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SOCIALE
Dr Hamadi Diallo
Enseignant- chercheur
IPMART : 2023-2024
I- DEFINITION ET NOTIONS :
L’expression législation ouvrière est trop restrictive pour être retenue dans un
contexte de diversité du personnel même si les règles ont d’abord été initiées en
faveur des ouvriers.
En fin le terme « législation sociale » recouvre des réalités trop larges parce que
s’étend à la sécurité sociale, même si les travailleurs salariés bénéficient à titre
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exclusif des régimes de prévoyance sociale prévus par le code de prévoyance
sociale ( loi n° 99-041 du 12 août 1999).
Le droit du travail est défini comme l’ensemble des règles juridiques applicables
aux relations individuelles et collectives qui naissent entre les employeurs et
leurs salariés, à l’occasion du travail.
Dans la 1ère catégorie il y a une distinction entre les salariés relevant des
conventions collectives et contrat de travail exclusifs et les travailleurs des
sociétés d’Etat et des Etablissements publics à caractère Industriel et
commercial (EPIC) régis par un statut particulier fixé par la loi et soumis aux
clauses contractuelles.
La seconde catégorie est constituée par des agents publics qui relèvent de leur
statut respectif : statut de la fonction publique, magistrature, de l’armée, de la
police etc.
Cette distinction permet de qualifier les travailleurs et favorise la détermination
des règles applicables et la juridiction compétente pour connaître des différends
qui peuvent en résulter.
Ainsi le terme « travailleur » employé haut est trop large pour s’accommoder
du régime juridique du travail salarié stricto sensu.
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Il existe à cet égard une conception restrictive du travailleur donnée par l’article
L1 al 2 de la loi 92-020 du 23 septembre 1992 portant Code du Travail : « est
considéré comme travailleur, quels que soient son sexe et sa nationalité, toute
personne qui s’est engagée à mettre son activité professionnelle moyennant une
rémunération, sous la direction de l’autorité d’une autre personne, physique ou
morale, publique ou privée, laïque ou religieuse, appelée employeur ».
C’est un droit protecteur. Son rôle premier est de protéger les salariés qui sont
en position de faiblesse par rapport aux patrons. Son caractère impératif découle
de la nécessité d’établir une meilleure justice sociale et de protéger les plus
faibles : c’est ce qu’on appelle l’ordre public social qui constitue le minimum
intangible au profit du salarié.
Le droit du travail est enfin un droit diversifié. Il règle les relations de travail
dans diverses branches professionnelles par le biais de la négociation collective.
Ces secteurs d’activité sécrètent des normes juridiques sous forme de convention
et accords collectifs de travail. Le droit fixe également des règles concernant le
travail des femmes et des enfants et les Handicapés :
Le droit du travail au Mali Comme dans les autres pays francophones d’Afrique
au sud du Sahara est tributaire du droit français. Le Code du Travail du Mali
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indépendant tire ses origines de la loi n° 52-1322 du 15 décembre 1952
instituant un code du travail des territoires relevant de la France d’outre- Mer.
Les rapports de travail dans les colonies africaines de la France dont le Mali ont
connu une lente évolution.
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Ce nouveau code a pour objet d’offrir un cadre juridique approprié à l’exécution
d’un programme de reforme économique du Mali et à l’exercice des droits
sociaux constitutionnellement reconnus : doit au travail, liberté du travail, liberté
d’entreprise, droit de grève.
De nouveaux avantages matériels pour les travailleurs ont été prévus : indemnité
spéciale de licenciement pour motif économique, indemnité de précarité pour les
CCD. Le régime de licenciement a été différencié : licenciement pour motif
personnel et celui pour motif économique. Le licenciement des représentants du
personnel a été encadré.
Les services des l’administration du travail sont chargés de veiller à
l’application du présent code à travers les Directions ou inspections régionales
qui relèvent de Direction Nationale du Travail .Tout litige qui n’aura pas une
solution au niveau des inspections est transmis au tribunal du travail du ressort.
L’administration du travail est aidée dans sa mission par des organismes publics
personnalisés tels que l’ANPE (ex office de la main d’œuvre), l’INPS et l’APEJ
Ils sont dotés de l’autonomie financière et de gestion.
Le droit du travail tel qu’il est conçu de nos jours, est de formation relativement
récente et continue à se développer à un rythme rapide. Il se situe au carrefour
du droit privé et du droit public et participe à l’un et à l’autre. En raison de
l’utilisation de la technique du contrat qui est d’essence privatiste, il appartient à
la branche du droit privé.
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Le Mali étant membre de l’OIT, les conventions ratifiées par le Mali constituent
des sources du droit du travail. Ces conventions énoncent des normes
universelles et engagent les Etats qui les ratifient. L’OIT émet également des
recommandations qui permettent de guider et d’orienter l’action sociale des
Etats.
a) LA CONSTITUTION :
La loi émane de l’autorité législative qui édicte des règles d’ordre général dont
les détails d’application sont du ressort du règlement. Ce dernier est un acte du
pouvoir exécutif. Le renvoi au règlement (Décret arrêté) correspond à un besoin
d’adaptation des règles posées par la loi aux groupes professionnels et aux
branches d’activités. Les dispositions des lois et règlements sont complétées par
des conventions collectives qui sont des règles élaborées par les professionnels
eux-mêmes : travailleurs et employeurs.
d) LE REGLEMENT INTERIEUR :
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relatives à l’organisation technique de l’Entreprise ; la discipline, l’hygiène, la
sécurité et aux modes de paiement du salaire (art L63).
e) LE CONTRAT DE TRAVAIL :
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Le magistrat ou l’inspecteur du travail chargé d’appliquer le droit du travail opte
pour norme la plus favorable aux travailleurs.
