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Brunet Claude, Conso Danièle, Gonzales Antonio et al. Libri Coloniarum (Livre des Colonies) Corpus agrimensorum
Romanorum VII. Besançon : Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, 2008. pp. 5-116. (Collection « ISTA »,
1102);
doi : https://doi.org/10.3406/ista.2008.2896
https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2008_edc_1102_1
L'armature essentielle des Libri s'articule en deux ensembles relativement amples qu'il
est commode de désigner, à la suite de Lachmann, comme le Liber I et le Liber II. La matière
en est répartie de manière inégale et, de prime abord, presque anarchique dans l'ensemble de la
tradition manuscrite de la littérature gromatique. Toutes les notices ne figurent pas dans tous
les manuscrits de référence. Dans sa reconstruction, Lachmann s'est donc livré à une minutieuse
1 On a appliqué aussi à ces deux collections de notices le titre de Liber regionum, d'après le titre d'un ensemble final
du Liber I, dans la tradition manuscrite : Ciuitates Campaniae ex libro regionum (p. 229 La.).
2 Comme B. Campbell {The Writings ofthe Roman Land Surveyors, Londres, 2000), nous nous en tenons à ces
deux séries de notices, en prenant en compte aussi le paragraphe final du Liber I (récapitulation des différents genres de
bornes).
3 La seule exception concerne la Dalmatie {Liber I, 12 dans notre numérotation = p. 240 La.).
4 Th. Mommsen, « Die Libri coloniarum », dans Lachmann, Feldmesser, p. 145-220 = Gesammelte Schrifien, 8 vol.
(Berlin, 1905-1913), V (Berlin, 1908), p. 146-199.
5 E. Pais, Storia délia colonizzazione di Roma antica I. Prolegomeni. Lefonti: i libri imperiali regionum, Rome, 1923,
p. 145-362.
6 R. Thomsen, The Italie Régions from Augustus to the Lombard Invasion, Copenhague, 1 947, p. 26 1 -3 1 0.
7 F. Grelle, « Struttura e genesi dei Libri coloniarum », dans O. Behrends et L. Capogrossi Colognesi (éds), Die
romische Feldmesskunst, Gôttingen, 1992, p. 67-87.
8 «Autour d'un palimpseste de l'histoire gromatique: les Libri coloniarum», dans A. Gonzâles et
J.-Y. Guillaumin (éds), Autour des Libri coloniarum. Colonisation et colonies dans le monde romain, Besançon, Presses
universitaires de Franche-Comté, 2006, p. 13-22.
INTRODUCTION
(et, nécessairement, arbitraire) opération de collage qui ne doit pas dissimuler au lecteur averti
le véritable éparpillement originel des matériaux.
Le Liber! présente (1) d'abord un « bloc » intitulé Liber Augusti Caesaris et Neronis,
dans lequel se suivent des notices relatives à des cités de Lucanie, puis du Bruttium, puis de
l'Apulie, puis de Calabre, ensuite de Sicile, enfin d'Étrurie (cet ensemble étant nettement plus
long que les autres) et du Picenum. Cette dernière province n'est représentée que par Yager
Anconitanus. (2) Mais le texte édité par Lachmann enchaîne, immédiatement après, d'autres
notices concernant le Picenum, ex libro Balbi : que ce personnage soit de l'époque d'Auguste
comme le dit le titre de XI, 1 (p. 239 La.), ou qu'il ne fasse qu'un avec l'auteur de l'Expositio et
ratio omnium formarum (p. 91 sq. La.), ou qu'il soit encore un autre, il est difficile d'en décider ;
toujours est-il que sous son nom sont regroupées dix notices concernant des territoires {ager suivi
d'une forme adjectivale du nom de la cité) de la Prouincia Piceni. (3) Vient ensuite un ensemble
consacré à la Prouincia Valeria, puis (4) une longue liste alphabétique, ex commentario Claudi
Caesaris (p. 229 La.), de cités de Campanie, enfin (5) une série de cinq notices {ager Carsolis,
Camerinum, Matilica, Septempeda et ager Atteiatis et (6) un assez long texte sur la Prouincia
Dalmatiarum. (7) Le Liber I se clôt sur un digest récapitulatif des différentes espèces de bornes
et de différents marqueurs anthropiques de limites.
Le Liber W offre pour commencer (1) une assez longue série de notices concernant le
Picenum ; l'ordre adopté est alphabétique. (2) Le même ordre alphabétique régit l'organisation
d'un second ensemble plus bref concernant le Samnium. Viennent ensuite (3) l'Apulie et (4) la
Calabre (liste peut-être incomplète, puisque seules figurent deux entrées dont l'initiale est la
lettre B).
Les listes des deux Libri ne sont pas uniformes à l'intérieur de chaque Liber et n'ont pas
les mêmes caractéristiques d'un ensemble à l'autre. Au début du Liber I, les cités de Lucanie sont
appelées praefecturae et l'on présente la structure de leurs centuries. Pour le Bruttium, l'Apulie
et le Picenum, les notices parlent d'ager, ce mot étant suivi du nom de la cité sous sa forme
adjectivale. Dans toutes9 les notices concernant la Tuscia on remarque les points suivants :
de colonia appliquée aux cités ; insistance spéciale sur les dimensions des bornes et des
intervalles proportionnés {pro parte) qui les séparent. À propos de la Calabre et de la Sicile, on
parle, pour chaque cité, de territorium. Dans la liste alphabétique concernant la Campanie, une
cité est généralement désignée comme colonia ou comme oppidum ; la notice donne des
historiques sur les circonstances qui furent celles de l'organisation territoriale, sur la nature
de cette organisation, et sur l'existence ou non d'un droit de passage {Iter populo debetur, avec
9 Excepté les notices Campi Tiberiani, Circa oppidum Veios, Pars uero camporum et siluae regionis Campaniae uel
potius Aureliae, Pars agri quae circa Portum est Tiberis, Media autem pars inter Romam et Portum, Pars autem intra
Etruriam proxime coloniam Veios. Il y a aussi quelques notices introduites par le mot ager suivi d'un adjectif du nom de
la cité Ager Lunensis, Ager Tiferinus, Ager Spellatinus et Ager Amerinus.
:
INTRODUCTION
précision d'un certain nombre de pieds ; ou bien Iter populo non debetur10). En tout cas, le point
commun est l'accent qui est mis chaque fois sur tout ce qui concerne l'assignation, l'organisation
et le statut du territoire.
L'impression première est que le Liber II ne fait que reprendre, avec quelques
adjonctions et précisions, les notices que l'on connaît par ailleurs par le Liber I. Cette impression n'est
pas entièrement trompeuse ; il est facile de la vérifier souvent (dans le texte du Liber II que
nous publions, l'italique signale les reprises du Liber I, selon le procédé de Lachmann dans son
édition). Mais il y a aussi, dans le Liber II, des notices pour lesquelles le Liber I ne présentait
aucun parallèle (par exemple, sur la « province du Samnium »). Le Liber II a donc utilisé non
seulement la matière fournie par le Liber I (auquel il se manifeste ainsi comme postérieur), mais
également d'autres sources, même si elles restent de nous inconnues, et dans un contexte
historique différent.
Le fondement du Liber I est constitué par le recueil de notices intitulé, dans la tradition
manuscrite, Liber Augusti Caesaris et Neronis. La relative imprécision de ces deux
dénominations ne doit pas empêcher de reconnaître ici Auguste d'abord, et très vraisemblablement Tibère
ensuite, Tiberius Claudius New. Auguste, dont l'importance des interventions en matière
d'organisation des terres est proclamée par ses Res Gestae elles-mêmes et dont on connaît l'entreprise
de réorganisation de l'Italie en regiones, avait éprouvé le besoin de faire dresser un Liber
récapitulatif dont on a ici des vestiges importants (mais non pas la totalité, car toutes les cités d'Italie
ne sont pas représentées dans le Liber coloniarum I, alors que les listes d'Auguste devaient être
complètes). Il prenait en compte les organisations préexistantes : la part triumvirale n'est pas
négligeable dans la documentation transmise par le Liber I, au point que l'ensemble consacré
à la Tuscia s'ouvre même sur le texte de la loi triumvirale régissant l'organisation des sols
coloniaux, donnant à entendre que ce texte s'applique aux territoires des différentes cités dont il est
question dans les notices qui le suivent. Mais on voit bien aussi que les ensembles IV et V (selon
notre numérotation) du Liber I parlent de dispositions prises par d'autres empereurs, Vespasien
notamment. En fait, l'histoire de l'organisation des sols de l'Italie qui se lit en filigrane de nos
notices est accrochée à cinq moments particulièrement forts qui, depuis les interventions des
Gracques, modeleurs de l'Italie11, et ensuite de Sylla12, passent par l'époque triumvirale,
accordent une grande place à l'activité d'Auguste et de Tibère, et se prolongent par des références
aux empereurs suivants, nommément Vespasien, Titus, Nerva, Trajan, Hadrien, Lucius Verus
et Marc-Aurèle, enfin Commode : on va donc de la deuxième moitié du IIe s. avant J.-C. à la fin
du IIe s. après J.-C. En d'autres termes, le Liber d'Auguste ayant été pris pour base, le rédacteur
du Liber coloniarum I lui a ajouté toute une documentation postérieure qui est venue enrichir et
compléter les données. Le Liber I est ainsi un ensemble composite, mais ce caractère lui donne
toute sa richesse d'information. Il n'est pas jusqu'à la Prouincia Dalmatiarum, seule extérieure à
l'Italie, qui n'ait été introduite pour l'édification du lecteur ; cette notice n'est pas, comme on a
pu le croire, un montage artificiel destiné simplement à insérer le plus grand nombre possible
d'éléments de limitation en prenant cette prouincia comme prétexte ; notre travail nous a permis,
comme on le verra, de restituer des noms de uici qui témoignent de l'ancrage de cette notice
dans la réalité. Le souci d'offrir un petit manuel de référence est perceptible enfin dans la
récapitulation finale sur les différents genres de bornes et de marqueurs de limites, qui cherche
visiblement à reprendre de façon synthétique les choses essentielles qui ont figuré dans les notices
elles-mêmes.
La liste des provinces qui structure le Liber I (Lucanie, Bruttium, Apulie, Calabre, Sicile,
Étrurie, Picenum, puis Campanie) est comparable à la liste des provinces formant la totalité de
l'Italie {totius Italiae) que l'on trouve dans Y Histoire Auguste, comme l'a récemment souligné
St. Ratti13, exploitant un passage des Trente tyrans (24, 5) : totius Italiae (...), id est Campaniae,
Samnii, Lucaniae, (sans doute est-il préférable de placer ici une virgule) Brittiorum, Apuliae,
Calabriae, Etruriae atque Vmbriae, Piceni etFlaminiae. La seule différence est que la Campanie,
première nommée dans {'Histoire Auguste, fait l'objet des dernières notices du Liber I (p. 229-
239 La.) ; le Samnium en tant que tel n'apparaîtra que dans le. Liber II (p. 259-260 La.), car dans
le Liber I, Bovianum et Esernia sont classées à la Campanie (p. 230 et p. 233 La.).
Il nous paraît certain que les notices qui sont à la base de la fabrication des Libri sont
d'authentiques notices administratives afférentes aux territoires de l'Italie plutôt centrale et
méridionale, et dont certaines (celles qui, au début de la compilation, concernent la Lucanie) peuvent
être très anciennes dans la mesure où elles emploient le terme de praefecturae pour désigner les
cités dont elles traitent. Ce qui complique les choses est que, dans un certain nombre de cas, le
rédacteur a présenté dans sa notice deux états (ou même davantage) successifs du territoire et de
son statut : les vingt-cinq occurrences de postea dans le texte des Libri, opposées explicitement
ou de manière sous-entendue à des ante, disent les refontes et les modifications, par exemple
d'une première implantation de vétérans à une nouvelle organisation par tel ou tel princeps au
bénéfice de sâfizmilia. Le rédacteur, sur le matériel documentaire dont il disposait, a donc exercé
sa liberté ; s'il a retenu plusieurs situations successives, il a aussi négligé parfois de mentionner des
situations que nous connaissons par ailleurs. De façon générale, rien n'est dit sur les organisations
territoriales antérieures à l'époque des Gracques. Si l'on veut prendre un exemple particulier, on
pourra retenir celui d'Arretium, à propos de laquelle sont mentionnés des « limites gracchiens »
et une « loi augustéenne », tandis que la notice garde un silence complet sur la déduction d'une
colonie de vétérans syllaniens (les Arretini Fidentiores, par opposition aux Arretini Veteres qui
13 St. Ratci, « L:'Histoire Auguste {trig. tyr. 24, 5) et la date de deux notices du Liber coloniarum I », DHA Ό>/\
(2007), p. 115-124.
INTRODUCTION
sont l'ancienne population étrusque) et sur la déduction d'une seconde colonie de vétérans (les
Arretini Iulienses) par César pour punir Arretium d'avoir pris le parti de Pompée au cours de la
guerre civile ; on ne peut guère deviner sous le texte de la notice qu'une allusion à la fusion des
trois communautés qui se produisit sous Auguste.
On pourrait dire que les notices des Libri présentent un double aspect, juridique et
technique. Juridique, parce que le statut de la cité considérée y est en règle générale soigneusement
noté. Technique, par le soin apporté à l'indication exhaustive des marqueurs de limitation que
l'on observe sur son territoire. Force est bien de remarquer que, s'agissant des statuts, il existe de
l'imprécision et des erreurs dans les indications fournies. Telle cité est dite colonie qui est un
oppidum : la systématisation que l'on observe dans les longues listes alphabétiques de cités est
en soi inquiétante ; des données historiques ou épigraphiques extérieures permettent souvent
d'apporter les corrections nécessaires. On est en droit de se demander alors si tous les marqueurs
énumérés sont réellement présents sur les territoires considérés. Il est possible que des formules
récurrentes, longues listes des différents marqueurs naturels ou anthropiques qui structurent
les territoires selon l'affirmation des notices, aient pu revenir avec un certain automatisme pour
enrichir certains textes qui ne les comportaient pas originellement. Là-dessus il est bien difficile
de formuler un avis définitif.
Fondées sur un matériau archivistique ancien, les notices des Libri peuvent revendiquer
une lecture exempte d'à priori négatif. Mais elles ne doivent pourtant pas être lues naïvement. La
réflexion sur ce point pourra être éclairée si l'on tente d'envisager ce que pouvait être le « lectorat »
auquel elles étaient censées s'adresser. Il est clair que la mise en forme de cet ensemble, depuis
le milieu jusqu'à à la fin du IV siècle, répondait à des préoccupations utilitaires. Il s'agissait de
donner aux arpenteurs, qui travaillaient désormais dans des conditions et avec des ambitions
bien différentes de leurs prédécesseurs de la République et du Haut-Empire, des outils
indispensables pour connaître le statut des territoires objets de leurs opérations, et peut-être surtout un
catalogue exhaustif des différents procédés de bornage qu'ils devaient s'attendre à trouver sur le
terrain, que ceux-ci fussent les héritages des anciennes procédures de limitatio ou les marquages,
anciens ou plus récents mais finalement plus fréquents, par des éléments anthropiques ou
naturels, ces derniers ayant éventuellement subi l'intervention de la main humaine. L'objectif était
toujours la résolution des controverses qui pouvaient opposer des cités, des personnes privées
et même l'empereur. Pour la centuriation, on devait pouvoir reconnaître les limites ou ce qu'il
en restait, les bornes (termini) de différents matériaux et de différentes formes, séparées par des
distances différentes mais caractéristiques ; et aussi des fossés, des canaux, des lignes d'arbres...
En zone non centuriée, l'arpenteur devait s'attendre à retrouver ces fossés, canaux et lignes
d'arbres, mais aussi des bordures plus ou moins aménagées, des tas de pierres (scorpiones, carbunculï),
des rigoles plus ou moins maçonnées (nouercae), des sépultures, et tous les autres marqueurs
dont les notices offrent des énumérations si longues et si détaillées.
INTRODUCTION
Dès lors, il était tentant pour le rédacteur ou les rédacteurs des Libri d'accentuer la
dimension didactique dont se revêtaient les notices, en ajoutant au substrat ancien des éléments
nouveaux, précisions ou même commentaires. Personne ne saurait croire, par exemple, que la
phrase finale de la notice 6, 1 1-12 du Liber I, sur Capène, soit un texte administratif: « Si les
choses sont ainsi, il faut les respecter. Mais il ne faut pas tenir compte de ce que les parties, par
la suite, ont décidé entre elles par accord ou par décision commune » ; on y verra bien plutôt, et
avec évidence, un conseil donné par \tprofessor (c'est-à-dire le spécialiste) à l'arpenteur lecteur de
son manuel. La même remarque peut être faite, un peu plus loin, à propos de la phrase 22 : « Ne
suivez jamais ce qui ne serait pas confirmé par l'autorité supérieure des limites ou par le tracé des
lignes droites » . Des différents marqueurs de limites, le texte, parfois, se contente, au lieu d'énu-
mérer la liste, d'en suggérer — par un simple renvoi aux auctores — la consultation dans la
littérature spécialisée (notice Ager Sabinorum, Liber II, 1, 13 = p. 253 La.). Mais le cours dispensé à
travers la notice peut aussi avoir des objectifs plus « culturels » , comme c'est le cas de
l'explication des adjectifs diametralis et diagonalis à la fin de la notice Ager Anconitanus du Liber I (7, 1 ),
avec le recours à Y Etruscorum karuspicum doctrina (7, 2). La présence des traités gromatiques
de référence peut parfois être mise en évidence dans nos notices : ainsi la notice ager Spoletinus
du Liber! (8, 1) contient-elle une phrase incontestablement prise chez Siculus Flaccus ; c'est
également à ce traité de Siculus que pourrait renvoyer une référence (« le livre des catégories de
terres en Italie ») dans la notice Sena Gallica [Liber II, 1, 50 = p. 258 La.) et le même Siculus
fait certainement partie des auctores auxquels renvoie la notice Ager Sabinorum [Liber II, 1, 13
= p. 253 La.).
Ajoutons qu'il y a lieu d'accorder toute l'importance quelle mérite à une constatation de
bon sens : ces notices, au fil de la tradition manuscrite, ne peuvent pas avoir échappé à des
corruptions diverses et variées. Ces textes spécialisés, techniques et administratifs à la fois, appelaient
pour ainsi dire les altérations. La notice Ager Spoletinus du Liber I, dont il vient d'être question
ci-dessus, montre comment un texte de Siculus Flaccus qui y a d'abord été reçu a ensuite été
altéré d'une façon telle que le résultat final n'a plus grand-chose à voir avec la notice
administrative de départ. La notice Arretium (dans la série des notices que le Liber I consacre à la Tuscia) est
un bel exemple des malheurs subis par le texte au fil de son histoire : aux corruptions de la
tradition manuscrite se sont ajoutées les corrections de Lachmann, quand il a voulu ajuster ce texte
abîmé au lit de Procuste d'une interprétation arbitraire. Les indications chiffrées avancées par les
Libri ont été, selon toute vraisemblance, un objet principal d'erreurs dans le travail des copistes.
Les séries numériques que l'on rencontre souvent (principalement dans les notices de la Tuscia)
à propos des intervalles caractéristiques qui séparent les bornes font apparaître plusieurs fois
INTRODUCTION xiii
des erreurs évidentes, que nous n'avons corrigées qu'avec prudence, dans les cas où un nombre
rompait trop évidemment la progression ou la proportionnalité d'une série et exigeait donc,
pour ainsi dire, la correction d'un chiffre erroné. Il est à peu près certain, de ce point de vue
encore, que les données numériques concernant les sections des bornes (province de Tuscia)
peuvent contenir des erreurs, qu'elles soient fournies par le symbole du sous-multiple du pied,
ou par son nom en toutes lettres, ou par le chiffre indicateur du nombre d'unciae contenu dans le
sous-multiple, — ou par ces trois modes d'écriture ; mais nous n'y avons en principe pas touché.
Le Liber II, qui offre une rubrique « Province du Samnium » absente au Liber I, indique
par là même qu'il n'a pas pu être mis en forme avant les années 357-361, date de la création de
cette province. Inversement, le Liber I, qui ignore cette province du Samnium, doit être
logiquement considéré comme antérieur à ces mêmes années ; cependant les deux derniers ensembles
de notices qu'il comporte, sur le Picenum et sur la Valeria, viennent de faire l'objet d'une
proposition de datation nouvelle de la part de St. Ratti14, qui place leur rédaction, en l'état où nous les
lisons, durant l'année 400 (exactement : après le 1er décembre 399 et avant le 19 novembre 400).
Faudrait-il alors songer pour le Liber I à une composition en plusieurs strates chronologiques,
les dernières (Picenum et Valeria) étant notablement plus récentes que l'époque du milieu du
IVe s. à laquelle on situe généralement la mise en forme de ce Liber ?
Nous souhaitons aussi attirer l'attention sur le fait que les deux Libri coloniarum ne
sauraient être considérés comme représentant la totalité de la tradition gromatique en matière
de recueils de notices administratives afférentes aux régions de l'Italie. En effet, il est possible de
poser l'existence, au moins, de ce que l'on serait tenté d'appeler un Liber III, dont il n'est resté que
très peu de chose. La couverture d'un manuscrit de Reims (Bibliothèque Municipale, 132) est
constituée par un folio (f. III) d'un manuscrit plus ancien (VIe ou VIIe s.) écrit en semi-onciale,
et dont le texte est comparable à celui du Liber I sans lui être pour autant identique ; du reste,
une particularité du texte de ce fragment de Reims est qu'il est illustré par des figures, alors
que la tradition manuscrite des Libri I et II n'a conservé aucune figure. Sous le titre rubrique
provincia lvcania, le recto de ce folio présente le texte suivant : Haec sunt testimonia uel
expositi<o>nes in prouincia Lucania simili mensura ut Picinensis ager et signis subsequentibus
demonstra<n> tu<r> . Praefecturae. Iter populo <non> debetu<r>. La suite du recto et la totalité
du verso sont occupées par dix figures illustrant dix termes désignant des marqueurs {testimonia)
de limites. Deux études15 ont été récemment consacrées à ce folio ; c'est pourquoi nous
renonçons ici à de plus amples développements.
Si les notices des Libri ont été mises en forme et organisées pour la commodité des
utilisateurs du IVe s. finissant, la collection a conservé toute son importance, et peut-être une plus
grande, dans les débuts du haut Moyen Âge16 et pour les mêmes raisons, en des époques où il
était nécessaire tout à la fois d'avoir des renseignements même sommaires sur les territoires des
cités d'Italie, et de posséder la documentation susceptible de rappeler à l'occasion quels procédés
de marquage on pouvait trouver sur le terrain. C'est pourquoi les Libri ont été transmis, fût-ce
par morceaux séparés et incomplets, dans les collections d'œuvres et Aexcerpta gromatiques qui
ont commencé à se constituer à la charnière du Ve et du VIe s. aussi bien que dans celles qui ont
suivi.
Comme dans les volumes précédents consacrés aux traités gromatiques qui subsistent,
nous ne donnons pas ici une édition nouvelle du texte, mais une traduction annotée qui a été
effectuée à partir du texte de l'édition Lachmann. Toutefois, à plusieurs occasions, notre réflexion
nous a conduits à estimer que ce texte n'était pas le meilleur, ou même qu'il était erroné, et dans
ce cas nous avons proposé et traduit notre propre texte ; cela est toujours signalé en note. Nous
avons aussi complété les mots abrégés, que Lachmann n'avait pas complétés. Nous l'avons fait
de façon pragmatique, à la fois selon les règles de la syntaxe classique et d'après les formes non
abrégées qui étaient attestées dans le contexte.
16 Voir là-dessus les considérations de S:. Del Lungo, Lapratica agrimensoria nella tarda. Antichità e nell'alto Medioevo,
Spolète, 2004, passim.
LIBRI COLONIARVM
2. (1) Province du Bruttium : centuries carrées14 de 200 jugères ; le reste a été divisé en bandes15 après la
mort d'une partie des soldats.
(2) V ager Buxentinus16 a été assigné en forme de grille avec des limites maritimi.
(3) L'ager Consentinus a été assigné par l'empereur Auguste avec des limites gracchiens en 200 jugères ;
cardo vers l'orient, decimanus vers le midi17.
(4) Ager Vibonensis : 1 6 actus sur 25 ; cardo vers l'orient, decimanus vers le midi18.
(5) Ager Clampetinus limites gracchiens, 200 jugères ; cardo vers l'orient, decimanus vers le midi19.
:
3. Province d'Apulie :
(1) Ager Aeclanensis : le passage n'est pas dû au peuple. 20 actus sur 24 ; 240 jugères21. Decimanus vers
l'orient, cardo vers le midi.
(2) Ager Venusinus, Compsinus : limites gracchiens.
(3) Vibinas, Aecanus, Canusinus : le passage n'est pas dû au peuple. 200 jugères22.
(4) Herdonia, Ausculinus, Arpanus, Collatinus, Sipontinus, Salpinus, et zone du mont Garganus :
centuries carrées de 200 jugères, selon une loi Sempronia et une loi lulia23 ; cardo vers le midi, decimanus vers
l'orient.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS
<LIBERCOLONIARVM I>
II. ( 1 ) Prouincia Brittiorum : centuriae quadratae in iugera CC. Et cetera in laciniis sunt praecisa
post demortuos milites.
(2) Ager Buxentinus t alirestertianis t est adsignatus in cancellationem limitibus maritimis.
(3) Ager Consentinus ab imp(eratore) Augusto est adsignatus limitibus Graccanis in iugera
n(umero) CC. Kardo in orientem, decimanus in meridianum.
(4) Ager Vi^onensis. Actus n(umero) Χζ per XXV. Kardo in orientem, decimanus in
meridianum.
(5) Ager Clampetinus limitibus Graccanis in iugera n(umero) CC. Kardo in orientem,
decimanus in meridianum.
[p. 210 La.]
(6) Ager Benewentanus. Actus n(umero) Χς per XXV. Kardo in orientem, decimanus in
meridianum.
5. Province de Sicile :
(1) Territoire des Panormitains31 : l'empereur Vespasien l'a assigné à des vétérans et à des membres de
sa maison32. Sur ces terres, les limites sont marquées par des bornes dont certaines33 sont en travertin,
et inscrites ; il y a aussi des cippes d'olivier, qui font fonction de bornes, avec entre eux une distance de
150 pieds, ou 200, 250, 400, 550, selon les exigences du système34 ; ce sont des bornes de parcelles35, que les
vétérans ont posées entre eux après avoir pris les mesures, et qui conservent les lignes mitoyennes.
(2) Même chose que ci-dessus pour le territoire des gens de Ségeste36 ou près de Leucopétra37.
6. Province d'Étrurie :
Loi concernant les terres, tirée du commentaire de Claudius Caesar38.
(1) Loi portant sur la limitation et la mesure des terres d'abord [p. 212 La.] dans la région39 d'Étrurie, et
aussi en Campanie et en Apulie. [Il y a différentes régions, lieux ou territoires. Des régions différentes n'ont
pas des centuries égales — c'est-à-dire un arpentage égal. Dans Y ager Florentinus, il y a 200 jugères dans
chaque centurie.40] « Le contractant devra faire le decimanus large de 40 pieds, le cardo large de 20 pieds ;
il devra faire, à partir du decimanus maximus et du cardo maximus, chaque cinquième limes de 12 pieds,
et les autres limites, qui sont les subrunciui, il devra les faire larges de 8 pieds. (2) Quant aux limites qu'il
fera, il devra placer sur ces limites, face à face, des bornes de pierre, en pierre siliceuse ou volcanique, mais
d'une qualité non inférieure, d'un pied et demi au-dessus du sol ; il fera la borne d'une épaisseur d'un pied,
et également polie et arrondie ; il la plantera en terre d'au moins 2 pieds et demi41. Pour les autres bornes
qu'il établira dans l'ouvrage, elles seront en chêne, de 2 pieds au-dessus du sol, d'une épaisseur d'un pied
deux tiers ; il les plantera en terre d'au moins 3 pieds, il tassera la terre autour d'elles, et elles seront inscrites
comme on42 l'aura ordonné.
[p. 213 La.] (3) Un subsécive plus grand que 100 jugères comptera pour43 une centurie ; un subsécive d'au
moins cinquante jugères comptera pour une demi-centurie44. L'ensemble de cet ouvrage, par décision de
C. Julius César, Marc Antoine et Marcus Lépide, triumvirs chargés de l'organisation de l'État. »
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 2
V. PROVINCIA SICILIA
(1) Territorium Panormitanorum imp(erator) Vespasianus adsignauit militibus ueteranis et
familiae suae. Ager eius finitur terminis Tiburtinis pro parte scriptis : nam sunt et cippi oleaginei,
qui loco termini obseruantur, et distant a se in pedibus CL, CC, CCL, CCCC, DL, prout ratio
postulawit : nam sunt termini proportionales quos milites ueterani inter se emensz posuerunt, et
custodiunt lineas consortales.
(2) Item Segestanorum ut supra, uel ad Leucopetram.
(4) Colonie de Florentia4^ : déduite par les triumvirs, assignée selon une loi Iulia ; centuries césariennes
de 200 jugères46 ; par des cardines et des decimani. Bornes arrondies, d'un pied, et distantes entre elles de
2400 pieds. Il y a aussi des bornes médianes, que l'on appelle bornes epipedonici, hautes d'un pied et épaisses
d'un pied, et distantes entre elles de 1200 pieds47. (5) Toutes les autres sont des bornes proportionales4S , et
elles marquent les limites intercisiui ; ce sont celles qui ont été établies pour marquer les parcelles et que
les vétérans conservent ; elles ne relèvent pas du système ou du tracé orthonormé des limites, mais de la
conservation de la superficie en jugères, et elles sont distantes les unes des autres de 600 pieds49. Les tracés
de ces limites [p. 214 La.] se développent de part et d'autre du territoire sans interruption comme je l'ai
montré ci-dessous50.
(6) Colonie de Fida Tuder>x : même loi que Y ager Florentinus : 200 jugères par centurie. Bornes en pierre,
siliceuse ou volcanique ; largeur : un demi-pied ; longueur52 : 34 de pied ; intervalles : 600 pieds53 et
720 pieds54. Mais si la largeur est de % de pied ou de 1 1/12 de pied55, elles sont à 960 ou à 1080 pieds l'une
de l'autre ; s'il y a une borne tysilogrammus inscrite, elles sont à 1200 pieds l'une de l'autre56.
(7) Colonie de Volterra57 : loi triumvirale ; 200 jugères par centurie ; assignée avec des decimani et des
cardines. L'ensemble est divisé en parcelles que possèdent proportionnellement58 les vétérans59. Il reçoit
des limites séparés par une distance de 2400 pieds. Dans ces centuries, chaque soldat a reçu 25 jugères,
[p. 215 La.] ou 50, ou 35, ou 6060. Les bornes ont été établies d'après la loi citée plus haut.
(8) Colonie d'Arretium61 : recensée par une loi augustéenne ; limites gracchiens qui étaient orientés sur des
alignements maritimi et montant ; assignée ensuite avec des cardines et des decimani, la superficie des centuries
demeurant inchangée. Celles-ci sont carrées. (9) Si62 la centurie s'étend sur 2400 pieds, et reçoit
proportionnellement des bornes en pierre d'un demi-pied, elles sont séparées de 300 pieds ; si elle s'étend sur 2000 pieds,
les bornes font un tiers de pied et la distance 240 pieds ; s'il y a 4200 pieds, elles font Va de pied, et la distance
480 pieds ; s'il y a 5250 pieds, elles font lA de pied, et la distance 600 pieds ; s'il y a 7000 pieds, elles font 1/3
de pied, et la distance 840 pieds ; s'il y a 1 1000 pieds, elles font 1/3 de pied, et la distance 1320 pieds. Tel est
le système numérique dans cette région : [p. 216 La.] le nombre de pieds a été établi proportionnellement,
en fonction de la superficie en jugères63.
(10) Colonie de Ferentium64 : assignée selon une loi sempronienne. Mais, d'abord assignée avec des limites
de centurie, comme ensuite les vétérans venaient à manquer, elle a été recensée d'après les déclarations de
possession, mais on a établi des bornes de dimensions numériques fractionnaires ; c'est-à-dire qu'il y en a
en pierre siliceuse, d'une épaisseur d'un pied et un sixième et d'une longueur d'un tiers, distantes entre elles
de 1440 pieds, et d'autres, blanches, longues d'un tiers de pied et distantes entre elles de 480 pieds, d'autres
encore d'une longueur de % de pied et distantes entre elles de 600 pieds ; toutes les autres ont été placées
comme cela s'est trouvé selon la nature du terrain.
(11) Colonie de Capène65 : les terres ont été assignées selon l'estimation de leur fertilité et selon la nature
du terrain. Des bornes ont été placées en divers endroits, en plaine, là où le soldat a reçu sa parcelle. Ces
bornes sont distantes entre elles de 60 pieds, ou 80, 100, 120, 140, 150éé, 160, 180, 200, 220, 24067, 300 ; et
si la configuration du terrain prend plus d'extension, la distance en pieds est de 600, 840, 960, 1020, 1200,
[p. 217 La.] 1440, 156068. (12) Dans les autres endroits, on a des voies, des tranchées, des chemins, des
enclos naturels69 et les autres limites précédemment citées70. Si71 les choses sont ainsi, il faut les respecter.
Mais il ne faut pas tenir compte de ce que les parties, par la suite, ont décidé entre elles par accord ou par
décision commune.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 3
(4) Colonia Florentina deducta a triumuiris, adsignata lege Iulia, centuriae Caesarianae
in iugera CC, per kardines et decimanos. Termini rotundi pédales, et distant a se in
ped(es) IICCCC. Sunt et medii termini, qui dicuntur epipedonici, pedem longum crassum,
et distant a se in ped(es) MCC. (5) Ceteri proportionales sunt et intercisiuos limites seruant ;
quos ueterani pro obseruatione partium statutos custodiunt ; qui non ad rationem uel recturas
limitum pertinent, sed ad modum iugerationis custodiendum, et distant a se alius ab alio pedes
sescentenos. Quorum limi[p. 2l4La.]tum cursus nulla interiecta distantia in utroque latere
territorii concurrunt, ut infra monstraui.
(6) Colonia Fida Tuder ea lege qua et ager Florentinus. In centuriis singulis iugera CC. Termini
lapidei, alii saxei, alii molares ; crassum semipedem, longum dodrantem ; distant a se pedes
sescentenos et DCCXX. Quod si fuerit crassus S:· aut S::·, est alius ab alioped(es) DCCCCLX,
MLXXX. Si scriptus tysilogrammus fuerit terminus, est alius ab alio ped(es) MCC.
(7) Colonia Volaterrana lege triumuirale, in centurias singulas iugera CC, decimanis et
kardinibus est adsignata. Quam omnem ueterani in portionibus diuisam pro parte habent ; in
quas limites recipit interuallo ped(um) IICCC. In quibus centuriis unusquisque miles accepit
iugera XXV, [p. 215 La.] et L, et XXXV, et LX. Termini ea lege sunt constituti qua superius
diximus.
(8) Colonia Arretium lege Augustea censita, limitibus Graccanis, qui recturas maritimas
et montanas spectabant, postea per kardines et d(ecumanos) est adsignata, et numerus
centuriarum manet, quae quadratae sunt. (9) Si in pedibus IICCCC, quae pro parte terminos
lapideos recipit semissales, distant a se in ped(es) CCC ; si II, ::, distant a se ped(es) CCXL ; si
ÏÏÏÎCC, dodran(tales), ped(es) CCCCLXXX ; si VCCL, dodrant(ales), ped(es) DC ; si VÏÏ,
::, distant a se ped(es) DCCCXL ; siped(es) XI, ::, in ped(es) MCCCXX. Haec ratio in eadem
regione numeri est : [p. 216 La.] pro parte enim pro modo iugerationis pedaturae numerus est
designatus.
(10) Colonia Ferentinensis lege Sempronia est adsignata. Sed quod ante limitibus centuriatis
fuit adsignata, postea deficientibus ueteranis iuxta fidem possessionis est recensita, sed numeris
uncialibus termini sunt constituti, id est alii silicei, crassi p(edem) I:, :: longi, qui distant a
se in ped(es) MCCCCXL ; alii albi, :: longi, distant a se ped(es) CCCCLXXX ; alii longi
dodran(tem) distant a se ped(es) DC. Ceteros prout natura locorum inuenit positi sunt.
(11) Colonia Capys. Pro aestimio ubertatis et natura locorum sunt agri adsignati. Nam termini
uariis locis sunt adpositi, id est in planitia, ubi miles portionem habuit. Qui termini distant a se
in ped(es) LX, LXXX, C, CXX, CXL, CL, CLX, CLXXX, CC, CCXX, CCXL, CCC ; et
si longius natura loci tendatur, sunt in pedibus DC, DCCCXL, DCCCCLX, MXX, MCC,
[p. 217 La.] MCCCCXL, MDLX. (12) Ceteris autem locis uias, cauas, itinera, coronas et ante
nominata. Quae si ita sunt, exequi oportet ; ne id sequaris quod aliqua pars posteriori tempore
pacti decisionisue causa inter se sunt censiti.
LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(13) Colonia Iunonia, nom de Faléries : assignée par les triumvirs, qui ont fixé la superficie en jugères. Des
limites intercisiui y ont été tracés et l'ensemble de l'arpentage a été opéré d'après une loi agraire. Des bornes
n'ont pas été placées partout, mais les limites ont été établis avec un nombre de pieds72. Dans certains
endroits, il y a des canaux73 qui marquent la limite, et des tranchées auxquelles un accord donne valeur
de marque, celles du moins qui reçoivent le tracé droit des limites. Les bornes sont siliceuses,
proportionnelles74, distantes entre elles75 de 240 pieds, 300, 360, 420, 48076, 600. Pour le reste, les lignes longitudinales
orthonormées sont conservées par le tracé des canaux.
(14) Colonie de Népet : réglée par la même loi que l'ager Faliscorum.
(15) Colonie de Sutrium77 : a reçu ce statut après avoir eu celui d'oppidum™. Les limites ont d'abord été
dirigés vers l'orient79. Ensuite, ils ont de tout côté perdu de leur importance. Et bien que toutes les terres
aient été assignées d'après la superficie [p. 218 La.] en jugères, les arpenteurs ont cependant suivi en partie
la nature du terrain pour recenser les terres, c'est-à-dire qu'ils ont fait des champs en forme de gamma80
ou de scamnum suivant la topographie des bordures ou des enclos naturels, et ils ont arpenté aussi les
sommets des collines. (16) Quant aux bornes qu'ils ont placées, certaines sont en pierre, d'autres en bois,
celles que l'on appelle pieux sacrificiels. Elles sont distantes entre elles de 400 pieds, 500 pieds, 600 pieds,
700 pieds, 800 pieds, 900 pieds, 1000 pieds, 1200 pieds. Pour le reste, le marquage a été fait selon la nature
du terrain81.
(17) Champs Tibériens82 : assignés par Tibère César en lots de vingt-cinq jugères ; les bornes sont appelées
tibériennes. Elles sont distantes83 entre elles de 600 pieds sur 1200, de 800 pieds sur 300, ailleurs de 600
pieds sur 600, ailleurs encore de 500 pieds sur 720. Ces bornes ont une mesure84 de 1/2 pied sur 1 pied,
2/3 de pied sur 1/4 de pied, 1/2 pied sur 1/2 pied, 5/12 de pied sur 7/ 12. Pour le reste, les tracés rectilignes
viennent butter contre les limites perpendiculaires85.
[p. 219 La.]
(18) Colonie de Tarquinies86 : assignée par une loi sempronienne. Arpentage effectué en carré en
différents endroits ; ce sont des bornes siliceuses qui ont été posées. Leur taille est de 1 1 douzièmes de pied en
longueur87, et leur intervalle de 720 pieds. D'autres ont une longueur de 1/388 ou de 1/4 de pied89, avec
des intervalles de 840 et 96090. Voici pour les zones de montagne : des bornes y ont été placées plus serrées,
conformément à la nature du lieu, c'est-à-dire que l'intervalle entre elles a été mesuré sans tenir compte des
dimensions de leur section, entre 120 et 160 pieds, jusqu'à 180 pieds, jusqu'à 200 pieds et 240. (19) Dans
la région qui est du côté de la mer, on a repris les limites sur toute leur longueur, et on a indiqué leur tracé
par des amoncellements91 de pierres ; ailleurs, dans les fonds de vallée, on a disposé que l'on ferait des
alignements de remblais.
[p. 220 La.]
(20) Colonie de Graviscae : déduction ordonnée par Auguste ; son territoire était tenu sans arpentage92.
Par la suite, l'empereur Tibère César, pour maintenir la surface en jugères, a mis des bornes après l'avoir
fait arpenter, et a assigné des zones à la respublica. Il a mis entre les particuliers des bornes reconnaissables,
séparées par une distance si réduite qu'il est facile de les découvrir. Il y a aussi des fossés qui suivent les
alignements, et qui, en un système admis de tous, protègent les droits de chacun.
(21) Colonie de Véies : avant l'époque de l'assaut dirigé contre la ville93, son territoire avait été assigné aux
soldats aux termes d'une loi Iulia. Ensuite, les soldats venant à manquer, le divin Auguste avait décidé de les
associer aux citoyens de la ville94. Des terres ont été assignées à différentes époques par les divins empereurs.
Le système peut être indiqué de la façon suivante.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 4
(13) Colonia Iunonia quae appellatur Faliscos a triumuiris adsignata et modus iugerationis est
datus ; in qua limites intercisiui sunt directi et lege agraria sunt mensurae conlectae. Termini
autem non sunt omnibus locis siti, sed numéro pedaturae sunt limites constituti. In locis
quibusdam riui finales et cauae quae ex pactione sunt designatae, hae tamen quae recturam
limitum recipiunt. Nam termini sunt silicei pro parte, et distant a se in ped(es) CCXL, CCC,
CCCLX, CCCCXX et CCCCLXXX et DC. Ceterum normalis longitudo per riuorum
cursus seruatur.
(14) Colonia Nepis eadem lege seruatur qua et ager Faliscorum.
(15) Colonia Sutrium ab oppidanis est deducta. Ante limites contra orientalem recturam
dirigebantur. Postea ex omni latere sunt extenuati : et licet omnes agri ad mo[p. 218La.]dum
iugerationis sint adsignati, tamen pro parte naturam loci secuti artifices agros censuerunt, id
est fecerunt gammatos et scamnatos riparum et coronarum natura, et iuga collium sunt emensi.
(l6)Terminos autem pro parte lapideos posuerunt, alios uero ligneos, qui sacrificales pâli
appellantur, qui distant a se ped(es) CCCC, ped(es) D, ped(es) DC, ped(es) DCC, ped(es)
DCCC, ped(es) DCCCC, ped(es) M, et ped(es) MCC. Ceterum pro natura loci designatum
est.
