Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Droit Social 2022-2023
Droit Social 2022-2023
Introduction:
Récemment élaboré depuis moins d'un siècle. Le droit social est emprunté au droit
privé, au droit public et façonne ses propres concepts, la réglementation est changeante
et les principes de droit appliqué sont divers. De même Le droit social est une matière
vivante d'une rare complexité englobe le cadre Juridique « des politiques sociales » :
✓ la protection sociale (sécurité sociale), l'aide sociale, la vieillesse.
l'indemnisation du chômage (Dans certains pays comme France et Tunisie);
✓ les politiques de la formation professionnelle et de l'emploi : différentes
politiques dites "transversales" plus récentes revenu minimum et politiques
d'insertion et d'intégration de certaines catégories sociales (comme les
immigrés et les handicapés), etc.
Le droit du travail est une branche du droit social réglementant les rapports
individuels et collectifs engendrés par le travail entre les employeurs et les salariés, Ce
type de droit ne concerne que les rapports individuels ou collectifs entre travailleur qui
se place sous la subordination de l'employeur et lui loue sa force manuelle ou
intellectuelle de travail.
A une autre dimension le droit du travail s'introduit dans le cadre des politiques
du travail à coté de la protection sociale des salariés, et qui agencent deux niveaux de
relations :
Les relations individuelles de travail: rapport entre l'employeur et chacun de ses
salariés, caractérisés par la fourniture du travail contre rémunération, en vertu d’un
contrat de travail, faisant l’objet d’un ensemble de règles d'origine étatique,
complétées par des normes conventionnelles,qui visent à : protéger la santé et la
sécurité du travailleur; limiter la durée et l'intensité de son travail, lui assurer une
rémunération minimale, et stabiliser son emploi, pour garantir une stabilité sociale
durable.
Les relations collectives: offrent d'une part le moyen d'obtenir, par la voie de la
négociation collective, une amélioration des garanties et avantages issus du code du
travail ; et d'autre part, il permettent de résister licitement au pouvoir de direction en
exerçant une pression sur l'employeur.
1
A fin de pouvoir donner un aperçu global sur le droit du travail notre étude
S’articulera sur les axes suivants :
2
I. l : Histoire du droit social
B. Normes internationales
5
De nos jours la mondialisation impose de plus en plus les dispositions des
conventions internationaux sur les droits internes des pays, en imposant
l'intensification de la conclusion des traités jusqu’au point ou le droit international
et devenu une source de droit interne en matière du droit du travail.
- D'avoir un cadre pour le contrat de travail, qui permet de garantir des conditions
de travail et de revenu a minima ; pour les employés .
- De garantir une paix sociale en désamorçant les conflits par les négociations,
pour les employeurs.
6
A la négociation collective le droit des salariés s’articule dans leur
participation à la détermination de leurs conditions de travail. Dans ce sens on doit
distinguer entre les conventions collectives qui concernent l'ensemble des conditions
de travail et les accords qui ne visent qu'un point plus spécifique. Ces conventions et
accords collectifs de travail peuvent être conclus soit au niveau de la branche, soit
au niveau de l'entreprise et soit au niveau interprofessionnel
Le but des conventions collectives est d’établir les conditions d'emploi, de
travail, de salaire, de formation professionnelle ainsi que les garanties sociales. Qui
ne peut être que plus favorables que le code du travail ce qui fait que les conventions
collectives sont devenue alors une source de droit à part entière.
* Les usages
On distingue deux sortes d’usage :
✓ L’usage professionnel,
✓ L’usage de l'entreprise.
8
Le droit social a pour objet la réglementation des rapports de travail, entre
employés et employeurs. Ce qui donne lieu à envisager la notion de subordination et
de dépendance. Chose qui explique pourquoi l'Etat se mêle de plus en plus dans les
relations individuelles entre employeurs et salariés. Pour contribuer à définir "la
relation salariale". Qui a deux caractéristiques :
- La première c’est la dépendance à l'égard de l'employeur, traduite par la notion
juridique de "subordination". Qui consiste que, le salarié bénéficie de garanties
de protection des élément suivants (recrutement, durée du contrat, rémunération,
conditions de travail, licenciement...).
- La deuxième, l'entreprise devient de son côté une institution réglementée une
cellule économique et sociale qui apporte aux salaries par les accords collectifs
et la loi, le pouvoir disciplinaire et réglementaire faisant du salariat un cadre
organisé qui s'associe à, un statut, déterminé par la loi et le contrat de travail,
mais dans un nouveau contexte.
II. 1: Externalisation de l'emploi
La lutte de la classe ouvrière pour améliorer les conditions de travail et la situation
sociale a engendré le phénomène de la sous-traitance "l'essaimage". Qui consiste la
création d’une société ou de micro entreprise auxquelles les industriels sous-traite
partiellement ou intégralement leurs travail à fin, d’échapper aux contraintes
intrinsèques de l'emploi de salariés.
Des pratiques pareilles ont fait l’objet de réflexions contradictoires où les législateurs
à travers le monde en encourageant ou décourageant ce genre d’activité. et où la
jurisprudence, à ordonner de sanctionner les recours abusifs à ces mécanismes
contractuels lorsqu'ils sont conclus pour éluder l'application des règles de droit du
travail. Dans des cas pareils Les contrats de sous-traitance, de société ou prestation de
service pourront être requalifiés par le juge en contrat de travail,qu’il lui reste de
déterminer si le travail indépendant est exercé dans un état de subordination juridique
par rapport à l'entreprise cliente ou non. Dans ce cadre les critères qui nous permettent
de distinguer les véritables contrats d'externalisation de ceux visant simplement
d’éluder l'application du droit du travail sont en nombre de trois à savoir :
• Critère du pouvoir de direction : qui doit être au ressort du sous-traitant et non pas
à ce lui de l'entreprise utilisatrice. Cela veut dire que l'entreprise utilisatrice ne doit
pas avoir un contrôle effectif et direct sur le travail effectué.