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CHAP I - LA NOTION DE CONTRAT DE TRAVAIL
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A-LA MODIFICATION SUBSTANTIELLE
B- LA MODIFICATION NON SUBSTANTIELLE
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En Afrique, le code du travail d’Outre-mer du 15 décembre 1952 a adopté le
terme contrat de travail. Critiqué à l’origine par les tenants du droit civil dont
PLANIOL qui regrette que « la brièveté l’emporte sur la logique dans
l’évolution du langage ».
Le contrat de travail est défini comme une convention en vertu de laquelle une
personne appelée travailleur s’engage à mettre son activité professionnelle,
moyennant une rémunération sous la direction et l’autorité d’une autre personne
appelée Employeur.
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- Le contrat de travail est dominé par le lien de subordination juridique qui
confère à l’employeur le pouvoir de donner des ordres et instructions, d’en
contrôler l’exécution et d’en sanctionner l’inexécution ou la mauvaise
exécution. Du lien de subordination juridique découle le caractère personnel
des obligations du travailleur. A l’égard de celui-ci, le contrat est en effet
intuitu personae (en considération de la personne) .C’est lui même qui doit la
prestation de service, il ne peut pas, en cas d’indisponibilité, la faire exécuter
par quelqu’un d’autre sans l’accord de l’employeur.
- Enfin le contrat est passé à titre onéreux c’est à dire il doit stipuler une
rémunération pour le travailleur.
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trouve inséré dans une organisation technique et professionnelle qui lui est
imposée quelque soit l’indépendance dont il peut bénéficier.
Il y a contrat de louage de choses lorsque l’une des parties s’oblige à faire pour
l’autre une chose pendant un certain temps et moyennant un certain prix que
celle-ci s’oblige à payer Exemple : le locataire d’un immeuble qui paie des
loyers.
B/ LA REMUNERATION :
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tâche ou à la pièce (L 95). Un intéressement au bénéfice ne suffit pas à écarter la
qualification de contrat de travail, alors qu’une participation au perte conduira
automatiquement à la rejeter. C’est comme cela qu’il faut distinguer le contrat
de travail du contrat de société qui unit les associés.
EXERCICE PRATIQUE :
J’ai été licencié le avant-hier par mon patron, sans paiement de mes droits. Nous nous
sommes mis d’accord par la parole le 1er décembre 2005, pour que je conduise comme taxi sa
voiture dont il ne voulait plus pour son service personnel. Dans l’arrangement il apportait la
voiture et moi je faisais le chauffeur, j’assurais ‘entretien, les réparations courantes. Tous les
samedis, je devais partager avec lui la moitié de la recette. J’ai observé exactement ces
engagements, jusqu’au jour où il dit que l’arrangement entre nous ne tenait plus, et qu’il
reprenait la voiture. Je considère que je suis abusivement licencié.
Le contrat de travail tel qu’il est défini, est une manifestation des volontés
concordantes et libres, celles de l’Employeur et du travailleur. La liberté de
travail reconnue par la constitution de 1992, s’entend de la possibilité offerte
aux parties de conclure et de résilier les contrats de travail dans les conditions
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fixées par la loi. L’art L14 de la N° 92/020 dispose que « les contrats de travail
sont passés librement ».
Les contrats peuvent être passés soit par écrit, soit verbalement. Ce formalisme
n’est pas très rigoureux mais les conditions de fond réelles que pose la loi
N°87/31 du 29 Août 1987 fixant le RGO sont assez rigides pour sécuriser les
relations de travail.
L’existence du contrat de travail est constatée, sauf exception, dans les formes
qu’il convient aux parties d’adopter. Mais la preuve de l’existence peut être
apportée par tous moyens : témoignage, écrit, serment, aveu, etc.
La charge de la preuve incombe à celui qui se prétend être lié par un contrat.
- Le CDD et s’il dépasse trois mois, doit être déposé à l’Inspection du travail
du ressort avant tout commencement d’exécution du contrat (art L21 al 2)
ceci pour permettre à l’inspecteur de vérifier la régularité des clauses du
contrat.
- Tout contrat nécessitant du fait de l’Employeur l’installation des travailleurs
hors de leur localité de résidence.
- Les travailleurs étrangers dont le contrat est soumis au visa de la Direction
Nationale du Travail.
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I) LES CONDITIONS DE FOND :
Ces conditions sont la capacité des parties, l'objet et la cause doivent licites et
confort aux bonnes manœuvres, le consentement qui doit être personnel,
réciproque et non vicié (erreur, dol ou violence).
- L’erreur : n’est prise en considération que quand il porte sur les éléments
substantiels du Contrat comme par exemple : la personne du cocontractant, la
qualification professionnelle du travailleur,
L’âge d’admission minimum à l’emploi comme apprenti est fixé à 15 ans par la
convention 138 de l’OIT qui a été ratifiée par le Mali.
Le visa est octroyé après avoir vérifié toutes les conditions de forme et de fond,
et il est préalable à l’embauche. Si l’employeur, dans ce cas, fait travailler le
salarié avant d’avoir obtenu le visa et que celui-ci est refusé, il est redevable des
dommages intérêts, mais il faut que le travailleur fasse la preuve qu’il n’a subi
du fait de ce contrat nul un préjudice.
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EXERCICE PRATIQUE 2 : formation du contrat
Un contrat de travail d’un salarié signé en 2008, Moniteur d’auto école « le KANAGA » de
Bamako, interdit au travailleur en cas de rupture, pour quelque motif que ce soit, une activité
concurrentielle dans la même ville et ce, pendant deux ans. Cette clause n’est assortie
d’aucune contre partie financière. Ce contrat visait en son article 5 comme texte applicable la
convention collective de l’enseignement privé catholique au Mali de 2009. Ce contrat ne
mentionnait pas le lieu de jouissance du congé de l’intéressé.
