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10/07/2020 Empire romain — Wikipédia

Empire romain
L'Empire romain (en latin  :  Imperium romanum  ; en
italien : Impero romano) est le nom donné par les historiens à Empire romain N 1
la période de la Rome antique s'étendant entre 27 av. J.-C. et Imperium romanum
(la)
476 apr. J.-C.. Pour la période postérieure, de 476 à 1453 (grc) Βασιλεία Ῥωμαίων / Basileía
apr. J.-C., qui concerne surtout la partie orientale de l'Empire, Rhômaíôn
avec Constantinople pour capitale, les historiens modernes (it) Impero romano
parlent aujourd'hui d'Empire byzantin. Ce terme n'est toutefois
apparu qu'au XVIe  siècle, ses habitants de l'époque l'appelant B1
27 av. J.-C. – 395 / 476 / 1453
toujours « empire des Romains ». La distinction entre Empire
romain et Empire byzantin, ainsi que la date de naissance
assignée à ce dernier sont d’ailleurs une question de convention
2
entre chercheurs modernes . En Europe de l'Ouest et centrale,
l'Empire d'Occident (800-924) des rois carolingiens, puis le
Saint-Empire romain germanique (962-1806), dont les
souverains se faisaient encore appeler «  Empereur des
Romains », se considéraient également comme les successeurs
légitimes de l'Empire latin.
Vexillum avec l'aigle et le
L'année 27 av. J.-C. correspond à l'octroi par le Sénat à Octave sigle de l'État romain : SPQR.
du surnom d'Augustus («  Auguste  »), date traditionnellement
considérée comme le début du principat.

Durant la période de cinq siècles allant de 27 av. J.-C. à 476


apr. J.-C., l'État romain s'est agrandi au point d'englober un
territoire allant de la Maurétanie tingitane (Maroc) jusqu'à la
Mésopotamie, et de la Britannie (Angleterre) jusqu'à l'Égypte,
créant ainsi l'une des plus grandes entités politiques de
l'Histoire, qui influença profondément le monde
méditerranéen, sur le plan culturel, linguistique et finalement
L'Empire romain en 118 après J.-C.
religieux, tout en assurant la conservation de la civilisation
grecque antique reçue en héritage. La période impériale fut Informations générales
aussi un temps de développement des échanges économiques,
facilité par la construction d'un important réseau routier parfois Statut Empire, Autocratie
encore existant. Capitale Rome, puis, à partir de
286, Milan, Ravenne,
L'Empire fut fondé par Auguste, qui mit fin à la Dernière Constantinople et
Guerre civile de la République romaine, au cours de la toute fin Syracuse (663–669). Voir
de la République romaine. Contrairement à la République, qui
aussi la liste des
était oligarchique, l'Empire fut une autocratie, tout en
différentes résidences
conservant durant le principat des apparences républicaines : le
impériales
pouvoir politique était principalement détenu par un seul B2
homme, l'empereur, qui s'appuyait sur une bureaucratie sans Langue Latin, grec ancien
cesse plus développée, sur une administration territoriale Religion Religion romaine antique
importante et sur une puissante armée. De sa fondation par puis christianisme
B3

Auguste jusqu'à la déposition de son dernier empereur,


Monnaie Monnaie romaine
Romulus Augustule, l'Empire eut une histoire intérieure et
extérieure complexe, caractérisée, au départ, par une certaine
stabilité politique (période du principat), puis, à partir du Démographie
e
III  siècle, par une instabilité de plus en plus importante : crise
du troisième siècle et dominat. Les coups d'État et les guerres Population  
civiles se multiplièrent, et l'Empire avait à affronter un nombre • 25 av. J.-C. env. 56 000 000 hab .
1
grandissant d'ennemis extérieurs. 1
• 117 apr. J.-C. env. 88 000 000 hab .
Densité  

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e
En effet, à partir de la fin du II  siècle,
l'Empire est confronté à • 25 av. J.-C. 20,7 hab/km2
ce que l'historiographie ultérieure a appelé les invasions • 117 apr. J.-C. 17,6 hab/km2
barbares. Il s'agissait, en réalité, de mouvements de populations
de très grande ampleur, réalisés sur de longues durées. Les Gentilé Romain
peuples dits « barbares », en se déplaçant vers l'ouest, finirent
par se heurter à la frontière romaine, militairement gardée, et,
Superficie
poussés par d'autres peuples plus à l'est, tentèrent de la percer.
Si l'Empire parvint, dans un premier temps, à repousser les Superficie  
envahisseurs, la crise du troisième siècle vit les frontières céder • 25 av. J.-C. 2 750 000 km2
1
une première fois. En réaction aux périls extérieurs, le pouvoir 1
romain, à partir de la tétrarchie, chercha à se renforcer  : les • 50 apr. J.-C. 4 200 000 km2
1
centres de décision politique et militaire furent multipliés, • 117 apr. J.-C. 5 000 000 km2
l'administration développée et militarisée, et la taille de l'armée • 390 apr. J.-C. 4 400 000 km2
1
augmentée. Le IVe siècle fut l'époque des guerres civiles entre les
successeurs des tétrarques, et il fut dominé par la personnalité Histoire et événements
de Constantin Ier, qui rénova profondément l'Empire romain, 31 av. J.-C. Bataille d'Actium
en lui donnant ses caractéristiques définitives.
27 av. J.-C. Octave est proclamé
À cette époque, le pouvoir était devenu un régime absolu, avec « auguste »
une cour et un protocole de type oriental. La fin de la 285 apr. J.-C. Dioclétien établit la
proscription du christianisme par Constantin, puis son Tétrarchie
établissement comme religion d'État par Théodose Ier est le fait
330 apr. J.-C. Constantin Ier fonde la
le plus marquant de la civilisation romaine dans cette période,
ville de Constantinople
l'Antiquité tardive. Appuyée sur l'appareil administratif romain,
extrêmement développé, l'Église acquit une place 395 apr. J.-C. Division de l'Empire entre
prépondérante dans tous les territoires romains avant d'être Arcadius et Honorius,
chassée, par l'expansion de l'islam, d'une partie de ceux-ci. demeurée définitive
476 apr. J.-C. Fin de l'Empire romain
Après la division de l'Empire en deux entités, l'Empire romain
d'Occident
d'Orient (pars orientalis) et l'Empire romain d'Occident (pars
occidentalis), la partie occidentale est marquée, à partir du 1453 apr. J.-C. Fin de l'Empire romain
e d'Orient
V   siècle, par un délitement continu de l'autorité politique au
profit des royaumes germaniques  : la puissance militaire Empereur
s'effondre, l'économie est exsangue et la domination territoriale
se réduit, jusqu'à ne plus dépasser l'Italie. L'Empire s'effondre 27 av. J.-C. – 14 Auguste
d'une manière progressive, et la déposition, par Odoacre, du apr. J.-C.
dernier empereur Romulus Augustule, est finalement un 378–395 Théodose Ier
événement mineur, surtout symbolique.
475–476 Romulus Augustule
Éteint en Occident en 476, l'Empire romain persista en Orient, 1448–1453 Constantin XI Paléologue
autour de sa capitale, Constantinople. À l'Est, il mêla, comme
jadis à l'Ouest, des éléments de civilisation grecs et latins, mais
Entités Entités suivantes :
la part grecque est devenue prépondérante. Dans la seconde
précédentes :
moitié du XIXe  siècle, l'appellation «  byzantin  » (qui date du
e
XVI   siècle mais était peu utilisée) se généralise pour l'Empire
 Empire
 République
romain d'Orient, mais en fait, il n'existe pas de fondation ou de romain
début de l'Empire byzantin, qui n'est que la période médiévale romaine
2 d'Occident
et finale de l'Empire romain et prend fin en 1453 . Égypte antique
Empire romain
(30 av. J.-C.)
d'Orient

1. À partir de l'année 395 apr. J.-C., l'Empire


est partagé en deux parties, ce jusqu'à
Justinien qui le réunifia en partie au
e
VI  siècle avant que la partie occidentale

ne tombe définitivement hors du contrôle


administratif de l'écoumène
constantinopolitain — Empire romain
d'Occident et Empire romain d'Orient.
C'est le premier qui prend fin en 476, le

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second ne tombera qu'en 1453, lors de la


chute de Constantinople devant les
Sommaire armées ottomanes.
De l'Empire d'Auguste à la fin des Antonins (-27 à 192) 2. Le latin était la langue officielle de l'État, le
Le règne d'Auguste (-27 à 14) grec ancien étant la langue des élites
Les Julio-Claudiens (14 à 68) cultivées.
La première année des quatre empereurs (68 à 69)
3. Il y avait de nombreuses autres religions
Les Flaviens (69 à 96)
dans l'Empire.
L'Empire à la fin du Ier siècle
Les premiers Antonins (96 à 161)
L'Empire au IIe siècle
Les derniers Antonins (161 à 192)
L'époque sévérienne et la Crise du IIIe siècle (193-284)
L'année 193 et les Sévères
Origines de la crise
Instabilité impériale
Transformations après 260
L'Antiquité tardive (284 à 476)
Dioclétien et l'expérience tétrarchique (284 à 306)
Les guerres civiles du début du IVe siècle (306 à 324)
Constantin Ier seul maître (324 à 337) : le
« refondateur » de l'Empire
Les fils de Constantin (337 à 360)
Julien (360 à 363) Évolution du territoire de la
République et de l'Empire.
Les Valentiniens (364 à 379)
L'époque de Théodose Ier (379 à 395)
Le règne d'Honorius (395 à 423)
Le règne de Valentinien III (425 à 455)
Les derniers empereurs d'Occident (455 à 476)
Liste des pays actuels dont tout ou une partie de leur
territoire ont appartenu à l'Empire romain
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes

De l'Empire d'Auguste à la fin des Antonins (-27 à 192)


N2
La période dite du « Haut-Empire  » couvre plus de deux siècles. Cette période, qui commence avec le principat
d'Auguste et qui met fin à la République romaine, s'étend jusqu'à la crise du IIIe siècle, incluant le règne idéalisé de
la dynastie des Antonins. C'est une période d'extension et de consolidation de l'Empire, marquée par des périodes
de stabilité intérieure et de prospérité économique.