• Critère de la propriété des moyens de production : Dans ce cas le sous-traitant doit
être propriétaire de ses moyens de production alors que l'employeur offre au salarié la
contre partie nécessaire pour la réalisation de sa tâche. Il en découle que si
l'entrepreneur principal procure au sous-traitant le matériel et l'outillage, le contrat de
sous-traitance peut être reformulé en contrat de travail;
• Critère du mode de rémunération : Ce critère exige que l’entrepreneur principal ne
doit pas avoir une relation directe avec les ouvriers de l’entreprise sous-traitante si
non les juges peuvent requalifier le contrat de sous-traitance en contrat de travail.
9
Même fait juridique peut avoir les contrats de sous-traitance qui ont pour but le
prêt de la main d'oeuvre. Dont les salariés sont placés sous l'autorité de l'entreprise
utilisatrice, qui leur définis les tâches à exécuter, fournis les moyens de productions.
Dans la même perspective les juges peuvent requalifier les contrats de franchise
en contrats de travail si l’entreprise principale achète exclusivement des marchandises
ou produits de l’entreprise sous-traitante en lui imposant les conditions de travail et le
prix.
Toutefois on doit distinguer entre le travail salarié et le travail indépendant. Le
travailleur indépendant est celui qui fournit un travail dans le cadre d'un contrat outre
que le contrat de travail, donc sans être subordonné, et dont la rémunération (honoraires
par ex.) est d'une autre nature qu'un salaire. En conséquence le travailleur indépendant
est propriétaire de ses instruments de travail. ce qui signifie qu'il supporte seul les
risques de son activité, dont il recueille seul les profits. Puisqu’il ne travaille pas ni sous
l’autorité d'autrui ni dans une entreprise qui ne lui appartient pas.
Alors que le travail salarié consiste à mettre à disposition une personne sous la
subordination d'une autre, afin d'exercer une activité rémunérée. par l'exécution d'un
travail pour le compte et sous l'autorité d'un employeur qui a le pouvoir de donner des
ordres et des directives, d'en contrôler l'exécution et de sanctionner les infractions de
son subordonné.
Malgré cette distinction plusieurs nuances persistent encore comme par exemple
les contrats d'entreprise. Où la prestation est fournie, et le travail est exécuté. Mais
Celui qui a fourni le travail peut croire que l'activité entre dans le cadre d'un contrat de
travail, alors que l'employeur peut interpréter que la prestation de travail résulte d'un
contrat d’entreprise, pour échapper aux conséquences juridiques et obligations qui va
avec sa qualité d’employeur.
• Prestation du travail
Le contrat de travail est synallagmatique (bilatéral), successif et personnel. Le
salarié s'engage à fournir le travail convenu au contrat quelque soit la forme de celui -ci
: physique ou intellectuel. La prestation peut revêtir toutes formes. Toutes les acti vités
10
licites peuvent faire l'objet du contrat de travail. à l'exception des interdictions légales
concernant la fonction publique et certaines professions (avocat par ex.).
La prestation doit également être exécutée à titre exclusif : le salarié n'a pas de clientèle
propre, il n'a pas de relation directe avec la clientèle de l'entreprise, et il n'en reçoit pas
de rémunération. Le salarié n'embauche pas aussi de personnel propre, ses
collaborateurs sont choisis et affectés par l'employeur.
• Rémunération .
Le contrat de travail est un contrat à titre onéreux. C'est le contrat par lequel une
personne s'engage moyennant rémunération, à fournir à une autre ses services
personnels, quelque soit les modalités de cette rémunération. Le fait d'être rémunérer
aux pièces et non à la journée n'enlève pas la qualité de salarié et même lorsque la
rémunération promise comporte, outre une rétribution fixe, un pourcentage sur le fruit
du travail. La rémunération doit être consentie expressément ou implicitement et peut
revêtir éventuellement la forme d'avantage en nature.
C'est aux juges que revient le mérite d'une construction cohérente de la notion du
contrat de travail. Ce qui compte aux yeux des magistrats, ce n'est pas la profession
exercée, ce sont les conditions réelles d'exécution du travail. D'ailleurs, il est interdit au
juge de statuer par décision de principe reconnaissant à l'ensemble d'une profession le
11
caractère à priori d'une activité salariée ou non. Le juge devra rechercher dans les
circonstances de fait s'il existe des indices lui permettant de conclure à l'existence d'un
contrat de travail. Sa recherche se penchera sur les éléments suivants: le lieu où le travail
est effectué, l'horaire de travail, l'absence de personnel salarié dépendant du travailleur,
la fourniture du matériel, des matières premières et des produits, l'exclusivité, la
direction et le contrôle effectif du travail.
* Lieu du travail
A la disposition de son employeur, le salarié effectue habituellement la prestation
à l'intérieur même de l'entreprise, au poste qui lui a été confié. Cet impératif
géographique est reconnu comme l'une des caractéristiques du lien de la subordination.
La jurisprudence retiendra comme critère décisif l'exécution dans le cadre d'un service
organisé.
• L'horaire du travail
La jurisprudence indique que parmi les conditions de l'exécution du travail, il y a
!a subordination du salarié à un calendrier déterminé par l'employeur et non pas par le
salarié (ex. le fait qu'un médecin ne rejoint son lieu de travail que lorsqu'il est assuré
par téléphone qu'il existe un nombre déterminé de clients à examiner, prouve qu'il
dispose d'une grande liberté dans son travail et que la relation qui existe entre les deux
parties est plutôt une relation d'entraide).
