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HISTOIRE DES INSTITUTIONS

Plan du cours

I. Généralité sur la notion d’institution


1. Définitions
2. Les caractères d’une institution
II. Les organisations socio-politiques malgaches durant la royauté
1. Une société hiérarchisée
2. Le régime matrimonial
3. Les différentes formes d’appropriation foncières
III. Les institutions à caractères idéologiques
1. Le Hasina
2. Le Kabary

IV. Les institutions à caractères socio-économiques


1. Le Tsena
2. La monnaie
I. Généralité sur la notion d’institution
1. Définitions

La plus ancienne définition du mot institution remonte à Emile Durkheim (1857 –


1917), sociologue français, considéré comme l'un des fondateurs de la sociologie
moderne. Il définit l’institution comme toutes les formes sociales constituées,
précédant les individus et leur résistant. La liste des institutions est alors quasiment
infinie : institutions religieuses, politiques, économiques, financières, familiales. Le
risque de cette définition est d'être trop extensif.

La science politique propose une autre définition, suivant laquelle les institutions
sont conçues comme des mécanismes légitimes de construction du pouvoir et
de la prise de décision1. En ce sens, les institutions sont des ensembles de
procédures politiques symboliques susceptibles de transformer les conflits en
négociations, de représenter des intérêts généraux surmontant le fractionnement de
la société.

Pour mieux comprendre l’histoire des institutions, nous allons baser notre cours sur
les deux définitions suivantes :

Suivant l’encyclopédie Universalis2 : une Institution désigne l'ensemble des lois


qui régissent une cité, la manière dont les pouvoirs publics et privés s'y trouvent
répartis, les sanctions et les ressorts qui mettent en œuvre leur exercice
régulier ».

Selon Jacques Lagroye, « l’institution est un ensemble de pratiques, de rites et


de règles de conduite entre des personnes ainsi que l'ensemble des
représentations qui concernent ces pratiques, qui définissent leur signification
et qui tendent à justifier leur existence3.

D’après ces définitions, nous pouvons tirer trois caractères d’une institution : la
légitimité, la contrainte, l’intériorisation

1
http://ep.ens-lyon.fr/EP/colloques/colloque_declin_institution/notion_institution/
2
https://www.universalis.fr/encyclopedie/institutions/
3
https://www.universalis.fr/encyclopedie*/institution/
2. Les caractères d’une institution
a. La légitimité

La légitimité est la capacité d'une personne ou d'un groupe à faire admettre sa


domination et son autorité sur les membres d'une communauté ou d'une société.

Une institution doit être légitime c’est-à-dire ses finalités explicites font l’objet d’un large
consensus et que ces procédures essentielles sont généralement tenues comme acceptables
par toutes les parties prenantes.

b. La contrainte

L’action de contraindre est une sorte de pression morale ou physique exercée sur
quelqu’un, sur un groupe ou sur une société. C’est une obligation créée par les règles
en usage dans un milieu, par les lois propres à un domaine, par une nécessité, etc.
L’institution se reconnait à son caractère contraignant même si cette contrainte
admet des degrés divers. Les membres d’une société ne peuvent pas y résister et
doivent la respecter.

c. L’intériorisation

L’intériorisation est un processus par lesquels certains éléments du monde extérieur


sont intégrés au fonctionnement mental de l'individu au sein d’une société.

L’intériorisation d’une institution assure son intégration et le bon fonctionnement de la


société à laquelle elle s’exerce.
II. LES ORGANISATIONS SOCIO-POLITIQUES MALGACHES DURANT LA
ROYAUTE
Le peuplement de Madagascar a été formé par des vagues de migration
successives de population venant de l’Asie du sud-est, de la côte orientale d’Afrique
et du Golfe persique. Sur le plan anthropologique, notamment physique, les
Malgaches actuels comportent des éléments issus des groupes indonésiens, africains
et arabes.
Ces populations ont amenée avec eux des apports sociaux, culturels,
économiques et politiques. C’est ainsi que les institutions traditionnelles malgaches
sont formées par la fusion de plusieurs cultures issues des différents pays.
Durant la période du royaume malgache, la base du régime politique était la
féodalité et l’esclavage. Il est fondé sur une idéologie qui procure un pouvoir surnaturel
au roi ou mpanjaka. Il faut noter l’absence de la propriété privé du sol mais la famille
royale reste le détenteur principal. Le mariage est basé sur le système endogamique.
Cette société était régie par plusieurs institutions à caractères idéologiques, politiques
et économiques.