Le Sénat confère à Octave le titre «  d'Auguste  ». Tout en maintenant le fonctionnement des anciennes
magistratures et du Sénat, Auguste concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Ses successeurs, les empereurs
Julio-Claudiens, suivis par les Flaviens et les Antonins mènent l'Empire romain à son apogée. Au IIe  siècle, la
superficie de l'Empire romain est à son maximum, et compte entre 50 et 80 millions d'habitants. Rome est avec
un million d'habitants la plus grande ville du monde méditerranéen.

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Le règne d'Auguste (-27 à 14)

Octave devient empereur

Après avoir vaincu Marc Antoine à la


bataille navale d'Actium par
l'intermédiaire de Vipsanius Agrippa en
p 1, m 1
septembre 31 av. J.-C. , Octave, fils
adoptif et héritier de Jules César, devient
seul détenteur du pouvoir et «  maître
p1
incontesté de tout l'Empire  » . S'ouvre
alors une période nouvelle et décisive
Statue équestre (fragmentaire)
dans l'instauration du principat, un
d'Octavien Auguste en bronze, au régime politique qui apparaît comme un
m 2
musée national archéologique retour aux institutions républicaines .
d'Athènes. Cependant, un rétablissement de la
République semble impossible après près
d'un siècle de guerres civiles, où les chefs
de guerres et hommes politiques prennent, en tant qu'individu, une place
m2
prééminente, et admise par tous . De plus, Octave est le premier à réussir à Buste de Marcus Vipsanius Agrippa.
trouver le soutien du peuple et de la noblesse, le «  consensus Marbre, vers 25-24 av. J.-C., Musée
m 2, p 2
universorum » . du Louvre. Provenance : Gabies.

En 30 av. J.-C., il reçoit le ius auxilii des tribuns, qui fait de lui le « protecteur
p 1, m 3
de la plèbe  » . Le 1er janvier 29 av. J.-C., les magistrats et le Sénat prêtent le serment de respecter les
m3
dispositions prises par l'imperator . En août, Octave célèbre trois triomphes puis dédicace le temple du divin
m3
César et inaugure la Curie Julia .

L'année suivante, avec Agrippa, il révise la liste des sénateurs (lectio senatus) et recense la population (censoria
p 1, m 3
potestas) grâce à des pouvoirs détachés de la magistrature républicaine de censeur . Il revêt le consulat pour
p 1
la sixième fois, avec Vipsanius Agrippa, cette magistrature étant de nouveau légalement partagée , et sera
m3
renouvelé dans cette fonction jusqu'en 23 av. J.-C. .

Le 13 janvier 27 av. J.-C., au terme d'un long discours au Sénat, Octave rend au Sénat et au peuple romain ses
m 3, p 1
pouvoirs et l'État, auquel il a rendu sa liberté et la paix . Les sénateurs refusent et, selon un scénario
m 3, p 1
certainement préparé, ils lui attribuent le pouvoir proconsulaire pour dix ans . Les terres romaines sont
m 3, p 1
divisées en provinces sénatoriales (pacifiées) et impériales (où se trouvent les forces armées) . Le 16 janvier,
p 1, m 4
il reçoit le titre sacré « d'Augustus » sur l'initiative du sénateur Munatius Plancus .

Par ce règlement constitutionnel, le régime personnel, régime d'exception jusque-là, entre dans sa période
p 3, m 5
organique . Auguste, reconnu comme princeps, ce qui signifie le « Prince du Sénat », devient le chef officiel
p 3, m 5
de l'État romain . Il prend le contrôle absolu de l'armée, 28 légions, dont il assure le financement et est
p 4, p 5
protégé en permanence par la garde prétorienne, stationnée dans l'Urbs (jusqu'alors aucune troupe n'a
résidé à Rome).

Par définition, le régime comporte un partage d'attribution entre le nouveau pouvoir — le princeps — et les
pouvoirs traditionnels — les assemblées législatives, les magistratures et le Sénat.

Les pouvoirs fondamentaux d'Auguste

Jusqu'en 23 av. J.-C., la situation institutionnelle n'évolue pas, avec le onzième consulat de l'empereur. Cette
année-là, une grave crise secoue l'État due à plusieurs causes : une grande épidémie de « peste » ravage l'Italie,
p 3, m 4
une conspiration vise à assassiner Auguste et ce dernier tombe régulièrement malade . L'empereur dépose
p6
le consulat , qu'il détient depuis 31 av. J.-C. sans interruption, et qu'il n'occupe plus que deux fois en 5 et en 2
av. J.-C. En échange, le Sénat et le peuple de Rome lui octroient la puissance tribunitienne complète et à vie, base
civile de son pouvoir, et un imperium proconsularius maius (plus grand que celui des proconsuls des provinces
p 6, m 4 p 6, m 4, m 5
sénatoriales) . À partir de ce moment, Auguste détient un pouvoir absolu .

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Malgré un aspect civil et démocratique des pouvoirs de l'empereur, détenant


légalement la puissance tribunitienne au lieu du consulat annuel, les troubles
persistent à chaque absence d'Auguste ou d'Agrippa. Ces pouvoirs militaires
et civils sont légitimes, et il refuse le consulat perpétuel ainsi que la censure et
la dictature, ce qui permet sous les apparences de maintenir les institutions
p6 p7
républicaines , et met fin aux troubles à son retour à Rome . En 19 av. J.-
C., il refuse une nouvelle fois la censure, reçoit les insignes consulaires à vie et
partage le pouvoir pour cinq ans  : Agrippa reçoit l'imperium proconsulaire
p7
majeur ainsi que la puissance tribunitienne .

La mort en 12 av. J.-C. de Lépide, pontifex maximus depuis le second


triumvirat, permet à Auguste de se faire élire à la plus haute charge
p 7, m 6
religieuse . En 2 av. J.-C., il reçoit le titre de « Père de la patrie », qui
p8
place sous sa protection l'ensemble du peuple romain .

Ainsi est fondé le principat, reposant sur trois bases  : militaire — par
l'imperium proconsulaire majeur —, civile — par la puissance tribunitienne
—, et religieuse — par le grand-pontificat.
Auguste de Prima Porta, statue
d'Auguste en tenue militaire de L'expansion et la consolidation des frontières
parade, au musée Chiaramonti,
Vatican, Rome. Auguste affermit la puissance romaine
autour du bassin méditerranéen,
cherchant à la fois à organiser et
m 7, p 9
optimiser les frontières de l'Empire .
m 7, p 10
À la suite de l'ajout de l'Égypte en 30 av. J.-C. , il annexe une partie des
vassaux, clients et alliés de l'Empire, notamment en Syrie et en
m 7, p 11 m 8, p 12
Anatolie , puis termine la conquête de l'Hispanie après avoir
m 8, p 13
pacifié la Gaule . Ensuite, c'est la Norique et la Rhétie qui deviennent La République romaine à la mort de
m 8, p 13
romaines, grâce aux campagnes de Tibère et de son frère Drusus . La Jules César en 44 av. J.-C.
Dalmatie et la Pannonie se révoltent à l'orée d'une campagne contre les
Marcomans menée par Tibère, qui se retourne contre les révoltés, qu'il bat           1/2
p 14, m 9
difficilement, ayant eu besoin de dégarnir le Rhin pour en venir à bout .
Les Marcomans n'ont pas rejoint la révolte et négocient alors de devenir « ami
p 14, m 9
des Romains » .

En Orient, contrairement à Jules César, il cherche à assurer la paix, pensant qu'une campagne militaire serait
m7
trop incertaine . Il négocie avec le roi Phraatès IV, l'Arménie revient sous la coupe romaine, Auguste récupère
m 7, p 11
les enseignes prises aux légions de Crassus trente ans plus tôt, ainsi que les prisonniers encore en vie . Ce
succès diplomatique a, pour les Romains, la même importance qu'une victoire militaire, mettant l'Empire parthe
m7
au même titre qu'un vassal de Rome .

Il s'attaque à reculer la frontière à l'Elbe et non au Rhin, et c'est Drusus qui lance l'offensive et conquiert les terres
m 10, p 15 m 9, p 14
germaines , puis Tibère lui succède à sa mort . Mais le désastre arrive en 9, lorsque Varus se rend en
Germanie pour organiser la nouvelle province, et se fait écraser avec trois légions, provoquant la perte de toutes
m 9, p 16 m 9, p 16
les terres germaines alors conquises . Ce sera le seul échec d'Auguste .

À sa mort, tout le bassin méditerranéen est sous domination romaine, tous les territoires intérieurs difficiles sont
p 16
pacifiés et l'«  Empire est plus cohérent, plus fort, plus équilibré et mieux organisé qu'il ne l'était
m9
auparavant » .

La réorganisation de l'Empire et de la Cité

La paix, tant intérieure qu'extérieure, permet à Auguste de renouveler les structures administratives sans heurter
m 5, p 17 m 5, p 17
l'opinion . Il se base sur la hiérarchie existante sous la République et l'adapte au nouveau régime .
L'ordre sénatorial est remanié, l'empereur prenant le contrôle de l'album sénatorial et fixe un cens spécifique
m 11, p 17
pour être sénateur, diminuant aussi fortement le nombre de membres du Sénat .

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Les chevaliers romains peuvent dorénavant prétendre à se charger des biens


m 11, p 18
de l'État ou de l'empereur . Une carrière équestre est créée et ils
deviennent les meilleurs auxiliaires de l'empereur, en devenant gouverneurs
m 12, p 18
des provinces en son nom ou en occupant les préfectures à Rome .

Après avoir permis à nombre de membres des élites provinciales de devenir


citoyens et en élargissant la citoyenneté à des zones entières, Auguste rend
m 12
plus rigoureux son accès et limite les affranchissements . En outre,
l'empereur veut se présenter comme le restaurateur des mœurs, il réforme la
justice et promulgue des lois pour limiter la dépopulation des couches élevées
m 12
de la société mutilées par les guerres civiles . Son règne voit le retour de la
m 12
paix et de l'ordre politique .
La Curie Julia sur le Forum Romain
où se réunit habituellement le Sénat
de l'Empire romain.
La politique religieuse d'Auguste

Auguste s'intéresse particulièrement aux


problèmes religieux, cherchant avant tout des solutions dans la tradition mais
n'hésitant pas non plus à faire quelques innovations très importantes pour
m 13, p 19
l'empire romain .

