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Introduction
La notion de service public est ancienne et celle-ci est connue de tous (révélatrice des notions de
droit). Cette notion renvoie bien sûr aux services publics, ainsi qu’à des prestations. Mais cette notion
a aussi un sens plus précis, qui est celui d’un statut juridique adapté à un régime spécifique.
La notion de service public s’est développée au début du 20 ème siècle, grâce notamment à Léon
DUGUIT (école du service public), qui se place dans un courant doctrinal au cœur même du droit
administratif.
Mais en réalité la notion de service public apparaît dès l’antiquité avec ARISTOTE, qui sépare d’un
côté le privé (société civile) et de l’autre le public (bien commun).
Et c’est à cette époque qu’apparaissent les premiers services publics destinés à satisfaire les besoins
des usagers (thermes, aqueducs, réseaux d’eau…). C’est aussi à ce moment là qu’on voit émerger
l’idée que l’intérêt collectif prime sur l’intérêt privé. Cette idée est très importante car c’est de là que
découle un droit spécifique très différent du droit applicable aux particuliers. D’ailleurs PLATON
reprendra cette idée qui a pour but premier, l’instauration d’une cité juste, organisée afin qu’elle puisse
satisfaire le bien commun. Cette conception du service public s’effacera sous la période féodale.
Ensuite sous l’ancien régime on a vu alors apparaître des pratiques qui ont favorisé par la suite la
naissance d’un droit administratif et d’un droit du service public, tels que nous les connaissons
aujourd’hui.
Les banalités seigneuriales : celles-ci faisaient référence aux installations qui constituaient des
monopoles destinés à satisfaire les besoins de première nécessité pour la population (moulin,
pressoir, four…). Elles portent en germe les lois du service public car à cette époque naissent
différents principes, le principe d’égalité des usagers, le principe de continuité et enfin le
principe de monopole.
Les solidarités urbaines : correspondent à des services publics municipaux, en effet les
bourgeois mettent en place des services d’intérêt commun (sécurité, hygiène, enlèvement des
ordures, lutte contre les fléaux…). Au départ ce sont des obligations en nature où chaque
citoyen doit prendre en charge ces services. Mais par la suite elles sont devenues des
obligations en argent, c’est l’idée de service d’intérêt commun qui doit être prit en charge par
la puissance publique. Et ce type de service est géré en appliquant un régime exorbitant de
droit commun, lorsqu’il s’agit de prérogatives de puissance publique (ex : l’expropriation).
Par la suite les domaines d’intervention se sont multipliés et les secteurs se sont diversifiés (défense,
salubrité, nouveau : assistance envers les malades et les pauvres, interventions économiques par
exemple c’est le cas lorsqu’une municipalité ouvre une boulangerie municipale…).
Mais dès cette époque apparaissent aussi plusieurs modes de gestion du service public, on voit
apparaître les concessions de service public, qui se sont multipliés dès le 17ème siècle (ordures, eau
potable, nouvelles : les secours).
Mais tous ces services publics restent attachés à la personne du roi, ils dépendent du roi soit par une
régie, soit par un contrat. Donc ces services servent le public mais à l’époque ce n’est pas la finalité
première, qui reste avant tout l’organisation de la société.
La révolution modifie profondément cette idée, puisqu’elle modifie les principes de légitimité du
pouvoir. En effet la révolution place au centre des préoccupations l’intérêt général (utilité publique
générale).
Puis émerge l’idée que le service public constitue la mission des gouvernants et la justification des
pouvoirs dont ils disposent. C’est donc une nouvelle théorie, une nouvelle vision de l’Etat, qui peut
être résumée par une citation de Léon DUGUIT :
« Le service public est à la fois le fondement et la limite du pouvoir des gouvernants ».
Le service public est donc perçu comme une activité de l’Etat, il existe donc un lien organique entre la
notion de service public et l’Etat. Cette idée on peut la retrouver sur toutes les décisions vis-à-vis du
droit communautaire. Au moment de la révolution jusqu’à la 3 ème république, peu de services publics
se sont crées, on peut même dire qu’ils se sont réduits, car encore trop cantonnés au principe des
services régaliens.
Sous la restauration, on voit apparaître cette notion de service public à la fois dans la jurisprudence,
dans les actes administratifs et surtout dans le langage courant.
La question est de savoir : A quand remonte exactement l’idée de service public comme imposant un
régime exorbitant de droit commun ?
De façon classique, c’est l’arrêt du TC du 8 février 1873 : BLANCO, qui marque la consécration du
service public.
Cependant cet arrêt doit être relativisé, et c’est d’ailleurs la thèse défendue par Jean RIVERO dans un
article sur l’avènement de la notion de service public, page 469, paru dans les Mélanges de Mestre en
1935. Et cette thèse est reprise également par J.C VENEZIA dans un article intitulé « la naissance de
la notion de service public », paru à la page 163 de l’ouvrage « Histoire et service public ».
En effet ces auteurs n’ont pas tort car la notion de service public est apparue au milieu du 19 ème siècle.
On peut à ce sujet citer un certain nombre de décisions qui font référence au service public (CE du 21
avril 1807 : SIMON et CE du 6 février 1855 : ROTSCHILD), et qui utilise la notion même de service
public, afin de reconnaître oui ou non la compétence juridictionnelle du juge administratif.
Petite précision, l’arrêt ROTSCHILD a reconnu la responsabilité de l’Etat et a indiqué que « la
responsabilité de l’Etat n’est ni générale, ni absolue ».
Donc l’arrêt BLANCO s’inscrit dans un mouvement jurisprudentiel classique et à l’époque il est peu
important, d’ailleurs il n’est cité que dans certains ouvrages.
A la fin du 19ème siècle, le problème reste celui de la répartition des compétences entre le juge
administratif et le juge judiciaire. En effet, depuis la révolution, depuis les lois des 16 et 24 août 1790,
le juge judiciaire ne peut s’interroger sur les actes de l’administration. Il faut donc déterminer si l’acte
est oui ou non un acte administratif, afin de connaître la compétence du juge administratif.
3 théories :
La 1ère théorie est issue d’un arrêté du 2 germinal An V, qui indique ce que constituent les actes
administratifs, on peut y lire : « toute opérations qui s’exécutent par un acte du gouvernant pour ses
agents immédiats sous la surveillance et avec les fonds fournis par le trésor public ».
Il ressort donc que tous les actes de l’Etat sont des actes de l’administration, où le juge administratif
est compétent. Par contre les actes des collectivités territoriales relèvent du juge judiciaire, car ils ne
sont pas considérés comme des actes administratifs. Cela se rapproche donc de la distinction faite
entre la gestion publique et la gestion privée.
Cette théorie est proposée par MERLIN, en effet ce dernier dans ses conclusions tirées d’un arrêt du
tribunal de cassation VALDEZAY, se demande si un contrat de bail entre un particulier et une
commune peut être considéré comme un acte administratif ?
Selon lui, si l’administration agit comme un particulier alors l’acte doit être considéré comme un acte
de gestion privé. Par contre lorsque l’administration agit en tant que personne publique, l’acte sera
alors considéré comme étant un acte de gestion public, si bien que le juge administratif sera
compétent. Cette théorie renvoie à une théorie plus moderne celle de la distinction SPA et SPIC.
Cette 1ère théorie est confirmée par le tribunal de cassation et le CE a accepté par la suite cette théorie
dans une décision du 20 novembre 1815 : RICHOND.
La 2ème théorie apparaît de façon concomitante, il s’agit de la théorie de l’Etat débiteur. Celle-ci est
fondée sur un décret du 26 septembre 1793, on retient du texte que, « toutes les créances sur l’Etat
sont réglées administrativement ». On peut alors en conclure que, les tribunaux judiciaires ne peuvent
pas agir pour condamner pécuniairement l’Etat. Cette théorie va être appliquée par la suite, en effet le
CE va la combiner avec la théorie de la distinction gestion privée/gestion publique.
Le CE va donc utilisé cette théorie de l’Etat débiteur que pour l’Etat, par contre pour les actes des
collectivités territoriales, le CE préfère utiliser la théorie de la distinction gestion privée/gestion
publique.
La 3ème théorie distingue l’acte d’autorité de l’acte de gestion (LAFERRIERE : Traité de la juridiction
administrative).
Sont des actes administratifs, des actes de puissance publique (acte d’autorité), donc des actes de
commandement de la part de l’autorité publique. Mais les actes de gestion ne sont pas des actes
administratifs.
Cette théorie est proche de celle de MERLIN, mais il n’y a pas de recouvrement total, car tous les
actes de gestion publics ne sont pas forcément des actes d’autorités. Cette distinction n’a pas été
utilisée par la jurisprudence, ni par les tribunaux administratifs, ni par les tribunaux judiciaires.
Donc en 1873 avec l’affaire BLANCO, il a fallu choisir entre 2 théories, soit celle de MERLIN, soit
celle de l’Etat débiteur. Le commissaire de gouvernement DAVILLE propose de rejeter l’Etat débiteur
car selon lui cette théorie n’existe pas, cela constitue une forme particulière de gestion publique. Il
pense que l’interprétation est erronée, car il considère que, le texte ne concerne pas toutes les créances
de l’Etat mais seulement les créances non payées arrivées à échéance, et non les créances de l’Etat
lorsqu’il agit en tant que personne privée. Donc ce texte pour lui ne vise que les créances d’activités
de l’Etat qui, agit en tant que personne publique.
La réponse est qu’elle agit ainsi lorsqu’elle agit en tant que gestionnaire. Ce qui revient à dire que la
gestion publique = à la gestion d’un service public, alors dans ce cas là, c’est le juge administratif qui
est compétent. Pour conclure le commissaire du gouvernement dit que la répartition des compétences
s’appuie sur le service public.
En l’espèce dans l’arrêt BLANCO, il y a un dommage des agents de l’Etat dans le cadre du service
public et donc la compétence est administrative. Ensuite on peut s’interroger sur les règles applicables,
le commissaire au gouvernement considère que le juge administratif ne peut pas appliquer les règles
de responsabilités du droit commun. Cependant il demeure une responsabilité administrative de l’Etat
et que celle-ci va obéir à un certain nombre de règles spécifiques.
Le TC pour l’affaire BLANCO n’est pas convaincu par les conclusions du commissaire au
gouvernement, le garde des sceaux avait alors tranché sur la compétence du juge administratif.
Cependant le texte de la décision diffère des conclusions au commissaire.
Le TC se prononce d’abord sur la nature du droit applicable (responsabilité ni générale, ni absolue =
règles spéciales), puis il évoque la compétence juridictionnelle.
Lorsqu’on lit la décision du TC, elle n’a rien d’originale et elle est proche de celle qui existait
auparavant, tel que l’arrêt SIMON, l’arrêt ROTSCHILD… On ne retrouve pas les conclusions du
commissaire au gouvernement. Et le TC garde le silence sur la théorie utilisée.
Les conclusions du commissaire au gouvernement sont pourtant novatrices et rejoignent des positions
doctrinales qui commençaient à émerger à la fin du 19 ème siècle. Par exemple HAURIOU va
s’interroger sur la place du service public et il va considérer que le service public est le fondement de
l’intervention des personnes publiques.
La doctrine va essayer de trouver un arrêt qui va fonder l’acte de naissance du service public.
TEISSIER, commissaire au gouvernement a publié un ouvrage en 1905 sur la responsabilité
administrative et cite alors l’arrêt BLANCO comme la décision marquant la naissance du service
public comme une notion clef du droit administratif. Il considère à l’époque que BLANCO a 4
apports :
le SP a connu un âge d’or jusqu’au années 30 (notion définissant le droit administratif), le droit
administratif était le droit des SP car tous les SP étaient assurés par une personne publique et
intégralement soumis à un régime régie par 3 critères :
Dans les années 20 : 1ère dissociation faite entre les personnes publiques et les personnes privées.
On admet que les personnes publiques peuvent exercer des activités de SP soumis au droit privé =
apparition des SPIC avec la JP du TC du 22 janvier 1921 : Société commerciale de l’ouest africain.
Dans les années 30 : 2ème dissociation on admet qu’une personne privée puisse gérer des SP avec la JP
du CE du 20 décembre 1935 : Etablissement Vézia + CE du 13 mai 1938 : Caisse primaire « aides et
des protections ».
En 1950 : la notion de SP connaît un renouveau et la JP prend appuie justement sur cette notion de SP
pour définir les grandes notions du droit administratif. Cela permet notamment de définir :
J.F. LACHAUME dans son article « Réflexion naïve sur l’avenir du service public », s’interroge sur
l’avenir du SP, il y a selon lui des raisons de craindre la disparition du SP :
Cependant, J.F LACHAUME considère, qu’il existe des motifs d’espoir car il y a toujours cet élément
matériel c'est-à-dire l’intérêt général très important.
Ensuite on s’aperçoit qu’il y a toujours un moment ou un autre l’intervention d’une personne publique.
Ce sont 2 notions a priori divergentes car l’objectif du Traité de Rome c’est la libre circulation des
marchandises et des hommes sous forme de libre échange économique et de totale libre concurrence.
Ce qui est une notion très différente de celle du SP français car il reste lié à la personne publique.
Cette opposition doit être relativisée, le système français n’est pas étranger à la notion de libre
concurrence.
En France, les SP interviennent en économie mais ils font l’objet d’un régime spécifique, qui vise à
les concilier avec les règles de libre entreprise.
Ces SP sont qualifiés de SPIC soumis au droit privé et qui font l’objet d’un contrôle du juge qui tend
vérifier, que les règles du jeu libéral soient prises en compte :
Les conditions de création du SPIC, s’il y a carence qualitative (CE du 30 mai 1930 : Chambre
syndicale de commerce en détail de Nevers) ou quantitative (CE du 29 mars 1901 :
CASANOVA) de l’intervention de la personne publique.
Avec cette ordonnance de 1986 on introduit alors dans le droit administratif des règles de la
concurrence et l’application de ces règles concernant le droit économique à travers notamment la DSP,
les MP et enfin les CPPP. Ces contrats de commande publique sont basés sur des règles de publicité et
de concurrence, cela est plus vrai depuis la loi SAPIN de 1993.
Ainsi le système communautaire n’est pas étranger au SP, même si la libre concurrence et le libre
échange restent des fondements du Traité de Rome et que les dérogations sont rares et encadrées.
Pendant longtemps, la CJCE avait mis en avant des restrictions, CJCE du 23 avril 1991 : HÖFFNER,
où le juge considère qu’un office administratif compétent en matière d’emploi pouvait être amené à
abuser de sa position dominante.
La CJCE reconnaît la nature particulière de certaines activités auxquelles ne sont pas applicables les
règles de concurrence du Traité, tel que l’arrêt CJCE POUCET et PISTE : il s’agissait d’un organisme
de sécurité sociale et donc cette fonction exclusivement sociale, fondée sur le principe de solidarité
nationale est dépourvue de tout but lucratif. On reconnaît qu’il existe une activité exclue du champ de
la libre concurrence et la JP va reprendre cette idée par la suite.
Dans ces 2 JP la CJCE admet des dérogations à la libre concurrence, car elle considère que certes les
règles de la libre concurrence doivent s’appliquer notamment pour les SIEG (service d’intérêt
économique général), mais que ces règles s’appliquent dans la limite où ces applications ne font pas
échec à l’accomplissement de la mission qui leur est impartie.
Dans ces 2 décisions, on définit ce qu’est un SIEG, c’est un service d’intérêt général, qui est soumis
aux mêmes obligations sur tout le territoire (principe de continuité, de l’égalité et d’universalité).
On se rapproche de la définition du SP mais le régime juridique fait parti de la définition, c’est la
caractéristique majeure du SIEG.
Par ailleurs cette définition a été reprise par la commission européenne en 1996 puis en 2000, elle
précisait que ces SIEG désignent des activités de services marchands qui en même temps remplissent
une mission d’intérêt général (mission proche de celle des SPIC).
La CJCE indique les cas où les règles de concurrence rendent impossible l’accomplissement de leur
mission par l’entreprise.
Le juge vérifie pour cela l’équilibre financier de l’entreprise mais la CJCE semble admettre une
possible compensation entre les activités rentables et non rentables.
Sur les conditions de la dérogation, la CJCE prend en compte, les obligations du SP, c'est-à-dire que la
cour va vérifier les conditions dans lesquelles sont gérées les SP en cause.
Et c’est là qu’on peut noter un rapprochement avec la conception française, car la CJCE ajoute au
SIEG la notion de service universel.
La cour va laisser de côté la référence de l’impossibilité de fonctionner mais elle admet désormais que
certains SP contribuent aux besoins collectifs de la population et au maintien de la cohésion sociale.
En 1997, le juge renverse donc la charge de la preuve c'est-à-dire que la cour est moins sévère pour
examiner les dérogations qui sont rendues nécessaires afin de gérer le SP. La cour n’exige plus que les
requérants apportent la preuve, qu’aucune autre mesure n’est envisageable pour assurer à la fois le bon
fonctionnement de l’activité.
Cette évolution jurisprudentielle se traduit dans le Traité à l’article 16 modifié par le Traité de Nice en
2001, on voit apparaître la possibilité pour les Etats membres de faire fonctionner un certain nombre
de service nécessaires à la cohésion sociale.
Cet article 16 est important car c’est l’idée que les Etats membres vont pouvoir prendre en charge des
activités nécessaires aux besoins collectifs de la population.
Cette notion de SP n’est désormais plus une dérogation mais c’est un fondement de l’UE, car certaines
activités doivent être prises en charge par les Etats pour répondre aux besoins collectifs.
Attention on parle pour le moment que de service universel (et non de SP), qui est un service de base
offert à tous à prix abordable et avec un niveau de qualité standard.
