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Plan du cours
La science politique propose une autre définition, suivant laquelle les institutions
sont conçues comme des mécanismes légitimes de construction du pouvoir et
de la prise de décision1. En ce sens, les institutions sont des ensembles de
procédures politiques symboliques susceptibles de transformer les conflits en
négociations, de représenter des intérêts généraux surmontant le fractionnement de
la société.
Pour mieux comprendre l’histoire des institutions, nous allons baser notre cours sur
les deux définitions suivantes :
D’après ces définitions, nous pouvons tirer trois caractères d’une institution : la
légitimité, la contrainte, l’intériorisation
1
http://ep.ens-lyon.fr/EP/colloques/colloque_declin_institution/notion_institution/
2
https://www.universalis.fr/encyclopedie/institutions/
3
https://www.universalis.fr/encyclopedie*/institution/
2. Les caractères d’une institution
a. La légitimité
Une institution doit être légitime c’est-à-dire ses finalités explicites font l’objet d’un large
consensus et que ces procédures essentielles sont généralement tenues comme acceptables
par toutes les parties prenantes.
b. La contrainte
L’action de contraindre est une sorte de pression morale ou physique exercée sur
quelqu’un, sur un groupe ou sur une société. C’est une obligation créée par les règles
en usage dans un milieu, par les lois propres à un domaine, par une nécessité, etc.
L’institution se reconnait à son caractère contraignant même si cette contrainte
admet des degrés divers. Les membres d’une société ne peuvent pas y résister et
doivent la respecter.
c. L’intériorisation
A la tête des royaumes se trouvent des Hova be que l’on peut traduire par les
ancêtres. Au début, le Hova be était un chef choisi selon son courage, sa force et son
habiliter à diriger une attaque ou une défense. Mais la dénomination a changé au
cours du temps, notamment à partir du XVIIIè siècle. C’est ainsi qu’apparait le nom
« HOVA » pour la famille royale, les « Andevo hova » pour les hommes libres de la
classe moyenne et les « Hova Vao » pour nommer les esclaves.
Les sources de revenu des royaumes.
b. Le régime matrimonial
Pour le royaume Sakalava, qui a connu son apogée au 17è siècle, le clan royal est
appelé Maroserana car ils ont de nombreux ports. Grace à l’existence des carrefours
commerciaux à sa disposition, le développement de ce royaume est basé sur le
commerce extérieur et l’élevage. Sur le plan foncier, le roi sakalava a créé le Menabe
constitué par des ports appartenant à la famille royale. Chaque malgache qui entre sur
son territoire doit ainsi payer un droit de port ou faditseranana. C’est une source
d’enrichissement pour les rois sakalava. Pour les étrangers comme les Africains, les
Indiens ou les Arabes, qui sont venues pour faire des transactions commerciales à
l’époque, ils doivent leurs fournir des tissus, d’armes, d’alcool et d’autres objets de
trafics pour les échanges.
Selon la tradition malgache, c’est la possession du Hasina par le roi qui assure la
continuité de la vie de génération en génération. C’est aussi par cette force
surnaturelle que le royaume est béni, sur le plan agricole, et la population puisse
bénéficier de la fertilité du sol et du climat favorable. Tant que le souverain détient
encore le Hasina, il peut faire tomber la pluie en période de sécheresse. Mais si
Andriananahary ne soutient plus la personne au pouvoir, il lui retire son Hasina et
permet l’arrivé des catastrophes naturelles. Donc le roi ou la reine, qui n’est plus
Masina, doit quitter le trône.
Grace à ce Hasina que détient le souverain, il existe des pratiques sociales utilisées
pour lui distinguer, ainsi que sa famille, des autres membres de la société :
Exemple :
Sur le plan vestimentaire : le couleur rouge ne doit être porté que par le Roi et les
princes.
2. Le kabary
Par définition, le kabary est, un genre littéraire malgache, prononcé sous forme
d’un discours poétisé et structuré, contenant des proverbes, des figures rhétoriques et
des jeux de mots, devant un public large. Chaque région a sa propre originalité comme
le sokela dans le Betsileo, le RASAVOLANA (GNA) dans le Sihanaka et Betsimisaraka
ou le VAKIVOLAGNA dans le Tanala (Zafimaniry).
a. Origine du KABARY :
Le kabary est une institution traditionnelle malgache apparait en Imerina vers le XIIè
siècle selon la tradition orale. Pourtant, il devient une véritable institution politique au
temps d’Andrianampoinimerina (1787 -1810). Le roi fait appel à une assemblée
générale de ses sujets pour prendre une décision politique relative à l’administration
du royaume. Par la suite, au cours du règne des divers souverains ultérieurs, le Kabary
a toujours été utilisé comme moyen de communication et d’information entre le régnant
et le peuple.
b. Rôles du KABARY
Les rôles du Kabary lui impliquent son statut d’institution. Le roi fait appel à un Kabary
pour faire exécuter des travaux, pour annoncer ses ordonnances, pour organiser des
corvées, pour recruter des troupes, pour juger.
C’est par exemple le cas quand le souverain décide de construire un nouveau palais.
Comme les bois utilisés sont spécifiques non seulement sur la dureté mais aussi sur
le nom, le roi convoque un kabary pour envoyer les éléments qui vont chercher du bois
dans la forêt…
Le roi convoque aussi le peuple pour solliciter son avis et examiner avec lui une
situation délicate. C’est le cas par exemple pour prendre une décision d’attaquer ou
de conquérir un nouveau territoire. Toutefois, le roi ne consulte pas ses sujets lorsqu’il
s’agit de ses intérêts personnels.
Pendant les Kabary des grands évènements, comme l’intronisation d’un roi ou la
célébration du nouvel an, le peuple s’enquiert des nouvelles du roi, lui présente ses
offrandes, reçoit et accepte ses ordres et en promet l’exécution.
Afin de mieux organiser le royaume et surtout pour inciter la population à produire, les
souverains de chaque royaume ont cherché les moyens pour instaurer une structure
permanente relative au développement économique. D’où la création du tsena et de
la monnaie
1. LE TSENA
Le tsena est un endroit fixé pour l’achat et la vente des marchandises. Cette institution
sociale malgache a été créée au temps d’Andrianampoinimerina.
a. Origine du TSENA :
Les échanges et les commerces se sont développés dans les Hautes terres de
Madagascar au XVIIè siècle. Des commerciaux étrangers formés par des arabes,
indiens et comoriens appelés Antalaotra sont venues pour collecter des produits dans
les fihaonana, des lieux de rencontre qui se trouvent en périphérique de l’Imérina. Des
esclaves étaient échangés contre des armes, des tissus, d’alcools et d’autres produits.
Pourtant ce commerce a provoqué à l’intérieur de l’ile un trouble permanent et de
l’insécurité. Chaque village cherche à attaquer l’autre pour faire de prisonniers à
vendre. Certains rois ont même vendu leurs propres sujets. Les échanges qui se sont
déroulés dans le Fihaonana, ont été dominés par la loi des plus forts. Ainsi, la
population locale ne produit que ce dont il avait besoin pour vivre.
b. La création du Tsena
b. L’institutionnalisation de la monnaie