(17) Campi Tiberiani in iugeribus uicenis quinis sunt adsignati a Tiberio Caesare, et termini
Tiberiani nuncupantur, qui distant a se ped(es) DC per MCC, ped(es) DCCC <per>
ped(es) CCC, alibi ped(es) DC per DC, alibi ped(es) D per DCCXX. Qui termini recipiunt
mensuram ped(is) S per ped(em) I, ped(is) S: per ped(is) :·, ped(is) S per ped(em) S, ped(is) ::·
per ped(is) S*. Ceterum limitibus normalibus recturae concurrunt.
[p. 219 La.]
(18) Colonia Tarquinios lege Sempronia est adsignata. Cuius agri mensura in tetragonon
uariis locis est conlecta, et termini silicei sunt adpositi, quorum mensura est S::· per longum, et
distant a se in pedibus DCCXX ; alii per longum ::, :·, distant a se in ped(ibus) DCCCXXXX,
DCCCCLX. Hoc in locis montanis : in quibus alii iuxta loci naturam spissiores sunt siti, id
est sine mensurae suae numéro podismati sunt, inter ped(es) CXX, inter ped(es) CLX, in
ped(es) CLXXX, in ped(es) CC et CCXL. (19) Nam circa regionem maritimam limites rectos
censuerunt et lapidibus conpactis cursum demonstrauerunt ; aliis uero locis aggeres conuallium
ordinari disposuerunt.
[p. 220 La.]
(20) Colonia Grauiscos ab Augusto deduci iussa est : nam ager eius in absoluto tenebatur. Postea
imperator Tiberius Caesar iugerationis modum seruandi causa lapidibus emensis r(ei) p(ublicae)
loca adsignauit. Nam inter priuatos egregios terminos posuit, qui ita a se distant ut breui
interuallo facile repperiantur. Nam sunt et per recturas fossae interiectae, quae communi ratione
singulorum iura seruant.
(21) Colonia Veios prius quam oppugnaretur ager eius militibus est adsignatus ex lege Iulia.
Postea deficientibus his ad urbanam ciuitatem associandos censuerat diuus Augustus. Nam
uariis temporibus et a diuis imperatoribus agri sunt adsignati ; cuius ratio sic ostenditur.
LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(22) Autour de la ville de Véies, il y a des éléments naturels qui tiennent le rôle de limites. Mais leur tracé
ne se poursuit pas sur de nombreux milles. On y a placé des bornes dont certaines sont siliceuses et d'autres
en travertin. Les bornes siliceuses sont distantes entre elles de 320 pieds95, 360, 420, 480, 54096, 600 ; les
bornes de travertin, [p. 221 La.] de 240 pieds, 280, 340, 400, 460, 520, 58097, 640, 66098. (23) Si les bornes
ne sont pas assez serrées, c'est la ligne des bordures qui marque la limite : parmi celles-ci, certaines
conservent sur plusieurs milliers de pieds les lignes droites et les séparations des terres, depuis leur origine jusqu'au
couchant99. Pour empêcher que l'on n'aille s'imaginer de suivre les bordures qui commencent à l'intérieur
du corps d'une terre et tombent sur le côté qui la ferme, la loi sur les limites les a condamnées par avance ;
ne suivez jamais ce qui ne serait pas confirmé par l'autorité supérieure des limites ou par le tracé des lignes
droites100. (24) Mais si de telles limites sont celles que les parties, par accord101, ont décidé d'observer entre
elles, ce n'est pas à la ligne droite qu'il faut attribuer le caractère de limite, mais on doit se fier au tracé de
la frontière ; il faudra respecter, pour de nombreuses terres, le tracé de voies, de rives, de tranchées, qui les
traverse en marquant une séparation.
(25) Un secteur de plaines et de forêt de la région de Campanie, ou plutôt de l'Aurelia102, a d'abord été
donné en partie par le divin Auguste à des vétérans. Dans cette région, les limites sont appelés maritimes.
Il y a là des bornes en pierre, mais aussi des bornes sacrificielles en bois [p. 222 La.] qui ont été établies
à l'origine. (26) Par la suite, sur ordre de l'empereur Hadrien, elles ont été remplacées par des bornes de
pierre avec le numéro des limites ; celles-ci commencent à un et portent inscrite la suite des numéros,
par exemple « borne n° 1 », « borne n° 2 », « borne n° 3 », « borne nc 4 », « borne n° 5 », jusqu'au
nombre adéquat, c'est-à-dire jusqu'aux angles de fermeture de la terre assignée. Même si les dimensions de
ces bornes sont variables, elles sont pourtant distantes entre elles de 100 pieds, 140, 200, 220, 300, 360,
400, 480, 500, 560, 600.
(27) Une partie du territoire autour du Port du Tibre a été assignée en jugères et remise à des habitants
de X oppidum, et on a reçu une déclaration valant estimation de la fertilité. Quant à la zone intermédiaire
entre Rome et le Port, elle a bien été assignée après arpentage, on y a planté des poteaux d'olivier et l'on a
indiqué les numéros à chaque angle ; mais par la suite, ces pieux ont été remplacés par des pierres ordinaires
[p. 223 La.] pour la conservation des distances mesurées. À ce sujet, il a été prescrit que les pieux sacrificiels
soient entretenus chaque année. (28) Ensuite, dans des endroits différents, les vétérans faisant défaut, des
terres ont été assignées avec des bornes de pierre, sur l'ordre de l'empereur Trajan. Ces bornes ont les
dimensions d'un parallélépipède103 et sont distantes entre elles de 600 pieds, 840, 960, 1080104, 1200, 1440, 1680,
1800. One. forma de ce territoire, sur l'ordre de l'empereur Trajan, a été inscrite sur une table de bronze, ce
territoire ayant été assigné avec des limites maritimi orthonormés.
(29) Une zone située à l'intérieur de l'Étrurie, près de la colonie de Véies, a été assignée dans sa totalité
avec des limites intercisiui, comme je l'ai indiqué plus haut105. Dans ce territoire, chaque propriété s'est vu
mesurer la superficie en jugères, comme indiqué sur le bronze.
(30) Ager Lunensis106 : même loi que X ager Florentinus. Limites face à la sixième heure107, et s'étendant loin
vers l'occident. Bornes placées les unes pour marquer le nombre (de pieds), d'autres pour faire apparaître la
rectilinéarité des tracés.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 5
(22) Circa oppidum Veios sunt naturae locorum quae uicem limitum seruant. Sed non per multa
milia pedum concurrunt. In quibus etiam termini siti sunt pro parte silicei et alii Tiburtini.
Silicei uero distant a se in ped(es) CCCXX, CCCLX, CCCCXX, CCCCLXXX, DXL, DC ;
Tiburtini uero in [P. 221 La.] ped(es) CCXL, CCLXXX, CCCXL, CCCC, CCCCLX, DXX,
DLXXX, DCXL, DCLX. (23) Quod si spissiores non sunt, riparum cursus seruatur ; harum
tamen quae per multa milia pedum recturas separationesue agrorum ab initio suo usque ad
occasum custodiunt. Et ne eas ripas sequendas sperarent quae intra corpus agri nascuntur et
in suo latere decidunt, lex limitum eas praedamnauit ; ne id aliquando sequamini quod maior
potestas limitum recturarumue cursus non confirmât. (24) Sed si conuentionis causa eas partes
inter se custodiendas censuerunt, non recturae imputandum est, sed concurrenti definitioni
fides adhibenda : erit enim uiarum, riparum, cauarum multorum agrorum separando rumpere
meantium cursus seruandus.
(25) Pars uero camporum et siluae regionis Campaniae, uel potius Aureliae, ante a diuo
Augusto ueteranis pro parte data fuit. In qua regione limites maritimi appellantur, ubi sunt
termini lapidei, sed et lignei sacrifi[p. 222 La.]cales exordio sunt constituti. (26) Nam postea
iussu imp(eratoris) Hadriani uice numéro limitum termini positi sunt lapidei, qui ab uno
incipiunt scripti numerum continere, ut puta « terminus primus », « terminus secundus »,
« terminus tertius », « terminus quartus », « terminus quintus », usque ad numerum suum
[facit] uel conclusionem angulorum agri adsignati ; quorum mensura licet diuersa sit, tamen
distant a se in pedibus C, in CXL, in ped(ibus) CC, in ped(ibus) CCXX, in ped(ibus) CCC,
in ped(ibus) CCCLX, in ped(ibus) CCCC, in ped(ibus) CCCCLXXX, in ped(ibus) D, in
ped(ibus) DLX, in ped(ibus) DC.
(27) Nam pars agri quae circa Portum est Tiberis in iugeribus adsignata atque oppidanis est
tradita, et pro aestimio ubertatis professionem acceperunt. Media autem pars inter Romam et
Portum actis quidem mensuris est adsignata, et stipitibus oleagineis adfixis numeri ad singulos
angulos sunt designati. Quorum palorum loco postea lapides gregales ob numéros podismi
[p. 223 La.] custodiendos sunt adpositi. Quibus etiam praeceptum est ut pâli annui sacrificales
renouarentur. (28) Postea uariis locis deficientibus ueteranis iussu imp(eratoris) Caesaris Traiani
agri terminis lapideis sunt adsignati. Qui termini recipiunt mensuram parallelogrammam
et distant a se in ped(ibus) DC, DCCCXL, DCCCCLX, MLXXX, MCC, MCCCCXL,
MDCLXXX et MDCCC. Huius enim territorii forma in tabula aeris ab imperatore Traiano
iussa est describi, quod limitibus normalibus maritimisque sit adsignatus.
(29) Pars autem intra Etruriam proxime coloniam Veios omnis limitibus intercisiuis est
adsignata, ut supra ostendi. In quo territorio omnis ager iugerationis modum habet collectum
sicut in aère est nominatum.
(30) Ager Lunensis ea lege qua et ager Florentinus. Limites in horam sextam conuersi sunt et ad
occidentem plurimum dirigunt cursus. Termini aliqui ad distinctionem numeri positi sunt, alii
ad recturas linearum monstrandas.
LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(10) Territoires d'Hatria135, Nursia136, Falerio137 et Pinna138 : limites maritimi et Gallici, ce que nous
appelons decimani et cardines. La délimitation y est marquée par un système de bornes carrées et de bordures ;
ou des canaux ou des rigoles construites avec des tuiles139. Mais ailleurs, c'est par des murs, des murs de
pierre sèche, des empilements et des entassements de pierres, des carbunculi140 , et en divers endroits par des
bornes augustéennes [p. 228 La.], dont les alignements marquent les limites dans le Picenum.
9. Province de Valeria141 :
( 1 ) Ager Amiternus : le passage n'est pas dû au peuple. Car son territoire a été assigné en carrés, au moyen de142
bornes carrées, de bordures. Murs de pierre sèche, empilements et entassements de pierres, carbunculim ;
car dans les zones montagneuses, il y a des endroits rocheux. On a établi des bornes de travertin, les unes
carrées en forme de tablette, d'autres triangulaires, d'autres arrondies en forme de colonnes. Bien que leurs
dimensions soient variables, elles sont distantes entre elles de 230 pieds, 340, 420, 660, 660, 790, 790, 920,
1200, 1340, 2000, 2450144. Dans des zones intermédiaires, on trouve des pierres locales pourvues d'une
marque, ou du moins des rochers ont été établis qui eux aussi doivent être sans hésitation reconnus comme
marquant des limites.
(2) Territoire d'Aveia : assigné suivant la même loi que Yager Amiternus.
(3) Territoire de Corfinium145 : assigné par une loi sempronienne. Un passage de 80 pieds est dû au peuple.
L'arpentage de ce territoire, en divers endroits, a été organisé en carrés, et l'on a placé des bornes siliceuses
distantes de 720 et de 860 pieds146. Voici pour les zones de montagne : des bornes y ont été placées plus
serrées, conformément à la nature du lieu, c'est-à-dire placées sans intervalles mesurés. Et dans des zones
intermédiaires il y a des murs, des murs de pierre sèche, des réservoirs en fond de vallée, des arcae147, des
canaux construits avec des tuiles.
[p. 229 La.]
(4) Colonie de Superaequum : son territoire a été assigné à des vétérans. Mais par la suite Verus148, Marc-
Aurèle149 et Commode en ont concédé certaines zones à des particuliers150.
(5) Colonie de Peltuinum : le passage n'est pas dû au peuple. Son territoire a été assigné avec des limites
intercisiui.
(6) Municipe des Marses151 : demeure soumis à l'ancienne consécration152, mais son territoire a été assigné
avec des limites intercisiui.
(7) Colonie de Sulmo : assignée suivant la même loi que Corfinium.
10. (Ce qui suit est extrait du commentaire de Claudius Caesar, qui a été écrit à part)
(10) Ager Hadrianus, item et ager Nursinus et Falerionensis et Pinnensis, limitibus maritimis et
Gallicis quos dicimus decimanos et kardines. Nam eorum delimitatio est per rationem arcarum
uel riparum. Vel canabula et nouerca, quod tegulis construitur. Aliis uero locis muros, macerias,
scorpiones, congerias, carbunculos, et uariis locis termi[p. 228 La.]nos Augusteos, per quorum
cursus in Piceno fines terminantur.
(4) Acerrae : colonie entourée d'une muraille ; déduction sur ordre du divin Auguste. Un passage de
80 pieds est dû au peuple. Son territoire a été assigné en jugères à des soldats.
[p. 230 La.]
(5) Atella : colonie entourée d'une muraille ; déduite par Auguste. Passage dû au peuple : 120 pieds. Son
territoire a été assigné en jugères.
(6) Atina154 : colonie entourée d'une muraille ; déduction de Nero Claudius. Le passage n'est pas dû au
peuple. Son territoire a été assigné en partie en bandes et par strigae.
(7) Aletrium : colonie entourée d'une muraille ; déduction par le peuple. Le passage n'est pas dû au peuple.
Son territoire a été assigné par centuries et par strigae.
(8) Aricia156 : oppidum ; fortifiée aux termes d'une loi syllanienne. Le passage n'est pas dû au peuple. Son
territoire a été assigné en bandes157.
(9) Asetium158 : entourée d'une muraille, aux termes d'une loi triumvirale. Le passage n'est pas dû au peuple.
Son territoire a été assigné à des soldats.
(10) Anagnia159 : colonie entourée d'une muraille ; déduction par le peuple sur l'ordre de Drusus César160.
Le passage n'est pas dû au peuple. Son territoire a été assigné par strigae à des vétérans.
(11) Abella : municipe. Des colons et des membres de la maison de l'empereur Vespasien ont reçu de la
terre, sur ordre de celui-ci. Par la suite, son territoire a été assigné en jugères à des soldats.
(12) Aefula161 : oppidum ; Territoire assigné en centuries et en bandes aux termes d'une loi sempronienne.
Passage non dû au peuple.
[p. 231 La.]
(13) Ardea162 : oppidum. Recensé par l'empereur Hadrien163. Passage non dû au peuple. Territoire assigné
en bandes.
(14) Allifae164 : oppidum entouré d'une muraille. Son territoire a été assigné par une loi triumvirale. Passage
non dû au peuple.
(15) Beneventum : colonia Concordia, entourée d'une muraille. Déduction de Nero Claudius Caesar.
Passage non dû au peuple. Territoire assigné à des vétérans par une loi triumvirale165.
(16) Bovianum : oppidum. On a déduit des soldats, d'après une loi Iulia, sans colons166. Passage dû au
peuple : 10 pieds. Son territoire a été assigné par centuries et par scamna.
(17) Bovillae : oppidum. Entouré (d'une muraille) aux termes d'une loi syllanienne. Passage non dû au
peuple. Son territoire, après une période d'occupatio, a été possédé en lots par des soldats vétérans167.
(18) Casentium168 : entourée d'une muraille aux termes d'une loi triumvirale. Passage non dû au peuple.
Son territoire a été assigné à des soldats.
(19) Calagna169 : colonie entourée d'une muraille. Déduction par le peuple sur ordre de Drusus César.
Passage non dû au peuple. Son territoire a été assigné à des vétérans.
(20) Capoue : colonia Iulia Félix, entourée d'une muraille. Déduction par des vigintivirs sur ordre de César
Imperator170 '. Passage dû au peuple: [p. 232 La.] 100 pieds. Son territoire avait été assigné aux termes
d'une loi syllanienne : par la suite, César l'a fait diviser en jugères pour des soldats en récompense de leur
mérite171.
(21) Calatia : oppidum. Entourée d'une muraille. Passage dû au peuple : 60 pieds. Adjugé, avec son
à la colonie de Capoue par Sylla Félix pour avoir pris le parti de ses ennemis172.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 8
(4) Acerras. Muro ducta colonia. Diuus Augustus deduci iussit. Iter populo debetur
ped(um) LXXX. Ager eius in iugeribus militibus est adsignatus.
[p. 230 La.]
(5) Atella. Muro ducta colonia, deducta ab Augusto. Iter populo debetur ped(um) CXX. Ager
eius in iugeribus est adsignatus.
(6) Atina. Muro ducta colonia. Deduxit Nero Claudius. Iter populo non debetur. Ager eius pro
parte in lacineis et per strigas est adsignatus.
(7) Alatrium. Muro ducta colonia. Populus deduxit. Iter populo non debetur. Ager eius per
centurias et strigas est adsignatus.
(8) Aricia. Oppidum. Lege Sullana est munita. Iter populo non debetur. Ager eius in praecisuris
est adsignatus.
(9) Asetium. Muro ducta lege triumuirale. Iter populo non debetur. Ager eius militi est
adsignatus.
(10) Anagnia. Muro ducta colonia. Iussu Drusi Caesaris populus deduxit. Iter populo non
debetur. Ager eius per strigas est ueteranis adsignatus.
(ll)Abella. Municipium. Coloni uel familia imperatoris Vespasiani iussu eius acceperunt.
Postea ager eius in iugeribus militi est adsignatus.
(12) Afile. Oppidum. Lege Sempronia in centuriis et in lacineis ager eius est adsignatus. Iter
populo non debetur.
[p. 231 La.]
(13) Ardea. Oppidum. Imperator Hadrianus censiit. Iter populo non debetur. Ager eius in
lacineis est adsignatus.
(14) Allifae. Oppidum muro ductum. Ager eius lege triumuirale est adsignatus. Iter populo non
debetur.
(15) Beneuentum. Muro ducta colonia Concordia. Deduxit Nero Claudius Caesar. Iter populo
non debetur. Ager eius lege triumuirale ueteranis est adsignatus.
(16) Bouianum. Oppidum. Lege Iulia milites deduxerunt sine colonis. Iter populo debetur
ped(um) X. Ager eius per centurias et scamna est adsignatus.
(17) Bouillae. Oppidum. Lege Sullana est circumducta. Iter populo non debetur. Agrum eius ex
occupatione milites ueterani tenuerunt in sortes.
(18) Casentium. Muro ducta lege triumuirale. Iter populo non debetur. Ager eius militibus est
adsignatus.
(19) Calagna. Muro ducta colonia. Iussu Drusi Caesaris populus deduxit. Iter populo non
debetur. Ager eius ueteranis est adsignatus.
(20) Capua. Muro ducta colonia Iulia Félix. Iussu imperatoris Caesaris a uigintiuiris est deducta.
Iter populo [p. 232 La.] debetur ped(um) C. Ager eius lege Sullana fuerat adsignatus ; postea
Caesar in iugeribus militi pro merito diuidi iussit.
(21) Calatia. Oppidum. Muro ducta. Iter populo debetur ped(um) LX. Coloniae Capuensi a
Sulla Felice cum territorio suo adiudicatum olim ob hosticam pugnam.
LIVRE DE CESAR AUGUSTE ET DE NERO
(22) Caudium : oppidum. Entourée d'une muraille. Passage dû au peuple : 50 pieds. Adjugée, avec son
à la colonie de Bénévent par César Auguste. Le territoire avait été assigné à des vétérans173 ; par la
suite, il a été mesuré avec des limites et recensé.
(23) Cumes : colonie entourée d'une muraille ; déduction par Auguste. Passage dû au peuple : 80 pieds.
Son territoire a été assigné en jugères à des vétérans en récompense de leur mérite sur ordre de Claudius
Caesar174.
(24) Cales : municipe175 entouré d'une muraille. Passage non dû au peuple. Son territoire avait d'abord été
assigné avec des limites gracchiens ; par la suite, il a été renormé sur ordre de César Auguste avec des limites
portant son nom.
(25) Casinum : oppidum. Déduction de soldats légionnaires. Passage non dû au peuple. Le territoire a été
assigné en parcelles à ces soldats.
(26) Capitulum : oppidum. Déduit aux termes d'une loi syllanienne176. Passage non dû au peuple. Son
[p. 233 La.] et l'on a possédé autant de terre qu'on en avait occupé ; mais par la suite César178 a
fait mettre en forme une limitation pour récompenser les mérites.
(27) Castrimoenium : oppidum ; fortifié aux termes d'une loi syllanienne. Passage non dû au peuple. Son
territoire était possédé par occupatio ; par la suite Nero Caesar l'a assigné à des tribuns et à des soldats.
(28) Cereatae Marianae : municipe. C'était la maison de C. Marius qui l'occupait. Par la suite, Drusus
César l'a assigné en jugères à des soldats et à sa propre maison. Passage non dû au peuple.
(29) Cadatia : oppidum ; fortifié aux termes d'une loi gracchienne. Territoire assigné à des vétérans. Passage
non dû au peuple.
(30) Dirinos : municipe. Fondé par des membres de la maison du divin Auguste ; son territoire leur a été
assigné sans aucune loi179.
(31) Aesernia : colonie déduite aux termes d'une loi Iulia. Passage dû au peuple : 10 pieds. Son territoire a
été assigné avec des limites augustéens180.
(32) Frusino : oppidum ; entourée d'une muraille. Passage non dû au peuple. Son territoire a été assigné à
des vétérans.
(33) Forum Populi181 : oppidum entouré d'une muraille. Passage dû au peuple : 15 pieds. Territoire assigné
en jugères [p. 234 La.] avec des limites augustéens. Par la suite, l'empereur Vespasien a ordonné de recenser
son territoire aux termes d'une loi qu'il avait édictée.
(34) Ferentinum : oppidum entouré d'une muraille. Passage non dû au peuple. Son territoire a été assigné
en partie en jugères et en bandes182 à des soldats pérégrins.
(35) Fabrateria : entourée d'une muraille. Passage non dû au peuple. Territoire divisé selon le droit
ordinaire.
(36) Fundi : oppidum entouré d'une muraille. Passage non dû au peuple. Territoire assigné sur ordre
d'Auguste à des vétérans pour les zones cultivées183 ; le reste est demeuré sous sa juridiction et terre
publique.
(37) Formies : oppidum. Déduction triumvirale sans colons184. Passage non dû au peuple. Territoire
demeuré sans arpentage. Assignation partielle en bandes. Limites marquées par des bornes siliceuses ou
en travertin.
(38) Gabies : oppidum fortifié aux termes d'une loi syllanienne. Territoire recensé et assigné aux soldats par
occupatio. Passage non dû au peuple.
(39) Interamna : oppidum ; entourée d'une muraille : fortifiée par les triumvirs. Passage non dû au peuple.
Territoire assigné en bandes à des soldats pérégrins185 avec des limites intercisiui.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 9
(22) Caudium. Oppidum. Muro ducta. Iter populo debetur ped(um) L. A Caesare Augusto
coloniae Beneuentanae cum territorio suo est adiudicata. Ager eius ueteranis fuerat adsignatus ;
postea mensuratus limitibus est censitus.
(23) Cumis. Muro ducta colonia, ab Augusto deducta. Iter populo debetur ped(um) LXXX.
Ager eius in iugeribus ueteranis pro merito est adsignatus iussu Claudi Caesaris.
(24) Calis. Municipium muro ductum. Iter populo non debetur. Ager eius limitibus Graccanis
antea fuerat adsignatus ; postea iussu Caesaris Augusti limitibus nominis sui est renormatus.
(25) Casinum. Oppidum. Milites legionarii deduxerunt. Iter populo non debetur. Nam eidem
militi ager eius in praecisura est adsignatus.
(26) Capitulum. Oppidum. Lege Sullana est deductum. Iter populo non debetur. Ager eius...
[p. 233 La.] et quis prout agrum occupauit tenuit ; sed postea Caesar limites formari iussit pro
merito.
(27) Castrimonium. Oppidum. Lege Sullana est munitum. Iter populo non debetur. Ager eius
ex occupatione tenebatur ; postea Nero Caesar tribunis et militibus eum adsignauit.
(28) Cereatae Marianae. Municipium. Familia Gai Mari obsidebat ; postea a Druso Caesare
militibus et ipsi familiae in iugeribus est adsignatum. Iter populo non debetur.
(29) Cadatia. Oppidum. Lege Graccana est munitum. Ager eius ueteranis est adsignatus. Iter
populo non debetur.
(30) Dirinos. Municipium. Familia diui Augusti condidit, et ager eius isdem est adsignatus sine
lege.
(31) Esernia. Colonia deducta lege Iulia. Iter populo debetur ped(um) X, ager eius limitibus
Augusteis est adsignatus.
(32) Frusinone. Oppidum. Muro ducta. Iter populo non debetur. Ager eius ueteranis est
adsignatus.
(33) Forum Populi. Oppidum muro ductum. Iter populo debetur ped(um) XV. Limitibus
Augusteis ager eius in iugeri[p. 234 La.]bus est adsignatus. Nam imperator Vespasianus postea
lege sua agrum censiri iussit.
(34) Ferentinum. Oppidum muro ductum. Iter populo non debetur. Ager eius peregrmis
wi/itibus pro parte in iugeribus et in lacineis est adsignatus.
(35) Fabrateria. Muro ducta. Iter populo non debetur. Ager eius iure ordinario est diuisus.
(36) Fundis. Oppidum muro ductum. Iter populo non debetur. Ager eius iussu Augusti ueteranis
<ubi> est cultura <est> adsignatus. Ceterum in eius iure et in publicum resedit.
(37) Formias. Oppidum. Triumuiri sine colonis deduxerunt. Iter populo non debetur. Ager eius
in absoluto resedit. Pro parte in lacineis est adsignatus. Finitur terminis siliceis et Tiburtinis.
(38) Gabis. Oppidum lege Sullana munitum. Ager eius militi ex occupatione censitus est. Iter
populo non debetur.
(39) Interamna. Oppidum. Muro ducta. A triumuiris est munita. Iter populo non debetur. Ager
eius militi metyco est adsignatus in lacineis limitibus intercisiuis.
10 LIVRE DE CESAR AUGUSTE ET DE NERO
(40) Laurolavinium : demeure dans le statut fixé par sa loi et sa consécration anciennes186. Territoire assigné
en bandes par les empereurs Vespasien, Trajan et Hadrien. Passage non dû au peuple.
[p. 235 La.]
(41) Literne : entourée d'une muraille ; colonie déduite par Auguste. Passage dû au peuple : 120 pieds.
Territoire assigné en jugères à des vétérans.
(42) Lanuvium : entourée d'une muraille ; colonie déduite par le divin Jules. Territoire en partie assigné
à des soldats vétérans avec des limites augustéens, en partie propriété des Vestales aux termes d'une loi
augustéenne187. Mais par la suite l'empereur Hadrien188 a ordonné l'assignation du territoire à ses propres
colons.
(43) Ligures Bébiens et Ligures Cornéliens189 : villes entourées d'une muraille aux termes d'une loi
Passage non dû au peuple. Leur territoire a été assigné à des vétérans après la guerre d'Auguste.
(44) Minturnes : colonie entourée d'une muraille ; déduction de C. César190. Passage non dû au peuple.
Son territoire a été partiellement assigné en jugères ; le reste a été laissé sans arpentage.
(45) Naples : entourée d'une muraille. Passage dû au peuple : 80 pieds. Mais son territoire, à Sirena
Parthenope, a été assigné aux Grecs191 en jugères, et l'on a établi des limites intercisiui, entre lesquels par
la suite des soldats ont reçu la superficie en jugères en récompense de leur mérite, aux termes d'une loi de
l'empereur Titus.
(46) Nuceria Constantia : colonie entourée d'une muraille ; déduite sur ordre de l'empereur Auguste.
Passage dû au peuple : 60 pieds. Territoire [p. 236 La.] assigné à des soldats avec des limites juliens, aux
termes d'une loi augustéenne192 ; ailleurs, il est resté sans arpentage.
(47) Nola : colonie augustéenne193 entourée d'une muraille. Déduction de Vespasien Auguste. Passage dû
au peuple 120 pieds. Son territoire avait été assigné à des soldats avec des limites syllaniens ; par la suite, il
:
a été adjugé avec des limites intercisiui à des colons et à des membres de sa maison194.
(48) Territoire d'Ostie : assigné à leurs colons, en parcelles, en bandes et par strigae, par les empereurs
Vespasien, Trajan et Hadrien. Mais par la suite, les empereurs Verus, Marc-Aurèle et Commode en ont
concédé une partie à des particuliers195.
(49) Pouzzoles : colonie196 augustéenne. Déduction d'Auguste. Sur un côté, passage dû au peuple : 30 pieds.
Territoire assigné en jugères à des vétérans des légions et à leurs tribuns.
(50) Préneste : oppidum. Territoire partiellement assigné en jugères, pour les zones cultivées197, par des
quinquévirs. Le reste, près des montagnes, est resté sans arpentage. Passage non dû au peuple.
(51) Privernum : oppidum entouré d'une muraille. Colonie198 déduite par des soldats, sans colons199. Passage
dû au peuple : 30 pieds. Territoire partiellement assigné en jugères pour la culture ; le reste est demeuré en
bandes ou sans arpentage.
(52) Sorrente oppidum. Son territoire était tenu [p. 237 La.] d'après l'occupation par les Grecs à cause de
:
sa consécration à Minerve. Mais le mont des Sirènes a été assigné en partie avec des limites augustéens. Le
reste est demeuré sans arpentage. Passage dû au peuple : 15 pieds200 au sanctuaire des Sirènes.
(53) Suessula : oppidum ; entourée d'une muraille. Déduction aux termes d'une loi syllanienne201. Territoire
assigné en jugères à des vétérans avec des limites syllaniens. Passage non dû au peuple.
(54) Sinuessa : oppidum ; entourée d'une muraille. Passage non dû au peuple. Territoire assigné à des soldats
avec des limites intercisiui.
(55) Suessa Aurunca : entourée d'une muraille. Déduction aux termes d'une loi sempronienne. Passage non
dû au peuple. Territoire en partie assigné avec des limites intercisiui et en bandes202.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 10
(40) Laurum Lauinia lege et consecratione ueteri manet. Ager eius ab imp(eratoribus)
Vespasiano, Traiano et Hadriano in lacineis est adsignatus. Iter populo non debetur.
[p. 235 La.]
(41 ) Liternum. Muro ductum. Colonia ab Augusto deducta. Iter populo debetur ped(um) CXX.
Ager eius in iugeribus ueteranis est adsignatus.
(42) Lanuuium. Muro ductum. Colonia deducta a diuo Iulio. Ager eius limitibus Augusteis pro
parte est adsignatus militibus ueteranis, et pro parte uirginum Vestalium lege Augustiana fuit.
Sed postea imp(erator) Hadrianus colonis suis agrum adsignari iussit.
(43) Ligures Baebianos et Cornelianos. Muro ductos triumuirale lege. Iter populo non debetur.
Ager eius post bellum Augustianum ueteranis est adsignatus.
(44) Minturnas. Muro ducta colonia, deducta a Gaio Caesare. Iter populo non debetur. Ager
eius pro parte in iugeribus est adsignatus ; ceterum in absoluto est relictum.
(45) Neapolim. Muro ducta. Iter populo debetur ped(um) LXXX. Sed ager eius Sirenae
Parthenopae [a] Graecis est in iugeribus adsignatus, et limites intercisiui sunt constituti, inter
quos postea et miles imp(eratoris) Titi lege modum iugerationis ob meritum accepit.
(46) Nuceria Constantia. Muro ducta colonia, deducta iussu imperatoris Augusti. Iter populo
debetur ped(um) LX. Ager [p. 236 La.] eius limitibus Iulianis lege Augustiana militibus est
adsignatus, et alibi in absoluto resedit.
(47) Nola. Muro ducta colonia Augusta. Vespasianus Aug(ustus) deduxit. Iter populo debetur
ped(um) CXX. Ager eius limitibus SuUanis militi fuerat adsignatus ; postea intercisiuis mensuris
colonis et familiae est adiudicatus.
(48) Ostensis ager ab imp(eratoribus) Vespasiano, Traiano et Hadriano in praecisuris, in lacineis
et per strigas colonis eorum est adsignatus. Sed postea imp(eratores) Verus, Antoninus et
Commodus aliqua priuatis concesserunt.
(49) Puteolis. Colonia Augusta. Augustus deduxit. Ex uno latere iter populo debetur
ped(um) XXX. Ager eius in iugeribus ueteranis et tribunis legionariis est adsignatus.
(50) Praeneste. Oppidum. Ager eius a quinqueuiris pro parte in iugeribus est adsignatus ubi
cultura est ; ceterum in absoluto est relictum circa montes. Iter populo non debetur.
(51) Priuernum. Oppidum muro ductum. Coloniaw miles deduxit sine colonis. Iter populo
debetur ped(um) XXX. Ager eius pro parte cultu in iugeribus est adsignatus ; ceterum in
lacineis uel in soluto remansit.
(52) Surrentum. Oppidum. Ager eius ex occupatione tene[p. 237 La.]batur a Graecis ob
consecrationem Mineruae. Sed et mons Sirenianus limitibus pro parte Augustianis est adsignatus.
Ceterum in soluto remansit. Iter populo debetur pedum XV ubi Sirenae.
(53) Suessula. Oppidum. Muro ducta. Lege Sullana est deducta. Ager eius ueteranis limitibus
SuUanis in iugeribus est adsignatus. Iter populo non debetur.
(54) Sinuessa. Oppidum. Muro ducta. Iter populo non debetur. Ager eius in iugeribus limitibus
intercisiuis militibus est adsignatus.
(55) Suessa Aurunca. Muro ducta. Lege Sempronia est deducta. Iter populo non debetur. Ager
eius pro parte limitibus intercisiuis et in lacineis est adsignatus.
11 LIVRE DE CESAR AUGUSTE ET DE NERO
(56) Saepinum : oppidum entouré d'une muraille. Colonie déduite par l'empereur Nero Claudius. Passage
dû au peuple : 50 pieds. Territoire assigné en centuries augustéennes.
(57) Sora : colonie entourée d'une muraille. Déduite sur ordre de César Auguste. Passage dû au peuple :
1 5 pieds. Territoire assigné à des vétérans avec des limites augustéens.
(58) Signia : colonie entourée d'une muraille ; fortifiée pour des soldats par les triumvirs203. Passage non dû
au peuple. Territoire assigné en parcelles avec des limites triumviraux.
(59) Setia : colonie entourée d'une muraille. Fortifiée par les triumvirs. Passage [p. 238 La.] dû au peuple :
1 5 pieds. Territoire non arpenté, tenu par des soldats d'après le système de {'occupatio.
(60) Telesia : colonie entourée d'une muraille. Déduction triumvirale. Passage dû au peuple : 30 pieds.
Territoire assigné nominalement avec des limites augustéens.
(61) Teanum Siricinum : colonie déduite par César Auguste. Passage dû au peuple : 85 pieds. Territoire
assigné nominalement à 4150 soldats pérégrins204 avec des limites augustéens.
(62) Tusculum : oppidum entouré d'une muraille. Passage non dû au peuple. Territoire assigné avec un
arpentage syllanien205.
(63) Tarracina : oppidum. Passage non dû au peuple. Territoire laissé sans arpentage206.
(64) Terebentum : oppidum. Territoire assigné, après le troisième siège207, en parcelles et en strigae avec des
limites juliens. Passage non dû au peuple.
(65) Trebula : municipe. Passage non dû au peuple. Territoire assigné nominalement avec des limites
augustéens.
(66) Velitrae : oppidum. Il avait été déduit aux termes d'une loi sempronienne ; par la suite, Claudius Caesar
a ordonné de recenser son territoire et de l'assigner à des soldats avec des limites augustéens208.
[p. 239 La.]
(67) Ulubrae : oppidum ; déduction triumvirale ; par la suite, Drusus César mit un terme209 à ce statut.
Territoire assigné nominalement. Passage non dû au peuple.
(68) Volturnum : entouré d'une muraille. Colonie déduite sur ordre de {'imperator César. Passage dû au
peuple : 20 pieds. Territoire assigné nominalement à des domaines et à des possesseurs.
(69) Venafrum : oppidum. Déduit par des quinquévirs, sans colons. Passage dû au peuple : 20 pieds.
Territoire assigné en bandes avec des limites intercisiui. Mais les sommets des montagnes ont été concédés
par Auguste à la déesse de l'Ida selon le droit des temples210.
(70) Verulae : oppidum entouré d'une muraille. Territoire assigné nominalement avec des limites
donné à titre de récompense à des colons par l'empereur Nerva.
11. ( 1 ) A cela ilfaut ajouter111 les mesures signalées par des limites et par des bornes, d'après les livres des Césars
Auguste et Nero, mais aussi de l'arpenteur Balbus, qui, à l'époque d'Auguste, rassembla les formae des cités de
toutes les provinces et les mesures qu'il avait trouvées dans des registres, et qui définit et exposa les lois agraires
des différentes provinces.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 11
(56) Saepinum. Oppidum muro ductum. Colonia ab imp(eratore) Nerone Claudio est deducta.
Iter populo debetur ped(um) L. Ager eius in centuriis Augusteis est adsignatus.
(57) Sora. Muro ducta colonia, deducta iussu Caesaris Augusti. Iter populo debetur ped(um) XV.
Ager eius limitibus Augusteis ueteranis est adsignatus.
(58) Signia. Muro ducta colonia, [a] militibus a triumuiris munita. Iter populo non debetur.
Ager eius in praecisuris limitibus triumuiralibus est adsignatus.
(59) Setia. Muro ducta colonia. Triumuiri munierunt. Iter [p. 238 La.] populo debetur
ped(um) XV. Ager eius in soluto ex occupatione a militibus tenetur.
(60) Telesia. Muro ducta colonia, a triumuiris deducta. Iter populo debetur ped(um) XXX.
Ager eius limitibus Augusteis in nominibus est adsignatus.
(6l)Teanum Siricinum. Colonia deducta a Caesare Augusto. Iter populo debetur
ped(um) LXXXV. Ager eius militibus metycis nominibus IIIICL limitibus Augusteis est
adsignatus.
(62) Tusculi oppidum. Muro ductum. Iter populo non debetur. Ager eius mensura Sullana est
adsignatus.
(63) Terracina. Oppidum. Iter populo non debetur. Ager eius in absoluto est dimissus.
(64) Terebentum. Oppidum. Ager eius in praecisuras et strigas est adsignatus post tertiam
obsidionem limitibus Iulianis. Iter populo non debetur.
(65) Trebula. Municipium. Iter populo non debetur. Ager eius limitibus Augusteis in nominibus
est adsignatus.
(66) Vellitras. Oppidum. Lege Sempronia fuerat deductum ; postea Claudius Caesar agrum eius
limitibus Augusteis censitum militibus eum adsignari iussit.
[p. 239 La.]
(67) Vlubra. Oppidum. A triumuiris erat deducta ; postea a Druso Caesare est in/erruptum.
Ager eius in nominibus est adsignatus. Iter populo non debetur.
(68) Volturnum. Muro ductum. Colonia iussu imp(eratoris) Caesaris est deducta. Iter populo
debetur ped(um) XX. Ager eius in nominibus uillarum et possessorum est adsignatus.
(69) Venafrum. Oppidum. Quinqueuiri deduxerunt sine colonis. Iter populo debetur
ped(um) XX. Ager eius in lacineis limitibus intercisiuis est adsignatus. Sed et summa montium
iure templi Ideae ab Augusto sunt concessa.
(70) Verulae. Oppidum muro ductum. Ager eius limitibus Graccanis in nominibus est
adsignatus ; ab imp(eratore) Nerua colonis est redditus.
(2) Territoire de Carseoli : passage non dû au peuple. Jusqu'aux murs, des particuliers possèdent les Monts
[p. 240 La.] Romains213, qui s'arrêtent à Sora214. Dans ces montagnes, on a placé des bornes arrondies...
Par des lignes de hauteurs, des bordures, par des pentes, des arbres, des lignes de partage des eaux, ou par la
mise en place systématique de bornes. Mais en plaine, l'assignation est faite au moyen215 de bornes carrées,
de spatulae116 de jalonnement217, ou de piquets. Dans les zones intermédiaires, ce sont des arcaein ou des
monuments, ou d'autres témoins.
(3) Camerinum : entourée d'une muraille. Passage non dû au peuple.
(4) Matilica : oppidum. Passage dû au peuple 80 pieds.
:
(5) Septempeda : oppidum. Passage non dû au peuple.
(6) Territoire d'Attidium219 : oppidum. Passage non dû au peuple. Le territoire a été assigné avec des limites
intercisiui110 et en centuries. Les mesures221 de ces limites font 1400 pieds, 1600, 2200, 2400, 2500. Leur
jalonnement se fait par le moyen d'arcae, de bordures, de canaux ou de conduites. En divers endroits, il y a
des bornes augustéennes.
13. (1) Système initial de l'assignation à des soldats : pierres triumvirales, pierres des Gracques, arrondies
en forme de colonne ; diamètre au sommet : un pied ou un pied et demi ; hauteur : 4 pieds ou 4 pieds et
demi.
Celles du divin Jules sont identiques.
(2) Les bornes augustéennes aussi sont identiques, puisque Auguste a recensé les mesures quelles
marquaient, et que là où il y avait eu des bornes, il en a placé d'autres ; et il a fait mesurer toute la terre à son
époque, et il l'a fait assigner à des vétérans. Ces pierres sont identiques à celles de C. César : arrondies, en
pierre siliceuse ou en pierre meulière. Elles font un pied et demi au-dessus du sol et deux et demi en terre,
leur hauteur est de 4 pieds et elles sont espacées de 2400 pieds.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 12
(2) Ager Carsolis. Iter populo non debetur. Vsque ad muros priuati possident montes nomine
Ro[p. 240La.]manos, qui usque ad Soram deficiunt. In quibus montibus positi sunt rotundi
termini... iugis montium, ripis, per deuexa loca, arboribus, diuergiis aquarum, uel uniuersa
positione terminorum ; in campis uero <per> terminos quadratos, cursorias spatulas uel metas
adsignatur. Interiectis locis arcas et monumenta uel alia testimonia.
(3) Camerinum. Muro ducta. Iter populo non debetur.
(4) Matilica. Oppidum. Iter populo debetur ped(um) LXXX.
(5) Septempeda. Oppidum. Iter populo non debetur.
(6) Ager Atteiatis. Oppidum. Iter populo non debetur. Nam agri eorum intercisiuis limitibus
sunt adsignati et in centuriis ; quorum limitum ped(aturae) sunt ped(um) MCCCC, MDC,
IICC, IICCCC, IID. Eorum cursus est per rationem arcarum, riparum, canabularum uel
nouercarum. Et uariis locis terminos Augusteos.