• L'absence du personnel salarié dépendant du travailleur
A plusieurs reprises, les juges ont écarté la qualité de salarier à celui qui n'exécute
pas lui-même les travaux pour le compte d'autrui, mais les fait exécuter par des ouvriers
sous sa direction, moyennant un prix arrêté à l'avance dans un contrat. Les juges
retiennent le plus souvent la qualification d'entrepreneur.
13
Le législateur marocain assimile les travailleurs à domicile aux travailleurs de
droit commun pour les faire bénéficier de l'ensemble de la réglementation du travail.
B. Preuve du contrat
Le code de travail indique que la preuve de l'existence du contrat de travail peut
être rapportée par tous les moyens (Art. 18). En effet, le contrat de travail est un contrat
consensuel. Le législateur n'exige l'établissement d'un écrit que pour certains contrats
de travail (CDD) même s'il l'encourage par l'exonération du droit de timbres par exp.
(Art .18).
Par ailleurs, dans la perspective d'assurer une meilleure protection aux
travailleurs, le code rappelle qu'en l'absence d'engagement écrit, l'employeur est tenu
de délivrer aux salariés une carte de travail qui doit comporter les mentions prescrites
par l'autorité gouvernementale chargée du travail. Cette carte de travail doit être
renouvelée en cas de changement de la qualification professionnelle ou du montant du
salaire (art. 22).
Bref, lorsque le bénéficiaire des travaux d'autrui se comporte comme un véritable
employeur, le contrat conclu entre les deux parties serait présumé contrat de travail.
Force est de constater par contre que rare sont les employeurs qui établissent le contrat
de travail par écrit ou qui délivrent une carte de travail. Le travailleur se verra dans une
situation difficile d'autant plus que c'est à lui qu'incombe l'apport de la preuve, puisque
en général c'est lui le demandeur.
C'est la raison pour laquelle les tribunaux marocains sont très libéraux en matière
de preuve. Ils admettent l'existence d'un commencement de preuve par écrit, en se
fondant par exemple sur la production d'un bulletin de paye, la déclaration des témoins,
l'expertise justifiant l'existence du contrat, l'immatriculation à la CNSS, certificat de
travail, etc.
II. 4: Mécanismes de protection
Dans le but de protéger les travailleurs contre les pratiques frauduleuses, de
simulation ou de précarité, le législateur a prévu plusieurs dispositions permettant de
censurer certaines décisions de l'employeur soit par les tribunaux soit par
l'administration chargée du travail.
A. Rôle des pouvoirs publics
La législation du travail prévoit plusieurs dispositions pour contrecarrer les
tentatives des employeurs de déguiser la relation d'emploi en faisant appel aux autres
formes d'emploi moins avantageuses. L'inspection du travail est le dispositif le plus à
même d'assurer l'efficacité de ces dispositions.
1. Protection législative
En dehors du fait que l'ensemble des dispositions ci-dessus décrites trouve son
fondement dans des textes législatifs ou réglementaires, certaines dispositions ont été
prévues principalement pour éviter les abus auxquels peut donner lieu la relation de
travail. Ainsi en matière de recrutement, seul Ies services publics d'emploi sont
compétents pour placer les travailleurs. Ce n'est qu'en cas de carence desdits services
que l'employeur peut recourir à l'embauche directe. Ce faisant, il doit faire connaître
dans les 8 jours qui suivent au,bureau public de placement qui a reçu l'offre d'emploi
les noms, prénoms, domicile, nationalité et spécialité, date et durée d'embauchage des
ouvriers recrutés directement, étant entendu que les bureaux de placement peuvent
s'opposer à ce recrutement.
14
L'employeur est tenu également de déclarer aux mêmes bureaux les
licenciements, de délivrer une carte de travail et de tenir un registre où toutes les
personnes travaillant pour son compte y figurent. Par ailleurs, il faudra également
signaler que le droit pénal du travail marocain sanctionne les employeurs qui ne
respectent pas les dispositions impératives, notamment en matière d'hygiène et de
sécurité. Sa mise en oeuvre dépend cependant de l'intervention de l'inspection du travail
2. Rôle des inspecteurs du travail
Selon la loi, l'inspection du travail est chargée de veiller à l'exécution de la
législation du travail. Les agents de l'inspection sont autorisés à pénétrer à tout moment,
sans avertissement préalable et de façon inopinée, dans tout établissement assujetti à
leur contrôle en vue de procéder à tous examens, contrôles ou enquêtes jugés
nécessaires pour s'assurer que les prescriptions légales sont effectivement appliquées.
Pour ce faire, ils bénéficient de pouvoirs très étendus. Ils peuvent également être saisis
par les représentants du personnel en cas de violation de la réglementation sociale dans
l'entreprise.
Plusieurs lois sociales imposent à l'employeur de tenir à la disposition des
inspecteurs du travail un certain nombre de références; à savoir: les registres, livrets ou
documents.
B. Recours aux tribunaux
Force est de constater que les juges n'interviennent qu'à l'occasion d'un conflit
individuel relatif au contrat de travail. Mais en pratique, le juge n'est saisi qu'à l'occasion
des conflits relatifs aux licenciements. Rare sont les travailleurs qui saisissent le ju ge
pendant l'exercice de leur activité. La crainte de représailles de l'employeur explique
l'absence du contentieux avant la rupture du contrat.
Disposant d'un pouvoir discrétionnaire absolu, le juge pourra selon les éléments
du dossier et parfois après expertise arrêter sa décision. Lorsqu'il y a lieu à
interprétation, le juge doit rechercher la volonté des parties lors de la conclusion des
contrats sans s'arrêter au sens littéral de ses termes ou à la construction de ses phrases.
Aussi, il importe peu que les parties au contrat dénomment leur convention de
"contrat d'entreprise", de "mandat" ou de "location", si les conditions réelles de
l'exercice de l'activité sont conformes au régime de salariat, le juge retient cette
qualification.