Les guerres civiles sont des guerres impies, et chaque Romain qui y a
m 14
participé y est souillé, signe que les dieux ont abandonné Rome . La paix
étant revenu sous le long règne d'Auguste, la concorde entre les dieux et les La procession de la famille
m6 d'Auguste sur le côté sud de l'autel
hommes peut avoir lieu
de la paix.
Bien qu'Auguste ne soit pontifex maximus qu'à partir de 12 av. J.-C., il est
membre du collège des pontifes depuis 45 av. J.-C., année à laquelle Jules
m 6, p 20
César l'y a introduit . Il est ensuite augure pendant deux ans et occupe d'autres postes religieux, avant
m 6, p 20
d'intégrer plusieurs collèges religieux en tant que Augustus . Lui-même, en divinisant son père adoptif
m 6, p 20
Jules César, se place au-dessus des hommes .
m 6, p 19
Les sacerdoces sont rétablis puis réorganisés , notamment la charge de Flamine de Jupiter tombée en
désuétude depuis le début du siècle, il réforme plusieurs collèges religieux, renouvelant avec les anciennes
traditions en y intégrant plus de patriciens que de plébéiens, notamment la confrérie des Frères Arvales, qui
m 6, p 19
devient prédominante . De nombreux anciens rites sont rétablis, et des monuments religieux sont rénovés
p 19, m 15 m 15
ou construit (82 temples ). Il entame l'édification d'un important Forum , dominé par le temple de
m 15 m 15 m 16, p 19
Mars vengeur , du Temple d’Apollon Palatin , et de l'Autel de la paix d'Auguste .

Cette rénovation de la religion romaine traditionnelle à laquelle s'ajoute la puissance de l'empereur, se plaçant
sous la protection de Mars et d'Apollon, devenant un élément essentiel dans la religion, permet aux Romains de
penser que l'entente entre les dieux et les hommes est de retour, et que cette harmonie renaissante est
m 17, p 20
annonciateur d'un nouvel âge d'or .

Le problème successoral

Auguste se doit d'assurer la stabilité du régime après sa mort. L'empereur est


souvent malade, et dès le début de son règne, il doit se préoccuper de
nommer un successeur, qui se doit d'être un membre de la famille
m 18
impériale .

Dès 29 av. J.-C., son premier choix est Marcellus, son neveu, qui épouse alors
m 19, p 6
Julia, fille d'Auguste, mais il décède en 23 av. J.-C. et l'empereur se
m 19, p 6
tourne vers Agrippa, son plus fidèle et ancien allié . Agrippa est plus un
dépositaire du trône en cas de disparition de l'empereur qu'un successeur.
Tête de Caius enfant (Rome, Musée Lorsque le princeps tombe gravement malade en 23 av. J.-C., celui-ci lui
dell'Ara Pacis). m 19, p 7
octroie la bague qui lui sert de sceau authentifiant les actes officiels .
Ensuite, Agrippa reçoit un imperium supérieur à tout autre sur toute la partie
m 19, p 7
orientale de l'Empire puis épouse Julia .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 6/32
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Les véritables successeurs auxquels pense Auguste sont les enfants de cette union, ses petits-fils Caius et Lucius,
m 19, p 7
qui naissent respectivement en 20 et 17 av. J.-C., et qui sont adoptés par l'empereur . Agrippa joue le rôle
de collègue de l'empereur ayant autant de pouvoirs mais il décède en 12 av. J.-C., et c'est Tibère qui reprend le
m 19, p 8
rôle de protecteur, se mariant à son tour avec Julia . Tibère et son frère Drusus reçoivent l'imperium
proconsulaire, mais Drusus meurt en 9 av. J.-C. Tibère reçoit ensuite la puissance tribunitienne et son imperium
est renouvelé, à l'instar d'Agrippa quelques années plus tôt, mais il se retire soudainement de la vie
m 20, p 8
politique . Caius et Lucius, les héritiers, atteignent l'âge adulte, et l'empereur les favorise, mais ils décèdent
m 20, p 8
tour à tour .
m 20, p 8
Tibère revient d'exil après sept années et est adopté par Auguste . De
nouveau détenteur des deux pouvoirs majeurs, Tibère devient le collègue
d'Auguste, et ses nombreuses campagnes militaires victorieuses le
m 20, p 21
légitiment . À la mort d'Auguste, Tibère détient toujours l'imperium
proconsulaire et la puissance tribunitienne, ce qui fait de lui l'unique
m 20
détenteur du pouvoir suprême .

Les évènements autour de la succession d'Auguste sont très importants pour


toute la suite du Haut Empire romain, déterminant les principes de
m 20
succession pour toute la durée du principat . Le successeur doit être
membre de la famille de l'empereur, et si ce dernier a un fils (naturel ou
m 20
adopté), c'est celui-ci qui est le successeur légitime, aux yeux de tous . De
plus, Auguste associe les deux pouvoirs majeurs, l'imperium proconsulaire et
m 20
la puissance tribunitienne à la désignation d'un successeur . Enfin, la
place tenue par sa fille, qui épouse trois de ses successeurs possibles,
m 20
préfigure l'importance des femmes dans la famille impériale . La
m 20
succession impériale se fonde dès lors sur des principes héréditaires . Buste de Tibère, musée
archéologique de Palerme.

Les Julio-Claudiens (14 à 68)


Julio-Claudiens :
Auguste (-27 à 14) Le règne de Tibère
Tibère (14 à 37)
Caligula (37 à 41) Tibère devient empereur en 14, succédant officiellement à Auguste car il est depuis 12
Claude (41 à 54) associé au gouvernement de l'Empire romain, détenant aussi l'imperium proconsulaire et
m 21, p 22
Néron (54 à 68) la puissance tribunitienne . Cependant, il tarde à accepter de devenir empereur,
par orgueil — Tibère aurait mal vécu d'être le dernier successeur d'Auguste et souhaite
voir les sénateurs le supplier — ou humilité, hésite sur la marche à suivre surprenant le
m 22, p 22
peuple et le Sénat, puis accepte finalement les pleins pouvoirs .
m 23
Âgé de 56 ans, il a une grande expérience de l'administration civile et militaire et met en place d'importantes
p 23
réformes dans les domaines économiques et politiques . Il fait preuve d'un strict respect de la tradition
p 24
augustéenne, essayant de respecter toutes les instructions de son père adoptif . Son but est de préserver
l'Empire, d'assurer la paix interne et externe tout en consolidant le nouvel ordre politique. Il met un terme à la
p 25
politique d'expansion militaire, se limitant à sécuriser les frontières .
m 23, p 26
Au début de son règne, il fait preuve d'un grand respect envers le Sénat qu'il consulte fréquemment . Sous
p 27
son règne, l'Empire prospère et accumule des fonds qui contribuent alors à assainir les finances .

Tibère, sur ordre d'Auguste, avait adopté son neveu Germanicus, jeune et populaire, contrairement à
m 23, p 28
l'empereur . Sa mort, suspecte, prive l'Empire d'un appui solide et Tibère d'un successeur
m 23, p 29
possible .
m 23, p 29
Son principat est entaché par une impopularité croissante , due à la préfecture de Séjan — pendant
m 23, p 29 p 29
laquelle les procès et les meurtres se multiplient, dont celui de Drusus , fils et successeur de Tibère —,
à son caractère — il se renferme sur lui-même et ignore son impopularité croissante — et à son éloignement de
m 24, p 29
Rome à la suite de la perte de son fils — à Capri où les rumeurs lui prêtent toute sorte de débauches .
Séjan élimine un à un tous ses rivaux potentiels à l'Empire, instaure dans Rome un climat de terreur, diminue les
m 24, p 27
pouvoirs du Sénat mais le préfet du prétoire tombe à son tour, accusé par l'empereur de trahison .

L'empereur ne retourne cependant plus dans la capitale où il est haï jusqu'à sa mort en 37, bien qu'il continue de
p 27
mener l'Empire d'une main ferme et responsable . Sans désigner de successeur, l'empereur défunt favorise la
m 24, p 27
montée de Caligula, fils de Germanicus, et de Tiberius Gemellus, son petit-fils .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 7/32
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Le règne de Caligula
m 24, p 30
Caligula est le seul à se présenter pour prendre le pouvoir à l'annonce de la mort de Tibère . Pendant six
mois, les Romains peuvent se féliciter d'un empereur juste, utile et libéral, qui leur fait oublier la sinistre fin du
m 25, p 30 m 25
règne de Tibère . Il adopte tout d'abord Tiberius Gemellus, avant de le faire assassiner pour trahison .

Cependant, une grave maladie fait changer dramatiquement Caligula, dont les troubles mentaux ressurgissent,
p 31
qui devient un tyran . Les conspirations se multiplient, l'empereur vide les caisses de l'État par ses nombreuses
m 25, p 32
extravagances et fait preuve d'une extrême cruauté, gouvernant en monarque oriental . Une énième
m 25, p 33
conspiration a raison de lui en 41 .

Le règne de Claude

Le règne de Tibère, qui laisse un mauvais souvenir aux Romains, suivi par
l'autorité tyrannique de Caligula, ainsi que la disparition du dernier
représentant direct des Iulii, aurait pu mettre à mal le nouveau régime. Mais
le principat est ancré dans les esprits, surtout après le long et heureux règne
d'Auguste. À sa mort, il n'y a déjà plus personne qui a vécu sous une
République stable et prospère. Ainsi, le nouvel empereur se doit d'être un
membre de la famille impériale, celle qui a été choisie et protégée par les
m 25, p 33
dieux .

Ainsi, c'est Claude, jugé inapte par Tibère quelques années plus tôt, qui lui
succède, choisi par la garde prétorienne, alors qu'il se terrait par crainte
d'être lui aussi assassiné. Frère de Germanicus, il a toujours été épargné et
laissé de côté, jugeant son physique ingrat, ses capacités à gouverner limitées,
et n'ayant jamais occupé aucune charge importante, hormis un consulat. Le
m 25, p 33
Sénat s'empresse de valider le choix des prétoriens .