Le contrat de travail est conclu, soit pour une durée déterminée (CDD), soit pour
une durée indéterminée (CDI).
Le CDI est le principe, il est celui dont le terme n’est ni fixé, ni connu au
moment de sa conclusion .Le CDD est celui dont la durée est précisée à l’avance
suivant la volonté des parties .Sont assimilés au CDD les contrats conclus pour
l’exécution d’un ouvrage ou la réalisation d’une entreprise dont la durée ne peut
être évaluée avec précision ainsi que les contrats dont le terme est subordonné à
un évènement futur et certain dont la date n’est pas exactement connue.
Le CDD ne peut dépasser 2 ans renouvelables deux fois, sauf pour le contrat
conclu pour la réalisation d’un ouvrage, insusceptible de renouvellement. Toute
reconduction tacite d’un CDD de 2 ans, fait de lui un CDI.
Sont considérés comme temporaires les emplois tenus par les travailleurs de
l’une des catégories suivants (art L20 al 3) :
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- les travailleurs engagés à l’heure ou à la journée pour une occupation
n’excédant pas une journée.
- Les travailleurs saisonniers engagés pour la durée d’une campagne agricole,
commerciale, industrielle, ou artisanale.
- Les travailleurs engagés en complément d’effectif pour exécuter des travaux
nés d’un surcroît d’activité de l’Entreprise.
- Les travailleurs recrutés pour assurer le remplacement d’autres salariés en
suspension légale de contrat de travail ; les travailleurs des Entreprises qui
ont recours au CDI en raison de la nature des activités exercées par ces
travailleurs et du caractère par nature temporaire de ces emplois.
- L’arrêté n° 96-1566/MEFPT du 07 octobre 1996 portant modalités
d’application du code du travail fixe, en son article A 20, la liste de ces
secteurs d’activités et emplois ainsi que l’article D20 du décret n° 96-178 /P-
RM du 13 juin 1996 qui fixe la forme et les mentions obligatoires devant
figurer dans ces contrats.
L’article L19 du code du travail énonce que tout contrat de travail qui ne répond
pas aux définitions du CDD doit être considéré comme un contrat à durée
indéterminée.
EXERCICE PRATIQUE :
Monsieur DRAMANE KANTE est titulaire d’un contrat de travail à durée déterminée de 2
ans et qui prend effet le 1er novembre 2002. A l’arrivée du terme, c’est à dire le 31 octobre
2004, son employeur lui demande par écrit de rester en service jusqu’à l’arrivée de son
remplaçant victime d’un accident de travail. Quand ce dernier prend le service le 1er avril
2005, Monsieur Dramane exige de son employeur le paiement d’une indemnité de
licenciement.
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Vous êtes saisis du conflit.
Le pouvoir de direction doit s’exercer dans le strict respect des lois, règlements,
conventions collectives, usages professionnels ainsi que du contrat de travail.
Une fois visé, le règlement intérieur doit être publié c.à.d. affiché sur les lieux de
travail de façon visible, lisible et accessible à tous les travailleurs. Il entre en
vigueur 20 jours après le visa de l’inspecteur du travail (arts L 67 et L68).
PARAG II / LE TRAVAILLEUR :
L'exécution d'un contrat de travail est généralement précédée d'une phase pré
contractuelle appelée engagement à essai.
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Le contrat définitif est souvent précédé d'une période d'essai pendant laquelle
l'employeur peut apprécier les aptitudes professionnelles du salarié et ce dernier
juger de l'intérêt et des conditions du travail.
Elle ne se présume pas. Son existence et sa durée doivent faire l'objet d'une
mention expresse dans le contrat de travail faute de quoi, le contrat est conclu
sans période d'essai. L'engagement essai est alors constaté par écrit et doit
comporter la catégorie professionnelle du salarié. Sa durée est égale à celle du
préavis. Elle ne peut cependant dépasser 3 mois renouvelable une fois, donc
dans la limite de 6 mois maximum. Pendant cette période le salarié est payé au
taux de sa catégorie professionnelle.
Le contrat d'engagement à essai peut être résilié à tout moment, sans préavis,
sans que l'une ou l'autre des parties puisse prétendre à une indemnité de rupture ;
aucune formalité n'est imposée. Mais cette rupture peut être abusive par exemple
l’employeur qui agit avec une précipitation, sans que le salarié ait pu être mis en
situation de faire la preuve de sa capacité (Cass. Soc. 2 février 1994) ou encore
si l’employeur rompt le contrat pour des motifs autres que professionnels (Cass.
Soc. 6décembre 1995).
EXERCICE PRATIQUE :
Monsieur Yaya été embauché le 15 mai 2004 à Bamako par la société A.T.S. en qualité de
Comptable et affecté à la succursale de Sikasso.
La lettre d’engagement stipule que Monsieur Yaya sera soumis à une période d’essai d’un
mois renouvelable. Monsieur Yaya rentre effectivement en service le 22 mai 2004 à Sikasso.
Le 3 juillet 2004, il reçoit une lettre de licenciement ainsi libellé : « votre essai n’ayant pas été
concluant, nous sommes au regret de mettre fin à votre contrat à compter de ce jour….
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L'exécution du contrat de travail suppose que chaque partie a des droits et des
obligations l'une envers l'autre notamment l'employeur et le salarié d’où le
caractère synallagmatique ou bilatéral du contrat de travail. Les obligations sont
réciproques et interdépendantes. L’exception d’inexécution pourrait être
évoquée par l’une des parties si l’autre ne respecte pas ses engagements résultant
du contrat.
L’exécution doit être consciencieuse et loyale c’est à dire il ne doit pas y avoir
de perte de temps, de diminution du rendement, de négligence dans l’utilisation
et l’entretien du matériel. Il doit être ponctuel en respectant l’horaire de travail.
