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Elle est constituée de deux dynasties : les Mérovingiens et les Carolingiens. On passe
d'une dynastie à une autre en 751.
L'idée d'Etat comme concept n'existe pas. Il y a un Roi. Le pvr royal est lié à la
personne de son titulaire. Il n'en est pas détachable abstraitement. Le pvr royal a trois
caractères : il est patronal, personnel et patrimonial. Par exemple, il n'y a pas de règles
exorbitantes de droit commun : il n'y a pas de règles qui dérogent au droit privé, pas de
règles spéciales pr l'Etat (comme ajd le Droit constit). Qd le Roi décède, le territoire se
divise en parts égales à ses fils, comme n'importe quelle succession de droit commun. Le Roi
est propriétaire privé de son territoire, il peut par exemple le donner ou le vendre à qui il
veut. Qd le Roi meurt, on n'est pas soumis automatiquement à son successeur.
Il y a une exception avec Charlemagne. Il va essayer de forger ce concept d'Etat. Il va
mettre en place des règles de succession à la couronne pr préserver son royaume. Mais cela va
échouer. Ses enfants ne voyaient pas les choses comme lui, les mentalités n'étaient pas
prêtes à ce changement. C'était un précurseur.
La dynastie carolingienne va s'effondrer malgré les efforts de Charlemagne, pr laisser
la place à la dynastie des Capétiens, en 987. Sous les Capétiens, un nveau système se met en
place : le système féodal.
A cet époque, le royaume de France est traversé par des invasions de plusieurs
peuples, et les gens, pr se protéger de ces invasions, vont se tourner vers le petit seigneur du
coin, car le Roi est trop loin. Ces seigneurs vont commencer à construire des châteaux forts,
et la vie quotidienne va s'organiser autour du château fort, sur de petits territoires, des
seigneuries. Ces petits territoires sont autonomes les uns par rapport aux autres. Chaque
territoire s'analyse comme un mini-''Etat'', car chaque seigneur a la souveraineté sur son
territoire : ce concept est le pvr de ban, un pvr de commandement. Le ban se définit par le
pvr d'ordonner, interdire, et punir. En vertu de ce pvr, le seigneur, sur son territoire, dispose
de prérogatives régaliennes. On les appelle aussi prérogatives de puissance publique. Sur son
territoire, le seigneur peut par exemple rendre la justice. Il peut également aussi lever
l'impôt, lever l'armée. Le royaume de France est divisé en petites seigneuries.
Le Roi, de son côté, règne sur une seigneurie aussi, qui pourrait correspondre ajd à l’Île
de France, du Xème au XIIème siècle, c'est un peu un seigneur comme un autre. Le Roi de
France est même plus faible que la plupart des autres seigneurs. D'autres seigneurs sont plus
fortes, comme celle de Normandie. Le Roi de France n'arrive pas à avoir autorité sur les
autres seigneuries que la sienne.
Petit à petit, va se mettre en place le système féodal. Les seigneurs se font la guerre
en eux. Chaque seigneur va essayer d'avoir des seigneurs sous ses ordres pr aller faire la
guerre. Les seigneurs qui vont être sous les ordres du gd seigneurs vont s'appeler des
vassaux. Tout cela va s'appeler la pyramide féodale-vassalique. Ce système féodal remplace
l'Etat, le pvr pol se structure de cette manière. Mais ça ne rime pas avec anarchie, car c'est
encadré par des règles coutumières. La féodalité se développe partout où l'Etat disparaît,
dans de nbreux pays (en ALL à la même période, au JAP médiéval). Ce système s'exerce
uniquement entre guerriers, entre nobles. Les paysans ne font pas partis de ce système. Ce
système culmine vers l'an 1000. Cet âge d'or va se poursuivre jusqu'au XIIème siècle. Le but
du Roi va être d'essayer de tirer son épingle du jeu, essayer de s'affirmer comme une entité
supérieure aux autres seigneurs.
En général, on considère que l'Etat commence avec la fin de la guerre de Cent ans. Pour
la première fois, les sujets du royaume de France ressentent un sentiment d'appartenance
nationale car on s'est uni contre un ennemi commun, l'Anglais. Avant, on appartenait à une
seigneurie. Du XVI ème au XVIII ème siècle, on a une période d'absolutisme royal et cette
époque se caractérise par une effervescence des idées politiques.
Les légistes vont faire un important travail de conceptualisation, de théorisation. Ces
intellectuels vont inventer la notion de monarchie absolue : le pvr du Roi n'a aucune limite. On
va exalter la souveraineté du Roi de France. Cette idée vient de Jean Bodin (1530-1596 –
jurisconsulte, économiste, philosophie et théoricien politique). D'autres penseurs comme Guy
Coquille (1523-1603 – jurisconsulte, poète, avocat) et Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704 –
homme d’Église, prédicateur et écrivain français) vont aussi théoriser des doctrines
absolutistes dans le but de renforcer le pvr du Roi.
Cette période est une période de crise de la royauté, notamment au XVI ème siècle, où
le roi est contesté à cause des guerres de religions qui divisent le royaume, car bcp de nobles
sont devenus protestants. Or, le pvr du Roi est lié au catholicisme. Le grand gagnant de ces
doctrines est le roi, mais surtout l'Etat.
En même temps que se développent les doctrines absolutistes, se développe aussi la
notion d'Etat. Elle s'affirme à la fin du XVI ème siècle et se fixe avec son sens actuel. On a
eu des périodes de monarchie, des périodes de restauration monarchique, des empires et des
républiques. On distingue trois phases :
– de 1789 à 1848, la France va expérimenter plusieurs traditions constitutionnelles
différentes, à savoir la tradition révolutionnaire (1789-1799) à laquelle on va aboutir
avec la suprématie du pouvoir législatif.
La seconde tradition est la tradition césarienne (1799-1814) qui se caractérise par une
prépondérance du pouvoir exécutif car celui qui aura le pouvoir sera le chef de l’Etat à
la manière des anciens empereurs romains, donc on a une dictature approuvée par le
peuple au travers d’un plébiscite. La troisième tradition est la tradition parlementaire
(1814-1848) où on a un équilibre entre le législatif et l’exécutif.
– La seconde phase se déroule de 1848 à 1870. On est dans une phase où il n’y a pas
vraiment de nouveauté, de création constitutionnelle. C’est le temps des synthèses
constitutionnelles, ce qui veut dire qu’on va récupérer le meilleur des périodes
précédentes. On aura une volonté de synthèse des acquis antérieurs.
– Enfin, la troisième phase va de 1870 à 1940, c’est la troisième République. Cette
période marque l’enracinement du régime républicain en France. C’est un régime qui se
caractérise par une grande longévité, ce régime dure.
Partie I
Le temps des expérimentations constitutionnelles (1789-1848)
La Révolution française (1789-1799) est riche sur le plan constitutionnel car tout est à
inventer. Les constitutionnalistes effectuent un intense travail constitutionnel. On distingue
dans ce travail deux phases, deux expériences. Le point de scission est la chute de la royauté
du 10 août 1792.
Avant 1792, le régime est une monarchie constitutionnelle, Louis XVI est toujours
présent mais on adopte une première Constitution. Les pouvoirs du roi sont donc réaménagés
par cette Constitution. Mais celle-ci est d’esprit très républicaine puisqu’elle va fonder un
ordre nouveau par rapport à la monarchie. Elle va notamment instaurer la souveraineté
nationale, elle va aussi inaugurer les droits de l’homme. Enfin elle va poser les deux premiers
volets de la devise républicaine : liberté et égalité.
Après 1792, c’est le temps où s’ouvre officiellement l’expérience républicaine. La
première République française est proclamée le 22 septembre 1792. On a donc une aspiration
à la démocratie de plus en plus nette : on veut mettre en place une démocratie mais cela ne
fonctionne pas car le droit va être sacrifié sur l’autel des considérations politiques. C’est
l’épisode de la Terreur qui démarre en 1793 et qui a lourdement hypothéqué l’idée
républicaine en France car les gens anti-République ont dit que la République porte en elle-
même ses dérives sanguinaires. Le grand débat du XIXème siècle va être de voir si la
République est obligée d’être sanguinaire ou non. La Terreur est-il le prolongement naturel de
la République ou en est-elle un accident ?
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Section 1 - Les bases du droit constitutionnel moderne (1789-1792)
2. Rousseau et la démocratie
Au XIXème siècle, tout le monde le déteste car c'est le conservateur par excellence.
Il est démocrate. Le maitre ouvrage de Rousseau est Le contrat social de 1762, et dans ce
livre, il dresse le portrait d'une démocratie idéale selon lui. Pour lui, il faut que ce soit une
démocratie directe, qui ne fonctionne pas à l'aide d'un régime représentatif. Son modèle, ce
sont les démocraties de la Grèce Antique. Pr lui, le régime représentatif est incompatible
avec la véritable démocratie.
Il est également favorable à une concentration des pvrs législatifs et exécutifs, mais
que le pvr judiciaire doit être séparé. Selon lui, la souveraineté est uniquement l'expression
de la volonté générale, exprimée par le biais de la loi. Pour lui, la souveraineté doit être
transférée du Roi au peuple, car seule la souveraineté populaire est valable selon lui. En
réalité, c'est impossible à mettre en place car ça ne pourrait fonctionner qu'à l'échelle d'une
petite citée.
Dans quelle mesure la pensée des Lumières a t-elle provoquée la Révolution ? Cette
question est l'une des plus débattues encore ajd pr les historiens, car ils ne sont pas d'accord
et cela suscite de nbreuses controverses. Au XVIIIème siècle, tt le monde pense que les
philosophes sont à l'origine de la Révolution. La réalité est plus nuancée que cela. Il y a deux
éléments d'analyse pr répondre à cette question.
Le premier est que les Lumières n'ont jamais appelé à la révolte. Leur prg n'est pas
révolutionnaire, et au contraire, il est plutôt réformiste. Ils ne veulent pas mettre à bas la
monarchie mais réformer l'institution monarchique. Les philosophes des Lumières occupent
des positions assez enviables dans la société. Mettre à bas la monarchie aurait été pr les
Lumières de perdre leur statut social. Le rôle du philosophe n'est pas de mettre la nation à
feu et à sang, mais d'éclairer et de fournir une réflexion politique.
Le deuxième élément est que les idées des Lumières ont préparé l'opinion publique à
accepter la Révolution, à défaut de les provoquer. Précisément, l'expression d' ''opinion
publique'' commence à apparaître (vers 1750). Elle se définit par opposition à l'opinion royale.
Le Roi essaie de contrôler cette opinion, il va pr cela exercer la censure.
Les Lumières agissent indirectement comme un révélateur des carences du pvr
politique. Les Lumières ont influencé indirectement la Révolution française. Un livre : Les
origines intellectuelles de la Révolution Française.
Le 5 juillet 1788, Louis XVI décide qq chose qu'il va regretter, la convocation des
Etats généraux, réunion des trois ordres de la société : la noblesse, le clergé et le tiers-Etat.
Le rôle des Etats généraux était de donner le consentement à l'impôt. Depuis le Moyen-Age,
le Roi ne pouvait pas mettre un impôt sans en informer les Etats généraux. A cet époque,
c'est la crise avec 126 millions de livres de dettes. Sous l'Ancien Régime, la nation est un
concept un peu flou. Et c'est la Rév Fran, et surtt le tiers-état, qui va donner un contenu clair
à ce mot ''nation''. Intellectuellement, l'Abbé Sieyès va bcp réfléchir à cette notion.
SIEYES va rédiger une brochure qui a eu un très gd succès, Qu'est-ce que le tiers-
Etat ? (janv 1789). Il en vend 30 000 exemplaires en qq semaines, énorme pr l'époque. Au
départ, c'était une brochure de circonstances. Le but était de défendre les droits du tiers-
Etat. En réalité, ce texte a dépassé son objectif premier, il se surpasse et propose une
véritable théorie politique de la nation.
Sieyès voit dans la nation une manif du droit naturel, dans la pensée de l'abbé Sieyès,
la nation est un groupement d'individus dans l'Etat de nature. La nation précède la société
politique, qui se met en place avec l'adoption d'une constitution. La nation est un
regroupement spontané des hommes qui veulent mieux satisfaire leurs besoins communs.
Elle n'est pas le produit d'un contrat social, mais c'est du droit naturel, le simple
résultat de la loi de nécessité. En csq, il y a des gens qui n'ont pas besoin de la nation. Deux
catégories de personnes sont exclues de ce raisonnement : les privilégiés, les riches avec un
très haut statut social, pour lui, c'est un gpe parasite car il n'y a pas de solidarité.
Inversement, les indigents, les pauvres ne doivent pas faire partis de la nation selon lui. C'est
ceux qui ne sont pas propriétaires. Ces deux catégories de personnes seraient dc hostiles à
l'intérêt commun.
Trois jours après, le 20 juin, l'Assemblée jure solennellement de ''ne pas se séparer
avant d'avoir doté la France d'une Constitution''. Sous l'Ancien régime, il y avait des lois
fondamentales du royaume dc la C° était coutumière. Ici, on veut doter la France de règles de
droit écrites, on parle de Serment du jeu de Paume. Un des objectifs des révolutionnaires est
de mettre en place un ordre constitutionnel stable. Dans ce but, l'Assemblée s'intitule elle-
même assemblée constituante.
Le 14 juillet 1789, l'assemblée décide que la C° contiendra une déclaration des droits
de l'homme. Il est temps désormais de fonder un nouvel ordre politique.
Cette déclaration est adoptée le 26 août 1789. Cette DDHC va être insérée au début
de la première Constitution Française écrite, adoptée en 1791. Ce texte se compose d'un petit
préambule et de 17 articles. Elle a eu un énorme retentissement partout en Europe. Les Etats
voisins ''hallucinent''. Elle va inspirer les C° des pays d'Amérique Latine dans la première
moitié du XIXème.
La gde idée de la DDHC est que les droits proclamés des citoyens sont des droits
naturels, sans concessions de l'Etat. En particulier, la DDHC va affirmer deux gds principes :
la liberté et l'égalité (la fraternité est ajoutée en 1848). Les droits de l'homme est un
concept qui apparaît dans un contexte particulier en opposition à la monarchie.
1. La liberté
Dans l'esprit de la DDHC, liberté ne rime pas avec anarchie car la liberté est le droit
de faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Dans la DDHC, la liberté est extrêmement organisée.
31/01 Au sein de la DDHC, la liberté est une double garantie accordée à l'individu. C'est une
garantie contre l'Etat, car il méprisait les droits des individus au XVIIIème siècle.
La DDHC est aussi une garantie contre les corps intermédiaires, contre les
groupements qui faisaient écran par rapport à l'Etat.