Ainsi par cette opération juridique, appelée "la qualification", il appartient aux
juges de déterminer la véritable nature du contrat en cherchant les conditions d'exercice
de l'activité. La qualification choisie par les intéressés ne lie pas le juge, qui doit
restituer aux données de fait leur qualification exacte. Cependant ces mécanismes de
protection sont souvent ignorés par les travailleurs.
15
En principe, le travailleur régit par la législation sociale est toute personne liée à
un employeur par un contrat de travail. Celui-ci marque l'engagement de travailler pris
par une personne envers une autre, en se plaçant sous sa subordination juridique, contre
le versement d'une rémunération. 1a conclusion de cette forme particulière de contrat
entraîne des obligations réciproques pour les deux contractants. Ainsi, le salarié doit
effectuer le travail pour lequel il a été embauché et l'employeur doit lui fournir ce travail
et lui verser le salaire correspondant au travail effectué. La subordination créée par le
contrat permet de distinguer le salarié du travailleur indépendant.
III. 1: Types de contrat de travail
Il existe différents types de contrats en fonction de la durée, de la nature du travail
ou du volume des prestations. Au Maroc, trois types de contrats coexistent : le contrat
à durée indéterminé, le contrat à durée déterminée et le contrat pour accomplir un travail
déterminé.
A. Types de contrats en fonction de la durée:
En général, le contrat de travail peut être conclu, soit pour une durée déterminée,
le cas échéant renouvelable par tacite reconduction, soit pour une durée indéterminée,
les parties pouvant à tout instant y mettre fin, sous réserve du respect de certaines
formalités. Enfin, le contrat de travail peut être assortit d'une clause prévoyant une
période d'essai, cette période est déterminée souvent par voie réglementaire:
Contrat à durée indéterminée (CDI): c'est le contrat de droit commun pour lequel
aucune limitation de durée n'a été prévue. Ce contrat ne doit pas forcément être établi
par écrit. En aucun cas, le contrat ne peut être conclu à vie.
Le salarié a signé la clause de mobilité: En venu de cette clause inscrite dans son
contrat de travail, le salarié accepte par avance la modification de son lieu de travail en
dehors du secteur géographique. Si le salarié refuse sa mutation, la rupture du contrat
de travail consécutive au refus de salarié de rejoindre son nouveau poste s'analyse en
un licenciement. Mais l'employeur ne peut pas prendre acte du refus du salarié et le
considérer comme démissionnaire : La question de savoir si le salarié commet une faute
grave est discutée. La jurisprudence l'a d'abord admis systématiquement, mais elle
semble revenir actuellement sur ce caractère systématique de la faute grave. En effet,
les juges ne font plus désormais abstraction de considérations liées à l'organisation de
20
la vie familiale du salarié. Du coup, le licenciement, s'il est justifié, n'est pas toujours
prononcé pour une faute grave.
Pour être valide, le cas échéant a abusives et annulées devant l es tribunaux, les
clauses de mobilité doivent respecter les conditions suivantes :
Le salarié a bien consenti en signant un contrat de travail comportant une telle
clause. A défaut, elle ne lui est pas opposable;
- La mobilité ne doit pas être utilisée comme un prétexte pour modifier d'autres
éléments du contrat. Ainsi, il n'est pas question, au nom de la clause de mobilité, de
diminuer le montant de la rémunération;
- La mobilité doit être faite dans l'intérêt légitime de l'entreprise, mais pas pour
nuire au salarié. Autrement dit, les circonstances dans lesquels l'employeur met en
oeuvre la clause sont déterminantes. Les notions de bonne foi, d'abus de droit sont autant
de limites au pouvoir de l'employeur dans la mise en œuvre de la clause;
- Le délai de prévenance doit être suffisant lors de l'application de la clause
selon les cas;
- La clause doit être indemnisée s'il y a des provisions conventionnelles qui le
prévoient.
2. Clause de non-concurrence
Pour se protéger de la concurrence que pourraient leur faire ses employées qui
sont au courant des procédés de fabrication ou de distribution et qui connaissent la
clientèle, les employeurs ont pris l'habitude d'insérer. dans le contrat de travail qu'ils
soumettent à la signature du salarié, une clause de non concurrence.
Prévue par la convention collective, dans le contrat de travail, au moment de
l'embauche ou, à défaut, au cours de son exécution ou lors de sa rupture, cette clause a
pour objectif d'éviter que le salarié, par ses activités, nuise à son employeur. Autrement
dit, c'est une mesure qui permet de protéger les intérêts de l'employeur, mais elle entrave
souvent la liberté de travail du salarié.
Cette clause n'est pas systématique, si elle n'est pas prévue au contrat, elle
n'entraîne pas la faute du salarié. Cependant, quand elle est insérée dans un contrat, elle
oblige le salarié à en respecter les termes : interdiction de pratiquer son métier dans une
entreprise du même secteur géographique et professionnelle et interdiction de
démarcher les clients. Par conséquent, la violation de la clause peut entraîner un
licenciement pour faute lourde, d'autant plus que le salarié n'a droit au aucune indemnité
et l'employeur peur demander des dommages intérêts contre le salarié.