Il ne doit pas dévoiler le secret professionnel notamment les secrets de
fabrication et même les informations d’ordre confidentielles. Il a une obligation
de non concurrence à l’égard de l’employeur.
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Le salarié peut même être rendu responsable de malfaçons et défauts de
fabrication s’il est établi qu’il n’a pas observé les obligations à sa charge.
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SECTION I / LES CAS DE SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
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certificat de décès du défunt et la copie du certificat de mariage (durée : 4
mois et 10 jours).
A/ Notion :
C/ Effets de la suspension
Le C.T est suspendu pendant 6 mois. Pendant cette période, l’Employeur n’a pas
le droit de licencier le travailleur (sauf dans le cas ou celui-ci aurait été licencié
même s’il avait été en activité : Ex fin de chantier, compression de personnel.
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a) - Si au bout de 6 mois le travailleur est inapte à reprendre son travail et s’il a
été remplacé, le C.T. peut alors être rompu et l’Employeur n’est pas tenu au
versement des indemnités de licenciement et de préavis. Si le travailleur n’a
pas été remplacé, le délai de 6 mois est prorogé jusqu’à remplacement
effectif.
La maladie suspend aussi le congé : si elle survient alors que le travailleur jouit
de son congé payé, celui-ci est interrompu et reprend le lendemain du dernier
jour de la maladie.
Cette position est fondée sur le fait que le congé doit permettre au travailleur de
se reposer et d’avoir des activités de loisirs.
D/ L’indemnisation du travailleur
Dans les cas prévus à l’article 47 du C.T.O.M., repris par les Codes nationaux,
l’Employeur est tenu de verser au travailleur, dans la limite normale du préavis,
une indemnité égale au montant de la rémunération pendant la durée de
l’absence. Si la suspension du contrat se prolonge au-delà de la durée normale
de préavis, l’indemnité ne porte que sur la période égale à la durée du préavis.
- D’autres Codes indique qu’il faut se référer au préavis fixé par la convention
collective.
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En général, c’est une indemnité de demi-salaire qui vient s’ajouter à celle
légale, du salaire dans la limite du préavis.
Cette indemnité est payée pendant une durée plus ou moins longue en fonction
de l’ancienneté du malade.
En général, cette indemnité est payée pendant une durée plus ou moins longue
en fonction de l’ancienneté croissante du travailleur.
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a) Le travailleur est condamné : le C.T. est rompu pour compter de la date
d’incarcération.
Dans tous les cas les Tribunaux estiment que les cas de non-lieu, de relaxe, et de
classement sans suite, il peut subsister une perte de confiance rendant le
licenciement légitime mais avec paiement des indemnités de rupture. Il y a
licenciement abusif.
- Quant aux dommages intérêts éventuels du fait de détention, le Tribunal du
travail n’est pas compétent pour les apprécier.
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Dans les cas visés à l’art L34 al 3, l’employeur doit indemniser le travailleur
selon les modalités suivantes :
Les cas visés aux aliénas 9 et 11 du même article, le travailleur a droit à une
indemnité égale la rémunération totale perçue pendant la période de référence en
excluant les indemnités ayant un caractère de remboursement de frais, les
gratifications, les primes annuelles et les avantages en nature dont le salarié
continue à bénéficier durant le congé.
Dans les cas visés à l’art L34 aliénas 5, 6, 7, 8, 10, 12, 13 et 14 la suspension du
contrat de travail est accordée sans paiement de salaire.
EXERCICE PRATIQUE :
Mme Djènèba N’DIAYE est secrétaire dans une entreprise de cigarette depuis
plus de 5 ans. Elle prend un congé de maternité le 27 Juillet 2019 et accouche
d’un mort né le 9 Aout 2019.
Mme N’DIAYE veut jouir du reste de son congé de maternité ; mais son
employeur n’est pas d’accord sur la date de reprise de son congé. Que lui
conseillerez-vous. Et comment résoudre juridiquement ce problème
Observations générales :
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Il peut s’agir d’une modification dans la situation juridique de l’employeur
comme d’une modification proposée soit par l’employeur, soit par le travailleur.
Cette clause est destinée à garantir au salarié la stabilité de l’emploi contre les
vicissitudes juridiques qui peuvent affecter la vie d’une entreprise personne
physique ou morale et non au service du représentant de cette entreprise.
Cette logique de l’art L57 trouve son application dans tous les cas où les salariés
continuent le même travail sous une nouvelle Direction.
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Aux termes de l’art L58 du code du travail, à tout moment, l’employeur peut
comme le travailleur, demander une modification du contrat de travail, mais
suivant que cette modification est ou non substantielle, qu’elle est ou non
acceptée.
b) Les salaires :
c) Lieu de travail :
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- Si le changement de lieu de travail a été prévu par le contrat de travail, le
travailleur doit se plier à la mutation. Le refus de la nouvelle affectation est
considéré par les tribunaux comme faute lourde, tantôt comme une rupture
du contrat du fait du travailleur.
- Si le changement n’a pas été prévu par le contrat et si la mutation est
importante et que le travailleur la refuse, il y a rupture du contrat du fait de
l’employeur.
Il s’agit de :
- Une modification motivée par des fonctions sans changement de
rémunération ;
- Un changement d’atelier ;
- Un changement d’horaire dans le cadre de la durée légale du travail ;
- Une affectation non suivie de diminution de salaire.
CAS PRATIQUE :
Monsieur THERA, marié et père de 6 enfants travaille depuis le 03 janvier 2001 dans une
entreprise de construction à BAMAKO en qualité de ferrailleur. Le 1 er juillet 2003,
l’entreprise par suite d’une diminution de ses travaux à BAMAKO lui notifie une affectation à
MOPTI.