La DDHC instaure un certain nb de libertés, comme la liberté individuelle, la garantie
judiciaire (ex : garantie contre les détentions arbitraires, présomption d'innocence de
l'accusé). La liberté de penser, d'opinion sont aussi garantis par la DDHC, ce qui n'était pas la
cas sous la Monarchie avec la censure. Il y a également une liberté de la presse qui va de paire
avec la liberté de penser. De plus, on a la liberté de parole et de pétition, de déplacement
(ex : ce n'était pas le cas avant pr les ouvriers). Elle proclame des libertés éco auxquels sont
attachés les révolutionnaires, et notamment la liberté du commerce. Alors que le commerce
aux XVIIIème était exercé au sein des corporations de métiers, avec des monopoles (ex :
deux textes célèbres qui dissolvent les corporations de métiers : 1791 – le Décret d'Allarde
et la Loi Le Chapelier).
La DDHC proclame aussi la liberté d'association, mais qui va très vite être remise en
question. Au XVIIIème siècle, il y a une très gde instabilité politique : les associations
favorisent les groupements de personnes pouvant renverser le pvr.
Mais bcp de libertés n'ont pas été proclamées, certaines ont été oubliées, et en
particulier en ce qui concerne les esclaves des colonies, on ne les libère pas. Aussi, on oublie le
syndicalisme (autorisé au final en 1884) (associations de travailleurs). La Loi Le Chapelier
interdit même les associations professionnelles.
2. L’égalité
Entre 1789 et 1791, on est dans une période d'expérimentation, de faits, c'est la
période de l'Assemblée constituante, les pvrs se séparent entre l'Assemblée et le Roi. Mais
en sept 1791, les choses se règlent car est promulguée la première Constitution écrite
Française (3 et 14 sept 1791). Il a fallu deux ans pour l'écrire. Il fallait réinventer toute la
vie politique. Cette écriture de la C° a été ralentie par un certain nb d'événements, et
notamment, Louis XVI a voulu prendre la fuite mais il a été capturé à Varennes-Vauzelles.
L'assemblée a dc voulu préciser le rôle du roi, dc prendre position. Le roi a par la suite juré
fidélité à la C°.
L'exécutif est exercé par le Roi, il exerce plusieurs prérogatives au titre de cet
exécutif, et tout d'abord, il dirige la politique extérieure. Il dispose aussi d'un droit de véto
suspensif à l'encontre de l'assemblée et qui est valable le temps de deux législatures. Enfin,
le roi nomme les ministres et les hauts fonctionnaires. Les ministres contresignent les
décisions du roi, ils sont donc pénalement responsables devant l'assemblée.
Le pouvoir législatif est délégué à une AN. Elle est composée de représentants du
peuple, députés, ils sont librement élus au suffrage censitaire à deux tours et ont un mandat
de deux ans. Le Roi ne peut pas dissoudre l'assemblée. L'AN à seule l'initiative et le vote des
lois. Elle établit et contrôle l'impôt, et choisit elle-même de se réunir qd elle veut. Elle peut
enfin décider de réviser la C°.
L' AN a bcp de pvrs, donc on s'en méfie. Le pvr législatif est prépondérant. Le Roi,
dans ce système de monarchie constitutionnelle, commande la nation au nom de la loi, mais pas
au nom de Dieu comme avant.
''Il n'y a point en France d'autorités supérieures à celle de la loi'' (chap 2 de la C° de
1791)
3. L’échec du système
Le 20 sept 1792, l'AN change et cède sa place à une assemblée nouvellement élue, on
l'appelle la Convention. Elle a une double compétence : établir une nouvelle Constitution et
gouverner la France. Lors de ces élections qui ont menés à la Convention, il y a eu 700 000
votants sur 7 millions d'habitants. C'est une minorité qui élit cette assemblée, on les appelle
les conventionnels. Cette nvelle assemblée est composée d'une majorité de bourgeois, qui sont
très attachés aux principes de 1789, mais pr autant, ils sont socialement conservateurs. Ils
ont aussi une gde expérimentation des affaires administratives et politiques (1/3 d'entre eux
sont des juristes).
Dès le départ, la Convention est menacée de partout. Elle subit des menaces dont celle
des Etats européens qui menacent d'une guerre de coalition. Et même à l'intérieur du pays, la
menace vient des contre révolutionnaires.
A partir de 1792, la vie politique française est rythmée par des coups de forces
successifs (1/an en moyenne). Ils viennent de la droite et de la gauche. Qd c'est la droite,
c'est parce qu'ils trouvent que les révolutionnaires vont trop loin dans les idées de gauche. La
gauche qt à elle a peur d'un éventuel retour du roi.
La Convention est divisée en deux factions : les girondins et les montagnards. Au milieu
d’eux se trouve la plaine. Les girondins sont des députés représentant la bourgeoisie
provinciale la plupart du temps (bourgeois éclairés, conservateurs, attachés à la propriété,
modérés). Les montagnards sont des révolutionnaires complètement exaltés, ils sont plus
proches du peuple et donc radicaux dans leurs idées. Parmi les montagnards se trouve
Robespierre, mais il y avait également Danton ou encore Marat et Saint-Just. Entre les deux
se trouve la plaine, qui sont le juste milieu : ils décident alternativement de soutenir les
girondins ou les montagnards.
La plaine décide d’abord de soutenir les girondins qui vont rédiger une Constitution.
Cette Constitution ne sera pas votée. Elle est d’inspiration très démocratique surtout à deux
égards : elle instaure un suffrage direct à deux tours et elle va assouplir les conditions
d’électorat et d’éligibilité. Dorénavant, les domestiques par exemple peuvent voter. Aussi,
cette Constitution va accorder une grande place au peuple dans le fonctionnement des
institutions. En effet, l’idée est de limiter le pouvoir des assemblées donc d’éviter le
despotisme parlementaire.
L’Assemblée n’a plus le droit de voter de lois constitutionnelles, ce qui limite son
pouvoir. Elle n’a plus le droit non plus de destituer les ministres. Cette Constitution s’inspire
de la démocratie directe de Rousseau qui se méfie des représentants du peuple.
Le projet de Constitution girondine instaure la censure populaire qui est un mécanisme
permettant au peuple de s’opposer aux actes de l’assemblée donc de la représentation
nationale. Le peuple a le pouvoir d’impulser la création des lois. Cette Constitution veut une
démocratie directe mais la France est trop grande pour ça. On est obligé d’avoir de la
représentation.
Ce projet n’a jamais été voté car il y avait d’autres urgences à gérer comme le fait
qu’on était en guerre en Europe. De plus, ce texte a subi les foudres des montagnards et
notamment de Robespierre.
La Constitution montagnarde va être votée mais elle ne sera jamais appliquée. Cette
Constitution montagnarde est précédée d’une DDHC en 35 articles, elle est nouvelle par
rapport à celle de 1789. Cette Constitution peut se résumer en trois points :
– il y a un souci de l’égalité et notamment en instaurant deux nouveaux droits. La déclaration
institue un droit à l’assistance : c’est à la nation de prendre en charge les déshérités alors
qu’autrefois c’était l’Eglise qui s’occupait de la charité. On met donc en place avant l’heure
la protection sociale. La nation s’occupe des pauvres, des vieillards et des enfants
abandonnés, des veuves et orphelins. Pour la financer, on va taxer les riches pour
redistribuer les richesses. Aussi, elle instaure le droit à l’instruction. L’enseignement
primaire est rendu obligatoire pendant trois ans et les instituteurs seront obligés
d’enseigner en français pour lutter contre les particularismes locaux. Mais la Convention
refusera d’instituer un monopole d’Etat sur l’enseignement
– ensuite, cette Constitution maintient la liberté, ce qui est précisé parce qu’on va
proclamer des libertés individuelles particulières. On va par exemple proclamer la liberté
des cultes par contre la liberté aux esclaves ne sera pas accordée, ce qui est la limite de
cette Constitution
– enfin, elle va renforcer la démocratie : le principe de base est toujours la souveraineté du
peuple et celle-ci s’exprime à travers cinq points :
– d’abord, elle met en place le suffrage universel des citoyens de plus de 21 ans, réservé
aux hommes.
– Puis, on met en place la possibilité de faire des pétitions.
– Ensuite, le peuple va avoir un droit à l’insurrection : le peuple a le droit de se révolter
s’il estime que le gouvernement viole ses droits.
– Le quatrième point est l’instauration du référendum législatif : c’est une procédure
soumettant les lois à une ratification populaire.
– Enfin, le pouvoir exécutif émane de la souveraineté du peuple. Selon cette
Constitution, il sera donc exercé par un conseil de 24 membres élus par le peuple.
Cette Constitution aboutit à mettre en place un régime d’assemblée relativement
strict. Elle a été votée par le peuple mais jamais appliquée parce que si elle avait été
appliquée, les hommes au pouvoir qui l’avaient rédigé auraient perdu le pouvoir. La Convention,
quand elle voit que le peuple accepte la Constitution, va suspendre l’exécution de la
Constitution avec pour prétexte la guerre, c’est une mesure d’exception (suspension jusqu’à la
paix). On va donc mettre en place un régime d’exception.
1. La première Terreur
2. La Terreur généralisée
a) Robespierre l’Incorruptible
Robespierre a fait une purge des ses ennemis en les éliminant. En particulier, il a
éliminé Danton (qui avait 34 ans) et ses partisans car ils incarnent les principes de 1789, la
République. Cette élimination est surtt symbolique avant d'être politique. Robespierre n'a plus
de rival. Il va développer une religion spiritualiste, et en mai 1794, il fait voter par
l'Assemblée un décret qui atteste l'existence de l' ''Etre suprême'', un nveau Dieu. Il
devient de plus en plus mystique, pr mettre en place un culte à sa propre personne.
Robespierre ne désarme pas face à ses ennemis et fait voter une loi du 22 prairial an 2
(10 juin 1794). La loi déclenche la Grande Terreur. Elle simplifie à l'extrême les tribunaux
révolutionnaires. Ils ''jugent'' et se transforment en machine à condamner. Il n' y a plus que
l'apparence de la justice. Les exécutions se multiplient.
En 1 mois et demi, à Paris, on a guillotiné 1376 personnes. Robespierre sombre dans la
paranoïa, et la guillotine suscite un dégoût général de la part de la population. Robespierre va
perdre le soutien de la Convention, de l'Assemblée, car une victoire militaire a eu lieu, la
France a gagné une victoire militaire en juin, sachant que Robespierre avait promis la paix
après une victoire. Robespierre prononce un victoire de paranoïaque à la Tribune, et tt le
monde commence à avoir peur.
Va se créer la coalition de la peur, des gens complotent contre Robespierre (les
conjurés), ils font arrêter Robespierre et son ami St Just le 9 thermidor an 2, et dans la
nuit, la Convention va les déclarer hors la loi, pas besoin de procès pr les faire exécuter. Il y a
un combat, et dans le combat, Robespierre reçoit un coup de fusil qui va lui briser la mâchoire.
Le lendemain, il est amené sur une charrette à la Place de Grève et est exécuté (108 partisans
de Robespierre sont arrêtés et exécutés cette nuit-là). C'est la fin de la Terreur.
C'est une phase de retour au calme, à l'ordre. Les thermidoriens vont se donner une
double tâche, ou une tâche unique qui se divise en deux : consolider la Rép contre le retour de
la Monarchie, car les royalistes sont tjr là, et consolider la Rép contre son propre passé,
contre la Terreur.
Les contre révolutionnaires disent que la dictature est le développement normal de la
démocratie. La tâche des thermidoriens va être de montrer que l'on peut avoir une République
apaisée, qui ne tourne pas à la dictature. La Terreur a décrédibilisé les principes de 1789, la
Rép et la Révolution. Ajd encore, c'est un gd débat (les historiens pensent que la Rév a
plusieurs phases qu'il faut distinguer et en particulier 1789 avec les énoncés de gds principes,
1793 et la Terreur (dérapage de l'histoire selon eux)). Il y a les historiens de gauche et les
historiens de droite.
2. L’œuvre constitutionnelle
On va nommer une commission chargée de préparer une nvelle C°, préparée par un
girondin (modéré), Daunou. Elle va être votée le 22 août 1795, la C° thermidorienne est
approuvée par un référendum populaire. Cette C° est appelée la Constitution de l'an 3. Elle est
précédée de la DDHC et aussi du Déclaration des Devoirs de l'Homme et du Citoyen. Le ton
change, et deux idées ressortent :
– la première est que l'on craint de mettre en place une démocratie sociale, car en 1789, on
avait défini négativement l'égalité, elle était instaurée par réaction aux privilèges de
l'Ancien Régime. Désormais, en l'an 3, on la définit positivement, et on trouve dans la C° :
''L'égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous''. L'égalité, dans la tête des
constituants, est purement civile, mais pas sociale. Tout le monde ne doit pas gagner la
même chose pr autant selon eux. Le droit à l'assistance aux pauvres disparaît dans cette
C°, plus d'aides aux pauvres de la part de la Nation, le droit à l'instruction pr tous
disparaît aussi, et enfin le droit à l'insurrection. La Déclaration des devoirs va dans le
même sens, on craint une démocratie sociale trop visible. Elle essaye de substituer à la
morale chrétienne une morale civique. On s'aperçoit qu'elle défend la propriété. Elle
consacre l'intangibilité de la propriété, on ne peut pas y toucher. Elle est relativement
conservatrice.
– la deuxième est qu'il y a une crainte de la dictature politique, car on sort de trois ans de
pvr dictatorial. Cette C° craint que s'installe un nveau régime de Terreur. Qd on lit la C°
de l'an 3, on voit que les pvrs sont très séparés (pvr législatif et exécutif).
Le pvr législatif est confié à deux chambres : le Conseil des Cinq-cents, chargé
d'élaborer des projets de lois, et le Conseil des Anciens, chargé d'approuver les lois (pas de
pvr d'amendement). Pr éviter les brusques changements de majorité, le renouvellement des
deux conseils se fait par tiers chaque année. Apparaît pr la première fois le bicamérisme, qui
ne disparaît plus (sauf sous la IIème Rép – 1848-1851). Le pvr exécutif est collégial. Il est
exercer par le directoire, organe composé des cinq membres, les directeurs. Ils sont élus
pour 5 ans, mais tous les ans, on en renouvelle 1. Les directeurs n'ont aucun pvr sur les
Assemblées et vice-versa.
Les électeurs vote par un système à deux degrés, et les gens au pvr sont des
propriétaires fortunés.