XIII. (1) Ratio militiae adsignationis prima triumuirales lapides, Graccani, rotundi, columniaci,
in capite diametrum pedem unum et pedem unum et semis, altus ped(es) IIII et MIS.
Item diui Iuli idem sunt.
(2) Item Augustei idem sunt, hac ratione quod Augustus eorum mensuras recensiit, et ubi
fuerunt lapides, alios constituit ; et omnem terram suis temporibus fecit permensurari ac
ueteranis adsignari. Qui lapides item Gai Caesaris idem, rotundi, ex saxo silice uel molari.
Sunt supra terram sesquipedem, in terra pedes duo semis ; est altus ped(es) IIII ; distant a se
ped(es) ÏÏCCCC.
13 LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(3) H y a aussi d'autres bornes qui font deux pieds au-dessus du sol, qui ont une épaisseur234 [p. 243 La.] d'un
pied deux tiers, et qui ont trois pieds en terre pour une hauteur totale de cinq235 pieds ; elles sont espacées
de 1200 pieds.
(4) II y en a encore d'autres, néroniennes, vespasiennes et trajaniennes, en forme de lame et carrées, placées
à des distances différentes. Parmi elles, certaines sont marquées d'un gamma236 et ont été placées selon ce
que permettait la nature du terrain. Elles sont espacées de 240 pieds, ou 220237, ou 300, ou 360, 420, 480,
600, 720, 840, 940238, 1200.
(5) Dans les zones de friche, il y a des scorpiones et des carbunculim [scorpiones : tas de grosses pierres240],
espacés de 1200 pieds, 1680241, 1440, 2400, 3000. Et dans d'autres endroits, des monuments funéraires, qui
sont cependant placés sur l'extrémité. Pour le reste, les marques de limite sont placées selon la région.
(3) Sunt et alii termini supra terram ped(um) II [duo] ; gras[p. 243 La.]say pedem [unum] IS: ; in
terra ped(um) III et altus ped(es) V ; a se distant ped(es) MCC.
(4) Sunt et alii Neroniani, Vespasiani et Traiani, lamnici et quadrati, in diuersis numeris
constitua. In quibus alii gammati uel prout natura locorum permisit positi sunt. Qui distant a se
alii in ped(es) CCXL, et alii CCXX, et alii in ped(es) CCC, et alii in ped(es) CCCLX, et alii in
ped(es) CCCCXX, et in ped(es) CCCCLXXX, alii ped(es) DC, et alii in ped(es) DCCXX,
interdum et in ped(es) DCCCXL, et in ped(es) DCCCCXL, et in ped(es) MCC.
(5) Nam et in saltibus sunt scorofiones et carbuncul/ [id est scorofion^ molis petrarum
constructi], et distant a se ped(es) MCC, et in ped(es) MDCLXXX, et in ped(es) MCCCCXL,
et in ped(es) IICCCC, et in ped(es) III. Aliis uero locis monumenta sepulcrorum, quae tamen in
extremitate sunt posita ; reliquum prout regio est signa sunt finalia constituta.
(8) Territoire dAlbe247 : assigné en divers endroits avec des limites intercisiui, mais avec des bornes en
travertin, que l'on appelle ciliciennes248 et qui ont été établies sur les limites. En d'autres endroits, des lieux
sacrés, des tombeaux, ou des alignements. La distance qui les sépare est de 1250 pieds ou moins. Il a été
le plus souvent assigné avec des limites. (9) Le bornage a été achevé le 6 des ides d'octobre par Cilicius
Saturninus, centurion de la 27e cohorte, avec l'assistance de mensores. Et les bornes sont appelées ciliciennes,
du nom de Cilicius. Ce bornage a été effectué sous le consulat d'Orfitus l'Ancien, de Quintus Scitius et de
Priscus249.
(10) [= I.VIII.6] Territoire d'Aternum : assigné par une loi augustéenne. Limite marquée par le cours des
ruisseaux et des voies.
(11) Ager Sabinorum à Cures : vendu par l'entremise des questeurs, et enfermé dans des carrés de cinquante
jugères250 ; par la suite, sur ordre de Jules César, mesuré en centuries et avec des limites. On a planté des bornes
de travertin, mais aussi des pierres locales portant des marques251. (12) En divers endroits, des murs, des murs de
pierre sèche, des tombeaux, des monuments, le cours de ruisseaux ou de fleuves, des arbres poussés
antérieurement ou des arbres qui ne sont pas du pays, des puits, font limite ; mais aussi d'autres marques décrites dans les
livres des auteurs252. (13) Si l'on ne trouve pas des marques de ce genre, ce peut être des oliviers dont les rangées
se rencontrent [p. 254 La.] en oblique qui doivent être considérés comme l'alignement. Cet alignement est
appelé pinnalis (« aigu »)253. Si maintenant des rangées s'accordent et que cet alignement est rejoint par un
alignement pinnalis, on l'appelle « obtus ». C'est ainsi que l'on reconnaîtra les limites entre les possessions.
(14) [= I.VI.17] Campi Tiberiani : que l'on voit situés entre Rome et Tibur, ont été arpentés par Tibère
César en lots de vingt-cinq jugères ; les bornes sont appelées tibériennes. Elles sont distantes entre elles de
500 pieds et plus, jusqu'à 1200 pieds. Pour le reste, les tracés rectilignes viennent buter contre les limites
perpendiculaires.
(15) [= I.XI.2] Carseoli et son territoire : passage non dû au peuple. Jusqu'aux murs, les possesseurs sont
des particuliers, suivant le système que nous avons exposé ci-dessus pour le territoire d'Asculum254. (16) II
y a aussi des montagnes que l'on appelle les Monts Romains. Ces monts s'arrêtent à Sora255. La limite est
marquée par des lignes de hauteurs, des bornes augustéennes, des bordures, par des pentes de colline, des
arbres, des lignes de partage des eaux, mais aussi par d'autres indicateurs de limite. (17) Mais en plaine,
l'assignation est faite au moyen256 de bornes carrées, en travertin, de pierres de jalonnement en forme de
spatule, sur les limites. Dans les zones intermédiaires, la limite est marquée par des bornes en forme de
coffre, des constructions257 et des monuments.
(18) [= I.VIII.6] Territoire de Castrum : assigné par une loi augustéenne.
(19) [= I.VIII.6] Territoire de Cupra : assigné par la même loi que le territoire de Castrum.
(20) Castellum : municipe. Territoire structuré avec des limites decimani et cardines ; assigné en centuries.
(21) [= I.VIII.l] Territoire de Cingulum : passage non dû au peuple. Organisé par la même loi que le
territoire de Potentia. Assigné en jugères et avec des limites intercisiui dans les zones de culture ; le reste a
été laissé sans arpentage. On a aussi recensé le reste dans les montagnes. Sa258 population a reçu beaucoup
de terres par héritage. Une terre qui, à partir du domaine auquel elle appartient, est située après le troisième
ou le quatrième voisin, est possédée en [p. 255 La.] jugères, selon le droit ordinaire259, comme c'est le cas à
Interamna260 et à Plestia261 dans le Picenum262.
(22) Territoire de Corfinium : assigné en ensembles de 200 jugères avec des limites maritimi et montant.
Recensé selon une loi augustéenne. Bornes appelées augustéennes.
(23) [= I.X.18] Casentium : entouré d'une muraille. Territoire assigné à des soldats263 aux termes d'une loi
triumvirale, par le moyen de bornes et d'autres indicateurs de limite. Passage non dû au peuple.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 14
(8) Albensis ager locis uariis limitibus intercisiuis est adsignatus, terminis uero Tiburtinis, qui
Cilicii nuncupantur et in limitibus constituti sunt. Aliis uero locis sacra sepulcraue uel rigores.
Quorum ratio distat a se in pedes MCCL et infra. Et quam maxime limitibus est adsignatus.
(9) Terminatio autem eius facta est VI id(us) octob(res) per Cilicium Saturninum centurionem
cohortis VII et uicies, mensoribus interuenientibus. Et termini a Cilicio Cilicii nuncupantur. Haec
determinatio facta est Orfito seniore et Quinto Scitio et Prisco consulibus.
(10) Aternensis ager lege Augustea est adsignatus. Riuorum et uiarum cursus seruatur.
(ll)Curium Sabinorum ager per quaestores est uenundatus, et quibusdam laterculis
quinquagen«??z iugerww inclusus est ; postea uero iussu Iuli Caesaris per centurias et limites est
demetitus. Termini uero Tiburtini affixi sunt, sed et lapides enchorii signati sunt. (12) Variis
autem locis muros, macerias, sepulcra, monumenta, riuorum uel fluminum cursus, arbores
ante missae uel peregrinae et putea finem faciunt, sed et alia signa quae in libris auctorum
leguntur. (13) Quod si signa haec non inueniantur, arbores oliuarum si sibi in transuerso
occurre[p. 254 La.]rint, pro rigore seruandum est. Qui rigor pinnalis dicitur. Si certe ordines sibi
conuenerint et hic rigor iungatur cum pinnale, hebes appellatur. Sic enim colliges fines inter
possessiones.
(14) Campi Tiberiani, qui inter Romam et Tibur esse uidentur, a Tiberio Caesare sunt demetiti
in iugeribus XXV, et termini Tiberiani nuncupantur, qui distant a se in ped(es) D et supra usque in
ped(es) MCC. Ceterum uero limitibus normalibus recturas concurrunt.
(15) Cassiolis, ager eius. Iter populo non debetur. Vsque ad muros priuati possident <ea ratione qua
in agro Asculano supra diximusx (16) Sunt etiam montes qui Romani appellantur [ea ratione
qua in agro Asculano supra diximus]. Qui montes ad Soram finem habent. Finitur enim iugis
montium, terminis Augusteis, ripis per deuexa collium, arboribus, diuergiis aquarum, sed et per
alia finitima documenta. (17) In campis uero <per> terminos quadratos, Tiburtinos, spatulas
cursorias, limitibus. Interiectis uero locis per arcas instruct<ur>as et monumentafinitur.
(18) Castranus ager lege Augustea est adsignatus.
(19) Cyprensis ager ea lege est adsignatus qua et ager Castranus.
(20) Castellense municipium. Ager eius limitibus d(ecumanis) et k(ardinibus) continetur. In
centuriis est adsignatus.
(21) Cingulanus ager. Iter populo non debetur. Ea lege continetur qua et ager Potentinus. In
iugeribus et limitibus intercisiuis est adsignatus ubi cultura. Ceterum uero insolutum est. Reliqua
in montibus idem censuerunt ; nam multa loca hereditaria accepit eorum populus. Ager qui a
fundo suo tertio uel quarto uicino situs est in [p. 255 La.] iugeribus iure ordinario possidetur, sicut est
Interamnae, Plestinae Piceni.
(22) Corfinius ager. Limitibus maritimis et montanis in iugera CC sunt adsignati ; lege Augustea
sunt censiti ; et termini Augustei ibidem nuncupantur.
(23) Casentium. Muro ductum. Ager eius lege triumuirale est adsignatus militibus per terminos et
alia signa finalia. Iter populo non debetur.
15 LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(24) Capène : territoire limité par des bornes de travertin, et ailleurs siliceuses, distantes entre elles de 200
jusqu'à 1250 pieds. Il y a des bordures, des voies et des ruisseaux de limite.
(25) [= I.IX.3] Territoire de Corfinium : assigné par une loi sempronienne. Un passage de 80 pieds est
dû au peuple. Territoire assigné en carrés ; et l'on a placé des bornes siliceuses distantes de 720 jusqu'à
860 pieds, et d'autres indicateurs264 selon l'enseignement des auteurs265.
(26) Territoire des Aequiculi266 : assigné en centuries par strigae et scamna ; on a établi des bornes arrondies
et des bornes intermédiaires en forme de spatule. Dans la montagne, il y a des tas de pierres et des bornes,
mais aussi les indicateurs de limite d'une terre arcifinale.
(27) Territoire de Forum Novum : assigné en centuries et avec des limites. Bornes de travertin et augus-
téennes, canaux ou conduites, murs, murs de pierre sèche, puits. Mais on a aussi planté des pieux sacrificiels,
espacés de 240 pieds267 et plus, jusqu'à 1200 pieds. En divers endroits les limites sont marquées par des
constructions, des arcae, le cours de ruisseaux ou de fleuves, mais aussi par des sommets de montagnes et
des terrasses.
(28) Fidènes : territoire soumis à la même loi que les Campi Tiberiani.
[p. 256 La.]
(29) Territoire de Ficolea268 : soumis à la même loi que le territoire des Sabins à Cures.
(30) [= I.VHI.4] Firmum Picenum : territoire assigné aux termes d'une loi triumvirale en centuries de deux
cents jugères chacune. Limites marquées comme dans le territoire de Forum Novum.
(31) [= I.VIII.10] Territoire de Falerio269 : assigné avec des limites maritimi et Gallici, que nous appelons
decimani et cardines. Limité par un système270 de bornes carrées et de bordures, de canaux ou de conduites,
par des murs, des murs de pierre sèche, des empilements et des entassements de pierres, des carbunculi271 ,
des bornes augustéennes, des ruisseaux, des fleuves, des arbres poussés antérieurement, des sommets de
montagne, des terrasses, des rochers bruts portant des marques, comme sont marquées les limites dans le
Picenum.
(32) Fanum Fortunac272 : territoire assigné avec des limites maritimi et montant, et avec les mêmes
indicateurs que le territoire de Falerio.
(33) [= I.XI.3] Camerinum : passage non dû au peuple. Territoire structuré avec des limites maritimi et
Gallici. Les limites sont marquées comme dans le territoire de Fanum Fortunae.
(34) Lucus Feroniae : territoire limité par des arbres poussés antérieurement, mais aussi par d'autres
indicateurs, ceux qui marquent les limites dans la province du Picenum, et par des bornes de travertin, espacées
de 40 à 1170 pieds.
(35) [= Ι. ΙΧ.6] Municipe des Marses : demeure soumis à l'ancienne consécration, mais son territoire, en
certains endroits, a été assigné avec des limites intercisiuim aux termes d'une loi augustéenne. Territoire
structuré en certains endroits avec des limites maritimi et montant, par ensembles de 200 jugères. Bornes de
travertin ou siliceuses, et autres indicateurs comme pour les limites du territoire de Falerio.
[p. 257 La.]
(36) [= I.XI.4] Matilica : oppidum. Passage dû au peuple : 80 pieds. Territoire organisé par la même loi
que Camerinum.
(37) Nomentum : territoire organisé par la même loi que le territoire de Forum Novum.
(38) Nursia : territoire assigné en centuries par strigae et par scamna. Même marquage des limites que dans
le territoire d'Asculum.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 15
(24) Capenus. Ager eius finitur terminibus Tiburtinis, ex alia parte siliceis, qui distant a se a
pedibus CC usque in ped(es) MCCL. Habet ripas, uias et riuos finales.
(25) Corfinius ager. Lege Sempronia est adsignatus. Iter populo debetur ped(um) LXXX. Ager
eius in tetragonon est adsignatus, et silicei termini sunt appositi, qui distant a se in ped(ibus) a
DC<C>XX usque inped(es) DCCCLX ; et alia signa secundum auctorum doctrinam.
(26) Ecicylanus ager. Per strigas et scamna in centuriis est adsignatus, termini uero rotundi et
spatulae cursoriae constituti ; per montes autem congestiones petrarum et termini, sed et signa
quibus ager arcifinius finitur.
(27) Foronouanus. Per limites et centurias est adsignatus. Termini uero Tiburtini et Augustei,
canabulae uel nouercae, mûri, maceriae, putea, sed et sacrificales pâli affixi sunt, qui distant a
se in pedibus CGAX et supra usque in pedes MCC. Variis autem locis per instructuras, arcas,
riuorum uel fluminum cursus, sed et iuga montium atque supercilia fines seruantur.
(28) Fidenae. Ager eius ea lege seruatur qua et Campi Tiberiani.
[p. 256 La.]
(29) Ficiliensis ager. Ea lege seruatur qua et ager Curium Sabinorum.
(30) Firmo Picenus. Ager eius lege triumuirale in centuriis singulis iugera CC. Finitur sicuti ager
Foronouanus.
(31) Falerionensis ager. Limitibus maritimis et Gallicis est adsignatus quos nos d(ecumanos)
et k(ardines) appellamus. Finitur <per rationem> arcarum, riparum, canabularum siue
nouercarum, mûris, maceriis, scorofionibus, congeriis, carbunculis, terminibus Augusteis, riuis,
fluminibus, arboribus ante missis, iugis montium, superciliis, pétris naturalibus signatis, sicut in
Piceno fines terminantur.
(32) Fanestris Fortuna. Ager eius limitibus maritimis et montanis est adsignatus, et per ea signa
quibus Falerionensis ager.
(33) Camerinus. Iter populo non debetur. Ager eius limitibus maritimis et Gallicis continetur ;
finitur enim sicut ager Fanestris Fortunae.
(34) Lucoferonia. Ager eius finitur arboribus ante missis, sed et aliis signis quibus fines
seruantur in prouincia Piceni, terminibus Tiburtinis, qui distant a se in ped(ibus) XL usque in
ped(es) MCLXX.
(35) Marsorum municipium. Licet consecratione ueteri maneat, tamen ager eius aliquibus
locis intercisiuis limitibus lege Augustea est adsignatus. Limitibus maritimis et montanis ager
eius aliquibus locis in iugeribus CC continetur, terminibus uero Tiburtinis et siliceis, et aliis
documentis quibus ager Falerionensis finitur.
[p. 257 La.]
(36) Matilica. Oppidum. Iter populo debetur ped(um) LXXX. Ager eius ea lege continetur qua
et Camerinus.
(37) Numentum. Ager eius ea lege continetur qua et ager Foronouanus.
(38) Nursia. Ager eius per strigas et per scamna in centuriis est adsignatus. Finitur sicuti ager
Asculanus.
16 LIVRE DE CÉSAR AUGUSTE ET DE NÉRO
(39) Territoire de Numana274 : territoire organisé par la même loi que le territoire dAuximum.
(40) Ostra : territoire organisé par la même loi que le territoire de Camerinum.
(41) [= I.VHI.10] Pinna275 : territoire organisé par la même loi que le territoire d'Hadria.
(42) [= I.VIII.5] Territoire de Pausulae : assigné avec des limites en centuries de 200 jugères chacune.
Même marquage des limites que dans le territoire dAsculum.
(43) [= I.VIII.5] Territoire de Potentia276 : soumis à la même loi que le territoire de Pausulae.
(44) [= I.IX.5] Peltuinum : colonie. Passage non dû au peuple. Territoire assigné avec des limites interci-
siui. Même marquage des limites que dans le territoire dAsculum.
(45) [= I.VIII.l] Territoire de Potentia277 : assigné en jugères et avec des limites intercisiui dans les zones de
culture ; le reste a été laissé sans arpentage. On a aussi recensé le reste dans les montagnes. Sa population a
reçu beaucoup de terres par héritage.
(46) Territoire de Pisaurum : limité par le cours de ruisseaux, de bordures, de fleuves, par des bornes qui
font foi, et par des pieux sacrificiels, comme c'est l'usage dans la province du Picenum.
(47) Réate : territoire assigné en centuries au moyen de strigae et de scamna. Nous avons placé des bornes
arrondies et [p. 258 La.] des bornes intermédiaires en forme de spatule, et, en montagne, des fosses, mais
aussi des tas de pierres, comme on le voit dans le Livre des régions278. Même marquage des limites que dans
le territoire de Forum Novum.
(48) [= I.VIII.5] Territoire de Ricina279 : assigné en centuries avec des limites. Même marquage des limites
que dans le territoire d'Asculum.
(49) [= I.VIII.2] Sentinum : oppidum. Territoire assigné avec des limites maritimi et montant aux termes
d'une loi triumvirale. Sa population a reçu certaines terres par héritage. Le marquage des limites est fait
selon la coutume de la région du Picenum.
(50) [= I.VIII.5] Territoire de Sena Gallica : assigné en centuries avec des limites aux termes d'une loi
triumvirale. Bornes et ruisseaux, mais aussi autres indicateurs, ceux que l'on trouve dans le livre des catégories
de terres en Italie280.
(51) [= I.XI.5] Septempeda : oppidum. Passage non dû au peuple. Organisé par la même loi que le
territoire de Cingulum.
(52) [= I.IX.4] Superaequum : territoire assigné avec des limites maritimi et montant, en centuries de
200 jugères chacune. Même marquage des limites que dans le territoire des Marses, voir ci-dessus.
(53) Tibur : Territoire assigné par Tibère César. Organisé par la même loi que les Campi Tiberiani, entre
Tibur et Rome, déjà mentionnés.
(54) [= I.X.65] Trebula : municipe. Passage non dû au peuple. Assigné avec des limites augustéens. Soumis
à la même loi que le territoire des Sabins à Cures281.
(55) [= I.VIII.6] Téate282 : c'est Aternus283. Territoire assigné aux termes d'une loi augustéenne. Le
marquage des limites est fait selon la coutume de la région du Picenum.
(56) [= I.VIII.6] Truentum : marquage des limites comme nous l'avons dit ci-dessus à propos du territoire
de Téate.
[p. 259 La.]
(57) [- I.VIII.l] Interamna284 Palestina285 du Picenum : territoire assigné en jugères et avec des limites dans
les zones de culture ; le reste a été laissé sans arpentage ; mais les zones restantes dans les montagnes ont été
recensées. Sa population a reçu beaucoup de terres par héritage. (Une terre qui,) à partir du domaine auquel
elle appartient, est située après le troisième ou le quatrième voisin, est possédée selon le droit ordinaire.
LIBER AVGVSTI CAESARIS ET NERONIS 16
(58) Tuficum : oppidum. Passage dû au peuple : 80 pieds. Territoire organisé par la même loi que le
territoire dAttidium286.
(59) [= I.VIII.3] Territoire de Tolentinum : assigné avec des limites maritimi et montant aux termes d'une
loi triumvirale. La population a aussi reçu certaines terres par héritage.
(60) Territoire de Trea : passage non dû au peuple. Organisé par la même loi que le territoire de Potentia.
(61) Territoire de Veragranum287 : organisé par la même loi que le territoire de Téate.
(7) Histonium : colonie. Territoire assigné par centuries et scamna. Marquage des limites comme dans le
territoire de Bovianum.
(8) Iuvanum : territoire organisé par la même loi que le territoire d'Aesernia.
(9) Larinum : assigné aux termes d'une loi Iulia. Passage dû au peuple : 10 pieds. Marquage des limites
comme dans le territoire de Corfinium.
(10) Sulmo : assignée aux termes de la même loi que le territoire d'Aesernia.
(58) Tuficum. Oppidum. Iter populo debetur ped(um) LXXX. Ager eius ea lege continetur qua
et ager Atteiatis.
(59) Tolentinus ager. Limitibus maritimis et montanis est adsignatus lege triumuirale ; et loca
hereditaria accepit eius populus.
(60) Treensis ager. Iter populo non debetur. Ea lege continetur qua et ager Potentinus.
(61) Veragranus ager. Ea lege continetur qua et ager Teatinus.
(5) [= LUI. 4] Ager Conlatinus (aussi appelé Carmeianus195), et environs du Mont Garganus : marquage
des limites comme dans le territoire d'Ausculum.
(6) [= I.III.l] Aeclanum : passage non dû au peuple. Territoire assigné en centuries de 240 jugères, 20 actus
sur 24, aux termes de la même loi que le territoire de Canusium. Decimanus à l'orient.
(7) [= LUI. 6] Territoire de Luceria : assigné avec des decimani et des cardines; mais on a suivi la course
du soleil, et on a établi les centuries face à l'orient. Marquage des limites comme dans le territoire
d'Ausculum.
(8) Salapia : colonie ; bornée par le rivage. Limites marquées par des murs de limite, des voies, des conduites
d'eau, des fossés. Centuries de 200 jugères chacune.
(9) [= LUI. 4] Siponte : même loi et même marquage des limites que pour le territoire de Salapia.
(10) [ LUI. 5] Téate296 : passage non dû au peuple. Limites marquées, dans ce territoire, par des voies, des
sépultures, et tous les autres indicateurs habituels dans la province.
(ll)[=I.III.2]Venusia297.
(5) Conlatinus, qui et Carmeianus, et qui circa montem Garganum sunt. Finiuntur sicut ager
Ausculinus.
(6) Eclanensis. Iter populo non debetur. Ager eius in centuriis singulis iugera CCXL, actus numéro
XX et per XXIIII, lege est adsignatus qua et ager Canusinus. D(ecumanus) est in oriente<m>.
(7) Lucerinus ager k(ardinibus) et d(ecumanis) est adsignatus ; sed cursum solis sunt secuti et
constituerunt centurias contra cursum orientalem. Finitur sicuti ager Ausculinus.
(8) Salpis. Colonia. Litore terminatur. Finitur finitimis mûris, uiis, aquarum ductibus, fossis. In
centuriis singulis iugera CC.
(9) Sipontum. Ea lege etfinitione est qua et ager Salpinus.
(10) Teate. Iter populo <non> debetur. Ager eius finitur uiis, sepulturis et ceteris signis, sicut
consuetudo prouinciae est.
(11) Venusinus.
1. Le mot « province » désigne ici comme ailleurs dans les Libri coloniarum les subdivisions administratives de
l'Italie du IV6 siècle.
2. Un folio isolé d'un manuscrit du VIIe siècle (Reims, Bibliothèque Municipale, ms. 132, garde C) donne le début
d'une autre version de cette notice relative à la Lucanie ; voir notre Introduction, p. XIII.
3. La définition de la praefectura pose des problèmes difficiles : voir M. Humbert, Municipium et ciuitas sine
suffragio, Rome, 1978, p. 355-402. Voir aussi F. Grelle, « Struttura e genesi dei Libri coloniarum », dans O. Behrends
et L. Capogrossi Colognesi (éds), Die rômische Feldmefkunst : interdisziplindre Beitràge zu ihrer Bedeutung fur die
Zivilisationsgeschichte Roms, Gôttingen, 1992, p. 77-78. L'emploi de ce mot, ici, pourrait attester du maintien d'une
républicaine et remonter à la plus ancienne strate des Libri. Le caractère des premières notices (Lucanie, Bruttium,
Apulie sauf la dernière notice de l'Apulie), très dépouillé et administratif, privé de tous les développements qui
alourdir le texte dans la suite des Libri, n'y contredirait pas. Du reste, cette notice paraît faire allusion à un état
antérieur au moment où Auguste a divisé la Lucanie, une partie relevant de l'Apulie, l'autre du Bruttium (cf. infra, note sur
ïager Aeclanensis) : cela confirmerait la datation républicaine. Mais les considérations qui précèdent supposent un emploi
technique précis de praefectura. Or, on peut considérer que ce mot désigne ici la « préfecture » comme circonscription
du praefectus iure dicundo, institution dont la nature est controversée selon M. Humbert (p. 355). Partant de la définition
queFestusdonnedes/)r<2if/êi:/«rae(p. 262 Lindsay),M. Humbert déclare (p. 360) : « Au juste, qu'est-ce qu'une préfecture
d'après cette définition ? Rien d'autre qu'une circonscription, un territoire sur lequel s'exerce la compétence
d'un préfet. C'est un district judiciaire, techniquement l'équivalent du ressort d'une cour d'appel, de nos jours ».
Et sa conclusion (p. 402) montre que la préfecture est compatible avec les différents statuts que peut recevoir une cité
: « La création d'une préfecture (...) recouvre des situations extrêmement variées. Ce n'est en effet qu'un cadre. D'où sa
souplesse, qu'on l'applique sur un municipe, sur un embryon de municipe ou sur une communauté artificiellement
Point d'obstacle non plus (...) à ce qu'on l'étende à unforum de dues optimo iure ou à une colonie ». Mais il a signalé
plus haut (p. 362) que le siège de la préfecture a pu être « un centre d'administration inférieur » et que « dans ces régions
à habitat dispersé, qui ignorent le stade de la civilisation urbaine, la préfecture forme un cadre juridique et aussi (...) une
unité de recensement, qui regroupent et chevauchent plusieurs cellules d'administration locale ». Dans ce cas, la
jouera un rôle centralisateur et il y aura une « tendance naturelle à identifier formellement le ressort juridictionnel
et la nouvelle unité administrative. (...) D'où, dans les textes officiels de la fin de la République, la mention régulière des
praefecturae aux côtés des municipia ou des coloniae le siège de la préfecture ». (Cette dernière remarque pourrait
le Liber coloniarum I qui mentionne des praefecturae en Lucanie, comme il mentionne, ailleurs, des municipia et
des coloniae). Par ailleurs, signalant (p. 384-386) que les colonies de dues optimo iure ont reçu des praefecti, même dans
des centres mineurs, tels que Forum Claudi (au IIP s. avant n. è.), M. Humbert ajoute : « Mais cet exemple reste unique
si l'on ne veut pas accepter sans réserve les indications du liber coloniarum ». Il précise alors en note (p. 385, n. 92) :
« Le liber coloniarum (p. 209 L) qualifie de praefecturae un certain nombre de villes lucaniennes : Grumentum, Volcei,
Potentia, Atina, Tegianum, Velia ; mais elles sont toutes restées alliées jusqu'en 90. On peut alors penser, avec P. A. Brunt,
Italian Manpower, p. 280, à des distributions viritanes administrées juridiquement par des préfets romains, installés dans
les cités fédérées ; ces établissements de dues optimo iure pourraient avoir été comparés à des colonies sans, formellement,
en avoir le statut ; P. A. Brunt, op. cit., p. 527, songe auxpro colonieis de la lex agraria de 111 ».
20 NOTES
6. Colonie latine de 273 ; colonie de vétérans de la flotte de Misène fondée par Vespasien en 71. AE 1975, 251 ;
M. Mello, Paestum romana. Ricerche storiche, Rome, 1974 ; L.J.F. Keppie, « Colonisation and vétéran settlement in Italy
in the first century AD », PBSR 52, 1984, p. 98-104 (l'art, occupe les p. 77-1 14) ; D. Gasparri, « La foto-interpreta-
zione archeologica nella ricerca storico-topografica sui territori di Pontecagnano, Paestum e Velia I »,AION 1 1, 1989,
p. 253-265 ; Id., « La foto-interpretazione archeologica nella ricerca storico-topografica sui territori di Pontecagnano,
Paestum e Velia II »,AION 12, 1990, p. 229-238.
7. Actuelle Potenza. Municipe de l'époque impériale CIL X, 135.
:
8. Moderne Atena. Figure dans la liste des oppida de Lucanie donnée par Pline, HN3, 98. Borne gracchienne
découverte dans le voisinage : CIL I, 2, 639 = E. H. Warmington (éd.), Remains ofOld Latin. Archaic Inscriptions,
coll. Loeb vol. 4, Cambridge (Mass.)-Londres, 1940, repr. 1993, p. 24 V. Bracco, Inscriptiones Italiae vol. 3, Regio III,
Fasciculus I, Civitates Vallium Silari et Tdnagri, Rome, 1974, p. 277 (Atena Lucana) : sur le flanc, mention des tresuiri
C. Sempronius, Appius Claudius et Publius Licinius ; également, de haut en bas, K VIL Sur le sommet est gravé un
decussis, avec addition de la lettre D. Ne pas confondre, comme le fait H. Zehnacker [édition CUF de Pline, livre 3,
20042, note au § 98, p. 204 : « La ville d'Atina était un municipe sous l'Empire, quoique le Lib. col. en fasse tantôt une
praefectura [209 Lachm.], tantôt une colonie [230 Lachm.] ») cette Atina de Lucanie avec l'autre Atina, qui est une
colonie de Campanie, dont il sera question plus loin dans le Liber (Cités de Campanie, § 6).
9. Moderne Padula. Consilinum castrum chez Pline, HN 3, 95. Borne gracchienne découverte dans le voisinage :
ILLRP 47 1 V. Bracco, Inscriptiones Italiae vol. 3, Regio III, Fasciculus I, Civitates Vallium Silari et Tdnagri, Rome,
1974, p. 278 (Sala Consilina) sur le flanc, mention des tresuiri C. Sempronius, Appius Claudius et P. Licinius ; et aussi,
:
de haut en bas, K V. Sur le sommet est gravé un decussis, avec addition de la lettre D.
10. Borne gracchienne découverte dans le secteur CIL I, 642 X, 289 ILLRP 472 = V. Bracco, Inscriptiones
:
Italiae vol. 3, Regio III, Fasciculus I, Civitates Vallium Silari et Tdnagri, Rome, 1 974, p. 279 (Sala Consilina) : sur le flanc,
mention des tresuiri C. Sempronius, Appius Claudius et P. Licinius.
11. C'est le modèle souvent présenté (un peu abusivement) comme canonique: chacun des quatre côtés de la
centurie fait 2400 pieds, soit 20 actus, cette mesure donnant une superficie de 400 actus carrés, soit 200 jugères. On va
voir dans la suite immédiate du Liber que de nombreuses autres dimensions sont attestées pour des centuries.
12. Colonie d'époque gracchienne ?
13. Définition très elliptique de la centuriation du territoire de Velia, l'ancienne Elée : les centuries, là aussi, ont
une superficie de 200 jugères = 400 actus carrés, mais elles sont rectangulaires et non carrées : longueur 25 actus, largeur
16 actus (25 X 16 = 20 X 20 = 400 actus). Dans {e Liber, sont mentionnés aussi pour être organisés en centuries de 25 sur
16 les territoires de Vibo et de Bénévent (section suivante : province du Bruttium). Ces données sont aussi chez Siculus
Flaccus (p. 159 1. 20-25 Lachmann) qui retient comme seul exemple le territoire de Bénévent (voir ci-dessous la notice
ager Beneuentanus) : Comperimus in quibusdam perticis, cum centuriae ducenta iugera haberent, non uiginti actus aequa-
liter per limites inter lapides datos : in Beneuentano actus uiginti quinque per decimanos, et actus sedecim per cardines ;
qua mensura iugera ducenta quidem includuntur, centuriae quadratae non exprimuntur, « Nous avons trouvé que dans
certaines perticae, alors que les centuries ont deux cents jugères chacune, on ne leur a pourtant pas donné également
vingt actus entre les bornes de chaque limes dans le territoire de Bénévent, il y a vingt-cinq actus sur les décimant et seize
:
sur les cardines ; ces mesures enferment bien deux cents jugères, mais les centuries produites ne sont pas carrées ».
14. Cette mention semble porter sur le Bruttium en général (c'est d'ailleurs la seule fois où les Libri donnent une
indication valable pour l'ensemble d'une province), mais elle est évidemment contradictoire avec les précisions qui vont
être données sur {'ager Vibonensis et sur le Beneuentanus (centuries rectangulaires de 16 actus sur 25). Tout se passe
comme si l'indication d'un toponyme avait disparu au début de cette notice.
15. La notice relative à l'Anna de Campanie, infra, paraît poser lacinia (mot qui, au sein du corpus gromatique, ne
semble employé que dans les Libri coloniarum) comme équivalent de scamnum.
NOTES 21
16. Colonie de 194 av.J.-C. Aucune trace de centuriation n'a été repérée sur le terrain. Voir en dernier lieu
H. Fracchia, « The Romanization of the Ager Buxentinus », Atti del Convegno lnternazionale di Studi « Modalita
insediative e strutture agrarie nell'Italia méridionale in eta romana » (11-13 juin 1998), Naples (Consiglio Nazionale di
Ricerca, Roma-Zecca dello Stato), 1999, p. 55-73.
17. Orientation inverse de celle qui est la plus habituelle, donc. Hygin le Gromatique 1, 25 (éd. CUF, 2005),
évoquant ce cas de figure, donne l'exemple de {'ager Campanus : Quidam in totum conuerterunt et fecerunt decimanum
in meridianum et kardinem in orientem, sicut in agro Campano qui est circa Capuam, « Certains ont opéré une
complète et orienté le decimanus au midi et le cardo à l'orient, comme dans {'ager Campanus qui s'étend autour de
Capoue ». Même remarque pour les trois notices suivantes.
18. Vibo Valentia, colonie latine de 192 av.J.-C, fait l'objet d'une documentation chez Tite-Live 35, 40, 5 : les lots
des équités ont été de 30 jugères et ceux aespedites de 1 5, selon un système de distribution proportionnelle dont Siculus
Flaccus (p. 155 La. = p. 119Th.) fournit une attestation : Non enim omnibus aequaliter datus, sed et secundum gradum
militiae et modus est datus. Manipulus ergo singulas acceptas accipient, aliqui gradus singulas et dimidias, aliqui binas, « Il
n'a pas été donné à tous une égale superficie de terre, mais on a pu tenir compte aussi de leur grade dans l'armée. Les
soldats du rang recevront donc chacun un lot, certains grades un et demi, d'autres deux ».
19. Cette ville de Clampetia, selon H. Zehnacker (Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, livre III, CUF, 20042, p. 172)
commentant le § 72 du livre III, « conquise par les Romains en 204 (Liv. XXIX, 38) », aurait « disparu par la suite ».
20. Cf. Siculus Flaccus (p. 159 1. 22-24 La. = p. 124 Th.) : in Beneuentano actus uiginti quinque per decimanos,
et actus sedecim per cardines, « dans le territoire de Bénévent, il y a vingt-cinq actus sur les decimani et seize actus sur
les cardines ». Siculus, comme la présente notice, parle a'ager Beneuentanus, le mot ager étant chez lui sous-entendu.
D'abord colonie de droit latin en 268 (Velleius Paterculus 1, 14), puis colonie de vétérans en 42 (Appien 4, 3) ; sous
Auguste, Colonia Iulia Concordia Augusta Félix Beneuentum ( CIL IX, p. 1 36- 1 37 et 2 1 65 )
.
21. Aeclanum, ville des Hirpins dans le Samnium (cf. Pline 3, 105), sur la Via Appia, à 15 milles à l'est de Bénévent,
est aujourd'hui Mirabella Eclano. Rasée par Sylla en 89 pendant la guerre sociale, devient en 87 municipe de droit
romain, inscrit dans la tribu Cornelia. Sous Hadrien, vers 120, elle devient colonie romaine avec le nom de Colonia Aelia
Augusta Aeclanum. Rocca San Felice, où ont été trouvées des bornes gracchiennes, est tout près cXAeclanum. Voir E. Pais,
Storia délia colonizzazione di Roma antica. I Prolegomeni. Lefonti : i libri imperiali Regionum, Rome, 1923, p. 156. Les
centuries de 240 jugères (24 actus sur 20) ne sont pas souvent citées dans le corpus gromatique, mais elles représentent
un cas très intéressant. On les a chez Hygin le Gromatique, p. 171 1. 4-13 Lachmann ( 1, 27-29 dans l'éd. CUF), à
propos des contacts entre cadastres voisins : Quibusdam deinde coloniis perticae fines, hoc est primae adsignationis, aliis
limitibus, aliis praefecturae continentur. In Emeritensium finibus aliquae sunt praefecturae quarum decimani aeque in
orientem diriguntur, kardines in meridianum ; sed in praefecturis Mullicensis et Turgaliensis regionis decimani habent
actus XX, kardines actus XL. Nam et in alia praefectura aliter conuersi sunt limites, ut habeant in aeris inscriptionibus inter
limitem nouum et ueterem iugera forte CXX : haec sunt alterius partis subseciua, « Ensuite, dans certaines colonies, les
confins de {apertica, c'est-à-dire de la première assignation, sont contenus par tel genre de limites; et ceux de la préfecture
par d'autres. Dans le territoire d'Emerita, on trouve un certain nombre de préfectures dont les decimani sont dirigés de la
même manière vers l'orient, les cardines vers le midi ; mais dans les préfectures des régions de Mullica et de Turgalium, les
decimani ont 20 actus, les cardines 40 actus. Il arrive aussi que les limites soient orientés d'une façon dans une préfecture
et autrement dans une autre, si bien que, dans les inscriptions sur le bronze, on a par exemple 120 jugères entre l'ancien
limes et le nouveau ce sont les subsécives de l'autre partie. » A. Roth Congés, « Modalités pratiques d'implantation
:
des cadastres romains », MEFRA 108, 1996, 1 (l'art, occupe les p. 299-422), avance précisément (p. 357) l'exemple
cXAeclanum, et donne (p. 358) un schéma montrant comment, aux confins d'Emerita, la construction sur la diagonale
de rapport 6/5 rend compte de la superficie de 120 jugères des subseciua triangulaires au contact d'une préfecture. Ce
procédé de construction d'une limitation sur la diagonale d'un premier système est expliqué par M. Iunius Nypsius
dans sa Varatio (cf. p. 285 sq. Lachmann; la centurie de 240 jugères est évoquée p. 293 1. 10-11 Lachmann), texte à
propos duquel aussi on peut se reporter à l'article d'A. Roth Congés précédemment cité. Outre Hygin le Gromatique
et M. Iunius Nypsius, un troisième auteur du corpus parle des centuries de 24 actus sur 20 : c'est Siculus Flaccus, p. 159
1. 9-18 Lachmann Centuriae autem non per omnes regiones ducenta iugera obtinent : in quibusdam ducentena dena
:
inuenimus, in quibusdam ducentena quadragena. Ita diligenti cura et haec erunt respicienda, quoniam et limitum non
aequale spatium inter lapides sit oportet, si amplius quam ducentena iugera centuriae habent. Vt puta si habet centuria
22 NOTES
iugera CCXL, sit oportet per decimanum aut cardinem ab lapide ad lapidem actus XXIIII, et per alterum limitem actus
XX : tôt enim actus, quorum numerus per decimanum ac per cardinem datur, inter se multiplicati facient CCCCLXXX,
« Les centuries n'ont pas deux cents jugères dans toutes les régions. Dans certaines régions, nous avons trouvé deux cent
dix jugères par centurie, dans d'autres deux cent quarante. C'est pourquoi le nombre de jugères devra aussi être considéré
avec soin et diligence, puisque les limites ne doivent pas avoir une longueur égale entre les bornes, si les centuries ont
plus de deux cents jugères. Par exemple, si une centurie a 240 jugères, il doit y avoir, sur le decimanus ou sur le cardo,
d'une pierre à l'autre pierre, 24 actus, et sur l'autre limes 20 actus : tel est le nombre d'actus dont les valeurs, données
sur le decimanus et sur le cardo, et multipliées entre elles, feront 480 ». La succession des deux notices Beneuentum et
Aeclanum est de prime abord surprenante, parce que Beneuentum est placée dans le Bruttium et Aeclanum, très voisine,
dans l'Apulie. Mais on sait que la Lucanie, sous Auguste, a été divisée une partie rattachée au Bruttium, et l'autre partie
:
à l'Apulie (à la fin du IIIe s., Dioclétien la réunit au Bruttium). Il y a là un argument pour estimer que ces notices sont
antérieures à l'époque augustéenne.