La CJCE va accepter de considérer que les règles de non concurrence soient adoptées pour tenir
compte des obligations de SP. Pour cela la CJCE vérifie que les diversifications des activités d’un
opérateur privé ne portent pas atteinte à la concurrence, mais elle considère aussi que c’est un moyen
de permettre d’offrir des prestations à un coût abordable (principe d’accessibilité).
Il existe 3 critères :
Un critère matériel = IG
Un critère organique = une personne publique
Un critère formel = un régime juridique exorbitant de droit commun
Seul le 1er critère est aujourd’hui maintenu, les 2 autres critères sont remis en cause cependant ils
résistent encore.
Mais est-ce que toutes les activités menées et gérées par les personnes publiques sont des missions de
SP ?
De façon classique, l’administration assure 2 types de mission d’abord, la prise de décision et ensuite
la prestation de service.
Les prestations de service se multiplient depuis la fin de la seconde guerre mondiale (urbanisme,
aménagement du territoire…), et ces activités matérielles se traduisent par un acte concret.
Il existe aussi des prestations financières et intellectuelles.
Mais des activités posent réellement problème surtout celles concernant la police administrative qui
consiste essentiellement à adopter une réglementation pour prévenir le maintien de l’ordre public dans
une perspective d’intérêt général.
On fait souvent la distinction entre police générale / police spéciale, mais il existe aussi des prestations
matérielles comme la police administrative générale du maire.
Est-ce que la police administrative est oui ou non un SP autrement dit une mission de SP ?
Mais la distinction n’est pas aussi nette, car la PA va mener des actions destinées à assurer l’exécution
de ses actes, ainsi la mission de défense nationale est un SP régalien.
Ensuite la JP administrative montre que le juge s’est refusé à faire un lien entre mission de SP et
activité de prestation.
Ici les missions de SP servent à la réglementation et à la régulation et la JP illustre ce point, CE du 31
juillet 1942 : MONPEURT (Personne privée (assurant un Service Public) peuvent prendre des actes
administratifs: en l'espèce un Comité d'organisation professionnel), CE du 2 avril 1943 : BOUGUEN
et enfin CE de 1974 : FLIASSE.
Le JA spécialise son vocabulaire, il utilise « utilité publique » dans le DA des biens et la notion
d’ « intérêt public » lorsqu’il parle de SP locaux.
Mais il n’y a pas de différence de fond, seulement une différence de terminologie.
TRUCHET évoque une thèse de l’IG, pour résumer il dit que « l’intérêt public ne présente pas de
différence de notion et encore moins de fonction, avec l’IG ».
Certains auteurs pensent que c’est impossible de définir l’IG, il s’agit d’un « mythe social » selon
CHEVALLIER, c’est alors une notion fédérative.
D’autres au contraire pensent que c’est impossible de définir l’IG car cette notion dépend du critère
organique.
L’IG recevrait cette appellation du fait de la volonté des gouvernants, l’IG est donc toujours
d’actualité.
Il n’existe aucune définition légale, ni textuelle, du fait qu’il existerait des « services publics par
nature » selon les conclusions de MATTER dans l’arrêt du TC du 22 janvier 1921 : Bac d’Eloka.
Il propose de considérer, qu’il existe des activités relevant objectivement du service public et, qu’il
présente une différence de nature avec les activités privées.
On voir l’apparition de cette opinion dans la JP, CE du 11 juillet 1923 : Dame Milinette, où le juge fait
référence à la notion de service public par nature.
Cette notion est controversée en doctrine, car cette thèse repose sur une conception très stricte de la
notion de service public et elle apparait liée aux idées libérales en matière économique.
« Service public par nature » cela considère que certaines activités seulement sont des activités de SP,
et ce sont celles véritablement liées à la souveraineté.
Certains auteurs comme GEZE repoussent cette théorie considérant, qu’en fait l’Etat et les personnes
publiques vont prendre en charge des activités, qui vont au-delà des activités régaliennes.
Ils proposent donc une conception subjective du SP, sont des SP les activités que les gouvernants ont
élevés à ce rang.
Cette conception subjective n’a jamais été tellement suivie par le JA.
Le juge en fonction des décisions fait parfois référence à un « service public par nature », CE du 17
décembre 1997 : Ordre des avocats à la cour de Paris nous dit 2 choses :
Difficultés :
Peut-on étendre l’idée de service public par nature à des SP gérés par une personne privée ?
CE du 30 mai 2006 : Ordre des avocats au barreau de Paris, cette JP reprend cette idée de service
public par nature, mais il s’agit d’une activité gérée par l’Etat, il s’agissait de discuter de la légalité du
décret instituant une structure, la mission d’appui au partenariat public privé (la MAPP), depuis 2004,
on parle de CPPP. Le CE considère qu’il s’agit d’une activité relevant des missions appartenant à
l’Etat.
Pour les personnes privées qui gèrent ces activités, il n’y a pas eu de décisions en ce sens, et c’est
pourquoi que d’autres auteurs proposent une notion différente = autre conception.
L’intérêt national : c’est l’intérêt général évident, ce sont les SP régaliens (énergie, transports,
communications…).
L’intérêt général contingent : ce sont des activités de SP qui ont été élevées par une personne
publique dans le cadre des évolutions économiques et sociales.
Cette proposition présente le mérite de reprendre l’évolution jurisprudentielle notamment celle sur le
théâtre (intérêt général contingent).
CE de 1916 : ASTRUC (le théâtre est considéré comme un loisir et non un SP)
CE de 1968 : Dame MARRON (ici le théâtre devient une activité de SP)
Cependant cette proposition reste imprécise, il semble qu’aujourd’hui la notion de SP peut être utilisé
par le juge mais elle n’est jamais utilisée seule, le juge ajoute une sorte de recours à la conception
subjective. Il fait référence plus ou moins à l’intention des gouvernants d’élever une activité au rang
d’un SP.
En l’absence d’une définition générale de la notion de SP, on peut se référer aux activités prise en
charge par les personnes publiques ou privées et qui sont élevés au rang d’activité de SP.
2/ Une grande diversité matérielle des activités de service public.
Présomption selon laquelle toute activité prise en charge par une personne publique est présumée être
une activité de SP et donc l’IG est présent.
C’est une présomption simple car certaines activités des personnes publiques ne sont pas des activités
de SP.
TC du 25 juin 1973 : ONF c/ BERAUD (gestion du domaine privé).
CE 1921 : Commune de Monségur
CE 1972 : CHATELIER (fête locale traditionnelle = SP).
CE 1999 : Ville de Paris c/ Société Stella maillot orée du bois (restaurant au bois de Boulogne n’est
pas un SP).
Il y a peu d’activité de personne publique qui ne sont pas des activités d’IG.
A l’inverse les personnes privées sont censées gérer les activités privées, il faut donc qu’un certain
nombre de critères soient réunis pour renverser la présomption :
Si le législateur est intervenu dans ce cas, si l’activité a été élevée au rang de SP par la loi, le
juge applique alors la loi (ex : sport, santé, éducation…).
Si le législateur n’est pas intervenu explicitement, le juge devra utiliser des critères posés dans
la JP CE de 1963 : NARCY :
Intérêt général
Prérogatives de puissance publique
Lien organique entre personne publique / privée
Intensité maximale : le SP est géré en régie directe par une personne publique.
Intensité moindre : le SP est confié par un contrat pour sa gestion à une CT ou un EP.
Intensité faible : le SP est géré directement par une personne privée, celle-ci peut gérer
l’activité sans une intervention préalable de la personne publique.
En effet, elle doit avoir une réelle autonomie, c'est-à-dire que le juge vérifie que la personne privée
n’est pas une structure transparente, voir la JP du CE 1964 : commune d’Arcueil (association).
Cette théorie existe encore, le juge vérifie que la personne privée dispose bien d’une réelle autonomie
notamment dans une décision du CE 2007 : Ville d’Aix en Provence (contrôle de la légalité des
subventions publiques accordées à l’association).
Si la personne privée qui gère le SP est réelle, il y a un large recours au droit privé.
Cependant le lien organique n’a pas disparu même si la personne publique ne gère pas au quotidien
l’activité, elle conserve un droit de contrôle de l’activité.
L. BLUM dans les conclusions CE 1910 : Compagnie générale des Tramway, déclare que la personne
publique ne peut se désintéresser d’une activité générale. Cela s’explique du fait qu’il y a toujours un
lien entre une activité d’IG et un SP, même s’il faut un acte unilatéral ou contractuel pour transférer la
gestion d’une activité d’un SP à une personne privée.
Mais il se peut que la personne privée gère de sa propre initiative une activité qui correspond à une
activité d’IG et donc à un SP.
Le juge a reconnu la possibilité pour les personnes publiques de réglementer les activités d’IG, qui
s’exercent sur le domaine public, c’est la théorie du SP virtuel issue de la JP CE 1932 : Compagnie
d’autobus Antibois.
Pendant un temps, certains auteurs ont pensé que la théorie du SP virtuel était tombée en désuétude.
Alors que d’autres comme LACHAUME, font référence à de nombreuses décisions faisant usage du
SP virtuel (pour les taxis notamment).
La notion de SP virtuel connaît un renouveau à travers l’évolution du critère des prérogatives de
puissance publique.
Cela correspond à un régime juridique, en principe, c’est la conséquence d’une définition, le juge,
dans le silence des textes, est contraint de rechercher dans le régime juridique de l’activité, s’il existe
des indices permettant de considérer, qu’il s’agit d’une activité de SP.
Dissociation :
SP géré par une personne publique : passe par une régie ou par le biais d’un EP, le SP est soumis à un
régime juridique spécifique, mais il n’est pas utilisé comme indice, ce recours comme critère du SP
n’est utilisé, que pour les SP gérés par des personnes privées.
L’exigence des prérogatives de puissance publique est stigmatisée par la JP du CE 1963 : NARCY.
Ces prérogatives de puissance publique sont en réalité des moyens exorbitant du droit commun, qui
sont appropriés à la gestion d’un SP, et qui appartiennent à des personnes publiques, comme le
monopole territorial, les ressources parafiscales, l’expropriation, l’adhésion obligatoire, droit de
prendre des actes administratifs unilatéraux…
Cette notion de prérogatives de puissance publique a parfois laissé place à la notion d’un régime
exorbitant de droit commun, c'est-à-dire un ensemble de dispositions qui cumulées aboutissent à
permettre à la personne privée de bénéficier de moyens exorbitant de droit commun.
CE de 1973 : Société d’exploitation électrique de la rivière du SANT.
Certains auteurs pensent que la notion exorbitante de droit commun n’est plus utilisée.
A l’inverse d’autres auteurs l’utilisent de façon globale tel que BRACONNIER, il n’y a pas de
définition textuelle, il n’en reste pas moins, que la plupart des arrêts faisaient référence à des moyens,
qui ne se retrouvent pas en droit privé.
Donc les prérogatives de puissance publique ou la notion de régime exorbitant de droit commun
étaient jusqu’en 2007 exigées par la JP.
Des décisions reconnaissent l’existence d’un SP sous prérogatives de puissance publique :
TC de 1978 : BERNARDI
CE de 1978 : ADSEA du Rhône
CE de 1990 : Ville de Melun
La JP de 2007 : A.P.R.E.I. énonce dans un considérant que « eu égard à l’IG de son activité, aux
conditions de sa création, de son organisation ou de son fonctionnement, aux obligations, qui lui sont
imposées ainsi, qu’aux mesures prises pour vérifier, que les objectifs, qui lui sont imposés sont
atteints, il apparait que l’administration a entendu lui confier une telle mission ».
Le juge rassemble des indices permettant de considérer que la personne privée gère bien un SP.
C’est la technique du faisceau d’indices ce qui lui permet de se référer à l’intention de la personne
publique.
Le juge consacre la notion subjective du SP, car il se réfère à la volonté des gouvernants.
On peut se demander, si on ne retrouve pas ici la notion de régime exorbitant de droit commun ?
La JP du CE de 2007 : A.P.R.E.I. a été confirmé par une décision du CE du 25 juillet 2008 : CEA
(Commissariat à l’énergie atomique). CE considère ici qu’un organisme privé chargé de l’évaluation
de la protection dans le domaine nucléaire, est une mission de SP en utilisant la méthode du faisceau
d’indices.
Section 2 : Le rôle du service public dans la définition des autres notions du droit
administratif
Cela est prit par une personne publique, dans le cadre d’une mission de SP, alors ce sont des actes
administratifs, ces derniers peuvent réglementaires ou individuels.
Les actes administratifs réglementaires : ce sont des actes administratifs par le simple jeu du critère
organique. CE 1907 : Compagnie des chemins de fer de l’est, où la distinction SPA / SPIC ne joue
aucun rôle.
Par contre pour les actes pris par un EPIC, certaine JP semblent poser des critères plus restrictifs, le
juge se base sur l’organisation administrative pour savoir si un acte est oui ou non administratif.
Ces critères ont été posés par la JP du TC 1968 : Epoux BARBIER.
Les actes administratifs individuels : SPA / SPIC, les actes administratifs individuels pris par une
personne publique dans une mission du SPA est un acte administratif. CE 1967 : ALLEGRETTO.
Une exception pour les caisses de sécurité sociale (actes privés).
En matière de SPIC, les rapports individuels entre personnel et usagers sont du ressort du droit privé.
Une exception concerne ici le comptable public et le directeur du SPIC selon la JP CE : JALENQUES
de LABEAU.
Seules les personnes privées gérant un SP peuvent prendre des actes administratifs (SPA / SPIC).
SPA : les actes peuvent être des actes administratifs aussi bien individuels (CE 1961 : MAGNIER) et
réglementaires (CE 1974 : FIFAS).
On regarde si la personne privée gère une mission de SP.
Puis on regarde les 2 critères pour l’acte, s’il y a des prérogatives de puissance publique et si elles se
traduisent dans la gestion du SP, c’est un acte administratif.
Si le SP est un SPIC, il faut distinguer les actes réglementaires, des actes relatifs à l’administration des
SPIC, ces derniers sont des actes administratifs si il utilise des prérogatives de puissance publique.
TC 15 janvier 1968 : Compagnie Air France c/ Epoux Barbier
TC 15 avril 2000 : Préfet du Val de Marne
En ce qui concerne les actes individuels, lorsqu’une personne privée gère un SPIC, les actes
individuels sont considérés comme des actes privés c’est le cas pour les relations entre SPIC / usagers.
CE 1964 : Dame AGNESI
Ici les relations SPIC / personnel, relèvent du droit privé.
CE 1987 : JALENQUES de LABEAU
Par contre les relations SPIC / tiers relèvent du droit administratif si une notion fondamentale du droit
administratif est présente : PPP, contrat administratif…
CE 1903 : TERRIER
CE 1910 : THEROND
CE utilise la notion de SP pour définir le contrat administratif, mais ce critère s’efface derrière celui
des clauses exorbitantes de droit commun.
CE 1912 : Société des granits des Vosges
Dans les années 50, le critère du SP réapparaît, on distingue le contrat passé entre 2 personnes
publiques et celui passé entre 2 personnes privées, ou un contrat passé entre1 personne publique et 1
personne privée.
Lorsque le contrat est passé entre 2 personnes publiques, le contrat est présumé être administratif.
TC 1983 : U.A.P. avec une présomption simple, mais celle-ci est renversée si le contrat fait naître
entre les parties des rapports de droit privé.
Contrat concernant la gestion du domaine privé d’au moins un contractant (contrat de droit
privé)
Contrat passé entre 1 personne publique et 1 personne privée, dans ce cas, le critère organique
(présence d’au moins une personne publique) est rempli mais encore faut-il que le critère
alternatif soit satisfait, soit il y a une mission de SP ou soit la présence de clauses exorbitantes
de droit commun.
Contrat conclu entre 2 personnes privées, la présomption simple c’est que même si une des 2
personnes privée gère un SP, le contrat sera de nature privée.
Le juge admet des exceptions au critère organique, il considère que certains contrats passés entre 2
personnes privées sont des contrats administratifs :
Le mandat express : une personne privée agit au nom et pour le compte d’une personne publique par
écrit.
A priori les personnes travaillant pour une personne publique sont des agents publics contractuels ou
des fonctionnaires.
Tout agent travaillant pour le compte d’un SPA est soit un fonctionnaire, soit un agent public
contractuel.
TC 1996 : BERKANI
En principe, les liens sont des liens de droit privé, c'est-à-dire que les agents contractuels d’une
personne publique qui gère un SPIC sont des salariés de droit privé.
CE 1957 : JALENQUES de LABEAU
EPA / EPIC : on regarde la mission qu’effectue l’agent pour savoir si sa mission se rattache à un SPA
ou un SPIC.
§3 : Le service public dans la définition du domaine public
Pour qu’un bien fasse partie du domine public, 2 conditions sont requises :
La condition organique est un critère constant, il n’y a pas en principe de bien appartenant à une
personne privée faisant partie de la domanialité publique.
Peu importe le type de personne publique, les EP peuvent aussi posséder un domaine public.
CE 1984 : MANSUY
Il existe un critère alternatif, le CGPPP indique que le domaine public est constitué de bien qui
peuvent être affecté à l’usage direct du public ou soit à un SP pourvu que dans ce cas là, le bien fasse
l’objet d’un aménagement indispensable à l’exécution des missions de ce SP.
CE 1935 : MARECAR
La 2ème possibilité, c’est que le CGPPP a restreint le critère car le bien doit être affecté au SP avec un
aménagement, avant on parlait d’aménagement spécial puis la JP est devenue moins restrictive sur le
caractère spécial.
CE 1959 : DAUPHIN
Font également partie du domaine public, les biens des personnes publiques qui sont les « accessoires
indissociables » des dépendances domaniales (ex : éclairages,…).
Le travail public est un travail effectué sur un immeuble dans un but d’IG par une personne publique
ou pour son compte et sous son contrôle par une personne privée (2 critères cumulatifs).
Un travail public peut être effectué par une personne privée si celle-ci agit comme mandataire pour le
compte et sous le contrôle d’une personne publique.