B) Le Directoire (1795-1799)
Cette époque est marquée par plusieurs coups de force. Et en particulier, un qui a lieu à
l'automne 1795. C'est un coup de force royaliste, ils tentent de prendre le pvr, mais l'armée
va repousser la tentative(le 26 oct 1795 – 4 brumaire an 4). L'armée est dirigée par un jeune
général jusque là inconnu : Napoléon Bonaparte. C'est le début du Directoire. Ce régime
politique est caractérisé par un coup de force presque chaque année, il y a une extrême
agitation. Tous les moyens sont bons pr garder le pvr.
Le premier coup de force date de 1796 : au plan interne, c'est la catastrophe
financière pr la France, les gens ont faim. On commence à voir les gens s'agiter. Cette
agitation va être récupérée par la gauche jacobine. Les jacobins, extrémistes, vont trouver un
homme à mettre sur le devant de la scène pr faire un complot. Leur propagandiste est Babeuf.
Il veut libérer le peuple, que le pvr appartienne à une petite minorité insurrectionnelle. Il veut
revenir au temps de Robespierre, et aboutir à du communisme. Il veut partager des terres en
France et faire une répartition agricole égalitaire. Pour ce faire, il va organiser une société
secrète : la société des Égaux, et la conspiration va s'appeler la conspiration de l'égalité.
C'est un échec, il est arrêté par la Général Brune, et lui et ses complotistes sont exécutés.
Cela révèle que la Rép n'est pas égalitaire. Elle est conservatrice, attachée à la
propriété. La Rép reste seulement égalitaire sur le plan civil. Ajd, les communistes
considèrent Babeuf comme l'un des précurseurs de leur mvmt.
Le deuxième date de 1797 : les royalistes de la droite reviennent pr un nveau complot.
Les royalistes veulent restaurer dans la légalité une monarchie constitutionnelle. Mais les
partisans monarchistes sont divisés : élections au printemps 1797, et la majorité des gens
élus aux deux assemblés sont royalistes. Les directeurs vont dire qu'il est hors de question
que les assemblées soient en majorité royalistes. 3 des 5 directeurs vont faire un coup de
force pr briser la majorité royaliste aux Assemblées.
Bonaparte revient et fait un putsch politico-militaire contre son régime à la demande d'une
partie du régime. Cela aboutit à l'invalidité des élections. Les députés sont déportés en
Guyane, et on remet en vigueur la législation terroriste contre la noblesse émigrée et les
prêtres. Bonaparte se comporte comme un Roi, un chef d'Etat, il en a la stature. L'attitude un
peu arrogante ne plaît pas au directoire mais il laisse faire. Bonaparte, en Italie, envoie des
cargaison d'or à Paris. On le voit comme très célèbre, de par son charisme notamment.
Le troisième et dernier coup de force date de 1799 et émane de Bonaparte : la gauche
jacobine pose pb, elle gagne bcp de sièges aux élections. Il ne veut pas de gens trop à droite
ni trop à gauche. Le Directoire fait un coup de force et invalide les élections des députés. 106
députés de gauche sont virés, c'est le coup de force du 22 floréal an VI (11 mai 1798). Pdt ce
tps, le directoire reprend s politique de conquête territoriale et ça provoque la seconde
coalition européenne. Ts les pays d'Europe se liguent contre la France. Les armées françaises
sont battues partt en Europe. Les généraux de l'armée sont très mécontent de la politique du
directoire, ils vont s'allier à des politiciens, ils discutent d'une révision possible de la C°.
L'Abbé Sieyès est élu directeur, il a voté la mort du Roi Louis XVI et dénoncé le directoire.
Les élections de l'an 7 ont lieu et les jacobins obtiennent la majorité des Assemblées.
Le directoire n'ose pas faire un troisième coup de force. S'en suit une purge des ministres et
des directeurs.
Le pays en a marre et veut la paix, car en 1789, on aspire au changement, et dix ans
plus tard, on aspire à la stabilité. Sieyès se dit qu'il faut faire qq chose, et veut qlqu'un qui a
de la poigne : on appelle le Général Bonaparte (qui est en Égypte). Ils font un complot pr faire
croire à un faux complot de la gauche jacobine, pr dire aux Assemblées qu'elles sont en
danger pr les éloigner de Paris. L'armée pénètre au Conseil des Cinq-cents la nuit. Il force qq
députés à signer le remplacement du Directoire. Il va être remplacé par un Triumvirat, une
commission de trois hommes, nommés les Consuls, dont Bonaparte et Sieyès. Il est chargé de
rédiger une nvelle C° (coup d'Etat du 18 brumaire an 8 – 9 nov 1799). C'est la fin de la
Révolution Française.
Chapitre 2 - La tradition césarienne (1799-1814)
06/03
Le règne de Napoléon Bonaparte est un règne difficile à comprendre car c'est une
période très ambiguë. D'un certain côté, Napoléon garde certains acquis de la Révolution
(égalité civile). On ne revient pas non plus sur le fait d'avoir détruit la féodalité. Dans
d'autres secteurs, il va faire un certain retour à l'ancien régime. Dans d'autres secteurs au
contraire, il revient aux traditions de l'Ancien Régime. Et quand ils étudient son règne, les
historiens ont du mal à se mettre d'accord : est-ce une dictature militaire pure et
simple ? D'autres personnes au contraire pensent que c'est une expérience de despotisme
éclairé. C'est un régime qui organise une dictature de salut publique à la romaine. Une
dictature qui recherche la sanction populaire, l’approbation du peuple. « Je suis un dictateur
mais je veux quand même me faire acclamer par le peuple ». On appelle ça le césarisme en
droit constitutionnel. D'où les mots « tradition césarienne », c'est un régime politique inspiré
plus ou moins de la monarchie, comme celui que voulait imposer Jules César à Rome. C'est un
pouvoir, concentré entre les mains d'un homme fort, d'un chef militaire en général, un chef
qui est charismatique, et aussi très soutenu par le peuple. Le césarisme souffre d'une
ambiguïté fondamentale puisque c'est un régime politique qui, par certains aspects, utilise la
démocratie. Il utilise la démocratie pour fonder le pouvoir d'un seul homme. Bonaparte fait
tout pour le peuple (ex : libertés françaises, publiques...) mais rien par le peuple. On a l'idée
d'une autorité du peuple.
Nous sommes au lendemain du coup d'état, et l'Abbé Sieyès va rédiger une nouvelle C°.
Mais Bonaparte la refuse et rédige la sienne dans son coin. On voit déjà la personnalité de
Bonaparte. Cette C° est volontairement courte et pas très claire, volontairement obscure. Le
but du jeu est d'arriver à faire ce qu'il veut, pour ne pas être entravé dans sa marche vers le
pouvoir. Il capitule et se désigne premier consul. Bonaparte se réserve l'essentiel du pouvoir,
et ce par différents moyens.
– La C° de l'an VIII va instituer un système pour la fonction publique qui est un système
de présentation des candidats aux fonctions publiques. Mais au contraire, on va
établir des listes de confiance, établies à trois niveaux : communal, départemental
et national. Les fonctionnaires doivent absolument être choisis sur ces listes, y
compris le personnel politique. On appelle ça des listes de notabilités : composées de
notables, des gens en qui on a confiance. Le peuple est exclus de ce système, il ne
participe pas à l'exercice de la fonction publique.
– Il n'y a plus de suffrage universel : l'idée est que le suffrage universel est réduit à
une seule hypothèse où tout le monde va voter. C'est l’approbation de la C° par
plébiscite, juste avant de la ratifier.
Il s'agit de la confection des lois, rendue très compliquée par Napoléon Bonaparte, et
qui obéit à 4 phases qui font intervenir 4 organes différents :
– L'initiative des lois : elle appartient au premier consul. Son projet va être étudié et
mis en forme par un premier organe que l'on appelle LE CONSEIL D'ETAT : sorte de
résurgence de l'ancien conseil du Roi d'autrefois.
– Le texte va ensuite passer devant une troisième assemblée qui est le CORPS
LEGISLATIF, composé de 300 législateurs. Le corps législatif écoute les
rapporteurs de la loi en silence. Il n'a pas le droit de parler et va procéder à un vote
secret. La seule chose qu'il a le droit de dire, c'est s'il est d'accord ou pas. On
l'appelle le corps des muets.
– Si le projet est adopté, le premier consul promulgue la loi. Mais il peut arriver que
le premier consul renvoie le texte devant une quatrième assemblée que l'on appelle le
SENAT. Il nomme les consuls pour une durée de 10 ans, y compris Napoléon, et nomme
aussi les membres du TRIBUNAT.
Le pouvoir législatif est fragmenté entre 4 organes différents, et entre autre, ce
pouvoir dépend très étroitement du pouvoir exécutif.
Ce pouvoir exécutif est confié à 3 personnes que l'on appelle les 3 consuls, ils sont
nommés par le Sénat pour une durée de 10 ans et sont rééligibles. Il y a Napoléon, Lebrun et
Cambacérès. Sauf qu'en réalité, l'essentiel du pouvoir est concentré dans les mains du
premier consul. Napoléon est politiquement irresponsable, il nomme et révoque les ministres,
les membres du Conseil d'Etat, les fonctionnaires et les magistrats. Indirectement donc, il
contrôle la justice. Napoléon a à lui seul l'initiative des lois, et a aussi le pouvoir de faire des
règlements pour l'application des lois.
Autrefois, l'exécutif était collégial. Désormais, il n'existe plus. Sous le directoire, on
avait 5 directeurs.
Ajd, on a un pouvoir quasi exclusif du premier consul, et pour gouverner, Napoléon va
s'entourer d'un personnel remarquable : ses deux camarades Lebrun et Cambacérès, en plus
de ce personnel. Il va commencer à ce moment là la marche vers le pouvoir personnel.
2. La Constitution de l’an X
Napoléon, une fois nommé consul à vie, dicte une nouvelle C°, adoptée rapidement et
sans dilution par un texte : le Sénatus-consulte, le 16 thermidor an X (4 août 1802). Il écrit
sa C° 2 jours après avoir été nommé consul à vie. Le premier consul peut désigner son
successeur. On réinstalle l'hérédité du pouvoir.
Il y a toujours un consul n°2 et n°3, ils sont nommés à vie par le Sénat, mais sur
présentation du premier Consul. Autrement dit, le premier consul devient souverain mais sans
le titre. Mais dans les faits c'est la même chose. Le Sénat va voir ses pouvoirs s'accroître,
mais il est tout de même domestiqué par le premier consul.
De plus, les listes de notabilité sont supprimées car en 2 ans elles n'ont pas eu le
temps de fonctionner. On les remplace par des collèges électoraux censitaires au niveau du
département. En matière administrative, la C° de l'An X crée une sorte d'oligarchie de
notable. Une fois élu dans la fonction publique, on est inamovibles et ces derniers sont tous
dévolus au gouvernement. Napoléon verrouille tout le système politico-français à son profit.
De plus, il va instituer une nouvelle fête nationale qui est le 15 août car c'est son
anniversaire. En 1803, il fait frapper des pièces de monnaie à son effigie.
A) Un gouvernement personnel
Bonaparte a réussi une série de conquêtes militaires, il a donc pacifié l’Europe. Et suite
à cela, il faut souligner que c’est la première fois que la France n’est plus en guerre avec ses
voisins depuis 1792. De plus, il a réussi à pacifier le pays par l’intérieur par le biais d’une
pacification sociale qui s’est opéré sur deux terrains.
A) La pacification religieuse
B) La pacification juridique
Ici, Bonaparte va se mettre en tête de rédiger des codes. C’est un de ses objectifs
politiques majeurs car c’est le seul moyen pour stabiliser la société. Le droit est dans son
esprit un instrument de pacification, de stabilisation. Il va réussir là où la Révolution
Française a échoué. Il va pour la première fois dans l’histoire française codifier l’intégralité
du droit privé. 3 facteurs l’ont aidé à réussir :
– une volonté politique très forte, il apparait comme un chef très fort car codifier est
un acte politique, c’est affirmer la main-mise de l’état sur le droit. On peut le
comparer au grand Justinien
– les bénéfices du travail révolutionnaire, des anciens projets de codes et d’un tas de
lois civiles adoptées durant cette période
– une forte aspiration des gens à la paix sociale lors de l’arrivée de Bonaparte, codifier
c’est terminer la Révolution et ramener la paix sociale. Le Code Civil est donc
l’instrument de la paix sociale.
En l’espace d’une dizaine d’années, il va élaborer plusieurs codes (civil en 1804 et procédure
civile en 1806, commerce en 1807, instructions criminelles en 1808, Code pénal en 1810).
En 1800, Napoléon choisit 4 personnages pour codifier le Code Civil dont deux venants
des pays de droits écrits (suffrage universel direct) :
– Jacques de Maleville, du Périgord, avocat au parlement de Bordeaux en 1789 puis
magistrat
– Jean-Etienne-Marie Portalis, auteur du discours préliminaire du Code Civil, ancien
avocat du barreau d’Aix
– François Denis Tronchet, avocat au Parlement de Paris, défenseur de la tradition
coutumière et contre le droit romain
– Félix Julien Jean Bigot de Préameneu, juriste coutumier, avocat au parlement de
Rennes puis de Paris avant la Révolution.
Il les a choisi car ce sont des jurisconsultes très expérimentés, ils connaissent
finement l'ancien droit français, sont politiquement très modérés et étrangers aux excès de
la révolution. De plus, ils représentent la diversité juridique de l’ancien droit de France. Cette
commission avance très vite car dispose d’avants projets de codes révolutionnaires. Il faut
préciser que Bonaparte suit ça de très près en présidant lui même des séances et en donnant
son avis sur tout un tas de sujet. Le Code Civil des français est promulgué par la loi du 30
ventôse an XII (21 mars 1804) abrogeant la totalité de l’ancien droit français.
La guerre reprend en 1803 entre la France et l’Angleterre pour la maîtrise des mers.
De plus, à l’époque, les royalistes français émigrés sont soutenus par les Anglais qui veulent
virer Napoléon. Et ce dernier va profiter de cela pour finir la marche vers son pouvoir
personnel en mettent en place un empire héréditaire (10 ans), il devient alors Napoléon
Premier.
L’organisation des pouvoirs publics a peu changé entre 1804 et 1814. Ce qui a beaucoup
évolué, c’est l’esprit du gouvernement. Plus on avance dans le temps, plus le caractère
napoléonien va se durcir. Il va plonger vers une politique de domination autoritaire qui l’éloigne
de la nation, ce qui le rend plus fragile => paradoxe. Son despotisme se manifeste sur 2
points :
Comment peut-on fonder des institutions stables ? C'est-à-dire des institutions qui
garantissent à la fois les libertés des individus et l'ordre dans la société. À chaque fois qu'on
essayait de mettre en place la République, elle tombait dans le despotisme ; l'élite se dit
alors : « il faut arrêter avec ces excès », trouver un régime politique équilibré, un régime qui
sauvegarderait les libertés de 1789. Il faut éviter à la fois le dérapage de l'exécutif et du
législatif.