22. Vibinum, Aecae, Canusium, ici désignées par l'adjectif masculin formé sur leur nom (Vibinas, Aecanus,
Canusinus), car le terme ager est sous-entendu (ager Vibinas, ager Aecanus, ager Canusinus). Aicae (aujourd'hui Troia)
est une ville d'Apulie sur la Via Traiana, entre Bénévent et Bari. Elle a été prise par Hannibal après la victoire de Cannes,
et reprise par les Romains en 214 av.J.-C. Sous l'Empire, elle est devenue une colonie, et elle est connue à l'époque de
Septime Sévère sous le nom complet de Colonia Augusta Apula Aicae. Canusium (auj. Canosa) se trouve en Apulie
sur la rive droite de l'Aufidus, à 20 km de l'embouchure. La ville a relevé volontairement de la souveraineté romaine
en 318 av.J.-C ; elle a servi de refuge aux fugitifs romains après Cannes et est restée fidèle à Rome dans la suite des
guerres puniques. Municipe dans les premiers temps de l'Empire (cf. Pline, HN3, 104), la ville devient une colonie sous
Antonin le Pieux et porte le nom complet de Colonia Aurélia Augusta Pia Canusium.
23. On pourrait penser de prime abord que ces lois se réfèrent respectivement aux colonies fondées par les Gracques
(lex Sempronia : loi de Tiberius en 133 oudeCaiusen 123-122), par Sylla (lex Cornelia, pour l'établissement de ses
pendant sa dictature 82-79) et par les deux Iulii, César {lex Iulia agraria, pendant son consulat, en 59) et Auguste.
:
En réalité, ce sont des lois-modèles, créées par généralisation pour la pratique et pour l'enseignement des arpenteurs, et
qui servent à identifier des cas concrets en les classant dans diverses catégories. Il ne faut pas les confondre avec les lois
concrètes, émanant soit immédiatement du peuple romain, soit d'un magistrat investi d'un pouvoir, lois qui autorisaient
la déduction d'une colonie particulière et lui donnaient son statut (cf. par exemple Hygin, p. 1 17 Lachmann = p. 80
Thulin = phrase 69 de la traduction de Besançon : hi agri leges accipiunt ab his qui ueteranos deducunt, « ces terres
leurs lois de ceux qui déduisent les vétérans » ). C'est en fonction de ces lois-modèles que le Liber coloniarum parlera
aussi de limites Gracchani, Syllani et Iuliani. Un cas analogue à celui de ces lois-modèles des arpenteurs est représenté,
dans le domaine de la jurisprudence, par la lex Iulia municipalis, elle aussi loi-modèle se référant à toute une catégorie de
municipes (cf. H. Galsterer, « La loi municipale des Romains : chimère ou réalité ? », RHDFE 65, 1987, p. 181-203,
qui combat à juste titre l'idée d'un statut type mis en vigueur par César ou par Auguste). Tout cela correspond à la
nécessité professionnelle de généraliser et de se doter d'un modèle. C'est la même tendance à la modélisation qui conduit
Hygin le Gromatique et les autres auteurs du corpus à utiliser de la même façon des formules comme colonia Iulia ou
lulienses qui ne renvoient jamais à une colonie précise et individualisée.
24. C'est-à-dire que l'axe majeur a été tracé d'est en ouest.
25. Les loca, considérés comme une pluralité indéterminée (toujours loca, jamais loci), sont des terres, des parcelles
cultivables (cf. locuples, « riche en terres », selon Ernout et Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine.
Histoire des mots, p. 365A, s. u. locus : 3° locuples), qui occupent un emplacement déterminé, d'où le sens de « lieux ».
Les juristes distinguent le fundus, « grand domaine », qui comporte une uilla, centre d'une exploitation agricole, et
les loca, terres dépourvues de uilla. Ces terres peuvent constituer une partie d'un fundus. Cf. Ulpien, Dig 50, 16, 27 ;
Florentinus,Z)/g: 50, 16,211 ; et surtout Ulpien, Dig. 50, 16, 60, pr., Locus est nonfundus, sedportio aliquafundi ; fundus
autem integrum aliquid est. Et plerumque sine uilla locum accipimus. (...). Nec non etfundus locus constitui potest : nam si
eum alii adiunxerimusfundo, locus fundi ejficietur.
26. Pro aestimio ubertatis : il y a six occurrences de cette expression dans les Libri : 1 ) dans la présente phrase ;
2) Colonia Capys. Pro aestimio ubertatis et natura locorum sunt agri adsignati. Nam termini uariis locis sunt adpositi, id est
in planifia, ubi miles portionem habuit. Qui termini distant a se in ped. LX, LXXX, C; CXX, CXL, CL, CLX, CLXXX,
CC, CCXX, CCXL, CCC ; et si longius natura loci tendatur, sunt in pedibus DC, DCCCXL, DCCCCLX, MXX, MCC,
NOTES 23
MCCCCXL, MD. 3) Nam pars agri quae circa Portum est Tiberis in iugeribus adsignata atque oppidanis est tradita, et pro
aestimio ubertatis professionem acceperunt. Media autem pars inter Romam et Portum actis quidem mensuris est adsignata,
et stipitibus oleagineis adfixis numeri ad singulos angulos sunt designati. 4) Ager Amerinus lege imp. Augusti est adsignatus.
Veteranis est quidem adiudicatus, et pro aestimio ubertatis legem sunt secuti, ubi termini ambiguum numquam receperant,
circa ipsum oppidum. 5) Quando terminauimus prouinciam Apuliam et Calabriam secundum constitutionem et legem
diui Vespasiani, uariis locis mensurae actae sunt et iugerationis modus collectus est. Cetera autem prout quis occupauit
tempore censita sunt et possidenti adsignata. Alia loca pro aestimio ubertatis praecisa sunt. 6) Brondisinus ager. Pro
aestimio ubertatis est diuisus ; cetera in saltibus sunt adsignata. L'expression (et G idée) est aussi chez Hygin le Gromatique
(p. 168 La. = p. 133 Th. = 1, 20 dans l'éd. CUF) : Nam et possessiones pro aestimio ubertatis angustior es sunt adsignatae,
« on a aussi assigné des possessions d'une étendue plus restreinte, en fonction de l'évaluation de leur fertilité ».
27. Sur l'expression modum iugerationis colligere, voir J.-Y. Guillaumin, « Le modus iugerationis dans les textes
gromatiques romains », DHA 33/1, 2007, p. 99-1 13.
28. Voir ET. Hinrichs, Histoire des institutions gromatiques, Paris, 1989, p. 137 ; CIL X, 1975, qui montre que ces
domaines in saltibus sont des domaines impériaux parce qu'il existe un procurateur pour la région de Calabre.
29. Le mot nam semble introduire un ajout au texte originel, car toutes les notices comparables à celle-ci se
terminent sur la mention Iter populo debetur (ou non debetur).
30. Maceriae : la définition proposée par la fin du Liber I, p. 241 1. 3-4 La. (Prouincia Dalmatiarum) , est la
suivante : macerias, id est ubi saxa collecta ab utrisque partibus limites dederunt, « murs de pierre sèche, c'est-à-dire quand
les pierres ramassées de part et d'autre indiquent la limite ».
31. Cette notice et la suivante sont les seules des Libri qui utilisent le nom du peuple, au pluriel : Panormitani et
Segestani.
32. Aucune trace de division du sol n'a été repérée sur le terrain (renseignement fourni par le professeur A. Grillone,
université de Palerme).
33. Pro parte semble porter sur Tiburtinis et opposer les termini Tiburtini scripti aux cippi oleaginei. Sur cette
voir C. Brunet, « L'expression pro parte dans les Libri coloniarum », DHA supplément 1 (2005), p. 241-250.
34. Ces longueurs (150 pieds, 200 pieds, et les suivantes) détonnent parmi tous les intervalles chiffrés fournis par
les Libri, et qui se ramènent tous plus ou moins à des multiples de {'actus. On a l'impression que dans ce pays grec
qu'est la Sicile, on a pris comme base des mesures de distribution de la terre le plèthre, mesure grecque. Le plèthre vaut
100 pieds (Frontin le dit lui-même dans son traité centenum pedum in utraque parte, quod Graeci plethron appellant,
:
« de cent pieds sur chacun des deux côtés : c'est ce que les Grecs appellent le plèthre »). Les mesures ici énumérées pour
le territoire de Palerme seraient de 1,5 plèthre (150 pieds), 2 plèthres (200 pieds), 2,5 plèthres (250 pieds), 4plèthres
(400 pieds), 5,5 plèthres (550 pieds). Il est vrai qu'on peut toujours les transformer en actus 150 pieds sont 1 actus et
:
un quart (un quadrans) ; 200 pieds sont 1 actus et deux tiers (bes) ; 250 pieds sont deux actus et un douzième (donc, deux
actus et une uncia) ; 400 pieds sont 3 actus 1/3 [triens) ; enfin, 550 pieds sont 4 actus et sept douzièmes (septunx).
35. Voir infra, notice Colonia Florentina, avec la note ad loc.
36. Colonie latine d'après Pline, HN 3,91.
37. Il n'y a pas de Leucopetra en Sicile. La seule Leucopetra se trouve sur la côte de la Calabre, un peu en-dessous de
l'actuelle Reggio. L'expression uel ad Leucopetram est donc une glose.
38. Il s'agit beaucoup plus vraisemblablement de Tibère que de Claude, mais on peut aussi songer à corriger Claudi
Caesaris en C. Iuli Caesaris pour rendre alors ce commentarius à Auguste. Si l'on ne peut trancher la question, on doit
considérer que le plus important est dans le texte de loi qui a été conservé dans ce commentarius, et dans le fait que cette
loi est explicitement définie comme triumvirale.
39. D'après F. Grelle, « Struttura e genesi dei Libri coloniarum » , p. 82, « pars, che il Mommsen riferiva alla Tuscia
urbicaria, puo invece indicare l'intera regione, secondo un uso comune nel latino tardo ».
40. La phrase entre crochets paraît être une glose intruse, consacrée aux variations de taille et de mesure des
centuries.
24 NOTES
4L Ce texte est manifestement abrégé dans le traité d'Hygin le Gromatique, p. 194 1. 13-16 Lachmann (= 12, 1
dans G éd. CUF) : In mediis tetrantibus lapides defigemus ex saxo silice aut molari aut ne détériore, politos, in rotundum
crassos pedem, in terram ne minus habeant pedes IIS, supra terram sesquipedem, « Aux intersections, nous planterons des
pierres de silex ou de meulière, ou d'une qualité qui ne soit pas inférieure ; elles seront polies, de forme arrondie, larges
d'un pied de diamètre et ne devront pas avoir moins de deux pieds et demi en terre et d'un pied et demi hors de terre ».
42. L'auctor diuisionis, évidemment.
43. Pourprocedere pro = « compter comme l'équivalent de », voir p. ex. Varron, RR 2, 2, 5 ; et OLD, s. u. procède,
p. 1467 B,n° 15 c.
44. Voir là-dessus Hinrichs, op. cit., p. 68 et n. 75, qui rappelle que les triumvirs ont parfois été obligés de distribuer
des subsécives, étant donné le nombre des vétérans à satisfaire, en regard de l'étendue des terres dont on disposait.
45. Sur cette colonie, voir G. Metzke, Florentia. Municipi e colonie, Rome, 1941. U y a des discussions sur la date
de la fondation de Florence (Florus la mentionne comme municipium florentissimum pendant les guerres de Sylla) et sur
celle de l'attribution à cette ville du statut de colonie. Il est possible que la deductio de la colonie, décidée à l'époque de
César (en 59), ait été effectuée seulement plus tard, en même temps que d'autres fondations, mais pourtant selon la lex
Iulia ; et si Pline ne mentionne pas Florentia parmi les Coloniae Augusteae, c'est peut-être parce que si la ville était
une colonie augustéenne, sa fondation était théoriquement antérieure. La colonia deducta a triumuiris adsignata
lege Iulia fut assignée avec le nom de Florentia à la même tribu Scaptia à laquelle avait aussi été assignée Faesulae ; cela
illustre à la fois les liens étroits qui unissaient les deux cités et la difficulté de départager nettement leurs territoires. À
partir de l'époque de la tétrarchie et jusqu'au milieu du IVe siècle au moins, la ville fut la capitale de la Regio Tusciae et
Vmbriae, ce qui peut expliquer la première place qui est ici accordée à la notice la concernant.
46. Voir là-dessus, en dernier lieu, J. Peyras, « La colonie d'Uthina et le milieu africain », dans Oudhna (Uthina),
colonie de vétérans de la XIII" Légion. Histoire, urbanisme, fouille et mise en valeur des monuments, sous la direction de
Habib Ben Hassen et de Louis Maurin, Bordeaux-Paris-Tunis, Ausonius Editions - Mémoires 13 - 2004, p. 271 col. 1
(l'art, occupe les p. 264-277) : « Le terme de lex Iulia s'appliquait, en matière coloniale, aussi bien pour l'époque de
César que pour celle de son successeur : c'est ainsi (...) que la colonia Florentina, déduite par les triumvirs, fut établie à
partir de centuries césariennes de 200 jugères. »
47. Les 1200 pieds sont à compter depuis un médius terminus jusqu'à une borne d'extrémité de centurie.
48. Cet adjectif proportionalis est déjà apparu supra, dans la notice réservée au territoire de Palerme, pour désigner
les bornes séparant les parcelles des vétérans. Il semblerait que sa signification soit à distinguer de celle de comportionalis,
adjectif qui apparaît dans un passage du « livre 2 de Frontin » (? ainsi défini par Lachmann ; Thulin y a vu un texte
d'époque flavienne mais qui ne serait pas de Frontin ; peu importe ici), p. 40 1. 1-12 Lachmann, où l'on évoque les
et les contestations entraînées par la division de sa propre parcelle en différentes parts d'héritage effectuée par un
vétéran : les bornes utilisées pour marquer ces nouveaux lots sont appelées comportionales.
49. Cela détermine donc d'abord quatre subdivisions carrées de 50 jugères, qui ont été effectivement repérées sur
le territoire de Florentia (F. Castagnoli, « La centuriazione di Florentia », L'Universo 28, 1948, p. 361-368) ; ensuite
chacun de ces carrés paraît être lui-même subdivisé à nouveau en quatre carrés égaux (12 jugères et demi chacun, ce qui
est une superficie attestée dans notre texte, quelques lignes infra, pour Xager Tiberinus) dont les limites sont marquées
par des bornes proportionales espacées régulièrement de 600 pieds ; ce système (division de la centurie en quatre carrés
égaux, puis division semblable de chacun des quatre carrés obtenus) a été observé à l'ouest de Damas (M. Dodinet et alii,
« Le paysage antique en Syrie : l'exemple de Damas », Syria 67, 1990, p. 343-344 l'article occupe les p. 339-355).
50. Ceci est visiblement un appel de figure. Mais la figure a disparu.
51. Actuellement Todi, en Ombrie ; la ville, d'abord indépendante sous le nom de Tutere (nom dans lequel il
faudrait reconnaître une racine désignant la « limite ») attesté par des légendes monétaires, prise en 83 par Crassus,
conserva son droit de battre monnaie quand elle devint une colonia Iulia, fondée après la bataille de Philippes (voir
L.J.F. Keppie, Colonization and Vétéran Settlement in Italy 47-14 B. C, Rome, British School, 1983, p. 176-177). Il
est fait allusion à cette colonie (dont le nom complet est Colonia Iulia Fida Tuder) chez Agennius Urbicus, p. 84 La.
= p. 45 Th. (obligation pour tous les résidants du territoire de la colonie, même d'origine étrangère, de s'acquitter
de toutes les charges propres à la colonie ; cette obligation a été établie par un bienfait du fondateur, bénéficie
conditoris).
NOTES 25
52. C'est-à-dire grand côté de la section rectangulaire de la borne voir la notice Campi Tiberiani, qui le dit
:
expressément.
53. 600 pieds font 5 actus, soit le quart de la longueur d'un côté de centurie carrée de 200 jugères. Voir supra, le
cas de Florentia.
54. 720 pieds font 6 actus.
55. Dans les mss, ces mesures de section de la borne ont été souvent notées, au fur et à mesure du développement de
la tradition manuscrite, par trois indications différentes mais redondantes : ici, pour la fraction 3/4, qui est rendue par la
série S:' dodran(tem) VIIII dans le texte édité par Lachmann, il y a d'abord le symbole du dodrans, à savoir S:', puis le nom
du dodrant écrit en toutes lettres à l'accusatif (emploi normal de ce cas), enfin le chiffre VIIII (écrit cIII, avec C notant
VI), parce que le dodrans est représenté par neuf parties {unciae) de l'as qui en compte douze. Mêmes observations pour
la fraction 11/12 qui vient ensuite on retrouve ces trois éléments, accumulés par le texte : dans S::' deun(cem) XI, le
:
symbole du deunx est S::' et le chiffre XI indique le nombre a'unciae qui composent le numérateur de la fraction. Les
documents d'origine devaient porter l'abréviation de chacun de ces sous-multiples c'est ce qui s'observe dans le cas de
:
la Lex parietifaciendo de Pouzzoles (105 av. J.-C. ; voir V. Arangio-Ruiz, Fontes iuris Romani anteiustiniani \\\,Negotia,
1943, p. 472-475 et n. 153). Considérant donc que le texte d'origine de notre notice devait comporter l'indication de
la fraction par le symbole qui la représente, et non par son nom en toutes lettres ni par le chiffre du nombre d'onces
qu'elle comporte, nous avons choisi de garder, dans le texte latin que nous éditons, ce seul symbole en supprimant les
mentions redondantes du nom de la fraction et du nombre d'unciae qu'elle contient, car ces mentions supplémentaires
nous paraissent être des additions postérieures effectuées dans le but d'assurer la clarté du texte.
56. Ces bornes sont alors implantées de la même manière que les bornes epipedonici dont il a été question dans la
section précédente (à propos de Florentia).
57. Déduction de vétérans à la suite de la répression menée par Sylla contre Faesulae, Arretium et Volterra
(82 av. J.-C). Sur cette colonie, voir en dernier lieu C. Berrendonner, « La romanisation de Volterra : 'a case of mostly
negotiated incorporation, that leaves the basic social and cultural structure intact ?' (N. Terrenato, in Italy and the West,
Oxford, 2001) », dans les Actes du colloque « Romanization? » (Univ.de Londres, Institute of Classical Studies,
15 nov. 2002), édités par A. D. MerryweatheretJ.R.W. Prag dans Digressus, Supplément 1,2003, p. 46-59. L'auteur écrit
(p. 57) que « L'augmentation soudaine des propriétaires fonciers connus à Volterra et l'apparition massive de nouveaux
nomina à cette époque [se. au Ier siècle de notre ère] semblent être la conséquence logique de la déduction coloniale de
la période triumvirale ou augustéenne. De fait, jusqu'à la fin du I"s. av. J.-C, les grandes lignées de Volterra portent
le plus souvent des gentilices typiquement locaux, puis la proportion de nomina latins ou osco-ombriens augmente
fortement en leur sein. » Autres études sur Volterra N. Terrenato, « Tarn Firmum Municipium: the Romanization
:
of Volaterrae and its Cultural Implications », JRS {Journal of Roman Studies, Society for the Promotion of Roman
Studies- Londres) 88, 1998, p. 94-1 14 ; M. Pasquinucciet S. Menchelli, « Thelandscapeandeconomyofthe territories
of Pisae and Volaterrae (coastal North Etruria) »,JRA {Journal of Roman Archaeology, University of Michigan - Ann
Arbor) 12, 1999, p. 122-141.
58. Pro parte : l'expression (qui n'est dans aucun des quatre grands traités d'Hygin le Gromatique, de Frontin, de
Siculus Flaccus et d'Hygin) revient dix-neuf fois dans les Libri, mais avec des sens différents : « pour partie », « en
partie », « partiellement » ; et « proportionnellement ». Ici, le texte paraît dire que les vétérans possèdent de la terre
« proportionnellement (à leur grade) ». Voir aussi l'art, cit. à la n. 33.
59. La suite va montrer que les lots ne sont pas tous de superficie égale : l'attribution aux vétérans est différente
selon la qualité de la terre ou selon leur grade, et sur ce dernier point on peut renvoyer à Siculus Flaccus (p. 153 La.
— p. 1 17 Th.) : Captus enim ager ex hoste uictori militi ueteranoque adsignatus hostibus pulsis aequalis in modo manipuli
datus est, « En effet, la terre prise sur l'ennemi a été assignée au soldat et au vétéran vainqueur et, après que l'ennemi en
eut été chassé, donnée de façon égalitaire selon la superficie accordée au manipule ». Et plus clairement encore, un peu
plus loin (p. 155 La. = p. 119 Th.) : Non enim omnibus aequaliter datus, sed et secundum gradum militiae et modus est
datus. Manipulus ergo singulas acceptas accipient, aliqui gradus singulas et dimidias, aliqui binas, « Car il n'est pas donné
à tous une égale quantité de terre ; mais c'est aussi selon le grade militaire qu'est donnée la superficie. Les manipulaires
recevront un lot chacun, tel grade en recevra un et demi, tel autre en recevra deux ». Les différentes superficies de terre
obtenues par les soldats selon leur grade sont donc, selon Siculus, dans une progression 1 , 1 ,5, 2. Ce n'est pas exactement
la même proportion qui est observée sur le territoire de Volterra, mais le principe est le même. Pour se faire une idée de
26 NOTES
la superficie dévolue à chaque soldat, on peut rappeler par exemple qu'à peu près dans la même période, en 49 av. J.-C,
le pompéien Domitius Ahenobarbus fait miroiter à ses troupes une récompense de 40jugères par homme (César,
BC 1, 17). Il faut se souvenir également que la différence de taille entre les lots se justifie aussi par la différence de qualité
delà terre, comme dit Siculus Flaccus (p. 155 La. — p. 119 Th.) : Sed nec singulis acceptis modi per omnes regiones aequa-
litas est ; nam secundum bonitatem agrorum computationefacto, acceptas partiti sunt : melioris itaque agri minorent modum
acceperunt, « Mais un lot n'a pas toujours, dans toutes les régions, une superficie égale ; car c'est un calcul fondé sur la
qualité du sol qui a réglé la répartition des lots ; et ainsi, on a reçu de la meilleure terre une plus petite superficie ». Hygin
le Gromatique (p. 168 La. = p. 133 Th. = 1, 20 dans l'éd. CUF) le disait aussi Nam et possessiones pro aestimio ubertatis
:
angustiores sunt adsignatae, « En effet, on a aussi assigné des possessions d'une étendue plus restreinte, selon l'estimation
de leur fertilité ». C'est le cas de la colonie de Capène, dit notre texte un peu plus loin (Pro aestimio ubertatis et natura
locorum sunt agri assignati), mais aussi des distributions de terres en Calabre et dans la colonia Capys (voir infra), etc.
60. Cette phrase indique donc le modus iugerationis ( « quantité en jugères » ) qui a été attribué aux colons sur
le territoire dont il est question. Remplissent un carré de 200 jugères : 5 sortes de 35 jugères plus une de 25, à côté des
évidents 8 X 25 ou 4 X 50. Pour y inscrire des sortes de 60, il faut mettre 4 sortes de 35 plus une de 60 (140 + 60 = 200).
Conclusion les sortes de 60 sont bien plus rares. Il faut remarquer que la parcelle de 35 jugères, qui suppose, pour
:
un grand côté de 2400 pieds occupant toute la longueur du côté de la centurie, un petit côté de 420 pieds (420 pieds
= 3,5 actus), paraît attestée aussi sur le territoire de Falères (voir infra), à propos duquel est mentionné un intervalle de
420 pieds entre des bornes.
61. Pline, HN 3, 52, distingue trois communautés à Arretium : les Arretini Veteres, les Arretini Fidentiores et les
Arretini lulienses. Arretium devait avoir le statut de municipe à l'époque de la guerre civile entre Marius et Sylla lorsque,
ayant pris le parti de Marius, elle eut à supporter la déduction d'une colonie de vétérans syllaniens (ces colons sont
appelés Arretini Fidentiores, par opposition aux Arretini Veteres qui sont l'ancienne population étrusque). Au cours de
la guerre civile entre César et Pompée, Arretium se trouva du côté de ce dernier et César, pour l'en punir, déduisit une
seconde colonie de vétérans, les Arretini lulienses. La fusion des trois communautés se produisit sous Auguste.
62. À partir d'ici, le texte de la notice est très abîmé dans les manuscrits, ce qui a conduit Lachmann à proposer des
corrections qui relèvent d'un esprit de système très dommageable : il imagine, comme on le voit, sur le territoire d'Arre-
tium, une gamme de centuries carrées à côtés extrêmement variables, le plus grand étant de... 1 1000 pieds ! Comme nous
avons pris le parti de suivre et de traduire le texte de l'édition Lachmann, nous nous y conformons ici comme ailleurs,
mais nous soulignons que le texte imprimé par Lachmann pour la notice Arretium ne peut aucunement être tenu pour
satisfaisant. Le travail de critique du texte de Lachmann, d'examen des textes des manuscrits et de restitution du véritable
sens de la notice est effectué ailleurs : on se reportera à l'article de J.-Y. Guillaumin, « La notice Arretium du Liber colo-
niarum I », dans Sur quelques notices des arpenteurs romains, Besançon, 2007, p. 13-38.
63. C'est-à-dire qu'il y a un rapport entre la surface en jugères (modus iugerationis) attribuée à chaque parcelle, et le
nombre de pieds (numerus pedaturae, « nombre de la 'pédature' ») qui caractérise le côté de la parcelle.
64. Citée comme municipe chez Vitruve 2, 7, 4 (circa municipium Ferenti) et chez Tacite, Histoires 2, 50 (e muni-
cipio Ferentio). Selon M. Humbert, Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, il n'y a pas eu de déduction de
colonie à Ferentium. En effet, après une liste de cités qui sont restées des municipes, il ajoute (p. 307, n. 76) : « il en est
exactement de même pour l'occupation de régions désolées, mais restées fédérées jusqu'en 90 : Verulae (...) ou Ferentium
(de même 216 L : en réalité, n'accéda à la ciuitas qu'en 90 : Taylor, VD,p. 275) ». Sur la forme latine du nom de cette cité,
on lira J. Gascou, « Le nom antique de Ferento : Ferentium, Ferentis, Ferenti ? », Epigraphica 62 (2000), p. 294-297 :
depuis la notice de Hiilsen dans la Realencyclopddie, on admet, d'après une unique occurrence des manuscrits de Vitruve,
que le nom latin de la cité étrusque de Ferento est l'indéclinable Ferentis. En réalité, il n'est nullement certain que l'on
ne doive pas corriger Ferentis en Ferenti, comme le font unanimement tous les éditeurs de Vitruve, afin d'accorder cette
forme avec les formes Ferentio et Ferenti de Tacite et de Suétone, qui renvoient à un théorique Ferentium. Mais le nom
véritable de Ferento nous est fourni par trois inscriptions où Ferentis (ou Ferenteis) apparaît comme l'ablatif de Ferenti,
nom pluriel de ville comme Locri, Fundi, Puteoli, Veii, etc., et non comme une forme indéclinable. Quant au Ferentis qui
se rencontre dans des textes du VIe siècle ap. J.-C, il s'explique par le fait que beaucoup de noms pluriels de lieu comme
Raeterrae, Fundi, Liparae, se sont figés dans leur forme d'ablatif Beterris, Fundis, Liparis, comme c'était déjà le cas bien
auparavant, ainsi que l'a montré J. Heurgon, dans les itinéraires routiers. Le nom latin de Ferento est certainement le
pluriel Ferenti, et il faut renoncer à l'idée d'un nom de ville indéclinable, qui serait sans doute un unicum dans l'Italie
romaine du Haut Empire.
NOTES 27
65. On est surpris par l'intitulé de cette notice colonia Capys. L'adjectif formé sur le nom de Capène est Capenas,
:
et la notice devrait (ou plutôt devait) donc parler de colonia Capenas. Il faut supposer qu'un copiste, ayant sous les yeux
un texte abîmé, a complété la forme Cap... qu'il y lisait d'après des souvenirs scolaires et littéraires. Capys, en effet, est
le nom d'un ancien roi d'Albe ; il est mentionné chez Virgile, chez Tite-Live, chez Ovide et chez Suétone (les poètes en
font le fondateur de Capoue).
66. Ce nombre est suspect, il rompt la progression de la série ; on serait porté à l'athétiser.
67. Il pourrait manquer ici les nombres 260 et 280, qui s'intégreraient bien dans la série.
68. Ici les mss. portent MD, c'est-à-dire 1500 ; étant donné la règle de progression de la série dont ce nombre
constitue le terme ultime, nous n'hésitons pas à comprendre qu'il s'agit en réalité de 1560 (c'est-à-dire 13 actus), et
nous corrigeons le chiffre imprimé par Lachmann, MD, en MDLX. Ce genre d'erreur sur des chiffres est extrêmement
courant dans la tradition manuscrite de tous les textes scientifiques ou techniques.
69. Sur les coronae, voir J. -Y. Guillaumin, « Sur quelques marqueurs de limite dans les Libri coloniarum », DHA
30/2 (2004), p. 101-113.
70. Il s'agit donc de terres relevant du statut arcifinalis, qui ne sont plus situées dans \aplanitia.
71. Les prescriptions qui sont données à partir d'ici ne peuvent évidemment avoir figuré dans la notice
administrative originelle. Voir le même trait dans la notice Circa oppidum Veios.
72. Là où il n'y a pas de bornes, on peut cependant retrouver les points d'extrémité de chaque parcelle sur le limes,
parce que celui-ci est divisé en une succession de segments dont chacun constitue un côté de parcelle, côté dont la valeur
en pieds s'appelle l&pedatura ou le numerus pedaturae.
73. Il semble, d'après la dernière phrase de cette notice (qui explique que les cursus de ces riui doivent se conformer,
pour avoir valeur de marqueurs de limite, aux tracés orthonormés du territoire), que les riui mentionnés ici soient des
canaux d'irrigation (comme chez Virgile, Bue. 3, 111 : Claudite iam riuos, pueri ; sat prata biberunt, « Maintenant,
fermez les canaux, les gars ; les prés ont assez bu »). Cette signification de riuus se retrouve certainement dans d'autres
notices des Libri, mais elle n'est pas toujours aisément identifiable et l'on peut souvent hésiter entre des « ruisseaux »
et des « canaux ».
74. C'est-à-dire que les dimensions de leur section rectangulaire sont proportionnelles à la longueur en pieds des
intervalles qui les séparent : notation qui apparaît dans un grand nombre de ces notices sur la Tuscia.
75. Les intervalles qui vont être donnés ci-après peuvent être exprimés en actus : 240 pieds font 2 actus, et si l'on
considère que c'est le petit côté de la parcelle attribuée, dont le grand côté est représenté par toute la longueur d'un côté
de centurie (2400 pieds, soit 20 actus), on obtient pour la parcelle une superficie de 20 jugères. À côté de ces lots de
20 jugères chacun, d'autres ont des superficies différentes si l'on conserve la même hypothèse (un des deux côtés valant
20 actus), et l'on observe ici, une fois de plus, la variation de taille des lots attribués, soit selon le grade des récipiendaires,
soit selon la fertilité du sol ; on a en effet des parcelles de 25 jugères (petit côté valant 300 pieds, soit 2,5 actus) ; de
30 jugères (avec un petit côté de 360 pieds, c'est-à-dire 3 actus) ; de 35 jugères, ce qui était une des possibilités
expressément énumérées pour le territoire de Volterra (voir supra) dans le cadre d'une répartition en lots de superficie inégale
(420 pieds = 3,5 actus) ; enfin, des lots de 40 jugères (petit côté valant 480 pieds, soit 4 actus) et de 50 jugères (le modus
triumviral ; ici le petit côté vaut 600 pieds, soit 5 actus).
16. Ici a sûrement « sauté » le nombre 540 (quatre actus et demi).
77. LJ.F.Keppie (Colonization and Vétéran Seulement in Italy 47-1 4 B. C.,Rome,BritishSchool, 1983, p. 168-169)
indique que le statut de colonie de Sutrium est garanti par Pline et confirmé par des témoignages épigraphiques, dont
l'un est contemporain du règne d'Auguste ou lui est de peu postérieur {CIL XI, 3254). Il signale que, selon Appien, au
cours de la guerre de Pérouse, Agrippa s'empara de la ville, pour l'empêcher de servir la stratégie d'Antoine. Il ajoute, en
renvoyant àW. V. Harris {Rome in Etruria and Umbria, Oxford, 1971, p. 310) « The précise date of the re-acquisition
:
by Sutrium of colonial status must remain unknown ». On peut se demander si c'est à ce changement de statut que
la première phrase de la notice de Sutrium fait allusion. Voir G. C. Duncan, « Sutri {Sutrium) », PBSR 26 (1958),
p. 63-134.
78. Il semble que l'emploi de oppidani soit ici métonymique, pour oppidum. Or, ce dernier mot désigne un statut
particulier qui se distingue de celui de colonia. La « déduction » a ici consisté en un changement de statut : Sutrium est
passée du statut d'oppidum {ab oppidanis) à celui de colonie {colonia est deducta).
28 NOTES
79. L'expression contra orientaient recturam doit se comprendre par comparaison avec contra cursum orientalem
de la notice consacrée à l'ager Lucerinus au début du Liber (p. 210 1. 17 La.), où l'opposition avec contra meridianum
est patente : contra meridianum signifiant « face au midi », l'expression contra cursum orientalem veut dire « face à
l'orient », signification qui est aussi celle de contra orientalem recturam.
80. Présentant soit une forme rectangulaire (rectangle défini par une longueur et une largeur), soit effectivement
la forme de la lettre grecque Γ.
81. Nous préférons le texte du Palatinus à celui de YArcerianus A', qui termine la phrase par in ripis. Plan de cette
notice 1) il y a une zone centuriée dans le territoire de Sutrium ; 2) il y a eu ensuite relatif effacement des limites, et
:
réaménagement des marqueurs de limites par l'emploi d'éléments naturels. 3) Retour sur l'organisation des marqueurs en
zone centuriée : ce sont des bornes, séparées par tel ou tel intervalle. 4) Retour sur l'organisation des marqueurs en zone
non centuriée : ce sont des éléments naturels (avec éventuellement, dans YArcerianus A, la précision des « bordures »,
que nous n'avons pas retenue).
82. Entre Tibur, Collatia, Gabii et Rome, presque 320 centuries de 20 actus de côté.
83. Les distances entre bornes qui vont être indiquées correspondent à des superficies en jugères : 600 pieds sur
1200, à 25 jugères ; 800 pieds sur 300, à 8,33 jugères, soit le tiers de la superficie précédente) ; 600 pieds sur 600 ou 500
sur 720, à 12 jugères et demi.
84. Pour les correspondances de mesures de cette notice, la tradition manuscrite offre un texte très abîmé, et nous
proposons ici, pour notre part, dans le texte latin et dans la traduction, la restitution qui nous paraît idéale.
85. Le compilateur distingue deux zones dans les Campi Tiberiani, l'une dont les centuries de 200 jugères sont
subdivisées en lots de 25 jugères, l'autre (ceterum) qui est centuriée mais dont les éventuelles subdivisions ne sont pas
précisées. De la deuxième zone, il est seulement rappelé que les cardines (ou les décimant) sont recoupés, dans une trame
régulière, par des decimani (ou des cardines) qui sont « d'équerre » {normales) par rapport à eux.
86. Le texte de cette notice est étrangement semblable à celui de la notice Corfinium (infra, 9, § 3).
87. Il s'agit du grand côté de la section rectangulaire de la borne, ou de l'épaisseur si la borne est cylindrique (cas à
envisager, puisqu'il n'y a pas de mention de « largeur » : ce n'est peut-être pas une détérioration de la tradition
manuscrite). Cette épaisseur de 1 1/12 de pied est désignée par le terme deunx, qui, dans le texte édité par Lachmann, fait l'objet
de trois notations successives : d'abord en toutes lettres (deun), ensuite par son symbole (S::'), enfin par le chiffre XI
(c'est-à-dire onze unciae sur les douze qui constituent l'unité dans ce système duodécimal). Il y a là évidemment une
notation originelle et deux ajouts postérieurs, effectués par des copistes qui ont cherché à éviter toute ambiguïté source
d'erreur. Pour cette raison nous avons choisi d'écrire seulement, dans le texte latin, le symbole de la fraction (cf. supra, le
cas de la notice Fida Tuder, et la note adloc).
88. Dans le texte de Lachmann, trien(tis). Nous écrivons le symbole :: de la fraction.
89. Cette dernière fraction est indiquée dans le texte de Lachmann par le chiffre III qui est le nombre à'unciae que
comporte un quadrans. Nous écrivons le symbole :' de cette fraction.
90. Nous corrigeons ces deux nombres, que Lachmann n'a pas touchés. En effet, les intervalles entre ces bornes,
dans toutes les notices du contexte, reviennent à un nombre entier a'actus (ou de dtmi-actus) . Ici, c'est 840 pieds (non
pas 830) qui font 7 actus, et 960 (non pas 860) pieds qui font 8 actus. Paléographiquement, les corrections sont légères,
et le cas est du reste fréquent dans tous les manuscrits comportant des nombres exprimés en chiffres.
91. Nous supprimons le démonstratif his que présente le texte de Lachmann (lapidibus his compactis) et qui nous
paraît relever d'une corruption du texte.
92. In absoluto l'expression reviendra dans de nombreuses notices. Parmi les quatre grands traités gromatiques
:
(Hygin le Gromatique, Frontin, Siculus Flaccus, Hygin), Siculus est le seul à employer cette expression (ou l'expression
voisine de agri soluti) et à la définir, au début de son ouvrage (p. 1 37 1. 1 9-20 Lachmann) Singuli deinde terram nec tantum
:
occupauerunt quod colère po fuissent, sed quantum in spem colendi reseruauere. Itaque hi agri a quibusdam soluti appellantur :
soluti autem non sunt quorumfines deprehendi possunt etfiniuntur. Hiautem arcifinales dicuntur, « Par la suite, des individus
occupèrent les terres, non seulement la quantité qu'ils pouvaient cultiver, mais ils s'en réservèrent autant qu'ils pensaient
pouvoir en cultiver ». Siculus pose donc (ou du moins affirme que certains posent a quibusdam) l'identité entre ager
:
occupatorius, ager arcifinalis et ager solutus, littéralement « délié » , « libre » de tout arpentage officiel.
NOTES 29
93. Par Agrippa en 41, lors de son mouvement contre Pérouse ? (G. D.B.Jones, « Southern Etruria 50-40 B.C. an
:
attack on Veii in 41 B.C. », Latomus 22, 1963, p. 773-776).
94. Opérations de mensores diligentées par César en 46, d'après dcéron, Adfam. 9, 17, 2. Comme des inscriptions
du début de notre ère {ILS 6579 et 6582a) nomment le municipium Augustum Veiens, il faut considérer que sous le
principat d'Auguste Véies a dû accueillir un établissement de quelque importance ; il n'est pas clair si cet établissement
est celui des municipes extramurani qui sont opposés aux municipes intramumni dans des inscriptions d'époque augus-
téenne {CIL XI, 3797 = ILS 922 ; CIL XI, 3798-3799), comme semble incliner à le penser B. Campbell, The Writings
ofthe Roman land Surveyors, p. 409 n. 41, ou si les extramurani s'opposent aux intramurani en tant qu'ils seraient des
citoyens de Véies vivant à Rome, ce que suggère I. Bitto, « Municipium Augustum Veiens »,RSA 1, 1971, p. 109-117.11
semble que dans cette notice le Liber distingue à propos de Véies les strates chronologiques suivantes : en 46, opérations
de César {ex lege Iulid) et première assignation, avec établissement d'une colonie à côté de la ville préexistante ; en 41,
opérations militaires d'Agrippa contre la ville ; puis, sous Auguste, par suite de la diminution du nombre des colons,
fusion de la colonie et des quelques vétérans qui y restaient avec le municipe lui-même qui lui préexistait ; enfin, le
texte indique que par la suite, différents empereurs ont pu assigner des possessions dans le territoire d'un municipe, sans
toucher au municipe lui-même le cas de Véies est alors l'illustration de cette façon de faire.
:
95. Ce nombre, attesté par les chiffres des mss, est suspect. On préférerait CCC « 300 », qui s'intégrerait
parfaitement dans la série dont il est le début (cf. note suivante).
96. Le texte édité par Lachmann porte DL « 550 », mais ce nombre a toute chance d'être une corruption de DXL
« 540 », qui s'insère parfaitement dans la série (intervalles de 60 pieds, c'est-à-dire un demi-actus).
97. Chiffre des mss, d'après l'édition Lachmann : DCXXX ; la régularité de la succession des intervalles paraît
militer en faveur de la correction DLXXX « 580 ».
98. Ce nombre ne s'insère pas dans la série à intervalles réguliers qui est ici en progression ; 700 irait mieux, mais il
faudrait corriger DCLX en DCC — ce qui n'est pas impossible.
99. Il s'agit de déterminer s'il faut lire ad occursum (« jusqu'à leur terme ») ou ad occasum, leçon de G (« vers le
couchant », c'est-à-dire « vers l'ouest »). La difficulté vient de l'expression per multa miliapedum, qui donne une
indication sur l'étendue de l'ager. L'expression per multa miliapedum ne paraît pas utile si l'on conserve la leçon ad occursum.
La leçon ad occasum (expression utilisée, du reste, par Frontin au lieu de ad occidentem d'Hygin le Gromatique) semble
justifier davantage la présence de per multa miliapedum en fournissant une indication sur l'orientation de l'ager.
100. Ces prescriptions ne peuvent avoir figuré dans la notice originelle et attestent de l'utilisation postérieure de
celle-ci comme document didactique, après modifications et adjonctions.
101. Cette conuentio est évoquée aussi par Siculus Flaccus, à propos de limites librement consenties entre eux par
des possesseurs voisins dans le cadre du statut de l'ager arcifinalis ; ces limites, chez Siculus (p. 143 1. 20-21 Lachmann),
sont marquées par des arbres que les deux propriétaires font pousser sur la limite commune : quidam ex conuentione in
ipsis finibus communes serunt, « Certains plantent, en accord avec le voisin, des arbres mitoyens juste sur les limites ».
Dans le Liber lui-même, la notice sur la colonie de Capène parlera, pour cet accord, àtpactum ou de decisio ; la notice
suivante {Colonia Iunonia), dtpactio.