A noter que cette clause s'applique même en cas de rupture du contrat de travail
quelle qu'en soit la cause et elle peut engendrer certains problèmes majeurs lie en
premier lieu à la détermination de la fraude avec des preuves tangibles. Dans tous les
cas, la clause doit obéir à des conditions de fonds et de forme pour être valide:
- Elle doit être justifié par les intérêts légitime de l’entreprise : II faut que
l'entreprise soit susceptible de subir un préjudice réel au cas où le salarié viendrait à
exercer son activité professionnelle dans une entreprise concurrente. L'employeur ne
peut donc plus exiger l'exécution d'une clause tant qu'il n'a pas, au préalable, établit que
l'existence de celle-ci est justifiée par les risques particuliers. On peut vérifier que la
clause est nécessaire à la protection des intérêts légitimes de l'entreprise en analysant la
concurrence affectant le secteur d'activité de l'employeur, et en examinant le risque
concurrentiel engendré par le salarié. Le contact avec la clientèle, l'accès à des
21
informations sensibles sur l'entreprise ou l'accès à un savoir faire propre sont des indices
pouvant entraîner un risque de concurrence;
- Elle doit être limitée dans le temps et l'espace: La période adoptée par la plupart
des conventions collectives est de 2 ans. La limite spatiale est le lieu dans lequel le
salarié peut faire une concurrence réelle à l'employeur: II peut s'agir d'un département
ou d'une région;
- Elle doit comporter une contrepartie financière: Elle est généralement égale à
un certain pourcentage (en France c'est 30%) de la moyenne mensuelle brute de la
rémunération du salarié des 12 derniers mois ('ou 6, au 3 derniers mois);
- Elle doit tenir compte des spécificités de l'emploi du salarié et de la possibilité
pour le salarié de retrouver un emploi: C'est au regard de ces conditions que doivent
s'apprécier la durée et l'étendue territoriale ou professionnelle de l'interdiction et la
proportionnalité de la contrepartie financière.
3. Clause de dédit formation
La jurisprudence a renforcé le caractère adaptable du contrat de travail en
mettant de nouvelles obligations à la charge de l'employeur. Par conséquent,
l'employeur, tenu d'exécuter de bonne foi le contrat, a le devoir d'assurer l'adaptation
des salariés à l'évolution de leurs emplois.
Bien que rarement formulée comme telle, une obligation "d'adaptabilité" voire
d’employabilité pèse également sur les salariés. Cette obligation est plus large que le
devoir d'adaptation de l'employeur: dans la mesure où elle n'est pas limitée aux seules
hypothèses d'évolution de f'emploi. Le salarié do en effet se maintenir à un certain
niveau de compétence au risque d'être licencié pour inaptitude incompétence ou
insuffisance professionnelle. II doit en outre être capable d'évaluer professionnellement.
Cette obligation se manifeste de diverses manières en droit positif, que ce soit a travers
de l'obligation qu'a le salarié de se former ou de celle d'exécuter le contrat de travail
aux nouvelles conditions.
22
Le devoir d'adaptation, tout au long du contrat, impose à l'employeur de prévoir
et d'anticiper I’évolutions pour adapter à temps les salariés. Ainsi, lorsque l'emploi d'un
salarié est transformé à la suite d'une mutation technologique ou d'une restructuration
de l'entreprise, l'employeur a le devoir de permettre au salarié de s'y adapter. II en est
de même lorsque sont introduites dans l'entreprise de nouvelles méthodes. Il ne s'agit
pas ici de modification du contrat, mais simplement d’aménagement des conditions
d'exécution.
En outre, l'obligation d'adaptation ne s'impose à l'employeur que si l'évolution de
l'emploi initiale est compatible avec les capacités du salarié. En revanche, si l'employeur
a l'obligation d'assurer l'adaptation des salariés à l'évolution de leur emploi, au besoin
en leur assurant un format complémentaire, il ne peut lui être imposé d'assurer la
formation initiale qui leur fait défaut.
L'apparition du devoir d'adaptation et l'obligation de s'adapter pour le salarié
conduit b évidemment à s'interroger sur la licéité des clauses de dédit formation.
Un employeur engage de grosses sommes pour former un de ses salariés. Or,
quelques semaines après son retour de stage, le salarié peut démissionner parce qu'il a
trouvé un emploi mieux rémunérer compte tenu de la nouvelle qualification. Quel peut
être le recours de l'employeur?
Aucun, si l'employeur n'a pas pris la précaution d'insérer dans le contrat de travail
une clause de désinformation qui est une clause par laquelle le salarié s'engage à
demeurer un certain temps au service de son employeur en contrepartie de sa formation
professionnelle, ou à verser une indemnité et démissionne avant l'expiration de cette
durée minimale.
Si le coût du financement de la formation est bien à la charge de l’employeur, le
salarié s'engage à rester dans l'entreprise le temps d'amortir cet investissement humain.
S'il vient à démission l’employeur pourra lui réclamer le remboursement des sommes
consacrées à sa formation.
23
de stipulation expresse dans le contrat. Si c'est flagrant ou répétitif, elle peut entraîner
le licenciement du salarié.
Le non respect des clauses de secret professionnel est réprimé par la loi et dans
les secteurs de la production, métaux, hôtellerie, etc.
5. Clauses de quota, de résultat ou d'objectif
S'il est un domaine ou l'intérêt de l'entreprise prédomine, c'est bien dans ce type
de clauses Autrefois, les ouvriers devaient façonner un certain nombre de pièces à
l’heure aujourd’hui, les salariés sont soumis à des clauses de résultat. Celles-ci opèrent
un transfert des risques économiques sur le salarié, faisant dépendre son emploi ou sa
rémunération de critères économique dont il n’a pas toujours la maîtrise.
Généralement, on inclue ces clauses dans les contrats pour certaines catégories
de salariés afin de conditionner leur rémunération à l'atteinte des résultats: soit on
condition l'atteinte des objectifs; soit on conditionne le maintien du contrat de travail à
la réalisation des objectifs. Si l'objectif n'est pas atteint à la fin d'une certaine période,
le licenciement est possible car le salarié est tenu de respecter une obligation de résultat .
A noter que l'employeur n’a pas à prouver la faute (c'est une faute pour cause réelle et
sérieuse, et non une faute grave) ou l’incompétence du salarié car le simple constat de
la non atteinte des objectifs justifie le licenciement.
Dans tous les cas, pour être valables, ces clauses doivent être écrites, précises et
détaillé dans le contrat car l'interprétation est restrictive.
