destination du salarié. Le droit du travail est, pour l'essentiel, un droit de
protection du salarié en raison de son état de subordination. Cette protection consiste à assurer
au salarié une sécurité de l'emploi et des conditions de travail ainsi qu’une participation à
l'élaboration et à l'application du droit du travail.

Le droit du travail est un droit d’inégalité, non de réciprocité. Le caractère impératif de ses
règles exige d’ailleurs souvent l’édiction de sanctions pénales ayant donné naissance à un
véritable droit pénal du travail.

Le droit du travail est un droit de progrès social en ce sens qu’il admet qu’une norme
inférieure déroge à une norme supérieure, lorsqu’elle est plus favorable aux salariés que celle-
ci. Ce qui permet notamment aux conventions collectives d’améliorer le statut légal. C’est ce
que l’on appelle le principe de faveur. Ce principe commande, en cas de conflits de normes,
d’appliquer non pas la norme hiérarchiquement plus élevée, conformément à la hiérarchie des
normes, mais celle qui est plus avantageuse pour le salarié.

Le droit du travail est aussi un droit, jeune et diversifié. Le droit du travail est relativement
récent. En France, son apparition en tant que législation remonte à la fin du XIX siècle et
l’expression « droit du travail » est employée depuis une quarantaine d’année environ.

Jusqu’en 1950, on connaissait la législation industrielle et le droit ouvrier. Au Sénégal,


l’apparition du droit du travail remonte à l’introduction du code du travail d’outre mer de
1952.

Enfin, c’est un droit diversifié. La population salariée s’est accrue depuis le XIX siècle, et
les dispositions du code du travail ont été étendues à des personnes qui avaient un statut
imprécis (les journalistes par exemple) et à des activités nouvelles (télé services).

Le droit du travail, bien que bénéficiant de l'apport des disciplines juridiques telles que le
droit des obligations, le droit administratif et le droit pénal, est aussi un droit autonome. Il a
ses propres concepts et surtout ses propres sources.

Paragraphe 2 : Les sources du droit du travail

5
Le droit du travail est constitué par une multitude de sources de nature différentes. Cette
diversité constitue l’un des traits caractéristiques de la matière car à côté des sources
nationales on relève les sources dites internationales. De façon générale, Il y a les sources
normatives (A), les conventions et accords collectifs de travail (B) et les apports
jurisprudentiels (C).

A. : Les sources normatives du droit du travail

I- Les sources internationales du droit du travail

Elles sont essentiellement constituées par le droit international qui est constitué dans le cadre
de l’OIT. Toutefois, il faut signaler l’existence d’organisation africaines, régionales ou sous
régionales qui se sont occupées plus ou moins directement de la matière du droit du travail.

a. L’organisation et les normes de l’OIT

1. L’organisation internationale du travail

L’OIT est une organisation spécialisée qui est issue du traité de Versailles de 1919. Elle
comporte à ce jour 177 Etats membres et à un fonctionnement tripartite. Elle comporte 3
organes : la conférence générale des Etats, un conseil d’administration et un secrétariat
permanant. L’objet de l’organisation est double :

 : L’OIT veille d’abord à l’élaboration et à l’application d’un droit international


du travail.
 L’OIT développe une assistance aux Etats en matière de législation sociale. Il
peut s’agir d’une assistance matérielle, juridique et technique.

L’OIT dispose de plusieurs techniques d’expression précisément les conventions


internationales, les recommandations et les résolutions. L’autorité de l’OIT est indéniable
mais l’organisation ne dispose pas d’un pouvoir contraignant sur les Etats.

2. Les normes de l’OIT

6
Le préambule de la constitution de l’OIT comporte une disposition essentielle : « une paix
durable ne peut être fondée que sur la base d’une justice sociale ».Pour concrétiser ce
fondement idéologique l’OIT s’exprime à travers les conventions, les résolutions et les
recommandations.

Mais seules les conventions internationales régulièrement ratifiées ont une force obligatoire
pour les Etats membres.

Les recommandations et les résolutions ont une valeur simplement incitative et visent à
orienter la politique des Etats en matière sociale.