102. Nous nous séparons ici du texte édité par Lachmann (qui a privilégié le texte de A). Nous suivons le texte
de Ρ : Campaniae uel totius Aureliae, et nous considérons que uel totius Aureliae est une glose, dans laquelle, de plus,
totius est une erreur de copie pour potius. La glose ne fait alors que rappeler que la région considérée par la notice, et
qui est effectivement une partie de la Campanie très étendue à l'époque tardive, est la partie de l'Étrurie qu'on appelle
l'Aurelia. De fait, l'adjectif féminin Aurélia, qui s'applique à la voie connue sous ce nom, désigne aussi la « regio per
quam uiaducit », comme le dit le TLL II, col. 14861. 61-62, qui renvoie aune phrase des Gloss. V, p. 423 1. 26 -.Aurélia
terra est uel prouincia ; puis à Fronton, Epist. 4, 4, 2 : Postquam inde profectus es, utrumne in Aureliam an in Campaniam
abisti ? et cite ensuite la présente phrase des Libri coloniarum, pour donner enfin deux occurrences chez Grégoire le
Grand, Dial. 3, 17 Buxentinae ecclesiae subdiaconus... qui ouium suarum gregem pascere in eiusdem Aureliae partibus
:
les exemples seraient assez nombreux dans les textes scientifiques ou techniques latins : quadratus désigne non pas la
seconde dimension, mais la troisième, chez Vitruve 9, 8, 1 : hemicyclium excauatum ex quadrato, « un demi-cylindre
creusé dans un cube » (plusieurs autres exemples chez Vitruve : 1, 5, 8 ; 2, 7, 1 et 5 ; 2, 8, 3, puis 4 et 16 ; 4, 4, 4 ;
5, 12, 6 ; 6, 8, 9 ; Cicéron, De natura deorum 1, 24, avait déjà pris quadratus au sens de « cube » : ea forma (se. ro-
tunda) neg(a)t ullam esse pulchriorem Plato ; at mihi uel cylindri uel quadrati uel coni uel pyramidis uidetur esseformo-
sior ; on a le même emploi chez Apulée, De Platone 1, 7, 195 (quadratum, κύβον) ; De mundo 28, 352. De même, pes
quadratus désigne — comme ne Fa pas vu le Dictionnaire de Gaffiot, qui parle de « pied carré », s. u. quadratus — le
pied cube (= grec στερεός ττούςΟ p. ex. chez Vitruve, 9, préf. 13 (à propos de la mesure du volume de l'autel cubique
de Délos, qu'il s'agissait de doubler, problème fameux chez les mathématiciens grecs), comme ce sera encore le cas chez
Balbus (? le passage paraît interpolé), p. 96 1. 10-13 et p. 97 1. 10 Lachmann (copié dans le Pseudo-Boèce, Géométrie II,
p. 402 sq. Friedlein) ; Aulu-Gelle, 1, 20. Quant à l'équivalence entre « carré » et parallelogrammus, elle est posée par
Calcidius, p. 69 1. 2 Waszink (j>arallelogrammum, id est quadratura) , dans un contexte où ce commentateur
néoplatonicien du Timée de Platon parle d'une figure ΑΒΓΔ qui est ce que nous appelons un « carré ». On peut donc bien penser
ope. parallelogrammus désigne ici un parallélépipède. On sait, du reste, que les bornes de Trajan étaient de section carrée
(quadrati, p. 243 1. 4 Lachmann).
104. Lachmann a édité ici MXX « 1020 », mais ce nombre est le seul à rompre la série numérique proposée par
cette phrase, série construite sur des multiples de ['actus : 5 actus (600 pieds), 7 actus (840 pieds), 8 actus (960 pieds),
puis 10 actus (1200 pieds), YLactus (1440 pieds), 14 actus (1680 pieds) et 15 actus (1800 pieds). Il paraît hautement
vraisemblable que le texte d'origine devait mentionner non pas 1020 pieds (MXX), mais 1080 pieds, soit 9 actus, et c'est
pourquoi nous écrivons ici MLXXX, non pas MXX.
105. Dans la notice qui vient d'être consacrée aux environs de Véies (Circa oppidum Veios).
106. Colonie fondée en 177 avec 2000 colons, nombre élevé qui s'explique peut-être par la volonté de lier cette
fondation à la protection de la frontière côtière ; d'autant que 2000 étant le nombre de colons au sens propre, le nombre
total d'habitants pouvait se monter à 8000 ou 9000 ; voir M. P. Lavizzari Pedrazzini, « Ceramica e scambi commerciali
a Luni: materiali délia tarda età repubblicana e délia prima età impériale », Studi Lunensi e prospettive sull'Occidente
romano, Atti del Convegno (Lerici 1985), I-III, Quaderni del Centre Studi Lunensi 10-12, 1985-1987, p. 257 n. 12
(l'art, occupe les p. 251-260). De même, la taille des lots était importante (51,5 jugères selon Tite-Live 41, 16, 5). Les
indications de Tite-Live sont tenues pour authentiques par W.V. Harris, Guerra e impérialisme en la Roma republi-
cana, Madrid, 1989, p. 1 16 n. 41 ; M. P. Rossignani, « Gli Aemilii e l'Italia del Nord », in G. Cavalieri Manasse et
E. Roffia (éds), Splendida Civitas nostra. Studi archeologici in onore di Antonio Frova, Rome, 1995, p. 62-63 (l'art,
occupe les p. 61-75), mais pour d'autres les 51,5 jugères seraient à corriger en 6,5 — c'est-à-dire LIS en VIS (ET. Salmon,
Roman Colonization under the Republic, Londres, 1969, p. 187-188 ; Id., The Making of Roman Italy, Londres, 1982,
p. 95 ; P. Sommella, Italia antica. L'urbanistica romana, Rome, 1988, p. 63). Quoi qu'il en soit, les traces d'organisation
du sol qui ont été repérées dans la zone ne sont pas datées (G. Ciampoltrini, « Note sulla colonizzazione augustea
nell'Etruria settentrionale »,SCO 31, 1981, p. 41-43). Sur l'ager Lunensis, voir aussi B. Ward-Perkins, C. Delano-Smith,
D. Gadd, N. Mills, « Luni and the ager Lunensis: the rise and fall of a Roman town and its territory », Papers of the
British SchoolatRome 54, 1986, p. 81-146.
107. C'est-à-dire regardant le sud.
108. On ne dispose d'aucune référence historique sûre pour apprécier les indications fournies par cette notice.
109. Hispellum est la moderne Spello. Limitation triumvirale. Voir en dernier lieu D. Manconi, « Réseau centurie
du val d'Ombrie Nord: la colonie d'Hispellum et les territoires attribués», Atlas historique des cadastres d'Europe,
Luxembourg, OPOCE, 1998. Citée comme exemple par Hygin le Gromatique 6, 4 His urbibus ut haberent coloniarum
:
uastitatem uicinarum ciuitatum fines surit attributi, et in optimo solo decimanus maximus et kardo constituti, sicut in Vmbria
finibus Hispellatium, « Ces villes [se. situées dans des régions accidentées], pour pouvoir atteindre les dimensions d'une
colonie, se sont vu attribuer des territoires de cités voisines, et c'est sur le sol le meilleur qu'ont été établis le decimanus
maximus et le cardo maximus : ainsi en Ombrie, dans le territoire d'Hispellum ».
110. Le texte unanime des mss porte Aelia; nous adoptons la correction de Mommsen (vol. 2 de l'édition
Lachmann du corpus gromatique, p. 178 n. 43), reprise par E. Pais, Colonizzazione, p. 184.
111. Voir l'article de J.-Y. Guillaumin, « Le modus iugerationis dans les textes gromatiques romains »,DHA 33/1,
2007, p. 99-113.
NOTES 31
112. Des bornes dont l'épaisseur est de SÂ de pied sont donc séparées d'un intervalle de 1920 pieds, c'est-à-dire
16 actus ; il y a 2400 pieds, soit 20 actus, entre des bornes dont la section fait 2 pieds (grande dimension) sur % de pied
(petite dimension) ; entre des bornes dont la section fait 1 pied ¥t sur Vi pied, l'intervalle indiqué par le texte est de
2100 pieds, soit 17,5 actus ; on aurait pu préférer 2160, c'est-à-dire 18 actus, car on aurait alors une progression régulière
des intervalles indiqués : 16 actus, puis 18, puis 20 ; cependant nous n'avons pas corrigé MMC en MMCLX (correction
qui serait paléographiquement très admissible), car 2100 pieds ont tout de même l'avantage de donner une mesure en
actus (17,5) qui n'a pas de caractère aberrant.
113. Ces 900 pieds font 7,5 actus, et on aurait peut-être préféré 8 actus (soit 960 pieds), car ce chiffre donnerait,
avec ceux qui suivent, une série 8 actus, 10 actus (1200 pieds), \1actus (1440 pieds), et la correction de DCCCC en
DCCCCLX ne serait pas impossible. Toutefois, comme dans la notice précédente, nous n'avons pas touché aux
indications du texte.
114. Piceni n'est pas ici un génitif partitif on peut comparer avec l'expression qui sert de titre au paragraphe
:
suivant, Prouincia Piceni.
115. Sur cette notice, voir J.-Y. Guillaumin, « La notice sur l'ager Anconitanus dans le Liber coloniarum : texte
d'origine et gloses » , dans A. Gonzales et J.-Y. Guillaumin, Autour des Libri coloniarum. Colonisation et colonies dans le
monde romain, Besançon, 2006, p. 23-29.
116. La fondation de la colonie de Spolète a eu lieu peu après la fin de la première guerre punique. Velleius Paterculus
(1, 15) dit que Brundisium fut occupée par des colons romains sous le consulat de Torquatus et de Sempronius, et
Spolète trois ans après (Torquato Sempronioque consulibus Brundusium colonis occupatum, et post triennium Spoletum).
Aulus Manlius Torquatus Atticus et Caius Sempronius Blesus, celui-ci pour la seconde fois, furent consuls en l'an de
Rome 510, et c'est donc en 513 que fut fondée la colonie de Spolète, soit en 241 av. J.-C. (consuls : Manlius Torquatus
Atticus et Q. Lutatius Cerco). D'après Cicéron, Pro Balbo 21, Spolète était une colonie latine. Elle était régie par le ius
Ariminense ou « des douze cités » (cf. Cicéron, Pro Caecina 35), ainsi nommé parce que c'était le droit accordé par
Rome aux douze dernières colonies latines qui avaient été fondées, dont la première avait été Ariminum et la sixième
Spolète. Ayant pris plus tard le parti de Marius, Spolète en fut punie par Sylla : confiscation du territoire (Florus 3, 21),
peut-être destruction des murailles, perte de la citoyenneté pour les habitants (Salluste, fragments des Histoires, discours
de Lépide, 12 ; Cicéron, De domo sua 30, 79) ; et vraisemblablement implantation d'une colonie de vétérans sur le
territoire confisqué, ce à quoi pourrait faire allusion la présente notice. Voir A. Sansi, Storia di Spoleto, vol. 4, Degli Edifia e
dei Frammenti &»π«, Foligno, 1869, p. 109 sq.
117. Le texte donne ici expressément une indication précieuse : c'est que les limites ne sont pas matérialisés sur
l'ensemble de la zone, mais seulement sur les parties contenant de la terre cultivable, car c'est seulement la terre cultivable
qui est assignée en lots individuels aux colons. Outre l'ager Spoletinus dont il est question ici, seront concernés aussi,
d'après les Libri (voir infia), Fundi, Préneste, Privernum, le territoire de Cingulum, celui de Potentia, et celui à'Inte-
ramna. Hygin le Gromatique 6, 5 dit la même chose en prenant comme illustration le cas de la colonie d'Anxur : Fines
qui culturam accipere potuerunt et limites acceperunt ; reliqua pars asperis rupibus continetur, terminata in extremitate
more arcifinio per demonstrationes et per locorum uocabula, « Les terres susceptibles d'être mises en culture ont reçu des
limites ; la partie restante est contenue par des falaises ; elle est bornée à son extrémité, à la manière arcifinale, par des
éléments signifiants et par des noms de lieux ».
118. Les loca hereditaria sont plus exactement des « terres appartenant à une succession » (cf. les res hereditariae,
« Things belonging to an inheritance, hereditas », selon A. Berger, Encyclopédie Dictionary ofRoman Law, Philadelphia,
1953, p. 677B). Sous la République, une cité ne peut rien recevoir en héritage, car elle n'a pas la testamenti factio passiua,
étant composée depersonae incertae, de personnes qui ne sont pas précisément désignées, cf. A. Berger, op. cit., p. 629A et
p. 732-733. Mais les cités peuvent recevoir des res hereditariae, par fidéicommis, depuis le Senatus Consultum Apronianum
(sous Hadrien) : voir A. Berger, op. cit. , p. 697A, s. u. SC Apronianum, et M. Kaser, Das Rômische Privatrecht, I, Das altrô-
mische, das vorklassiscbe und klassische Recht, Mùnchen, 1971, p. 761 n. 3 : « Gesamt-fideikommisse an eine Gemeinde
gestattet ein SC Apronianum (zw. 1 17 u. 123 n. Chr.) », « Un SC Apronianum a permis des fidéicommis collectifs à une
municipalité (entre 1 17 et 123 après J.-C.) ». M. Kaser cite plusieurs textes de juristes, notamment Paul {Dig. 36, 1, 27,
Omnibus ciuitatibus quae sub imperio populi Romani sunt restitui debere etposse hereditatem fidei commissam Apronianum
senatus consultum iubet. Sed et actiones in eas placuit ex Trebelliano transferri : sed municipes ad eas admittuntur) et les
Regulae Ulpiani (22, 5, Nec municipia nec municipes heredes institui possunt, quoniam incertum corpus est, et neque cernere
32 NOTES
uniuersi, neque pro herede gerere possunt, ut heredes fiant ; senatus consulto tamen concessum est ut a libertis suis heredes
institui possint. Sed fideicommissa her éditas municipibus restitui potest ; denique hoc senatus consulto prospectum est).
119. Certaines questions auxquelles il est ici fait allusion rappellent un passage de Frontin (2, 7 dans Γ éd. CUF) :
De proprietate controuersia est plerumque <quom> ut in Campania cultorum agrorum siluae absunt in montibus ultra
quartum aut quintum forte uicinum ; propterea proprietas ad quos fundos pertinere debeat disputatur. Est et pascuorum
proprietas pertinens ad fundos, sed in commune ; propter quod ea compascua multis locis in Italia communia appellantur,
quibusdam prouinciis pro indiuiso. Nam et per hereditates aut emptiones eius generis controuersiae fiunt, de quibus iure
ordinario litigatur, « On a le plus souvent une controverse sur la propriété lorsque, comme en Campanie, les forêts qui
vont avec la terre cultivable sont à part, sur les hauteurs, par exemple au-delà du quatrième ou du cinquième voisin, ce qui
entraîne des discussions sur le point de savoir à quels domaines doit en revenir la propriété. La propriété des pâturages
est aussi quelque chose qui revient aux domaines, mais en commun ; c'est pourquoi ces pâturages, en bien des endroits
de l'Italie, sont dits communs, et dans certaines provinces indivis. De fait, les héritages ou les ventes entraînent des
controverses de ce genre, et les procès qu'elles suscitent relèvent du droit ordinaire ». Mais Frontin parle de la région
de Suessa, comme le confirme Agennius Urbicus (p. 79 Lachmann = p. 39 Thulin), qui donne Suessa comme exemple
d'une colonie dans laquelle des parcelles de forêt avaient été assignées en complément des lots de terre, ceux-ci étant
à une certaine distance de celles-là, ce qui entraînait des controverses sur la propriété : Et sunt plerumque agri, ut in
Campania in Suessano, culti, qui habent in monte Massico plagas siluarum determinatas ; quarum siluarum proprietas ad
quos pertinere debeat uindicatur [Lachmann : iudkatur]. Nam etformae antiquae déclarant ita esse adsignatum..., « On
voit souvent des terres de culture qui ont sur une montagne des étendues déterminées de forêts, comme en Campanie,
dans la région de Suessa, sur le mont Massique : la propriété de ces forêts suscite des revendications : à quelle terre doit-
elle revenir ? Les anciens plans attestent que l'assignation a bien été faite ainsi... ».
120. La leçon Paletino des mss. (peut-être influencée par le nom des Pallentini, peuple de l'Vrbs Saluia dont il est
question dans la notice suivante) nous paraît devoir être corrigée en Plestinae (cf. infra, notice Cingulum, et les notes),
la ville de Plestia ou Plestina étant déjà un municipe en 178 av. J.-C. Le second Interamnae du texte de Lachmann nous
paraît relever d'une glose marginale ensuite introduite dans le texte. Nous le supprimons donc.
121. Voir J.-Y. Guillaumin, « Ager Spoletinus, ager Cingulanus, ager Potentinus et territoire d'Interamna dans les
Libri coloniarum : les étapes de la détérioration d'une notice administrative », dans Sur quelques notices des arpenteurs
romains, Besançon, 2007, p. 39-55.
122. C'est Vrbs Saluia, ville des Pollentini, selon Pline, HN3, 111 (de fait, elle semble avoir été appelée aussi
Pollentia). La ville (aujourd'hui Urbisaglia) se trouve au carrefour de deux routes importantes, l'une qui allait de Firmum
à Septempeda, l'autre qui conduisait d'Asculum à Auximum en passant par Ricina. La date de la fondation a' Vrbs Saluia
n'est pas connue ; mais elle devint colonie à l'époque flavienne ou sous Trajan (cf. CIL XI, 5533) ; si ce statut n'est
pas évoqué dans la présente notice, faut-il y voir un indice d'une rédaction antérieure à cette époque ? C'est en tout
cas, semble-t-il, depuis lors que la ville prit de l'importance. Cette importance est manifestée par les restes
considérables de constructions : murs de la cité, amphithéâtre, théâtre, bains... (pour un plan de la ville antique, avec
l'emplacement du théâtre et de l'amphithéâtre, voir le site http://www.unimc.it/web_9900/prov_dip/archeol/Urbs%20Salvia/
Urbs%20Salvia.htm). Le territoire dont parle la notice s'étendait vraisemblablement jusqu'à l'ancienne église de Santa
Maria di Rambona, à une douzaine de kilomètres au nord-ouest. Voir Chr. Delplace, La Romanisation du Picenum :
l'exemple d'Urbs Salvia, coll. de l'École française de Rome, 1993. Voir aussi, sur Vrbs Saluia, le texte bien documenté de
P. Ferranti sur le site http://www.urbisaglia.com/STORIA/storiaromana.htm
123. Moderne Fermo ; dans le texte latin, Picenum est la forme adjectivale.
124. C'est une colonie fondée entre 289 et 283. Pas de confirmation d'une présence triumvirale. Cf. Pline,
HN3, 113.
125. C'est aujourd'hui Santa Maria a Potenza. Colonie créée sur la via Flaminia en 184 av. J.-C. Nouvelle
expansion sous l'Empire (Strabon 5, 241 ; Pline 3, 111). Traces de division des terres remontant certainement à la
fondation de la colonie ; traces d'une grille de centuriation que l'on peut associer à une déduction triumvirale (N. Alfieri,
E. Forlani, F. Grimaldi, « Ricerche paleogeografiche e topografico-storiche sul territorio di Loreto », Studia Picena
33-34, 1965-1966, p. 19-33).
NOTES 33
126. C'est Heluia Ricina. Municipe qui ne devient colonie qu'à la fin du IIe s. ap. J.-C, sous le nom de Colonia
Heluia Ricina Pertinax {CIL IX, 5547 et 5755).
127. Cf. Pline 3, 1 14.
128. À l'embouchure du fleuve Truentus, qui passe ά Asculum, et dont la vallée est suivie par la via Salaria.
129. Un peu au Sud de Castrum Truentinum, sur la côte.
130. Là encore on peut se reporter au texte de Pline, HN3, 111. Le municipe de Cupra y est désigné comme
oppidum. Quant zAternum, elle est située sur la côte, à l'embouchure du fleuve Aternus, à la limite du Picenum. La via
Claudia Valeria qui suit la vallée de ÏAternus aboutit zAternum.
131. Cf. Pline 3, 111. Cette ville est située dans l'arrière-pays d'Ancône. Cf. Velleius Paterculus 1, 15, 3. Colonie
fondée entre 157 (P. A. Brunt, Italian Manpower, Oxford, 1971, p. 281) et 128 (E. T. Salmon, Roman Colonization
under the Republic, Londres, 1969, p. 1 12-1 14 et n. 194).
132. À ne pas confondre avec Ausculum, ville d'Apulie. Colonie (Pline 3, 1 1 1 : colonia Asculuni). Frontin (2, 10
dans l'éd. CUF) fait allusion à une controverse de iure territorii entre Asculum et les Interamnates Praetuttiani. Sur
Asculum, voir G. Conta Haller (éd.), Asculum II, 1, Biblioteca di Studi Antichi 31 : // territorio di Asculum' in età
romana, Pise, 1982, ch. 3.
133. Les termini claudiani ne sont mentionnés qu'ici (avec reprise dans le Liber II, p. 252 1. 15, et l'expression
est glosée par Faustus et Valerius, p. 308 1. 25 Lachmann) ; il n'est guère possible de déterminer de quel empereur il
s'agit : est-ce Claude ? ou plutôt Tibère ? Quant aux arcae ou arcellae, ce sont des bornes établies sur un type préconisé
par l'empereur, mais de section rectangulaire à la différence des bornes usitées jusqu'à Auguste, qui étaient de forme
cylindrique.
134. Servius, G 2, 337, a cette glose: TENOREM : ductum ; hic continuationem, « TENOREM 'tracé'; ici,
:
'continuation' ». Siculus Flaccus présente quant à lui (p. 150 1. 17 Lachmann) une expression comparable à riuorum
ténor : c'est per omnem tractum riui, « tout le long du tracé du ruisseau ».
135 Colonie latine fondée entre 289 et 283, puis colonie fondée avant 1 1 av. J.-C. Cf. ILS 919 en l'honneur
de Paullus Fabius Maximus, consul et patron de la colonie. Voir G. Chouquer et F. Favory, Les Arpenteurs romains,
Paris, 1992, p. 114, et auparavant R. Peretto et E. Zerbinati, « Strutture territoriali in età romana nell'area deltizia
veneta », Quaderni di Archeologia del Veneto 1, 1985, p. 23-28 ; P. Tozzi, Memoria délia terra. Storia dell'uomo,
Florence, 1987.
136. Nursia a sans doute fait l'objet d'une distribution de terres à la suite de sa résistance et de sa défaite face à
Octave en 41 av. J.-C. lors de la guerre de Pérouse ; cf. Suétone, Auguste 12 et Dion Cassius 48, 13, 6.
137 Colonie au second siècle ap.J.-C. Quelques traces de limitation dans la vallée du Tenna (voir P. Bonvicini,
« La centuriazione del territorio Faleronese sotto Augusto », Studia Picena 26, 1958, p. 135-143).
138. Au sud de Hatria. Les Pennenses sont recensés dans la liste de peuples donnée par Pline 3, 107 (description
de la quatrième région).
139. Le groupe de mots Vel canabula — construitur, qui ne s'insère pas dans la structure syntaxique de la phrase,
est un ajout à la notice, visiblement emprunté à la notice Ager Atteiatis (p. 240 1. 13-14), où ces précisions sont syntaxi-
quement intégrées de manière satisfaisante.
140. Le carbunculus est un tuf volcanique. Voir F. Davidovits, « À la découverte du carbunculus », Voces (revue
de l'Université de Salamanque) 5, 1994, p. 33-46 ; J.-Y. Guillaumin, « Sur quelques marqueurs de limite dans les Libri
coloniarum »,DHA 30/2 (2004), p. 101-1 13.
141. La première attestation connue de la Prouincia Valeria se trouve dans une constitution du Code
Théodosien (9, 30, 5), de 399 ; voir G. Clémente, « La creazione délie province di Valeria e di Picenum suburbica-
rium »,RFIC96 (1968), p. 439-448 ; Id, « Ancora sulle province di Valeria eFlaminia et Picenum »,RFIC97 (1969),
p. 179-184. La Prouincia Valeria fut vraisemblablement instituée dans la seconde moitié du IVe siècle, pour être ensuite
absorbée, avant 412, dans le Picenum suburbicarium. Le nom de prouincia attribué à la Valeria dans cette constitution
représente une étape importante dans le processus d'assimilation provinciale des districts italiens, qui s'achève dans les
documents officiels avant la fin du IV s. Voir E. Migliario, « A proposito di CTh IX, 30, 1-5 : alcune riflessioni sul
34 NOTES
paesaggio Italico tardoantico », Archeologia Médiévale 22 (1995), p. 475 (l'art, occupe les p. 475-485). Voir aussi l'étude
récente de St. Ratti, « L 'Histoire Auguste (trig. tyr. 24, 5) et la date de deux notices du Liber coloniarum I »,DHA 33/1
(2007), p. 115-124.
142. Nous corrigeons en mtionem la leçon nomina des mssAE (omnia dans P). Cette correction est imposée par
le parallélisme parfait entre cette séquence et la phrase Nam eorum delimitatio est per rationem arcarum uel riparum...
(p. 2271. 13-15 Lachmann).
143. Pour les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
144. Les données numériques sont étranges. Elles pourraient bien être erronées. Cela suppose, certes, une série de
corrections. Mais les chiffres, dans les mss, sont fréquemment abîmés. On pourrait donc proposer ici la série suivante (les
corrections seraient tout à fait admissibles du point de vue paléographique) 240 (CCXXXX, au lieu de CCXXX, 230,
:
des mss), soit 2 actus ; 360 (CCCLX, au lieu de CCCXL, 340), soit 3 actus ; 420, soit 3 actus et demi ; 540 (DXL, au lieu
de DCLX, 660, des mss) ; 660, soit 5 actus et demi ; 720 {DCCXX, au lieu de DCCXC, 790), 6 actus ; 840 (DCCCXL,
au lieu de DCCXC, 790, des mss), soit 7 actus ; 960 (DCCCCLX, au lieu de DCCCCXX, 920, des mss), soit 8 actus ;
1200, soit 10 actus ; 1320 (MCCCXX, au lieu de MCCCXL, 1340, des mss), soit 1 1 actus ; 2100 (IIC, au lieu de //des
mss, 2000), soit 18 actus) ; 2400 (IICCCC, au lieu de IICCCCL des mss, 2450), soit 20 actus. Cependant, nous n'avons
pas effectué ces corrections sur le texte.
145. Le texte de cette notice est étrangement semblable à celui de la notice Tarquinies (supra, 6, § 18). Corfinium
avait été la capitale des alliés pendant la guerre sociale.
146. Le nombre 860, qui ne donne pas un nombre entier d'actus, est donc suspect par rapport à ce que l'on observe
dans les séries comparables des notices précédentes. On le corrigerait volontiers et aisément, soit en 840 (DCCCXL),
c'est-à-dire 7 actus, soit en 960 (DCCCCLX), c'est-à-dire 8 actus.
147. Nous corrigeons aras en arcas, parce que dans une série de marqueurs telle que celle qui est énoncée ici,
c'est toujours d'arcae qu'il est question, et parce qu'il n'y a jamais à'arae « autels » dans les notices des Libri, excepté
le aras suspect de la notice Prouincia Dalmatiarum (voir ad loc). Des autels sont bien mentionnés chez Hygin le
Gromatique 13, 12, mais c'est dans un tout autre contexte.
148. La correction de Seuerus (P) en Verus est due à Mommsen (vol. 2 de l'éd. Lachmann, p. 167).
149. Appelé ici Antoninus cf. notre Introduction, p. VII-XV.
:
1 50. Cette dernière phrase présente le même texte que la notice sur le territoire d'Ostie du Liber IL
151. Il s'agit de Marruuium (cf. Pline 3, 106).
152. Cf. la notice Laurum Lauinia, dans la liste « Campanie », infra, p. 234 1. 21 Lachmann, ainsi que la notice
Surrentum, p. 236 1. 22 - p. 237 1. 1. Selon A. Rudorff (Die Schrifien der Romischen Feldmesser, vol. 2, 1852, p. 277),
consecratio uetus fait allusion à d'anciennes formes de division du territoire (étrusques ou grecques selon les lieux)
préexistant aux formes romaines et qui peuvent avoir été conservées si le territoire n'a pas été pris par la guerre, mais est
celui d'un État lié à l'État romain par un contrat de droit international.
153. Sur l'expression muro ducta colonia et sur les expressions voisines, voir A. Rudorff, Die Schrifien der Romischen
Feldmesser, vol. 2, p. 327. On peut remarquer qu'elle revêt un sens symbolique fort si l'on songe par exemple à ce qui se
produit lorsque Vitellius quitte l'Espagne pour Rome : Praecesserat de eofama saeuitiae simul atque auaritiae, quodciui-
tates Hispaniarum Galliarumque, quae cunctantius sibi accesserant, grauioribus tributis, quasdam etiam murorum destruc-
tione punisset, « II arrivait précédé d'une réputation d'avarice et de cruauté qui lui venait de ce qu'il avait imposé de
lourds tributs, dans les Espagnes et dans les Gaules, aux villes qui avaient trop tardé à se déclarer pour lui ; de ce qu'il en
avait puni quelques-unes par la destruction de leurs murailles » (Suétone, Vitellius 12, 1, trad. J. Gascou). La destruction
des murailles apparaît ici comme une sorte de déclassement. Mais Suétone ne précise pas de quelles villes il s'agit.
154. Nous choisissons la leçon des mss P et E, militibus, plutôt que la leçon limitibus de A qui était retenue par
Lachmann. Quant à la correction de perennis en peregrinis, elle est due à van der Goes (de fait, il est question dans
certaines notices de milites metyci, p. 234 1. 19 à propos A'interamna et p. 238 1. 8, à propos de Teanum Siricinum). Voir
A. Rudorff, Die Schrifien der Romischen Feldmesser, vol. 2, p. 366, et l'Index final, s. u. perenni (sic) limites.
155. Cette Atina ne doit pas être confondue avec son homonyme, la praefectura située en Lucanie, dont parle le
début du Liber I.
NOTES 35
156. Mais Aricia se trouve dans le Latium, sur les bords du lac de Nemi... Il est vrai que la Campanie de Pline,
HN 3, englobe le Latium.
157. M. Humbert, Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, admet des distributions de terres (mais non
la déduction d'une colonie) à Aricia et dans un certain nombre d'autres cités (p. 306-307, n. 76) : « 'S'il y a un fond de
vérité dans les indications du liber coloniarum (cf. P. A. Brunt, Italian Manpower, p. 349 sq.), des distributions grac-
chiennes auraient eu lieu à Velitrae (238 L) et syllaniennes à Aricia (230 L), Tusculum (238 L), Capitulum Hernicum
(232 L) ; les triumvirs auraient procédé de même à Formiae (234 L) et Auguste à Fundi (234 L) ; (...). Il est difficile
de démêler le vrai du faux dans les assertions du liber col. ; mais P. A. Brunt, op. cit., fait observer que tout ne peut être
inexact. En toute hypothèse, si ces distributions eurent lieu (et a priori, il n'y a pas de motifs d'en douter), elles n'ont
pas eu pour cause ou effet de transformer en colonie le municipe en question. Distribution de terres et déduction d'une
colonie doivent être dissociées, contrairement à ce qu'implique souvent le liber: ainsi Velitrae {supra, p. 186), Aricia,
Tusculum, Formiae {CIL X, 6101 = ILS 6285), Fundi sont restées des municipes ; pour Capitulum Hernicum, il n'y a
aucune raison d'en douter {supra, p. 213-4) ».
158. Le nom Asetium pose un problème. « Nomen mihi ignotum », dit l'apparat critique de Lachmann. Faut-il
songer à Setia, qui figure plus loin dans les cités de Campanie (p. 237 1. 23 Lachmann) ? Une autre possibilité serait
Azetium ou Aezetium, ville des Aezetini mentionnés par Pline, HN 3, 105 : Calabrorum mediterranei Aezetini..., « Dans
l'intérieur de la Calabrie : les Ézétins... ». De fait, Aezetini est une correction de H. Zehnacker (à la suite de Detlefsen)
pour Aegetini des mss (c'est seulement Aegetini qui figure dans le dictionnaire de Gaffiot, mais une ville nommée Azetium
est connue [atlas de Westermanns, p. 31], au S-E de Bari). Dans son commentaire au § 105, H. Zehnacker justifie sa
correction (p. 215-216) : « Le nom des Aezetini pose plusieurs problèmes. La voyelle initiale a d'abord été^, comme
le montrent les légendes monétaires (Haed, Hist. num.1, 45) ; on eut ensuite la diphtongue Ae (Pline), qui évolua en Ε
(Table de Peutinger et Itinéraires). La consonne qui suit est un ζ dans toutes nos sources, sauf dans les manuscrits du
présent passage de Pline, où le^ s'impose nettement. Peut-être pourrait-on accepter la forme Aegetini. Dans le doute
nous préférons adopter la correction de Detlefsen, en supposant une erreur paléographique et écrire Aezetini. La ville
aAzetium se trouvait dans les environs de Rutigliano, au sud-est de Bari ; Nissen II, p. 858 ». Dans la liste des « cités de
Campanie », une correction de Asetium en Azetium paraît paléographiquement possible (et la forme Aegetini des mss
de Pline témoigne d'un flottement sur l'orthographe de ce nom). Est-elle géographiquement acceptable ? La Campanie
du Liber primus s'étend largement au-delà de cette région, mais peut-elle atteindre l'Apulie et la Calabrie, dont traite
Pline en 3, 105 ? Au début de ce paragraphe {Cetera intus in secunda regione), Pline cite Beneuentum, mentionne les
Abellinates {dAbellinum, mais voir la discussion dans le commentaire d'H. Z.), les Caudini (de Caudium), les Ligures
qui cognominantur Corneliani et qui Baebiani et les Dirini (de Diria). Or Beneuentum, Abellinum, Caudium, les Ligures
Baebianus et Cornelianus et peut-être les Dirini (sous la forme erronée Diuinos, cf. l'apparat de Lachmann) figurent dans
la liste des cités de Campanie. Toutefois les Aezetini se trouvent dans la fin du § 105, où sont énumérés les peuples « à
l'intérieur de la Calabrie », et aucun autre de ces peuples n'a de correspondant parmi les « cités de Campanie ». Donc,
l'identification de XAsetium des « cités de Campanie » avec la ville &A(e)zetium (située, malgré Pline, enApulia plutôt
qu'en Calabrid) ne doit être proposée que comme une hypothèse.
159. Pline 3, 63 cite les Anagnini, qui sont les gens de notre Anagnia, moderne Anagni, ville hernique du Latium.
160. R. Thomsen, The Italie Régions from Augustus to the Lombard Invasion, Copenhague, 1947, p. 271-274, a
identifié ce personnage avec le frère de Tibère, malgré la difficulté présentée par le nom Caesar celui-ci n'est pas ici un
:
cognomen, mais un titre donné à l'héritier présomptif à partir d'Hadrien, et que la notice applique ici, de façon
anachronique, à une situation du Ier siècle. Cependant, il est question de Drusus César chez Suétone, Vitellius 3, 2 : A. Vitellius
L.filius imperator natus est VIII Kal. Oct., uel ut quidam VII Id. Sept., Druso Caesare Norbano Flacco cons., « Aulus
Vitellius, fils de Lucius, qui fut empereur, naquit le 8 des calendes d'octobre, ou selon d'autres, le 7 des ides de septembre,
sous le consulat de Drusus César et de Norbanus Flaccus » (trad.J. Gascou). On est en 15 ap. J.-C. et il ne peut s'agir
que du fils de Tibère (et non du frère de Tibère, le père de Claude et de Germanicus, mort en 9 ap. J.-C, et qui, d'après
Suétone, n'avait pas été adopté par Auguste). Drusus meurt en 23, assassiné par Séjan. Il existe un autre Drusus chez les
Julio-Claudiens : c'est le fils de Germanicus ; cependant Suétone ne lui donne pas le titre de César et Tibère ne
l'envisageait pas comme successeur puisqu'il le fit assassiner en 33.
161. Dans le Latium.
162. Dans le Latium.
36 NOTES
163. Une inscription {CIL X, 676) mentionne des opérations d'arpentage effectuées sur ce territoire sous le règne
d'Antonin le Pieux. On peut donc croire que la notice, invoquant le rôle de Imperator Hadrianus, mentionne en réalité
une intervention d'Antonin, fils adoptif d'Hadrien, et dont le nom complet est Titus Aelius Hadrianus Antoninus.
164. Voir l'abondante documentation présentée sur le site alliphae.org développé par A. et L. Parisi, où l'on trouve
notamment un plan de la ville romaine fortifiée et des cartes du territoire présentant les traces de centuriation.
165. En 42, après la bataille de Philippes, avec le nom de lulia Concordia Félix. La notice traite au moins de deux
périodes chronologiques de l'histoire de Beneuentum, et dans le désordre, s'il est vrai que Nero CLaudius Caesar est le
plus vraisemblablement Tibère. Elle ne comporte aucune allusion au fait que Beneuentum avait été une colonie latine
dès268av.J.-C.
166. Il faut comprendre sans colons civils, seulement avec des vétérans.
167. Deux périodes d'occupation du territoire paraissent être ainsi distinguées : d'abord une installation de
vétérans selon le mode « occupatoire », ensuite une phase d'organisation (centuriée ?) avec tirage au sort des parcelles.
168. Le texte de cette notice est strictement identique à celui de la notice Asetium, ce qui montre clairement que
le c initial, abréviation de ciuitas ou de colonia {colonia Asetium), a été soudé par erreur devant Asetium, aboutissant
ainsi à la création d'un nom de ville imaginaire. Voir Th. Mommsen, « Die Libri coloniarum », dans Die Schrifien der
Rômischen Feldmesser, vol. 2, 1852 (repr. 1967), p. 186, repris par B. Campbell, op. cit., p. 415 n. 93. Le problème est
que l'on n'identifie nulle part une ville nommée Asetium ; sur cette question, voir supra, « Cités de Campanie » § 9, et
la note.
169. Forme par ailleurs inconnue. On peut penser à la Calemna (ou Celemna) de Virgile, En. 7,739, ville de
Campanie. D'après B. Campbell, op. cit., p. 415 n. 93 (qui suit une hypothèse de Mommsen), Calagna serait une
corruption et une répétition de Anagnia (cf. note précédente), le texte des deux notices étant à peu de chose près identique.
170. Cf. Suétone, César 8 1 ; Velleius Paterculus 2, 44.
171. Pro merito revient à quatre reprises (dont une sous la forme ob meritum) dans les Libri : 1) dans la présente
phrase, à propos de Capoue ; 2) Ager eius in iugeribus ueteranis pro merito est adsignatus iussu Claudi Caesaris (à Cumes) ;
3) Ager eius... et quis prout agrum occupauit tenuit ; sed postea Caesar limites formari iussit pro merito (à Capitulum) ;
4) limites intercisiui sunt constituti, inter quos postea et miles imp. Titi lege modum iugerationis ob meritum accepit (à
Naples). Il s'agit de désigner le lot de terre accordé au soldat à l'issue de son service.
172. Les Marianistes.
173. Il pourrait s'agir de l'intervention de Munatius Plancus, cf. ILS 886 : agros diuisit in Italia Beneuenti. La
deuxième étape d'organisation du territoire est évoquée dans la partie de notice qui précède et dans celle qui suit
(interventions d'Auguste).
174. Il s'agit de l'empereur Claude.
175. Cf. Cicéron, Fam. 9, 13, 3 ; CIL X, 4641 et 3643.
176. M. Humbert, Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, admet des distributions de terres (mais
non la déduction d'une colonie) à Capitulum Hernicum, cf. supra, notice Aricia, et la note. Il en avait donné les
raisons (p. 214) « Anagnia et les cités unies à elle, notamment Capitulum Hernicum, reçurent en 306 la ciuitas
:
sine suffragio et furent donc transformées en municipes romains ». Il ajoutait en note (n. 25) : « À Capitulum
Hernicum, un praetor quinquennalis est attesté (CIL X, p. 590) : appartient-il au municipe ou faut-il le rattacher à
une colonisation syllanienne {liber col., p. 232 L : Capitulum, oppidum, lege Sullana est deductum), puisque le titre de
praetores-duouiri est attesté pour les colonies d'époque gracchienne (...) et syllanienne (...) ? Il put y avoir des terres
distribuées, sans qu'une colonie fût fondée ; (...). En conséquence, le praetor de Capit. Hern. doit appartenir à la
constitution municipale ».
177. Si l'on admettait le texte édité par Lachmann (p. 232 en bas), on restituerait est adsignatus derrière^ro merito,
d'après le texte de la notice Cumes (n° 23). Mais Lachmann a tort de retenir pro merito, leçon attestée seulement dans Ε
où elle a visiblement été réimplantée d'après la fin de la notice. Car il ne peut s'agir, pour le texte authentique de la notice,
d'énoncer une répartition des terrestre merito juste avant d'évoquer pour une première phase d'organisation des sols de
Capitulum le mode occupatorius. Quant à ager eius, qui ne figure aussi que dans E, il est plus acceptable de le conserver
NOTES 37
dans le texte édité, parce que toutes les notices présentent cet élément à la place qu' il occupe ici ; mais ce qui suivait ager
eius dans la présente notice est difficile à restituer.
178. Ici, l'empereur, sans précision : d'ailleurs Caesar est une addition de E, choqué par le fait que ni A ni Ρ ne
donnaient de sujet à limites formari iussitpro merito.
179. Les manuscrits donnent Diuinos, que nous corrigeons en Dirinos d'après Pline, 3, 105 (cf. le commentaire de
H. Zehnacker, p. 214) ; la ville s'appelle Diria et Dirini est le nom du peuple. Sine lege doit être rapproché dejamilia
:
des affranchis ne peuvent être concernés par une lex data de colonie, qui concerne des citoyens.
180. Une seconde notice sera insérée infra à propos d'Aesernia : « Aesernia : oppidum entouré d'une muraille.
Déduit sur ordre de Nero. Passage dû au peuple : 50 pieds. Assigné en centuries avec des bornes augustéennes ». La
différence dans les mesures indiquées pour l'iter laisse penser à des phases diverses pour l'organisation de ce territoire,
d'abord selon une lex Iulia, ensuite par Nero.
181. Forum Populi, le « Forum du peuple », est plus exactement le « Forum de Popilius », Forum Popili, comme
un certain nombre de Fora dénommés d'après le magistrat qui les a fondés. Pline (HN 3, 64) mentionne en Campanie
les Foropopulienses ex Falerno, « les Foropopuliens du territoire de Falerne ». Dans son commentaire à ce paragraphe
(p. 157), H. Zehnacker précise : « Foropopulienses il s'agit de Forum Popili ex Falerno, créé en 316 par M. Popilius
:
Laenas, consul cette année-là. (...). A ne pas confondre avec son homonyme du § 116 ». En 3, 116, en effet, Pline
cite, dans la VIIIe région, entre Ariminum, l'Apennin et le Pô, les Fora Clodi, Liui, Popili, « les Forums de Clodius,
de Livius, de Popilius », cf. le commentaire de H. Zehnacker (p. 237) « Sur les Fora, stations routières qui portent
:
le nom du magistrat qui les a créées, cf. G. Radke, Der kleine Pauly, s.u. ». Forum Popili est sur la uia Aemilia, à l'ouest
d'Ariminum.
182. Cf. la notice Prouincia Brittiorum, p. 209 1. 11-12 Lachmann.
183. Selon M. Humbert, Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, des distributions de terres sont
possibles, mais non une déduction de colonie, à Fundi, qui est resté un municipe, cf. supra, notice Aricia, et la note.
1 84. Même remarque pour Formiae que pour Fundi ci-dessus.