Malgré son manque d'expérience


politique, Claude se montre un
Buste de Claude en Jupiter. Marbre, administrateur capable et un grand
œuvre romaine, vers 50. bâtisseur public. Son règne voit l'Empire
s'agrandir  : cinq provinces s'ajoutent à
l'Empire dont la Bretagne, ainsi que, en
43, la Lycie, les deux Maurétanies et la Thrace. Il étend la citoyenneté
m 26, p 34
romaine à beaucoup de provinces, dont la Gaule où il est né .

Mais c'est un empereur faible, et il meurt empoisonné à l'instigation L'Empire romain à la mort
d'Agrippine en 54, après avoir, sur les conseils de celle-ci, adopté son fils d'Auguste.
Néron, qui lui succède en lieu et place de Britannicus, le fils de Claude, qui
m 27, p 35           1/3
meurt peu de temps après lui, dans des conditions troublantes .

Le règne de Néron

Néron accède au pouvoir grâce à sa mère qui a fait pression sur Claude pour faire de Néron son successeur et non
Britannicus (qui est le fils biologique de Claude).

Les premières années du règne de Néron, très jeune empereur de 17 ans, sont connues comme des exemples de
bonne administration. Le préfet du prétoire Burrus et Sénèque lui font appliquer une politique modérée et
populaire. Après la mort de Britannicus en 55, Néron écarte sa mère, trop entreprenante, des affaires avant de la
faire assassiner en 59. Durant les huit premières années de son règne, l'empereur mène une politique commune
avec le Sénat, laissant à l'assemblée d'importants pouvoirs. Mais ses deux mentors disparaissent : Burrus meurt
m 27, p 36
en 62 et Sénèque se retire .

Néron fonde alors sa nouvelle politique sur l'exploit artistique, prenant part à des spectacles, chantant et jouant la
comédie et de la lyre. Les premiers procès politiques de son règne commencent pour lèse-majesté dès 62. De
nombreux scandales éclatent, ainsi que le grand incendie de Rome, qui détruit la plus grande partie de la ville
pendant près d'une semaine. Mal entouré, il prend de mauvaises décisions, se voit accusé par une partie de la

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 8/32
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population de l'incendie, et se met à craindre son entourage et les exploits de certains généraux. Sa popularité,
excellente jusque là, tombe en flèche, des conspirations naissent et échouent, telle la conjuration de Pison, et les
m 27, p 37
exécutions se multiplient, Néron poussant même Sénèque au suicide .

Néron ordonne un dernier suicide, celui d'un excellent général, Corbulo, ce qui provoque la rébellion de plusieurs
militaires, dont Galba soutenu par Othon. Néron se trouve rapidement sans défense et Galba est proclamé
empereur, le Sénat démet Néron de ses fonctions et le déclare «  ennemi public  ». Ce dernier s'enfuit et se
m 28, p 38
suicide .

Néron meurt jeune, à peine trente ans, et sans descendance. Aucun membre de la lignée des Julio-Claudiens n'est
apte à prendre le pouvoir, et son règne, désastreux, ternit définitivement l'image de sa famille, qui n'est plus bénie
et protégée par les Dieux. C'est la fin des Julio-Claudiens, et pour la première fois, un problème de succession se
m 28
pose : « il faut recréer une légitimité » .

La première année des quatre empereurs (68 à 69)


Année des quatre
empereurs (69) : La guerre civile de 68/69
Galba (68 à 69)
Othon (début 69) À la mort de Néron, l'Empire connaît une première crise. Des généraux, Galba, Othon et
Vitellius (mi 69) Vitellius sont tour à tour nommés empereurs par leurs troupes puis assassinés en 69.
Vespasien (69 à 79)

Le premier changement de dynastie

Pendant près de deux ans, la guerre civile affecte tout l'Empire qui vit dans l'incertitude en attendant la prise de
pouvoir du plus fort. Durant cette crise, le Sénat, qui a vu son pouvoir décliner sous les derniers Julio-Claudiens,
m 28
se trouve impuissant. C'est la garde prétorienne et les armées provinciales qui font et défont les empereurs .

Lorsque Vespasien est proclamé empereur, et qu'il met fin au court règne sanglant de Vitellius, la population et le
Sénat, las d'une nouvelle guerre civile meurtrière, accepte que ce soit la victoire militaire qui décide de celui qui
deviendra empereur entre deux dynasties. C'est considéré comme le signe de capacités militaires et stratégiques
m 29
importantes et de la protection des Dieux .

Les Flaviens (69 à 96)


Flaviens :
Vespasien (69 à 79) Le règne de Vespasien
Titus (79 à 81)
Domitien (81 à 96) C'est finalement le chef de l'armée d'Orient,
Vespasien, un Italien, qui devient empereur. Par une
loi, il reçoit tous les pouvoirs qu'ont détenus les
Julio-Claudiens. Cependant, contrairement à ces derniers, il n'est pas
patricien et descend d'une famille de simples notables italiens. Il fonde
immédiatement une dynastie, mettant ses deux fils en avant : Titus, qui met
fin à la révolte juive que son père combattait avant la guerre civile, et
Domitien, présent à Rome lors du règne de Vitellius et qui est salué « César »
avant l'arrivée de son père. Ils sont tous deux considérés comme étant
protégés des Dieux à l'instar de Vespasien, et la nouvelle famille régnante se
m 29, p 39
légitime, donnant ainsi naissance à la dynastie des Flaviens .

Il rétablit l'ordre et la paix à Rome ainsi que dans les provinces révoltées.
Pour asseoir son pouvoir, l'empereur va s'inspirer du modèle augustéen en
reprenant les grands thèmes de son règne ainsi qu'en monopolisant les
magistratures supérieures. Cependant, le Sénat reste sceptique concernant Buste de Vespasien, musée du
Louvre, Paris.
ses origines, bien qu'appréciant ses décisions politiques. De plus, la famille
impériale règne en maître absolu, bien que faisant preuve de bonne volonté et
gouvernant avec sagesse. Une opposition se forme et Vespasien réorganise le
p 40
Sénat à l'avantage des élites italienne, narbonnaise et hispanique, d'où proviendront d'ailleurs les Antonins .

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À l'échelle de l'Empire, il mène une politique entre continuité et innovation. Tout comme ses prédécesseurs, il
multiplie les dépenses publiques, notamment le Colisée qu'il entreprend, la reconstruction du Capitole et la
création d'un nouveau forum à Rome. Il n'oublie pas les provinces où il prend de très nombreuses décisions. Il ne
p 41
lésine pas sur l'entretien des frontières et fait bâtir de nouvelles voies romaines .

D'autre part, il recourt à de véritables innovations dans le domaine financier. Les biens de la dynastie julio-
claudienne sont versés dans le domaine public, l'empereur ordonne de nombreux cens et cadastre pour lutter
contre les fraudes et pour que chacun paie son dû. Le trésor, vidé par le règne de Néron et lors de la guerre civile,
p 42
accumule à nouveau des fonds .

Le règne de Titus

Titus succède à son père sans heurt, tel que c'est prévu, lui qui a joué un grand rôle au côté de Vespasien. Jeune
général compétent, il est mis en avant par son père, faisant quasiment office de coempereur, occupant le poste de
m 30, p 43
préfet du prétoire pendant huit années et multipliant les consulats .

Devenu empereur, de nombreux vices rappelant ceux de Néron, apparus lors de sa préfecture, s’effacent devant
« les plus rares vertus ». Ce changement radical dans son comportement est suivi par une série de catastrophes
qui vont, en deux ans, mettre en relief le caractère exemplaire de l’empereur. Lors de sa mort prématurée, il est
salué comme l'un des meilleurs empereurs que Rome ait connu, bon et respectueux. Pour beaucoup, s'il avait vécu
p 43
plus longtemps, son règne aurait tourné au « néronisme » .

Le règne de Domitien

Le deuxième fils de Vespasien devient alors à son tour empereur, alors que la
succession de Titus n'est pas préparée. Il est reconnu sans problème par les
prétoriens le soir même du décès de l'empereur, puis le Sénat, qui ne
remettent pas en cause le caractère familial de la fonction impériale. Domitien
n'a pas été réellement écarté du pouvoir par son père et son frère pendant
leurs règnes, mais il n'a pas un rôle majeur, bien qu'il soit membre de tous les
m 30, p 44
collèges religieux et plusieurs fois consul .

Contrairement à ses deux prédécesseurs, il ne cache pas ses prétentions au L'Empire romain à la mort de
despotisme. Au début du règne Domitien se montre libéral et juste. Il est loué Claude.
pour son sens de la justice, de la religion, et suit de près la politique amorcée
p 45           1/2
par Vespasien, faisant preuve d'une bonne administration de l'Empire .

La conquête de la Bretagne par Agricola se poursuit avec brio et Domitien


lance une offensive surprise contre le peuple germain du Rhin le plus puissant à l'époque, les Chattes, qu'il vainc.
La présence romaine en Bretagne et en Germanie est sérieusement renforcée. Il abandonne la politique
p 46
augustéenne des états-clients et préfère l'annexion pure et simple .

Mais très vite la situation se dégrade sur le Danube. Les Daces viennent de s'unir et Domitien intervient en
personne avec la garde prétorienne pour les chasser. Finalement, après des revers de généraux romains, Domitien
p 47
préfère traiter et fait la paix avec le roi dace, Décébale, qui devient un roi client et perçoit des subsides .

Cependant le naturel inquiet de Domitien, sa tendance à voir des complots partout, sa violence et son
autoritarisme assombrissent la fin de son règne. Il connaît une opposition inexpiable dès le début de son règne, et
se met à dos les sénateurs, pourtant nommés en majorité par son père. Cela le rend impitoyable, lui qui a toujours
été écarté du pouvoir réel, ne supporte pas l'opposition, et les procès et les exécutions sommaires se multiplient, à
p 48
l'instar de la fin de règne de Néron. Il est assassiné en 96 par une conspiration de palais .