Monsieur THERA refuse cette affectation, au motif que dans plusieurs chantiers appartenant à
l’entreprise à BAMAKO, il y a plusieurs ferrailleurs moins anciens que lui, dont certains sans
charge de famille qui sont encore employés.
Il est alors déclaré démissionnaire.
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juridiction compétente. Toute rupture injustifiée du contrat par l'une des parties
ouvre droit au paiement de dommages intérêts.
Le contrat à durée indéterminée peut toujours prendre fin par la volonté de l'une
des parties. Mais elle est subordonnée à un préavis par celle qui prend l'initiative
de la rupture. (Art L40).
Le contrat pour cesser par un licenciement, démission, force majeure ou
l'arrivée du terme.
NB : Il faut noter que la fin normale d'un CDD est l'arrivée du terme. Le
travailleur à droit à une indemnité de Précarité qui est égal à 2,5 % de la
rémunération perçue pendant la période de référence.
Le Préavis :
Le préavis ou délai congé est la période qui doit s'écouler obligatoirement entre
la notification de la rupture et la cessation effective du travail. En l'absence de
conventions collectives ou de décrets en tenant lieu, la durée du préavis est fixée
comme suit :
- 8 jours pour le personnel payé à la journée ou à la semaine
- 1 mois pour le travailleur payé au mois
- 2 mois pour les agents de maîtrises et assimilés
- 3 mois pour les cadres et le personnel de Direction.
Le contrat peut être rompu en cas de faute lourde sous réserve de l'appréciation
du juge.
Pendant la durée du préavis l'employeur et le travailleur sont tenus au respect de
leurs obligations réciproques. L'inobservation du délai de préavis crée
l'obligation pour l'autre de verser une indemnité à l'autre (ind. De préavis) dont
le montant est calculé en fonction du délai indiqué ci haut.
La partie qui désire mettre fin au contrat doit informer l'autre et être à mesure de
prouver que la notification lui a été faite par écrit. Le préavis commence à courir
à partir de la notification et la lettre de préavis doit contenir le motif du
licenciement, s'il s'agit.
Pendant le préavis, que cela soit un licenciement ou une démission le travailleur
à une journée par semaine pour chercher un nouvel emploi, mais il doit informer
son patron. Cette journée ne sera pas coupée sur son salaire.
En cas de licenciement si la moitié du préavis a été exécutée, le travailleur qui
trouve un nouvel emploi peut partir après avoir informé son chef
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A Le licenciement pour motif personnel :
Cette indemnité n'est pas due en cas de faute lourde ou de départ à la retraite
Ex : Absences injustifiées, insubordination, insuffisance de résultat, défaut
d'adaptation à un poste de travail, mésententes entre salariés, défaut de diplôme
etc.
Le travailleur bénéficie de : indemnité de préavis + indemnité de licenciement +
congé payé. Lorsque la cause du licenciement n'est pas réelle et sérieuse, on
parle alors de licenciement abusif.
B : Le licenciement abusif
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La rupture est abusive lorsqu'elle est motivée par :
- les opinions du travailleur
- son activité syndicale et sa religion
- son appartenance politique.
- Procédure :
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aptitudes professionnelles (qualifications), en cas d'égalité d'aptitudes, les
travailleurs les plus anciens sont conservés.
L'ancienneté est majorée d'une année pour le travailleur marié, et d'un an pour
chaque enfant à charge selon le code de prévoyance sociale.
Il bénéficie également d'une priorité d'embauche pendant deux ans dans la même
entreprise et dans la même catégorie.
Mais la démission peut être abusive lorsque le salarié ne respecte pas le délai de
préavis, ou débauchage abusive. Cette situation est consommée lorsqu'un
travailleur déjà lié à un autre employeur par un contrat, rompt sans formalité et
engage ses services chez un nouvel employeur. La démission abusive donne
droit aux dommages. Intérêts à l'autre partie (non respect du préavis).
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Dans 3 cas, le nouvel employeur est solidairement responsable des dommages
causés à l'employeur précédent pour débauchage.
La rupture entraîne :
- l'arrêt de l'exécution des obligations entre les parties
- la délivrance au salarié d'un certificat de travail
- la délivrance au salarié, d'un reçu "pour solde de tout compte"
- la signature d'une clause de non-concurrence pendant 6 mois
- le paiement des droits liés à la rupture s'il y a lieu, sauf faute lourde.
EXERCICE PRATIQUE :
Monsieur DEMBELE qui travaille dans la société SIMPLAST S.A. depuis le 1er Janvier 1998
en qualité de chauffeur a été licencié le 31 Novembre 2019 et remplacé par un jeune chauffeur
mécanicien titulaire d’un CAP mécanique. Monsieur DEMBELE estime que le motif évoqué
pour son licenciement est faux et qu’il est en fait victime de ses activités syndicales et de ses
opinions politiques.
Solution :
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3) du 1er janv. 2005 au 31 mai 2005 (5 mois)
(35 0000 + 10.000) x 5 = 225.000 f CFA
BIBLIOGRAPHIE
I : OUVRAGES GENERAUX
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- Loi n° 87-47 ANRM du 10 Août 1987 relative à l’exercice du droit de
grève dans les services publics.
IV REVUES ET MANUELS:
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2em Partie : LE DROIT DE LA
SECURITE SOCIALE
INTRODUCTION
L’homme ne saurait vivre comme certaines espèces animales en solitaire. Il vit en société. Il
ne se suffit pas à lui-même pour prendre en charge les contraintes de la vie en société. La
solidarité au sein de la communauté assure la satisfaction des besoins qui échappent au
pouvoir de l’individu. La société a donc adopté le principe fondamental de la protection
sociale pour gérer les aléas qui hantent ses membres pris individuellement.
Les techniques de protection sociale sont variées. Elles ont connu une évolution significative
au fil du temps. Les techniques traditionnelles, classiques du moins, individuelles et
collectives, comprennent l’épargne, l’assistance, l’assurance et la mutualité.