Le régime qui leur le mieux est le régime anglais, car c'est un modèle transactionnel.
C'est une monarchie libérale, tempérée par l'existence de deux chambres, et le pouvoir
législatif en particulier est partagé entre ces deux chambres et le Roi. En France, on va
essayer de mettre en place pour la première fois une monarchie constitutionnelle, que l'on
appelle aussi monarchie censitaire. C'est-à-dire une monarchie qui consacre la domination des
notables fortunés, un historien appellerait ça : « le temps des notables ». Ce système repose
sur un double rejet : d'une part, on rejette la monarchie traditionaliste de l'Ancien Régime
mais de l'autre côté de l’échiquier politique, on va rejeter la démocratie égalitaire jacobine.
D'un côté, on ne veut pas l'extrême droite et de l'autre, on ne veut pas de l'extrême gauche.
L'Europe coalisée marche sur la France en 1814 mais ne sait pas quel régime politique
elle souhaite mettre en place. La seule chose dont tout le monde est sûr, c'est qu'il faut se
débarrasser de Napoléon qui est alors exilé sur l'île d'Elbe. Et c'est à ce moment là que les
monarchistes reviennent et convainquent les pays étrangers de rétablir la monarchie.
C'est le frère de Louis XVI qui va régner, sous le nom de Louis XVIII. C'est le Sénat
qui va destituer officiellement Napoléon et qui va appeler Louis XVIII « Roi des français » à
la condition qu'il prête serment à la C° qu'il établira. Cette C° garantit le maintien de toute la
législation révolutionnaire et impériale et maintient tout le haut personnel de l'empire en
place. Louis XVIII va répondre au Sénat par un texte, la Déclaration de Saint Ouen du 2 mai
1814, qu'il va négocier avec le Sénat. Dans cette déclaration, il rejette le principe de la
souveraineté nationale, qui avait été affirmée sous la Révolution.
Napoléon dit « je ne suis pas Roi par la volonté du peuple », selon lui, il ne tient pas son
pouvoir du peuple mais de Dieu. C'était une monarchie de droit divin.
Louis XVIII revient à la monarchie d'avant 1789. Il reprend le titre des anciens Rois.
Il rétablit une monarchie absolue, source unique de tous les pouvoirs.
Cette charte conserve en bloc les lois et les institutions de la Révolution française et
de l'empire napoléonien (ex : on va conserver l'égalité civile entre les hommes, mais pas pour
les femmes. L'égalité fiscale est conservée, tout comme l'égal accès aux fonctions publiques,
l'inviolabilité de la propriété, le code civil et la liberté de culte et de conscience) .
C'est à ce moment que Napoléon revient de son exil.
Cette période va du 1er mars au 7 Juillet 1815, Napoléon revient au pouvoir en profitant
du mécontentement des Français.
B) Le retour de Napoléon
Louis XVIII commence avec une vague de fusillades. Il va fusiller tous les hauts
gradés de l'armée qui ont soutenu Napoléon pendant les Cent-Jours, puis mettre en place des
élections législatives. La chambre des députés tombe entre les mains des ultraroyalistes, que
l'on appelle aussi les « ultras ».
Nous sommes en août 1814, les élections législatives se tiennent dans un climat de
haine et de violence. C'est une époque compliquée. Sur 400 députés qu'il fallait élire, il n'y en
a que 4 ou 5 qui soutiennent les valeurs de la Révolution française donc c'est la catastrophe.
Et 350 députés sont au contraire des gens qui affichent un royalisme extrêmement virulent,
intransigeant. On surnomme ces gens-là les « ultras ». Ils condamnent la souveraineté du
peuple et le régime représentatif. Un des théoriciens de l'extrême droite est le Vicomte
Louis de Bonalde.
Cette élection marque une rupture dans la vie politique française car aussi bizarre que
cela puisse paraître, depuis 1789 les députés restaient à peu près les mêmes alors qu'en 1815
les nouveaux députés sont nouveaux en politique et assez jeunes donc il y a un changement de
génération et du personnel politique. Cette chambre ultra va instituer encore une fois la
terreur légale en votant des lois terroristes (ex : la loi de sûreté générale qui autorise les
détentions sans jugement, la loi sur les cris et les écris séditieux, la loi qui institue un
nouveau tribunal, les cours prévôtales, juridictions d'exception qui vont rendre des jugements
sommaires et des jugements sans appel, sans possibilité de grâce royale) .
Cette chambre ultra était en désaccord avec le gouvernement sur un certain nombre
de points et en particulier, que les députés ultras voulaient instaurer un véritable régime
parlementaire dans lequel les ministres seraient politiquement responsables devant les
chambres.
C'était un moyen pour eux de contrôler le gouvernement, et ils voulaient aussi mettre
en place un Cens électoral qui soit plutôt bas, pour ne pas que ce soit seulement les plus
fortunés qui votent. Ils le voulaient car le petit peuple vote royaliste, et notamment les
paysans. Donc ils se disaient « si on veut se faire reconduire à cette chambre, il faut baisser
le Cens électoral ».
Louis XVIII voulait un cens électoral haut, pouvoir choisir ses ministres … Il voulait
garder ces prérogatives sans être responsable devant les chambres. Louis XVIII fait
dissoudre la chambre le 5 sept 1816. Il est très habile et va mener une politique d'apaisement
(ex : il va interdire la censure, réformer le service militaire) et une nouvelle pratique
constitutionnelle.
Deux choses vont se passer : la naissance des premiers partis politiques français et la
précision des relations entre les pouvoirs exécutifs et législatifs.
Les partis politiques modernes naissent à la fin du XIX ème siècle, sous la IIIème
République. Les députés disposent d'une liberté absolue, ils sont libres de toute pression.
C'est ce qui va se passer sous le règne de Louis XVIII. Les députés vont se concerter
par tendance politique. À cette époque, sous Louis-Philippe, on distingue 3 grandes tendances :
– À droite de l’échiquier politique → les ultraroyalistes. Ils rejettent toutes les idées des
Lumières, des gens très attachés à la monarchie de droit divin, et des gens complètements
dans la nostalgie de l'Ancien Régime. Leur figure symbolique est Henri IV, ils le réclament,
en disant qu'il aurait apaisé les tensions.
– À gauche → la gauche libérale. Elle prend de plus en plus de poids dans la vie politique. Elle
est relativement hétéroclite. Mais ce qui énerve ces gens, c'est le fait d'avoir des
ennemis en commun qui sont les Bourbons, la famille royale.
Attachée à l'absolutisme, le deuxième ennemi est l'Eglise. On les appelle les Libéraux. Ils
sont plutôt patriotes et très attachés au drapeau bleu blanc rouge. Cette question de
couleur traverse le XIXème siècle. Ce sont aussi des gens qui se réclament du rationalisme
des Lumières.
Ils ont deux grands meneurs : Benjamin Constant et La Fayette.
– A l'extrême gauche. On a un petit groupe de gens du nom des Républicains. Ils sont
complètement nostalgiques de Robespierre et de la Terreur, de l'an II. Ils ne sont pas
élus à la chambre, n'ont pas de députés relativement influents dans le milieu ouvrier
et étudiant. Ils vont jouer un rôle capital, dirigé par Godefroy Caveniac.
Louis XVIII n'a pas eu d'enfant mais son frère a eu un fils, le Duc de Berry, assassiné
par un ouvrier en 1820. Le but de l'ouvrier était de l'assassiner pour éliminer la famille royale.
Le problème est que le droit ultraroyaliste se déchaîne en disant que ce crime a eu lieu car la
politique ministérielle est trop faible. Ils mettent en cause la politique d'apaisement de Louis
XVIII. Louis XVIII cède et révoque, destitue un premier ministre. C'est donc la fin de la
politique d'apaisement.
Une période de 10 ans de réactions ultraroyalistes s'ouvre. Louis XVIII finit par
mourir et décide en 1824 que son frère héritera du trône et sera le dernier Roi de France.
C'est Charles X. Par rapport à son frère, il est stupide mais beau.
Charles X vivait à Versailles, il vivait une vie oisive, très imbu de sa naissance, il fait
parti de la famille royale et déteste l'idée d'une monarchie constitutionnelle à l'anglaise.
Charles X est donc le meneur des ultraroyalistes. Il a une vision différente de celle de son
frère.
Lorsqu'il arrive au pouvoir par la mort de son frère, à son avènement, Charles X met en
place un restriction des libertés. Il rétablit la censure, ce qui veut dire qu'il va restreindre la
liberté d'opinion, la liberté de la presse … En faisant ça, il perd le soutien de la bourgeoisie.
Il s'est fait sacré à Reims, et donc pour les bourgeois, un Roi qui se fait sacrer à Reims
avec la tradition de l'Ancien Régime, ça fait désordre. Il rétablit le droit d'aînesse. Il va
nommer premier ministre son meilleur ami d'enfance qui est le prince de Poliniac, très connu à
Versailles, mais dans la tête des gens, cela évoque des souvenirs impopulaires de Versailles.
Donc ce n'est pas très habile.
2. La Révolution de 1830
Louis-Philippe doit faire face à 10 ans d'agitation et utiliser tous les moyens qu'il a à
sa disposition : des fois l'armée et plus souvent les lois. Louis Philippe a une grande habilité
politique, qu'il va utiliser pour manœuvrer.
En 1840, Louis Philippe va se faire aider par un ministre très populaire, François
Guizot. Certains l'ont appelé le « moment Guizot ». Il était professeur à la Sorbonne et très
dévoué au Roi (il a crée l'inspection des monuments historiques, il était passionné d'histoire
française et voulait promouvoir le passé national). Quelle est sa politique ? C'est d'abord un
programme de paix dans les relations internationales. Mais à l'intérieur, il est plutôt
conservateur, politiquement et socialement. C'est un peu des années bénies. Sauf que ça ne
dure pas, et ce pour plusieurs raisons :
– on est dans une situation économique de crise, le peuple en a marre
– on a l'impression que Guizot bafoue le sentiment national, car on est dans une période de
profonde anglophobie, et à l'époque, ils n'aiment pas les anglais
– on a une dégradation de la situation politique à partir de 1847 car Louis Philippe et Guizot
sont de plus en plus insensibles aux critiques, ils sont aveugles à ce qui se passe. Plus le
temps passe, plus Louis Philippe est autoritaire. Certains ministres ont été corrompus …
(ex : un Duc avait assassiné sa femme et s'était donné la mort).
On a donc dégradation morale de la classe politique, c'est un écœurement général car ils sont
avant tout matérialistes.
§3- La révolution de 1848
23/03 Cette révolution émane de républicains qui ne souhaitent plus de Rév Constit. Au
printemps 1847, les républicains vont organiser de gds banquets populaires dans les
campagnes, les rues, alors même que la liberté de réunion est interdite. En fév 1848, un
banquet populaire est prévu dans le 5ème arrondissement de Paris, il est supposé être
précédé d'un cortège populaire. Le pvr en place interdit cette manif, mais malgré cette
interdiction, les personnes défilent qd même en chantant la Marseillaise et en criant ''A
bas Guiseau''. Une nvelle fois, Paris se couvre de barricades, les parisiens s'insurgent et
Louis Philippe abdique. Le poète Lamartine essaye de calmer les émeutiers et les entraîne
à l'Hôtel de Ville, pr proclamer la IIème République.
Partie II
Vers une synthèse constitutionnelle (1848-1870)
Le gouv provisoire va prendre des mesures généreuses qui s'inspirent des principes
de la Ière République :
– on prend des mesures au nom de la liberté : l'esclavage est aboli dans les colonies, on a
une totale liberté de presse et de réunion
– mais aussi des mesures au nom de l'égalité : les titres de noblesse sont aboli pr que ts
les hommes soient égaux
– au nom de la fraternité : la répression est adoucie, en droit pénal, on abolit les
châtiments corporels, et on supprime aussi la prison pour dettes (contrainte par
corps)
– au nom de la Révolution : on prend une mesure symbolique : on abolit la peine de mort
uniquement en matière politique. Elle s'explique par le fait que les quarante-huitards
voulaient dissocier la Rév de 1789 de sa dérive de 1793 (la Terreur). Les quarante-
huitards veulent faire la Rév et imposer une Rép mais pas par la terreur.
– Au nom de la République : la magistrature et l'administration sont repris en main. On
écarte de leurs fonctions les fidèles de la monarchie → épuration. On met à la place
des républicains convaincus.
Les milieux d'affaires et la bourgeoisie sont paniqués. On assiste à une baisse des
recettes fiscales et le gouvernement décide d'augmenter les impôts directs de 45%. On
va aussi opérer des revenus sur les salaires (le traitement) des fonctionnaires. Les
quarante-huitards perdent le soutien de bcp de monde.
Sur les 900 députés, on a à droite 200 députés monarchistes qui se présentent
comme étant ralliés à la République.
A gauche, on a 100 députés qui sont radicaux-démocrates regroupés autour de
l'avocat Ledru-Rollin. Ils sont favorables à une Rép sociale, ils prônent un impôt
progressif, l'égalité devant le service militaire et l'instruction laïque populaire.
A l'extrême-gauche, on a une poignée de socialistes, des utopistes, comme Louis
Blanc, Eugène Cabet (penseur), Proudon. Ils réclament la poursuite du droit au travail.
Au centre, on a environ 500 députés, républicains modérés, comme Lamartine et
Aragon.
On peut en conclure que les français ont eux-mêmes barrés la route à une
démocratie socialiste (extrême-gauche). Ce sont les centristes qui gagnent.
– Deux lois :
– la loi PARIEU du 7 janvier en rapport à l'enseignement. L'instruction
primaire est confiée à la surveillance du préfet
– la loi FALLOUX du 15 mars 1950 permet de restaurer un enseignement
secondaire chrétien, enseignement indépendant de l'Etat laïque
– La loi électorale du 31 mai 1850 sur le suffrage universel : le droit de vote est
conditionné au fait d'habiter depuis plus de 3 ans dans le canton, on essaie
d'écarter les ouvriers qui étaient des journaliers
– La loi sur la presse du 16 juillet 1850 : elle rétablit les taxes sur la presse qui
avaient été supprimées, ce qui a pour effet d'entraver la presse, la presse baisse
de 3/4.