L'Empire à la fin du Ier siècle

L'évolution des classes dirigeantes

L'apogée et la crise de l'Italie

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L'essor des provinces occidentales

Après la pacification des provinces conquises, les citoyens romains et les soldats ayant fini leur service (véterans)
s'installent dans les villes subjuguées et, bénéficiant de plusieurs privilèges en tant que citoyens romains,
développent l'agriculture et le commerce. Ainsi commença l'essor économique et culturel dans les provinces
3
occidentales de l'empire

Les premiers Antonins (96 à 161)


Antonins : Nerva donne naissance à la dynastie des Antonins. Cinq empereurs remarquables sur six
Nerva (96 à 98) choisissent, de leur vivant leur successeur car ils n'ont pas de fils, toutefois le choix se
Trajan (98 à 117) porte toujours sur de proches parents. Les règnes de Trajan et de son successeur Hadrien
Hadrien (117 à 138) correspondent à l'apogée de l'Empire romain.
Antonin (138 à 161)
Lucius Verus (161 à
169) Le règne de Nerva
Marc Aurèle (161 à
180) En septembre 96, c’est un sénateur qui monte sur le trône  : Nerva, 65 ans, le princeps
m 31
Commode (180 à 192) senatus, qui a une carrière exemplaire et paraît l'antithèse de Domitien . En dépit de
ses réalisations politiques, son règne révèle de nombreuses faiblesses, typiques d’un
4, p 49
règne de transition . La question de la succession demeure alors ouverte mais une
guerre civile marquant la fin de la dynastie des Flaviens est évitée, contrairement à la fin de la dynastie Julio-
claudienne. Nerva, dont le pouvoir est fragilisé par les prétoriens et qui manque de renom militaire, adopte alors
m 31
solennellement Trajan le 28 octobre 97 .

Le règne de Trajan

Trajan est le premier empereur romain issu d'une famille établie dans une
province, mais celle-ci est en fait originaire d'Italie et s'est installée en
Bétique en tant que colons. Il est resté dans l’historiographie comme le
«  meilleur des empereurs romains  » (optimus princeps). Après le règne de
Domitien, dont les dernières années sont marquées par les persécutions et les
exécutions de sénateurs romains, et la fin de la dynastie des Flaviens, le court
règne de Nerva et surtout celui de Trajan marquent le fondement de la L'Empire romain à son apogée
dynastie dite des « Antonins ». territorial sous Trajan en l'an 117, le
sud de la Mésopotamie n'est occupé
On considère généralement que c’est sous son règne que l’Empire romain que quelques mois entre l’été et
connaît sa plus grande extension avec les conquêtes éphémères de l’Arménie l'automne 116/7.
et de la Mésopotamie et celle plus pérenne de la Dacie ainsi qu'avec
l'annexion du royaume nabatéen de Pétra qui donne naissance à la province
d'Arabie Pétrée. Sa conquête de la Dacie enrichit considérablement l'Empire,
la nouvelle province possédant plusieurs mines de métal de grande valeur.
Par contre, sa conquête des territoires parthes reste inachevée et en péril à la
suite d'une grande révolte judéo-parthe, et il laisse à sa mort une situation
économique peu florissante ainsi que la partie orientale de l’Empire
exsangue.

En parallèle de cette politique expansionniste, Trajan mène de grands travaux


de construction et engage une politique de mesures sociales d'une ampleur
inédite. Il est surtout connu pour son vaste programme de construction
publique qui a remodelé la ville de Rome et laissé plusieurs monuments
durables tels que les thermes, le forum et les marchés de Trajan ainsi que la
colonne Trajane. Il renforce aussi le rôle prépondérant de l’Italie dans
l’Empire et la romanisation des provinces.

Le règne d'Hadrien Buste de Trajan portant la couronne


civique, une courroie d'épée et
L'empereur Hadrien s'attache à mener une politique plus défensive. Sous son l'égide.
règne, dans plusieurs régions frontières, en Afrique et en Bretagne
notamment, des fortifications importantes se développent, souvent appelées
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limes. Par ailleurs Hadrien s'attèle à améliorer le fonctionnement de l'Empire.

Dans la continuité d'un effort commencé par d'autres empereurs, il s'attache à favoriser l'intégration des
provinciaux, notamment par la création de colonies honoraires  : alors que le terme colonie désignait le plus
souvent l'installation de colons romains, il est désormais un titre honorifique concédé à une cité et qui donne la
citoyenneté romaine à tous ses habitants.

Le règne d'Antonin le Pieux

Le règne d'Antonin le Pieux n'est pas marqué de conquêtes, mais plutôt par
une volonté de consolidation de l'état actuel. C'est traditionnellement durant
son règne qu'on considère que l'Empire romain est à son apogée, du fait de
l'absence de guerre et de révolte majeure en province.

C'est pourtant cette politique défensive et attentiste qui annonce les difficultés
financières et militaires de l'Empire romain.

L'Empire romain sous Nerva.


L'Empire au IIe siècle
          1/3
Les conquêtes récentes par la dynastie des Julio-Claudiens affaiblissent et
éparpillent les légions romaines autour du bassin méditerranéen. Le IIe siècle
est donc plus un siècle de consolidation que d'expansion. La dernière grande phase d'expansion se déroule entre
101 et 117, pendant le règne de Trajan, avec l'ajout de la Dacie et celle très éphémère de Mésopotamie à
l'Empire [réf. nécessaire].

La domination antonine

La fonction administrative

De la conquête à la stabilisation de l'Empire

Les derniers Antonins (161 à 192)

Les règnes de Marc-Aurèle et Lucius Verus

Marc Aurèle et Lucius Verus succèdent à Antonin. Le second meurt au bout de 8 ans de règne, sans grand acte. Le
premier est connu pour être un empereur-philosophe stoïcien.

Sur le plan intérieur, il accomplit une œuvre législative importante.

Il passe 15 ans sur le front du Danube à lutter contre les Barbares. L'Empire entre en effet dans une période bien
moins propice  : ses voisins aux frontières semblent plus puissants, l'Empire doit faire face à des difficultés
agraires, des famines, à l'épidémie de la peste antonine.

Le règne de Commode et la fin des Antonins

Marc Aurèle choisit son fils, Commode comme successeur. L'assassinat de celui-ci, qui s'est comporté en tyran
durant une grande partie de son règne, met fin à la dynastie des Antonins.

L'époque sévérienne et la Crise du IIIe siècle (193-284)

L'année 193 et les Sévères

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Son assassinat en décembre 192 ouvre une crise


Deuxième année des politique comme à la fin de la dynastie des Julio-
quatre empereurs Claudiens. La garde prétorienne assassine le nouvel
(193) :
empereur Pertinax et porte au pouvoir Didius
Pertinax (début 193)
Julianus.
Didius Julianus (mi
193)
C'est finalement le général de l'armée du Danube,
Clodius Albinus (193 à
l'Africain Septime Sévère qui prend le pouvoir. Il
197)
comble de bienfaits l'armée dont il augmente les
Septime Sévère (193
à 211)
effectifs et renforce le pouvoir impérial. Les
prétoriens qui ont fait et défait tant d'empereurs sont
recrutées parmi les légions du Danube fidèles à
Septime Sévère. Il sauve un temps l'Empire de
Sévères : l'anarchie et entame d'importantes réformes
Septime Sévère (193 politiques, militaires, économiques et sociales. Le
à 211)
brassage culturel qu'apporte l'Empire s'accroît, les Buste de Septime Sévère, musée
Septimius Geta (211)
religions venues d'Orient deviennent plus populaires du Louvre.
Caracalla (211 à 217)
dans l'Empire, en particulier le culte de Mithra parmi
Macrin (217 à 218)
les militaires. Cet aspect a parfois été exagéré par les
Diaduménien (218)
Élagabal (218 à 222)
historiens qui ont décrit les Sévères comme une dynastie orientale, jugement
Sév. Alexandre (222 à considérablement relativisé aujourd'hui.
235)
Il nomme ses deux fils Auguste mais à sa mort, Caracalla s'empresse de tuer son jeune
frère Geta. Il est connu pour avoir publié en 212, le célèbre édit qui porte son nom
donnant à tous les hommes libres de l'Empire la citoyenneté romaine. Il meurt assassiné sur le front parthe sur
ordre du préfet du prétoire Macrin qui ne réussit à prendre sa place que peu de temps. Il nomme son propre fils
Diaduménien César puis Auguste en 218, mais sont tous deux assassinés.

Le cousin de Caracalla, Élagabal devient ensuite empereur mais tout occupé au culte du dieu du même nom il
laisse le gouvernement à sa grand-mère, Julia Maesa.

Il est tué par les prétoriens et son cousin Sévère Alexandre lui succède pour un règne de 13 ans. Après son
assassinat, l'Empire sombre dans une période bien plus troublée, traditionnellement qualifiée d'«  anarchie
militaire », terme cependant impropre car si le pouvoir impérial est parfois divisé, il n'est jamais absent.

Origines de la crise

Les historiens s'interrogent encore sur les raisons de la crise profonde que traverse l'Empire romain au IIIe siècle.
Certaines causes extérieures à l'Empire peuvent l'expliquer. En Orient, l'Empire parthe déliquescent laisse la
place à l'Empire Sassanide dans le second quart du IIIe siècle. Cet empire puissant, bien structuré et agressif fait
peser une pression constante sur les provinces d'Asie. Au nord-est de l'Europe, les Germains orientaux qui vivent
dans les régions de la mer Baltique entament une lente migration vers le Sud et le Sud-Est européen. Ce faisant,
ils chassent les autres tribus qui se trouvent sur les territoires qu'ils traversent. Celles-ci cherchent à trouver
5
refuge dans l'Empire romain en espérant y trouver de nouvelles terres et un riche butin . Leurs incursions
mettent en évidence la faiblesse de la stratégie défensive romaine. En effet, les légions sont massées aux frontières
et une fois qu'elles sont franchies, les barbares peuvent ravager les provinces sans pratiquement aucune entrave.
Le dispositif militaire romain, et l'organisation du pouvoir impérial sont aussi très peu adaptés à une guerre
simultanée sur deux fronts, en Orient et sur l'ensemble Rhin-Danube.