Le juge fait référence au SP pour définir un travail public, ainsi peut constituer un travail public, un
travail immobilier réalisé par une personne publique dans le cadre d’une mission de SP.
TC 1955 : EFFINIEFF
La JP pose le principe selon lequel la responsabilité de l’administration peut être mise en jeu pour les
dommages subis ou provoqués par un collaborateur bénévole.
Un collaborateur bénévole est une personne qui a apporté son concours au fonctionnement d’un SP à
la triple condition que ce concours est :
SPA géré par une personne privée : la responsabilité administrative peut être mise en cause.
SPIC géré par une personne privée : c’est la règle du bloc de compétence judiciaire qui s’applique.
Lorsqu’un SPA est géré par une personne privée, le JA avait considéré que lui seul était compétent,
c’était la responsabilité de la personnalité publique de rattachement qui était responsable.
Années 50 : il y a un changement car on considérait parfois que la personne publique de rattachement
n’était pas responsable, cela amène à des problèmes notamment sur les finances publiques, le service
public…
La JP a abandonné cette théorie désormais le critère organique l’emporte, c’est à dire que le dommage
causé par une personne privée gérant un SPA doit être réparé par la personne privée, cela relève donc
du JJ.
La JP admet 4 hypothèses :
1. La responsabilité de la personne privée doit être recherchée devant le JA en appliquant les règles du
DA, quand le dommage est causé dans l’exercice de prérogatives de puissance publique qui ont été
confiées à la personne privée pour l’exécution de la mission de SP.
2. Le JA est également compétent quand le dommage trouve on origine dans les règles imposées par la
personne publique à la personne privée pour la gestion du SP.
CE 19 décembre 1969 : établissement DELANNOY, ici le juge considère non seulement qu’il est
compétent et qu’en outre c’est la responsabilité de la personne publique qui est mise en cause, car c’est
elle qui a imposée le mode de gestion du SP, du fait que c’est ce dernier qui est à l’origine du
dommage.
L’extension des domaines du SP, notamment en matière économique, fait que les personnes publiques
prennent en charge de plus en plus d’activités, mais le juge préfère une classification qui s’intéresse au
régime juridique applicable au SP.
Aujourd’hui, la distinction certaine c’est celle faite entre les SPA / SPIC.
SP virtuels
SP sociaux
SP en matière culturelle
La catégorie classique c’est les SPA qui sont à l’origine la seule catégorie existante, c’est le SP
exorbitant de droit commun.
Les SPA se présument mais les SPIC font l’objet de critères d’identification.
Ils se caractérisent par leur gestion privée et ils relèvent ainsi du JJ.
1/ L’arrêt de principe
Cette distinction SPA /SPIC est présente car on considère que lorsque la personne publique n’agit pas
en tant que puissance publique elle prend alors en charge des activités d’IG mais qui restent de nature
privée (cela est exceptionnel), en effet nul particulier ne s’en est chargé, cela relève du droit privé afin
de respecter les règles de concurrence.
Le TC est moins clair sur la notion de SP encore moins sur les SPIC, ainsi cet arrêt de 1921 passe
inaperçu à l’époque.
La solution du TC ne fait que reprendre une JP traditionnelle qui admet que les personnes publiques
puissent gérer des services industriels et commerciaux, donc les litiges qui en résultent relèvent du JJ.
2/ L’interprétation
C’est la doctrine qui va faire de Bac d’ELOKA un arrêt de principe comme le démontre
MESCHERIAKOFF qui explique que c’est la doctrine qui a choisit de se référer à cet arrêt, mais
qu’on peut aussi trouver des JP antérieures à 1921 faisant référence à des SPIC.
CE 1911 : commune de Mesle-sur-Sarthe, ici L. BLUM distingué gestion publique / gestion privée.
Et il associe l’idée d’activité industrielle et commerciale avec l’idée de gestion privée et il admet que
des SP peuvent correspondent à des activités industrielles et commerciales.
C’est à partir de 1910 que s’élabore la théorie de la gestion privée de la puissance publique et plus
exactement de la gestion privée d’activité industrielle et commerciale qui est gérée par la puissance
publique. Cette de notion de SPIC apparaît progressivement car elle est contestée par des auteurs qui
considèrent qu’il est faux de penser que les SP puissent être gérés selon des méthodes de droit privé.
Les SPIC restent des SP et non des activités industrielles et commerciales, ce sont 2 notions
antinomiques.
Mais il est indéniable que les personnes publiques peuvent prendre en charge des activités industrielle
et commerciales, ainsi cette décision du Bac d’ELOKA cherche un compromis, en reconnaissant la
catégorie de SPIC, on reconnaît le fait qu’une activité industrielle et commerciale est soumise au droit
privé car on considère que le JJ est traditionnellement hostile au dirigisme économique et qu’il juge
avec ses vérités sur la gestion des SP.
Une critique de CHEVALLIER énonce que cette notion n’est pas suffisante.
S. BOUSSARD partage cet avis au regard du CE du 31 août 2006 : Ordre des avocats au barreau de
Paris, elle suggère l’abandon de la catégorie des SPIC au profit d’un SPE (service public économique).
MATTER propose de considérer que les SPA sont des activités naturelles des personnes publiques
alors que les SPIC sont des activités privées.
I l fait appel à la théorie du SP par nature, cependant cette explication est insuffisante c’est impossible
de savoir quelles sont les fonctions qui appartiennent par nature à la personne publique.
BONNARD considère que les SPIC sont des activités participant à l’IG. Mais qui ont pour objectif de
faire des bénéfices, cette proposition n’a pas été suivie car les SPIC cherchent avant tout à proposer
une activité accessible au plus grand nombre. En outre les SPIC ne doivent pas dégager de bénéfices,
ainsi le CGCT indique que les SPIC doivent équilibrer leur budget.
CHAVANON propose de considérer comme SPIC des activités faisant référence à des actes de
commerce, mais c’est insuffisant, certain SPIC ne formulent pas d’actes de commerce.
CHARLIER apporte un double critère pur reconnaître les SPIC, il faut qu’ils correspondent à une
activité de production, d’échange ou de vente (élément objectif). Il apporte un second élément celui
d’un régime juridique se rapprochant de la gestion privée.
Ce double critère est reprit par la JP, elle a élargie sur la méthode du faisceau d’indice.
2 hypothèses :
La qualification juridique du SP par la loi est exceptionnelle, et lorsqu’elle existe celle-ci est délicate.
Article L2224-11 CGCT dit que les SP d’assainissement sont gérés par des SPIC.
Sur la qualification des EP, ces derniers sont nombreux, si elle est énoncée par un texte réglementaire,
il n’y aura aucune incidence. Par contre si l’EP est qualifié d’EPIC par la loi, le juge semble considérer
que l’activité gérée par cet EPIC doit être soumise au JJ.
Récemment le TC du 5 mai 2008 : Croisière Lorraine Bergamote c/ Voie Navigable de France (VNF),
le juge considère ici que VNF est un EP qui a été qualifié d’EPIC par une loi de 1991. Et donc les
litiges relevant de cette activité relèvent de la compétence du JJ, à l’exception des activités qui
relèvent de l’exercice de PPP.
Le juge pense qu’en l’espèce, les PPP correspondent à la réglementation, à la police ou au contrôle des
voies navigables, par contre l’entretien et l’exploitation des voies ne sont pas des PPP.
Ici le TC fait application de la qualification législative sous réserve des PPP.
Le juge recherche un faisceau d’indice pour déterminer l’intention de l’autorité qui a crée le SP.
CE 1956 : Union syndicale industrielle et aéronautique
Le juge recherche si le service public en cause ressemble à des activités privées, il faut voir
l’analogie :
Objet du service
Les ressources, mode de fonctionnement : on vérifie si les prestations sont payées ou non par
les usagers, l’essentiel des ressources doit provenir d’une autre source que la personne
publique, donc des activités de même nature peuvent être liées à un SPA ou à un SPIC.
La qualification est exceptionnelle, il est plus fréquent que l’autorité publique qualifie un EP, mais elle
n’a pas d’incidence pour le juge.
Si le législateur qualifie un établissement en EPA, il semble que le juge en déduise que l’Etat ne
pouvait gérer qu’une mission de SPA.
TC 1984 : Société INTERFROST c/ FION
CHAPUIS considère que la qualification législative était suivie par le juge mais le CC dans une
décision de 1979 a considéré que la distinction SPA / SPIC relevait du domaine réglementaire et que
la qualification d’EPA n’est pas suffisante pour en déduire la qualification juridique.
Il y a une présomption simple au sujet des SPA, qui doivent être soumis au droit public.
CE 1968 : Dame MARRON
« Le caractère administratif de SP se présume »
La présomption de SPA reste à moins que soient présents les critères des SPIC, pour ces derniers le
seul mode d’exploitation ne suffit pas selon le juge.
2 hypothèses :
1. Soit le SPA est géré par une personne publique, dans cette hypothèse, l’organisation et le
fonctionnement du SPA relèvent du droit public, mais il se peut qu’il y est intervention du droit privé
notamment dans les liens entre un SPA et ses usagers, quand ces derniers sont unis au SPA par un
contrat sans clauses exorbitantes de droit commun.
TC 1999 : CPA Essonne
Lien de droit privé : c’est lorsqu’il s’agit d’un contrat classique sans clauses exorbitantes de droit
commun, en principe tous les usagers sont soumis au DA.
Lien SPA / tiers, il peut y avoir intervention du droit privé et il faut que le législateur intervienne pour
imposer la compétence des juridictions judiciaires.
Loi du 31 décembre 1957 sur les véhicules administratifs = droit privé.
2. Soit le SPA est géré par une personne privée, le critère organique fait que le droit privé a une place
importante, les agents sont des salariés du droit privé et les actes pris sont des actes de droit privé.
Ensuite la personne privée engage sa responsabilité devant les juridictions privées.
Le droit public reste présent pour ce qui a attrait à l’organisation et au fonctionnement du SPA, cela
passe par un contrôle de la personne publique.
Section 2 : Les catégories incertaines
La doctrine et parfois le juge ont proposés des distinctions fondées sur des missions exercées par les
personnes privées ou publiques.
Récemment est apparu la notion de service public culturel, en effet existe-il une catégorie particulière
de SP rattachée à la mission culturelle des personnes publiques ?
Cette notion est apparue en 1920 dans les écrits de L. DEGUIT « L’Etat ne doit pas être seulement un
Etat de police ou un Etat de droit mais aussi un Etat de culture ».
Cet interventionnisme culturel est étendu dans les années 60 et le juge a pu faire référence à une notion
certaine de service culturel.
J.M. PONTIER se demande si le service public culturel existe ou pas ?
La décision du 5 octobre 2007 : Société UGC confirme cette existence et qu’il existe des règles
communes sur la culture, enfin ce service permet l’intervention de personnes morales de droit public.
Pour le moment il n’y a pas de véritable existence, le SP culturel est soumis au droit commun.
Cette théorie date des années 40/50, une 1ère décision est prise CE 1932 : Société des autobus Antibois,
ensuite CE 5 mai 1944 : Compagnie maritime de l’Afrique orientale, il s’agissait d’un acte
administratif réglementant la manutention portuaire et qui en même temps révoquait toutes les
permissions de voiries, qui avaient été accordées.
CE est saisit de la légalité de cette décision et considère qu’elle est licite et légale en sa basant sur le
principe d’adaptation du SP.
CHENAU montre explicitement qu’ici l’activité en cause est considérée être une activité de SP en se
fondant sur l’élément de l’IG mais aussi sur le fait que cette activité s’exerce sur une dépendance
domaniale.
Le CE reconnaît en fait qu’il y a une mission de SP alors même qu’il n’y a pas eu d’acte de DSP, il n’a
y pas eu de qualification préalable de cette activité.
On considère pourtant qu’il y a une sorte de critère matériel et que s’ajoute à cela un élément
organique, qui correspond au titre d’occupation domaniale, et que c’est cette dernière qui permet l’IG.
Cela permet d’imposer à une personne privée un certain nombre d’obligation qui correspondent au
droit du SP, ainsi on n’a pas ici délégué au préalable cette mission à la personne privée.
Ici le juge considère que cette société privée exerce une mission de SP car est présent la notion d’IG et
aussi le lieu à savoir les dépendances du domaine public.
Ensuite, il y a eu très de peu de JP il faut attendre l’arrêt du CE 2 juin 1973 : Fédération française des
syndicats de pilotes maritime, le CE considère que c’est un SP virtuel car est présent la notion d’IG et
de dépendance domaniale.
Certains auteurs pensent que cette théorie du SP virtuel est désuète, d’autres pensent qu’elle persiste
c’est le cas de LACHAUME « Grands services publics », il se fonde sur plusieurs arrêts des années
90, notamment CE 26 novembre 1993 : Ville de Grenoble, il s‘agissait d’obligation imposées aux
taxis par la ville.
Certaines décisions judiciaires reprennent cette théorie, selon DEGOFFE un SP virtuel existe mais une
majorité de la doctrine pense que tous ces arrêts étaient limités au domaine public, et qu’on pouvait
considérer que l’acte permettant à la personne privée d’occuper le domaine public pouvait s’assimiler
à une habilitation à gérer un SP.
Le problème c’est qu’aujourd’hui les DSP sont soumises à des obligations de publicité et de mise en
concurrence, si il y a présence d’une DSP et d’une occupation domaniale alors cet acte doit respecté la
mise en concurrence et la publicité. Attention s’il n’y a seulement que l’acte alors c’est illégal.
Depuis 2007, il y a de nouveau un intérêt pour cette théorie du SP virtuel, CE 5 avril 2007 : Commune
d’Aix en Provence, il s’agissait ici d’une association considérée comme gérant une activité de SP alors
même qu’il n’y avait pas d’acte déléguant. Cette théorie sera reprise par le commissaire au
gouvernement CAVAS.
Cette théorie du SP virtuel apparaît aussi pour les professions réglementées, avant on été à mi-chemin
entre la police administrative et le SP mais il semble que le juge a considéré, qu’on est ici dans le
domaine du SP économique et que c’est à ce titre, qu’on peut imposer une réglementation.
Le Rapport ATTALI, préconise de rendre plus cohérent la réglementation car elles représentent un
frein.
La remise en cause de la sphère publique / sphère privée en effet lorsqu’une personne privée
gère de sa propre initiative une activité et qu’elle se voit ensuite imposer des obligations par la
personne publique au nom du SP cela pose le problème de l’atteinte à la liberté.
Lorsque les personnes publiques imposent des obligations à certaines activités économiques, il
va y avoir une restriction d’accès, qui va se traduire par une « patrimonialisation » des
autorisations administratives, par exemple pour les taxis… Mais tout cela rentre dans l’optique
de la valorisation économique du domaine public.
2 décisions importantes :
Le juge dans ces 2 arrêts considère qu’il existe des SP particuliers dont la finalité est un but d’intérêt
social, et dont les conditions d’exercice et d’organisation doivent être semblables à celles qui existent
dans les organismes privés, cela signifie que les SP sociaux sont soumis au JJ.
La JP permet de soumettre au droit privé les services liés à la sécurité sociale, il s’agit en fait à
l’époque de considérer que les plus démunis doivent pouvoir accéder à un certain nombre de services
considérés comme indispensables pour qu’ils puissent vivent correctement.
Cette notion de SP sociaux se rattache à ce que DEGUIT appelé « la fonction de l’Etat ».
Cependant cette théorie est discutée car plusieurs auteurs craignent que petit à petit la notion de SP
sociaux l’emporte et que la notion de SP classique disparaisse.
Car en effet la définition de LAUBADERE sur les SP sociaux est proche de la définition du SP
classique.
TC 1983 : GAMBENI cette JP introduit un revirement de JP, car on considère que le SP social dès lors
qu’il est crée et géré par une personne publique est présumé ne pas fonctionner dans les mêmes
conditions qu’une activité privée similaire, dès lors la mission de SP social disparaît car elle était
rattachée au JJ.
De nombreux auteurs indiquent que le droit communautaire pourrait être à l’origine d’une résurgence
du SP social, en effet la CJE reconnaît, que la protection sociale est une obligation pour les Etats
membres et, qu’elle doit obéir au principe de solidarité.
La CJCE et la JP reconnaissent une autonomie du SP social ainsi ce service doit échapper à
l’application des règles de concurrence, il n’en reste pas moins qu’une question se pose au sujet des
critères de la définition car pour le moment il n’existe pas de caractérisation stricte de cette activité.
L’IG reste l’élément clef du SP mais toute trace du critère organique n’a pas disparue, en principe
l’existence d’un SP est justifiée par un acte de volonté d’une personne ayant un pouvoir juridique.
Seules ces personnes peuvent créer et supprimer un SP, ce principe n’est pas remis en cause par la
théorie du SP virtuel, puisque dans cette hypothèse l’activité d’IG ne devient SP, qu’à partir du
moment où l’autorité administrative intervient pour la soumettre à une obligation de réglementation
des SP.
Le pouvoir de créer et de supprimer les SP n’appartient qu’aux seules personnes publiques, c’est donc
une compétence exclusive mais qui est très encadrée.
A/ Le principe
Ce principe de la compétence exclusive des personnes publiques s’explique par la notion d’IG en effet
les personnes publiques ont pour fonction, mission d’assurer la satisfaction des besoins collectifs de la
population, cela justifie leur existence et légitime leurs pouvoirs.
Elles sont les seules en tant que détentrice de la souveraineté de décider de ce qui est ou on d’IG.
Les personnes privées peuvent participer aux activités d’IG mais seule la personne publique peut
décider d’élever cette activité au rang de SP. C’est la survivance du critère organique du SP.
Le pouvoir de créer et de supprimer les SP appartient quasiment à toutes les personnes publiques,
ETAT, CT et aux EP.
L’Etat est la personne publique souveraine et peut définir ce qu’est l’intérêt public et les moyens de le
satisfaire.