a. Une société hiérarchisée


Presque dans tous les royaumes existaient à Madagascar, la société a été organisée
suivant une hiérarchie bien structurée. On distingue en tête de la société, le roi ou
Mpanjaka et la famille royale, suivit par les hommes libres et à la base de la
hiérarchie se trouve serviteurs ou les esclaves. Chaque classe peut se subdiviser en
plusieurs hiérarchies.
Pour le cas de l’Imerina, par exemple, la structure sociale traditionnelle a été divisée
en trois groupes hiérarchisés comme suit:
La famille royale est composée de :
 Zanak’andriana et zazamarolahy : Les proches parents du régnant
 Les Andriamasinavalona : descendant du roi Andriamasinavalona, premier
unificateur de l’Imérina au début du XVIIIè siècle
 Les Adriatompoikoindrindra : descendants d’Adriatompoikoindrindra, prince
de la branche royale mais qui n’a pas régné
 Les Andrianamboninolona et les Andriandranando, descendant du noble
influent au début du royaume de l’Imérina
 Les Zanadralambo, descendant du roi Ralambo qui a regné au XVIIè siècle.
Il est considéré par la tradition comme le premier organisateur des castes
nobles en Imerina,
Les HOVA ou hommes libres
Ils se divisent aussi sous les catégories, entre autres, les Tsimiamboholahy et
les Tsimahafotsy constituants la classe des commerçants, puis les Mainty comme
les Tsiarondahy, les Manisotra et les Manendy s’occupant surtout de la garde
personnel du roi et de la musique à la Cour
Les esclaves
En dernier lieu se situent les castes serviles appelé Esclaves. Ce sont des individus
qui n’ont même pas leur droit. Ils sont considérés comme possession des hommes
libres ou de la caste royale. Ils peuvent être vendus, échangés contre des
marchandises ou offert pour payer une dette.
Quand le roi meurt, un esclave doit être abattu aussi afin de servir comme lafika du
roi dans son tombeau. Comme le corps du roi est masina, il ne peut pas être posé
sur terre ou sur une pierre, d’où l’origine de cette tradition

L’esclavage constitue une caractéristique commune aux divers royaumes d’alors.


Les trois principales sources d’esclavage sont la guerre, la traite et l’asservissement
pour dette. Par ailleurs, certains délits de justice peuvent également changer le statut
d’un homme libre en esclave. Et une action sociale qui a sauvé le royaume ou un
prince peut devenir une cause d’affranchissement d’un esclave en homme libre. Si le
fait se produit, aucun membre de la société ne peut rappeler l’ancien statut du
nouveau affranchi sous peine de devenir esclave.

Pour les royaumes Betsileo, la structure sociale se présente comme suit :

A la tête des royaumes se trouvent des Hova be que l’on peut traduire par les
ancêtres. Au début, le Hova be était un chef choisi selon son courage, sa force et son
habiliter à diriger une attaque ou une défense. Mais la dénomination a changé au
cours du temps, notamment à partir du XVIIIè siècle. C’est ainsi qu’apparait le nom
« HOVA » pour la famille royale, les « Andevo hova » pour les hommes libres de la
classe moyenne et les « Hova Vao » pour nommer les esclaves.
Les sources de revenu des royaumes.

Au temps de royaume malgache, les principales sources de revenu pour chaque


royaume sont la culture vivrière et la vente des esclaves. Ce n’était que sous Radama
I, que les commerces extérieurs deviennent florissants. Les revenus procurés par les
échanges avec l’extérieur notamment, l’Ile de France (Maurice) et l’Ile Bourbon (La
réunion) renflouent les caisses du souverain. Les Malgaches fournissent
essentiellement des esclaves, du riz et des bœufs en échanges des fusils, de l’alcool
et des tissus. La possession des fusils et des munitions constituent un atout majeur
pour les royaumes de l’époque car cela permet de vassaliser par la guerre les
communautés plus faibles.

b. Le régime matrimonial

Dans la société traditionnelle malgache, le droit au mariage a été déterminé par


la classe sociale. Le régime matrimonial est l’endogamie c'est-à-dire ce sont les
membres d’une même classe sociale qui doivent se marier entre eux. Le mariage
d’une femme de la classe supérieur avec un membre de la classe « inferieur » est
strictement interdit. Si le fait se produit, ladite femme perd son rang social et devient
membre de la classe de son mari. Elle est rejetée par sa famille d’origine. Pourtant,
les hommes issus de la caste supérieure peuvent prendre une femme de la caste
inferieure. Et cette dernière intègre le rang social de son mari. Cette situation confirme
que la société traditionnelle malgache est patriarcale.