Bonaparte laisse passer ces lois, parce que l'Assemblée, en prenant toutes ces lois,
est en train de se discréditer. Et quand le moment viendra, il va briser l'Assemblée par un
coup de force. Il la laisse s'enfoncer.
Une fois le péril rouge écarté, les tensions s'accumulent entre Napoléon et son
Assemblée. Le président n'est pas rééligible, et le mandat de Napoléon expire en 1852.
Donc il est supposé ne plus avoir de pouvoirs.
Le 2 décembre 1851, c'est l'anniversaire du sacre de Napoléon Ier. Il va faire un
coup de force contre son Assemblée alors que lui-même est au pouvoir. Il proclame la
dissolution de l'Assemblée. Même s'il n'a pas le droit, il la dissout avec la complicité de
l'armée, rétablit le suffrage universel intégral et va lancer l'élaboration d'une nouvelle C°
inspirée de celle du consulat.
Il voulait au départ un coup d'Etat tout à fait pacifique, mais il a été au contraire
sanglant, car les parisiens ont commencé à s'insurger, et ont lancé des barricades.
L'armée de Napoléon écrase cette insurrection. Il fusille plusieurs centaines de
prisonniers.
Cette répression a pour conséquence d'anéantir la gauche républicaine, socialiste.
Il y a eu des déportations en Algérie, des exilés. À la fin de ce mois de décembre, un
plébiscite est organisé, il accorde les pleins pouvoirs à Napoléon pour modifier la C°, et
sera rétablie l'Empire.
Chapitre 2 - L’inclassable Second Empire (1852-1870)
Nominalement, c'est une République, mais pas dans les faits. Ce qui est restauré,
c'est la tradition césarienne.
Napoléon III a longtemps été caricaturé par les historiens et surtout par ses
ennemis. Victor Hugo le surnomme « Napoléon le Petit ». Les historiens l'ont souvent
dépeint comme un aventurier politique sans scrupules, sans idées. Il est une sorte de
légende noire, une marionnette insignifiante pour d'autres. Au contraire, d'autres
historiens n'avaient pas du tout cette vision et l'ont réhabilité. Ils l'ont vu comme un
visionnaire sur son temps.
Louis Bonaparte est né en 1808, c'était le fils du frère de son oncle. Il a été à
l'école militaire et est devenu officier d'artillerie. Pendant ce temps, le fils de Napoléon
Ier va décéder.
Napoléon III est donc dépositaire de la légende familiale. Il est élevé dans le culte
de son oncle et est fait héritier dans ce culte familial. Il fait régulièrement de la prison,
chaque fois qu'il rate un coup d'Etat. Entre temps, il a voyagé en Angleterre, aux Etats-
Unis. Il est réputé pour être un homme très intelligent, cultivé, qui a un esprit de
curiosité.
Durant le Second Empire, il a des problèmes économiques et sociaux. Dans son
milieu, c'est très rare à cette époque. Il s'intéresse par ailleurs à l'industrie, il essaie de
la booster, et lancer de grands chantiers, c'est l'époque de la société anonyme, et la
naissance des banques …
Il s'intéresse aussi aux travailleurs et en particuliers aux ouvriers, ce qui est rare
dans son milieu. Il va publier plusieurs brochures sur le monde ouvrier, et un texte
célèbre intitulé « L'extinction du paupérisme » (pauvreté). Sa grande idée, c'est
développer l'industrie pour répandre le progrès matériel. Pour lui, c'est grâce à cela que
l'on pourra résoudre le problème de la question ouvrière. Les ouvriers vivront mieux donc
ils seront moins dangereux. On appelle ça la question sociale, ouvrière.
Il est à la fois autoritaire et social. Il est autoritaire car il est persuadé qu'il a une
mission à remplir dans la vie, celle de restaurer l'Empire de son oncle. Il est persuadé
qu'il a reçu du peuple sa mission, par le suffrage universel. C'est ce qu'on appelle la
démocratie plébiscitaire.
Il est très opposé aux partis politiques car pour lui, la seule vraie vision c'est la
sienne. Il refuse la démocratie parlementaire.
Quel est le bilan de son règne ? Il a régné à peu près 20 ans, et en 20 ans, il a
réussi une grande œuvre économique et sociale. Mais il a échoué politiquement parlant. Il
n'a pas réussi à concilier les deux aspects de sa personnalité, à savoir son côté autoritaire
et dictateur d'une part et son côté libéral démocrate de l'autre.
A) Le rôle du prince-président
– Le corps législatif : élu pour 6 ans au suffrage universel. Les députés votent les
lois mais n'en ont pas l'initiative. Ils n'ont pas non plus de droit d'interpellation et
ni droit d'amendement. C'est l'empereur qui nomme le président du corps
législatif.
– Le Sénat : composé de 150 sénateurs. Ils sont membres de droit, mais aussi et
surtout nommés à vie par Napoléon III. Le Sénat est supposé être le gardien et
l'interprète de la C°, il peut la modifier par un sénatus-consulte.
– Le Conseil de l'Etat : il retrouve son rôle du premier Empire, il prépare les lois
proposées par Napoléon III.
Une fois élu par le suffrage universel, il réalise que le maintenir peut devenir
embêtant. Il a dit : « Je veux bien être baptisé avec l'eau du suffrage universel, mais
je n'entends pas vivre les pieds dans l'eau ».
Il utilise la technique de la candidature officielle, et fait tout pour aider le
candidat du gouvernement, mais contredit la démocratie « vous votez mais vous n'êtes
pas murs, donc on vous met sous tutelle et on vous propose des candidats ».
Il domine le pays par une administration qui est un peu tentaculaire. La période du
Second Empire est connue car on recrute énormément de fonctionnaires et le rôle social
des fonctionnaires s'accroît. Le nb de personnes contre les fonctionnaires s'accroît aussi.
Les fonctionnaires disposent d'un privilège que tout le monde veut avoir, qu'on leur a
donné en 1853, ce sont les seuls à avoir une retraite.
Le préfet dispose de pouvoirs très étendus et notamment le pouvoir de police.
C'est lui qui contrôle les mentalités, qui surveille l'enseignement …
Son état de santé se dégrade, il doit lâcher du leste s'il ne veut pas tomber dans la
folie.
La plus grande ville de France n’est plus sous le contrôle du gouvernement, elle
commence à se gouverner seule et est armée jusqu’au dents (des restes de la guerre).
Adolphe Thiers prend donc seul les choses en main, sans délicatesse.
Les parisiens sont furieux. En arrivant à Paris, Adolphe Thiers se rend compte que
la situation est bcp plus dangereuse que ce qu’il pensait. La seule solution selon lui est de
reprendre Paris par les armes. Il ordonne donc à la garde nationale de rendre leurs
canons, mais elle refuse. Il envoie donc les gradés de l’armée pour affronter la garde
nationale, mais ils se feront massacrer.
Thiers se braque et dit qu’il ne négociera jamais avec des assassins. Il décide de
laisser Paris aux insurgés mais pas pour longtemps. Il va pratiquer la technique du
nettoyage : il reprend la ville quartier par quartier.
Les parisiens insurgés font élire un Conseil général de la Commune comme organe
directeur de l’insurrection. Ce Conseil est hétéroclite mais il n’y a pas bcp de modérés. On
y trouve : les blanquistes (courant socialiste Blanqui, partisan de solution violente), des
journalistes républicains détestant l’empire, des membres de l’international (1864) de
Marx, des ouvriers réformistes (pas de révolution mais des réformes sociales) et des
artistes. Le problème est que le Conseil gnl va faire double emploi avec le Comité central,
il y a donc une dualité de direction à la Commune ce qui nuit à l’efficacité du mouvement.
La IIIème République apparaît de manière curieuse. Entre 1871 et 1875, il n'y a pas
de C° et le pays tâtonne. En 1875, on rédige un C° ou plus précisément plusieurs lois
constitutionnelles. Au final, l'esprit de cette C° a été complètement dévoyée, détournée
et on a aboutit à une IIIème République qui n'applique pas vraiment sa C°.
La loi RIVET (31 août 1871) va intervenir pour organiser temporairement les
pouvoirs public. C'est l'Assemblée qui se réserve le pouvoir de faire une C°. Cette loi va
confier à Thiers le titre de Président de la République en attendant d'être statué sur les
institutions définitives du pays. Cependant, Thiers dispose de très larges pouvoirs, il
nomme et révoque les ministres et ces ministres sont tous responsables devant l'AN.
C'est donc un régime parlementaire qui s'ébauche.
Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon, duc de Magenta, né le 13 juin 1808 au
château de Sully (Saône-et-Loire) près d'Autun et mort le 17 octobre 1893 au château de
la Forêt, à Montcresson (Loiret), est un homme d’État français, maréchal de France et
président de la République française de 1873 à 1879.
Mac Mahon, qui vient d'être élu, est royaliste de conviction. On est dans une
période où on aurait pu aboutir à une monarchie assez facilement. Mac Mahon prend le
pouvoir en attendant la restauration.
Quelle est la situation des monarchistes à cette époque ? Ils sont encore
divisés entre les deux branches : les légitimistes, attachés aux Bourbons, les Orléanistes.
Ces deux familles vont se réconcilier et proposent un candidat commun pour être Roi,
Henri d'Artois, comte de Chambord, le petit fils du dernier Roi de France qui a été sacré,
Charles X. Mac Mahon dit qu'il s'appellera « Henri V ».
On lui offre le pays sur un plateau d'argent. Chose extraordinaire dans l'histoire
française, le comte de Chambord envoie balader cette proposition pour une raison
d'orgueil, il refuse d'adopter le drapeau tricolore. Il a brisé ce parti monarchiste.
Il finit par mourir en 1883. En 1874, la majorité monarchique se déchire sur cette
question, et les orléanistes vont faire un coup politique, ils décident de se rallier aux
républicains qui eux, sont de plus en plus modérés grâce à l'influence de GAMBETTA.
La république s'est définitivement installée, chose fondamental pour l'histoire
politique française.
La Ière et IIème République ont été fondées par des républicains exaltés. C'était la
passion.
La IIIème République est un mariage de raison, entre d'un côté les républicains
modérés et de l'autre des royalistes résignés.
Cette C° est étrange car elle a été rédigée par des monarchistes. Elle est brève et
aussi très souple. L'idée étant de ne pas se fermer la porte à avoir un chef à la tête du
pays.
A) Le pouvoir législatif
B) Le pouvoir exécutif
Il appartient au Président de la République, qui est élu pour 7 ans. Il est élu au
suffrage universel indirect par l'Assemblée nationale (députés et sénateurs qui sont
rééligibles). Le Président de la République a des pouvoirs très étendus. Il nomme et
révoque les ministres sachant qu'ils sont politiquement responsables devant les chambres.
Le président a l'initiative des lois par l'intermédiaire des ministres, et promulgue les lois
votées par l'Assemblée. Il a le droit de grâce, il commande les armées, il nomme tous les
emplois civils et militaires, et surtout il peut dissoudre la chambre des députés sur avis
conforme du Sénat.
Un conflit a éclaté entre le Président et la Chambre des députés. La République
parlementaire a dû s'imposer face à un Président monarchiste. Cette victoire du
Parlement n'a pas seulement été une victoire de circonstances. La chambre des députés a
neutralisé le président, et en faisant ça, elle a déséquilibré le régime, on a abouti à l'issue
de cette crise, à un régime d'Assemblée qui va perdurer jusqu'à la IV ème République.
Section 3 - L’enracinement de la République
Une fois que la C° a été votée en 1875, l'AN se dissout et les élections législatives ont lieu
en 1876. Les conservateurs ont gagné au Sénat. En revanche, à la chambre des députés, on a une
majorité de républicains. Le président est toujours Mac Mahon, monarchiste. On a un Sénat
conservateur et une chambre des députés républicaine.
Il va nommer Jules Simon président du Conseil, qui est à la fois républicain et conservateur
catholique, pas toujours compatible. Il va se heurter aux républicains qui sont anti-cléricaux. Cela
va amener la crise du 16 mai 1877. Elle va mener à la chute de Mac Mahon et à l'enracinement de
la République.
[La crise du 16 mai 1877 est une crise institutionnelle de la Troisième République française
qui a opposé le président de la République, le maréchal Patrice de Mac-Mahon, monarchiste, à la
Chambre des députés élue en 1876, à la majorité républicaine, et à l'une de ses grandes figures,
Léon Gambetta.]
La République est fondée, et les républicains n'ont pas besoin de faire semblant d'aimer
les orléanistes. Désormais, les républicains jettent le masque, c'est le divorce. Ils vont se mettre
en tête d'attaquer les royalistes et l'Eglise, car hostiles à l'héritage de 1789. Le pape Pie IX en
1864 avait pris un Syllabus*, et dans ce texte, il avait condamné les libertés modernes issues de la
Révolution française, l'héritage républicain de 1789. C'est pour ça que l'on ne peut pas être à la
fois républicain et catholique. Il dénonce aussi l'influence de l'église de la société. Cette influence
porte un nom : le cléricalisme.
*[Un syllabus (du latin « sommaire ») est un recueil destiné à rappeler les questions tranchées par
l’autorité papale.
Le plus célèbre d’entre eux, celui de Pie IX, porte le titre « complectens præciuos nostræ ætatis
errores... » et forme un recueil de questions exposées et tranchées par le pape Pie IX. Il est
rédigé pour accompagner son encyclique Quanta Cura, et publié le 8 décembre 1864. Le titre
français complet du Syllabus est « Recueil renfermant les principales erreurs de notre temps qui
sont signalées dans les allocutions consistoriales, encycliques et autres lettres apostoliques de
Notre Très Saint-Père le pape Pie IX ». Il est notamment considéré comme une condamnation de
la séparation de l'Église et de l'État. Dans certaines traductions, le premier mot (Syllabus) est
traduit par « Résumé » plutôt que « Recueil »].
Quand on parle de ces républicains, on dit que ce sont des anti-cléricaux, car ils dénoncent
l'église comme une force. En condamnant cela, ils renouent avec l'héritage de 1789 et aussi avec
celui de la Commune.
Le 4 mai 1877, le gouvernement est obligé d'accepter l'ordre du jour de l'Assemblée, de la
Chambre des députés, et ce jour là, l'ordre du jour concernait précisément l'Eglise. Au cours de
ce débat, Gambetta dit une phrase en attaquant l'église, et cette dernière va devenir célèbre :
« le cléricalisme, voilà l'ennemi ». Mac Mahon voit rouge, il blâme Jules Simon, son président du
Conseil. Il le blâme (publiquement) pour son manque de fermeté, sa modération dans la lettre offi-
cielle du 16 mai 1877, il est obligé de démissionner.