185. Le terme grec metoikos a ici même valeur que peregrinus rencontré dans d'autres notices. Il s'agit sans doute
de troupes auxiliaires qui à la fin de leur service acquièrent la citoyenneté et ont donc accès à la distribution de terres ; le
qualificatif de « pérégrins » renvoie à leur ancienne condition.
186. C'était aussi le cas, par exemple, de Municipium Marsorum : voir cette notice supra, et la note adloc.
1 87. La mention d'une attribution de terres aux Vestales par Auguste laisse penser à une confusion de Lanuvium, où
était vénérée Iuno Sospita, avec Lavinium, siège originel du culte de Vesta, remarquait E. Pais, Colonizzazione, p. 235.
188. A-t-on ici les termes d'une notice écrite sous le règne d'Hadrien, qui n'est pas appelé diuus ?
189. Ces villes tirent leur nom de fractions du peuple ligure qui, dans les premières années du IIe siècle av. J.-C,
avaient été, par représailles, déportées par Rome dans cette région montagneuse au sud-est du Samnium. La notice écrit
Liguris Baebianus et Cornelianus. Muro ductus..., avec des finales en -us qui sont une graphie de -os.
190. Plutôt que de César (et plutôt que de Caligula), il pourrait s'agir d'Auguste, selon H. Zehnacker, édition CUF
de Pline 3, p. 151 ; cf. aussi Hygin le Gromatique 5, 9, qui parle de Minturnes dans un paragraphe où il s'agit des
réalisations d'Auguste. Autre hypothèse : pour lui faire honneur, on aurait mis sous le nom de Gaius César (héritier présomptif
d'Auguste, consul désigné en 6 av. J.-C, consul en 1 ap. J.-C, mort en 4 ap. J.-C ; cf. R. Cagnat, Cours d'épigraphie
latine, 4e éd., Paris, 1914, p. 180) la fondation de la colonie de Minturnes, étant entendu que cette fondation était en
réalité le fait de son père adoptif Auguste.
191. La suppression de la préposition a est dictée par le fait que ce ne sont pas les habitants de Naples qui ont
assigné la terre (l'assignation est faite par l'auctor diuisionis) ; les Grecs ne peuvent être que les bénéficiaires (au datif,
Graecis) de cette assignation.
192. Selon H. Zehnacker, «colonie augustéenne de vétérans, puis refondation néronienne : Tacite,
Annales 13, 31 » ; date : 57 ap. J.-C
193. Cf. CIL X, p. 142.
38 NOTES
194. Il est question du territoire «de Nola dans un passage de Siculus Flaccus (p. 162 1. 3-8 Lachmann = p. 126
1. 19-25 Thulin) : Euenit aliquando, ut in Nolano comperimus, idem, quom diuisio non ab uno puncto concessit, sed ex
diuersis limitibus, qui oblique inter se concurrunt. Ergo uidendum est qua significantia linearum regio dinosci possit,
ut intellegi possit « dextra » aut « sinistra decimanum dexteriorem » aut « dextra » aut « sinistra decimanum sinis-
teriorem », « II se produit quelquefois la même chose [i. e. revendication de la même parcelle par deux propriétaires
différents], comme nous l'avons trouvé dans le territoire de Nola, quand la division ne part pas d'un seul centre, mais est
faite par des limites de directions différentes qui se rejoignent en oblique. Il faut donc observer quelles indications des
lignes permettent d'identifier la région, pour comprendre si c'est la région 'à droite' ou 'à gauche du decimanus de droite'
ou 'à droite' ou 'à gauche du decimanus de gauche' ». Le territoire de Nola paraît effectivement présenter trois réseaux
centuries différents : les deux premiers ont été identifiés par F. Castagnoli (« Tracci di centuriazioni nei territori di
Nocera, Pompei, Nola, Alife, Aquino, Spello »,RAL, 1956, p. 374-376 ; l'art, occupe les p. 373-378) et le troisième par
G. Chouquer (G. Chouquer, M. Clavel-Lévêque, F. Favory, J.-P. Vallat, Structures agraires en Italie centro-méridionale.
Cadastres et paysages ruraux, Rome, 1987, p. 209-212 et 225-230) ; il est possible que le premier soit d'époque sylla-
nienne, le second d'époque augustéenne et le troisième dû à Vespasien. Siculus fait écho à la difficulté que présente pour
les arpenteurs l'existence de ces trois trames différentes (et les manières de régler cette difficulté sont à chercher dans les
développements de Marcus Iunius Nypsius sur la uaratio). Il est difficile, en effet, de repérer la situation de telle ou telle
propriété par rapport à l'un de ces trois réseaux, le problème a été compliqué par la transmission des parcelles au cours du
temps, et Siculus y insiste fortement, présentant la question de Nola comme un cas d'école.
195. Cette dernière phrase présente le même texte que la notice Superaequum du Liber I.
196. Cf. Pline 3, 61 ; le titre de colonie {Colonia Iulia Augusta Puteoli, sur une tablette de cire de Pompéi datée
de 39 ap. J.-C, cf. B. Campbell, The Writings..., p. 423 n. 134) « fut renouvelé sous Néron (Tacite, Annales 14, 27 ;
CIL IV, 2152) et sous Vespasien {CIL VI, 3884) » (H. Zehnacker, éd. de Pline, HN3, p. 154). Pour l'intervention de
Néron, cf. CIL X, 5369 : Colonia Neronensis Claudia Augusta Puteoli.
1 97. Lachmann a cru bon d'athétiser, dans la formule ubi cultura est, les éléments ubi et est, pourtant bien attestés
dans l'Arcerianus^ ainsi que dans d'autres notices des Libri, et d'ailleurs indispensables au sens (avec l'opposition entre
cette zone et la zone circa montes dont parle la phrase suivante).
198. Le texte édité par Lachmann juxtapose de façon contradictoire oppidum et colonia. Nous marquons une
coupure forte après ductum, obtenant ainsi une formule fréquente dans cette liste, et nous corrigeons ensuite colonia
en coloniam.
199. Selon M. Humbert {Municipium et ciuitas sine suffragio, Rome, 1978, p. 307 n. 76), il y a bien eu une
déduction à Privernum « À Privernum, en revanche, une déduction (non datée) du Liber col., p. 236 L, vient d'être
:
confirmée par deux inscriptions inédites (M. Cancellieri, dans Atti Accad. Lincei, Rendic. VIII, 29, 1974, p. 245 sq.) :
colonie d'époque syllanienne (praetores Iluiri) ».
200. Lachmann a suivi le ms. A : Iter populo debetur ubi Sirenae. Mais l'expression iter populo debetur est toujours
accompagnée d'une précision de dimension exprimée en pieds. Nous retenons donc la leçon Iter populo debetur
ped.XVacE.
201. M. Humbert écrit (p. 307 n. 76) : « Suessula, en Campanie, reçut des 'colons' gracchiens (CILX, 3760
= ILLRP468), mais la déduction de la colonie qui se substitua au municipe date, peut-être, de Sylla : cf. F. Sartori,
Problemi di storia costituz. italiota, p. 147 ; E. T. Salmon, Rom. Col., p. 162 ».
202. Au début du traité de Frontin, ce territoire est effectivement donné en exemple d'application de la
scamnation/strigation.
203. Nos légères corrections sont suggérées par le texte de la notice suivante sur Setia.
204. Cf. supra, n° 39, à propos de Interamna {= p. 234 1. 19 Lachmann).
205. Selon M. Humbert, des distributions de terres sont possibles, mais non une déduction de colonie, à Tusculum,
qui est resté un municipe (cf. supra, notice Aricia, et la note).
206. Évidemment non, puisque l'on connaît deux systèmes de centuriation sur ce territoire. Mais, pour St. del Lungo
{La Pratka agrimensoria nella tarda Antichità e nell'alto medioevo, Spolète, 2004, p. 42 n. 69), il faut comprendre ici que
les auteurs médiévaux de notre notice reprennent une formule d'époque impériale et l'adaptent à l'état dans lequel on
voit le territoire à leur époque.
NOTES 39
207. Allusion, vraisemblablement, à un épisode de la guerre sociale sur lequel on ne possède aucune
documentation historique.
208. Selon M. Humbert, il n'y a pas eu de déduction de colonie à Velitrae, qui est restée un municipe (cf. supra,
notice Aricia, et la note), mais il y a eu des distributions de terres, à la suite de confiscations, en 338 (p. 185) « En
:
dépit de ces atteintes à l'intégrité de son territoire, Velitrae conserva ses organes d'administration locale, comme l'atteste
l'existence de meddices au IIP siècle avant J.-C. ». Une note (n. 1 14, p. 185-186) ajoute que « Sous l'Empire, la cité est
placée sous l'autorité depraetores et de Iluiri ». S' interrogeant sur ces noms, M. Humbert observe : « on pourrait penser
à une magistrature coloniale {praetores-duouiri) introduite à l'époque gracchienne (...) : le liber col. (p. 238) évoque
précisément pour Velitrae une déduction sempronienne ; mais la mention du liber, comme très souvent, est fausse ;
c'est ce que prouve une tessère du Ier siècle après J.-C, attestant que Velitrae est restée un municipe (cf. S. Panciera, dans
Epigraph. 22, 1960, p. 1 1, avec les réf.) ».
209. Nous corrigeons inruptum en interruption.
210. Plusieurs inscriptions peuvent être sollicitées à propos de Venafrum : ce sont CIL X, 4875, 4876 et 4894. Elles
mentionnent une colonia Iulia Venafrana et une colonie Iulia Augusta Venafrum, ce qui laisse penser qu'il a dû exister
avant le principat d'Auguste une première colonie dont témoigne particulièrement CIL X, 4876 qui mentionne un Iluir
urbis muniendae, lequel avait été tribun militaire dans le cadre de légions dissoutes après Actium (voir R. Campatangelo-
Soussignan, Sur les routes d'Hannibal. Paysages dApulie et de Campante, Besançon, Presses universitaires de Franche-
Comté, 1999, p. 74 n. 34, qui renvoie aussi à S. Capini, « Venafro », dans les Actes du colloque La romanisation du
Samnium aux IIe et I" siècles av. J.-C., Naples, 1991, p. 21-33, et àEad., « Venafrum », dans Samnium. Archeologia del
Molise, éd. S. Capini, Rome, 1991, p. 209 n. 6).
211. M. Humbert signale d'abord (p. 213) que Verulae fut une des cités herniques restées fidèles à Rome en 306,
qui reçurent, « à titre de privilège, le maintien de leurs lois (...) et de leur condition de fédérés ». Il ajoute en note (p. 213
n. 22) « Ces trois cités n'accéderont à la ciuitas qu'en 90 ; (...). Verulae (...) connaîtra une constitution municipale
:
duovirale (...). L'hypothèse de Iluiri introduits par une colonisation gracchienne, attestée par le liber col. p. 239 L, n'est
pas à retenir : la mention, ici comme ailleurs, est fausse sous cette forme (infra, p. 306, n. 76) et CIL X, 5796 = ILS 6268
prouve qu'en 197 après J.-C. Verulae est restée un municipium ». Dans la suite de la même note, l'auteur donne de cette
constitution duovirale l'explication suivante : « Entrée dans la ciuitas en 90, Verulae, en partie dépeuplée et
économiquement en déclin (d'où l'installation de 'colons' gracchiens) ne fut constituée que plus tard en municipe, entre César
et Auguste, en même temps que d'autres centres mineurs du Latium ». Il revient plus loin sur l'absence de déduction
à Verulae (p. 307 n. 76) : « il en est exactement de même pour l'occupation de régions désolées, mais restées fédérées
jusqu'en 90 Verulae (pas de déduction de colonie gracchienne, contrairement au liber col. 239 L) ou Ferentium (...) ».
:
212. Les notices qui vont suivre concernent des cités d'Ombrie, dont la plus méridionale est Carseoli.
213. Les Montes Romani sont aussi chez Siculus Flaccus, p. 137 1. 2-3 Lachmann : ut est in Piceno, in regione
Reatina, in quibus regionibus montes Romani appellantur, « comme c'est le cas dans le Picenum, dans la région de Réate,
régions dans lesquelles il y a des montagnes appelées Monts Romains ».
214. Sora est mentionnée chez Tite-Live 7, 28, 6 et chez Pline, HN3, 63. Une notice lui a d'ailleurs été consacrée
supra (p. 237 1. 17-19 Lachmann). C'est jusqu'à Sora, où il s'interrompt, que se développe effectivement le massif
montagneux à partir de Carsioli. Il faut donc corriger en Soram la leçon suram du manuscrit G. Lachmann avait retenu la leçon
de£, sura, avec laquelle on ne peut songer qu'à des « pieux » — d'où l'étonnement de B. Campbell, The Writings...,
p. 189, qui, conservant p. 188 le texte de Lachmann, traduit en regard « ... the mountains called 'Roman', which fade
:
out right at the row of stakes ( ?) » — , à condition encore de voir dans cette forme un neutre pluriel non attesté, puisque
le mot est surus, qui n'apparaît d'ailleurs qu'une fois chez Ennius, puis, visiblement à cause de cette occurrence, chez
Vanon LL, chez Festus et chez Paul. On ne tiendra donc pas compte de l'an, sura de l'Index verborum de l'édition
Lachmann (p. 516 1. 16 d'en bas) : « Sura (montium) p. 240, 1. 254, 13 ».
215. C'est nous qui ajoutons dans le texte latin la préposition per.
216. Bornes de la forme de nos modernes bornes kilométriques.
217. Cursorius : « jalonnant un cursus », c'est-à-dire le développement d'une limite.
218. Les arcae sont définies comme des bornes par Isidore de Séville, Etymologies 15, 14, 5 ; mais le mot pourrait
aussi, selon certains spécialistes, désigner une citerne constituant un marqueur de limite, et tel peut être ici le cas.
40 NOTES
des Libri opposent deux catégories de bornes celles qui sont en pierre, termini lapidei, et celles qui sont en bois, lignei,
:
en précisant à propos de ces dernières qu'on les appelle aussi des pâli sacrificales, « pieux sacrificiels » ; il faut rapprocher,
du reste, l'expression termini sacrificales qui figure dans le texte attribué à Frontin par Lachmann p. 43 1. 3. La présente
phrase reprend évidemment, mais sans doute d'une façon corrompue par la tradition, la même distinction sous le mot
:
petras, on doit reconnaître les termini lapidei, et sous le mot sacrificales, \espali sacrificales posés ailleurs comme
équivalents des termini lignei. Si petra remplace clairement, ici, terminus lapideus, on doit admettre que le mot palus a « sauté »
dans l'expression palus sacrificalis que l'on attendait. Une fois constituée la séquence petras sacrificales, un glossateur aura
inscrit dans la marge l'équivalence aras, laquelle sera ensuite passée dans le texte.
226. Le ms. Ρ porte praeterea que Lachmann a corrigé en praetereo, pour donner un verbe principal à l'infini-
tive uicum... diuidi. Nous croyons possible de suggérer la correction ne praeteream, qui s'appuie sur la volonté souvent
exprimée par un auteur de ne rien oublier du sujet qu'il a à traiter dans le corpus gromatique lui-même, cf., au début du
:
traité de Balbus, Ergo ne quid nos praeterisse uideamur (p. 94 1. 3 Lachmann) ; chez Hygin, p. 121 1. 25 Lachmann : Hoc
quoque non praetermittam, quod... ; neque hoc praetermittam, quod... (p. 122 1. 15).
227. L'existence en Campanie d'une ville nommée Sapri, dans l'ager Buxentinus, est sans doute à l'origine de la
mention ici erronée d'un uicus Saprinus, inconnu en Dalmatie. Mais il existe une peuplade nommée Sapuates, avec
comme chef-lieu Sapua (Barrington Atlas, 20 Ε 5), et nous restituons donc, nous écartant en cela du texte de Lachmann,
un génitif pluriel Sapuatium, le territoire montagneux des Sapuates constituant l'un des éléments d'une limitation
géographique qui, en suivant une route partant de Salona, contourne le pays des Delmatae par les régions des Sardiates,
puis des Sapuates, puis des Glinditiones, avant de rejoindre la côte et de revenir sur Salona.
228. La leçon Cliniuatium ne renvoie à rien de connu mais il existe dans la même région des Glinditiones dont
parle Pline 3, 143 [Barrington Atlas, 20 F 6). On peut sans doute expliquer Cliniuatium comme une corruption de
Glinditionum. C'est cette forme que nous retenons, nous séparant sur ce point encore du texte édité par Lachmann.
229. Le texte porte in terra uoratos, qui peut bien être une corruption de item Tariotas, les Tariotes étant un peuple
cité par Pline 3, 141. Nous séparant du texte de Lachmann, c'est ce que nous écrivons ici.
230. Cités par Pline 3, 141-142 (Sardeates).
231. Cette addition est suggérée par l'apparition de cette expression quelques lignes plus haut dans la notice.
232. Cf. Siculus Flaccus p. 144 1.7-8 Lachmann: si enim utrisque possessoribus conueniat ut finales arbores
deiciant...
233. Cf. Frontin, p. 8 1. 6 Lachmann (— 1, 6 dans l'éd. CUF) : in eius qui adsignare potuerit remanet potestate,
(l'ager extra clusus et non adsignatus) « demeure au pouvoir de celui qui pourrait l'assigner ».
234. Nous corrigeons grassum engrassus.
NOTES 41
235. Le texte retenu par Lachmann présente ici les mots et altus ped. III. Mais, altus désignant comme dans la
notice précédente la hauteur totale de la borne, addition de ce qui est dans le sol et de ce qui est au-dessus du sol, on voit
que dans le cas présent deux pieds au-dessus et trois pieds dans le sol donnent cinq pieds au total. Il faut donc corriger
/// en Kdans le texte latin, ce que nous faisons, nous séparant ainsi de Lachmann. De fait, il est patent que les bornes ici
évoquées sont celles qui ont été écrites, justement avec ces dimensions, dans le texte de la loi triumvirale qui figure au
début du Liber I {supra, VI, 2).
236. Parce qu'elles se trouvent à un angle droit ; elles devraient donc toujours être plantées au fond de cet angle
droit, mais ce n'est pas toujours possible, et alors on fait pour le mieux selon ce que permet le terrain : c'est ce qu'indique
la suite de la phrase.
237. Ce nombre est certainement corrompu puisqu'il détonne dans cette série dont la progression est régulière (de
60 pieds en 60 pieds, puis de 120 en 120).
238. Il y a toutes chances que DCCCCXL soit une corruption de DCCCCLX.
239. Sur les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
240. Glose portant sur scorpiones mais insérée, de façon erronée, après carbunculi.
241. Soit 14 actus ; mais 1320 pieds (1 1 actus) s'inséreraient mieux ici dans la série, entre 1200 (10 actus) et 1440
(12 actus). On a ensuite 2400 pieds = 20 actus et 3000 = 25.
242. Pour les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
243. Cf. supra, dans le Liber I, en 11,6.
244. La tradition manuscrite présente la leçon tribus limitibus, comme dans la notice correspondante du Liber I,
où Lachmann l'a corrigée, à juste titre, en intercisiuis limitibus. Il faut faire de même dans la présente notice.
245. Pour les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
246. Cette notice corrompt de manière très profonde le texte de la notice d'origine, qui est manifestement celle de
la p. 244 1. 8-12 Lachmann, pour laquelle quelques rectifications d'ordre philologique permettent de proposer un sens
très clair. On se reportera à l'étude de J.-Y. Guillaumin, « Les trois notices des Libri coloniarum sur l'ager Asculanus »,
DHA supplément 1 (2005), p. 277-290, dont certains éléments sont repris dans les notes suivantes.
247. Il s'agit d'Alba Fucens.
248. Cilicii est certainement une corruption de silicei, car la mention de lapides tiburtini ou silicei est très fréquente. Ici,
la corruption aura été entraînée par une première corruption, celle du nom de Caecilius Saturninus en Cilicius Saturninus
:
dès lors, il était tentant d'expliquer par le nom de Cilicius l'appellation de bornes qui de silicei sont devenues Cilicii.
249. Trois noms de consuls, c'est évidemment un de trop. Ici encore, la notice présente un texte considérablement
corrompu par rapport à la notice d'origine (p. 244 1. 8-12 Lachmann). Dans ce dernier texte, pour lequel les problèmes
de tradition manuscrite existent aussi, on lit : Scipione Orfito et Quinto Nonio Prisco consulibus. Il faut bien que notre
notice renvoie de façon originelle à l'énoncé de deux noms de consuls, qui puissent être mis au moins partiellement
en rapport avec les noms qui sont ici écrits. Or, en 149 ap. J.-C, les deux consuls étaient Cornélius Scipio Orfitus et
Q. Sossius Priscus. Il est à croire que notre notice présente la déformation d'un texte d'origine qui disait Orfito Scipione
:
252. Les auctores, pour le compilateur du Liber, sont manifestement les auteurs de référence tels que Siculus
Flaccus et Hygin.
253. Voir l'article de D. Conso, « L'adjectif latin pinnalis et l'histoire de deux notices des textes latins
d'arpentage », dans M. Garrido-Hory et Antonio Gonzales (éds), Histoire, Espaces et Marges de l'Antiquité A, Hommages à
Monique Clavel-Lévêque, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2005, p. 147-164.
254. Cf. p. 252 1. 18 per quos ratio limitum seruatur. Qui distant, etc. Cette notation offerte par la première notice
:
« Asculum » porte à déplacer ici le membre de phrase ea ratione qua in agro Asculano supra diximus, que les manuscrits
présentent après Sunt etiam montes qui Romani appellantur, et à le remonter dans le texte pour le faire porter sur Vsque
ad muros priuati possident.
255. Comme dans la notice « Carseoli » du Liber I, il s'agit de la ville de Sora, et il faut lire ici Soram, non pas
suram. À la suite de Lachmann, B. Campbell, The Writings..., p. 194, retient la leçon suram et traduit, avec hésitation,
p. 195 « Thèse mountains hâve their boundary at a row of stakes ( ?) ».
:
256. C'est nous qui ajoutons la préposition per dans le texte latin, en nous autorisant de séquences comparables
dans le texte des Libri (ainsi en 1,4, pour la colonia Florentina adsignata... per kardines et decumanos ; en 1, 13 :
:
normalis longitude per riuorum cursus seruatur ; en 1,10: per rationem arcarum uel riparum, puis^er quorum cursus...
fines terminantur ; au début du Liber II (1,3, notice Ager Asculanus) palis ligneis, siliceis, sacrificalibus, per quos ratio
:
limitum seruatur ; etc.
257. Nous corrigeons instructas en instructuras (cf. notice Forum Nouum, Liber II, I, 27).
258. Le texte de Lachmann porte earum, qui est manifestement erroné car il n'y a aucun féminin dans le contexte.
La formule la plus fréquente est : Nam multa loca hereditaria accepit eius populus (« le peuple de cette cité »), mais on
a aussi, en II, 1 , 45 (Potentinus ager) : Et multa loca hereditaria accepit eorum populus ( « le peuple de ces gens » , c'est-à-
dire « des gens de cette cité »). Nous écrivons donc ici eorum.
259. Cf. Frontin 2, 7 De proprietate controuersia est plerumque <quom> ut in Campania cultorum agrorum siluae
:
absunt in montibus ultra quartum aut quintum forte uicinum ; propterea proprietas ad quos fundos pertinere debeat dispu-
tatur. Est et pascuorum proprietas pertinens adfundos, sed in commune ; propter quod ea compascua multis locis in ltalia
communia appellantur, quibusdam prouinciis pro indiuiso. Nam et per hereditates aut emptiones eius generis controuersiae
fiunt, de quibus iure ordinario litigatur, « On a une controverse sur la propriété le plus souvent lorsque, comme en
Campanie, les forêts qui vont avec la terre cultivable sont à part, sur les hauteurs, au-delà du quatrième ou du cinquième
voisin, ce qui entraîne des discussions sur le point de savoir à quels domaines doit en revenir la propriété. Il y a aussi la
propriété des pâturages, qui revient aux domaines, mais en commun ; c'est pourquoi ces pâturages, en bien des endroits
de l'Italie, sont dits communs, et dans certaines provinces indivis. De fait, les héritages ou les ventes entraînent aussi des
controverses de ce genre, et les procès qu'elles suscitent relèvent du droit ordinaire ».
260. Nous corrigeons Interamna en înteramnae.
261. Nous corrigeons l'incongru Palestinae (« en Palestine » !) en Plestinae, parce que la ville d'Interamna, sur la
via Flaminia, n'est pas éloignée de Plestia (graphie chez Pline) ou Plestina (graphie chez Tite-Live), toutes deux ayant
fait partie à une certaine époque du Picenum. Sur Plestia/Plestina, voir Tite-Live 10,3,5 (qui cite Plestina dans une série
d'urbes munitae] et Pline 3, 1 14.
262. Cette notice reprend avec de nombreuses erreurs le même texte que celui de la notice sur Spolète. On peut
notamment conjecturer sans grand risque que la séquence véritable était Ceterum uero in soluto relictum est in montibus.
:
La mélecture de relictum, ou de son abréviation, en reliqua, a porté le copiste à arrêter la phrase après insolutum est, à en
commencer une nouvelle avec Reliqua, à faire de ce mot le complément de idem censuerunt, ce dernier verbe alternant,
dans d'autres notices comparables, avec cesserunt et même coeperunt... Pour une étude de détail, voir J. -Y. Guillaumin,
« Ager Spoletinus, ager Cingulanus, ager Potentinus et territoire d'Interamna dans les Libri coloniarum : les étapes de la
détérioration d'une notice administrative », dans Sur quelques notices des arpenteurs romains, Besançon, 2007, p. 39-55.
263. Le ms G a limitibus, leçon admise par Lachmann mais que nous corrigeons en militibus d'après les notices
Asetium et Casentium du Liber I (liste des cités de Campanie, p. 230 1. 13 et p. 231 1. 14 Lachmann), Casentium étant
probablement un doublet de. Asetium précédé de l'abréviation Cde ciuitas ou de colonia (explication de Mommsen, dans
Feldmesser vol. 2, p. 186).
NOTES 43
264. Ceci résume l'énumération que présentait la fin de la notice consacrée à Corfinium dans le Liber! (p. 228
1. 23-25 Lachmann).
265. Ces auctores ont déjà été invoqués supra dans la notice Curium Sabinorum ager.
266. La forme normale du nom de ce peuple est bien Aequiculi, d'après Pline, HN3, 108 et CIL IX, 4112 et 4121.
Comparer avec le nom moderne de Cicolano, issu de Aequiculanus ager, où Aequiculanus est l'adjectif qualifiant l'ager
des Aequiculi.
267. Nous corrigeons en CCXL la leçon des mss, CCL.
268. Ficiliensis est à rapprocher de Ficulea ou Ficolea. Chez Pline 3, 107, il est question des Ficolenses (ou Ficulenses)
dans une énumération des peuples samnites. Rien à voir avec le mont Fiscellus (Pline 3, 109), contrairement à ce que
semble postuler B. Campbell (p. 430 n. 179).
269. Moderne Falerone.
270. Le texte latin présente évidemment une lacune puisqu'il porte seulement finitur arcarum, etc. ; plusieurs
passages comparables des Libri montrent que le vrai texte setiitfinitur <per rationem> arcarum, etc.
271. Pour les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
272. Sur la voie Flaminia ; Colonia Iulia Fanestris (cf. Pomponius Mêla 2, 64 et CIL XI, 6232) ; aujourd'hui Fano,
sur la côte ombrienne, au sud de Rimini, près de l'embouchure du Métaure. C'est l'exemple retenu par Frontin (3, 8)
pour illustrer les appellations de maritimi et de montant appliquées aux limites : in alio loco sicut in Vmbria circa Fanum
Fortunae, qui ad mare spectant maritimes appellant, alibi qui ad montem montanos, « en tel endroit, par exemple en
Ombrie, autour de Fanum Fortunae, ceux qui regardent vers la mer sont appelés maritimi, ailleurs, ceux qui regardent
vers la montagne sont des montani ». Sur l'organisation de ce territoire, voir N. Alfieri, « Per la topografia storica di
Fanum Fortunae (Fano) », RSA 6-7 (1976-1977), p. 147-171 (48 centuries de 200 jugères ?).
273. Les mots tribus limitibus de la tradition manuscrite, qui n'ont pas de sens satisfaisant, sont évidemment une
corruption de intercisiuis limitibus, comme dans la notice correspondante du Liber I (p. 29 1. 6-7 Lachmann).
274. La forme Nomatis des manuscrits est une déformation de l'adjectif Nomanas (gén. Nomanatis),
correspondant au nom Nomana. Au lieu de la forme Nomanas de nominatif classique, notre texte tardif devait écrire Nomanatis ;
la syllabe -na- a disparu à la copie. Il faut donc comprendre, dans cette notice comme dans certaines de celles qui la
précèdent, que l'on parle du Nomanatis <ager>.
275. Cf. Liber I, p. 227 1. 12 Lachmann {ager Pinnensis).
276. Cf. Liber I, p. 226 1. 1 1 Lachmann.
277. Potentinus est une déformation de Spoletinus, puisque nous retrouvons ici le texte (fort abîmé, il est vrai) de la
notice Spoletinus du Liber I (p. 225 1. 1 1 - p. 226 1. 5 Lachmann).
278. Référence explicite, donc, au Liber I.
279. Cf. Liber I, p. 226 1. 1 1 Lachmann. Ricinensis est attesté chez Pline 3,111; voir aussi CIL IX, 5746.
280. E. Pais, Colonizzazione, p. 308, voyait dans cette expression une allusion au traité de Siculus Flaccus. Toutefois,
le titre donné ici [Liber conditionum Italiae agrorum) n'est pas exactement celui de la tradition manuscrite (De condi-
cionibus agrorum).
281. Ce n'est pas la Trebula Balliniensium, en Campanie, dont parlait le Liber I. Pour celle-ci, cf. Pline 3, 64 ; pour
celle-là, cf. Pline 3, 107.
282. Cf. Pline 3, 106.
283. Ce genre de précision est unique dans le Liber. Comme elle est erronée (Téate est à l'intérieur des terres, et
Aternum sur le rivage), on peut penser à une glose introduite dans le texte primitif par quelqu'un qui savait qu'il y avait
un Aternum non loin de Réate.
284. Ici déformé par la tradition manuscrite en Teramne. Le copiste a pris le locatif Interamnae dans le Liber I
et la chute de in- initial est une autre bévue, car elle ne saurait s'expliquer phonétiquement. Le copiste, sans doute, ne
connaissait pas la ville d'Interamna.
44 NOTES
285. Palestina est vraisemblablement une déformation de Plestina, cf. Liber I (8, 1), et la note adloc.
286. Cf. supra, notice Adteiatis oppidum {Liber II, 1, 2).
287. Cf. Pline 3, 1 1 1 (Beregrani), et CIL IX, 5822 {Vereg). La localisation est incertaine.
288. Il convient de lire, plutôt que Antianus (Antium, qui est au sud du Latium), soit Anxanum (cf. Pline 3, 106),
soit plutôt Antinum (sud du lac Fucin ; Pline, ibid., et CIL IX, 362).
289. Pour les carbunculi, voir dans le Liber I la notice sur Hatria, Nursia, Falerio et Pinna, et la note.
290. Nous corrigeons nymphis en nympheis en nous fondant sur l'apparat critique de Lachmann.
291. Cf. Pline 3, 107 (Aesernini).
292. À ne pas confondre avec Asculum dans le Picenum, dont il a été question plus haut.
293. Il est vraisemblable que l'auteur désigne ainsi les Libri coloniarum.
294. Compsa (aujourd'hui Conza) est une ville des Hirpins, à proximité de la source de l'Aufidus, à la frontière de
la Lucanie et pas très loin de l'Apulie. Au cours de la 2e guerre punique, elle est prise par trahison, en 216 av. J.-C, par
Hannibal après la défaite de Cannes ; reprise deux ans plus tard par les Romains. La ville été probablement occupée par
Sylla en 89 av. J.-C. Municipe à l'époque impériale.
295. Cette précision a été remarquée par E. Migliario, art. cit. supra (n. 142), p. 483 n. 17 : « La definizione di ager
Carmeianus per il territorio già di Collatia è attestata da un passo del Liber Coloniarum (I, 261, 3-4 Lach.) » Elle voit
dans Collatia (dont il est question chez Pline 3, 105) un petit municipe, probablement déjà en décadence à l'époque
impériale (art. cit., p. 477).
296. Cette Téate, répertoriée ici en Apulie, est sans doute Teanum Apulum dont il a été question dans le Liber I
(Prouincia Apulia 3, 5) ; cf. H. Zehnacker, édition CUF de Pline, livre 3, 20042, note au § 103, p. 211.
297. Cf. supra, Liber I, p. 2 1 0 1. 7, ager Benusinus.
298. Cf. supra, Liber II, notice Canusium (II, 3, 3).
299. Cf. Pline 3, 105.
300. L'ager Orianus ne doit pas être confondu avec Yager Vritanus (cf. Frontin 3, 6) dont il est question quelques
mots plus loin. Sur Uria d'Apulie et Uria de Calabre, voir H. Zehnacker, édition CUF de Pline, livre 3, 20042, note au
§ 103, p. 210-211.
ANNEXE 1
IL 1 : Picenum
I I . iussu Iuli Caesaris
14. a Tiberio Caesare
53. a Tiberio Caesare
IL 2 : Samnium
6. iussu Neronis
IL 3 : Apulie
IL 4 : Calabre
1 . secundum constitutionem et legem diui Vespasiani
ANNEXES 47
Identifications proposées
- comme étant César : diuus Iulius de la notice relative à Lanuuium (I, 10, 42), puis à
propos de bornes (I, 13, 1 ) et Iulius Caesar de la notice sur Cures (II, 1 , 11) ; mais non pas
Caesar de la notice sur Capoue (I, 10, 20), ni Caesar de la notice relative à Capitulum
(I, 10, 26), ni imp. Caesar de la notice sur Volturnum (I, 10, 68), qui peut être un empereur
Imperator et Caesar sont ambigus, cf. R. Cagnat, p. 158-159.
- comme étant Auguste : diuus Augustus dans la notice sur Véies (I, 6, 21), dans la notice
sur « un secteur (...) de Campanie » (1,6,25), dans les notices Acerrae (I, 10,4) et Dirinos
(I, 10, 30) ; Augustus des notices sur Graviscae (I, 6, 20), Atella (I, 10, 5), Cumes (I, 10, 23),
Fundi (I, 10, 36), Literne (I, 10, 41), Pouzzoles (I, 10, 49), Venafrum (I, 10, 69), et à propos de
bornes (I, 13, 2) ; Augustus Caesar, dans le titre placé en tête du Liber I ; Caesar Augustus dans
les notices Caudium (I, 10, 22), Cales (I, 10, 24), Sora (I, 10, 57), Teanum Siricinum (I, 10, 61)
et dans une indication de source (I, 1 1, 1 : ex libris Augusti et Neronis Caesarum) ; imp. Augustus
dans les notices relatives à Consentia (I, 2, 3), Ameria (I, 6, 33), Nuceria Constantia (I, 10, 46).
Auguste est nommé Imperator Caesar Augustus sur les inscriptions (R. Cagnat, p. 177, qui
signale que les titres ? imperator et <XAugustus seront portés par lui et la plupart de ses
comme praenomen et comme cognomen, p. 157 et 159).
- comme étant Tibère : Tiberius Caesar, dans les notices « Champs Tibériens »
(I, 6, 17, et II, 1, 14) et Tibur (II, 1, 53), imperator Tiberius Caesar, dans la notice sur Graviscae
(I, 6, 20) et Tifernum (I, 6, 31). Dans les inscriptions, il est désigné comme 77. Caesar Augustus
ou Ti. Caesar ou 77. Augustus (R. Cagnat, p. 181).
Drusus pourrait être Drusus II, un fils de Tibère, qui a été l'héritier présomptif jusqu'à sa
mort en 23. Les Libri évoquent Drusus Gst£,^ràproposd'Anagnia(I, 10, 10),Calagna (I, 10, 19),
Cereatae Marianae (I, 10, 28), Ulubrae (I, 10, 67). Selon R. Cagnat, p. l65,leshéritiersprésomp-
tifs ont le titre de Caesar et le fils de Tibère a été appelé Drusus Caesar (p. 184).
- comme étant Caligula : Gaius Caesar cité dans la notice relative à Minturnes (I, 10, 44)
et à propos de bornes (I, 13, 2). Caligula est appelé C. Caesar (R. Cagnat, p. 184).
- comme étant Néron : Nero Claudius dans la notice relative à Atina (I, 10, 6), Nero
Claudius Caesar à propos de Beneuentum (I, 10, 15), Nero Caesar à Castrimonium (I, 10, 27),
imp. Nero Claudius à Saepinum (I, 10, 56). Le nom complet est Nero Claudius Caesar Augustus
Germanicus (R. Cagnat, p. 186, avec diverses abréviations). Néron porte, dans les inscriptions,
le cognomen Nero des Claudii à titre dtpraenomen (R. Cagnat, p. 1 86) ; si bien que Nero seul est
ambigu, ainsi dans le titre placé à la tête du Liber I {Liber Augusti Caesaris et Neronis) et dans
une indication de source (I, 1 1, 1 : ex libris Augusti et Neronis Caesarum). Mais il doit bien être
question de l'empereur Néron à propos d'Aesernia, dans le Samnium (II, 2, 6).
- comme étant Vespasien : imperator Vespasianus dans des notices concernant la Calabre
(I, 4, 2), Palerme (I, 5, 1), Abella (I, 10, 11), Forum Populi (I, 10, 33) ; Vespasianus aug. À
propos de Nola (I, 10, 47) ; diuus Vespasianus, à propos d'une constitution relative à l'Apulie et
la Calabre (II, 4, 1). Le nom complet est imp. Caesar Vespasianus Augustus ou imp. Vespasianus
Caesar Augustus (R. Cagnat, p. 189).
Le nom de Vespasien est associé à ceux de Trajan et d'Hadrien, à propos d'assignations
en Campanie : imppp. Vespasianus, Traianus et Adrianus à Laurolauinium (1, 10,40), imppp.
Traianus et Hadrianus à Ostie (I, 10, 48).
- comme étant Titus : imp. Titus à propos de Naples (I, 10, 45).
- comme étant Nerva : imp. Nerua à propos de Verulae (I, 10, 70).
- comme étant Trajan : imp. Caesar Traianus et imperator Traianus dans la notice
concernant « la zone intermédiaire entre Rome et le Port » (I, 6, 28). Par ailleurs, Trajan
associé à Vespasien (cf. supra) et Hadrien.
Son nom complet est imp. Caesar Nerua Traianus Augustus (R. Cagnat, p. 193).
- comme étant Hadrien : imperator Hadrianus dans les notices sur « un secteur (...) de
Campanie » (I, 6, 25), sur Ardea (I, 10, 13) et sur Lanuvium (I, 10, 42). Par ailleurs, Hadrien
apparaît associé à Vespasien (cf. supra) et à Trajan. Est-ce d'ailleurs Hadrien ou Antonin le Pieux ?
Hadrien est P. Aelius Hadrianus (A. Piganiol, p. 290), imp. Caesar Traianus Hadrianus Augustus
(R. Cagnat, p. 195). Antonin le Pieux est T. Aelius Antoninus Plus (A. Piganiol, p. 293), mais
aussi imp. Caesar T. Aelius Hadrianus Antoninus Plus (R. Cagnat, p. 197).
Les trois noms de Verus, d Antoninus et de Commodus sont associés en deux occurrences.
On trouve Verus et Antoninus et Commodus à propos de Superaequum (I, 9, 4) et imppp. Verus,
Antoninus et Commodus à propos d'Ostie (I, 10,48). Commodus est l'empereur Commode
{M. Aurelius Commodus, A. Piganiol, p. 297 ; M. Aurelius Commodus Antoninus Augustus,
R. Cagnat, p. 203), Antoninus est Marc-Aurèle {imp. Caesar M. Aurelius Antoninus Augustus,
R. Cagnat, p. 202). Il faut voir dans Verus le « frère adoptif » (comme le dit A. Piganiol, p. 296)
de Marc-Aurèle, L. Verus. Verus est une correction de Mommsen pour Seuerus du ms. P (cf. note
ANNEXES 49
à la traduction n° 149). Seuerus est exclu parce que cet empereur est postérieur à Commode et
devrait donc être placé après ce dernier dans la série des noms (il faut remarquer que les
des Libri respectent toujours la chronologie des règnes des empereurs). Le nom de Verus,
frère de Marc-Aurèle, précède bien celui de ce dernier, qui lui a survécu (tandis qu'Antonin
le Pieux, prédécesseur de Marc-Aurèle et de Verus, devrait être nommé avant Verus), ce qui
confirme qu'ici Antoninus est bien Marc-Aurèle1 et non pas Antonin le Pieux.
1 Cf. du reste l'éd. bilingue procurée par A. Chastagnol, Histoire Auguste, 2 vol., Paris, coll. Bouquins, R. Laffont,
1 994, à propos de Marc-Aurèle devenu un César : « Il s'appela désormais M(arcus) Aurelius Antoninus, et c'est ainsi que
la Vie le désigne tout au long, en le nommant tantôt Marc, tantôt Antonin, tantôt Marc Antonin » (vol. 1, p. 1 12).
50 ANNEXES
ANNEXE 2
D'après G. Rotondi, Leges publicae populi romani, Hildesheim, 1966 (Milan, 1912)
-228 Lex Flaminia de agro piceno et gallico uiritim diuidendo. Caton, Orig. 2, 14 Chass. ;
Plébiscite du tr. pi. C. Flaminius qui divise et assigne en lots Polybe 2, 21, 7-8; Cicéron,
individuels ces deux territoires. Brut. 14, 57 ; De sen. 4, 11 ; De
inu. 2, 17, 52 ; Acad. prior. 2,
13 ; De leg. 3, 8, 20 ; Varron, De
re rust. 1,2,7; Valère Maxime
5,4,5.
-210 Plebiscitum de agro romano. Tite-Live 27, 11,8.
Adjudication de Yager campanus par les censeurs.
-197 Lex Atinia de colonis quinque deducendis. Tite-Live 33, 29, 3 ; 34, 45 ;
Plébiscite du tribun C. Atinius. Déduction de cinq Velleius Paterculus 1, 15, 3.
maritimes (Vulturnum, Liternum, Puteoli, Salernum et
Buxentum), chacune à trente familles. Nomination de
Deductio effective en - 1 94.
-173 Lex agraria. Tite-Live 42, 4, 3.
Division uiritim d'une partie de Yager Ligustinus et de Yager
Gallicus.
Création de Xuiri agris dandis assignandis.
-172 Lex Lucretia de agro campano. Tite-Live 42, 19, 1.
Plébiscite du tribun M. Lucretius permettant l'adjudication de
Yager campanus.
-145 Rogatio Laelia agraria. Plutarque, Tib. Gracch. 8, 3.
Proposée par C. Laelius pour tenter une répartition de Yager
publicus.
-133 Lex Sempronia agraria. CIL. 1, 200 ; cf. 551 ; Cicéron,
Plébiscite du tr. pi. Tib. Sempronius Gracchus = cadre des Pro Sestio 48, 103 ; De leg. agr.
assignations gracchiennes. 2, 5, 10 ; 12, 31 ; Tite-Live, Epit.