C. Suspension du contrat :
Principe
L'exécution de la prestation de travail entraîne, en principe, l'exécution du contrat
de travail. Cependant, le législateur, les conventions collectives et la jurisprudence ont
considéré que, dans un certain nombre de cas, malgré une inexécution temporaire de la
prestation de travail. le contrat, quoique cessant de produire ses effets ou certains de ses
effets, ne se trouvait pas rompu mais simplement suspendu. Autrement dit, le salarié
continu à appartenir à l'entreprise et l'employeur ne peut le licencier.
Conséquences :
Pendant les périodes de suspension du contrat, celui-ci ne peut être rompu pour
motif d'inexécution de la prestation de travail Il peut cependant l’être, mais à condition
que vient allégués d'autres motifs légitimes pour Justifier la résiliation du contrat,
comme la faute grave du salarié ni l’employeur, ni le salarié ne sont exonérés de leurs
obligations. mais les effets de suspension varient selon les situations dans lesquelles
celle-ci intervient et compte tenu des stipulations du contrat ou des convention
collectives Dans certains cas (maladie. accident), la suspension s'accompagne du
maintien du salaire ou d'une partie du salaire, parfois la période de suspension est
considérée dans le calcul de l'ancienneté, parfois elle est réduite. Généralement, on peut
distinguer entre deux cas de suspension :
• Cas de suspension du fait du travailleur :
La maladie pour une certaine période, suspend le contrat de travail.
L'accident du travail ou la maladie professionnelles : des dispositions spéciales
au regard de la protection de l'emploi ont été introduites dans la législation du travail
en ce qui concerne les salants victimes d'un accident de travail ou d'une maladie
professionnelle. Elles créent :
24
- Une protection particulière pendant la période d'arrêt de travail ou de réduction,
interdiction de tout licenciement sauf pour faute grave du salarié ou impossibilité pour
l’employeur de maintenir le contrat de travail pour un motif étranger à l'accident ;
- Un droit de réintégration a l'issue de la suspension du contrat de travail si
l'intéressé est apte ;
- Des sanctions financières lourdes à la charge des employeurs qui refuseraient
une réintégration ou s'assureraient par le reclassement des salariés accidentés du travail.
La maternité : L'absence pendant la période de grossesse et jusqu’à l'expiration
d'un délai avant et après l'accouchement, ne fait que suspendre le contrat de travail.
Les absences suivantes ne peuvent être une cause de rupture du contrat de travail
par l'employeur: congé à l'occasion d'une naissance ; fonction de délégué de personnel
; fonction en tant que membre d'un conseil communal;le mariage ; le décès ; la
circoncision ; les opérations chirurgicales graves du conjoint ou d'un enfant a charge,
etc.
La grève ne rompt pas le contrat, sauf faute lourde et grave imputable au salarié.
Le droit de grève est reconnu par la constitution qui s'exerce dans le cade des lois qui
le réglementent.
• Cas de suspension du fait de l'employeur :
La force majeurs : certains événements imprévisibles et dont l'employeur ne peut
être tenu pour responsable entraînent une fermeture provisoire de l'entreprise ou de
l'établissement pendant laquelle les contrats se trouvent simplement suspendus. Si ces
événements sont d'une nature telle qu'ils ne permettent pas d'envisager à terme la reprise
de la prestation de travail du salarié, il y a constatation de rupture du contrat.
Le lock-out : c'est le cas de la fermeture de l'entreprise décidée unilatéralement
par l'employeur en réponse à une grève paralysant le fonctionnement de l'entreprise. Il
s'analyse comme une suspension de contrat de travail. Il autorise, lorsqu'il est licite, à
suspendre le paiement des salaires pendant toute la période du lock-out.
IV. 1: Le salaire
A. Définition
Le salaire est la contrepartie du travail fourni par le salarié et il est en principe
librement fixé dans le contrat de travail. Cette liberté s'exerce cependant dans les limites
suivantes :
- Le salaire convenu lors de l'engagement ne doit pas être inférieur au salaire
minimum fixé dans la convention (lettre d'engagement, contrat de travail) conclue entre
l'employeur et le travailleur;
- Le salaire convenu ne peut être en tout état de cause inférieur au salaire
minimum interprofessionnel garantie (SMIG ou SMAG);
- Le principe d'égalité de rémunération doit être assuré entre hommes et femmes.
25
B. Formes du salaire
On distingue classiquement entre :
- Les salaires au temps;
- Le salaire horaire ;
- Le salaire mensuel ou hebdomadaire fixé en fonction d'une durée
hebdomadaire du travail ou présentant un caractère forfaitaire à cet égard ; l'existence
de forfaits du salaire doit répondre à certaines conditions pour être compatible avec la
législation applicable aux heures supplémentaires ;
- Les salaires à la tâche, aux pièces ou au rendement (fixation d'un quotas ou d'un
nombre de pièces à exécuter en temps donné et paiement d'un boni pour les pièces
exécutées en supplément) :
- Le salaire à la commission ;
- Les salaires reposant sur un pourcentage du chiffre d'affaires ou des bénéfices.
Quelque soit le mode de rémunération adopté, et notamment s'il revêt un caractère
aléatoire (comme la participation), le respect du salaire minimum conventionnel et du
SMIG reste obligatoire.
C. Éléments du salaire
En dehors du salaire de base, il y a lieu de distinguer entre:
- Les avantages en nature (nourriture, logement, éclairage, chauffage,
habillement...) qui font partie intégrante du salaire lorsqu'ils sont prévus Par le contrat
ou la convention collective. Il peut être tenu compte de leur valeur respective (soit
réelle. soit forfaitaire) pour déterminer si le salaire minimum conventionnel ou le SMIG
est bien respecté.
- Les accessoires du salaire : de très nombreuses majorations, primes ou
indemnités peuvent être versés aux salariés en plus de leur salaire qu'elles résultent
d'une obligation légale (majoration pour heures supplémentaires) ou de dispositions
conventionnelles, ou qu'elles soient versées dans le cadre de l'entreprise ou sur le plan
individuel.