Les CT peuvent décider de prendre en charge des S, ce pouvoir leur est confié depuis la 3 ème
république avec la loi du 10 août 1971 (département) et loi du 5 avril 1984 pour la commune, ces lois
leurs attribuent leur personnalité juridique et explicitement leurs confèrent le pouvoir de créer des SP,
ces lois attribuent la charge de régler par leur délibérations les affaires qui relèvent de leurs
compétences. Les communes et les départements ont donc la compétence de créer des SP locaux.
Cette possibilité est confirmée par la constitution de 1958 qui reconnait l’existence d’un principe de
libre administration.
Principe de libre administration : qui implique une sphère de compétence propre, il faut attendre la
décentralisation de 1982 et 1983 pour que cette libre administration se concrétise puisque le législateur
a attribué des blocs de compétence aux communes, aux départements et aux régions.
Ce principe de libre administration implique que les CT vont donc agir pour prendre en charge
indirectement ou directement des SP.
Ce principe de libre administration est complétée par une liberté contractuelle cependant les
compétences des CT sont encadrées puisque elles restent des organes administratifs, « elles n’ont pas
la compétence de leurs compétences ».
Les EP peuvent aussi créer des SP, portant il semblerait que le principe de spécialité qui s’impose aux
EP soit un obstacle à la création d’un SP, en effet les EP sont des personnes morales de droit public
spéciales. Cependant ce principe de spécialité est interpréter de façon extensible par le juge
notamment depuis un avis du CE du 7 juillet 1994 il fait référence au principe des activités annexes ou
accessoires, l’EP peut prendre en charge des activités liées à son activité principale. Ce lien est
interprété de façon très souple, c'est-à-dire que le juge considère qu’une activité complémentaire à
l’activité principale puisse être prise en charge. Le CE indique en 1994 qu’un EP surtout si il a un
caractère industriel et commercial peut se livrer à d’autres activités économiques, à la double
condition que ces activités annexes soient techniquement et commercialement le complément normal
de sa mission principale, et que ces activités soient à la fois d’IG et directement utile à l’EP.
Ces conditions permettent de considérer comme légal des activités qui permettent à l’EP de se livrer a
des activités économiques lui permettant d’équilibrer son budget.
A partir de 1994 les EPIC vont diversifier leur activité et prendre en charge activité sous la forme de
filialisation des EP.
En outre en ce qui concerne les EPCI (EPA), ils peuvent eux aussi créer des SP dès lors qu’ils
prennent en charge des compétences pour les CT qui les composent. Ces EPCI peuvent subdéléguer à
une société privée, à un SIVU, à un SIVOM ou à une SEM.
Les collaborateurs bénévoles des SP car on pourrait considérer qu’une personne privée puisse
gérer un SP. En réalité le SP précède ‘intervention du bénévole, le particulier comble une
défaillance d’un SP.
Les fonctionnaires de fait, dans des circonstances exceptionnelles interviennent à la place des
personnes publiques normalement compétentes leurs actes sont considérés comme réguliers et
engageant leur responsabilité mais ils ne font que combler une carence d’un SP existant.
La théorie du SP virtuel, il s’agit d’une activité d’IG prise en charge par une personne privée
de sa propre initiative mais c’est la personne publique qui va intervenir cette fois pour élever
cette activité au rang de SP ainsi l’activité doit être perçue comme un SP.
Seules les personnes publiques peuvent intervenir c’est donc une compétence exclusive mais qui est
encadrée.
Sous les 3ème et 4ème républiques le droit de créer et de supprimée un SP pouvait être considérer comme
étant absolu dans la mesure où aucune limité juridique ne venait entraver la volonté du législateur.
Sous la constitution de 1958 impose à la loi des limites ce qui encadre le pouvoir de création des SP.
Malgré tout l’Etat conserve le pouvoir de création des SP.
1/ Limites
L’Etat doit respecter des normes internationales, des conventions imposent la création de SP (SP de la
navigation aérienne, SP pour traiter des demandes des réfugiés politiques).
Au niveau du droit communautaire il n’a pas réellement de SP imposés mais depuis 1993 un certain
nombre d’activités doivent être prises en charge par les Etats membres ce sont des SP liés à la
souveraineté des Etats.
Le législateur doit respecter des SP imposées par la constitution, la catégorie des SP constitutionnels
est apparue en 1994 avec la thèse de P. ESPUIGLAS. Il s’appuie sur la décision du CC du 25 et 28
juin sur les privatisations, dans cette décision le CC reconnait ‘existence de SP nationaux dont la
nécessité découle de principe de règles ou valeurs constitutionnelles.
A partir de cette décision J. AUBY a publié un commentaire considérant qu’il existait des SP imposés
par la constitution toute la difficulté est de tracer le périmètre de cette notion. Il propose de distinguer
2 catégories de SP constitutionnels de 1er rang et de 2nd rang, les 1ers concernent directement la
souveraineté de L’Etat (services publics régaliens), et les seconds sont des SP liés au préambule de la
constitution de 1946 (santé, culture…), et ils découleraient des principes nécessaires à notre temps et
éventuellement des principes fondamentaux reconnus par les lois de la république. Ne sont pas des SP
constitutionnels la télévision, l’hertzien, la distribution de prêts bonifiés…
Quand à la suppression du SP c’est le principe du parallélisme des formes qui s’impose, cela signifie
que l’Etat dispose d’une compétence importante d’autant plus que le JA considère que les usagers
d’un SPA et plus largement de tous les SP n’ont aucun droit au maintien de ce service car
l’organisation du service relève du pouvoir réglementaire et on sait que nul n’a un droit acquis au
maintien d’un SP. Mais le principe de mutabilité des SP fait que des changements de circonstances de
droit et de faits peuvent justifier la suppression d’un SP.
Les CT disposent d’un pouvoir de créer des SP mais il est limité pour 3 raisons :
Le juge dégage petit à petit ses exceptions il s’agit du monopole de fait, c'est-à-dire que certains SP
sont pris en charge par les CT car ils nécessitent une occupation du domaine public local tel qu’il n’y a
plus de place pour la concurrence. Le juge admet que les CT interviennent pour les activités de SP se
rattachant à l’exercice du pouvoir de police administrative. Le juge applique la théorie des
circonstances exceptionnelles locales, qui apparaît en 1901 CE 22 mars 1901 : CASANOVA. Cette
théorie va être beaucoup utilisée à partir de 1918 en effet le juge considère dans de nombreuses
décisions que les circonstances locales justifient la création de SP locaux. CE 28 mars 1924 : GENET.
A partir de 1930, la libéralisation de la JP est plus importante, le CE se fonde notamment sur les
décrets- lois Poincaré du 28 décembre 1926 qui indiquent que les communes et leurs syndicats
peuvent être autorisés à exploités directement un service d’intérêt public à caractère industriel ou
commercial.
Dans un 1er temps le juge craignait que ce texte ne permette une intervention trop large des CT dans le
domaine industriel et commercial, il vise dans ses décisions les circonstances particulières de temps et
de lieux de façon à limiter la création des SPIC. CE 30 mai 1930 : Chambre syndicale du commerce en
détail de NEVERS, le juge admet la création d’un SPIC mais en cas uniquement de carence
quantitative de l’initiative privée.
Puis dès 1933 le juge se montre plus souple CE 24 novembre 1933 : ZENARD, le juge admet la
création d’un SPIC en se fondant sur une carence qualitative de l’initiative privée. Le juge admet de
plus en plus largement la carence qualitative t admet l’interventionnisme des CT. CE 20 novembre
1964 : Ville de Nanterre et CE 17 avril 1964 : Merville Franceville.
Le juge dans les années 70 va donc interpréter la notion de liberté de commerce et d’industriel comme
interdisant aux CT de créer des SP car cette création pourrait porter concurrence à l’initiative privée.
La liberté de commerce et d’industrie et donc une sorte de liberté permettant une concurrence qui ne
soit pas faussée par l’intervention d’une personne publique.
A partir de 2000 le juge va se lancer dans une appréciation in concreto du principe de liberté de
commerce et d’industrie et av faire référence à la libre concurrence, il va vérifier très concrètement
que la personne publique ne fausse pas le jeu de la concurrence.
Sous l’influence du droit communautaire le juge admet que les personnes publiques peuvent intervenir
dans le domaine industriel et commercial mais sous réserve de ne pas fausser le jeu de la concurrence.
Il vérifie à l’aide de notions économiques que les prix pratiqués par les personnes publiques
correspondent réellement à la prestation proposée. Le principe de liberté de commerce et d’industrie
existe encore mais sa portée a changée il s’analyse plus comme un principe de libre concurrence, c’est
désormais l’exercice de la concurrence qui est sanctionnée (intervention de la personne publique avec
les mêmes conditions).
L’intervention des CT échappe au jeu de la concurrence dans 3 secteurs, tout d’abord un 1 er domaine
pour les activités relevant par nature de leur compétence (police administrative, hygiène et salubrité
qui vont faire l’objet d’une interprétation extensible aux domaines sportifs, de l’assistance, et à la
culture).
2ème domaine qui échappe aux règles de la concurrence se sont les activités qui nécessitent
l’intervention d’une personne publique et qui imposent l’utilisation du domaine public local, le juge
fait référence au droit de la concurrence mais de façon moins exigeante car il est nécessaire d’utiliser
les dépendances domaniales.
3ème exception, ce sont les activités accessoires des domaines publics, le juge accepte depuis les années
50 la légalité de la création d’un SP dès lors que ce SP est l’accessoire d’un SP préexistant CE 18
décembre 1959 : DELANSORME. La théorie de l’accessoire permet d’adapter le principe de
concurrence mais non pas de le supprimer, car le juge vérifie que l’activité accessoire correspond à
l’intérêt des usagers et quelle contribue à l’équilibre financier du SP.
3. L’obligation de création de SP obligatoires, les CT s’administrent librement mais elles sont dans
une situation de compétence liée par rapport à certains SP qui sont imposés par le législateur. Ces SP
sont imposés dans le CGCT, pour les communes on peut citer le service de collecte et d’évacuation
des ordures ménagères, l’assainissement, l’eau potable, le service extérieur des pompes funèbres, les
archives communales… Pour le département, il s’agit de toutes les activités sanitaires et sociales, les
SDIS, et le transport scolaire.
Ces SP obligatoires doivent être obligatoirement inscrits au budget, si cela n’est pas respecté le préfet
et la CRC pourront intervenir (contrôle de l’Etat).
En dehors de ces SP obligatoires les communes peuvent créer leurs SP encore faut-il qu’ils
correspondent à un intérêt public local et que les finances publiques le permettent.
Les EP sont soumis au principe de spécialité celui-ci aujourd’hui fait l’objet d’une interprétation
assouplie mais il ne permet pas une diversification trop importante des activités des EP. Car ce dernier
ne dispose pas de compétence générale, ni d’une clase générale de compétence.
§1 : L’Etat
A/ Avant 1958
Seul le législateur pouvait créer et supprimer les SP, soit directement ou soit par une loi d’habilitation
cela s’expliquer par 3 facteurs.
Le législateur étant chargé d’exprimer la volonté générale et défini comme seul compétent
pouvant définir l’IG
La création de SP était perçue comme une limitation des libertés individuelles or les articles 4
et 6 de la DDHC de 1789 impose l’intervention du Parlement. On considérait que la création
d’un SP était synonyme de monopole qui restreint la concurrence. En ce qui concerne les
SPIC on considérait qu’ils portaient atteinte à la concurrence. En ce qui concerne les SPA, la
création d’un SP impose des règles, des obligations pour les usagers et les tiers (limitation de
la liberté).
La création d’un SP est génératrice de dépenses nouvelles, il faut donc que le Parlement
intervienne car il vote le budget et il est compétent pour les finances publiques.
B/ La situation de 1958
La création des SP n’est pas indiquée comme une compétence du domaine législatif, cette création est
don de nature réglementaire.
CHAPUIS considère que les arguments avancés avant 1958 pour justifier la compétence de la loi sont
toujours valables.
Cependant le droit positif semble reconnaître une compétence réglementaire, mais le législateur reste
compétent à partir du moment où :
La création d’un SP soit porte atteinte à l’un des droits protégés par le législateur notamment
ce qui concerne la liberté du commerce et de l’industrie et la liberté d’entreprendre,
Soit lorsque la création d’un SP est liée à l’apparition d’une nouvelle catégorie d’EP,
Soit quand la création d’un SP intéresse les principes fondamentaux intéresse l’organisation de
la défense nationale, de l’enseignement, de la sécurité sociale, du droit de propriété et de la
libre administration des CT.
Cette position est confirmée à la fois par le CC et le CE, CC du 25 et 26 juin 1986 indique que la
nécessité de certains SP nationaux découle de règles constitutionnelles, pour les autres SP la création
relève selon les cas soit du législateur, soit du pouvoir réglementaire.
Le CE confirme la position du CCE dans une décision du 17 décembre 1997 : Ordre des avocats à la
cour de Paris : la création d’un SP relève du domaine réglementaire à moins que la création du SP
porte atteinte aux libertés publiques ou à des dispositions législatives.
Lorsque le législateur est compétent, il crée le SP mais il doit également déterminer ses règles
constitutive c'est-à-dire définir les principes fondamentaux de son organisation et de son
fonctionnement, les juges raisonnent par analogie avec la JP relative aux EP (CC du 31 mai 1999 :
organisation des transports parisiens).
En ce qui concerne la suppression des SP, les opinions sont partagées certains auteurs tel que
LAUBADERE… considèrent que la suppression d’un SP ne risque pas de porter atteinte à une liberté
publique et que dola suppression relève toujours du pouvoir réglementaire.
La plupart des auteurs, considèrent que le principe des parallélismes des formes et des procédures
l’importe, si le SP est crée par une loi, seule une loi peut le supprimer, et s’il est rée par un acte
réglementaire alors seul un acte de même forme peut le supprimer.
CE du 27 janvier 1961 : VANNIER, dans cet arrêt le CE vérifie que la suppression du SP est ien
intervenue par un arrêté interministériel donc un acte administratif de même forme que l’acte créant ce
SP.
Pour les CT, seul ‘organe délibérant est compétent pour créer et supprimer un SP.
Cette compétence exclusive est confirmée de façon constante par le CE, CE 6 janvier 1995 : Ville de
Paris, ici le juge précise que la compétence de l’organe délibérant s’étend à la détermination des
principales règles d’organisation et de fonctionnement : son mode de gestion, l’objet du service,
modalité pratique, financement, emplois, équipements…
L’organe exécutif n’est lui compétent que pour l’organisation interne.
La délibération qui crée le SP est considérée par le juge comme un acte administratif réglementaire, il
peut donner lieu à un REP, ou à un recours de plein contentieux c'est-à-dire demander un
dédommagement. CE 18 mars 1977 : Chambre de commerce et d’industrie.
Cet acte rentre en vigueur dès sa transmission au préfet.
La création d’un SP par un EP a été accepté par le CE, le juge accepte qu’un EP gère en plus de ses
activités expressément confiées, gère en plus des activités annexes qui s’inscrivent dans le
prolongement de ses activités principales.
CE 10 mai 1996 : SARL la ROUSTANE.
Quand l’EP est compétent c’est son organe délibérant (conseil d’administration) qui peut créer et
supprimer le SP.
Par contre à la différence des CT la création d’un SP nécessite une approbation de l’autorité de tutelle
de la collectivité qui la crée, sauf exception prévues dans les actes constitutifs créant un EP.
Tous les SP, qu’il soit SPA ou SPIC géré en régie ou délégués sont soumis à un ensemble de règles
qui s’imposent pour son fonctionnement.
Ces principes proviennent de ROLLAND et ils sont regroupés sous le nom de loi du SP (principes
classiques).
Aces principes s’ajoutent des règles dont le contenu et la portée sont plus incertains.
Tous les auteurs présentent 3 catégories de principes : continuité, adaptation et égalité, comme étant
identifiés par L. ROLLAND dans les années 50.
Ces principes concernent le fonctionnement des SP mais ils ont été systématisés en réalité par
ROLLAND pour préserver l’unité du SP.
Année 30 : les SPIC remettent en cause la notion même de SP car le caractère industriel et commercial
relève du JJ. Cette remise en cause a notamment était discutée dans une décision du TA du 11 juillet
1933 : Dame MILLINETTE.
Le JJ est compétent car le SPIC était assuré dans des conditions assimilables à celles d’un service
public industriel.
A partir de cette décision les auteurs vont s’efforcer de restaurer la notion de SP classique et
notamment de préserver une unité de la notion de SP, en mettant en évidence des règles qui doivent
s’appliquer indifféremment à tous les SP. C’est ROLLAND qui réaffirme l’unité de cette notion, à
travers ces principes on retrouve le SP avec une gestion relevant du droit administratif et qui ne fait
pas de distinction SPA et SPIC.
Ce principe est un principe essentiel qui est consacré par le JA administratif dès le début du 20 siècle
c’est une décision du 7 août 1909 : WINKEL, dans cette décision le CE dégage un principe de
continuité qui est considéré par certains auteurs comme le 1 er PGD, même si l’expression PGD a été
dégagée plus tard.
Le CC consacre le principe de continuité est en fait un principe constitutionnel.
Ce principe a été réaffirmé a de nombreuses reprises tant par le CE que par le CC.
Cependant il n’y a pas de fondement direct à ce principe ni dans une disposition constitutionnelle ni
dans le préambule de la constitution.
On trouve 2 fondements :
La continuité de l’Etat : la continuité des SP est une conséquence de la continuité de l’Etat en
droit interne.
La nécessité de satisfaire de façon continue les besoins collectifs cela s’explique par la notion
même d’IG.
Ce principe de continuité ne signifia pas pour autant permanence, ni immobilisme, c’est au contraire
un principe de nature dynamique.