L’assistance fait appel à autrui ; elle traduit le devoir de charité envers les couches sociales les
plus vulnérables. De caractère facultatif à l’origine, l’assistance implique l’accord de volonté
avec les règles morales de la société. Elle est donc aléatoire et peut s’avérer humiliante pour le
bénéficiaire. Elle subsiste sous la forme moderne d’aide sociale.
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rapport avec deux concepts différents : politique de sécurité sociale et système de sécurité
sociale. L’un repose sur les fins et l’autre évoque un certain aménagement des moyens.
La politique de sécurité sociale désigne l’ensemble des mesures juridiques et matérielles et les
mécanismes institutionnels mis en place par les pouvoirs publics, en rapport avec les
partenaires sociaux, pour garantir les citoyens contre la limitation des revenus et
l’accroissement des charges.
Le système de sécurité sociale comprend l’ensemble des règles juridiques qui organisent une
redistribution financière c'est-à-dire, d’une part, un prélèvement de ressources sur le revenu
et, d’autre part, une répartition des fonds prélevés entre les bénéficiaires de cette
redistribution. La Sécurité Sociale peut être définie comme une assurance obligatoire contre
les risques inhérents à la vie en société, lesquels ont pour effet, soit de réduire ou de
supprimer la capacité de réalisation de gain, soit d’augmenter les charges de l’individu. Le
Droit de la Sécurité Sociale désigne alors succinctement le droit de la redistribution de
ressources pour garantir la sécurité économique des individus.
Historiquement, l’expression a été utilisée pour la première fois aux USA dans le « Social
Security Act » du 14 août 1935. Elle a aujourd’hui une portée universelle. L’Organisation
internationale du Travail (OIT) a consacré à la sécurité sociale nombre de Conventions et
Recommandations qui inspirent les législations et les pratiques nationales des Etats membres.
Les évènements qui touchent le foyer et la personne du travailleur sont nombreux : mariage,
naissance, vieillesse, chômage, maladie, accident, décès, etc. Ces événements occasionnent
des dépenses et affectent le revenu du salarié, qui n’a pas la maîtrise de leur survenance. Il est
donc important pour lui que ces dépenses soient prises en charge dans le cadre d’un système
d’assurances sociales. Ce système garantit les personnes contre les événements précités,
qualifiés de risques sociaux.
Le risque social désigne alors tout événement, heureux ou malheureux, dont la survenance a
pour effet d’accroître les charges de famille et/ou de diminuer la capacité d’acquisition de
ressources de l’individu.
Les risques sociaux sont d’abord humains : mariage, naissance, vieillesse, maladie, décès. Ils
sont ensuite professionnels : chômage, accident du travail, maladie professionnelle. Tous les
risques sociaux ne sont pas couverts (pris en charge) dans le système de sécurité sociale. Le
système de couverture sociale varie d’un pays à l’autre, tant en ce qui concerne les régimes de
sécurité sociale que les prestations qu’ils comportent.
Le système national de sécurité sociale institué au Mali en faveur des travailleurs salariés
procède d’abord de la Loi n°62-68/AN-RM du 09 août 1962 instituant un Code de
Prévoyance Sociale (CPS) ensuite de la Loi n°99-041 du 12 août 1999. Présentement, la loi
ouvre la faculté pour les travailleurs indépendants d’accéder volontairement au système de
sécurité sociale dédié aux salariés.
41
Le système de sécurité sociale institué en faveur des travailleurs salariés n’est pas exclusif des
techniques classiques de protection sociale, à savoir l’épargne, l’assistance, la mutualité et
l’assurance. Les travailleurs salariés, obligatoirement assujettis aux régimes de sécurité
sociale de l’Institut national de Prévoyance sociale, peuvent en effet adhérer, souscrire aux
autres techniques de protection sociale.
La sécurité sociale dédiée aux travailleurs relevant du Code du travail au Mali ne se réduit pas
aux régimes de prévoyance sociale dévolus à l’Institut national de Prévoyance sociale. Elle
s’étend en effet au régime des pensions dont la gestion est confiée à la Caisse malienne de
Sécurité sociale et au régime d’assurance maladie légalement institué en 2009 sous la
dénomination d’assurance maladie obligatoire et refondu en 2018 sous celle d’assurance
maladie universelle.
L’assurance sociale repose sur des fondements aussi bien théoriques que juridiques.
Dominique Granguillot écrit : « La sécurité sociale a pour objectif de garantir contre des
événements empêchant l’acquisition de revenus professionnels ou entraînant des dépenses
supplémentaires. »1
A lui seul, l’individu est vulnérable face aux risques sociaux. Son appartenance au groupe
l’incline à s’insérer dans un système collectif de garanties contre ces risques.
Quelles que soient l’importance et la diversité des sources du revenu de l’individu, il ne peut
supporter sans dommage les charges découlant des évènements heureux et malheureux qui le
touchent dans son foyer et sa personne. Ces événements menacent sa sécurité économique.
Si heureux soient-ils, le mariage du travailleur et la naissance d’un enfant dans son foyer
occasionnent des dépenses aux fins d’équipement, d’alimentation, de soin et d’entretien. La
vieillesse et l’invalidité privent de la force de travail (bras et cerveau) qui assure l’acquisition
de revenu pour se procurer les biens et services nécessaires à la subsistance. Le décès de
l’individu met fin aux ressources financières qu’il tirait de son activité professionnelle et
installe la précarité dans sa famille. Pour toutes ces raisons, l’apport du groupe social est
nécessaire pour l’individu.
Tout système de sécurité sociale repose sur la solidarité. Les contributions financières de
l’ensemble supportent les prestations sociales dues à chacun des éléments de l’ensemble. Le
déficit de certains régimes de prévoyance sociale est supporté par l’excédent dégagé dans
d’autres.