Il est remplacé par quelqu'un beaucoup moins modéré, le Duc Albert de Broglie (historien,
diplomate et homme d'État français, monarchiste et orléaniste / 1821-1901) .
Il veut reconstituer un ministère d'ordre moral, et fort. La chambre, républicaine, se dit que la
république commence à tomber aux mains monarchistes (maison d'Orléans), elle réagit et il signe
l'adresse des 163 députés où à l'intérieur, ils disent que « les libertés publiques sont menacées ».
La chambre va désavouer la politique du Duc, elle le met en cause vu que les ministres sont
responsables devant la Chambre, ils veulent virer Broglie. Il riposte et prononce la dissolution de
la chambre. Il la fait dissoudre par Mac Mahon, mais pas de façon intelligente, par la force.
Ont donc lieu de nouvelles élections législatives, Gambetta prévient le président de la Ré-
publique qu'en cas de victoire de la tendance républicaine, il faudra se soumettre ou se démettre .
Les républicains gagnent les législatives. Le Duc de Broglie démissionne et Mac Mahon (monar-
chiste) essaie de constituer un nouveau ministère, présidé par un général comme lui. Autrement
dit, il essaie encore de passer en force car le peuple a voté en faveur des républicains. La chambre
des députés refuse d'entrer en relation avec lui, de lui parler. En décembre 1877, il rend les
armes et va choisir comme président du conseil* 1 Jules Dufaure*2.
*2 : Jules Dufaure, né en 1798 et mort en 1881, est un homme d'État français d'orientation libé-
rale, plusieurs fois ministre sous la Monarchie de Juillet, la Seconde République et la Troisième
République.
Cette crise a imposé une interprétation très particulière de la C°. Désormais, sous la
IIIème République, on admet que le président est un arbitre politiquement neutre. Plus jamais le
président n'osera se servir du droit de dissolution. Désormais, l'équilibre est rompu au profit du
Parlement et au détriment de la stabilité ministérielle. Il n'y a plus de stabilité ministérielle, plus
jamais il n'exercera son droit de dissolution. Le texte de 1875 a été détourné.
Jusqu'en 1958, sous la 3e et 4e République, la République est un régime d'Assemblée.
Cette crise du 16 mai est restée gravée dans la mémoire des républicains comme une tentative de
rétablissement du pouvoir personnel. Désormais, dans la tradition française, autorité et démocra-
tie sont inconciliables.
§2 - L’enracinement de la République
En janvier 1879 se tiennent les élections sénatoriales. On a une victoire écrasante des ré-
publicains au Sénat, donc les sénateurs sont maître des deux chambres. Ils maîtrisent le Parle-
ment entier, quasiment intégralement le pouvoir républicain.
Les parlementaires vont vouloir renouveler le personnel de la haute fonction publique, les
hauts emplois publics, les fonctions importantes. Autrement dit par les monarchistes, les conser-
vateurs.
Dufaure va donc soumettre une série de décrets qui prononcent une cessation de fonctions de
beaucoup de fonctionnaires. Mahon voit arriver sur son bureau une pile de décrets mais refuse de
signer, car beaucoup de ses amis sont dessus, et il ne veut pas se déshonorer. Il démissionne le 30
janvier 1879.
Le même jour, le Parlement se réunit et élit un nouveau président de la République, Jules
Grévy, qui était autrefois président de la chambre des députés. Et on élit Gambetta à la
présidence de la chambre des députés. Les républicains sont totalement maîtres du régime. Ils
maîtrisent l'Assemblée, mais aussi l'exécutif. Ils vont commencer à s'amuser, et prendre quelques
décisions très symboliques, en particulier 4 :
???
*3 : Jules Ferry (1832-1893), est un homme d'État français. Opposant à l'Empire, membre du
gouvernement provisoire en 1870 et maire de Paris en 1871, il est l'auteur des lois de la IIIe
République, restaurant l'instruction obligatoire et gratuite qui avait été instituée en 1793, sous
l'impulsion de Louis Joseph Charlier.
Considéré comme le promoteur de « l'école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est devenu
plusieurs décennies après sa mort l'un des pères fondateurs de l'identité républicaine.
Parallèlement, Jules Ferry montre au cours de sa carrière politique un fort engagement pour
l'expansion coloniale française, en particulier dans la péninsule indochinoise, ce qui provoque sa
chute et une crise lors de l'affaire du Tonkin. Il est inhumé à Saint-Dié.
A) L’anticléricalisme
1. Le but
Leur but et de déchristianiser la société, les républicains considèrent que le clergé a trop
d'influence sur les gens. Pour eux, christianisme = obscurantisme. Ils croient très forts à la
science et au progrès, à la rationalité … C'est l'époque de la Révolution industrielle. Auguste
Compte est le grand penseur du positivisme, on ne veut plus de ces croyances. Les républicains
pensent que si on attaque ouvertement le christianisme, ils pourraient être accusés d'intolérance
et de fanatisme. De ce fait, ils inventent le « cléricalisme », ingérence abusive du clergé dans les
affaires des hommes. C'est une manœuvre tactique ayant pour but une véritable
déchristianisation de la société.
Sous le 3e Rep, on déteste l'Eglise du fait qu'elle se soit ralliée au 2 nd Empire, et en 1864
la papauté condamne la démocratie. L'Eglise catholique devient l'ennemi à abattre car elle
apparaît comme la force anti-démocrate, anti-républicaine. La plupart des républicains sont
francs-maçons et donc hostiles à la religion, ils croient au rationalisme. Ainsi, pour certains
penseurs, l'Eglise est responsable de la défaite de 1870 contre la Prusse qui était une nation
protestante. Certains pensent que si la France s'était convertie au protestantisme, il y aurait eu
moins de tensions.
2. Les méthodes
Au 19e siècle, les enfants qu'on envoie à l'école avant la loi Ferry, on les envoie chez les
religieux, dans les congrégations des religieux (ex : couvents …), c'est la communauté des jésuites
qui est très investie dans l'enseignement. En 1880, Jules Ferry tente de faire adopter une
première loi qui exclut de l'enseignement les membres des congrégations religieuses non
autorisées. Pourquoi parle t-on de congrégations religieuses non autorisées ? Car il y avait
beaucoup de congrégations qui étaient tolérées dans les faits mais qui n'avaient pas
d'autorisations légales, importantes à l'époque. On les tolérait car c'était traditionnel. Mais Jules
Ferry est malin, il va utiliser la loi.
Malheureusement, cela ne marche pas, car le Sénat retoque cette loi. Il ne s'avoue pas
vaincu, et va prendre deux décrets :
⁃ 1er décret : il dissout l'ordre des jésuites, qui doivent se disperser dans les trois mois
et faire quelque chose de leur vie.
⁃
⁃ 2e décret : il ordonne la fermeture des établissements de congrégations non autorisées
et cette fermeture doit intervenir dans les 6 mois suivant le décret.
Il y a eu de nombreux troubles civils suite à ces décrets, c'est « l'Affaire des décrets » :
le gouvernement fait fermer 261 couvents, cela représente environ 5 600 religieux qui sont mis à
la porte de leurs congrégations. Que va-t-on faire de ces gens ? Cette affaire des décrets va
diviser la société civile et tout le monde va entrer dans le combat. Et notamment, les juristes
entrent dans la bataille, alors que d'habitude, on applique des syllogismes. Beaucoup de magistrats
vont refuser d'appliquer ces décrets de force. Car concrètement, si les jésuites résistent, que va
faire le gouvernement ? Il va envoyer les forces de l'ordre. Beaucoup de magistrats à cette
époque démissionnent par pure conviction, et ceux qui ne démissionnent pas seront révoqués par le
gouvernement.
Des avocats catholiques se mettent à défendre les congrégations devant les tribunaux. On porte
cette affaire en justice. Tout un tas de procès se tiennent. Tout un réseau d'avocats catholiques
défendent les congrégations, et cette époque est appelé : la belle époque des juristes catholiques.
À terme, il s'agit de déchristianiser la société. Le but est de diminuer le rôle des notables tradi-
tionnels. Dorénavant avec l'école laïque et gratuite, tout le monde peut s'élever dans la société,
c'est l'égalité des choses. L'idée est que même les enfants pauvres puissent accéder à des fonc-
tions de notabilité.
C'est modifier les futurs élites, modifier le corps social, la structure sociologique de la France. On
considère que le droit doit se diffuser dans toute la société civile.
En 1848, il n'y a plus de suffrage censitaire, tout le monde vote, même les pauvres. Et le
problème de cela, c'est que les élites politiques disent que tous les paysans ne savent pas lire,
alors qu'ils votent quand même, donc il faut les éduquer sinon ils vont faire n'importe quoi et vo-
ter notamment pour l'extrême gauche. Il faut éduquer les gens illettrés, et cette éducation, pour
les républicains, c'est la condition d'une réelle démocratie. Il n'y a pas de réelle démocratie sans
éducation.
c) La laïcisation de la vie publique
On dit aussi la sécularisation. Elle a commencé sous la révolution française (ex : mariage,
état civil …) et la 3e Rep va reprendre cette œuvre de laïcisation et va la parachuter. Il y a eu
deux lois dessus :
⁃ loi de 1880 : elle autorise le travail le dimanche. Très débattue, avec un argument qui
était : pourquoi imposer un jour de repos le dimanche alors que tous les français ne sont
pas forcément catholiques ?
C'est un problème qui préoccupe beaucoup Jules Ferry, car le Second Empire a diminué et
entravé les libertés publiques, et les républicains reviennent sur cette œuvre en voulant remettre
ces libertés. Et en particulier, 3 grandes libertés sont reconnues au début de la III ème
République :
⁃ Loi du 30 juin 1881 : la liberté de réunion : autrefois, il fallait une autorisation préa-
lable pour se réunir. Désormais, si on veut se réunir, on peut le faire librement. La seule
contrainte, c'est de faire une déclaration, donc de le dire. En 1907, la déclaration sera
aussi supprimée et on pourra se réunir librement. On empêchait les réunions pour empê-
cher les complots.
⁃ Loi du 29 juillet 1881 : la liberté de la presse : avant, on avait mis en place des en-
traves à la liberté de la presse, ainsi qu'un système d'autorisation pour pouvoir publier, il y
avait aussi le droit de timbre. Les entraves sont supprimées ce qui veut dire que tout le
monde peut fonder un journal, c'est l'âge d'or de la presse. Les délits de presse sont très
limités (ex : on avait pas le droit de provoquer un crime, offenser le chef de l'Etat, etc…).
Est-ce que les associations en général sont autorisées ? Non, ce n'est qu'en 1901.
Pourquoi autoriser les associations professionnelles et pas les autres ? Sinon les congrégations
religieuses se seraient associées, c'est pour cela que ça a mis du temps en France.
La République s'est enracinée, elle a posé des jalons forts, une liberté publique, laïcisé la
société… et grâce à cet enracinement, la République va sortir victorieuse de tout un tas de crises.
De nombreuses situations ont déstabilisé le régime, mais les républicains ont réussi à s'en
sortir. Il y a eu 4 crises :
– la crise boulangiste
– le scandale de Panama
– la crise anarchiste
– la montée du socialisme
A) La crise boulangiste
*4 : Georges Ernest Jean-Marie Boulanger (1837-1891), est un officier général français, ministre
de la Guerre en 1886, connu pour avoir ébranlé la Troisième République, porté par un mouvement
nommé boulangisme*5.
⁃ un scandale politique : c'est le scandale des décorations. A cette époque, Jules Grévy
a un gendre qui est un député. Or, ce gendre s'amuse à faire un trafic de fausses décora-
tions, de médailles, légions d'honneur … Grévy doit démissionner suite à ce scandale.
Deuxième étape : Boulanger est chef des mécontents : mai 1887 - mars 1888 : le
gouvernement s'inquiète car Boulanger est très populaire. Il est suspect au regard d'un article de
la gauche, alors il se rapproche de la droite et établi un programme flou, il rassemble tous les gens
mécontents du régime sur la base d'un programme qui peut brasser tout le monde. Il commence à
placer ses pions. En mars 1888, le gouvernement se dit qu'ils vont le mettre à la retraite. Il est
donc mis à la retraite de l'armée. Très mauvais calcul, car maintenant qu'il n'est plus Général dans
l'armée, il est éligible pour devenir potentiellement député.
Troisième étape : Boulanger député et comploteur : mars 1888 – janvier 1889 : il fait
campagne dans toutes les circonscriptions, il se fait élire, il démissionne et se fait élire ailleurs.
Partout où il passe, il recueille des suffrages de toutes les tendances politiques. Mais son but,
c'est Paris.
Le 27 janvier 1889 se tiennent des élections partielles, Boulanger remporte à Paris une
victoire triomphante. Le soir de cette élection, des sympathisants de Boulanger se réunissent et
crient « à l’Élysée, à l’Élysée ! » pour qu'il s'y installe. C'est une tentative de coup de force,
d'autant plus dangereuse car il a le soutien de l'armée et de la police. Mais Boulanger va laisser
passer l'occasion, le coup d'Etat est évité, mais les républicains ont eu très peur car la République
a mis 10 ans à s'enraciner.
Ils vont prendre toute une série de mesure, et notamment engager des poursuites contre
Boulanger qui est déféré dans la justice. Il s'enfuit ensuite en Belgique. Le gouvernement fait ex-
près de le laisser partir car il veut s'en débarrasser. La haute cour le condamne et il est rendu in-
éligible. En septembre octobre 1889, les élections législatives constatent l'échec définitif du Bou-
langisme comme tendance politique, puisque les républicains obtiennent la majorité des sièges.
Cette crise a révélé au grand jour la puissance du mouvement anti-parlementaire. La III ème
République est sortie victorieuse de cette crise.
B) Le scandale de Panama
Depuis le Second Empire, on est en période de pleine fièvre des affaires. C'est le
développement des banques, des grandes entreprises, avec des sociétés anonymes. On voit
apparaître des structures juridiques, beaucoup d'hommes célèbres, dont particulièrement
Ferdinand de Lesseps*6, qui veut creuser un canal à Panama, sur le modèle du canal de Suez.
Il veut faire creuser la montagne, ce qui suppose des moyens considérables, tout le monde
lui dit que c'est une folie mais il s'obstine. Pour se faire, en 1880, il fonde une entreprise qui
s'appelle La compagnie universelle du canal interocéanique de Panama . Il faut des souscripteurs, et
le problème c'est que la compagnie va dépenser les fonds des souscripteurs sans parvenir à
creuser la montagne. Et là c'est l'engrenage, puisqu'en 1885, elle va lancer un emprunt, mais il
faut une autorisation législative, alors que la compagnie l'a lancé sans l'autorisation qui était
requise.