Les conventions internationales véhiculent des principes qui sont fondamentaux pour les
travailleurs. Il s’agit des principes universalistes qui consacrent le droit de l’homme au travail.
Parmi ces principes, les plus illustratifs sont :

- La liberté :

Pour la liberté de travail, l’OIT condamne fermement le travail forcé convention n°-29 de
1930 et la convention 105 de 1957.

S’agissant de la liberté syndicale, elle est proclamée par la convention n°87 de 1948.

- Le principe d’égalité ou de discrimination

Ce principe est énoncé par la convention n°-111 de l’OIT. L’organisation interdit toute
discrimination qui est fondée sur la race, le sexe, la couleur de peau, sur la religion, l’opinion
politique.

L’organisation prescrit l’égalité de chance et de traitement en matière d’emploi et de


rémunération.

- Le respect d’un âge minimum

L’OIT interdit le travail des enfants en deçà d’un certain âge. La convention n°-138 a pour
objet l’abolition du travail des enfants et l’adoption d’un âge minimum qui ne peut être
inférieur à l’âge de la solidarité obligatoire.

- Principe de la promotion de la négociation collective libre et volontaire

7
Ce principe est énoncé par la convention n°-98. Il vise le développement de la réglementation
concertée des conditions de travail et tend à la prévision des conflits sociaux.

- L’abolition des pires formes de travail : C’est la convention n°-182 qui vient
compléter la convention138.

b. Les traités interafricains

Différentes conventions multilatérales lient les Etats africains depuis leur accession à
l’indépendance. Ces conventions contiennent des dispositions relatives à la situation des
personnes et aux conditions de leur établissement dans les différents Etats membres. Il faut
également noter l’existence de conventions bilatérales même si la force de ces dernières ait
une portée faible en droit international.

1- Le traité de l’UEMOA

Ce traité entré en vigueur en 1994 lie 7 Etats membres qui sont : Bénin, Burkina Faso, Cote
d’ivoire, Mali, Niger, Sénégal et le Togo. Ce traité instaure la libre circulation des personnes,
des services et des marchandises. Précisément, le traité prescrit la liberté de déplacement et de
séjour. Mais ce traité apporte des innovations lorsqu’il interdit fermement toute discrimination
fondée sur la nationalité dans la recherche et l’exercice de l’emploi.

2- L’OHADA et le projet d’harmonisation

L’OHADA est née du traité du 17 octobre 1993 signé à PORT LOUIS. Ce projet
d’harmonisation repose sur la volonté de restructurer et de renforcer l’intégration africaine et
le développement des Etats membres par le droit. Il faut néanmoins noter que le droit du
travail ne figurait pas initialement parmi les matières à harmoniser.

Aujourd’hui, ce droit du travail est présenté comme ayant une place importante pour une
grande efficacité des politiques incitatives à l’investissement et à la création d’emploi dans
l’espace communautaire.

En effet, devant l’accroissement des populations actives dans les centres urbains, il devenait
impérieux de concevoir des règles susceptibles d’assurer aux travailleurs des conditions de
travail descentes et aux Etats un développement sans contrainte excessive.

8
D’ailleurs, un projet d’acte uniforme sur le droit du travail est en préparation conformément
aux dispositions de l’article 2 du Traité. Il a été soumis à l’appréciation des Etats parties.
Malheureusement pour deux raisons principalement le projet d’Acte uniforme n’est encore
entré en vigueur: Il y a, d’une part, une divergence de finalités assignées au droit du travail
entre les Etats parties et l’Ohada, d’autre part, l’instrument utilisé, { savoir l’acte uniforme,
est mal approprié au domaine du droit du travail. Ceci confirme qu’au Sénégal, comme
ailleurs, le droit du travail est le lieu de cette tension existant entre les différentes fonctions de
la règle de droit. Entre une règle servant à arbitrer entre le faible et le fort (famille romano-
germanique) et une règle destinée à servir l’économie (famille Common Law) : c'est-à-dire les

pays Anglos saxon5.

II. Les textes d’origine interne

C’est les textes ayant une incidence purement Nationale, il s’agit de la loi et du règlement.