- Les gratifications : Elles se présentent sous des formes multiples : 13ème mois,
prime de bilan, prime de vacances. On distingue entre les gratifications aléatoires et
bénévoles (qui ne constituent pas, au regard du droit du travail, tut élément de la
rémunération) et celles qui, dues en vertu d'un accord collectif ou d'une décision
unilatérale de l'employeur de portée générale, constituent un élément du salaire et
présentent un caractère obligatoire pour l'employeur. Pour que le versement d'une
gratification présente un caractère obligatoire, il faut que ce soit instauré un usage
réunissant les trois conditions suivantes : Généralité (versement à l'ensemble du
personnel ou à une catégorie professionnelle déterminée); Constance (paiement effectué
sans réserves); Fixité (détermination de son montant individuel selon les règles
constantes et objectifs donnant la possibilité au salarié de calculer à l'avance-le montant
de la gratification à laquelle il aura droit):
Lorsque la gratification présente les caractères requis de constance, de fixité et
de généralité qui en font un élément de salaire mais qu'elle n'est payable qu'à une date
donnée (Ex. à la fin de l'année s'agissant du 13eme mois), le salarié qui quitte
l'entreprise avant la date de son paiement ne peut prétendre à son versement fractionné
que dans la mesure où il y a une disposition expresse de la convention collective ou du
26
contrat de travail ou un usage dans l'entreprise en ce sens dont il appartient au salarié
d'apporter éventuellement la preuve.
- La participation aux bénéfices : Les participants aux bénéfices alloués à un
salarié sont considérés comme des. Salaires bien que la part des bénéfices revenant en
fin d'exercice dépende d'éléments aléatoires ; elles sont éventuellement dues pour la
durée de délai-congé, même s'il y a dispense de l'exécuter.
D. Révision du salaire
Les salaires individuels peuvent faire l'objet de révision en fonction de plusieurs
paramètres :
L’adaptation aux conditions économiques générales : elle peut résulter, soit d'une
obligation légale (relèvement du SMIG), soit d'une obligation conventionnelle (accord
ou recommandation) majorant les salaires, soit d'une décision unilatérale de l'employeur
en l'absence d'accord ou de recommandation.
28
- Si le salarié est rémunéré aux pièces, 1e bulletin de paie doit, en outre,
mentionner toutes les indications permettant de calculer les divers
éléments composants la rémunération nette;
G. Le livre de Paye :
Tout employeur doit tenir un livre de paie par ordre des dates sans blancs, lacunes,
ratures, ou surcharges. II sera coté, paraphé et vise par l'inspecteur du travail dans les
circonscriptions duquel se trouve l'entreprise. Toutes les mentions portées sur le bulletin
de paie doivent obligatoirement être reproduites sur le livre de paie. Les inspecteurs et
contrôleurs du travail ainsi que les inspecteurs de la CNSS pourront à tout moment
exiger la communication du livre de paie.
Dans les établissements utilisant des systèmes de comptabilité
mécanographique", le livre de paie peut être remplacé par tout autre moyen de contrôle
jugé équivalent par l'inspecteur divisionnaire adjoint du travail, chef du secteur dans
lequel est située l'entreprise.
Le livre de paie ou les documents comptables informatiques qui le remplacent
doivent être conservés par l'employeur pendant 3 ans au moins à compter de la clôture
du livre et de la date des documents.
Pour pouvoir faire la distinction entre ce qui relève d'un chaire d'un changement
nécessitant l'approbation de celui-ci, la jurisprudence a élaboré une distinction ente la
modification des conditions de travail et la modification du contrat du travail
- Les modifications du contrat de travail relèvent, comme le nom l’indique du
contrat .De ce fait l'employeur ne peut agir seul et il lui est nécessaire d'obtenir
l’acceptation du salarié.
- Par contre les modifications des conditions de travail ne sont pas considérées
comme faisant partie du contrat mais du pouvoir de direction de l'employeur. En effet
il ne faut pas oublier que l’un des critères du contrat de travail est le lien de
subordination, c’est-à-dire que le salarié exécute son travail sous l'autorité d'un
employeur qui a le pouvoir de t contrôler l'exécution et de sanctionner les manquements
de cadre de ce pouvoir, l'employeur peut proposer des modifications des conditions de
travail qui ne peuvent être refusées par les salariés, sinon ils s'exposent à des sanctions.
On voit donc que la nouvelle distinction repose sur ce qui relève du contrat de
travail et qui nécessite l'accord des deux parties au contrat et ce qui relève du simple
pouvoir de direction de l’employeur et que celui-ci peut imposer de manière unilatérale.
Le problème bien évidemment est de déterminer ce qui relève de chaque domaine.
A- Les cas impliquant la modification du contrat de travail
29
Modification de la situation juridique
31
Syndicats dans l'entreprise. Cela doit se faire dans le respect des conditions
suivantes :
- les récupérations ne peuvent être autorisées pendant plus de 30 jours par an;
- la prolongation de la durée journalière de travail ne peut dépasser 10 heures.
La rémunération des heures supplémentaires est calculée tant sur le salaire que
sur ses accessoires à l'exclusion : des allocations familiales ; des pourboires (sauf pour
le personnel rémunéré exclusivement au pourboire); des indemnités constituant un
remboursement de frais ou dépenses engagés par le salarié en raison de son travail.
32
Le repos hebdomadaire peut être suspendu lorsque la nature de l'activité de
l'établissement ou des produits mis en œuvre le justifie, ainsi que dans certains cas de
travaux urgents ou de surcroît, exceptionnel de travail.
• Jours de fêtes payés et jours fériés
La loi interdit aux employeurs d'occuper les salariés pendant tes tours de fêtes
payés dont la liste et déterminé par voie réglementaires et pendant les jours fériés .