A l’exception notable des prestations du régime d’assurance vieillesse, invalidité et décès, des
indemnités et rentes des victimes d’accident du travail et de maladies professionnelles et de
l’allocation de congé de naissance, toutes déterminées en proportion du salaire, les prestations
de prévoyance sociale sont égales pour tous les assurés sociaux, quelle que soit leur catégorie
professionnelle d’appartenance. Ainsi le groupe aide-t-il l’individu à prendre en charge les
dépenses liées aux événements, dans le cadre d’un système d’assurances sociales qui prend sa
source dans divers textes.
42
Les Conventions et Recommandations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) se
rapportant à la sécurité sociale sont nombreuses et diverses. Elles portent notamment sur :
- les normes d’ensemble : elles font l’objet des Conventions n°102 (norme minimale), 118
(égalité de traitement), 157 (conservation des droits) et des Recommandations n°67 (garantie
des moyens d’existence) et 167 (conservation des droits) ;
- la protection de certaines branches de sécurité sociale : les instruments dans ces domaines
concernent précisément :
Ces normes internationales du Travail ne sont applicables dans les Etats Membres de l’OIT
que lorsque ceux-ci les ratifient et les acceptent. Faute de ratification formelle de la plupart
des Conventions précitées, le Mali s’inspire de ces normes : le système national de sécurité
sociale comporte en effet toutes les branches de sécurité sociale susvisées, à l’exclusion des
prestations de chômage, que la législation nationale n’a pas encore consacrées.
Conformément à la Constitution qui dispose que la loi détermine les principes fondamentaux
du Droit de la Sécurité Sociale, le Code de Prévoyance Sociale a institué un système
d’assurances sociales destiné aux travailleurs salariés, auquel sont cependant éligibles à titre
volontaire les travailleurs indépendants. Les principes posés par le Code et les textes
législatifs modificatifs subséquents reçoivent application par décrets pris en Conseil des
Ministres.
Il suit de ces préliminaires que la sécurité sociale couvrant les travailleurs salariés relevant du
code du travail et les fonctionnaires de l’Etat et des Collectivités territoriales comprend non
seulement les régimes de prévoyance sociale dont la gestion est confiée par la loi à l’Institut
National de Prévoyance sociale et à la Caisse malienne de Sécurité sociale (Titre I) mais aussi
le régime d’assurance maladie destiné à couvrir le risque maladie pour tous les agents en
activité ou à la retraite de l’Etat, des collectivités publiques et des entreprises, ainsi qu’aux
personnes démunies dans le cadre de l’assurance maladie universelle (Titre II)
43
TITRE I. LES REGIMES GENERAUX D’ASSURANCE SOCIALE
A l’origine, les régimes d’assurance sociale institués par la loi en faveur exclusivement des
travailleurs et des fonctionnaires couvraient à peine le risque maladie.
La prise en charge des risques sociaux est organisée par la loi. Les mécanismes de couverture
sont techniques et institutionnels. Les prestations sociales servies au titre de la couverture
varient suivant le risque.
Les techniques de couverture des risques sociaux se rattachent soit à la prévention, soit à la
réparation. Les mécanismes institutionnels mis en place pour ce faire impliquent divers
organes de statuts différents. Les prestations sociales servies sont fonction du régime
d’assurance sociale. Les mécanismes techniques comprennent d’une part les techniques de
prévention et d’autre part celles de réparation.
La prévention des risques sociaux sous-tend le service des prestations familiales en ce qu’il a
pour objet la diffusion dans les familles des notions et des moyens propres à assurer
l’amélioration des conditions de vie et d’éducation des enfants. Elle s’étend également à la
couverture des risques professionnels où elle est organisée tant par le Code du Travail que le
Code de prévoyance sociale. Elle serait inopérante contre les risques vieillesse et décès qui
font appel plutôt à la réparation.
La réparation des risques sociaux consiste à faire supporter par l’Institut National de
Prévoyance Sociale la fourniture de prestations sociales en nature et / ou en espèce pour
prendre en charge les risques. La fourniture de ces prestations tient lieu de réparation,
quoiqu’elle ne puisse avoir pour effet de faire recouvrer une jambe cassée, de rajeunir des
cellules vieilles ou de ramener à la vie une personne décédée.
Les mécanismes institutionnels assurent une étroite collaboration entre les organes de
prévoyance sociale. Si la prévention des risques humains est l’apanage exclusif de l’Institut
44
National de Prévoyance Sociale (articles 5, 36 et 172 du CPS), celle des risques du travail met
en exergue le rôle de l’Inspection du travail (articles L.172, 295 et suivants du Code du
Travail). L’article 173 du CPS associe l’INPS à la prévention sous le contrôle de l’inspection
du travail.
La réparation incombe essentiellement à l’INPS parce qu’elle a un coût financier, quelle que
soit la nature de la prestation. Accessoirement, elle implique l’Inspection du travail qui,
notamment mène les enquêtes d’accident du travail.
Le code de prévoyance sociale a prévu quatre grandes branches de sécurité sociale qu’il
qualifie de régimes de prévoyance sociale2. Ces branches comprennent :
Les quatre régimes de prévoyance sociale institués par le CPS ne procèdent pas des mêmes
fins et n’ont pas un contenu identique. Ils relèvent cependant d’une même gestion.
Il est loisible dès lors de prendre intérêt d’abord aux objectifs spécifiques des régimes de
prévoyance sociale et aux prestations qui s’y rattachent, à la gestion administrative et
financière des régimes et au contentieux qui en découle.
2
Article 1er de la loi n°99-041 du 12 août 1999 portant code de prévoyance sociale en République du Mali.