A/ Son contenu
Le juge va exiger un fonctionnement régulier ou pratiquement permana&net de certain SP, tel que les
SP liés à la sécurité, santé et fournitures d’énergie… Mais pour d’autres l’exigence est beaucoup
moins forte et un fonctionnement ponctuel est accepté.
Sur le droit de grève, dès 1909, le principe a été analysé par rapporta u droit de grève, dans un 1 er
temps le principe de continuité a été interprété comme interdisant le droit de grève aux fonctionnaires.
Ce n’est qu’après le préambule de 194- que le droit de grève devient un droit constitutionnel et qu’il
doit être concilié avec le principe de continuité.
On continuait d’interdire le droit de grève à certains fonctionnaires en particulier ce qui assurent la
continuité de l’Etat.
Pour les autres fonctionnaires, la question se pose de l’organisation d’un service minimum. Le
préambule de 1946 avait bien prévu que le droit de grève n’est pas un droit absolu mais qu’il n’existe
que dans le cadre des lois qui le réglemente. Il est donc possible d’imposer un délai de préavis et
possible d’interdire certaines grèves, mais pour le SP l’exigence de la continuité va plus loin, puisque
le juge a reconnu qu’il est possible de réquisitionner des agents et d’embaucher du personnel précaire
sans que cela remette en cause le droit de grève.
Reste que l’organisation du service minimum est prévue dans de nombreux SP notamment en matière
de communication. Depuis le début des années 2000 l’Etat s’interroge sur la possibilité d’instituer un
service minimum pour d’autres SP. Il s’agit notamment du SP en matière de transport, une loi du 21
août 2007 : le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers
des voyageurs.
Cette loi prévoit l’obligation d’un préavis de 48 heures avant le début de la grève, et prévoit
l’instauration un plan de prévisibilité afin de mettre en place un service minimum. Le CC a été saisit et
a considéré que la loi était conforme à la constitution et qu’il y avait bien une conciliation du SP et le
droit de grève.
Mais des auteurs comme COUBY, pensent que cette loi remet en cause le droit de grève car elle
enlever au droit de grève « sa force collective et sa qualité solidaire », puisque chaque agent doit
obligatoirement s’il se joint ou non au mouvement de grève.
Malgré tout ce principe de préavis a été considéré comme légal par le CE, dans une ordonnance du 11
février 2008.
Le service minimum est la conséquence du principe de continuité et mis en place pour satisfaire les
besoins des usagers. On pourrait considérer que les usagers revendiquent de plus en plus un droit au
fonctionnement normal du SP et en réalité il revendique un droit au fonctionnement continu du SP.
Les usagers considèrent que si le fonctionnement continu n’est pas assuré, ils peuvent mettre en cause
la responsabilité des collectivités publiques. Il y aurait donc ici une évolution du principe de continuité
Qui évoluerait vers un principe de permanence. Cependant la loi et le JP sur le service des transports
n’est pas révélatrice de l’ensemble des décisions rendues en matière de continuité.
Les décisions rendues à propos des blocages des universités ont été contradictoires, le TA ne s’est pas
prononcé mais certains TA ont considéré qu’il y avait un véritable droit au fonctionnement continu de
l’enseignement supérieur, d’autres au contraire ont rejeté les recours en s’appuyant sur le droit de
grève.
le principe de continuité impose à l’administration d’édicter les actes nécessaires à la continuité du SP.
L’administration est tenue de prendre les règlements d’application des loi, si le retard est excessif la
responsabilité de l’administration peut être engagée.
CE 6 janvier 1995 : SOULAT
La continuité explique le privilège du préalable c’est la présomption de régularité juridique des actes
administratifs.
Le principe de continuité est un principe essentiel des SP puisque c’est véritablement ce principe qui
permet aux SP d’exister, qu’il est en quelque sorte à la source du principe d’adaptation du SP.
Le principe d’adaptation permet à l’administration de mettre fin au fonctionnement d’un SP dès lors
que l’administration estime qu’il ne répond plus à l’IG. Les usagers ne peuvent pas invoquer un droit
au maintien d’un SP sauf si celui-ci est juridiquement obligatoire. Se pose alors la question des SP
constitutionnels. Cette JP a permit de supprimer un grand nombre de SP notamment dans les zones
rurales, aujourd’hui des lois sont intervenues pour mettre en place des procédures de maintien des SP.
Mais ces lois n’ont pas remis en cause le droit de supprimer les SP.
L’administration peut à tout moment modifier le régime juridique d’un SP, la seule obligation c’est le
respecte du principe du parallélisme des formes et des procédures. Le juge se refuse à exercer un
contrôle sur ces modifications, notamment il refuse de contrôler les choix de gestion (région ou
délégation), que ce soit un SPA ou un SPIC. Pour les SPA il n’y a pas de difficulté puisque l’usager
est dans une situation légale et règlementaire (pas de droit acquis).
Pour les SPIC c’est plus délicat, car ils se trouvent dans une situation contractuelle. Cependant le juge
a considéré que la modification était possible en se fondant sur le fait que les clauses s’imposant aux
usagers sont réglementaires. Ce sont des clauses non négociables qui sont imposées à l’usager.
Le juge pense que les usagers peuvent exiger un fonctionnement normal du SP. Ce fonctionnement
normal est un standard juridique, le juge va apprécier ce droit au fonctionnement normal au regard du
SP en cause. Il permet aux usagers d’engager un REP contre soit le refus de prendre des mesures
d’adaptation du SP, soit contre l’acte administratif imposant des mesures d’adaptation faisant
obstacles au fonctionnement normal, soit contre la décision administrative prise par l’autorité de
contrôle et enfin contre les clauses réglementaires du contrat. (CE 1996 : CAYSENNE).
Le juge n’exerce qu’un contrôle de l’erreur manifeste d’appréciation, CE 30 mars 1979 : Université
Paris 10.
Le contrôle normal est extrêmement rare il ne pourrait exister que dans une situation de compétence
liée.
Le SP peut être géré directement en régie par l’administration ou peut être délégué.
Lorsque l’Administration gère directement un SP elle peut imposer des modifications à l’égard des
agents du SP, s’il s’agit de fonctionnaires, ces modifications s’inscrivent dans le cadre du statut de la
fonction publique. En ce qui concerne les agents contractuels, la modification peut être imposée
également car cela fait référence à un certain nombre de textes.
Les prérogatives de l’administration concernent les biens de l’administration, en effet le domaine
public est protégé par 3 principes, imprescriptibilité, incessibilité, ou inaliénabilité. Ces principes sont
destinés à protéger le domaine public, aujourd’hui le CGPPP a introduit dans la parie administrative
l’objectif de valorisation du domaine public, celle-ci peut amener l’administration a adapter la gestion
de ses biens pour en faire une source de richesse. Elle peut donc modifier tout ce qui concerne les
autorisations domaniales pour en retirer des revenus plus importants.
L’administration peut déléguer le SP à un délégataire et elle peut modifier au nom de l’IG le SP. Le
délégataire devra modifier le SP et l’adapter mais il recevra une indemnité.
L’administration conserve toujours un droit de regard et de contrôle sur le SP, même lorsque celui-ci
est délégué. Elle pourra donc intervenir t devra le faire pour assurer l’adaptation du SP.
Ce principe d’égalité bénéficie d’une grande valeur juridique car il est issu du bloc de
constitutionnalité. C’est à la fois un principe constitutionnel et un PGD. Ce principe d’égalité concerne
à la fois les conditions d’accès au SP et les conditions de fonctionnement du SP, cependant dans les 2
cas il ne s’agit pas d’une égalité absolue il s’agit d’un principe relatif, tous les usagers ne bénéficient
pas à tous les usagers mais il existe qu’au sein de catégories d’usagers. Il n’y a pas de droit à exiger un
traitement différencié malgré cela le CC et le CE reconnaissent que le SP peut être un moyen de lutter
contre des différences matérielles. Le principe d’égalité permettrait donc un traitement différencié et
individualisé des usagers et donc le principe d’égalité n’existerait plus que dans le SP mais il existerait
par le SP.
Traditionnellement le principe d’égalité est conçu comme interdisant toute discrimination imposant un
traitement identique des usagers. Il s’agit donc d’une égalité dans le SP, mais le juge considère que ce
principe d’égalité ne joue qu’entre usagers appartenant à une même catégorie, ce principe d’égalité il
joue pour l’accès et pour le fonctionnement du SP.
Les SP pour lesquels aucune discrimination juridique existe : ici tous les citoyens peuvent y
accéder, il s’agit des SP liés à la souveraineté de l’Etat, à l’énergie, et ceux prévus dans la
constitution. Il s’agit en fait ici d’un principe d’accessibilité tel qu’il existe en droit
communautaire.
Les SP pour lesquels il n’y a pas de conditions discriminatoires d’accès mais qui peuvent se
voir imposer des limitations d’accès, qui sont la conséquence de situations de fait. Il s’agit des
SP qui supposent l’utilisation d’un équipement public et dont la capacité d’accueil est souvent
limitée. Le juge va ici vérifier qu’il y a une adéquation entre les conditions d’accès posés par
la personne publique et les moyens dont elle dispose. Ce contrôle n’incite pas la personne
publique d’améliorer les capacités d’accueil car le juge contrôle seulement le fait da savoir
qu’il n’y a pas de disproportion mais le juge ne regarde pas le côté performant.
Les SP dont l’accès est limité juridiquement c'est-à-dire que l’accès à ces SP est subordonné à
des conditions relativement contraignantes (ex : l’accès à l’université il faut avoir le BAC).
De façon générale, l’accès au SP pose un problème politique qui a été développé par CHEVALLIER,
le SP est souvent utilisé par les catégories sociales les moins défavorisées alors même qu’il est conçu
au départ pour les plus défavorisés. Se pose donc la question de l’accessibilité au sens large au SP ?
CE considère que l’égalité dans le fonctionnement dans le SP n’exclut pas un traitement différencié
des usagers, CE 10 mai 1974 : DENOYERS et CHORQUES, considère que les personnes publiques
peuvent imposer un traitement différencié des usagers dès lors que l’une des 3 conditions suivantes est
satisfaite :
La loi
Différences appréciables entre les usagers en rapport avec l’objet du SP
Nécessité d’IG qui impose un traitement différent
Ces 3 conditions peuvent faire l’objet de 2 interprétations différentes, soit on considère que ces 3
conditions sont 3 raisons non cumulatives de traiter différemment les usagers d’un même SP. Soit on
considère que le traitement différencié ne peut s’appuyer que sur l’existence de catégories différentes
d’usagers et ce sont les catégories différentes, qui peuvent être fondées sur l’une des 3 raisons que
nous venons de voir.
Ces 2 interprétations sont différentes au regard de l’IG soit l’IG permet à lui tout seul de justifier un
traitement discriminatoire entre les usagers, qui peuvent intervenir à une même catégorie, ou l’IG ne
peut servir qu’à justifier la création de catégories. Dans un 1 er temps le juge a privilégié la 2nd
interprétation c'est-à-dire que l’IG pouvait permettre de distinguer plusieurs catégories d’usagers.
CE dans un 1er temps refusait la modulation des tarifs en fonction des revenus des usagers car il
considérait qu’i n’y avait pas ici d’IG pouvant justifier la création de catégories. Puis il a admit la
modulation des tarifs en fonction du revenu des usagers, d’abord pour les SP dits sociaux notamment
pour les crèches CE 1989 : CAS de la Rochelle. Puis il admet de plus en plus la modulation des tarifs
notamment avec 2 décisions de 1997 : Nanterre et Gennevilliers, le juge utilise l’IG pour admettre une
modulation de tarif au sein d’une école de musique.
L’évolution de la JP semble corresponde à l’évolution des interprétations et des conditions posées par
le juge. L’IG semble permettre une modulation des tarifs. Cette évolution semble ouvrir la loi à une
modification encore plus grande du principe d’égalité et permettrait d’aboutir à une égalité par le SP.
Le juge utilise l’IG pour justifier plus facilement des différences de traitement entre les usagers.
Ces différences de traitement sont possibles, si elles ne sont pas objectives, préexistantes en rapport
avec l’objet du service.
L’IG permet un traitement différencié des usagers pour utiliser un SP, il y a donc une politique sociale
qui est mise en œuvre, il s’agit de la possibilité de réduire les inégalités de manière volontariste en
orientant l’accès et l’utilisation du SP vers certain usagers.
A travers l’IG c’est le principe d’égalité lui-même qui est revisité, le principe d’égalité est interprété
comme interdisant toute discrimination, car les référents permettant les différences étaient
impersonnels et généraux. Aujourd’hui l’IG permet une individualisation entre les usagers et ce sont
les différences qui deviennent le critère principal permettant une différence de traitement. Cette
différenciation se fait entre groupes sociaux et privilégier les plus défavorisés = discriminations
positives. Il s’agit en fait de remédier à des inégalités matérielles pour permettre une véritable égalité
des chances, le CE en 1996, se pose la question de savoir si cette meilleure égalité des chances ne
permettrait pas de répondre aux difficultés sociales. Le CC semble en 1998/ 2000 confirmait la
position du CE et considérer qu’il est possible de s’engager dans un traitement différencié à la seule
condition que la différenciation ne repose pas sur des critères ethniques ou raciaux. On fait des
différences par rapport à des zones spécifiques (ZEP, ZUP, ZFU (zones franches urbaines)….).
Ces traitements différenciés se rapprochent de la discrimination positive américaine, on laisse de côté
donc le principe d’universalité, c'est-à-dire l’absence de toutes discriminations.
Il reste une question celle de l’obligation de traiter différemment des personnes qui se trouvent dans
des situations différentes ?
Le CE a toujours refusé un droit à la différence, la JP est constante, les usagers ne peuvent pas
revendiquer un droit à être traiter différemment et l’administration peut mettre en place une
différenciation de traitement mais elle n’est pas obligé de la faire. Il n’y a donc pas pour le moment de
véritable discrimination positive car ce droit à la différence n’est pas accepté.
Certains auteurs considèrent que le principe de neutralité n’est qu’une conséquence du principe
d’égalité.
Cependant le principe de neutralité a une relative autonomie via le principe de laicité.
Le principe de neutralité n’a pas une valeur juridique aussi claire que les autres principes, cependant le
CE lui reconnaît aujourd’hui la valeur de PGD. Le CC pense lui aussi que c’est un principe
constitutionnel en se basant sur l’article 2.
Ce principe de neutralité se rapproche du principe d’égalité
1/ Neutralité et égalité
La neutralité chronologiquement a d’abord était rattachée au principe d’égalité car la neutralité rejoint
le principe d’égalité car la neutralité consiste à interdire toute discriminations entre les usagers des SP
notamment fondée sur des opinions politiques, religieuses….
La neutralité est une exigence de l’administration qui doit être impartiale et objective, cette idée
explique le fait que la fonction publique française est fondée sur le système de la carrière.
La neutralité est conçue à l’origine comme une « neutralité indifférence », ou de « neutralité
passive », il s’agit d’une neutralité qui se caractérise par une non discrimination entre les opinions.
Le principe ainsi conçu est une garantie pour les usagers, CE 28 mai 1954 : BARREL.
Mais ce principe s’impose aussi aux agents publics il est source d’obligations, CE 3 mai 2000 : Mlle
MARTAU, abstention totale pendant le service de faire connaitre ses opinions.
Ce principe s’impose aussi dans la tenue de réunions politiques des établissements scolaires.
Cependant il existe aujourd’hui des hypothèses dans lesquelles le principe de neutralité ne peut pas
être rattaché au principe d’égalité.
Ainsi des exemples montrent que la neutralité est citée de façon autonome, on peut citer la chartre des
SP du 18 mars 1992 qui cite qu’a coté du principe d’égalité et de liberté, il y a la neutralité. D’ailleurs
le CE dans son rapport annuel de 1994 indique que la neutralité est un principe qui évolue : « vers une
plus grande ouverture à la diversité des sensibilités philosophiques et religieuses ».
Donc la neutralité n’est plus seulement l’indifférence, mais il y a une évolution de la prise en compte
de la diversité et du pluralisme. L’administration évolue pour prendre en compte les différentes
opinions. La neutralité impose donc de quitter le terrain passif pour se tourner vers une conception
active. Il s’agit non plus tellement de respecter un principe d’égalité mais on se rapproche en fait du
principe de liberté.
2/ Neutralité et liberté
Le principe de neutralité s’analyse par rapport aux exigences de liberté, qu’il s’agisse de la liberté
d’opinion ou de la liberté d’entreprendre autrement dit la liberté du commerce et de l’industrie. Le
juge vérifie le contenu de l’enseignement primaire et secondaire pour assurer la liberté de conscience
des usagers.
La liberté se retrouve par exemple sur l’utilisation des biens publics pour respecter la liberté de
conscience des usagers, le CE s’est opposé ce qu’un crucifix soit accroché dans une mairie.
Le point le plus important concerne la liberté religieuse et donc la question de la laïcité.
La laïcité est considérée comme une neutralité religieuse c'est-à-dire la séparation de l’Eglise et de
l’Etat introduit depuis 1905, cela c’est d’abord analysé comme une « laïcité abstention », CE 10 mai
1912 : l’Abbé BOUTEYRE.
L’Etat va reconnaitre que ce principe laïcité abstention doit évoluer pour prendre en compte les
opinions des usagers et l’exemple symbolique c’est le port du foulard. Le CE 27 novembre 1989
reconnait la liberté de conscience des élèves et qu’ils peuvent exprimer et manifester leur croyance
religieuse à l’intérieur des établissements scolaires.
Mais le CE se prononce au niveau contentieux dans un arrêt KHEROURR, il apporte une limite,
l’expression de cette liberté ne doit pas causer de troubles au fonctionnement de l’établissement
scolaire.
L’évolution de la JP se fonde sur le droit communautaire notamment CJCE 1993 qui considère qu’il
n’est pas possible d’interdire l’expression de l’appartenance religieuse et il s’appui sur la CEDH et
notamment sur l’article 9.
