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Droit du travail

Introduction
La dénomination du droit du travail ne s’est pas imposée comme allant de soi. Elle n'a
d'ailleurs été consacrée qu'à une date relativement récente. Cette branche du droit s’est vue
d’abord qualifier tantôt de « législation industrielle » tantôt de « droit ouvrier ». Après
analyse, cependant, ces deux concepts devaient s'avérer inappropriés : le premier pour la
double raison que :
→ Le terme législation était restrictif et laissait penser que la loi constitue la seule source du
droit du travail, ce qui est inexact.
→ L’expression législation industrielle sous-entend que parmi toute l’activité économique,
seule l’industrie était visée par cette branche du droit alors que les autres secteurs de
l’économie sont bien visés également.
S’agissant de la dénomination de droit ouvrier, elle est largement délaissée car elle limite au
seul rapport employeur/ouvrier un droit qui a une vocation et une portée bien plus vaste
pour justifier l’appellation actuelle. Il ne suffit, cependant pas de déconstruire les autres
dénominations encore faut-il se pencher sur l’objet même de cette discipline.
1- Définition et objet du droit du travail
Le droit du travail peut être défini comme l’ensemble des règles juridiques d’ordre étatique
ou conventionnel qui régissent les rapports tant individuels que collectifs qui se tissent entre
l’employeur et le salarié. Ce droit est donc la résultante de rapport généralement conflictuel
opposant ceux qui détiennent les moyens de production à ceux qui doivent offrir leur savoir-
faire.
Il reflète aussi l’intervention d’une troisième partie, l’Etat, dont le programme socio-
économique aura tendance à encadrer les rapports existants entre les employeurs et les
salariés. Le droit du travail s’applique à la prestation effectuée pour le compte et sous le
contrôle d’autrui.
L’employeur visé relève en principe du secteur privé de l’économie, il s’ensuit donc que les
travailleurs qui bénéficient des dispositions du droit de travail sont normalement ceux
employés dans le secteur privé de l’économie. Toutefois et par dérogation à ce principe les
personnels accomplissant des tâches temporaires ou subalternes employés dans des
établissements publics à caractère administrative (EPA) peuvent se voir appliquer les règles
du droit de travail.
Le personnel des établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) est
également régi par les règles du droit de travail à l’exception des fonctionnaires en position
de détachement qui sont régis par des statuts générales de fonctionnaire de l’Etat.
2- Les caractères généraux du droit du travail
Le droit du travail est un droit hybride et impératif.
- Le caractère hybride du droit du travail
Le droit se subdivise premièrement et fondamentalement en deux branches : le droit public
et le droit privé. Normalement toutes les disciplines de cette science sociale relèvent de
l’une ou de l’autre de ces deux catégories, or le droit du travail, se prête difficilement à cette
classification. Certes le droit du travail continue à relever de la branche du droit privé
puisqu’il régit des rapports entre particuliers ce qui ne l’empêche toutefois pas de disposer
de techniques qui lui sont spécifiques : négociation et convention collective. Par ailleurs, le
droit du travail se rapproche du droit du public vue la présence de l’Etat que matérialise la
présence de l’administration du travail en particulier l’inspection du travail.
- Le caractère impératif
Le droit privé connait l’existence de deux types de règles : les règles impératives et les règles
supplétives. Ces dernières qui peuvent être écartées par les parties se rencontrent surtout
dans le domaine où elles viennent supplées, c’est-à-dire compléter la volonté expresse des
contractants or le droit du travail y compris le contrat de travail est placé sous le sceau de
l’ordre public social et ne comprend que des dispositions impératives tendant à la
préservation de cet ordre public social (l’ordre public social est un ensemble de
préinscriptions qui participent de la civilisation d’un pays donné, qui s’imposent aux
particuliers et qui ne peuvent les transgresser dans leurs rapports réciproques).
Exemple : le salaire ne peut être inférieur au salaire minimum interprofessionnel garanti
(SMIG).

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