3
D’aucuns s’interrogent, avec l’institution de l’assurance maladie obligatoire, sur la pertinence du maintien du
régime de la protection contre la maladie, intrinsèquement et chroniquement déficitaire, et prévoient qu’il ne
survivra pas à l’effectivité de l’AMO.
4
Article 6 du code de prévoyance sociale.
45
confier la gestion de régimes complémentaires ou prêter son concours pour la gestion d’autres
régimes et institutions intéressant les travailleurs.5
L’INPS a été créé à l’origine par la Loi n°61-59/AN-RM du 15 mai 1961 et maintenu
expressément dans le cadre du CPS du 09 août 1962. Sa nature juridique alors imprécise est
présentement définie clairement par la Loi n°96-004 du 26 janvier 1996 qui lui confère le
statut d’Etablissement Public à caractère Administratif (EPA) doté de la personnalité morale
et de l’autonomie financière et lui assigne la mission de gérer les régimes de prévoyance
sociale institués par le CPS6. Le décret n°96-046/P-RM du 14 février 1996 fixe l’organisation
et les modalités de fonctionnement de l’Institut National de Prévoyance Sociale.
Le Directeur Général est nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du
Ministre chargé de la Prévoyance Sociale. Il est assisté d’un Directeur Général Adjoint
nommé par arrêté ministériel et d’un agent comptable nommé par arrêté interministériel.
L’INPS est placé sous la tutelle du ministre chargé de la Protection sociale. L’autorisation
préalable du ministre est requise pour les emprunts à plus d’un an, les dons et legs assortis de
conditions et charges les aliénations de biens immobiliers du patrimoine, la signature de
conventions et contrats d’un montant supérieur au seuil fixé par la réglementation des
marchés publics, l’ouverture de comptes pour le placement des avoirs, valeurs et
5
Article 4 du code de prévoyance sociale.
6
L’INPS pourra être doté du statut d’Etablissement public à caractère social, consacré par la Loi n°2014-049 du
19 septembre 2014 portant principes fondamentaux de la création, de l’organisation et du contrôle des services
publics, dès que le statut général de cette nouvelle catégorie de service public aura été adopté par une loi
spécifique. Cette possibilité s’offre également aux autres organismes de protection sociale, ainsi qu’aux
institutions administratives de promotion de l’emploi.
46
disponibilités financières, à l’exception des banques, établissements financiers, compagnies
d’assurances ou sociétés immobilières de l’Etat, les participations financières et l’émission
d’emprunts obligataires et la création d’antennes de l’institut.
L’approbation ministérielle expresse est obligatoirement sollicitée pour les rapports annuels
du CA, l’affectation des résultats, l’aliénation des biens meubles acquis sur subvention de
l’Etat, le budget annuel, le programme annuel d’action le plan de recrutement du personnel,
les règlements intérieurs de l’établissement et du CA et les conventions passées entre les
administrateurs, le DG et l’institut.
L’autorité de tutelle peut, au surplus, se substituer aux organes de l’INPS pour les mesures ou
les actes qu’ils ont été en défaut de prendre.
L’INPS a l’autonomie de gestion. Ses ressources sont constituées par les cotisations sociales,
les subventions de l’Etat, les revenus des placements et investissements, la contribution des
organismes et institutions à la gestion desquels l’Institut est appelé à participer ou dont il la
succession pour le service des prestations, les produits de l’aliénation de biens, les revenus du
patrimoine, la régénération des services rendus et les recettes diverses.
Les cotisations sont assises sur l’ensemble des rémunérations à l’exception des indemnités qui
présentent le caractère de remboursement des frais. Elles sont supportées par les travailleurs
(part ouvrière) à hauteur de 3,6% au titre du RAVID et par l’employeur (part patronale) dans
les proportions ci-après :
-8% au titre du régime des prestations familiales ;
-2% au titre du régime de la protection contre la maladie7 ;
-1 à 4% au titre du régime de la prévention et de la réparation des accidents du travail et des
maladies professionnelles ;
-5,4% au titre du RAVID dont 3,4% pour la pension de retraite et 2% pour l’allocation de
survivant ;
-1% pour la taxe d’apprentissage destinée à l’ANPE, ex-ONMOE.
Les taux des cotisations sociales au régime de prévention et de réparation des accidents du
travail et des maladies professionnelles sont fixés par secteur d’activité au tableau suivant :
La prévoyance sociale dévolue à l’INPS relève de la Sécurité sociale, qui consiste en une
activité d’intérêt général. Elle est donc érigée en service public. Sa gestion est confiée à un
Etablissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. En faisant application des principes classiques, les juridictions
administratives seraient compétentes pour connaître du contentieux suscité par les actes de
l’organisme de gestion dans la mesure où il est fait usage de prérogatives de puissance
publique dans les rapports avec les usagers (assurés, employeurs, etc.). Les tribunaux
judiciaires ordinaires sont appelés à trancher les autres litiges de la Sécurité Sociale.
7
Ce taux de cotisation relevant de la part patronale est intégré, à la charge des employeurs, à la cotisation qu’ils
supportent dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire.
47
Le Code de Prévoyance Sociale du 12 août 1999 (livre V : articles 227 et 228) et la loi du 28
décembre 1999 relative à l’assurance volontaire (article 9) donnent compétence aux
Tribunaux du Travail pour connaître des litiges de la prévoyance sociale, quels que soient le
statut des usagers et la nature juridique de l’organisme en cause. Seuls les actes
réglementaires sont susceptibles de recours devant le juge administratif.
Les Tribunaux du Travail ne sauraient toutefois être saisis des infractions aux dispositions du
Code de Prévoyance Sociale. La connaissance de ces infractions appartient aux juridictions
répressives.
Il suit des considérations ci-dessus exposées que le contentieux de la sécurité sociale relève de
diverses juridictions.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages généraux :
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