Aujourd’hui le législateur est intervenu en reprenant les lignes directrices de la JP, loi du 15 mars 2004
qui précise qu’il ne peut pas avoir d’interdiction générale et absolue de porter un signe d’appartenance
religieuse. Par contre le port de signe, de tenue par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une
appartenance religieuse est interdit.
Pour les agents du SP l’évolution pour le moment n’est pas intervenue car ce qui prime c’est
l’impartialité de l’administration et donc l’obligation pour es agents de ne pas exprimer leur opinions
politiques, religieuses…
§2 : La gratuité
On peut se demander si le principe de gratuité ne connait pas un renouveau sous forme non pas de prix
a acquitté mais sous forme de modicité des tarifs pou rendre les SP accessibles à tous. Il y aurait une
influence du droit communautaire et du service universel. Pour BRACONNIER « le service universel
est substitut dynamique à l’introuvable principe de gratuité des SP ». Cela est basé sur la notion de
prix abordable = renouveau du principe de gratuité.
Certains défendent la théorie des SP à double visage il y aurait un même SP qui est parfois gratuit,
parfois payant en fonction des usagers.
La modernisation des SP a conduit les pouvoirs publics à remanier les modes de fonctionnement des
SP. Ce renouveau apparaît notamment dans la circulaire ROCARD du 23 février 1989, le contenu
cette circulaire dans une autre circulaire du 26 juillet 1995.
Ces 2 circulaires évoquent l’exigence de nouveaux principes de SP tel que la qualité, l’accessibilité, la
transparence, la médiation, la participation et la responsabilité.
Il s’agit de modifier les conditions de fonctionnement et d’organisation d’un SP, sans s’attacher
directement à la prestation fournie. Ces nouveaux principes se distinguent donc des principes
classiques qui eux prennent en compte la prestation.
L’idée principale est de modifier les conditions de fonctionnement de l’administration et de s’appuyer
sur les agents publics eux mêmes pour mettre en place cette modernisation. On va donc évidemment
introduire des procédures destinées à augmenter l’autonomie des agents.
Cette modernisation a été renforcée dans le cadre de la RGPP. L’idée reste d’améliorer la qualité du
SP de renforcer son accessibilité, son efficacité ou efficience c'est-à-dire d’augmenter la performance,
et on garde la notion de participation.
A/ La qualité
B/ L’accessibilité
C/ L’efficacité
Cette idée d’efficacité économique a toujours été présente notamment pour les SPIC car ils doivent
avoir un équilibre budgétaire.
En ce qui concerne l’efficacité sociale est ancienne et elle est présente au moment où la notion de SP
est née, c’est la solidarité qui va être à l’origine de la création des SP, car l’idée et de permettre à tous
d’accéder à certaines prestations en faisant du SP un lien de solidarité sociale entre les administrés.
Aujourd’hui la notion d’efficacité laisse de plus en plus la place à la notion de performance, l’idée que
le SP doit répondre à des exigences de rentabilité économique très proche de celle qui existe dans le
secteur privé.
De plus en plus l’usager du SP, se rapproche du consommateur ou du client. De plus en plus les droits
classiques de l’usager d’un SP se rapprochent des droits du consommateur, mais l’usager ne tire pas
vraiment avantage de cette transformation. Dès lors, on considère, que le métissage entre usager/client
n’est pas forcément une bonne idée, car il faut toujours préserver la spécificité de la notion d’IG.
D/ Participation
Traditionnellement la France est une démocratie représentative mais de plus en plus d’instruments de
démocratie participative sont mis en place.
Au niveau des CT de plus en plus on fait une place à la participation des administrés, il s’agit
d’améliorer les relations entre l’administration et les citoyens, c’est l’objet de la loi du 27 février 2002,
qui va tenter d’imposer des mécanismes d’information, de concertation et qui met en place l’obligation
d’un rapport sur le fonctionnement des SP, qui porte sur le prix et la qualité su service rendu.
On met aussi en place des commissions d’usagers qui sont consultés lorsque la commune décide de
changer de mode de gestion d’un SP.
Mais la participation est difficile à mettre en place car on soumet aux administrés un projet déjà bouclé
(ex : enquête publique sur des projets d’urbanisme).
3ème partie : La gestion des services publics
Les collectivités publiques peuvent choisir selon des motifs politiques entre 2 grands modes de
gestion :
La gestion directe
La gestion déléguée
Le choix entre ces 2 modes de gestion est libre et le juge n’effectue aucun contrôle sur le fait que les
collectivités publiques choisissent telle ou telle type de gestion.
La base du choix repose sur des raisons financières, lorsque que des investissements lourds sont
nécessaires à la gestion des SP, les CT sont tentés de recourir à un partenariat avec les personnes
privées car elles pourront investir dans les équipements publics.
Les personnes publiques peuvent confier à un tiers la gestion d’un SP en ayant recours soit à un
contrat, soit plus exceptionnellement en ayant recours à la technique de l’acte administratif unilatéral.
Le terme de DSP est apparu dans les années 80 sous la plume d’AUBY. Ce dernier utilise ce terme
pour regrouper les différentes catégories d’actes par lesquels une collectivité publique confie à une
entreprise extérieure le soin de construire un équipement de SP et/ou de le gérer pour son compte.
Le terme de délégation renvoie à une technique ancienne par lesquelles les CT confient à des tiers la
construction et/ou la gestion d’équipements publics.
Dès l’ancien régime, on trouve des exemples de ces contrats en matière d’adduction d’eau, de services
de secours…
Ces contrats se sont multipliés avec la révolution industrielle et sont utilisés pour la construction des
lignes de chemins de fer, pour l’éclairage public, réseaux d’assainissement…
Ces délégations connaissent un déclin à la fin de la 2 nde guerre mondiale car est privilégié l’économie
mixte, il va y avoir une vague de nationalisation et l’apparition de SEM.
Mais au début des années 80 on assiste à un regain de la DSP, car il y a un retour de l’idéologie
libérale en Europe qui considère que la gestion privée et plus efficace que la gestion publique, cela
s’explique aussi par la décentralisation, ainsi les CT se voient reconnaître une liberté contractuelle cela
signifie que la loi du 2 mars 1982 supprime la tutelle et les cahiers des charges, qui étaient imposés
aux CT pour conclure une DSP. Dans le même le CMP était contraignant et donc les CT vont
privilégier les DSP pour construire et gérer les équipements publics. Les CT vont donc conclure de
nombreux contrats et ne plus respecter les anciennes catégories que sont les concessions, les
affermages, les gérances et les régies intéressées. Et vont apparaître des nouvelles formes de contrats
innomés qu’AUBY regroupera sous le terme de DSP.
Ces contrats de DSP vont se multiplier entre 1982 et 1990 et ne sont pas soumis à des réglementations
et des dérives apparaissent (corruption, délit de favoritisme…) Et donc le législateur intervient pour
encadrer les DSP et notamment par la loi SAPIN de 1993, qui encadre la DSP et impose des
obligations de publicité et de mise en concurrence mais ne donne pas de définition de la DSP.
C’est donc le juge quia définit la notion de DSP par des critères JP puis confirmés par une loi de
décembre 2001 et aujourd’hui les DSP sont codifiées aux articles L1411-1 et suivants du CGCT.
A/ Définition de la DSP
La DSP consiste à confier à un tiers la gestion d’un SP, ce tiers assurant le risque de la gestion de ce
SP.
Tout contrat de DSP suppose un délégant, qui est la personne détentrice du SP, et un délégataire à qui
on confie le SP.
Le délégant en application de la loi SAPIN, seules les personnes morales de droit public sont
concernées, seules celles-ci peuvent conclure des DSP.
Les personnes de droit privés ne peuvent pas conclure une DSP. Cela pose la question de la
subdélégation ? En effet les personnes publiques peuvent déléguer à une personne privée la gestion
d’un SP et ensuite cette personne privée peut passer elle-même un contrat avec une autre personne
privée pour gérer tout ou partie du SP qui lui a été confiée (sous-traitance). Ce 2 nd contrat n’est pas
soumis aux règles du CGCT.
Malgré tout le CE a reconnu que la cession d’un contrat de DSP été possible, la seule condition est
d’obtenir l’autorisation de la personne publique. Il ne faut aucune entente préalable entre les personnes
privées destinée à échapper à l’application de la loi SAPIN.
Le délégataire peut être une personne physique, morale, privée ou publique. Les DSP avec les
personnes publiques se multiplient aujourd’hui, le CGCT prévoit que les contrats passés avec un EP en
ce qui concerne l’activité prévue expressément dans ces statuts, ces contrats échappent à la loi SAPIN.
Cette hypothèse concerne surtout l’intercommunalité, ainsi c’est le fait qu’une commune confie à un
EPCI un SP.
Cependant de plus en plus de contrat sont passés avec d’autres personnes publiques que des EPCI
notamment avec des syndicats, organismes publics divers…Le CE considère que rien ne s’oppose à ce
qu’une personne publique se porte candidate à une DSP ou un marché public mais il veille à ce que
cette personne publique n’utilise pas sont statut fiscal et social pour fausser la concurrence. Le juge
exige de pouvoir vérifier que le prix proposé correspond exactement au coût réel, et qu’il existe une
comptabilité analytique.
Toutes les délégations passées avec une personne privées sont soumises à la loi SAPIN, sauf jusqu’en
2005 il y avait une exceptions pour les SEM d’aménagement, cette exception fut supprimée sous
l’influence du droit communautaire.
Cependant il est possible d’échapper à la loi SAPIN en appliquant la JP communautaire « IN
HOUSE ». En France le « IN HOUSE » pose problème car si les critères du « IN HOUSE » sont
respectés la SEM est alors considérée comme transparente.
Pour résoudre cette difficulté le législateur a crée une nouvelle catégorie, les SPLA (société locale
d’aménagement) soumis au droit commercial mais fonctionnent à 100% tout public, ces SPLA
n’interviennent que dans le secteur de l’aménagement. On évoque la possibilité de créer des sociétés
publiques locales mais avec un champ d’intervention plus large.
2/ L’objet de la DSP
Pour qu’il y est contrat de DSP, il faut que le contrat porte bien sur un SP déléguable et que le contrat
confie la gestion de ce SP à un tiers.
Seuls les SP peuvent faire l’objet d’une DSP, dans un avis du CE il indique que les SPA et les SPIC
peuvent être délégués mais que certains SP par nature ou par la volonté du législateur ne peuvent pas
être délégués. La doctrine a du interpréter cet avis, la majorité des auteurs considèrent que ne sont pas
déléguables les SP constitutionnels, et les SP que le législateur a expressément confié à une catégorie
de personne publique. Ainsi l’action sanitaire et sociale confiée au département par la loi du 7 janvier
1983 ne peut pas faire l’objet d’une délégation complète à une personne privée.
Une fois que le SP est délégable encore faut-il que le contrat porte réellement sur la gestion de ce SP.
La notion de gestion correspond au niveau de participation du délégataire au SP qui lui est confié. La
personne publique doit conserver l’organisation du SP c'est-à-dire qu’elle conserve toujours le contrôle
de l’organisation de ce SP.
3 niveaux :
Il est difficile de distinguer la gestion de l’exploitation, le juge considère que pour qu’il y est DSP, il
faut que le tiers dispose d’une certaine liberté d’initiative et qu’il est compétent pour décider des règles
relatives au fonctionnement du SP. Il doit bénéficier d’une marge de manœuvre pour faire fonctionner
le SP, car dans la DSP c’est le délégataire qui doit assumer les risques liés à l’exploitation du SP.
La prise de risque c’est l’élément caractéristique de la DSP : le CGCT indique que c’est le délégataire
qui doit assumer le risque de l’exploitation du SP. Sa rémunération est donc liée au résultat de
l’exploitation de ce SP. Sa rémunération provient des redevances perçues auprès des usagers, d’autres
sources de recettes peuvent exister, les recettes publicitaires, par contre les subventions versées par la
CT ne doivent pas couvrir l’ensemble des dépenses (sans % fixé). Le juge considère que des
subventions versées à hauteur de 70 % des dépenses pouvaient exister. Certains arrêts ont considérés
qu’a hauteur de 90% cela été aussi possible tout dépend du mode de calcul de la subvention.
Si le budget est automatiquement en équilibre il n’y a pas de DSP mais on considère qu’il y a un
marché public. Ce dernier peut avoir un objet identique à celui d’une DSP. Mais dans le cadre du
marché public la CT verse un prix au titulaire du marché, et il n’assure que son propre risque celui
d’avoir mal calculé le coût de la prestation.
Cette différence a été posée d’abord par le juge CE 14 avril 1962 : Préfet des Bouches du Rhône, fait
référence à l’ensemble des recettes du délégataire et donc il se fonde sur les résultats d’exploitation
pour distinguer MP de la DSP. Ce critère JP est confirmé par le législateur dans la loi de décembre de
2001.
Ce critère pose des difficultés car le taux des recettes propres n’est pas clairement défini, il y a donc
une incertitude juridique pour savoir si le contrat est une DSP ou un MP.
Des décisions récentes semblent faire allusion à d’autres risques que celui du risque financier, il fait
référence au risque juridique. Mais on reste attacher au risque financier. Cette conception de la prise
de risque financière semble proche de la conception du droit communautaire, en effet la JP de la CJCE
considère qu’il y a concession de SP quand la rétribution du concessionnaire est obtenue par
l’exploitation du service d’IG. Cette prise de risque financière a conduit à considérer que 3 types de
contrats sont bien des DSP :
La régie intéressée : contrat dans lequel le délégataire qui est nommé régisseur, exploite un SP
moyennant une rémunération fixe versée par la collectivité mais calculé sur le CA réalisé et le
plus souvent compléter par une prime de productivité. Mais ces équipements sont mis à la
disposition du régisseur, il ne paye pas de loyer, il est rémunéré par la collectivité mais il y a
quand même prise de risque à partir du moment où le prix payé par la collectivité ne couvre
pas automatiquement l’ensemble des dépenses.
Les autres contrats dans lesquels où il n’y a pas de prise de risque sont des MP et sont soumis
au CMP :
La gérance : c’est un contrat dans lequel une collectivité publique confie à un gérant le
soin de faire fonctionner un SP mais moyennant une rémunération forfaitaire.
Les METP (marché d’entreprise de travaux publics) : qui sont des contrats dans lesquels
une collectivité publique confie à une entreprise privée le soin de construire un
équipement, ce dernier étant payé par la collectivité par des versements périodiques de la
collectivité. L’entreprise peut en plus recevoir des recettes d’exploitation. Ils se sont
multipliés dans les années 80 car la collectivité trouvait ainsi le moyen de payer à crédit
un équipement public et combiné la subvention publique et recettes d’exploitation. Mais le
CE 8 février 1999 : Préfet des Bouches du Rhône c/ Ciotat : le juge considère les METP
sont des MP devant être soumis au CMP car il n’y avait pas de prise de risque et il ajoute
que le CMP interdit les paiements différés et que donc les METP tels que pratiqués par les
CT ne sont pas possibles. Ce montage contractuel reste possible mais uniquement si il ya
construction de l’équipement et gestion du SP et surtout une rémunération de l’entreprise
qui comprend une prise de risque. CE 30 juin 1999 : Département de Lorme. Cette
catégorie de METP présentait un intérêt pour les CT celui de payer de manière échelonné
un équipement sans avoir recours à l’emprunt mais présentait le risque d’un coût plus
important que l’emprunt. Malgré totu le paiement échelonné est aujourd’hui possible mais
en ayant recours au contrat de partenariat.
B / Le régime juridique de la DSP
C’est avant tout un contrat soumis au principe de l’intuitu personae, le délégant est choisit par le
délégataire pour gérer au mieux le SP.
Cependant la DSP est depuis la loi SAPIN de 1993 est soumise à un principe de mise en publicité et de
concurrence qui impose de respecter un certain nombre d’étape avant la signature du contrat.
Ce contrat fait l’objet de contrôles tant par le JJ ou juge des comptes.
Cette liberté peut être encadrée par la l’administration elle-même, c'est-à-dire qu’elle peut se fixer des
règles de choix et dans ce cas elle doit les respecter, CE 21 septembre 1992 : Commune de
BAGNOLS sur CEZE.
Quelques textes imposent une limitation au libre choix du délégataire c’est le cas d’un décret du 31
mai 1997 qui a été prit dans le cadre de la lutte contre le travail illégal. Les entreprises doivent
apporter la preuve de la régularité de leur situation au regard des impôts et de la SECU pour être
choisit comme délégataire.
La liberté de choix n’empêche pas qu’une procédure soit fixée par le CGCT pour confier à un tiers la
gestion d’un SP.
Les DSP sont soumises depuis la loi SAPIN sont soumises à un certain nombre d’étapes destinées à
faire respecter les principes de publicité et de mise en concurrence. Ces principes sont exigés tant par
le droit interne (ordonnance du 1er décembre 1993) que par le droit communautaire (directives).
1ère étape :
Il s’agit de la publication d’un avis d’appel à concurrence, cet avis est publié par la collectivité
publique pour recueillir des candidatures sur une future DSP. Cet avis est publié dans 2 journaux, un
journal d’annonce légale et un journal technique.
L’avis doit décrire sommairement l’objet du contrat : nature du SP, la localisation, les investissements
demandés et la date limite d présentation des offres de candidatures.
Le contenu est succinct et le juge n’est pas exigent, il admet même le renvoi à un dossier de
consultation. Le juge vérifie que l’avis correspond bien à la délibération du CM qui a décidé de
recourir à la DSP.
2ème étape :
C’est la sélection des candidats admis à concourir, la collectivité dresse la liste des candidats admis à
présenter une offre. Le CGCT ne présente pas de critères de sélection mis à part la capacité des
entreprises à candidater au regard des obligations fiscales et sociales. C’est une procédure ouverte
c'est-à-dire que la collectivité publique ne peut pas restreindre l’accès à un nombre limité de candidats.