Les difficultés internes sont dues à l'éloignement de plus en plus grand des militaires prêts à imposer de lourds
sacrifices aux civils pour protéger l'Empire des menaces d'invasions et de la classe possédante qui accepte
difficilement l'accroissement de ses charges fiscales. Sur le plan politique, cela se traduit par la montée de l'ordre
équestre, titulaire des grandes préfectures et de plus en plus présente dans les provinces comme gouverneur à la
6
place de la classe sénatoriale . De plus à partir de 250, l'Empire romain est touché par des épidémies qui
entraînent, au moins régionalement, une dépopulation et une crise économique dont souffrent principalement
l'Occident déjà ravagé par les incursions germaniques.

L'état le plus récent de la recherche relativise cependant le caractère général et continu de la crise. Le IIIe siècle est
désormais plutôt décrit comme marqués par quelques grandes crises mieux définies du point de vue
chronologiques  : crise politique en 238, deux graves crises dans les années 250 et 260, la période la plus dure

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pour le pouvoir impérial. Mais l'accent est désormais aussi mis sur la diversité des situations régionales, le
maintien d'une prospérité en Afrique, sur l'existence de périodes de redressement ou sur les capacités de
relèvement et de résistance, induisant plus une période de mutation qu'une crise et un déclin continus.

Instabilité impériale

La période comprise entre 235 et 268 est assez mal connue. Seize empereurs se sont « Anarchie
succédé, faits et défaits par le sort des armes. Les empereurs sont créés par un nouveau militaire » :
groupe, l'État-major de l'armée. Il choisit le nouvel empereur, qui est ensuite avalisé par Maximin Ier (235 à
le Sénat. Le rang impérial est devenu, aux yeux des militaires, le grade le plus élevé dans 238)
la hiérarchie des officiers. Ainsi Maximin Ier le Thrace est le premier militaire de carrière Gordien Ier et Gordien
II (238)
à devenir empereur par la volonté seule de ses soldats. Il déploie une grande énergie pour
Pupien et Balbin (238)
sécuriser la frontière face aux Daces et aux Sarmates. Il exige de la classe sénatoriale et
Gordien III (238 à
des provinces de lourds impôts pour faire face aux dépenses militaires. Cette pression
244)
fiscale provoque la révolte des grands propriétaires de la province d'Afrique qui portent Philippe l'Arabe (244 à
officieusement à la tête de l'Empire Gordien Ier, lequel associe au pouvoir son fils 249)
Gordien II en 238. Rapidement, ceux-ci obtiennent le ralliement de nombreux Philippe II (247 - 249)
gouverneurs et de nobles, à l'instar de Timésithée, mais surtout du Sénat. Ils sont battus Trajan Dèce (249 à
par le gouverneur, resté loyal à Maximin, de la province voisine de Maurétanie. 251)
Herennius Etruscus
Maximin, ayant eu vent de l'appui accordé par le Sénat aux deux Gordiens, est tué devant (251)
Aquilée par les troupes de Pupien, choisi avec Balbin comme nouvel Auguste. En portant Hostilien (251)
deux empereurs à la tête de l'État, les sénateurs cherchent à recréer les conditions de la Trébonien Galle (251
République, où le rôle du Sénat était plus important et sur laquelle régnait deux Consuls à 253)
aux pouvoirs égaux. En mai-juin 238, Gordien III, le petit-fils de Gordien Ier devient Volusien (251 à 253)
7
empereur . Alors que l'Empire subit sur ses frontières septentrionales des pressions Émilien (253)
barbares, l'empereur sassanide du moment attaque entre 238 et 242 et à plusieurs
reprises des villes et des camps romains basées en Mésopotamie, en Syrie et en Arménie.
En 243, Gordien III, accompagné de son beau-père préfet du prétoire et véritable décisionnaire des affaires de
l'empire Timésithée, attaque l'Empire sassanide de Shapur Ier. Il périt des suites de ses blessures après la défaite
de l'armée romaine marchant sur Ctesiphon. Timésithée étant lui aussi décédé (de maladie), il est remplacé par
Philippe l'Arabe qui remplace ensuite Gordien à la tête de l'empire. Contrairement aux dire de certains historiens,
la thèse de l'assassinat de Gordien par Philippe (celui-ci ayant remplacé le préfet du prétoire puis l'empereur, tous
deux décédés à peu de temps d'intervalle) est aujourd'hui le plus souvent écartée.

Philippe doit éliminer plusieurs concurrents avant d'être tué en affrontant Dèce. Dèce est le premier empereur tué
par des barbares, lors de la lourde défaite d'Abrittus face aux Goths en 251. Trébonien Galle et Émilien se
succèdent à un rythme rapproché. Ce dernier ne règne que quatre-vingt-huit jours. La légitimité impériale qui
reposait sur la victoire est soumise à rude épreuve  : la crise militaire encourage les usurpations  : les armées
cherchant un général efficace et les régions menacées désirant un empereur proche pour les protéger.

Valérien règne associé à son fils Gallien. Celui-ci est le dernier aristocrate à parvenir à
8 Période dite des
l'Empire . Ils doivent faire face aux incursions des Alamans et des Francs en Gaule et à
l'offensive du souverain sassanide Sapor en Syrie. En 260, Valérien est même fait « Trente Tyrans » :
Valérien (253 à 260)
prisonnier par les Perses et finit ses jours comme esclave en Iran. Gallien resté seul
Gallien (253 à 268)
empereur parvient à stopper une invasion des Alamans en les battant en Italie du Nord.
Il abandonne la Dacie conquise par Trajan qui est devenue trop difficile à défendre et fixe
la frontière de l'Empire sur le Danube. Mais il doit faire face à de nombreuses
usurpations, celle de Macrien et de Quiétus en Orient, de Régalien en Pannonie et de Postume en Gaule qui
proclame l'Empire des Gaules.

Les successeurs de Gallien sont tous des militaires à qui l'armée a donné une grande rigueur et la foi en l'éternité
de l'Empire romain. L'Empire est devenu militaire. À partir de réformes entamées sous Gallien — exclusion des
sénateurs du commandement militaire — les empereurs illyriens font face à la crise et réorganisent la défense de
l'Empire. Aurélien réunifie l'Empire en mettant un terme aux sécessions palmyrénienne et gauloise et fortifie
Rome.

Transformations après 260

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Gallien (253-268) entame une mutation profonde de la stratégie militaire. Il répartit plus
en profondeur les moyens de défense, en plaçant des détachements (vexillationes) des Empereurs illyriens :
légions frontalières à l'intérieur du territoire romain — à Milan ou Aquilée en Italie, ou Claude II (268 à 270)
p 50 Quintillus (270)
Sirmium ou Siscia en Illyrie . Il constitue une importante cavalerie, techniquement
Aurélien (270 à 275)
différente de la cavalerie légionnaire, qu'il place sous le commandement autonome d'un
p 50 Claudius Tacite (275 à
magister equitum . Il exclut les sénateurs, souvent incompétents, des emplois
p 51 276)
militaires et les remplace par des chevaliers, issus de la troupe . Il fait entrer dans
9 Florien (276)
l'armée des barbares vaincus amorçant par là même la «  barbarisation  » de l'armée . Probus (276 à 282)
L'armée absorbe une part toujours plus grande des ressources de l'État. Un impôt spécial, Carus (282 à 283)
l'annone militaire, est prélevé pour son entretien. Numérien (283 à 284)
Carin (283 à 285)
Les fonctions de général en chef et de chef de guerre
victorieux que tient traditionnellement l'empereur
sont renforcées dans ces périodes de guerres incessantes, et la fonction
10
impériale devient progressivement le sommet de la carrière militaire . À
côté des qualificatifs habituels comme felix («  chanceux, heureux  »), on
associe de plus en plus le terme invictus (« invaincu »). La victoire et l'armée
11
deviennent la source de la légitimité des empereurs . Les empereurs essaient
cependant de trouver une légitimité plus grande en s'appuyant sur la religion.
L'Empire divisé autour de 271 :
Aurélien place ainsi l'Empire sous la protection de Sol Invictus («  le Soleil
Empire des Gaules et Empire de p 52
invaincu »), dont il tire son pouvoir , et il se fait appeler sur ses monnaies
Palmyre. p 52
deus et dominus (« dieu et seigneur ») .

Les difficultés du IIIe  siècle donnent à penser aux Romains qu'ils ont été
abandonnés par les dieux et il s'ensuit une période où les citoyens refusant de participer aux cultes publics,
p 53 p 54
comme les chrétiens et les Juifs sont persécutés. Dèce, à partir de 250 puis Valérien renouvellent
l'obligation de sacrifices, ce qui entraine des persécutions envers les réfractaires. En 260, son fils Gallien publie
p 55
un édit de tolérance maintenu par ses successeurs pendant quarante ans .

L'opposition entre la nobilitas et l'homme nouveau est plus vivace que jamais. L'Empire passe entre les mains de
familles n'ayant jamais exercé la fonction impériale. Les empereurs novi laissent à leur famille la noblesse en
héritage. Les honestiores des provinces d'Occident et les dirigeants des peuples barbares voisins, acquièrent eux
aussi la nobilitas qui les incorpore aux couches les plus élevées. En ce qui concerne la noblesse romaine, elle
garde un immense prestige social mais perd presque toute son autorité politique.

L'Antiquité tardive (284 à 476)


N2
La période dite du « Bas-Empire » ou de « l'Antiquité tardive » couvre près de deux siècles (de 284 à 476 en ce
qui concerne la Rome antique). C'est une période complexe où l'Empire est profondément réformé et transformé
devant les périls intérieurs et extérieurs qui le menacent, au prix d'une mobilisation toujours plus importante et
lourde de la société. Dans le même temps, le christianisme, d'abord persécuté, est progressivement accepté,
encouragé, avant de devenir, en 380, la religion officielle et unique du monde romain (par l'édit de
Thessalonique).

Dioclétien et l'expérience tétrarchique (284 à 306)


« Arbre généalogique » de la Première Tétrarchie

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Détails

Le 1er mars 286 Dioclétien nomme Maximien « césar ».