Toutefois, une exception se présente lorsque Rainiharo, premier ministre


d’origine Hova (Tsimiamboholahy) devient l’amant officiel de la Reine Ranavalona I.
La reine, symbole de la continuité du pouvoir de la noblesse, est considérée comme
au-dessus de la règle de l’endogamie. Elle peut choisir un amant parmi les hommes
des autres castes. Dans cette relation, on a dit « amant officiel » car le Premier Ministre
(PM) a son épouse reconnu légitime, mais effacée devant la Reine. Ce système
devient une sorte de tradition au sein de la royauté merina car le PM Raharo, fils de
Rainiharo devient amant officiel de la reine Rasoherina à son tour. Et son frère
Rainilaiarivony, lui succède à ce poste. Premier Ministre entre 1864 -1895, c'est-à-dire,
jusqu’à la fin de la royauté malgache, il était amant officiel des trois reines, en l’espèce
de Rasoherina, Ranavalona II, Ranavalona III.
c. Les différentes formes d’appropriation foncière à Madagascar au
temps des royaumes

L’accès à la terre constitue la principale source des richesses et de pouvoir dans


toute la société paysanne du monde. L’appropriation foncière à Madagascar au temps
des royaumes a eu ses spécificités.

Dans le sud-est : pendant la période clanique, les membres d’un même


lignage ou de clan appelé foko constitue le fokonolona ou la communauté villageoise.
C’est la réunion du fokonolona qui choisit le lonaky, qui est une personne
responsable de la distribution des terres. La terre reste la propriété collective du
fokonolona en ce sens que ses membres sont issus du même lignage. Dans chaque
famille, c’est le Rainolona qui choisit chaque année, l’emplacement de ses cultures
(notamment la culture sur brûlis ou tavy).

Le lieu où se trouve le tombeau ou le Kibory aussi est une propriété collective.


Un chef de kibory, un homme issu de la branche la plus ancienne, est chargé de suivre
le comportement de chaque individu détenant un tombeau dans cette partie de la terre.
Il peut refuser l’entré au kibory à celui qui n’a pas respecté les coutumes du clan. Cette
sanction est considérée comme plus grave qu’une condamnation à mort par la justice.

Pour le royaume Sakalava, qui a connu son apogée au 17è siècle, le clan royal est
appelé Maroserana car ils ont de nombreux ports. Grace à l’existence des carrefours
commerciaux à sa disposition, le développement de ce royaume est basé sur le
commerce extérieur et l’élevage. Sur le plan foncier, le roi sakalava a créé le Menabe
constitué par des ports appartenant à la famille royale. Chaque malgache qui entre sur
son territoire doit ainsi payer un droit de port ou faditseranana. C’est une source
d’enrichissement pour les rois sakalava. Pour les étrangers comme les Africains, les
Indiens ou les Arabes, qui sont venues pour faire des transactions commerciales à
l’époque, ils doivent leurs fournir des tissus, d’armes, d’alcool et d’autres objets de
trafics pour les échanges.

Pourtant pour l’élevage, la propriété des terres reste communautaire, c'est-à-


dire les pâturages appartiennent au clan Sakalava. Si des éleveurs venant d’autres
régions sont venus pâturer leur troupeaux sur ses terres, ils doivent verser au
fokonolona les prix d’herbes ou Vidin’ahitra. Ces terrains de pâturage sont appelé
fahitra.

III. LES INSTITUTIONS A CARACTERES IDEOLOGIQUES


1. LE HASINA

On appel HASINA, la force surnaturelle ou exceptionnelle que détient


quelqu’un. Le mot signifie également sainteté, vertu, efficacité. Il constitue la base de
la royauté.

Suite à la naissance du royaume et des chefferies à Madagascar au XVIIe siècle, il a


fallu justifier le pouvoir du gouvernant c'est-à-dire, la supériorité des dirigeants par
rapport au peuple. C’est ainsi que le mot Hasina est apparu. Lors de l’intronisation d’un
souverain au pouvoir, le peuple doit lui rendre hommage en lui offrant Le Hasina à
travers les prémisses de récoltes. C’est un signe de soumission et de fidélité envers
le nouveau gouvernant.