Cependant. dans les entreprises , dont le fonctionnement est nécessairement continu
en raison de la nature de leur activité ou qui ont adopté le repos hebdomadaire par
roulement , le travail peut ne pas être interrompu le jour de fête payé ou le jour férié.
Les indemnités des jours fériés ou de fêtes sont calculés comme suit :
- Le salarié payé l’heure ou à la journée reçoit une indemnité pour le jour de fête
payé égale à la rémunération qu'il aurait perçue s'il était resté à son poste de travail, à
l'exception des indemnités de risques ou de remboursement des frais et dépenses
engagés par lui à l'occasion de son travail.
- l’indemnité pour le jour de fête payé due au salarié dont le salaire est fixé à la
tâche, au rendement ou à la pièce,est égale au 26ème de la rémunération perçue pour
les 26 jours de travail effectif ayant précédé immédiatement le jour de fête payé
33
Outre le licenciement pour, cause personnelle qui constitue le principal mode de
rupture, celle-ci peut intervenir en raison de la démission du salarié. Mais d'autres
modes de rupture existent également comme le licenciement pour des raisons
économiques, technologiques ou structurelles, départ à la retraite, départ négocié, force
majeure etc.
Le licenciement ne peut être fondé que sur un motif valable lié à l'aptitude ou la
conduite du salarié ou les nécessités de fonctionnement de l'entreprise. Pour
sanctionner les fautes non graves, l'employeur dispose d'un éventail de mesures qu'il
doit prendre de manière graduelle. Lorsqu'elles sont épuisées dans l'année, il peut
procéder au licenciement (art. 38). Dans tous les cas, le licenciement disciplinaire est
encadré par un certain formalisme que l'employeur doit respecter (art. 62), malgré que
le licencié n'a droit ni au préavis ni indemnité.
La lettre de licenciement doit toujours énoncer le motif précis du licenciement,
quel qu'il soit. Le législateur s'est placé dans une optique contentieuse : ce document
écrit sera essentiel devant le tribunal. Cette obligation est applicable quelle que soit la
taille de l'entreprise ou l'ancienneté du salarié. Du côté patronal, il ne peut être question
de ne pas motiver précisément la lettre, trémie si le salarié le demande. Dans tous les
cas, la rédaction da motifs doit donner lieu à réflexion:
- ces motifs sont-ils exactement ceux invoqués lors de la procédure de conciliation
préalable ?
- ces motifs peuvent-ils fonder un licenciement pour cause réelle et sérieuse ?
Une fois rédigés, ces motifs fixent définitivement le cadre du litige éventuel et le
chef d'entreprise ne pourra les remettre en cause. L'employeur ne pourra par exemple
alléguer ultérieurement devant le juge des absences fréquentes du salarié pendant son
service, son absence de conscience professionnelle et son manque d'ardeur au travail,
dés lors que ces motifs ne figurent pas dans la lettre de licenciement. D'une manière
générale, I'employeur ne peut invoquer des faits postérieurs à la procédure de
conciliation préalable.
L'employeur qui n’indique pas le motif dans sa lettre de licenciement ou le fait
de manière trop imprécise, est considéré comme n'ayant pas de motifs sérieux à faire
valoir. En d'autres termes, une imprécision de motifs équivaut à une absence de cause
35
réelle et sérieuse de licenciement. L’irrégularité procédurale est donc assimilée à une
absence de cause réelle et sérieuse. En résumé, on peut dire que la lettre de licenciement
doit énoncer des motifs matériellement vérifiables, qui ne présentent pas un caractère
subjectif.
• Fautes graves du salarié et de l'employeur
En utilisant le terme « faute », le législateur a entendu viser tout type de faute
professionnelle, qu'il s'agisse d'une faute simple, grave ou lourde. A l'évidence se
trouvent écartés du champ d'application, le licenciement individuel pour motif
économique et les licenciements pour certains motifs tels que, par exemple, la maladie
ou l'inaptitude à reprendre l'emploi qui nécessite le remplacement d'un salarié absent.
Sont considérés comme fautes graves pouvant provoquer le licenciement du
salarié la divulgation d'un secret professionnel ayant causé un préjudice à l'entreprise;
le fait de commettre à l’intérieur de l'établissement ou pendant le travail, des actes
tels que le vol, l'abus de confiance, l’agression corporelle, le refus délibéré d'exécuter
un travail de la compétence du salaries ; l'absence injustifiée pour plus de 4 jours ou
de 8 demi journées pendant une période de 12 mois etc. (art. 39). Sont considérées
comme fautes graves de l'employeur à l'encontre du salarié; l'insulte grave; la pratique
de toute forme de violence; le harcèlement sexuel etc. Le fait pour le salarié de quitter
son travail en raison de l'une de ces fautes graves de l'employeur est assimilé à un
licenciement abusif. En cas de rupture abusive du contrat de travail par l'une des parties,
la partie lésée a le droit de demander des dommages et intérêts.
• L'indemnité de licenciement
Le salarié en CDI a droit à une indemnité après 6 mois de travail dans la même
entreprise. Son montant est égal à 96 h de salaire pour les 5 premières années, 144 h
pour la période allant de la 6ème à la 10ème année, 192 h pour la période allant de
11ème à la 15ème année, 240 h pour la période dépassant la 15ème année (art 53). A
noter qu'en cas de licenciement disciplinaire suite à la faute grave, le salarié peut être
licencié sans préavis ni indemnité. Cette procédure est cependant encadrée, par un
certain formalisme que l'employeur devra respecter (art 62),
• Le préavis de licenciement
En l'absence de faute grave de l'autre partie, la rupture unilatérale du CDI est
subordonnée au respect du délai de préavis dont la durée est réglementée par les textes
législatifs et réglementaires,
39