Renouvelle en les modifiant les normes de la lex Licinia. 58 ; Velleius Paterculus 2, 2, 3 ;
Limite à 500 jugères la possession de Yager publicus par Appien.i?. C. 1,9 s.; Plutarque,
personne + 250 jugères par enfant. Tib. Gracch. 8-13 ; De uir. ill. 64
Accorde la pleine propriété de ces terres à leurs possesseurs.
-133 Lex Sempronia agraria altéra. Tite-Live, Epit. 58 ; Velleius
Dite Lex de Illuiri agris d(andis) a(dsignandis) i(udicandis) . Paterculus 2, 2, 3 ; Plutarque,
Prévoit l'élection d'un triumvirat agraire chargé de la Tib. Gracch. 13, 1.
et de l'assignation des terres publiques.
-123 Lex Sempronia agraria. Cicéron, De off. 2, 80 ; De leg.
Plébiscite du tr. pi. C. Sempronius Gracchus. agr. 2, 6, 1 0 ; Tite-Live, Epit.
Renouvelle la loi agraire de Tiberius, demeurée sans suite. 60; Velleius Paterculus 2, 6, 3 ;
Introduit de nouvelles dispositions : Appien, B. C. 1,21; Plutarque,
C. Gracch. 5, 1 ; De uir. ill. 65 ;
Florus2, 1(3, 13, 1).
ANNEXES 53
-44
Lex Antonia agraria. Cicéron, Phil. 5, 3, 7 ; 7, 20 ;
Plébiscite du tribun L. Antonius. 6, 5, 13-14; 7, 6, 17; 8,9,26;
Établit l'assignation aux vétérans de César de terres provenant 11, 6, 13; 13, 15, 31; 18, 37;
de l'assèchement des Marais Pontins et d'autres terres. adfam. 11, 2, 3 ; Dion Cassius
Institue des VIluiri pour l'assignation. 44, 5 ; 9.
Cassée par un sénatusconsulte sur proposition de L. Iulius
Caesar.
-43 Lex agris limitandis metiundis. Liber coloniarum 1, 6, 1-3.
-30/14 Lex Iulia de agris adsignandis et coloniis deducendis. Monumentum Ancyranum 5,
Loi d'Auguste complétant l'uvre des triumvirs pour 35 ; Suétone, Aug. 46 ; Pline,
de colonies militaires. N.H. 3, 3 ; 5, 1 ; Hygin, Grom.
p.112.
37-41 Lex Iulia agraria. Digeste 47,21.
(?) Habituellement attribuée à Caligula.
96-98 Lex Cocceia agraria. Dion Cassius 68, 2, 1 ; Digeste
Loi de Nerva. 47,21.
Assigne des terres aux pauvres.
Nomination d'une commission sénatoriale.
ANNEXES 57
ANNEXE 3
Les deux mentions iter populo debetur ped(um) (tôt) et iter populo non debetur
dans les Libri coloniarum
Parmi les renseignements gromatiques fournis par les notices des Libri coloniarum, deux
mentions reviennent fréquemment2, soit iter populo debetur ped (um) (tôt), « le passage est dû au
peuple sur (tant de) pieds », soit, au contraire, iter populo non debetur, « le passage n'est pas dû
au peuple ». Ces mentions, communes au Liber I et au Liber II, sont plus rares dans le Liber IL
Quand « le passage est dû », la formule iter populo debetur est toujours complétée par une
chiffrée en pieds. Celle-ci va de 10 pieds (2,96 m) à 120 pieds (35,52 m).
Ces deux mentions, positive et négative, ont un caractère formulaire : leur énoncé est
invariable, à deux exceptions près3. Cet énoncé invariable échappe à la cohérence du texte : il
n'est jamais relié à ce qui précède, ni à ce qui suit4. En principe, la mention ne peut occuper que
deux places dans la notice : entre les données relatives à la cité (parfois réduites à son nom) et les
données relatives à son ager, ou bien à la fin de la notice.
Ces mentions ne se retrouvent pas, avec le même formulaire, dans les traités des auteurs
gromatiques, bien que certains y fassent allusion. Elles ont donné lieu à diverses interprétations.
2 Elles sont fréquentes dans certaines listes, surtout dans celle des « Cités de Campanie » (I, 10), mais elles sont
absentes d'autres listes, comme celle de l'Étrurie (I, 6), cf. R. Thomsen, The Iter Statements, p. 37-38.
3 À Pouzzoles, I, 10, 49, Ex uno latere iter populo debetur ped(um) XXX, et à Sorrente, I, 10, 52, Iter populo debetur
ped(um) XV ubi Sirenae.
4 Sauf à Amiternum, en I, 9, 1, où la phrase qui suit Iter populo non debetur commence par Nam.
5 C Saumagne, « ITER POPVLO DEBETVR... », RPh 54, 1928, p. 320-352.
6 Cf. Hygin le Gromatique 1,18 (CUF) p. 134 Th., et Siculus Flaccus, p. 1 17 Th. = phr. 186-187 de la traduction
de Besançon (Naples, 1993).
58 ANNEXES
cadre d'une limitation et d'une division agraires, le territorium d'une cité ou Y ager publicus du
peuple romain constitue un praedium dominant desservi par une servitude générale de passage
qui grève, au profit de la collectivité, les praedia détenus en pleine propriété par les citoyens
privés ». Les traités théoriques d'arpentage nous apprennent en effet que le modus (la «
») du limes pouvait être excepté de la centuriation ou pris sur les lots limitrophes. C'est ce
que dit Siculus Flaccus7 : Limitum quoque modus in quibusdam regionibus per amplum spatium
exceptus est, in quibusdam uero modo assignationis cessit, « Dans certaines régions, la superficie
{modus) des limites a aussi été exceptée sur un grand espace {spatium), mais dans d'autres, elle
a été incluse dans le modus de l'assignation ». La notation est sans doute tirée d'Hygin8 : In
quibusdam regionibus cum limites late patere iuberent [se. conditores], modus eorum limitum in
adsignationem non uenit, « Dans certaines régions, comme ils ordonnaient que les limites aient
une largeur importante, le modus de ces limites n'a pas été compris dans l'assignation ».
Si le modus de cette voie de circulation est excepté, alors on peut dire : Iter populo non
debetur. Si le modus est pris sur les lots limitrophes, c'est : Iter populo debetur ped(um) (tôt). La
seule difficulté, c'est la différence entre les largeurs des limites que nous font connaître les
(de 8 à 30 pieds selon Hygin, p. 71 Th. = phr. 3-4 Besançon ; de 8 à 40 pieds selon Hygin
le Gromatique 11,14 CUF = p. 157 Th.) et les dimensions indiquées, dans les Libri coloniarum
(de 10 à 120 pieds), pour le cas où iter populo debetur.
Dans sa seconde et sa troisième parties, C. Saumagne distinguait les notices qui ne
traitent que de Yager, dans le cas d'une assignation ou une division rurale (le principe est alors
que iter populo debetur ; il est donc inutile de l'exprimer et « seule la dérogation à ce statut est
exprimée par la mention négative : Iterpopulo non debetur », p. 336) et les notices qui traitent de
la ville et de son ager, dans le cas d'une assignation urbaine, où les deux mentions sont possibles
(« Il n'y a pas de régime tacite légal de la voirie ; l'acte par lequel est organisée la voirie urbaine
comporte nécessairement une décision relative à la création ou à la dispense d'une servitude
d'iter », p. 336). Il illustrait la deuxième situation par des relevés topographiques effectués en
Tunisie, dans les vestiges de la colonia Iulia Carthago et de la ville de Sufetula : pour la première,
les insulae mesurent exactement 2 jugères, donc l'espace occupé par les rues a été prélevé sur le
domaine public, tandis que, dans la seconde, les mesures montrent que la superficie des rues a été
prélevée sur les lots. Avant de conclure (p. 352), C. Saumagne évoquait le problème des
de Viter de la mention iter populo debetur, sans lui trouver de solution satisfaisante.
R. Thomsen, qui a repris la question vingt ans plus tard9, rejette la deuxième et la
parties de l'article de C. Saumagne, en s'appuyant sur divers arguments, qu'il serait trop
long de résumer. Il rejette notamment le classement des notices entre celles qui ne traitent que
de Yager et celles qui traitent de la ville et de son ager, déclarant (p. 66) : « The conclusion must
therefore be that ail the iter statements of the Liber coloniarum refer to the delimited area, and
designate whether the limites were marked out indépendant of the centuriae, or whether they
had been taken from their modus ». R. Thomsen montre ensuite que des traces de centuria-
tion sur le territoire de Capoue prouvent que s'est appliqué là le principe iter populo debetur,
tandis que des mesures sur le terrain montrent qu'à Terracine s'appliquait la règle iter populo non
debetur.
Dans la suite de son article (p. 72-76), R. Thomsen traite des largeurs indiquées pour
Y iter dans le Liber coloniarum. Les grandes largeurs s'expliquent par le fait qu'un limes peut
avec une route importante10 : « That the main roads of the delimited areas might hâve been
up to 120 feetwideis notât ail improbable » (p. 73). Mais les petites largeurs (10 pieds)
l'affirmation d'Hygin le Gromatique, attribuant un minimum de 12 pieds aux actuarii11.
Plusieurs explications sont avancées : il faut tenir compte du terrain et 10 pieds suffisent s'il y a
peu de trafic, dans des régions de montagne ; les routes principales d'un territoire, faites sur le
domaine public, peuvent avoir préexisté à la limitation et la servitude de iter populo debetur ne
concernerait alors que des voies secondaires. D'une façon générale, R. Thomsen admet que iter
populo debetur ped(um) (tôt) ne concernait que les zones centuriées et que la largeur indiquée
était celle de la route principale de cette zone (p. 75). C'est ce qui explique, à Pouzzoles {Liber I,
10, 49), l'expression ex uno latere iter populo debetur ped (um) XXX : il devait y avoir plus d'une
zone limitée, dont l'une seulement suivait le principe iter populo debetur ped(um) XXX. Une
situation analogue (plusieurs zones limitées) justifie la formule employée à Sorrente {Liber I, 10,
52), iter populo debetur p(edum) XV ubi Sirenae (p. 75 et n. 7).
Constatant que, dans le Liber coloniarum, la formule négative revient plus souvent que la
formule positive, alors que les textes d'Hygin et de Siculus Flaccus cités ci-dessus feraient attendre
le contraire, R. Thomsen remarque qu'à l'époque des Gracques et de Sylla, la mention iterpopulo
non debetur est la plus fréquente, tandis que, pour le second triumvirat et pour Auguste, c'est
la formule positive qui l'emporte. Il y a eu une évolution et Hygin et Siculus Flaccus, vivant
à l'époque impériale, considèrent comme normale la règle iter populo debetur ped(um) (tôt).
R. Thomsen conclut en revenant sur les erreurs de Saumagne, dues à des hypothèses erronées.
R. Thomsen sera suivi par les autres auteurs qui se sont intéressés à la question.
H. E. Herzig12 évoque brièvement le problème (p. 608-609) et déclare (p. 609) : « Die recht-
liche Situation kann daher auf folgenden Satz gebracht werden : Lastet ein z'&r-Servitut auf
einem Privatgrundstùck zugunsten eines ager oder fundus publicus, steht die Eintragung iter
populo debetur. Làuft die Strafie auf ôffentlichem, daher nicht mit Servitut belegtem Grund,
so wird dies mit dem Hinweis iter populo non debetur vermerkt ». Après lui, L. Capogrossi
Colognesi a traité de « La viabilità agraria e la centuriatio' romana » 13. D'un point de vue plus
juridique et en partant des travaux anciens de M. Voigt, il traite, aux p. 69-76, des deux mentions
attestées dans les Libri coloniarum, puis expose les thèses de Saumagne et de Thomsen (p. 76-
81), en adoptant les conclusions de ce dernier.
Le point de de vue de A. Palma, comme l'indique son titre14, est à la fois juridique et
gromatique. Mais une partie importante15 est consacrée aux données fournies par les
(p. 866-871), puis aux interprétations qui en ont été données (p. 871-873). Il en retient ce
qui fait l'objet d'un accord (p. 873) : « La formula iter populo debetur appare, quindi, pertinente
a terreni assegnati in proprietà privata ma di uso pubblico ; la formula opposta a limites excepti
dalle assegnazioni ed in proprietà pubblica ». Il ajoute : « La gamma délie estensioni dei vari
itinera, in vero assai vasta, puo essere, con il Thomsen, spiegata riferendo le indicazioni spaziali
non semplicemente al sistema délia centuriatio nella sua totalità, bensi al sistema stradale délie
aree assegnate ». La suite du texte (p. 873-876) compare deux classements des uiae, le
juridique en uiae publicae, uiae priuatae et uiae uicinales que l'on trouve chez Ulpien {Dig.
43, 8, 2, 22) et le classement pratique en uiae publicae, uiae uicinales et uiae communes que l'on
trouve chez Siculus Flaccus16, mais cette question du classement des uiae dépasse celle des deux
formules relatives à Y iter, dans les Libri coloniarum.
Il faut signaler, en dernier lieu, l'étude d'E. Hermon17, qui soutient une hypothèse
: l'iter populo debetur, la servitude de passage, ferait partie des mesures pénalisantes
imposées par Sylla à certaines cités de Campanie et les dimensions parfois considérables de
cet iter tiendraient au fait qu'il doit séparer deux communautés rivales, celle des colons et celle
des anciens habitants. À propos de Capoue et de Calatia, E. Hermon déclare (p. 36) : « Nous
sommes en présence de la formation de communautés distinctes, qui devaient être séparées
matériellement par des servitudes de passage imposées sans doute aux anciens habitants ». Elle
apporte des arguments à l'appui de sa thèse, qui demeure pourtant hypothétique, notamment
parce qu'elle ne se vérifie que pour quelques cités de Campanie (Capoue, Calatia, Nola) et que
l'on pourrait alléguer certains exemples contraires.
Bibliographie utilisée
14 « Le strade romane nelle dottrine giuridiche e gromatiche dell'età del principato »,ANRW\\, 14, p. 850-880.
15 « V Le classificazioni délie viae negli scrittori gromatici, corne momento di rottura délia dicotomia via pubblica-via
privata. L'emergere délia complessità délia rete viaria romana », p. 866-876.
16 P. 110-111 Th. = phr. 103-109 et 1 17-120 Besançon.
17 E. Hermon, « La Lex Cornelia agraria dans le Liber Coloniarum L », dans A. Gonzâles et J.-Y. Guillaumin (éds),
Autour des Libri coloniarum, Colonisation et colonies dans le monde romain, Besançon, 2006, p. 3 1-45.
ANNEXES 61
Capogrossi Colognesi, L., La struttura délia proprietà e laformazione dei « iura praediorum » nell'età repubbli-
cana, II, Milan, 1976 (traite de Iter populo debetur aux p. 64-81).
Palma, ?., « Le strade romane nelle dottrine giuridiche e gromatîche dell'età del principato », ANRIVIl, 14, p. 850-
880 (traite de la question chez les arpenteurs aux p. 866-880).
Hermon, E., « La Lex Cornelia agraria dans le Liber Coloniarum I » , dans A. Gonzâles et J.-Y. Guillaumin (éds),
Autour des Libri coloniarum, Colonisation et colonies dans le monde romain, Besançon, 2006, p. 3 1 -45.
62 ANNEXES
ANNEXE 4
Les cités sont rassemblées selon le statut évoqué dans les Libri coloniarum {colonia,
oppidum, municipium, praefectura) puis classées par ordre alphabétique. La colonne intitulée
« murus » signale que les Libri coloniarum témoignent de la présence d'une muraille autour de
la cité concernée. La colonne intitulée « statut historique » rappelle les différentes étapes de
l'évolution des cités, en reprenant des éléments de commentaire dispersés dans les notes de cet
ouvrage et en s'appuyant sur l'étude de M. Humbert, Municipium et ciuitas sine sufifragio (École
française de Rome, 1978,2e tirage 1993), en particulier l'index des peuples et cités (p. 438-443).
Ces éléments viennent compléter, confirmer ou infirmer les assertions des Libri coloniarum.
Abréviations employées :
Ciu. s. s. : ciuitas sine sufifragio
Municipe o. i. : municipe optimo iure
I, XI, 6 ; II,
Attidium (ager) 1,2
Déduction de soldats par une loi
Bovianum I,X, 16 Iulia, sans colons (civils)
Entouré d'une muraille par une
Bovillae I,X, 17 loi syllanienne, occupatio, puis •
attribution de lots à des vétérans
Fortifié par une loi gracchienne ;
Cadatia I,X,29 assigné à des vétérans
Municipe et ciu. s. s. en 334 ;
Adjugé à la colonie de Capoue
• supprimé en 211, après la
Calatia I,X,21 par Sylla pour son soutien aux
défection de 216 : préfecture ;
Marianistes ciu. s. s. rétablie en 188
Ciu. s. s. en 306 ; en fait
distributions de terres syllaniennes
Déduit par une loi syllanienne ; sans déduction de colonie
Capitulum I,X,26 limitation mise en place par (cf. supra n. 177; d'après
César M. Humbert, Municipium...,
p. 306-307 n. 76); reste un
municipe
Déduction de soldats Ciu. s. s. en 268, préfecture,
Casinum I.X.25 légionnaires municipe tardif en -40
Adjugé à la colonie de Bénévent
L'assignation à des vétérans
par César Auguste. D'abord
Caudium I, X, 22 • date peut-être de
assigné à des vétérans, puis l'intervention de Munatius Plancus
mesuré et recensé
Fortifié par une loi syllanienne ;
occupatio puis assigné par Nero
Castrimoenium I, X, 27 Caesar à des tribuns et à des
soldats
Ferentinum I, X, 34 Assigné à des soldats pérégrins •
Municipe et ciu. s. s. en 334 ;
o. i. en 188 ; distributions de
terres par les triumvirs sans
Déduction triumvirale sans
Formies I, X, 37 déduction de colonie (cf. supra
colons et sans arpentage
n. 185 ; d'après M. Humbert,
Municipium..., p. 306-307
n. 76) ; reste un municipe
Assigné avec des limites En fait Forum Popili, selon
Forum Populi I.X.33 augustéens, puis recensé par le nom du magistrat qui l'a
Vespasien fondé
Frusino I,X,32 Assigné à des vétérans • Ciu. s. s. en 303
ANNEXES 67
Civ. s. s. en 334, o. i. en
188, distributions de terres
Assigné en partie à des vétérans sous Auguste sans
Fundi Ι,Χ.36 par Auguste ; le reste subsiste • déduction de colonie (cf. supra
comme terre publique n. 184 ; d'après M. Humbert,
Municipium..., p. 306-307
n. 76) ; reste un municipe
Fortifié par une loi syllanienne ; Cité fédérée jusqu'à la guerre
Gabies I,X,38 recensé et assigné aux soldats par sociale
occupatio
Fortifié par les triumvirs, assigné Interamna Lirenas, colonie
Interamna I,X,39 •
à des soldats pérégrins latine en 312
I, XI, 4 ; II,
Matilica
1,36
Assigné en partie par des quin-
Préneste I,X, 50 quévirs ; le reste demeure sans Municipe après 90
arpentage
Municipe et civ. s. s. après la
deditio de 329, o. i. (avant le
Colonie déduite par des soldats, 2e siècle), colonie syllanienne
Privernum I,X,51 sans colons. Assigné en partie ; •
(cf. supra n. 200 ; d'après
le reste demeure sans arpentage
M. Humbert, Municipium...,
p. 306-307 n. 76)
Colonie déduite par Nero
Saepinum I,X, 56 Claudius, assignée en centuries •
augustéennes
Assigné par une loi triumvirale ;
Sentinum II, 1, 49 des endroits reçus par la
population en héritage
I, XI, 5 ; II, Organisé par la même loi que le
Septempeda 1,51 territoire de Cingulum
Sinuessa I,X,54 Assigné à des soldats • Colonie romaine en 296
Occupation par les Grecs ; Mont
des Sirènes assigné en partie avec
Sorrente I,X, 52 des limites augustéens ; le reste
demeure sans arpentage
du. s. s. en 334,
distributions gracchiennes mais
sans colonie ; puis le
Déduction syllanienne ; assigné municipe est rempacé par une
Suessula I,X, 53 à des vétérans avec des limites •
colonie syllanienne (cf. supra
syllaniens n. 202 ; d'après M. Humbert,
Municipium..., p. 306-307
n.76)
Ciu. s. s. en 338, colonie
Tarracina I,X,63 Sans arpentage
romaine en 329
Assigné après le troisième siège Siège datant sans doute de la
Terebentum I, X, 64
avec des limites juliens guerre sociale
68 ANNEXES
Le tableau ci-après recense les cités ou territoires dont le statut n'est pas indiqué par les
Libri coloniarum. N'apparaissent pas les noms de cités dont une référence au moins signale le
statut {colonia, oppidum, municipium, praefectura), même si les autres occurrences ne le spécifient
pas ; on les retrouve en effet dans l'autre tableau. Inversement, nous retenons les noms de ville
accompagnés au moins une fois des termes ager ou territorium, même si, pourvus d'un statut
précis, ils ont déjà été signalés dans le premier tableau. Lorsque les mots ager ou territorium
apparaissent, nous le précisons dans la colonne « ager » : la case est cochée lorsqu'il s'agit du
mot ager ; territorium, rare, est cité en toutes lettres.
Comme dans le premier tableau, les noms de villes et de peuples sont cités en français, par
commodité d'organisation et de consultation.
Fidènes 11,1,28 Même loi que les Champs • Conquête en 426 et colonie latine
Tibériens (?), municipe o. i. en 338 (?)
Firmum du I, VIII, 4; Assigné par une loi • Colonie latine en 268
Picenum 11,1,30 triumvirale ; marquage
des limites comme dans
le territoire de Forum
Novum
Florentia I, VI, 30 ; • terri to- Colonie déduite par les triumvirs,
I, VII, 1 rium, I, assignée selon une loi Iulia
VI, 5
Forum Novum II, I, 27 ; »
11,1,30;
11,1,37;
II, 1, 47
Genusia II, IV 5 Limites marquées selon
la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Hatria I, VIII, 10 ; • Colonie latine en 289, puis colonie
11,1, 1; II, avant - 1 1
1,41
Herdonia 1,111,4; II, Assigné par une loi •
111,2 Sempronia et une loi Iulia ;
même loi que le territoire
dAusculum
Hydruntum II, IV 5 Limites marquées selon
la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Interamna du 11,1,57 Des endroits reçus par la •
Picenum population en héritage
Iuvanum 11,11,8 Même loi que le territoire •
d'Aesernia
Larinum 11,11,9 Assigné par une loi Iulia ;
marquage des limites
comme dans le territoire
de Corfinium
Laurolavinium I,X,40 Statut fixé par la loi et la • • Municipe o. i. en 338
consécration anciennes ;
assigné par Vespasien,
Trajan et Hadrien
Leucopetra I,V,2 Assigné par Vespasien
à des vétérans et à des
membres de sa maison ;
même marquage des
limites que le territoire des
Panormitains
74 ANNEXES
Sena Gallica I, VIII, 5; Assigné par une loi Colonie romaine en 298-283
11,1,50 triumvirale
Siponte LIII,4; Assigné par une loi
II, III, 9 Sempronia et une loi Iulia
selon I, III, 4 ; assigné
par la même loi et avec
le même marquage des
limites que le territoire de
Salapia selon II, III, 9
Spellatinus ( I, VI, 32 Assigné par une loi Iulia
Hispellum)
Spolète I, VIII, 1 Colonie latine en 241 ; marianiste,
elle devient une colonie syllanienne
de vétérans
Suessa LX.55 Déduction par une loi Colonie latine en 313
Aurunca sempronienne
Sulmo 11,11,10 Assigné par la même loi
que le territoire d'Aesernia
Superaequum 11,1,52 Même marquage des Cité fédérée jusqu'à la guerre sociale
limites que le territoire des
Marses
Tarente L IV 1 ; II, Limites gracchiens ; Territoria
IV 5 limites marquées selon
la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Teanum 1,111,5; II,
Apulum/Téate III, 10
Téate 11,1,55; Même loi que les Champs
11,1,56; Tibériens
11,1,60;
II, III, 10
Tibur 11,1,53 Assigné par Tibère César ; Deditio en 340-338, municipe après
même loi que les Campi 90
Tiberiani
Tifer in us I, VI, 31 Assigné par Tibère César
à des soldats alors que les
soldats d'une première
assignation viennent à
manquer
Tolentinum I, VIII, 3; Assigné par une loi
IL 1,59 triumvirale ; des endroits
reçus en héritage par la
population
Trea 11,1,60 Même loi que le territoire
de Potentia
Truentum 11,1,56 Même marquage que le
territoire de Téate
ANNEXES 77
Urbs Salvia I, VIII, 2 Assigné par une loi Ciu. s. s. en 268, colonie à l'époque
triumvirale flavienne ou sous Trajan
Uria (d'Apulie) IL IV 5 Limites marquées selon
la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Uria (de IL IV 5 Limites marquées selon
Calabre) la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Venusia 1,111,2; II, Limites gracchiens Colonie latine en 291
111,11
Veragranum 11,1,61 Même loi que le territoire
de Téate
Veretum II, IV 5 Limites marquées selon
la loi appliquée dans la
province de Calabre (loi
de Vespasien)
Vibinum 1,111,3
Vibo Valentia 1,11,4 Colonie latine en 192
78 ANNEXES
ANNEXE 5
À la lecture, les Libri coloniarum donnent, dans l'ensemble, l'impression d'un latin peu
correct. Sans doute certains traits de langue relèvent-ils du latin parlé tardif ou latin « vulgaire »,
mais, surtout, le texte n'est pas vraiment rédigé : constitué de notices répétitives, il est en « style
de notes », avec des ellipses autorisées par le parallélisme de ces notices regroupées en séries.
On ne peut savoir ce qu'étaient les documents administratifs que les Libri ont résumés, mais
ce résumé est écrit en « mauvais » latin : graphies fautives (surtout dans les nombreux topo-
nymes), quelques indices de dégradation de la flexion nominale, erreurs d'accord, parfois absence
de construction syntaxique, voire de délimitation entre les phrases18.
La langue de ce texte n'est pas homogène ; certains morceaux sont anciens comme la
loi triumvirale sur laquelle s'ouvre la liste de la Prouincia Tuscia (I, 6, 1-3) : elle offre la langue
attendue dans une loi d'époque républicaine ; cependant la plus grande partie des Libri sont du
milieu ou de la fin du IVe siècle (cf. Introduction, ci-dessus, p. VII-XV) ; enfin des gloses
en note) se sont ajoutées à une époque plus tardive. Plus généralement, les graphies fautives
témoignent de quelques innovations phonétiques ou morphologiques du latin tardif, mais on
ne sait s'il faut les attribuer au rédacteur du IVe siècle ou à un copiste plus tardif. Ces graphies
fautives sont d'ailleurs incohérentes, comme c'est souvent le cas des « vulgarismes » que l'on
trouve à l'époque tardive : ils ne sont pas constants et le même texte offre à la fois des formes
correctes et des formes fautives.
Les irrégularités de la syntaxe sont dues principalement au caractère peu rédigé du texte,
mais une circonstance a dû aggraver la situation : à un certain moment de la rédaction de ces
listes (que l'on aimerait pouvoir dater)19, un rédacteur a choisi de classer les notices par ordre
alphabétique des noms des cités concernées, ou des adjectifs ethniques qui en sont dérivés, noms
18 La ponctuation est l'uvre des éditeurs modernes. Sauf exception, nous avons conservé celle de K. Lachmann.
Dans certaines listes (celle des « cités de Campanie » en I, 10 et toutes celles du Liber II), une autre ponctuation serait
possible.
19 Le classement alphabétique (au moins approximatif) d'une série de données homogènes n'est pas une invention
tardive on le trouve déjà dans le De uerborum significatu de Festus, au Ile s. de n. è. Au 1er siècle, Pline, énumérant
:
les différents peuples d'une région, suit aussi parfois un ordre alphabétique, ainsi dans certaines listes de peuples du
livre III de {'Histoire naturelle. L'usage de l'ordre alphabétique à Rome est largement antérieur à la rédaction des Libri
coloniarum.
ANNEXES 79
ou adjectifs placés alors en tête de la notice, ce qui a modifié l'ordre des mots : Ager Asculanus
(I, 8, 9) est devenu Asculanus ager (II, 1, 3). De plus, ager a pu disparaître et l'adjectif ethnique
demeurer seul. Il est alors traité comme un nom de ville et la notice peut continuer par ager eius
(II, 1, 15 ; 24 ; 30 ; 33 ; 39, etc.). Dans la partie la plus ancienne du Liber I (cf. Introduction, ci-
dessus, p. VII-XV), les notices des listes mises sous le titre de Liber Augusti Caesaris et Neronis
et sous celui de Ex libro Balbi ne suivent pas un ordre alphabétique. L'ordre alphabétique est une
innovation qui concerne les Ciuitates Campaniae ex libro regionum, dans le Liber I, et toutes
les listes du Liber II20. Dans le Liber I, la syntaxe des notices des Ciuitates Campaniae ne paraît
pas en être affectée : peut-être la liste a-t-elle été rédigée d'emblée selon l'ordre alphabétique.
Mais dans le Liber II, on a l'impression que l'ordre alphabétique a été imposé à des notices qui
n'y étaient d'abord pas soumises. C'est ce que montre parfois la comparaison de deux énoncés
d'une même notice, quand elle figure dans le Liber I et dans le Liber II : la nécessité de mettre
en tête de notice le nom de la ville concernée ou, plus souvent, l'adjectif ethnique dérivé de ce
nom a perturbé la syntaxe du titre ou du début de la notice. Par exemple, la ville apulienne de
Compsa est évoquée dans le Liber I et dans le Liber II par l'adjectif ethnique Comsinus, « de
la ville de Compsa »21 : dans le Liber I, Ager (...) Comsinus, limitibus Graccanis (I, 3, 2) est un
texte de notice elliptique d'un type courant, mais, dans le Liber II, la nécessité de mettre en tête
l'adjectif (et peut-être l'incompréhension du copiste qui prend Compsinus pour un nom de ville)
aboutit à Comsinus. Ager eius limitibus Graccanis (II, 3, 4), qui n'a pas de sens, eius renvoyant à
un nom de ville absent de la notice et non pas à un adjectif dérivé d'un toponyme : « De la ville
de Compsa (?). Son territoire offre des limites gracchiens ». Le passage à l'ordre alphabétique a
pu marquer une étape dans la dégradation de la langue des notices.
Dans ce qui suit, nous examinerons les « anomalies » les plus remarquables de la langue
des Libri, sans nous astreindre à l'exhaustivité. Il sera question successivement de phonétique, de
morphologie, nominale et verbale, et de syntaxe (syntaxe des cas et syntaxe de l'accord).
L Phonétique
La langue des Libri présente, du point de vue phonétique, des particularités tantôt
déjà dès l'époque classique, tantôt propres à l'époque tardive. Ces indices se rencontrent
surtout dans les noms propres, comme si les auteurs ignorant l'orthographe des toponymes
avaient utilisé le latin parlé dans leurs écrits.
20 La dernière liste du Liber II (Ciuitates prouinciae Calabriae) est un peu à part : après un développement de caractère
général (II, 4, 1-2), le territoire de Brundisium a droit à une notice (II, 4, 4), puis les territoires de quatorze autres cités
sont simplement énumérés (II, 4, 5), mais dans cette énumération, l'ordre alphabétique est encore respecté.
21 L'adjectif dérivé de Compsa est Compsanus, employé comme ethnique par Cicéron et par Pline l'Ancien. Mais
Compsinus est attesté épigraphiquement.
80 ANNEXES
Ces principaux changements phonétiques apparus dès l'époque classique, parfois même
dès l'époque archaïque, ne sont souvent pas visibles dans les textes littéraires qui conservent
artificiellement dans leur orthographe des lettres disparues à l'oral.
La monophtongaison
La monophtongaison toucha dès le Ille siècle les diphtongues latines, ces longues dont
le timbre change dans le cours de l'émission de la voix et qui par conséquent, selon J. Dangel,
« ont une tenue moins ferme que celle des voyelles longues reposant sur un unique timbre »22 ;
en latin classique, les diphtongues sont au nombre de trois ae, oe, au et Varron23 note déjà que
sous l'influence du parler rustique elles subissent la monophtongaison : ae passe à [ê] ouvert, oe
à [ë] fermé {au résiste plus longtemps). Ainsi les Libri offrent selon les auteurs les deux graphies
e et ae pour noter ^ ouvert ; par exemple, le Liber II présente une graphie e, Superequum, (1, 52)
là où le Liber I a la graphie ae, Colonia Superaequana (9, 4), par souci orthographique. Autre
exemple dans le Liber II avec le territoire des Eques ( 1 , 26) : Ecicylanus ager pour AEquiculanus.
Disparition de -m final
Les consonnes finales ont une articulation relativement faible24 en latin, en particulier
les nasales ; aussi est-ce dès le latin archaïque que la désinence -m d'accusatif s'est affaiblie, voire
amuïe systématiquement. Ce fait est prouvé par les inscriptions de toute époque, même celles
de caractère officiel, par l'élision, en poésie, des finales d'accusatif devant une initiale vocalique
et par les grammairiens eux-mêmes. Quelques formes témoignent de ce phénomène dans les
Libri ; par exemple, dans le Liber I, L 3 : oriente pour l'accusatif orientem ; I, 10, 51 Colonia
pour l'accusatif Coloniam ; ou encore, I, 11,2 Sora pour l'accusatif Soram ; dans les deux cas,
nous avons corrigé la finale -a en -am par souci de clarté ; le -m s'est affaibli également pour le
nominatif des neutres : ainsi, dans le Liber II, on relève Troento pour le nominatif Truentum
(II, 1, 56). Si la désinence verbale semble avoir été plus résistante, -m marquant la première
personne s'est également affaibli au cours de l'époque classique et n'est plus noté dans les Libri
comme l'atteste la forme praeterea corrigée en praeteream en I, 12, 4 : <Ne> praeteream uicum
Sapuztium et Glinditionum, z'tem Tariotzs et Sardiatas, testimoniis diuidi ripis... La disparition
dans la prononciation de -m entraîne des confusions, notamment dans la déclinaison.
la double lettre qu. Cette lettre qui compte généralement comme une consonne simple dans la
scansion classique a perdu son appendice labial à date ancienne devant o et u. Dans les Libri, une
forme comme Ecicylanus pour Aiquiculanus II, L 26 indique que cette simplification, à une date
plus tardive, s'était pleinement réalisée devant i.
25 Cf. P. Bouet, D. Conso et F. Kerlouégan, Initiation au système de la langue latine, Paris, Nathan, 1975, p. 45.
26 G. Serbat, Les Structures du latin, Paris, Picard, 2e édition, 1980 : « Les voyelles notées ? et ë s'étant confondues
dans la prononciation, il devenait indifférent pour un homme peu lettré d'employer l'un ou l'autre signe dans
(...) Mêmes confusions graphiques pour o et u, conséquence de la confusion de ô et û en [o]. »
27 Cf. V. Vàànànen, 1981, p. 50, § 89, n. 2.
82 ANNEXES
Résolution de u en hiatus
Quand [u] est en hiatus devant une autre voyelle, soit il y a une fermeture en semi-voyelle v,
soit il y a affaiblissement puis disparition de [u] surtout si la lettre qui précède est une consonne.
C'est le cas dans la forme Peltinus, en II, 1, 44, qu'il convient de corriger en Peltuinus.
Les Libri n'apportent pas, sauf peut-être pour la spirantisation, un nombre suffisant de formes
intéressantes qui pourraient fournir des renseignements sur la phonétique de ce latin tardif,
même s'il est vrai que le IVe siècle n'est pas très tardif; l'obstacle est d'autant plus grand que
l'orthographe est plus ou moins bien maîtrisée. Toutefois certains phénomènes, comme la
de -m final, ont des répercussions sur la morphologie.
IL Morphologie
La langue des Libri présente, du point de vue morphologique certaines particularités qui
sont souvent attestées dès l'époque classique. Ces variations touchent essentiellement le système
nominal.
Le nominatifd'adjectifs ethniques
On trouve, dans les phrases initiales de certaines notices, les noms de ville exprimés à
l'aide d'un adjectif qualifiant un substantif indiquant le statut du lieu. La plupart du temps,
à valeur locale et inclusive est en -nus, a, um mais on relève quelques formes particulières
d'adjectifs dont le nominatif en -as est le même pour les trois genres. C'est le cas dans le début du
livre 1 où sont énumérées les praefecturae de Lucanie : Vulcentana, Paestana, Potentina, Atenas
et Consilina, Tegenensis (I, 1,2); également en I, 3, 3 Vibinas, Aecanus, Canusinus où le terme
ager est sous-entendu (pour ager Vibinas, ager Aecanus, ager Canusinus) ; I, 9, 2, Ager Aueias ;
II, 1, 49, Sentinas. Cette formation se rencontre déjà à l'époque classique30 et permet sans doute
d'éviter l'ajout du suffixe -nus à une base de dérivation terminée elle-même par *no- ou *na- :
Potentia a comme adjectif Potentina, mais Atina aAtinas pour éviter *Atinanus, a, um. Toutefois
Aueias qui est ancien semblerait faire exception dans cette formation. Ce suffixe -as est issu,
d'après P. Monteil31, par syncope, d'un suffixe ancien â-ti-s, bien attesté, qui formait des adjectifs
ethniques ; le grammairien Priscien32 supposait déjà cette origine. Or, il est intéressant de noter
que le texte des Libri conserve les deux états de ce même suffixe : à côté des quatre formes citées
plus haut, on peut relever un certain nombre de toponymes en â-ti-s : I, 6, 8 Ausimatis, I, 1 L
6 Atteiatis, II, 1, 6 Auximatis ager, II, 1,7 ager Ausimatis et II, 1, 39 Nomanatis, II, L 58 ager
Atteiatis et II, 2, 2 ager Alfidanatis. Une seconde hypothèse émise par M.-J. Reichler-Béguelin
suppose que les adjectif en -tis sont dans leur grande majorité contemporains voire postérieurs
aux adjectifs en -as ; outre le rapprochement du suffixe -atis avec le suffixe grec -t?? que l'on
retrouve dans des adjectifs ethniques déjà connus du mycénien33, les adjectifs en -as se seraient
alignés pour leur flexion, à basse époque, sur les adjectifs en -tis selon une tendance à refaire des
parisyllabiques, et une seconde « génération » d'adjectifs de ce type serait apparue.
Du reste, d'autres indices montrent que la langue est devenue instable, notamment les
casuelles.
Particularités des désinences casuelles
La langue des Libri présente un certain flottement dans les désinences de la troisième
déclinaison : on relève une légère tendance à aligner la flexion des thèmes consonantiques (type
dux) sur les thèmes en -i (type ciuis) ; ainsi déjà chez Plaute on relève un nominatif sortis, au lieu
de la forme attendue sors. Les réfections de ce type se font plus nombreuses à basse époque et
cette tendance est confirmée dans l'évolution du latin au langues romanes34. Ainsi, le texte des
manuscrits offre une forme de génitif pluriel ciuitatium quand on attendrait ciuitatum {Liber I,
11, 1). Mais ce doublet pour le génitif pluriel existait déjà dans la langue classique.
C'est surtout, en fait, à l'ablatif singulier que ce flottement est le plus visible. Aussi n'est-il
pas choquant de trouver, dans les Libri, l'hésitation entre posteriori tempore {Liber I, 6, 1235) et
posteriore tempore {Liber I, 4, 2 et Liber II, 4, 1). La désinence -î est au contraire constante dans
consecratione ueteri {Liber I, 9, 6 ; I, 10, 40 et Liber II, L 35). On relève toutefois un cas devo-
30 On trouve ainsi l'adjectif Arpinas « d'Arpinum » décliné au trois genres chez Cicéron : De Off. 1, 7, 21 ager Arpinas,
Ad Att. 12, 12, \,insula Arpinas, Ad Att., 16, 13, 1 iter Arpinas.
31 Voir P. Monteil, Fléments de phonétique et de morphologie du latin, Paris, Nathan, 1973, p. 194.
32 Priscien, 4, 4, 2 1 (p. 1 29) : Ardeatis dixit pro eo, quod nunc dicimus Ardeas', « On disait 'Ardeatis' là où nous disons
'
aujourd'hui 'Ardeas'. »
33 M.-J. Reichle.r-Bégvelin, Les Noms latins du type mens, Bruxelles, Latomus, 1986, p. 53-54.
34 Voir C. H. Grandgent, An Introduction to Vulgar Latin, New York, Hafner Publishing Company, 1962, p. 152-
156; V. Vàànànen, Introduction au latin vulgaire, Paris, Klincksieck, 1963, p. 113-114; P. Bouet, D. Conso et
F. Kerlouégan, Initiation au système de la langue latine, Paris, Nathan, 1975, p. 103.
35 Seul le manuscrit A présente cette graphie, P et E ont posteriore.
84 ANNEXES
lution inverse : lege triumuirale pour lege triumuirali {Liber I, 8, 2, ; I, 10, 9 ; L 14, 15 ; I, 18, 43
et Liber II, L 30 ; II, 1, 49 ; IL L 50 ; II, 1, 59). L'aspect formulaire de la tournure a sans doute
conduit à l'alignement de la désinence de l'adjectif sur celle du nom.
Le nominatifpluriel en -as
Le nominatif pluriel en -as dont V Vàànànen rappelle l'ancienneté dans la langue
s'est largement répandu sous l'Empire pour supplanter définitivement la désinence
-ae à l'époque mérovingienne. Plusieurs formes attestent la présence de ce nominatif dans
les Libri, notamment pour les toponymes dans la province de Campanie : Acerras pour Acerrae
I, 10, 4, Formias pour Formiae I, 10, 37, Minturnas pour Minturnae 1, 10, 44, Vellitras pour
Velitrae I, 10, 66. Mais on relève également dans la même province des toponymes dont le
pluriel est en -ae : Afile I, 10, 12 ; Allifae I, 10, 14 ; Bouillae I, 10, 17, Cereatae Marianae
I, 10, 28, et Verulae I, 10, 70. La même remarque est de mise dans les notices relatives à l'Étrurie
même pour les noms communs : Ceteris autem locis uias, cauas, itinera, coronas étante nominata
en I, 6, 11. Il est intéressant également de noter que les rédacteurs ont remplacé le nominatif
pluriel en -ae du livre I par un nominatif en -as dans la notice des Campi Tiberiani : dans le
Liber 1, Ceterum limitibus normalibus recturae concurrunt (I, 6, 17) dans le Liber 11, Ceterum
uero limitibus normalibus recturas concurrunt (11,1,14). Plusieurs explications peuvent être
pour ce nominatif : l'analogie du singulier où nominatif et accusatif n'étaient plus distingués
dans la prononciation du fait de la disparition de [m] final. On peut aussi supposer un
dont l'origine se trouverait dans le contact du latin avec les autres parlers italiques, comme
l'osque et l'ombrien, qui avaient conservé le nominatif pluriel en -as indo-européen.