Les candidats retenus reçoivent un dossier de consultation et ce dernier doit être complet pour placer
les candidats sur un pied d’égalité. C'est-à-dire que tous les candidats doivent recevoir suffisamment
d’infos pour connaître les obligations qui vont s’imposer notamment en matière de reprise de contrat,
de personnel, et d’investissement à effectuer. Le juge vérifie précisément que le candidat s’il est
délégataire en place ne bénéficie pas de plus d’infos que les autres.
C’est à partir de ce document que les candidats vont établir une proposition, la loi ne précise pas de
délai, il faut qu’il soit raisonnable.
3ème étape :
C’est l’analyse et la sélection des offres, elles sont effectuées dans les collectivités locales par une
commission de DSP. La composition est la même composition de la commission de l’appel d’offre
pour les MP. La commission doit d’abord écarter les offres non conformes aux documents de
consultation. Puis la commission va comparer les offres restantes et à la différence des MP elle peut
demander un complément d’infos aux entreprises sous réserve que ce complément d’infos ne se
transforme pas en négociation. Ensuite la commission va choisir t se prononcer en faveur d’une ou
plusieurs offres mais la loi n’impose aucun critère. En pratique les commissions se fondent sur 2
éléments :
La fiabilité de l’entreprise
L’offre présentée au regard des solutions techniques, financières, et juridiques
La commission ne fait que donner un avis consultatif à l’autorité locale, cette dernière n’est pas
obliger de le suivre.
4ème étape :
C’est la négociation, l’exécutif de la CT ou bien le représentant de l’Etat vont mener des négociations
avec les entreprises qui leurs semblent les plus aptes à gérer un SP.
Il se peut que ces entreprises soient celles retenues par la commission mais se n’est pas une obligation.
La négociation peut éventuellement aboutir à un contrat différent de l’offre qui avait été présentée à la
commission, la seule limite concerne l’objet de la DSP et la nature du contrat.
Le juge vérifie aussi que la négociation ne conduit pas une entreprise à offrir une offre identique à
celle qui avait été proposée par une autre entreprise.
5ème étape :
L’adoption du contrat, la collectivité retient une entreprise, elle peut considérer l’offre infructueuse et
dans ce cas là elle pourrait mener une négociation de gré à gré sans condition de mise en concurrence.
Pour l’entreprise et le contrat retenu, ils sont soumis à la commission consultative des usagers puis
signés par l’exécutif local. Cet acte administratif entre en vigueur dans les règles classiques des actes
administratifs.
Ce contrat ne peut plus faire l’objet de renouvellement et notamment tacite car le juge considère que la
reconduction de ces contrats permettraient d’éviter la procédure de publicité et de mise en concurrence
et ne seraient pas conforme à la loi SAPIN.
3/ Les contrôles
Le juge Administratif
Le juge Pénal
Le juge des comptes
Le juge administratif : la DSP est un contrat administratif.
Il est possible d’introduire un référé précontractuel (avant signature du contrat), c'est-à-dire qu’un
candidat qui s’estime irrégulièrement évincé de la procédure peut saisir le juge, ce dernier va alors
contrôler la régularité de la procédure. Lorsque le contrat est signé il est possible d’engager un recours
soit sur les actes détachables du contrat (la délibération du CM approuvant le contrat), soit contre les
clauses réglementaires du contrat (CE 1996 : CAZE). Il peut considérer que la responsabilité de la
collectivité publique est engagée si la procédure n’a pas été respectée.
Le juge pénal : vérifie que les décideurs publics (élus et fonctionnaires) n’ont pas commis d’atteinte,
de manquement au devoir de probité, ni de prise illégale d’intérêt.
Le juge des comptes : sont compétentes les CRC, la cour des comptes, la chambre de disciplines
budgétaires et financières. Elle va vérifier la régularité des comptes, ce contrôle au compte de la DSP
et non pas aux comptes du délégataire. Elle dispose d’un pouvoir d’investigation important mais elle
ne dispose pas d’un pouvoir de sanction, elle peut saisir le juge pénal ou bien la cour de discipline
budgétaire et financière. Cette dernière est compétente en cas d’infraction commise par les
ordonnateurs qui peuvent être des agents publics mais aussi d’élus locaux depuis 1993.
Elle peut infliger des sanctions à eux qui n’ont pas respecté les principes des finances locales.
Les CPPP sont inspiré des PFI anglais. Ces contrats sont destinés à permettre une participation du
secteur privé dans la construction d’équipement public en mettent en place un contrat de partenariat.
Ces contrats de partenariats sont apparus en France en 2002 pour financer des équipements publics
d’Etats particulièrement chers, (prison, hôpitaux, gendarmerie et commissariat). Le législateur habilite
le gouvernement à élargir le champ d’application des CPPP. C’est l’ordonnance du 17 juin 2004 qui
va introduire les CPPP dans l’ordonnancement juridique et qui peuvent être utilisés par l’Etat ou les
CT. Ces CPPP ne sont ni des MP, ni des DSP, leurs définitions est donc différentes et ont un régime
juridique spécifique.
A/ Notion de partenariat
1/ Contrats globaux
2/ Contrats complexes
Les PPP confient aux partenaires de l’administration 3 missions : la construction, son financement et
sa maintenance. Ces missions représentent un coût financier important que ne pourrait prendre en
charge seule l’administration. Le coût équivaut à la durée d’amortissement des investissements
nécessaires à la construction de l’équipement. Les modalités de financement sont variables, la durée
longue fait peser un risque sur les finances publiques, les personnes publiques vont financer de façon
échelonnée l’ensemble des missions qui ont été confiées, cela s’ajoute au coût initial de l’équipement.
Ce contrat de longue durée est un risque financier d’autant plus lourds que seules de grandes sociétés
peuvent prendre en charge des contrats de partenariats t donc il y a moins de concurrence. Il ya un
risque aussi de perte de contrôle sur l’équipement public, dans les PPP contrairement aux MP c’est le
partenaire de l’administration qui assure la maîtrise d’ouvrage publics. Dans les MP la loi du 12 juillet
1995 interdit le transfert de maîtrise d’ouvrage à un tiers c'est-à-dire que la personne publique reste le
maître d’ouvrage. Dans les PPP le partenaire assure à la fois la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise
d’œuvre.
B/ Le régime juridique
Les CPPP sont dérogatoires, ils ne sont pas des contras de droit commun de la commande publique.
Ainsi on ne peut les utiliser que si 2 conditions sont réunies :
Situation Urgence
Projet complexe
Les personnes publiques ne peuvent recourir au CPPP que si le projet est complexe ou urgent.
La complexité s’apprécie au niveau technique, financier ou juridique et le juge va au cas par cas
vérifier que cette complexité est réelle.
Pour l’urgence le juge va vérifier cette condition au regard du SP en cause, l’ordonnance de 2004 est
modifiée par une loi du 28 juillet 2008 qui avait envisagée de dresser une liste pour les domaines dits
prioritaires pour lesquels l’urgence est présumée. Le CC a sanctionné cette disposition en indiquant
que l’urgence devait faire l’objet d’un examen au cas par cas.
Pour vérifier l’existence de l’une de ces 2 conditions, l’ordonnance de 2004 a imposé une évaluation
préalable du contrat, c'est-à-dire que la collectivité publique qui désire passer un PPP doit prouver que
le PPP est le meilleur moyen permettant de réaliser le projet envisagé, il faut réaliser un bilan coût /
avantage. La collectivité doit présenter les motifs éco, juridique et financier qui l’ont conduit à retenir
un PP par rapport au MP ou à une DSP. Cette évaluation est lourde le ministère a décidé de mettre en
place un service permettant aux collectivités à préparer le PPP et à suivre ces PPP par la suite
(MAPPP : mission d’appui au partenariat public privé). Le CE a considéré que cet appui de la MAPPP
ne portait atteinte à la concurrence.
2/ La procédure de passation
2- dialogue compétitif, il s’agit d’une négociation menée entre collectivité et candidat retenu prenant
pour base le programme fonctionnel établit par la personne publique. Ce programme doit permettre à
la personne publique de déterminer ses besoins et ses objectifs. Ce dialogue compétitif ne doit pas
fausser la concurrence et doit permettre d’améliorer le contenu du contrat.
3- Envoi des offres qui sont examinées par la commission qui peu demander des précisons et la
collectivité va choisir ensuite un des candidats. Ce choix se fait au niveau des propositions faites par le
candidat. Le contrat est signé et il rentre en vigueur.
Les PPP présentent des avantages, une grande efficacité car le partenaire de l’administration est le
partenaire du projet, une véritable répartition des le partenaire de l’administration prend en charge les
risques.
Mais il y a des risques de perte de contrôle, difficulté liée à la domanialité publique car ce projet
nécessite transfère de la maîtrise d’ouvrage alors même que ce projet peut se mettre en place sur des
dépendances domaniales, risque du droit communautaire qui connaît des montages proches des PPP
mais dont les définitions sont un peu différentes et les procédures de passation laissent moins de place
à la discussion. On a tenté d’élargir le champ de ces contrats tout en simplifiant mais les obligations
préalables restent un obstacle à la conclusion de ces contrats. On peut les rapprocher à 2 autres
techniques AOT et BEA.
Ces AOT et BEA sont des contrats domaniaux et permettent à l’Etat et aux CT de consentir des droits
réels sur leur domaine public artificiel et domaine privé en contrepartie de la construction d’un
équipement destinés à satisfaire les besoins collectifs de la population, ces droits réels confèrent à
leurs titulaires c'est-à-dire aux locataires, les prérogatives et obligations du propriétaire. Ils permettent
donc au locataire de faire valoir leurs droits lorsqu’ils concluent un emprunt. Ces contrats peuvent
prévoir de façon expresse le recours au crédit bail.
Ces contrats ne prévoient aucune obligation de publicité et de mise en concurrence à la différence des
MP, des DSP ou des CPPP. Cependant ces contrats peuvent être requalifiés par le JA soit en MP, soit
en DSP si le juge considère que ces contrats ont pour vocation première la construction d’un
équipement ou la gestion d’un SP, dans le cas de la requalification ces contrats seront soumis aux
régimes juridiques des marchés ou des DSP.
En outre l’absence de mise en publicité ou de concurrence pose question par rapport au droit
communautaire, certes il s’agit de convention portant avant tout occupation du domaine public et
come tels il s’agit d’actes relatifs à une procédure unilatérale précaire, révocable et temporaire. Malgré
tout la directive du 31 mars 2004 relative à la coordination des procédures de passation de MP de
travaux, de fournitures et de services pourrait être applicable.
Les conventions de subventions aux associations :
Le CE considère que les personnes publiques peuvent recourir à une associations pour gérer les
missions de SP. Cependant le risques est grand de voir ici des associations « transparentes » crées
uniquement pour échapper aux règles de la compatibilité publique.
Le législateur est intervenu pour clarifier les relations qu’entretiennent les CT et les associations
notamment en obligeant les CT à conclure des conventions lorsqu’elles versent des subventions
excédent à montant annuel de 23 000 euros, cette convention doit préciser quels sont les objectifs
demandés à l’association. Ces objectifs peuvent être accompagnés de contrepartie et dans ce cas le
juge pourra requalifier la convention d’objectif en DSP ou en MP. En principe les subventions sont
versées à une association qui participe à une mission de SP (sanitaire et social, loisirs, culturel…),
mais sans qu’il est transfère de la gestion du SP. Il est parfois difficile de définir de limiter la notion de
gestion et la requalification reste donc possible, et dans ce cas la convention sera soumise aux règles
imposées pour les DSP et les MP.
Section 2 : Les techniques unilatérales de gestion déléguée des services publics
Les collectivités publiques peuvent confier à un tiers la gestion d’un SP par voie d’habilitation, il
s’agit d’une délégation unilatérale. On peut distinguer 3 types de DSP unilatérales (ou
d’habilitations) :
Les habilitations législatives : c’est le cas le fréquent, c’est la loi qui confie à une structure
déterminée la gestion d’un SP. Le législateur a admis ainsi cela pour les ordres professionnels,
les fédérations sportives, les télécommunications,… De façon plus générale, depuis la
disparition des monopoles traditionnels le législateur est intervenu pour confier à l’opérateur
historique le soin de gérer la mission de SP correspondante.
Les habilitations individuelles : un acte administratif non réglementaire peut habiliter une
personne à gérer un SP. Ces actes peuvent se rencontrer dans 2 hypothèses soit à la demande
du gestionnaire, soit à l’initiative d’une personne publique.
Une personne sollicite auprès d’une personne publique responsable d’un SP, une autorisation pour
gérer une activité de SP. Plusieurs procédures existent mais l’habilitations doit être distingué de la
DSP.
1/ L’autorisation
Elle a pour objet de transférer à un tiers la gestion d’une activité de SP. Cette autorisation peut être
simple ou conditionnelle. Seule une loi peut prévoir ce régime d’autorisation simple, à défaut de loi,
toute autorisation administrative est considérée comme illégale. La seule exception à cette interdiction
générale, concernent les autorisations d’occupations domaniales, ainsi la personne publique
propriétaire peut conférer à un tiers le droit d’occuper à titre privatif une dépendance du domaine
public, en y associant des conditions d’IG portant sur un SP (ex : autorisation de voiries pour les
compagnies de transport).
2/ L’agrément
Tout comme l’autorisation confie à une personne privée le droit de gérer une activité de SP, mais
l’agrément confère en plus au gestionnaire des avantages fiscaux, des prérogatives de puissances
publiques et des subventions.
L’agrément est un acte administratif individuel créateur de droits, ces agréments peuvent être délivrés
par les autorités réglementaires sans intervention d’une loi, par contre ces actes doivent respecter les
dispositions du droit de la concurrence national et communautaire.
La technique de l’agrément est beaucoup utilisée par exemple, association de défense de
l’environnement, des consommateurs… Toutes ces associations doivent être déclarées, elles peuvent
ensuite être agrées, ce qui leurs permet d’intervenir dans le cadre d’une mission de SP. Et donc elles
peuvent exercer des recours en justice pour la défense des droits correspondants à la mission de SP
dans laquelle elle intervient.
Elle peut résulter d’une loi qui va fixer un régime particulier pour une catégorie de personnes ou pour
des personnes nommément nominées. La reconnaissance d’utilité publique relève d’un acte
administratif, d’un décret en CE qui concerne les associations ou les fondations. L’utilité publique être
reconnue quand des conditions de fond (nature de la mission, ressources, ancienneté) et de forme
(statut, règlement intérieur) sont respectées.
Lorsque la reconnaissance d’utilité publique est octroyée ces associations peuvent recevoir des dons et
legs et posséder des immeubles, en contrepartie ces structures sont soumises à un contrôle très lourd
de l’Etat (tutelle).
A priori la distinction est simple, l’habilitation est un acte unilatéral, alors que la DSP est un contrat.
Mais il y a un point commun la présence d’une mission de SP, en outre l’habilitation est soumise à des
conditions qui peuvent s’assimiler à une discussion.
Le choix entre ces 2 modes de délégation est libre c'est-à-dire que les personnes publiques peuvent
librement choisir entre l’agrément, l’autorisation et la DSP.
L’agrément présente l’intérêt d’être soumis à aucune obligation de publicité et de mise en concurrence
telle quelles sont organisées par la loi SAPIN. Le CE veille donc à ce que les agréments ne dissimule
pas une DSP. C’est la position depuis le 22 mars 2000 : Mr et Mde LASAULCE. Ils dirigent un
garage et participe à une procédure destinée à sélectionner les entreprises autorisées à intervenir sur les
autoroutes. Leur proposition est rejetée et saisisse le JA mais le TA rejette leur demande considérant
qu’il ne s’agit pas d’une activité de SP et si dit non compétent. Le CE est saisit en cassation et
considère qu’il y a bien ici une activité de SP, c’est un SP de transport. Le CE règle l’affaire au fond et
considère ici que le préfet à « contractualisé » la procédure de désignation du bénéficiaire de
l’agrément c'est-à-dire que le préfet ne se borne pas à agréer les entreprises pour participer à une
mission de SP mais qu’il y a choisit de confier cette mission à un « cocontractant » de
l’administration. Pour le juge il s’agit d’une DSP eu égard à l’objet du contrat et au mode de
rémunération du cocontractant. Le CE ajoute que les obligation de publicité et de mise en concurrence
n’ont pas été respectées car les candidats n’ont pas été complètement informés de l’objet et de
l’étendue réelle de la mission dont il pourrait être chargés. Cette solution était annoncée par un avis du
CE du 25 juillet 1995 à propos de l’exploitation des réseaux câblés, mais il reste une difficulté c'est-à-
dire les critères et indices permettant de distinguer l’habilitation du contrat. L’arrêt LASAULCE se
réfère uniquement à l’instruction pour dire que le préfet a entendu conclure un contrat et non une
habilitation.
Cette solution a été confirmée à propos des SP des transports en se fondant sur un minimum
d’expression contractuelle, mais il n’y a pas d’indices probants permettant d’expliquer la solution
retenue par le juge. Ces solutions s’expliquent par la volonté d’éviter que les personnes publiques
utilisent la technique de l’agrément pour échapper aux contraintes procédurales de la DSP. Cette JP
s’imposait d’autant plus que les exemples de délégation unilatérale se multiplient, elles existent dans
le domaine sanitaire et social, loisirs, sports, transports…
L’acte de réquisition est acte administratif individuel qui associe à l’exécution d’ une activité de SP,
ou personne physique ou morale, la personne est obligée d’assurer la mission.
Ce pouvoir de réquisition appartient aux personnes publiques (Etat, CT mais aussi à des personnes
privées si ces personnes se sont vues reconnaître des prérogatives de puissances publiques pour gérer
ce SP.
Les pouvoirs de réquisition sont nombreux même si on met à part les réquisitions militaires et de
police en cas de situation d’urgence ou de risque de trouble à l’ordre public.