 Hasina : Validation céleste du pouvoir royal :

Selon la tradition malgache, c’est la possession du Hasina par le roi qui assure la
continuité de la vie de génération en génération. C’est aussi par cette force
surnaturelle que le royaume est béni, sur le plan agricole, et la population puisse
bénéficier de la fertilité du sol et du climat favorable. Tant que le souverain détient
encore le Hasina, il peut faire tomber la pluie en période de sécheresse. Mais si
Andriananahary ne soutient plus la personne au pouvoir, il lui retire son Hasina et
permet l’arrivé des catastrophes naturelles. Donc le roi ou la reine, qui n’est plus
Masina, doit quitter le trône.

 Hasina : Implication de pratiques sociales particulières

Grace à ce Hasina que détient le souverain, il existe des pratiques sociales utilisées
pour lui distinguer, ainsi que sa famille, des autres membres de la société :

Exemple :

La salutation : en Imerina, on salut les Andriana par Tsara Va Tompoko. Ce type de


salutation reste jusqu’à aujourd’hui dans certaines zones de l’Imerina
En Betsileo la salutation des Andriana est: Masina ny Hova

Sur le plan vestimentaire : le couleur rouge ne doit être porté que par le Roi et les
princes.

Pour les funérailles : Quand ils meurent, on dit « miamboho ny andriana » et


l’enterrement c’est « Nafenina ou nasitrika ». Ils sont les seuls qui peuvent avoir le
tombeau à l’intérieur du village avec une dénomination spéciale Tranomasina ou
tranomena.

2. Le kabary

Par définition, le kabary est, un genre littéraire malgache, prononcé sous forme
d’un discours poétisé et structuré, contenant des proverbes, des figures rhétoriques et
des jeux de mots, devant un public large. Chaque région a sa propre originalité comme
le sokela dans le Betsileo, le RASAVOLANA (GNA) dans le Sihanaka et Betsimisaraka
ou le VAKIVOLAGNA dans le Tanala (Zafimaniry).

Pourtant la structure reste le même composé par les 5 éléments suivant :

 ALA SARONA : préambule


 FIALAN-TSINY ou excuse préalable,
 Arahaba sy hasina ou salutation et déférences
 Le Ranja-kabary ou contenu : Cet étape diffère selon le genre de kabary
 Le famaranan-teny ou conclusion.

a. Origine du KABARY :

Le kabary est une institution traditionnelle malgache apparait en Imerina vers le XIIè
siècle selon la tradition orale. Pourtant, il devient une véritable institution politique au
temps d’Andrianampoinimerina (1787 -1810). Le roi fait appel à une assemblée
générale de ses sujets pour prendre une décision politique relative à l’administration
du royaume. Par la suite, au cours du règne des divers souverains ultérieurs, le Kabary
a toujours été utilisé comme moyen de communication et d’information entre le régnant
et le peuple.
b. Rôles du KABARY

Les rôles du Kabary lui impliquent son statut d’institution. Le roi fait appel à un Kabary
pour faire exécuter des travaux, pour annoncer ses ordonnances, pour organiser des
corvées, pour recruter des troupes, pour juger.

C’est par exemple le cas quand le souverain décide de construire un nouveau palais.
Comme les bois utilisés sont spécifiques non seulement sur la dureté mais aussi sur
le nom, le roi convoque un kabary pour envoyer les éléments qui vont chercher du bois
dans la forêt…

Le roi convoque aussi le peuple pour solliciter son avis et examiner avec lui une
situation délicate. C’est le cas par exemple pour prendre une décision d’attaquer ou
de conquérir un nouveau territoire. Toutefois, le roi ne consulte pas ses sujets lorsqu’il
s’agit de ses intérêts personnels.

Pendant les Kabary des grands évènements, comme l’intronisation d’un roi ou la
célébration du nouvel an, le peuple s’enquiert des nouvelles du roi, lui présente ses
offrandes, reçoit et accepte ses ordres et en promet l’exécution.

La particularité de cet institution malgache est qu’il a pu traverser le temps et existe


toujours jusqu’à nos jours. Même pendant la colonisation, les administrateurs
coloniaux ont utilisé le kabary pour communiquer avec les administrés

IV. LES INSTITUTIONS A CARACTERES SOCIO-ECONOMIQUES

Afin de mieux organiser le royaume et surtout pour inciter la population à produire, les
souverains de chaque royaume ont cherché les moyens pour instaurer une structure
permanente relative au développement économique. D’où la création du tsena et de
la monnaie

1. LE TSENA

Le tsena est un endroit fixé pour l’achat et la vente des marchandises. Cette institution
sociale malgache a été créée au temps d’Andrianampoinimerina.
a. Origine du TSENA :