Pour ne pas que l'affaire soit découverte, il va commencer à corrompre les députés et sénateurs
en achetant leur silence. La compagnie a dépensé 1,3 milliards de francs en tout (un ouvrier ga-
gnant 2 francs par jour), dont un tiers dépensé en frais de corruption et publicité inutile. 850
000 personnes avaient souscrits et ont été ruinées. Comment ce scandale a t-il éclaté ? Il
éclate en 1892, soit 5 ans après. L'affaire éclate avec une campagne de presse, commentée en
particulier par deux journaux :
*7 : L'expression complot judéo-maçonnique qu'on trouve aussi décliné sous l'appellation Judéo-
maçonnerie est une théorie du complot, relevant d'un mythe accusatoire désignant une supposée
collusion, une alliance, de milieux se rattachant au judaïsme et à la franc-maçonnerie afin de
tendre vers une domination sur la société. Ce terme est principalement utilisé par les adversaires
de ces milieux. Son origine provient des milieux contre-révolutionnaires, en réaction à la
Révolution française, accusée d'être l’œuvre des francs-maçons et des Juifs.
Ce scandale a éclaboussé a peu près tout le personnel, la classe politique de l'époque mise
en place depuis 10 ans, et ce personnel prouve une chose aux gens contre la République, c'est qu'il
n'y a pas que les affaires du milieu et de droite qui sont corrompus (les républicains avaient dit :
« nous on est vertueux »).
Ce scandale, ses ennemis l’interprètent comme être pareil que ceux de droit.
La conséquence sera que le personnel sera renouvelé. Certains hommes politiques sont
éclaboussés, ils s'effacent définitivement de la politique, c'est la fin de leur carrière, car c'est un
scandale trop grand pour qu'ils s'en relèvent.
D'autres hommes comme G. Clémenceau se sont effacés puis sont revenus. Une nouvelle gé-
nération politique prend la relève, ils sont jeunes (la quarantenaire), et domineront la scène poli-
tique jusqu'à l'entre-deux-guerres. R. Poincaré, P. Deschanel, G. Doumergue et J. Jaurès rentrent
sur la scène politique à la suite du scandale de Panama.
– au bout d'un moment, le Pape réalise qu'il faut absolument rompre avec son allié de tou-
jours : les royalistes, les monarchistes, car en observant la situation de loin, il s’aperçoit que l'at-
titude des royalistes a aboutit à une seule chose, aggraver l'anticléricalisme du gouvernement,
donc le Pape veut limiter la casse, il décide de se rallier à la République, autant montrer notre
bonne volonté.
– La question sociale, c'est la question ouvrière. Le Pape Léon XIII se dit que le devoir d'un
bon catholique est d'aider son prochain, il va donc prendre parti avec un « encyclique Rerum Nova-
rum ». En 1991, il dit : « cette question sociale peut être résolue par le biais de la loi », il faut des
lois pour protéger les ouvriers. Avec l'encyclique Au milieu des sollicitudes publiée en 1892, le
Pape Léon XIII incite tous les catholiques à se rallier officiellement à la République, pour par la
suite devenir parlementaire puis faire passer des lois sociales. Suite à cet encyclique, les catho-
liques sont complètement divisés, certains disent OK, j'accepte la République, car ils peuvent être
à la fois républicains et catholiques, et de l'autre côté, d'autres disent qui ne veulent pas en-
tendre parler de ralliement. On a les ralliés d'un côté et les intransigeants de l'autre.
Dans les années 1890, la conséquence est que pour la toute première fois en France, on voit
apparaître des républicains catholiques, qui affichent leur conviction catholique, comme Albert de
Mun et Abbé Lemire.
C) La crise anarchiste
A la fin du XIXème siècle, le courant anarchiste est puissant et se manifeste par une série
d'attentats spécialisés. Ces attentats prennent surtout la forme d'assassinats politique, puisque
plusieurs dirigeants mondiaux vont mourir lors de ces attentats. En particulier, le président de la
République française, Sadi Carnot, est assassiné en 1894. L'impératrice d'Autriche sera
également assassinée en 1898. Le Roi d'Italie en 1900.
Au-delà de ça, en France notamment, les attentats ont été très fréquents à cause du scan-
dale de Panama. Cette vague d'attentats se situe en particulier entre 1862 et 1894. Un anarchique
célèbre, Ravachol, va s'illustrer en s'amusant à poser des bombes dans les immeubles parisiens.
Un attentat en particulier va marquer les esprits, celui perpétré par Auguste Vaillant, il va
essayer de toucher le cœur des institutions républicaines. L'idée est de toucher de manière sym-
bolique, donc il va déposer une bombe dans la chambre des députés, et sera notamment blessé par
cette bombe l'Abbé Lemire. La conséquence à tout cela est que l'on va voter des lois répressives :
⁃ la loi de 1893 : elle va punir de 5 ans la provocation aux meurtres ou aux incen-
dies : la presse va notamment être visée.
⁃ la loi de 1894 : les délits de presse relative à la violence. Cette loi défère aux tribu-
naux correctionnels le soin de connaître ses affaires.
Cette seconde loi n'a pas fait l'unanimité et les socialistes s'opposent à cette seconde loi
puisque leur doctrine est la lutte des classes, qui peut être interprétée comme de la violence. Les
socialistes se disent alors que cette loi pourrait leur être appliquée, et on leur a appliquée cette
loi. Ces derniers ont appelé ces lois « les lois scélérates ».
Le vote de ces deux lois, ou du moins la discussion a séparé deux tendances politiques et en
particulier les radicaux socialistes et les opportunistes, qui étaient au pouvoir à cette époque là.
Les opportunistes vont alors se rapprocher des conservateurs. Ceux qui sont au pouvoir à cette
époque sont plutôt des républicains modérés et sous la période qui nous intéresse, nous avons deux
présidents de la République successifs plutôt conservateurs : Casimir Périer et Félix Faure.
Politiquement, cette période de 10 ans est marquée par un très long ministère (le plus long
sous la IIIème République), le ministère de Jules Méline, de 1896 à 1898. Il est surtout connu pour
avoir mené une politique de protectionnisme douanier alors que la France était plut ôt traditionnel-
lement échangiste. C'est pour cela qu'il a réussi à garder son ministère, il a le soutien des petits
bourgeois, des ouvriers, des industriels, banquiers … De plus, il mène une politique d'apaisement
religieux.
En 1898, on s'imagine que la République est sortie d'affaire mais pas du tout puisque
l'affaire Dreyfus va éclater à ce moment-là.
Cette loi permet la législation des associations professionnelles (syndicats) qui sont
définies selon la loi comme des « groupements de personnes exerçant la même profession, des
métiers similaires ou des professions connexes ». Ces associations professionnelles peuvent se
constituer librement, c'est-à-dire sans autorisation préalable du gouvernement. Ces syndicats ont
des pouvoirs assez étendus puisqu'ils peuvent ester (= soutenir une action) en justice, acquérir
des biens immobiliers, constituer des caisses secours mutuelles …
Il y a deux limites à la liberté syndicale. Les syndicats ont un objet déterminé par la loi,
dont l’objet est l’étude et la défense des intérêts économiques industriels, commerciaux et agri-
coles. Le syndicat ne doit pas s’occuper de la politique.
Puis ils sont obligés de déposer leur statut et le nom de leur administrateur, en particulier
à la mairie.
Les ouvriers sont très mécontents de cette clause, ils y ont vu une ingérence de la police et
de l’Etat, une insupportable tentative de contrôle. Des syndicats ont refusé de déposer leur sta-
tut et vont créer des syndicats en dehors de la légalité. 10 ans plus tard, le gouvernement fait
procéder à de nombreuses dissolutions, en particulier les syndicats parisiens. Il y a un mépris de la
part des collectivistes car la classe ouvrière n’a pas besoin de textes pour se faire respecter.
Cela explique que le syndicalisme légal soit très peu développé. En 1890, il n'y a que 139
000 ouvriers syndiqués.
Le syndicalisme organisé : vers 1890, les syndicats s’organisent et mettent en place deux
structures complémentaires dont la première est la fédération professionnelle qui regroupe les
ouvriers d’un même secteur au plan national, notamment la fédération des chapeliers. En 1886 est
fondée la fédération nationale des syndicats qui regroupent toutes les fédérations
professionnelles.
La deuxième est la bourse du travail qui regroupe les travailleurs non pas par profession
mais selon le lieu du travail, et en particulier les travailleurs d’un même département.
La première bourse est créée en 1887 à Paris, c’est un mouvement qui va être croissant car
le nombre de bourses va augmenté.
Fernand Pelloutier* a beaucoup écrit sur les bourses du travail, pour lui, l’expression du
syndicalisme intégral est un foyer.
– organe de solidarité car les bourses sont là assurées le placement des travailleurs,organe
de mutualité en cas d’accident du travail, aide les grèves en facilitant l’action ouvrière
– organe de propagande en aidant à la création de syndicat
– organe éducatif, organise des cours du soir pour les ouvriers ainsi qu’un enseignement pro-
fessionnel, la bourse abrite des bibliothèques.
Le syndicalisme français est différent des syndicalismes des autres pays, il est spécifique
pour deux raisons :
– le parti travailliste va faire émerger des syndicalismes, car les partis de gauche ont beau-
coup déçues
En 1905, c'est la naissance de la section française qui unifie les socialistes, l’ancêtre du PS.
Les responsables poursuivent sur leur lignée et disent qu’ils ont rien à faire avec la politique car
elle favorise les compromissions. Un grand texte intervient : la charte d’Amine (?), qui énonce une
théorie française, l’indépendance du syndicalisme devant les partis politiques, le patronat et l’Etat.
– les syndicats sont une idéologie révolutionnaire qui s'oppose, et cette vénalité repose sur
deux grandes idées :
– le thème de l’action directe. Les ouvriers agissent seuls, sans intermédiaires, l'idéolo-
gie dominante développée au sein de la CGT est les libertaires qui ont noyautés les syn-
dicats, et le syndicalisme refuse le réformiste.
On veut l’émancipation des travailleurs en faisant disparaître le salariat du patronat, du
capitalisme et du rapport de subordination, une société sans classe sociale, sans pro-
priété privée. La société demain doit être auto gestionnaire, l’idée est qu’on doit voir
des associations ouvrières se former, et qui dirigeront les usines
– la grève générale, grand moyen révolutionnaire pour détruire le capitalisme. Idée qui
est née dans les années 1850, qui se développe durant la III ème République.
Les ouvriers vont mener la lutte dans les usines, avec l'idéologie de la CGT de l’époque.
Cette grève est censée aboutir au grand soir, soir où la France s’embrase et où les ou -
vriers décapitent la bourgeoisie. Celui qui a développé cette idéologie est Georges So-
rel, qui a écrit Réflexions sur la violence paru en 1906. Il donne une interprétation du
mythe général, la grève et le grand soir sont des mythes et pour lui ça a une fonction
qui est de tenir les ouvriers debout.
a) La doctrine marxiste
Celle-ci trouve son origine dans un texte célèbre de Karl Marx et Engels, qu'ils publient en
1848, Manifeste du Parti communiste. En France, cette brochure n'est connue que sous la III ème
République car elle est traduite assez tardivement. Dans ce manifeste, Marx défend l’idée d’un
socialisme scientifique. Marx et Engels expliquent que le prolétariat est une classe sociale créée
par la bourgeoisie et qu’il apportent au prolétariat un prétexte pour prendre les armes contre sa
créatrice, la bourgeoisie. Cela suppose que le prolétariat est devenue une classe consciente d’elle-
même.
Marx essaye de prouver que la lutte des classes est inévitable et leur grande idée est que
la lutte des classes est le moteur de l’histoire. Marx se prend pour un historien pour se justifier
et commence avec l’Antiquité. Puis il arrive au moment d'étudier et de parler du Moyen-Âge où il y
a d’un coté les seigneurs et de l'autre, une classe sociale opposée, les paysans demi-libres. Au
Temps Modernes, on a une opposition au sein des corporations de métiers, il y a d’un coté les
maîtres et de l'autre les compagnons.
Au XIXème siècle, c’est la bourgeoisie qui est contre le prolétariat, mais l’antagonisme s’est accen-
tué.
Marx et Engels concluent qu’il ne faut pas que les ouvriers s’imaginent qu’une société plus
juste va arriver. Le seul salut est le renversement du capitalisme par la violence. Ils veulent
l’abolition de la propreté privée, la suppression du salariat et de la patrie car les intérêts des
travailleurs n’ont pas de frontières. Ils disent que le concept de Nation n'est qu’un leurre inventé
par la bourgeoisie dans le but de retourner les travailleurs de leur solidarité naturelle.
Les idées de Marx se sont diffusées tardivement en raison de la commune de Paris qui
décapite le mouvement ouvrier. En 10 ans, les meneurs socialistes sont exilés.
Les marxistes sont majoritaires au sein de cette deuxième internationale, l'Union interna-
tionale des partis politiques, fondée en 1889.
Le premier penseur est Guesde (1845-1922). Il a des débuts compliqués car au départ il
était radical, il a soutenu la commune de Paris sans participer aux événements, puis il a eu une
phase anarchiste mais un jour, il a eu une révélation en lisant Marx. Il va donc diffuser ses écrits
à partir de 1875 et fonder le parti politique qui se réclame du Marxisme : La fédération du parti
des travailleurs socialistes de France (1878). Il fonde aussi d’autres partis comme le parti ouvrier
français (1880) et le Parti socialiste de France (1902).
Guesde est pour le recours à la force et dit qu’il ne faut pas se cantonner à des reformes
qui passeraient par la loi, aux libertés bourgeoises, au suffrage universel, et à la pensée révolu -
tionnaire.
A la fin de sa vie, il va être de plus en plus favorable au réformiste et vers 1914, il est ac -
quis à la forme du réformiste.
A) La formation du Bloc
B) L’action du Bloc
c) éviter le communisme
On est en pleine période de la colonisation en Afrique et Asie, donc des hommes politiques
veulent envoyer les missionnaires en Afrique. Aristide Briand rétablit les relations diplomatiques
avec la Papauté en 1921.
[Wiki : Le Parti communiste est fondé en décembre 1920 au congrès de Tours lors d'un
congrès de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), et appelé à décider de
l'adhésion à l'Internationale communiste. La majorité du congrès ayant décidé de cette adhésion
crée alors la Section française de l'Internationale communiste (SFIC), la minorité faisant scission
en maintenant la SFIO.]
Le Parti communiste va naitre d’une scission car les socialistes s’étaient divisés dans les an-
nées 20 au sujet de la Révolution Russe.