La morphologie nominale n'est pas la seule à subir des modifications, et même si les
changements sont moins nombreux pour le verbe, on note dans les Libri une évolution dans le
système verbal.
IL 2. Morphologie verbale
passé, ou l'antériorité par rapport à un verbe au passé. »38 Or, pour les trois exemples, on est bien
en situation d'antériorité par rapport à une période plus récente : I, 6, 10 : Colonia Ferentinensis
lege Sempronia est adsignata. Sed quod ante limitibus centuriatis fuit adsignata ; l'assignation
se présente en deux états : celui contemporain à la rédaction de la notice où le parfait note le
résultat durable de l'action passée et celui antérieur au précédent exprimé par le parfait où
l'auxiliaire est fui. Les deux autres exemples sont encore plus évocateurs puisque la chronologie est
clairement indiquée par le nom des empereurs : I, 6, 25-26 : Pars uero camporum et siluae regionis
Campaniae, uel potius Aureliae, ante a diuo Auguste ueteranis pro parte data fuit. In qua regione
limites maritimi appellantur, ubi sunt termini lapidei, sed et lignei sacrificales exordio sunt consti-
tuti. (26) Nam postea iussu imp(eratoris) Hadriani uice numéro limitum termini positi sunt
lapidei. ; et en I, 6, 31 : Ager Tiferinus in centuriis fuit adsignatus ; postea iussu imp(eratoris)
Tiberi Caesaris, quis prout occupauit miles, deficientibus, aliis paucioribus est adsignatus ;
Même pour ce qui pouvait apparaître comme une innovation, les Libri témoignent d'un
certain classicisme : l'emploi pour le parfait passif d'une forme nouvelle est en fait restreint et
réglementé dans la seule utilisation de l'expression de l'antériorité. Les particularités
morphologiques sont peu nombreuses. Les plus intéressantes semblent être la simplification de la 3e
déclinaison pour le nom et la modification amorcée du parfait passif pour le verbe.
III. Syntaxe
38 Voir aussi pour cette valeur A. Ernout et F. Thomas, Syntaxe latine, Paris, Klincksieck, 1953 (2e édition),
p. 228-229.
86 ANNEXES
III.1.2.Lescas
39 Voir B. Pottier, Systématique des éléments de relation. Etude de morphosyntaxe structurale romane, Paris,
Klincksieck, 1962, p. 282.
40 Voir à propos de ia tournure per + ace. appliquée au domaine nocionnel Ch. Touratier, Syntaxe latine, Louvain-
la-Neuvc, Peecers, 1994, p. 293-294, et A. Ernout et F. Thomas, Syntaxe latine, p. 90-91.
ANNEXES 87
Nominatifet accusatif
Une particularité notable de la langue des Libri coloniarum est l'emploi d'un certain
nombre d'accusatifs, là où l'on attendrait le nominatif. C'est un trait de la langue « vulgaire »
tardive43, qui se manifeste en Italie plus tôt qu'ailleurs44. On n'est donc pas étonné de le trouver
dans un texte probablement rédigé en Italie. Toutefois, ces accusatifs employés pour des
nominatifs demeurent rares : une vingtaine d'exemples dans le Liber I et trois seulement dans le Liber II.
Ils sont encore moins nombreux si l'on soustrait les formes de nominatifs pluriels de le
déclinaison en -as, qui tendent à remplacer les nominatifs en -ae en latin tardif45, ce qui relève de la
morphologie. Ces formes sont ambiguës dans les Libri : elles peuvent être des nominatifs ou des
accusatifs.
41 J. Perrot, « Fonctions syntaxiques, énonciation, information », B.S.L. 73 (1), 1978, p. 85-101, et « Éléments
pour une typologie des structures informatives », M.S.L., n.s. II, La phrase : énonciation et information, Paris, 1994,
p. 13-26.
42 Cf. D. Conso, « Cohérence discursive et intégration syntaxique », in G. Purnelle et J. Denooz (éds.), Ordre
et cohérence en latin, Communications présentées au 13e Colloque international de Linguistique latine (Bruxelles-Liège,
4-9 avril 2005), Liège, 2007, p. 31-42.
43 Cf. V. Vâànànen, 1981, p. 115-116, § 253.
44 Cf. V. Vâànànen, 198 1, p. 116, §254 : « En dehors des emplois de ce genre » (énumérations, étiquettes, rubriques,
etc.) « l'accusatif et le nominatif sont en général séparés jusque dans les chartes mérovingiennes et autres textes de basse
latinité. Il en va autrement des textes d'Italie, où la confusion des deux cas apparaît assez avancée dès la même époque ».
V. Vâànànen renvoie à D. Norberg, 1944, p. 26-29. Ce dernier souligne la fréquence des accusatifs employés à la place
de nominatifs comme sujets de verbes passifs, par analogie avec la construction active où ces sujets seraient des objets à
l'accusatif. C'est le cas de deux des exemples du texte (I, 6, 10 ; I, 1 1, l).Voir aussi J. Herman, 1970, p. 61-63.
45 Cf. V. Vàànânen, 1981, p. 108-109, § 238 : « Le nominatif pluriel en -as est un des vulgarismes qui (...) émergent
en vieux latin (...) et se répandent ensuite sous l'Empire dans les inscriptions de provenances diverses et dans les textes
tardifs ». Voir aussi D. Norberg, 1943, p. 27-31, et 1944, p. 27.
ANNEXES
Comme on s'y attend, douteux ou sûrs, la plupart des accusatifs employés pour des
nominatifs apparaissent dans des emplois « extra syntaxiques »46 : titre d'une notice, énumé-
ration (surtout, mais pas uniquement, dans une phrase sans verbe), reprise d'un nominatif en
apposition ou comme attribut du sujet. Trois exemples seulement concernent un nom dont la
fonction de sujet d'un prédicat est évidente.
Les titres de notices à l'accusatif sont des noms de ville ou de peuple. La liste des cités de
Campanie en fournit plusieurs exemples (8 titres à l'accusatif sur 70)47 : Acerras pour Acerrae (I,
10,4), Diuinos, à corriger en Dirinos, pour Dirini, qui est un ethnique (1,10,30), Frusinone< m >
pour Frusino (I, 10, 32), Formias pour Formiae (I, 10, 37), Ligures Baebianos et Cornelianos
pour Ligures Baebiani et Corneliani, qui est un ethnique (1, 10, 43), Minturnas pour Minturnae
(1, 10, 44), Neapolim pour Neapolis (I, 10, 45), Vellitras pour Velitrae (1, 10, 66). Selon la notice,
le titre reste en dehors de toute construction (c'est le cas pour 6 exemples d'accusatif, Acerras,
Dirinos, Frusinone<m>, Formias, Ligures Baebianos et Cornelianos, Neapolim) ou bien il est
intégré dans le texte, fournissant le sujet d'un verbe exprimé ou sous-entendu (dans 2 cas
seulement, Minturnas et Vellitras). Sur ces huit accusatifs, quatre sont douteux : Acerras, Formias,
Minturnas et Vellitras peuvent être des nominatifs pluriels de le déclinaison en -as, qui tendent
à remplacer les nominatifs en -ae en latin tardif. Toutefois la même liste atteste aussi des
nominatifs pluriel en -ae : Afile (I, 10, 12), Allifae (I, 10, 14), Bouillae (I, 10, 17), Cereatae Marianae
(I, 10, 28), et Vendue (1,10, 70).
Les noms apposés ou attribut d'un sujet concernent aussi des noms de ville ou de
peuple, dans des titres, ainsi I, 6, 13 : Colonia Iunonia quae appellatur Faliscos ; I, 6, 20 : Colonia
Grauiscos ; I, 6, 21 : Colonia Veios. C'est ici que l'on peut évoquer diametrum, pour diametrus,
en I, 13, 1, si ce mot est bien un adjectif, mis sur le même plan que altus. De fait, diametrus est
attesté, comme adjectif, dans les Casae litterarum (p. 338 1. 25 Lachmann, latus terminatum (...)
considéra, quia diametrum, hoc est mensuratum est)48.
Les énumérations n'offrent que des accusatifs pluriels, sans aucun singulier. Elles
appartiennent rarement à des phrases pourvues d'un verbe. Dans ce cas, nominatifs et accusatifs (et
formes ambiguës, comme les neutres ou les pluriels de 3e déclinaison) y alternent (II, 1, 12) :
uariis locis muros, macerias, (...) arbores ante missae uel peregrinae (...) finem faciunt. Plus
souvent, les énumérations appartiennent à des phrases sans verbe, souvent placées à la suite d'une
phrase de sens parallèle, pourvue d'un verbe « être » ou d'un verbe d'état ou d'un verbe passif,
dont le sujet était au nominatif, ainsi en I, 6, 1 1 : nam termini uariis locis sunt adpositi, id est in
planitia (...). Ceteris autem locis uias, cauas, itinera, coronas et ante nominata (les trois formes
pourraient être des nominatifs en -as, cf. ci-dessus). Il en va de même en 5 autres passages : I, 9,
3 (accusatifs sûrs) ; I, 11,2 (accusatifs sûrs) ; I, 12, 3 (accusatifs sûrs). Deux occurrences sont à
mettre à part, I, 11,6 (accusatifs sûrs), et I, 12, 4 (formes en -as) : ce sont des phrases sans verbe,
après une phrase à verbe « être », de type analogue, mais comportant un seul terme. Le texte de
I, 11,6 (Et uariis locis terminos Augusteos) se retrouve en II, 1, 2, où l'ablatif remplace l'accusatif,
selon une syntaxe plus régulière (et uariis locis terminibus Augusteis)49.
Si l'on reconnaît les sept cas qui viennent d'être examinés comme des exemples de «
position extra-syntaxique », il ne reste que trois exemples (dont un seul sûr, les deux autres s'ex-
pliquant mieux par des nominatifs pluriels en -as) d'accusatif employé pour un nominatif en
fonction de sujet d'un verbe exprimé ou omis, en I, 6, 10 (sed numeris uncialibus termini sunt
constituti (...). Ceteros prout natura locorum inuenit positi sunt, « mais on a établi des bornes de
dimensions numériques fractionnaires (...) ; toutes les autres ont été placées comme cela s'est
trouvé selon la nature du terrain »), en I, 11, 1, mais le verbe sunt manque (Huk addendas
mensuras limitum et terminorum, « à cela il faut ajouter les mesures signalées par des limites et
par des bornes »), et II, 1, 14 (Ceterum uero limitibus normalibus rectums concurrunt, « Pour
le reste, les tracés rectilignes viennent buter contre les limites perpendiculaires », qui reprend I,
6, 17, Ceterum, limitibus normalibus recturae concurrunt : une forme de nominatif en -as est ici
plus vraisemblable qu'un accusatif). Le remplacement du nominatif par l'accusatif est encore
exceptionnel dans les Libri. Au contraire, le remplacement d'un accusatif par un nominatif est
sans exemple : on pourrait penser à I, 6, 32 (Ea lege et mensura seruari a nostris iussum est, « La
même loi a ordonné que la mesure soit conservée par les nôtres »), mais il vaut mieux considérer
mensura comme un accusatif dont le -m est omis dans la graphie, ce qui est fréquent50, et le
corriger en mensura<m> .
Au total, le remplacement du nominatif par l'accusatif (et jamais l'inverse) joue un rôle
très limité dans ce texte. Les exemples au singulier sont très rares : Frusinone<m> en I, 10, 32,
Neapolim (qui est un cas particulier)51 en 1, 10,45, diametrum enl, 6, 21 (si c'est bien un adjectif).
Dans les titres et les appositions aux titres, on retiendra 12 exemples, dont 4 seulement possibles
(formes en -as) et 8 sûrs. Dans les énumérations, 7 exemples, dont 2 seulement possibles, pour la
même raison, et 5 sûrs. En position de sujet, il faut, à notre avis, écarter II, 1, 14 (recturas
concurrunt), comme un nominatif en -as, en se fondant sur le passage parallèle du livre I, 6, 17, recturae
concurrunt. En I, 11, 1, il faut peut-être écarter addendas mensuras, à comprendre comme un
doublet morphologique de addendae mensurae. Il ne reste qu'un exemple incontestable, en I, 6,
10, Ceteros (...) positi sunt, où la substitution de l'accusatif au nominatif est soulignée par
l'absence d'accord avec positi sunt.
49 Lachmann ponctue d'un point avant Et uariis locis terminos Augusteos, en 1, 1 1 , 6, ce qui suppose une phrase à verbe
« être » non exprimé, où terminos Augusteos a une fonction de sujet. Au contraire, en II, 1, 2, il rattache, après une
virgule, et uariis locis terminibus Augusteis à ce qui précède (Nam aliorum cursus estper rationem arcarum, riparum (...)
et uariis locis terminibus Augusteis), ce qui fait de terminibus Augusteis un ablatif-instrumental, sur le même plan que le
tour prépositionnel [fer suivi de l'accusatif).
50 En effet, un -m final après voyelle n'est plus prononcé depuis longtemps, cf. V. Vàànànen, 1981, p. 66-67, § 127,
et J. Herman, 1987, p. 99 etpassim.
51 Selon D.Norberg, 1944, p. 52-53 (« Ortsnamen auf -polim »), l'accusatif en -polim des noms de ville en -polis est
devenu une forme figée, susceptible de remplir toutes les fonctions casuelles, y compris celle de nominatif.
90 ANNEXES
Cette situation est celle d'un texte d'époque tardive et rédigé en Italie, comme les Casae
litterarum, qui offrent aussi des exemples, peu nombreux, mais sûrs, d'accusatifs en fonction de
nominatifs. Le bouleversement du système casuel n'en est encore qu'à son début : l'accusatif en
fonction de nominatif est une « forme marquée » de « l'état 1 », pour reprendre la
terminologie de M. Banniard52.
Accusatifet ablatif
On sait que, dans la ruine de la flexion nominale, la première étape est la confusion de
l'accusatif et de l'ablatif qui, au singulier, est due à des causes phonétiques (chute de -m final,
perte des oppositions de quantité, confusion des anciens -«- brefs et des anciens -o- longs en
toute position)56. À cet égard, le texte des Libri, qui distingue le plus souvent les deux cas et les
emploie correctement, paraît plutôt conservateur. Si on laisse de côté les graphies erronées qui
relèvent de la phonétique [oriente pour l'accusatif orientem, en I, 1, 3, Troento pour le nominatif
Truentum, en II, 1, 56, etc.), on ne peut relever que quelques exemples d'hésitation ou de
confusion entre les deux cas, dans trois sortes de situations : quand, dans une expression répétitive,
l'on trouve tantôt l'accusatif, tantôt l'ablatif, quand des formes d'accusatif et des formes d'ablatif,
juxtaposées ou coordonnées, sont mises sur le même plan et quand un accusatif est employé dans
une fonction où la syntaxe classique imposerait un ablatif, ou un ablatif employé là où la syntaxe
classique imposerait un accusatif.
L'expression très fréquente qui atteste les deux cas est, à propos d'un territoire, « (être)
assigné en (telle ou telle sorte de division ou de mesure) ». Les Libri emploient alors, très
majoritairement, l'ablatif après in : in centuriis, « en centuries » (I, 8, 4, in centuriis est (...) adsignatus,
très souvent répété), in lacineis, « en bandes » (I, 10, 13, in lacineis est adsignatus, fréquent
seulement dans les « cités de Campanie »), inpraecisuris, « en parcelles allongées » (II, 2, 5, in
praecisuris est adsignatus, plus rare) , in saltibus, « en saltus » (1,4, \,in saltibus sunt adsignata, ne
se retrouve qu'en II, 4, 4), in iugeribus, « en jugères », (I, 12, 4, in iugeribus adsignata sunt, très
fréquent) parfois avec une indication chiffrée (I, 6, 17, in iugeribus uicenis quinis sunt adsignati).
Dans le Liber II, une demi-douzaine d'exemples offrent in centuriis ou in iugeribus sans verbe.
In suivi de l'ablatif semble être la règle : « être assigné sous forme de centuries, de jugères, etc. ».
Cependant les mêmes expressions peuvent attester aussi l'accusatif: I, 6, 7, in centurias (...) est
adsignata ; I, 10, 64, in praecisuras et strigas est adsignatus, II, 1, 22, in iugera CC sunt adsignati.
Les exemples de ce tour (« être assigné selon les centuries, les jugères, etc. ») sont plus rares.
Si on laisse de côté les énumérations de marqueurs de limites où alternent nominatifs,
ablatifs, accusatifs et tour per rationem suivi d'un génitif, on ne trouve qu'un exemple d'accusatif
et d'ablatif mis sur le même plan, en I, 10, 36 (après l'indication d'une assignation augustéenne),
ceterum in eius iure et in publicum resedit, « le reste est demeuré sous sa juridiction et dans le
domaine public », où in avec l'ablatif et in avec l'accusatif sont coordonnés, même si les deux
notions exprimées par in iure et in publicum ne sont pas exactement parallèles. Mais peut-être
in publicum est-il simplement une faute d'orthographe pour inpublico, faute occasionnée par les
changements phonétiques signalés ci-dessus.
Les cas où un accusatif est employé dans une fonction où la syntaxe classique employait
un ablatif, ou le contraire, se réduisent à deux. On peut citer I, 6, 2, termini qui in opus erunt,
« les bornes qui se trouveront dans l'ouvrage », où l'accusatif après in ne correspond pas à un
mouvement ou une direction, ce qui ferait plutôt attendre l'ablatif57. Par ailleurs, avec diuidi,
« être divisé » , le latin classique emploie in et l'accusatif marquant le résultat de la division,
tandis que les Libri offrent une occurrence de ce verbe avec un ablatif : I, 10, 20, in iugeribus (...)
diuidi. Dans ces deux derniers cas, la « faute » ne peut être imputée à la phonétique : il y a une
méconnaissance de la valeur des deux cas. Mais c'est exceptionnel : au total, la distinction entre
l'accusatif et l'ablatif semble, sur le plan morphologique, encore bien établie, même si, sur le plan
phonétique, au singulier, l'orthographe est flottante.
57 Sur in et l'accusatif avec le verbe « être », cf. V. Vàànanen, 1981, p. 1 12, § 245.
58 Cf. A. Ernout - F. Thomas, 1953, p. 43, § 56.
92 ANNEXES
position, préparant « l'usage roman », selon V. Vâânânen59, qui donne comme exemples la ville
de Rome on fleur de lis.
Dans les Libri, les deux tours sont attestés, pour des noms qui sont des désignations
géographiques, le plus souvent, mais parfois aussi pour d'autres noms. Dans les désignations
géographiques, l'apposition s'emploie le plus souvent avec prouincia (I, \,Inprouincia Lucania ;
I, 3, Prouincia Apulia ; I, 4, Prouincia Calabria ; I, 5, Prouincia Sicilia ; I, 6, Prouincia Tuscia ; I,
9, Prouincia Valeria ; 11,4, l,prouinciam Apuliam et Calabriam)60, mais aussi le génitif (1,7, Pars
Piceni ; I, 8, Prouincia Piceni ; Prouincia Dalmatiarum)61 , que l'on trouve également avec regio
(II, 1, 49, regioni Piceni ; II, 1,55, in regione Piceni)61. Les divers noms désignant les cités en
fonction de leur statut, praefectura, colonia, municipium, oppidum, sont le plus souvent précisés par
un adjectif ethnique. Cependant on peut relever sept exemples de noms en apposition dans la
liste de l'Étrurie (I, 6, 6, Colonia... Tuder ; I, 6, 8, Colonia Arretium ; I, 6, 15, Colonia Sutrium ;
I, 6, 18, Colonia Tarquinios ; I, 6, 20, Colonia Grauiscos ; I, 6, 21, Colonia Veios ; I, 6, 22, circa
oppidum Veios) et un ou deux exemples de complément au génitif (peut-être I, 6, 14, Colonia
Nepis, si Nepis est le génitif du doublet Nepe (attesté chez Velleius et dans la Table de Peutinger)
de Nepete, -is n. (attesté chez Pline et Tite-Live) ; plus sûrement I, 10, 62, Tusculi oppidum)63.
Comme autre nom géographique, in montem Garganum (I, 3, 4) est seulement un exemple
possible d'apposition, car Garganus s'emploie comme substantif et comme adjectif.
Pour les noms qui ne sont pas des noms de ville ou de province, on peut citer un exemple
d'apposition : I, 6,2 et I, 13, 2, ex saxo silice, « en pierre, (en) silex »64 ; et deux exemples de
complément au génitif: I, 13, 5, monumenta sepulcrorum, « des monuments (qui sont) des
tombeaux », et II, 1,13, arbores oliuarum, « des arbres (qui sont) des oliviers »65.
Là encore, on voit que « l'usage roman », pour reprendre l'expression de V. Vàànànen,
est plutôt minoritaire, par rapport à l'usage du latin classique.
Ils concernent souvent l'accord des déterminants avec le nom, tête de syntagme, ou avec
un nom qui lui est apposé, rarement l'accord en genre et en nombre du relatif avec son
antécédent ou l'accord du verbe avec son sujet.
(Colum. 5, 1 1, 14) 'le figuier', arbor sicomori (Peregr. Aeth. 8, 3) 'le sycomore'. »
ANNEXES 93
III.2.1. Accord des déterminants avec le nom, tête de syntagme, ou avec un nom qui lui
est apposé
Cet accord ne pose de problèmes que dans l'indication des dimensions de bornes
et dans le titre de la notice ou le début de son premier énoncé66. Quand les dimensions des
bornes {termini ou lapides) sont indiquées, dans I, 6 et I, 13, il arrive souvent que les adjectifs
dimensionnels {longus, crassus, altus) soient au singulier, alors qu'ils qualifient un pluriel : I, 6, 4,
termini... longum crassum ; I, 13, 1, lapides... diametrum... altus ; I, 13, 2, lapides... est altus ;
I, 13, 3, termini... grassus... altus. Mais ils peuvent aussi être accordés : I, 6, 2, termines... crassos.
Dans les titres de notices, ou dans le début de leur premier énoncé, les problèmes varient selon les
types de thématisation. Dans l'article indiqué ci-dessus (n. 42), nous avons distingué trois types
de thématisation. Dans le type 1, la notice commence par ager suivi d'une indication
géographique (adjectif ethnique ou toponyme) et le syntagme ainsi formé est le thème du premier
(ou du seul) énoncé de la notice. Dans le type 2, la notice commence par colonia, déterminé
comme l'était ager dans le type 1 et fonctionnant de la même façon. Dans le type 3, presque
constant dans la liste des « cités de Campanie », les notices comportent obligatoirement deux
énoncés. Le premier commence par le nom de la cité, toponyme qui fournit le thème. Il est
suivi d'un rhème, à prédicat presque toujours nominal, qui indique son statut. Le second énoncé
commence par un second thème toujours identique, ager eius (où eius renvoie au toponyme
initial). Ce thème est suivi d'un rhème à prédicat verbal, plus ou moins complexe, relatif à
l'organisation gromatique de cet ager.
En principe, le type 1, où la notice commence par ager (ou territorium) déterminé par
un adjectif ethnique ou un toponyme, et le type 2, où la notice commence par colonia, suivi
d'un adjectif dérivé (ethnique) accordé ou d'un toponyme apposé, n'offrent pas de problème
d'accord67. Les problèmes apparaissent avec le type 3 (employé surtout dans la liste I, 10, des
« cités de Campanie »), où les notices comportent obligatoirement deux énoncés. La rédaction
du premier énoncé peut offrir des problèmes d'accord, quand le nom de la cité et le nom de son
statut ne sont pas du même genre : l'accord des déterminants du nom apposé {colonia, oppidum,
etc.) peut se faire régulièrement avec ce nom apposé (I, 10, \,Aquinum. Muro ducta colonia, a
triumuiris deducta) ou, de façon irrégulière, avec le toponyme (I, 10, 39, Interamna. Oppidum.
Muro ducta). D'autres irrégularités s'expliquent par l'analogie, dans une liste de caractère
formulaire : déterminant au féminin d'un toponyme neutre, en l'absence de toute apposition (1, 10, 18,
Casentium. Muro ducta lege triumuirale), et déterminant au féminin après un toponyme neutre
et un nom de statut neutre (I, 10, 22, Caudium. Oppidum. Muro ducta).
Les problèmes sont encore différents dans les listes du Liber II, en raison des
perturbations syntaxiques entraînées par l'imposition de l'ordre alphabétique. Avant le classement
alphabétique, la thématisation était, le plus souvent, du type 1 et la notice commençait par ager suivi
66 À une exception près (I, 13, 5), où le féminin pluriel molis, pour moles, esc déterminé par le masculin pluriel
constructi.
67 Certains déterminants sont étranges, comme (I, 8, 2) ager Vrbis Saluiensis (problème de la dérivation de l'adjectif
à partir du toponyme Vrbs Saluia), ou comme (I, 8, 4) ager Firmo Piceno (à comprendre comme Firmopicenus, adjectif
dérivé du toponyme Firmum Picenum, cf. Foronouanus de Forum Nouum, en II, 1, 27 ; 37 ; 47.
94 ANNEXES
d'un adjectif ethnique dérivé d'un toponyme (I, 8, 9, Ager Asculanus), ce qui est l'ordre attendu
en latin, pour un adjectif déterminatiP8. L'ordre alphabétique impose une inversion de l'ordre
des deux termes (II, 1, 3, Asculanus ager) . Il peut en résulter un énoncé syntaxiquement correct,
comme dans cette notice d'Asculum du Liber II. Mais diverses perturbations peuvent survenir,
d'autant plus que les rédacteurs semblent confondre les adjectifs ethniques avec des toponymes.
On peut distinguer plusieurs cas :
111. 2. 1.1. Quand la thématisation était de type 3, comme dans les « cités de Campanie » ,
le premier énoncé n'avait aucune transformation à subir, par ex. (II, 1, 36) : Matilica. Oppidum
(qui consitue un premier énoncé de thème Matilica et de rhème oppidum, quelle que soit la
ponctuation adoptée). Ager eius ea lege continetur qua et Camerinus : deuxième énoncé, du type
habituel dans la thématisation de type 3. Mais le premier énoncé peut être réduit au toponyme
(II, 1, 28) : Fidenae. Le thème étant dépourvu de rhème, il n'y a plus de premier énoncé, mais un
titre, Fidenae, suivi d'un énoncé unique : Ager eius ea lege seruatur qua et Campi Tiberiani. De
même, quand le toponyme est remplacé par l'adjectif ethnique qui en est dérivé, il n'y a plus de
premier énoncé, mais un titre (II, 1, 20) : Castellense municipium, « Municipe de Castellum »,
suivi d'un énoncé unique de deux phrases. Dans les trois cas, la rédaction est correcte pour le sens
et pour la syntaxe.
111. 2. 1.2. Quand la thématisation était de type 1 {Ager Asculanus) et que l'inversion
nécessitée par l'ordre alphabétique ne modifiait pas la syntaxe, celle-ci demeurait correcte (II,
1,3): Asculanus ager uariis locis limitibus intercisiuis est adsignatus (...). Cette phrase n'est pas
coupée par une ponctuation, ce qui n'est pas le cas le plus fréquent : K. Lachmann a souvent isolé
comme un titre le syntagme formé de l'adjectif ethnique et du nom ager, en le faisant suivre d'un
point (II, 1, 25) : Corfinius ager. Lege Sempronia est adsignatus. On pourrait très bien supprimer
ce point, en faisant de Corfinius ager le thème correspondant au rhème lege Sempronia est
adsignatus. Les deux choix sont possibles : faire de Corfinius ager (et d'autres syntagmes analogues)
un titre ou en faire le début d'un énoncé. C'est seulement quand ce syntagme est suivi de la
phrase incidente Iter populo non debetur — ou debetur ped(um) tôt — que l'interprétation par
un titre et la ponctuation qui place un point après ager s'imposent (II, 3, 3) : Canusinus ager. Iter
populo non debetur.
111. 2. 1.3. Quand la thématisation était de type 1, mais que, après l'inversion, le nom ager
n'était pas exprimé, le syntagme attendu se réduisait à l'adjectif ethnique, au nom. masc. sing.,
par accord avec ager, demeuré implicite, ainsi (II, 1 , 27) : Foronouanus. Per limites et centurias est
adsignatus (...), à comprendre comme Foronouanus ager : « Territoire de Forum Nouum : a été
assigné en centuries et avec des limites ». Les exemples sont au nombre de huit : II, 1, 27 ; 33 ;
44 ; 49 ; II, 2, 3 ; 9 ; II, 3, 5 ; 6.
111. 2. 1.4. Quand la thématisation était de type \,ager étant déterminé par le nom d'une
cité au génitif (ou à sa forme invariable, si c'est une forme casuelle figée), ou encore par un adjectif
68 L'adjectif déterminatif est celui qui « apporte un élément de définition au lieu d'énoncer une simple qualité »,
selon J. Marouzeau, 1946, p. 328.
ANNEXES 95
dérivé, il est arrivé que, par erreur, le rédacteur (ou le copiste) considère ager comme le thème
d'un second énoncé, dans une thématisation de type 3, et en fasse abusivement ager eius, isolant
le toponyme ou l'adjectif ethnique comme un titre. Ce type d'erreur se relève en huit exemples :
II, 1, 1 1 ; 15 ; 24 ; 30 ; 39 ; 41 ; II, 2, 8 ; II, 3, 4.
K. Lachmann a corrigé une fois, dans le texte et dans la ponctuation, ce type d'erreur (II,
1 , 11) : Curium Sabinorum ager [eius] per quaestores est uenundatus, parce que le toponyme était
au génitif et, donc, inséparable de ager. Il n'a pas corrigé dans un second exemple qui associe
ager à un toponyme (II, 1, 15), en ponctuant Cassiolis, ager eius. Iter populo non debetur (...).
Si Cassiolis est bien un nom devenu invariable, on pourrait corriger en Cassiolis ager [eius]. Iter
populo non debetur. K. Lachmann n'a jamais corrigé quand ager était déterminé par un adjectif
ethnique, ce qui était le cas dans les autres exemples, ainsi (II, 1, 39) : Nomanatis. Ager eius ea lege
continetur qua et ager Camerinus (voir II, 1, 39). On pourrait aussi bien comprendre Nomanatis
ager [eius] ea lege continetur qua et ager Camerinus. Les six cas de ce genre supposent que le
rédacteur ou le copiste a pris l'adjectif dérivé pour un toponyme : Capenus, Firmo Picenus, Nomanatis,
Pinnensis, Iouanus, Comsinus. Il ne connaissait pas, sans doute, les cités en question.
verbe passif dont le sujet est un neutre : I, 6, 28, Huius territorii (...) quod limitibus normalibus
maritimisque sit adsignatus.
Conclusion
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ANNEXES 97
ANNEXE 6
Références A Ρ G Ε
Liber J, III φ
III m
IV. \-l...debetur • m
YV.2Nam...fertur. •
V •
VI titre •
VI Lex agrorvm... • •
VI. 1-6..MLXX • • #
Vl.6SL.ped.MCC. • •
VI. 7-21 • • •
...adsignati
VI. 21 cuius ratio... -24 Φ •
VI. 25-28 • • •
..MDCCC
VI. 28 Huius enim... -29 • •
VI. 30-33 • • •
VII φ
VIII • φ •
IX φ
XEx... •
DESCRIPTVS EST
X ClVITATES... • φ
REGIONVM
X. 1-18 φ
X. 19 • φ
X. 20-28 • . Φ
X. 29 .
X. 30-61 • φ Φ
X. 62-63 • φ
X. 64- XI. 1 φ φ
ANNEXES
XI. 2-6 •
XII. 1-5 •
XII. 6...ped.IIIIetIJIIS. •
XU.6Item...-lO • •
Liber II, I IV •
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INDICES
INDEX GEOGRAPHICVS
Les villes recensées dans cet index peuvent apparaître sous la forme d'un nom ou d'un adjectif.
Le texte propose des noms de peuple ou de ville à des cas variables. Nous avons adopté ces formes.
INDEXNOMINVM
Antoninus I, IX, 4 ;I,X, 48 Claudius Caesar (commentarius) I, VI ; I, X ; I, X, 23 ;
M. Antonius I, VI, 3 I, X, 66
Augusteus (centuria) I, X, 56 ; (lapides) I, XIII, 2 ; (lex) Coenius Seuerus II, I, 5
II, I, 10 ; II, I, 18 ; II, I, 22 ; II, I, 35 ; II, I, 55 ; (limites) Commodus I, IX, 4 ; I, X, 48
I, VII, 1 ; I, X, 31 ; I, X, 33 ; I, X, 42 ; I, X, 57 ; I, X, 60 ; Drusus Caesar I, X, 10 ; I, X, 19 ; I, X, 28 ; I, X, 67
I, X, 61 ; I, X, 65 ; I, X, 66 ; II, I, 54 ; (termina) II, I, 1 ;
II, I, 2 ; II, I, 31 (termini) I, VIII, 10 ; I, XI, 6 ; I, XII, Gaius Caesar I, X, 44 ; I, XIII, 2
Gallici (limites) I, VIII, 10 ; II, 1, 1 ; II, I, 31 ; II, I, 33
;
;
corona I, VI, 12;I,VI, 15 II, I, 7 ; II, I, 1 1 ; II, I, 14 ; II, I, 21-22 ; II, I, 30 ; II, I,
35 ; II, I, 42 ; II, I, 45 ; II, I, 52 ; II, I, 57 ; II, II, 5 ; II,
decimanus/decumanus I, I, 3 ; I, II, 3 ; I, II, 4 ; I, II, 5 ; III, 1; II, III, 3; II, III, 6; II, III, 8
I, II, 6 ; I, III, 1 ; I, III, 4 ; I, III, 6 ; I, VI, 1 ; I, VI, 4 ; I,
VI, 7 ; I, VI, 8 ; I, VII, 1 ; I, VIII, 10 ; II, I, 1 ; II, I, 20 ; iugeratio I, IV, 1 ; I, VI, 5 ; I, VI, 9 ; L VI, 13 ; I, VI, 15 ;
II, I, 31 ; II, II, 3 ; II, III, 1 ; II, III, 3 ; II, III, 6-7 I, VI, 20 ; I, VI, 29 ; I, VI, 32 ; I, X, 45 ; II, IV, 1
deduco I, VI, 4 ; I, VI, 15 ; I, X, 1-3 ; I, X, 5-7 ; I, X, iuga (collium) I, VI, 15 ; (montium) I, XI, 2 ; II, I, 16 ;
10 ; I, X, 15-16 ; I, X, 19-20 ; I, X, 23 ; I, X, 25-26 ; I, II, 1,27; II, 1,31
X, 31 ; I, X, 37 ; I, X, 41-42 ; I, X, 44 ; I, X, 46-47 ; I, kardo 1, 1, 3 ; I, II, 3-6 ; I, III, 1 ; I, III, 4 ; I, III, 6 ; I, VI,
X, 49 I, X, 51 ; I, X, 53 ; I, X, 55-57 ; I, X, 60-61 ; I, 1 ; I, VI, 4 ; I, VI, 7 ; I, VI, 8 ; I, VII, 1 ; I, VIII, 10 ; II, I,
;
X, 66-69 ; II, IL 1 ; IL II, 3 ; II, II, 6 1 ; II, I, 20 ; II, I, 31 ; II, II, 3 ; II, III, 1 ; II, III, 7
deuexa loca I, XI, 2 ; I, XII, 3 laci conuallium I, IX, 3
diagonalis I, VII, 1 lacinea/lacinia I, II, 1 ; I, X, 3 ; I, X, 6 ; I, X, 12-13 ; I,
diametralis I, VII, 1 X, 34 ; I, X, 37 ; I, X, 39-40 ; I, X, 48 ; I, X, 51 ; I, X,
55;I,X,69
diuergia aquarum I, XI, 2 ; II, I, 17
lacinia I, II, 1
documentum II, I, 16 ; II, I, 35
lapides I, XIII, 2
ductusl, X, 1-2 ; I, X, 4-7 ; I, X, 9-10; I, X, 14-15 ; I,
X, 18-24 ; I, X, 32-36 ; I, X, 39 ; L X, 41-47 ; I, X, 51 ; lapides Augustei I, XIII, 2
I, X, 53-60 ; I, X, 62 ; I, X, 68 ; I, X, 70 ; I, XI, 3 ; II, I, lapides columniaci I, XIII, 1
23; II, II, 1 ; II, II, 6
lapides conpacti I, VI, 19
ductus aquarum II, III, 8
lapides enchorii II, I, 1 1
epipedonici I, VI, 4
lapides Graccani I, XIII, 1
fines cuneati I, XII, 3
lapides gregales I, VI, 27
finitioll, IV, 5; II, III, 9
lapides rotundi I, XIII, 1-2
flumen II, I, 1 ; II, I, 12 ; II, I, 27 ; II, I, 31 ; II, I, 46
lapides triumuirales I, XIII, 1
forma I, VI, 28 ; I, VII, 2 ; I, XI, 1
laterculus II, I, 1 1
fossa I, VI, 20 ; II, III, 8 ; II, IV, 2
INDICES 109
lex I, VI, 1 ; I, VI, 6 ; I, VI, 7 ; I, VI, 14 I, VI, 23 ; I, VI, limites montani I, VII, 1 ; I, VIII, 2 ; II, I, 22 ; II, I, 32 ;
;
32-33 ; I, VII, 1 ; I, IX, 2 ; I, IX, 7 ; I, X, 30 ; I, X, 33 ; I, II, I, 35 ; IL 1, 49 ; II, L 52 ; II, I, 59 ; II, II, 5
X, 40 ; I, X, 45 ; II, 1, 7 ; II, I, 19 ; II, L 21 ; II, I, 28 ; II,
1, 29 ; II, 1, 36 ; II, I, 37 ; II, 1, 39-4 1 ; II, 1, 43 ; II, I, 5 1 ; limites normales I, VI, 17 ; I, VI, 28 ; II, I, 14
II, I, 53 ; II, I, 58 ; II, I, 60-61 ; II, II, 8 II, II, 10 ; II, limites quadrati I, I, 3
;
III, 2 ; II, III, 6 ; II, III, 9 ; II, IV 1 ; II, IV, 5
limites recti I, VI, 19
lex agraria I, VI, 13 ; I, XI, 1 ;
limites subrunciui I, VI, 1
lex agrorum I, VI
limites SullaniLX, 43 ;I,X, 53
lex Augustea II, I, 10 ; II, I, 18 ; II, I, 22 ; II, I, 35 ; II,
1,55 lineae consortales IV, 1
lex Augustiana I, VIII, 6 ; I, X, 42 ; I, X, 46 littera I, VII, 2 ; I, XII, 2
lex Caesariana I, VI, 33 litus II, III, 8
lex Graccana I, X, 29 loca conuallium I, VI, 19
lex Iulia I, III, 4 ; I, VI, 21 ; I, VI, 32 ; I, X, 16 ; I, X, 31 ; locus montanus I, VI, 18
ILL 1; II, 11,3; 11,11,4 ; II, II, 9 ; II, III, 1 locus montuosus I, IX, 1 ; I, IX, 3
lex Sempronia I, III, 4 ; I, VI, 10 ; I, VI, 18 ; I, IX, 3 ; I, locus saxuosus I, IX, 1
X, 2 ; I, X, 12 ; I, X, 55 ; I, X, 66 ; II, 1, 25 ; II, III, 1
maceria I, IV, 2 ; I, VIII, 10 ; I, IX, 1 ; I, IX, 3 ; I, XII,
lex Sullana I,X, 8 ;I,X, 17 ; I,X,20 ; I,X,26 ; I,X, 27 ; 2; II, 1,1 ;II, 1,12 ; II, 1,27; II, 1,31
I,X,38;I,X, 53
mensura I, IV, 1 ; I, VI, 1 ; I, VI, 13 ; I, VI, 17-18 ; I, VI,
lex triumuiralis I, VIII, 2 ; I, X, 9 ; L X, 14 ; I, X, 15 ; 26-28 ; I, VI, 32 ; I, IX, 1 ; I, IX, 3 ; I, X, 47 ; I, XII,
I, X, 18 ; I, X, 43 ; II, I, 23 ; II, I, 30 ; II, I, 49 ; II, I, 5 ; I, XIII, 2 ; II, I, 5 ; II, IV, 1 ; (intercisiua) I, X, 47 ;
50 ; II, I, 59
(Sullana) I, X, 62
limites I, VI, 2 ; I, VI, 5 ; I, VI, 8 ; I, VI, 13 ; I, VI, 15 ; I, meta I, XI, 2
VI, 22 ; I, VI, 23 ; I, VI, 26 I, VI, 30 ; I, VI, 31 ; I, VII,
;
64; II, ?, 5
praefectura ?, ?, 1 ; ?, XII, 5 stipes oleagineus ?, VI, 27
prouincia ?, ?, 1 ; ?, II, 1 ; ?, IV, 211, ?, 34 ; II, ?, 46 ; II, subseciuum ?, VI, 3 ; ?, VIII, 1 ; ?, XII, 5
III, 10 II, IV, 1 ; II, IV, 4 supercilium II, ?, 27 ; II, ?, 31 ; II, II, 3
;
1,33
termina silicea II, ?, 35
ripa ?, VI, 15 ; ?, VI, 23-24 ; ?, VIII, 10 ; ?, IX, 1 ; ?, XI,
2 ; ?, XI, 6 ; ?, XII, 3-4 ; II, ?, 1-2 ; II, ?, 16 ; ?, ?, 24 ; ?, termina Tiburtina II, ?, 24 ?, ?, 34 ; II, ?, 35
;
?, 3111,1, 46; II, II, 3 termini ?, V 1 ; ?, VI, 2 ; ?, VI, 7 ; ?, VI, 10-1 1 ; ?, VI,
riuus ?, VI, 13 ?, VIII, 9 ?, XII, 3-4 ; II, 1, 4 ; II, ?, 10 ; 13 ; ?, VI, 17 ; ?, VI, 22 ; ?, VI, 26 ; ?, VI, 28 ; ?, VI, 30 ;
?, VI, 33 ; ?, XI, 1-2 ; ?, XIII, 3 ; ?, ?, 9 ; II, ?, 23 ; ?, ?,
;
INTRODUCTION vii-xi
XIV
NOTES 19-44
ANNEXES 48-98
Annexe 1 : Les mentions des empereurs dans les Libri 48-49
Annexe 1 : Liste des lois agraires 50-56
Annexe 3 : Les deux mentions iter populo debetur ped(um) (tôt) et iter populo non
debetur dans les Libri coloniarum 57-61
Annexe 4 : Le statut des cités 61 -77
Annexe 5 : La langue des Libri coloniarum 78-96
Annexe 6 : Répartition du texte des Libri dans les manuscrits 97-98
INDICES 103-1 1 1
Index geographicus 103-106
Index nominum 106-107
Index locorum gromaticorum 107
Index uerborum gromaticorum 107-1 1 1
Presses universitaires de Franche-Comté
Université de Franche-Comté
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