Les échanges et les commerces se sont développés dans les Hautes terres de
Madagascar au XVIIè siècle. Des commerciaux étrangers formés par des arabes,
indiens et comoriens appelés Antalaotra sont venues pour collecter des produits dans
les fihaonana, des lieux de rencontre qui se trouvent en périphérique de l’Imérina. Des
esclaves étaient échangés contre des armes, des tissus, d’alcools et d’autres produits.
Pourtant ce commerce a provoqué à l’intérieur de l’ile un trouble permanent et de
l’insécurité. Chaque village cherche à attaquer l’autre pour faire de prisonniers à
vendre. Certains rois ont même vendu leurs propres sujets. Les échanges qui se sont
déroulés dans le Fihaonana, ont été dominés par la loi des plus forts. Ainsi, la
population locale ne produit que ce dont il avait besoin pour vivre.

b. La création du Tsena

Face à la perturbation au sein du fihaonana, le Roi Andrianampoinimerina


cherche un moyen pour encourager la population à produire et à limiter les dégâts
causés. Ainsi, il a supprimé le fihaonana et crée dans chaque division de son royaume
un nouveau endroit appelé Tsena. Ceux-ci seront établi à l’intérieur du royaume et
sécurisé par le roi. On peut y vendre tout, y compris les aliments cuits.

La création du tsena est donc une mesure incitative à la production et surtout


une mesure d’atténuation de l’insécurité. Pour la sécurité, le roi a déclaré le tsena
comme équivalent du palais, c'est-à-dire un lieu sacré. Tout délit sur cet endroit sera
puni d’une peine de mort. Citons comme exemple la perturbation, l’invention de
rumeur, l’escroquerie, le vol de bétails... Le coupable pris en flagrant est exécuté sur
le champ. Le cadavre sera exposé aux autres pour servir de modèle. Pourtant, la peine
capitale n’est pas exécutable quand il s’agit de vol d’aliment cuit car on considère que
le vol a été motivé par la faim.

Le tsena est également une institution destiné à devenir un lieu de monétarisation de


l’économie. C’est dans cet endroit que les gens vont apprendre à utiliser la monnaie.
Il sera aussi une institution politique car depuis sa création, c’est à l’intérieur du tsena
que les Kabary seront effectués. Ainsi, il est obligatoire de venir chaque jour du
marché.
2. La monnaie
On appelle monnaie un objet qui joue un rôle d’intermédiaire dans les
échanges. Avant l’utilisation de la monnaie, l’homme faisait du troc et les échanges
ont été très limités. La monnaie devient alors une solution car elle est à la fois un
instrument de mesure et de valeur. De plus, elle permet d’accumuler et d’épargner de
richesses.
a. L’introduction de la monnaie à Madagascar
Les premières monnaies retrouvées à Madagascar étaient la piastre espagnole
amenée par les portugais qui venaient faire des échanges sur les côtes malgaches.
La pièce fut appelé « Ariary ». Au début, la piastre espagnole en argent était
recherchée pour être transformé en parure. Les gens ne savaient pas l’utiliser comme
monnaie. Ils servaient pour fabriquer des bijoux comme des bracelets, des boucles
d’oreilles ou de collier. Cependant, certaines personnes ont thésaurisaient les bijoux
et les pièces et l’utilisaient comme moyens de paiement. Les pièces étaient encore
rares et la monnaie n’avait pas encore jouée son rôle d’intermédiaire dans les
échanges.

b. L’institutionnalisation de la monnaie

Andrianampoinimerina a donc crée un système monétaire mais il avait comme


obstacle l’absence de technique pour la fabrication des pièces ainsi que la rareté de
l’argent. Il a créé ainsi son système monétaire à partir de ce qui a existé avec
l’utilisation des monnaies découpés. Il a désigné le clan Andrianteloray pour gérer le
système. Voici le système de diverses valeurs.

Exemple : 1/ 2 Loso 1/6 . Venty sy kirobo 1/8 Sikajy 1/72 Ilavoamena

Après le règne du roi Andrianampoinimerna, le Roi Radama I a fait introduire


plusieurs monnaies ; les pièces olivère appelé Takazo, les pièces françaises ;
Tsanganolona, le malamakely, le Beheloka, les pièces latines : tongosisina

L’utilisation de pièces découpés ont continué jusqu’au début de la colonisation. Les


autorités coloniales ont remplacés les diverses monnaies existantes par la monnaie
française :

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