- La constitution sénégalaise édicte de nombreux principes fondamentaux relativement à


la liberté et aux droits des travailleurs. Elle proclame à la fois dans le préambule et
dans son corps, le droit de grève, le principe de non-discrimination, la liberté
syndicale, le droit au travail, la liberté de travail.
- Le droit du travail ne démarque pas des autres disciplines. Dès lors qu’il passe par
l’adoption de la loi et la prise de règlement d’application.

Le code du travail est la principale loi en la matière. Au Sénégal le code du travail en vigueur
est celui de 1997 qui fait suite à celui de 1961. En soi, le code de 97 n’est pas très nouveau
puisqu’il n’apporte que quelques innovations de fond et de forme.

Quant au fond, le code consacre le droit à l’expression directe et collective, un régime modifié
du contrat du travail à durée déterminée, l’institution légale du chômage technique et la mise
en disponibilité. Il est important de noter que le code du travail est précisé par une multitude
de règlements. En effet, au dela fonction d’application de la loi, le règlement joue en droit du
travail un rôle original. Il s’agit de la fonction d’extension des sources professionnelles
précisément de la convention collective.

B. Les sources professionnelles du droit du travail

5
Cours de jean Louis corréa, op.cit, p.1.

9
Les sources professionnelles sont celles qui sont issue du milieu même du travail. La source
professionnelle par excellence est la convention collective à laquelle il faut ajouter le
règlement intérieur et les usages

a. La convention collective

La convention collective est définie à l’art L 80 du code du travail sénégalais comme un


accord portant sur les conditions de travail conclu d’une part par les employeurs ou leurs
représentants et d’autre part par les organisations représentatives des salariées notamment les
syndicats.

La convention collective est la concrétisation du droit de la négociation collective qui est


reconnue au salarié par ces textes nationaux et internationaux.

Il existe plusieurs types de conventions collectives : l’accord d’établissement, la convention


collective ordinaire, la convention collective extensive et la convention collective nationale
interprofessionnelle.

La convention collective peut être à durée déterminée ou indéterminée. Une fois conclue, elle
doit être déposée au secrétariat du tribunal du travail. Elle doit également être publiée sur les
lieux de travail avant toute application.

b. Le règlement intérieur

Le règlement intérieur est une source de règles, de normes émanant du chef d’entreprise. Il est
obligatoire à partir de 20 salariés. L’objet du règlement intérieur est l’organisation de la vie
interne de l’entreprise sur le plan disciplinaire, de la répartition des tâches, de l’hygiène et de
la sécurité.

Le règlement intérieur doit cependant respecter certaines règles de formes et de fond. Il doit
notamment soumis aux délégués du personnel pour observation (art L- 100 du code du
travail).

c. Les usages

Les usages constituent des pratiques en vigueur dans l’entreprise et qui sont soit instaurés par
l’employeur soit tolérés pas celle-ci. Les usages sont une source de droit à valeur supplétive
parce qu’ils ne sont pris en compte qu’à défaut de normes écrites. La force obligatoire d’un

10
usage est subordonnée à deux conditions qui d’ailleurs constituent un critère de définition. En
effet, il y a usage s’il y a à la fois un élément matériel et un élément psychologique.

Relativement à l’élément matériel, on considère qu’il y a usage que si la pratique est générale,
constante et fixe.

Quant à l’élément psychologique, c’est l’intention de l’employeur qui doit croire en la force
obligatoire de l’usage.

C. La jurisprudence

La jurisprudence contribue largement à l’élaboration du droit positif en la matière. En effet,


par le biais de l’interprétation les juges précisent et parfois élargissent la portée des textes de
loi et en cas de vide législative, ils créent un véritable droit prétorien. Deux exemples
illustrent parfaitement ce processus : la révision du contrat de travail et le chômage technique.

Sous réserve de toutes ces précisions, la compréhension du droit du travail se fera par l’étude
de la formation (Chapitre 1) et de la définition du contrat de travail (chapitre II), de
l’exécution du contrat de travail (chapitre III) et des vicissitudes dans l’entreprise (chapitre
IV).

11

Vous aimerez peut-être aussi