Ces réquisitions concerne l’ensemble des SP et sont accrues dans le cadre de la lutte contre les
exclusions avec la loi du 29 juillet 1998, elles existent en matière de logement, depuis l’ordonnance du
11octobre 1945 modifié par la loi du droit au logement opposable.
Ces réquisitions touchent également des domaines tels que les transports, les SP de l’énergie, la
santé… Les textes législatifs permettent de réquisitionner du personnel pour faire fonctionner un
service minimum, la réquisition relève alors du chef de service.
La personne publique responsable du service public peut en assurer elle-même la gestion opérationnel
dans ce cas la gestion est dite en régie, ou bien elle peut en confier la gestion à des personnes
publiques spécialisées (EP).
§1 : La définition
La régie est la prise en charge directe sans aucun intermédiaire de l’organisation et du fonctionnement
d’un SP par l’Etat, ou par une collectivité décentralisée.
Régie / régie intéressée : la régie intéressée est une gestion déléguée, c’est un mode de DSP.
Régie / régies municipales : les régies municipales sont des structures ayant la personnalité morale et
une autonomie financière, leur création est décidée par délibération du CM qui arrête les statuts et fixe
le montant de la dotation initiale de la régie. Cette régie est administrée par un conseil
d’administration, son président et un directeur sont désignés par le CM sur proposition du maire. Les
élus du CM doivent être majoritaires dans le conseil d’administration. Cette régie dispose d’un budget
qui comporte 2 sections, une pour l’exploitation et une pour l’investissement. Ce budget est voté par le
conseil d’administration. On retrouve ici les structures des EP.
Le CE assimile cette régie municipale aux EP. Ce 10 juillet 1989 : régie des passages d’eau de la
Charente.
Certains auteurs considèrent qu’il s’agit d’une forme de régie directe, aujourd’hui, le fait que cette
régie est une personnalité morale, cela empêche de dire qu’il s’agit d’une régie simple et directe.
Par contre les autres régies qui n’ont pas de personnalité morale et juridique sont considérées comme
des régies simples ou des régies directes. Ces régies peuvent concerner aussi bien les SPA que les
SPIC. Et le choix de la régie est totalement libre, il ne fait l’objet d’aucun contrôle de l’opportunité du
juge car cela relève du pouvoir d’organisation du service.
Les avantages :
Les inconvénients :
Les règles administratives qui peuvent être inadaptées surtout pour les SPIC
les difficultés techniques, financières et juridiques de certaines petites communes pour gérer
leurs activités de SP
problème des investissements car la CT doit trouver le financement il n’y a pas de partenariat
il faut donc emprunter.
Les principales règles d’organisation du SP figurent dans l’acte de création du SP et des éléments
caractérisent toutes les régies :
Les biens utilisés par et pour le SP appartiennent à a personne publique (domaine public ou
privé)
Ces budgets annexes correspondent à des SPIC, pour les SPA on parle de comptes spéciaux du Trésor,
ces isolements permettent de déterminer le prix de revient de la prestation et permet d’affecter des
ressources à la régie. Le budget annexes permet tous les paiements y comprit les traitements de
personnels et son solde est compensé si déficit et si positif on reverse ce qui est en trop. En ce qui
concerne le compte spécial du Trésor il ne sert pas à payer le traitement des agents mais son solde peut
être reporté d’années en années.
B/ Les SP locaux
Régies simples
Régies dotées de l’autonomie financière
1/ Les régies simples
Elles n’ont aucune autonomie morale ou financière c’est l’organe délibérant de la CT qui fixe les
règles de l’organisation du SP. Ainsi il va créer les emplois, acquérir et affecter les biens meubles ou
immeubles, c’est l’organe délibérant qui prend les décisions financières y comprit la fixation des tarifs.
Et c’est l’organe délibérant qui habilité l‘organe exécutif à conclure les marchés et les DSP.
Toutes ces délibérations devaient être transmises au préfet, mais plus maintenant une ordonnance de
2009 (souci de simplification du contrôle de légalité).
L’organe exécutif va prendre toutes les mesures matérielles nécessaires à l’exploitation du SP, et il est
éventuellement compétent pour prendre des mesures d’adaptation nécessaire à la continuité du SP.
Elles existent depuis des décrets de 1936 et de 1955 qui permettent notamment aux départements de
créer des régies dotées de l’autonomie financières. Elles relèvent souvent de SPIC.
Elles relèvent d’un décret du 23 févier 2001 qui a moderniser les règles d’exploitation et a permit aux
CT et aux EP de recourir à ces régies.
Elles sont créer par une délibération du Cm qui fixe les statuts et les moyens mis à la disposition de la
régie et elle est ensuite administré par un conseil d’exploitation et un directeur placé sous l’autorité de
l’exécutif et de l’organe délibérant de la CT. Les membres du conseil d’exploitation sont nommés par
le CM alors le directeur est nommé par l’organe exécutif (maire) sur avis du conseil d’exploitation.
L’organe délibérant de la CT après avis du conseil d’exploitation délibère sur toutes les questions
intéressant le fonctionnement de la régie. Le budget comprend 2 sections, une pour les opérations
d’exploitation et une autre pour les investissements. Ce budget est préparé par le directeur soumis à un
avis du conseil d’exploitation mais il reste voté par le CM et annexé au budget de la commune. C’est
le CM qui décide par délibération qui peut décider de mettre fin à la régie, cette régie peut exister au
sein des EPCI et peut exister une régie d’intérêt intercommunal dont le régime et l’existence est fixé
au CGCT. Cette régie peut être exploité par une commune de l’EPCI mais qui agir vis-à-vis des autres
communes comme un concessionnaire du SP ou bien exploité sous la forme d’un syndicat de
communes constitué par les communes intéressées.
Les SP peuvent de plus en plus être gérés par des personnes publiques spécialisées en effet pour
améliorer les services rendus aux usagers, les collectivités publiques utilisent beaucoup
d’externalisation (DSP) mais elles ont de plus en plus recours à al coopération ou à la mutualisation de
leur service au sein de personnes morales de doit public spéciales. En effet les contrats
d’externalisation présente de risques juridiques (la requalification possible des contrats par le juge, le
non respect de procédure lourde, perte de contrôle de la personne publique sur ses équipements et sur
le SP), et des risques financiers, car le financement des SP par des montages contractuels complexes
reviennent plus chers aux CT et donc aux usagers.
Les CT sont donc tentés de gérer en régie leur SP mais les exigences techniques, juridiques et
financières des activités de SP qu’elles gèrent ne leur permettent plus de gérer seules ces SP. Elles sont
contraintes de coopérer et de mutualiser leurs moyens pour répondre aux demandes des usagers.
Cette mutualisation passe par l’intercommunalité qui correspond aux EPCI. Mais on voit apparaître
aussi d’autres catégories, pour le moment il n’existe à côté des EP, que la Banque de France t les GIP
pourtant on voit apparaître des agences, mais pour le moment ces structures relèvent soit des EP ou
soit des GIP mais on peut se demander sir on va voir apparaître une 3 ème catégorie plus autonome
correspond à ces structures administratives techniques (ex : agences départementales).
L’agence départementale relève du CGGT, un département, des communes ou des EPCI peuvent créer
entre eux une agence départementale, chargée d’apporter aux CT et aux EPCI du département qui le
demande une assistance juridique, technique ou financière. Aujourd’hui elles connaissance un
renouveau avec un décret du 5 janvier2007 qui prévoit que ces agences départementales pourront être
chargées de l’instruction des permis de construire, jusqu’alors les PC étaient confiés aux DDE (que
pour les communes de moins de 10 000 habitants). Les agences départementales voient leur rôle ainsi
renforcé.
Les EP existaient déjà sous l’ancien régime mais la notion telle qu’elle existe aujourd’hui apparaît
progressivement en 1989. On voit apparaître cette notion dans le code civil et dans une décision de la
cour de cassation du 5 mars 1856 : Caisse d’épargne pose la distinction entre EP (personne de droit
publique) et établissement d’utilité publique (personne de droit privé).
Cette notion d’EP répond à une nécessité financière de faire bénéficier de la personnalité morale de
certaines institutions qui existaient sous l’ancien régime mais qui se sont vues privées de cette
personnalité juridique sous la révolution, c’étaient des congrégations, des hôpitaux… qui bénéficiaient
d’un privilège leurs permettant d’échapper aux droits de succession, ces institutions étaient appelées
« gens de main morte ». Il s’agissait de « corporations »qui géraient des activités d’IG et d’utilité
publique, lié à la charité. Ces institutions géraient des activités lié à l’IG et il a semblé nécessaire que
ces structures bénéficient de la personnalité morale à la fois pour des considérations patrimoniales et
pour gérer au mieux leurs activités d’utilité publique.
Mais dans un 1er la cour de cassation prend en compte l’organisation administrative de ces institutions,
la tutelle et l’origine publique de ces structures pour distinguer ces EP des établissements publiques.
Dans un 1er temps le SP n’est pas utilisé pour définir les établissements publics.
L’EP est relativement peu utilisé jusqu’à la 1ère guerre mondiale, les hôpitaux, les CCI… Mais après la
2nd guerre mondiale les EP se développe dans le domaine économique, le SP jusqu’en 1918 et même
après n’est pas utilisé de façon principale pour gérer un SP.
A partir de 1930, les EP se développent de façon importante pour prendre en charge les activités de SP
en réseau.
Ces EP gèrent souvent un SP et souvent un SPA malgré tout on assiste à un recul de l’EPA comme
procédé de gestion des SP. De plus en plus on confie cela par voie contractuelle à une personne morale
de droit privé. La technique unilatérale qui consiste à confié à un EP la gestion d’un SP recule car on
considère que les personnes privées sont plus efficaces et performantes pour gérer un SP.
Il semble qu’on puisse faire une distinction entre les EPL et les EPN, il semble que l’EPN recule
nettement, car ils se transforment en société commerciale (ex : la Poste).
Par contre les EPN restent nombreux et augmentent ils semblent qu’ils soient les moyens choisis par
les CT pour gérer plus facilement les compétences qui leurs sont confiés et notamment pour
mutualiser leurs moyens. Les EP évoluent mais ne disparaissent au niveau local.
A- La notion d’EP
1- La création des EP
L’article 34 de la C de 1958 confie au législateur de créer les catégories nouvelles d’EP et il doit en
fixe les règles constitutives. La notion de catégorie est précisée par le CC, il s’appui sur 2 critères
cumulatif :
Le rattachement territorial
Spécialité analogue
La distinction EPA et EPIC n’est pas prise en compte une décision du 16 janvier 2001aurait pu laisser
penser que le CC avait légèrement infléchi sa JP mais il semble aujourd’hui que le CC reste attacher
aux 2 critères.
Pour les EPL le législateur fixe des règles particulières de fonctionnement par exemple pour les EP de
coopération culturelle crée par une loi du 22 juin 2006 qui fixe l’objet et la nature de ces EP mais aussi
leur organisation générale, la composition et le rôle du conseil d’administration et la désignation du
directeur.
L’EP est une personne morale de droit public, spécialisée et rattaché à une collectivité publique.
Personnalité morale :
Principe de spécialité :
Les EP ne peuvent gérer que l’activité qui figure expressément dans leur statut.
Mais l’EP peut gérer des activités accessoires à son activité principale (principe de filialisation).
Ce rattachement peut se faire de plusieurs façon, il peut s’agir d’un rattachement organique, c'est-à-
dire que dans le conseil d’administration sont présents des représentants de la collectivité de
rattachement.
Le rattachement fonctionnel : toute décision importante doit faire l’objet d’un accord, d’un avis de la
personne publique de rattachement.
Ces 3 formes de rattachement peuvent se cumuler et doivent figurer dans le statut de l’EP, car le
rattachement fait partie des règles constitutives. Mais il ne doit pas priver l’EP de toute autonomie, il
faut qu’il y est un contrôle de la part de le personne publique mais ce contrôle doit réserver
l’indépendance et l’autonomie de gestion.
A cela s’ajoute des règles statutaires fixées dans son acte constitutif mais il peut être complété par l’EP
lui-même, en principe l’EP est composé d’un organe délibérant et d’un organe exécutif.
L’EP est soumis aux règles de la comptabilité publique et plus exactement aux règles applicables à la
personne publique de rattachement.
B/ Les catégories d’EP
1- La distinction classique
EPA / EPIC
Objet du service
Ressources et financement
Modalités de gestion
Seul compte la qualification du SP géré, c’est pour cela qu’il existe des EP à double visage et les EP à
visage inversé.
EPN / EPL
Cette distinction est défendue par F. LICHERE indique qu’il ne semble pas qu’on puisse dire que les
EP vont disparaître cependant il insiste sur le fait que les EP évoluent et notamment que les EPIC se
rapproche des sociétés privées en matière fiscale et salariale. Il y aurait une banalisation du régime
malgré tout l’EPIC ne va pas disparaître car il présente des avantages :
EPIC peut correspondre à un prestataire « in house »qui permettent d’échapper aux règles de
publicité et de mise en concurrence alors que le recours à une SEM ne permet pas aujourd’hui
de remplir les conditions de l’ « in house » posée par la CJCE.
Echapper aux règles de la commande publique si la mission qu’on lui confie correspond à
l’activité figurant dans son statut.
EPIC permet finalement la meilleure formule pour gérer un SP, il s’agit d’une sorte de 3 ème
voie entre la privatisation (externalisation) et la régie directe. Cette formule de l4EPIC semble
moins onéreuse pour l’usager car la recherche du profit y est moins grande, tout en apportant
une souplesse du au côté industriel et commercial de l’EP.
Le législateur depuis 2000 a tendance à caractériser les catégories d’EP qu’il crée, notamment la loi du
12 juillet 1999 (EPCI) mais ces derniers restent soumis aux règles des EPA.
Ensuite on a vu se créer un certain nombre de qualification EP culturels, EP sportifs, EP sociaux…
mais sans jamais revenir sur la principale distinction EPA / EPIC.
§2 - Les GIP
Les GIP sont crées par la loi du 15 juillet 1982 sur la recherche t ils permettent d’associer des
personnes publiques entre elles ou avec des personnes privées pour une période déterminée en principe
5 ans renouvelables.
Aujourd’hui la quasi-totalité des activités de SP peuvent faire l’objet de création d’un GIP, on peut
citer l’enseignement et la formation, développement local, santé publique, social, insertion
professionnelle, protection des mineurs, la justice, environnement….
Il existe aujourd’hui 120 GIP qui sont des personnes morales de droit public régis à un régime
spécifique.
A/ La notion de GIP
C’est al décision des TC du 14 février 2000 : GIP habitat qui indique que les GIP sont des personnes
morales de droit public.
Avant cette décision une discussion existait certains auteurs considéraient que les GIP devaient être
considérés comme des personnes morales de droit privé.
La cour de cassation suit le TC dans une décision du 2 mars 2004 : Service national d’accueil
téléphonique pour enfance maltraitée.
Ces personnes morales de droit public sont soumises à un régime spécifique qui n’est pas celui de l’EP
mais qui s’en inspire et dans le silence de la loi le juge se réfère aux règles applicables aux EP.
Cette catégorie est considérée comme un instrument de gestion de SP, à la différence de l’EP la
majorité des auteurs considèrent que tout GIP a nécessairement pour objet un SP. Pendant un temps la
doctrine a considéré que les GIP étaient crée que pour gérer les SPA.
Aujourd’hui les GIP puissent éventuellement gérer un SPIC, il semblerait aussi qu’un GIP peut être à
double visage. Lorsque le SP ne fait pas l’objet de qualification juridique le juge utilise les mêmes
critères pour l’EP.
La création d’un GIP nécessite l’intervention du législateur plus exactement le législateur va créer la
catégorie de GIP. Ensuite les GIP relevant de la catégorie prévue par la loi, la création se fait par voir
conventionnelle, le GIP nécessite un contrat avec approbation expresse ou tacite du ministre de tutelle
et du ministre chargé du budget.
Le GIP se voit alors reconnaître la personnalité morale à la date de la publication au JO de l’arrêté
d’approbation du contrat constitutif du GIP.
La publication fait mention du nom du groupement, de la dénomination du GIP, de son objet, de
l’identité de ses membres, de son siège social, de la durée du contrat (5ans renouvelables), des règles
de responsabilité entre les membres du GIP et par rapport aux tiers.
Toute modification ultérieure doit être approuvée et publiée dans les mêmes conditions, en principe il
existe au moins dans le groupement une personne morale de droit public c’est ce qui distingue le GIP
du GIE (groupement d’intérêt économique = personne morale de droit privé).
Tout type de personnes morales de droit public peut être membre d’un GIP et elle peut s’associer avec
d’autres personnes publiques ou privées, il y a une liberté importante pour fixer les conditions
d’adhésion, de retrait ou d’exclusion…
Les GIP peuvent constituer un capital associant capital public et privés comme une SEM mais cela
n’est pas obligatoire.
Les organes du GIP sont proches de ceux des EP, on trouve une assemblée générale avec des
représentants de l’ensemble des membres du GIP, un conseil d’administration (organe délibérant), et
un président du conseil d’administration (organe exécutif). On a en plus un directeur qui assure le
fonctionnement du groupement et il est placé sous l’autorité du CA et de son président.
C’est le contrat qui fixe la répartition des compétences entre ces organes.
Le GIP peut employer du personnel, fonctionnaires détachés, agents contractuels on applique la JP
BERKANI.
Les GIP peuvent conclure des marchés et ils ne sont pas soumis au code des marchés publics mais
soumis à des règles de publicité et de mise en concurrence (droit national et communautaire).
Sur le plan financier il n’y a pas de partage de bénéfices, ils sont contrôlés par l’autorité de tutelle, le
ministère dispose d’un commissaire de gouvernement présent dans les CA. Contrôle par la cour des
comptes.