C’est au congrès de Tours de 1920 que l'on voit la SFIO s’éclater. L'éclatement donne lieu
à deux blocs :
– le premier, constitué de la majorité de l’ancienne SFIO qui fait scission et crée la SFIC,
Section française de l’Internationale communiste, qui devient en 1922 le parti communiste
français (PCF). Il est dirigé par Marcel Cachin, révolutionnaire dans l’âme, internationa-
liste, et directeur de L’Humanité (journal socialiste puis communiste).
Ce parti est organisé sous le modèle soviétique, cela veut dire que la vie interne de ce parti
est rythmée par des purges, ordonnées par Moscou. Ce parti devient le parti des ouvriers,
sauf qu'à force de faire des purges, le nombre d’adhérents diminue et en 1930, ils ne sont
plus que 39 000.
– Le deuxième bloc qui émerge est le tiers qui refuse le modèle proposé, la violence. Cette
minorité est dirigé par Léon Blum, et le part reste fidèle à la seconde internationale alors
que le PCF avait adhéré à la troisième internationale.
La composition est différente : fonctionnaires, paysans … et elle se dit Marxiste mais pas
révolutionnaire. Marxiste réformiste, la SFIO se prononce pour une réforme de la société
en douceur qui passe par la voie légale, le Parlement, la loi.
La SFIO demande le vote des femmes, la semaine de 40h, l'impôt sur le capital et une as-
surance chômage, et que les fonctionnaires aient le droit de se syndiquer.
Les chiffres augmentent et en 1921, il y a 30 000 adhérents à la SFIO. En 1925, on compte
110 000 adhérents. La vie de ce parti est démocratique, animé par deux hommes différents dont
le premier est Léon Blum, théoricien de service, haut fonctionnaire, mais orateur catastrophique.
C’est là que le deuxième organisateur prend le relais, Paul Fort, très bonne organisateur pratique
et très efficace au près des militants.
Les radicaux et les socialistes se rapprochent pour constituer une alliance électorale
appelée le Cartel des gauches.
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Le Cartel mène une politique contraire au bloc national, qui apparait comme une solution.
Cette politique symbolisée par le Ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, qui
décide de ne plus utiliser de méthodes violentes. Il calme le jeu en 3 points :
– A. Briand va décider de prôner pour un règlement négocié de la dette de l’Allemagne, c’est une
politique de confiance. L’Allemagne dans les années 20 est animée par un puissant parti socia-
liste, et la France est ravie. En 1923, l’Allemagne donne des preuves de sa bonne volonté, elle
réunit une commission des réparations présidée par le Général C. Dawes, qui dit que l’Allemagne
recommencera à payer ses dettes mais avec un paiement échelonné. L’Allemagne reprend les
paiements ce qui est interprété comme une preuve de bonne volonté.
– Le Cartel décide de se rapprocher des alliés avec qui elle était brouillée et recommence à par-
ler avec l’Angleterre, les États-unis, et fait un rapprochement avec la Russie.
Cela a été interprété comme une sorte d’oubli du passé. En 1926, l’Allemagne accepte de
ressouder la société des nations qui avait été créée en 1919 pour éviter de futurs guerres, A.
Briand dispose d’un grand charisme et devient le pèlerin de la paix.
En matière de politique intérieure, le Cartel essaye de faire régner un esprit nouveau qui
tranche avec les pratiques du bloc national, ce Cartel essaye de promouvoir une politique
républicaine qui rappelle les débuts du siècle, on essaye de renouer avec l’esprit républicain en
travaillant sur les symboles de la gauche, et pour cela, le Cartel adopte une série de mesures :
– en 1924, le Cartel propose une loi d’amnistie pour pardonner aux chemineaux révolutionnaires,
mais le problème est que les députés ne veulent pas pardonner aux grévistes. On assiste à une
guérilla parlementaire mais la loi est votée.
– Le Cartel a une majorité non cohérente, donc pour cimenter cette majorité, on propose une
mesure symbolique : transférer les cendres de Jean Jaurès au Panthéon. En 1924, la cérémo-
nie a lieu mais la droite nationaliste est hostile. J. Jaurès était un grand partisan de la paix et
la droit se dit que « célébrer J. J., c’est insulter ceux qui sont mort aux combats », cela serait
une insulte aux gueules cassées.
– En matière religieuse : le Cartel prône la laïcité républicaine et notamment une mesure symbo-
lique, la suppression de l’Ambassade de France au Vatican, politique très mal accueillie par les
catholiques, on assiste à une mobilisation intense des catholiques. A partir de 1925, on renonce
à cette politique car on voit que cela réactive les règles tensions.
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– L’urgence est de sortir le pays de la crise financière, et pour cela, Raymond Poincaré va être
sollicité. Il va stabiliser les finances, et la France va retourner à l’équilibre budgétaire en me -
nant une politique d’économie, et il est surtout connu pour avoir augmenté les impôts et fait un
redressement du franc. Malgré tout cela, PC jouit d’une immense popularité.
– La politique étrangère : le Cartel a fait beaucoup de progrès pour la paix. PC accepte de re-
prendre l’oeuvre d’Aristide Briand.
– L’union nationale va lutter contre des gens qu’elle désigne comme ennemis, qui sont les commu-
nistes poursuivis sans relâche car accusés de déstabiliser l’état et d’espionner pour le compte
de l’URSS, ainsi que soutenir les nationalistes indigènes dans l’économie. Le slogan est : « Le
Communisme, voilà l’Ennemi ! » (Albert Sarraut).
– L’opinion approuve un ensemble de réformes qui n’ont pas grand chose en commun, qui sont des-
tinées à adapter la France au nouveau monde, à la modernité. La première réforme est celle du
service militaire qui est abaissée à un an. En 1928 aussi, c’est la grande loi sur les assurances
sociales. Cette loi généralise les assurances dans un certain nombre de domaines. Ces lois mè -
neront à l’avènement à la sécurité sociale.
Cette union a effectué une œuvre qui a pour effet d’installer la France dans un contexte
d’après guerre, on a réussi à liquider les séquelles de la Première Guerre mondiale.
A la fin des années 20 et au début des années 30, la veille génération politique s’efface
puisqu’on assise à une série de décès (G. Clémenceau en 1929, Aristide Briand en 1932, et PC en
1934. C’est donc la montée d’une nouvelle génération politique avec André Tardieu, 3 fois
président du Conseil, qui se caractérise par une modernité et veut deux grandes parties. Il se
prononce pour le vote des femmes, et est également l’un des premiers à utiliser la radio. Les
choses changent, et le 30 janv 1933, Hitler devient chancelier et commence à réarmer l’Allemagne.
Le problème est que les années 30 apparaissent comme la décennie de la crise, avec la montée des
extrémistes et la crise de 1929.
1. La montée de l’antiparlementarisme
a) La gauche
Une minorité s'est détachée du Parti socialiste et adopte les thèses néo-
socialistes, portées par l'homme politique belge Henri De Man, qui publie en 1927 Au-delà du
marxisme, ouvrage dans lequel il refuse les fondements du marxisme et notamment la lutte des
classes, car son idée est que la réalité des années 30 se colle plus avec les analyses de Marx, car
faites dans un autre contexte. A la place, il préconise la restauration des valeurs nationales, de la
morale et la collaboration des classes.
Ses thèses vont séduire de jeunes socialistes français, Adrien Marquet (maire de Bor-
deaux) et Marcel Déat. Ils proposent un régime non parlementaire avec une nouvelle devise natio-
nale « Ordre, Autorité, Nation », l’idée étant qu’ils veulent un état fort qui contrôlerait la vie éco-
nomique et lutterait contre le capitalisme. Ils veulent imposer un socialisme nationale où on résou -
drait la crise économique par le recours à la planification économique.
En 1933, les socialistes sont exclus de la SFIO et forment un parti dissident, le Parti
socialiste de France.
b) La droite
– la première est plus un parti politique : l’Action française qui est le courant de la droite monar-
chiste dirigé par Charles Maurras, il pense qui va réussir à s’emparer du pouvoir avec un coup
d’état, il dirige les Camelots du Roi qui sont les suiveurs. Ce mouvement est condamné en 1926.
– La deuxième ligue est l'association des Croix-de-Feu, fondée en 1927. A l’origine, c’est une as -
sociation d’anciens combattants qui, en 1933, devient une association politique, présidée par le
Colonel de La Rocque depuis 1931. Elle est très ouverte à la jeunesse, en « formation » para-
militaire. Cette ligue prône l’abolition des régimes des partis car il est faible, et on insiste sur
l’importance des valeurs patriotique ainsi que sur l’autorité, et l'importance de la réconciliation
nationale dans une France que les Croix-de-Feu imaginent forte et peuplée. C’est un mouve-
ment inspiré par le christianisme social et très hostile aux nazis.
En 1935, les Croix-de-Feu comptent 240 000 adhérents et le Parti communiste français
compte 87 000 adhérents.
– le premier est que l'on accuse la III ème République d’être incapable de faire face à la propaga-
tion de la crise économique. A l’étranger à la même époque, c’est le New Deal de Roosevelt qui
tente de lutter contre la pauvreté aux États-Unis. Il y a donc des solutions ailleurs. Dans le
cas du New Deal ou du nazisme, il y a des grands plans de réformes, alors que la France adopte
des petites mesures de circonstances économiques plutôt qu’un plan d’ensemble.
Il faut dire qu'en 1932-33, il est impossible de dégager une majorité parlementaire, de gou-
verner et du coté du pouvoir exécutif, 5 ministères radicaux se succèdent en 2 ans.
– Le deuxième point est la corruption car le régime subit un certains nombres de scandales avec
l’affaire Stavisky. Il y a eu un certains nombres de révocations de fonctionnaires supposés
être corrompus, et le président du Conseil décide de révoquer le préfets de police. A la suite
de ça, on frôle le coup d’état en France avec la manifestation du 6 fév 1934 qui se tient à Pa -
ris. Celle-ci rassemble des communistes et des membres des ligues nationalistes, tous ces ex-
trêmes vont dire aux parisiens de les suivre pour marcher devant l’Assemblée Nationale et
crier « Abat les voleurs », l’épine dorsale étant l’hostilité au régime parlementaire. Le service
d’ordre de l’Assemblée va tirer sur la foule et il y aura 15 à 20 morts. Le président du Conseil
est obligé de démissionner, et en réalité, cette manifestation d’extrême droite a déclenché un
très profond sentiment de peur, de peur d’un coup de force fasciste. Cela mène à une coalition
des partis de gauche qui font un accord commun avec le fascisme qui mène au front populaire.
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Le 7 juin 1936 sont signés les accords Matignon par le patronat, et la CGT, sous l’arbitrage
du gouvernement et de ses accords, ont accompli un certain nombre de réformes sociales qui ont
marqué la condition des français avec une augmentation de 12% sur les salaires, et suite à ces ac-
cords, plusieurs lois vont être votées, dont :
– la loi sur les délégués du personnel, avec la possibilité pour les salariés d’avoir une personne à
qui on s’adresse
– la loi qui instaure un nouveau régime des conventions collectives de travail, c’est une sorte de
charte qui s’applique à tous
Ces conventions ont été créées tardivement, en 1936, le front populaire modifie leur ré -
gime est étant le régime d’application.
– la semaine hebdomadaire de travail est réduite à 40h, alors que depuis 1919, c'était 48h/se-
maine. Cette réduction est opéré sans diminution de salaire
– On accorde deux semaines de congés payés et la SNCF crée des billets à prix réduits.
D’autres lois ont une portée limitée, notamment la loi qui élève le salaire des
fonctionnaires, celle qui nationalise les industries de guerre, ainsi que celle qui régit les statuts de
la Banque de France (lois économiques). Toutes ces mesures entrainent une forte hausse des prix
et ce dès sept 1936, où le franc est dévalué. Le gouvernent est obligé de faire une pause dans les
revendications sociales.
La victoire électorale de 1936 est artificielle car on rassemble des partis de gauche qui
n’ont pas les mêmes idées. Il y a une volonté de gouverner ensemble, et hormis cela, ils ne sont pas
d’accord et leur stratégie diverge. Les communistes optent pour un soutien passif sans
participation. Les radicaux sont des alliés pas très sûrs, très fiables, car le parti radical s’appuie
sur une clientèle partisane, avec un électorat conservateur, provincial, paysan, et les radicaux vont
être opposés aux réformes de structures.
La SFIO a été surprise par son succès électoral mais était très mal préparée à une
transformation révolutionnaire du pays. C’est une alliance qui n’a que le nom.
Le Front populaire a été déstabilisé par un mouvement de grève durant mai/juin 1936,
mouvement spontané et joyeux car ce sont des grévistes qui avaient envie de manifester leur
enthousiasme. Les grèves sont célébrées devant les usines.
– Une relance de la consommation mal préparée, le pari du Front était de dire que s'ils augmen-
taient les salaires, cela provoquerait une hausse de la consommation et donc une relance de la
production. Si les gens travaillaient moins, il faudrait embaucher car on diminue le travail de
ceux qui sont en poste.
C’est un modèle calqué sur les État-Unis, qui a fonctionné chez eux, mais en France, le
contexte est différent. Et les chefs d’entreprises se sont senti menacés dans leur autorité et
leur propriété. Il y a une intrusion de l’état dans la gestion de leur entreprise.
Les patrons ont préféré diminuer la production et il y aussi un problème au niveau des PME
qui sont incapables de s’adapter à cette nouvelle organisation de travail et de faire face à l’aug -
mentation de la demande.
– En 1936, on a dévalué le franc, car les autres pays avaient dévalué leur monnaie suite au krach
boursier de 1929. Mais au bout d’un moment, le problème est que les prix français sont trop
élevés, on arrive plus à exporter, et c’est en parti pour ça que le franc a été dévalué.
Cette réforme est trop fiable et trop tardive pour fonctionner.
– Le gouvernement n’a tenté aucune vraie réforme de structure et le front populaire n’a pas été
au bout de sa logique, en parti à cause de l’opposition des radicaux.
En 1939, la guerre éclate, et le 10 juillet 1940, l’Assemblée Nationale vote une révision des
lois constitutionnelles de 1875 pour donner les pleins pouvoirs constituants au président du Conseil
de l’époque, qui était Philippe Pétain. L’Assemblée a du se prononcer et l’immense majorité a été
pour l’attribution des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Ce qui a amené à la disparition de l’Etat
français, de la République française. Les historiens ne parlent pas d’Etat car il est pour eux
illégitime.
Pétain supprime le Parlement, toutes les lois s’écrivent au sein des bureaux ministérielles,
on assiste à un exécutif renforcé. Le Maréchal invoque ainsi la devise « Travail, Famille, Patrie ».
Ce régime chute le 20 août 1944.