Entre le 17 ou 19 septembre 286, Dioclétien élève Maximien au rang « d'auguste ». Il le considère alors
comme son frère.
Le 21 juillet 287, Dioclétien se proclame descendant de Jupiter, et proclame Maximien descendant
d'Hercule.
Le 1er mars 293, Dioclétien nomme Constance Chlore « césar », le fait adopter par Maximien.
Le 21 mai 293, Dioclétien adopte Galère et se l'adjoint comme césar.
En 293 également, Galère épouse la fille de Dioclétien, Prisca, et Constance épouse Theodora, belle-fille
de Maximien.
En 293, la première Tétrarchie est définitivement ordonnée. Les deux augustes sont dits fils de Jupiter et d'Hercule
respectivement, et leurs césars sont considérés comme leur fils — concession au principe dynastique cher au peuple et
12
à l'armée. Pour renforcer les liens, les césars ont épousé les filles des empereurs .
 
« Tétrarchie » est le nom donné au régime politique construit petit à petit par
Dioclétien, qui a consisté dans les faits pour l'empereur à se choisir des
collègues (un auguste et un césar par auguste) pour l'aider à assurer la
défense et l'administration d'un empire immense, attaqué de toutes parts,
auquel un seul homme ne peut suffire. Ainsi, l'autorité, «  loin d'être divisée
13
en quatre, […] est multipliée par quatre  » . D'autres réformes,
administratives, militaires et fiscales en particulier, ont été entreprises durant
cette période, qui cherchent à mettre fin aux problèmes issus de la Crise du
e
III  siècle.

Tétrarchie : Création du système tétrarchique


(Mention seulement des
augustes) Le 20 novembre 284, Dioclétien, suivant l'habitude
Dioclétien (284 à 305) de l'époque, est proclamé auguste par une des
Maximien (286 à 305) armées régionales, celle d'Orient, à Nicomédie, après Dioclétien, musée d'Istanbul.
Constance (305 à p 56
qu'il a tué l'assassin de l'empereur Numérien .
306) L'empereur légitime, Carin, refuse de le
Galère (305 à 311) 14
reconnaître , et l'affronte sur la Morava. Il gagne la bataille, mais est assassiné peu
Sévère (306 à 307) p 57
après, et Dioclétien devient ainsi le seul empereur du monde romain .
Maxence (306 à 312)
Licinius (308 à 324)
L'époque est alors troublée : l'usurpateur Carausius gouverne la Bretagne, la Gaule est en
Maximin II (310 à 313)
proie à la révolte des Bagaudes, les frontières du Rhin et du Danube sont menacées par
Constantin Ier (310 à p 56
les barbares, les Perses suscitent des troubles en Orient et l'Égypte est très agitée .
337)
Quelques mois après son arrivée au pouvoir, Dioclétien comprend qu'il ne peut diriger

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seul l'Empire et confie à Maximien le soin de s'occuper de la Gaule et de la Germanie en tant que césar puis,
p 56
l'année suivante, d'auguste . C'est alors le système dit de la « dyarchie ».

En 293, devant l'échec face à Carausius, Dioclétien renforce la division des tâches  : il donne à Maximien un
15
adjoint qui porte le titre de césar, Constance Chlore et s'en choisit lui-même un, Galère . C'est ainsi que les
N3
besoins de l'Empire donnent par hasard naissance à la « Tétrarchie » , c'est-à-dire « le pouvoir à quatre ». Il n'y
N4
a pas de partage territorial de l'Empire romain — il y a toujours une préfecture du prétoire par exemple, « ce
p 58
qui est décisif » —, mais les quatre hommes se répartissent le commandement des troupes et les secteurs dans
lesquels ils interviennent.
16
Dioclétien reste cependant au sommet . Il domine par sa personnalité ses collègues, il est le plus ancien des
augustes et il est qualifié de Jovius, «  Jovien  », c'est-à-dire «  descendant de Jupiter  », ce qui lui confère une
17
primauté religieuse . Il faut également se souvenir que c'est Dioclétien qui a choisi ses collègues, présentés par
lui à l'armée — et leur dies imperii (jour anniversaire de leur arrivée au pouvoir) est le jour de leur
p 59
désignation .

Le rétablissement de la sécurité aux frontières

Grâce à la collaboration de ces quatre hommes, la défense de l'Empire est


assurée avec efficacité. Les Bagaudes sont vaincus en 285 ou 286, Allectus,
successeur de Carausius, est vaincu en 296 par Constance Chlore, les
peuplades germaniques vaincues également (soumission du roi des Francs,
p 60
Gennobaud, victoire sur les Alamans à Vindonissa vers 297) . En Afrique,
p 61
Maximien Hercule rétablit le calme et la sécurité en 296 et 297 , et il
fortifie la frontière, abandonnant peut-être certaines portions du territoire
18
romain, en Maurétanie Tingitane notamment . En 290-294, depuis
Galère combattant Narseh, détail de
Sirmium, Dioclétien défend le Danube, contre les Iazyges notamment, et
l'arc de Galère à Thessalonique, fin p 61
construit de nouveaux forts pour solidifier la frontière . En 297, Galère
du IIIe siècle.
mène une importante campagne contre les Carpes et les Bastarnes sur le Bas-
Danube, et les vainc, rétablissant la tranquillité dans la région pour une
p 61
dizaine d'années .

En Égypte, province en proie à une grande agitation intérieure renforcée par une réforme fiscale sévère en 287,
p 61
Dioclétien combat l'usurpateur Domitius Domitianus en 297-298 . Il fortifie ensuite le pays contre les
Blemmyes, renforce les garnisons pour garantir la paix civile et réforme l'administration provinciale (division en
19, p 62
trois provinces, nomination de commandants militaires distincts des gouverneurs civils) .
19
À l'automne 296 ou en 297, la guerre contre les Perses reprend à l'initiative du roi Narseh . En 297, Galère,
19
accouru du Bas-Danube, est vaincu en Mésopotamie durant le printemps . Quelques mois plus tard, une
campagne bien mieux préparée permet au césar de remporter une victoire sur l'Araxe contre Narseh, de prendre
p 63
Nisibe et de pousser jusqu'à Ctésiphon . La paix est signée avec les Sassanides en 298 à Nisibe, en présence de
Dioclétien : le roi d'Arménie Tiridate, favorable aux Romains, est reconnu par les Perses, des territoires au-delà
du Tigre sont annexés et placés sous l'autorité de satrapes arméniens, la frontière plus au sud revient à celle de
p 63 N 5, p 64
Septime Sévère . La frontière en Syrie est consolidée par la construction de la Strata diocletiana .

Le régime tétrarchique a ainsi montré son efficacité — il a rétabli l'ordre aux frontières, compromis depuis un
demi-siècle — et sa souplesse — les augustes n'hésitant pas à prendre en charge le ressort territorial des césars si
20 20
nécessaire . Les tétrarques exaltent alors la tranquillitas, la « tranquillité » retrouvée dans leur propagande .

À partir de l'année 298, la paix est assurée aux frontières, et Dioclétien se concentre alors sur les réformes
p 64
intérieures . Elles portent principalement sur l'organisation administrative de l'Empire, sur l'armée et sur la
fiscalité.

Les réformes administratives et fiscales

Sur le plan administratif, Dioclétien multiplie les provinces pour rapprocher le gouverneur des cités, renforcer le
21 22
contrôle sur ces dernières et affaiblir les gouverneurs — on passe ainsi d'une quarantaine de provinces en 284
à une centaine en 305. Il compense cela par une nouvelle circonscription administrative, le « diocèse », qui est
regroupement de provinces, à la tête desquels il place un vicaire.

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Il accentue également (mais ne systématise pas) la séparation entre les


23
pouvoirs militaires et civils, déjà entamée durant la Crise du IIIe siècle . Les
gouverneurs sont ainsi dépouillés le plus souvent du commandement des
troupes stationnées dans leur province — ce qui a aussi pour but de rendre les
23
sécessions plus difficiles à mener . Tous les chefs militaires, gouverneurs et
vicaires sont nommés par l'empereur, et souvent pris dans l'ordre équestre,
23
dont les membres doivent leurs privilèges à l'empereur . Les troupes les
aguerries — c'est-à-dire les légions — sont placées sous le commandement
d'un duc (dux), indépendant du pouvoir civil, et dont la zone d'action s'étend
24 Les diocèses de l'Empire en 300 et
bien souvent à plusieurs provinces .
les préfectures prétoriennes en 395.
L'institution des vicaires (responsables des diocèses) permet d'affaiblir
également les préfets du prétoire, qu'ils remplacent dans leur zone
p 65
géographique .

Sur le plan fiscal, remettant en ordre un système éprouvé par l'anarchie militaire, et désirant procurer de nouvelle
25 26
ressources à l'État , Dioclétien dès 287 réforme les impôts en créant la «  capitation  » (capitatio) , dont le
p 66
fonctionnement est complexe et encore débattu aujourd'hui . Il met également en place un nouveau système
27
de recrutement pour l'armée, original, qui assimile la fourniture d'une recrue à un impôt . Le principe est de
fournir soit une ou plusieurs recrues (c'est la praebitio tironicum) selon le taux d'imposition, soit payer une
28, pi 1
somme en espèce (l'aurum tironicum) qui permet à l'État d'acheter des recrues .

Pour lutter contre l'inflation enfin, Dioclétien en 301 promulgue «  l'édit des prix  », ou «  édit du Maximum  ».
29
Cette mesure de limitation des prix est toutefois un échec .

L'affermissement de la défense de l'Empire

Sur le plan militaire, Dioclétien revient à la stratégie du Haut-Empire de la


défense aux frontières  : les troupes sont positionnées en un «  cordon
24
frontalier  » . L'instauration de la Tétrarchie, avec ses quatre dirigeants,
30
permet une décentralisation du commandement . Philippe Richardot
souligne que l'on affaire ici à « stratégie de riposte immédiate. […] l'objectif
de Dioclétien est d'arrêter l'ennemi aux frontières et non pas à l'intérieur du
31
territoire romain » .

La période tétrarchique est marquée par un grand nombre de constructions


32
militaires dans tout l'Empire  : la frontière un peu partout est renforcée par
p 67
de nouveaux forts, des tours et des routes en rocades — telle la Strata
diocletiana en Syrie.

Pour certains historiens, comme Paul Petit, Dioclétien constitue auprès de


chaque tétrarque une petite force d'accompagnement (comitatus), sans
p 68
commune mesure avec la réserve qu'avait créée Gallien , pour d'autres, à
l'instar de René Rémondon, une telle armée de campagne n'a été réunie
24
Un soldat du IIIe siècle durant une qu'exceptionnellement, pour des opérations militaires précises . Quoi qu'il
N6
reconstitution . en soit, cette force d'accompagnement des empereurs est faite avec les
prétoriens renforcés par des détachements (vexillationes) des troupes
N7
frontalières, et elle est appelée comitatus . Ces armées d'accompagnement
p 68
sont placées sous le commandement direct des tétrarques et sont en fait des « gardes impériales élargies » .

La plupart des historiens (Theodor Mommsen, A. H. M. Jones, André Piganiol notamment) penchent pour une
33
augmentation des effectifs sous Dioclétien . D'autres, comme Jean-Michel Carrié, remettent en cause cette idée,
héritée de Lactance notamment, et lui préfère une constante augmentation durant tout le IIIe  siècle, stabilisée
34 31
durant la Tétrarchie . Il est en revanche certain que le nombre de légions est augmenté (de 39 à 53 ) et que la
taille des légions, qui comptaient entre 5 000 et 6 000 hommes durant les périodes précédentes, est diminuée aux
35
alentours d'un millier de soldats .

Une nouvelle idéologie du pouvoir

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Dès 287 sont attestées les appellations de «  Jovien  » (Jovius, de Jupiter) et de «  Herculéen  » (Herculius, et
36
d'Hercule), qui font de Dioclétien et de Maximien les descendants des deux dieux , mais, à la différence de
N8 p 69
certains prédécesseurs , les tétrarques ne sont pas des dieux mais ils sont « engendrés par les dieux » quand
p 69
ils accèdent au trône impérial . Ils ne deviennent fils de dieux et ne sont inspirés par la grâce divine qu'à partir
37
du jour de leur investiture (le dies natalis) , et perdent cette filiation après leur abdication : la présence divine
p 69
est attachée à leur fonction, non à leur personne .

La filiation divine est renforcée par la sacralisation de l'empereur dans la vie de tous les jours. Celui-ci porte un
N9
diadème orné de pierres précieuses qui symbolise son pouvoir, et baiser le bas du grand manteau pourpre qui
pi 2
couvre l'empereur (rite de l'adoratio) est un honneur pour ses sujets . Le rituel de la cour se raidit, il souligne la
38
« surhumanité » de l'empereur .

Le vocabulaire change également  : la titulature impériale s'enrichit, à côté des mentions habituelles, d'une
pi 3
«  terminologie adulatrice et emphatique  » à partir d'Aurélien. L'appellation de dominus noster («  notre
pi 4
maître ») fait son apparition, l'empereur est dit victor ac triumphator (« victorieux et triomphant ») .

Il ne faut pas pour autant voir Dioclétien comme un homme bouleversant la mentalité romaine. À bien des
égards, il est plus romain que certains de ces prédécesseurs : le dieu Sol Invictus est abandonné pour un retour à
la divinité tutélaire traditionnelle de Rome, Jupiter, les empereurs ne sont pas divinisés, mais inspirés par les
N 10
dieux , le latin est imposé dans les provinces d'Orient… Pour Roger Rémondon, « les innovations de Dioclétien
39
ne sont souvent que des méthodes révolutionnaires de conservation » .

La deuxième Tétrarchie

Le 20 novembre 303, pour la célébration des vingt ans de règne (vicennalia) du premier auguste, Dioclétien, le
40
collège impérial tout entier se réunit — pour la seule fois de son histoire — et se rend à Rome . Galère est rappelé
sur le Danube, mais les quatre hommes ont eu le temps de se concerter en Italie du Nord. C'est peut-être à cette
occasion que Dioclétien fait promettre à Maximien d'abdiquer conjointement avec lui en 305, après avoir
p 70
accompli ses propres vingt ans de règne .

Cette hypothèse est contestée, mais il demeure qu'en 305, les deux augustes abdiquent le même jour (1er mai 305)
pour laisser la place à leurs Césars, Galère (Orient) et Constance Chlore (Occident), qui deviennent à leur tour
p 71 41
augustes . Constance est le primus Augustus, le « premier auguste » .

Les raisons profondes qui ont conduit les empereurs à abdiquer sont inconnues. On a émis de nombreuses
hypothèses, religieuses ou pratiques, dont l'une est de vouloir éviter des successions « à chaud », après le décès
p 72
d'un des augustes . Dioclétien écarte ainsi de la succession les fils naturels de ses césars, Constantin — fils de
p 72
Constance Chlore — et Maxence — fils de Maximien . Le principe de l'hérédité, qui conserve toujours les
42
faveurs des armées, est donc balayé .
p 71
Les deux nouveaux césars sont Sévère en Occident et Maximin II Daïa en Orient, tous deux amis de Galère . Le
territoire impérial semble à cette occasion divisé d'une manière plus arrêtée.

Les guerres civiles du début du IVe siècle (306 à 324)

Après l'abdication des deux augustes le 1er mai 305, le régime fonctionne bien jusqu'au 25 juillet 306, jusqu'à ce
que meure Constance Chlore, et que soit proclamé empereur par ses troupes son fils, Constantin, le futur
Constantin Ier. La crise ouverte à cette date dure près de vingt ans, et ne prend fin qu'avec la réunion de tout
l'Empire sous le pouvoir de Constantin.

L'échec de la deuxième Tétrarchie

Les causes de l'échec de la deuxième Tétrarchie sont multiples. La rivalité entre Galère et Constance Chlore en est
p 71
une, la déception des fils naturels des anciens césars en est une autre . Roger Rémondon analyse également la
41
faillite du système dioclétianien par l'incompatibilité des deux règles sur lesquels il était fixé   : la cooptation,
choix arbitraire et humain qui désigne les successeurs — et même les empereurs  : Licinius en 308, qui est
d'emblée coopté comme auguste —, et l'automaticité de la succession — les césars deviennent automatiquement
augustes, et le plus ancien devient le primus Augustus, «  premier auguste  ». «  Or Dioclétien fait reposer cette
43
automaticité sur la cooptation » . Le mode de transmission du pouvoir ne saurait donc être stable.

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De même, le pouvoir impérial, légitimé par la religion (la filiation divine des
44
augustes), s'en trouve paradoxalement affaibli   : sa légitimité ne demeure
que tant qu'on croit aux dieux sur lesquels elle repose. Dans le même ordre
d'idées, l'inspiration divine revendiquée par les augustes, indépendante de
leur personne, attachée à leur fonction, signifie qu'il suffit de s'emparer du
pouvoir pour s'en trouver pourvu ; Dioclétien n'a pas défini rigoureusement
41
les conditions d'accès à cette filiation / inspiration divine .

Ainsi, l'équilibre précaire établi en 305 lors de l'avènement de la deuxième


Tétrarchie est compromis par un événement imprévu dès 306  : le
25 juillet 306, Constance Chlore meurt à Eburacum (York). Le même jour, les
soldats présents sur place, sans doute soudoyés par Constantin (fils du
p 71
défunt), proclament ce dernier empereur . C'est le retour du principe
héréditaire et du choix des armées, comme durant l'Anarchie militaire.
Galère, hostile à cette usurpation, s'y résout car il est trop loin pour la
combattre : il élève Sévère au rang d'auguste, et lui adjoint Constantin pour
p 73
césar .

Les guerres civiles tétrarchiques (306-313) Constantin Ier, bronze du IVe siècle,
musée du Capitole.
Maxence, fils de l'ancien auguste
Maximien, jaloux de la réussite de
Constantin, prend le pouvoir à Rome le 26 octobre 306 grâce à l'appui des
prétoriens et de la plèbe mécontente des impôts, en tant que princeps
seulement. Son père Maximien revient à ses côtés et reprend son titre
d'auguste. L'empereur légitime, Sévère, envoyé contre les usurpateurs par
Galère, est tué par ses soldats — qui avaient servi sous Maximien — en
septembre 307. Galère marche à son tour contre les rebelles mais, craignant
p 73
de connaître le même sort, fait machine arrière .

La même année (307), Maximien se fait reconnaître auguste par Constantin,


p 73
et son fils Maxence se proclame auguste également . La Tétrarchie est
ruinée  : le pouvoir est partagé entre quatre augustes (Galère, Constantin,
Maximien et Maxence) et un césar (Maximin Daïa).

En 308 le vicaire d'Afrique, Domitius Alexander, se révolte contre Maxence,


p 74
mettant en péril le ravitaillement de l'Italie . Pour résoudre cette situation,
Galère fait appel à Dioclétien. Celui-ci prend le consulat et réunit à
p 74
Buste de Maxence, première moitié Carnuntum en novembre 308 Maximien et Galère .
du IVe (Musée du Louvre).
Il force alors Maximien à se retirer une seconde fois, et reconstitue une
tétrarchie : en Orient, Galère reste auguste avec Maximin II Daïa pour césar ;
en Occident, Constantin est reconnu césar, et un nouvel auguste est envoyé, Licinius. C'est, pour reprendre Paul
Petit, «  un replâtrage hasardeux  »  : le principe d'hérédité n'est pas démenti puisque Constantin reste césar, et
p 74
Licinius devient auguste sans passer par le césarat, ce qui contrevient à la théorie . De plus, deux usurpateurs
sont exclus de ces négociations : Maxence continue de gouverner l'Italie, et Domitius Alexander l'Afrique.

Les deux césars protestent alors d'être maintenus dans des rôles subalternes. En 310, Galère cède et les reconnaît
comme augustes — Maximin s'étant déjà fait proclamer empereur par ses troupes auparavant. Ainsi, en 310,
p 74
l'Empire compte sept augustes (car Maximien a repris une fois de plus son titre) .

Les événements suivants simplifient la situation  : en janvier 310, Maximien, assiégé dans Marseille par
Constantin, est contraint au suicide. En 311, Domitius Alexander est battu par le préfet du prétoire de Maxence,
Volusianus, et tué. La même année, Galère meurt, le 5 mai. Son décès rétablit un pouvoir à quatre : sont augustes
N 11
en Occident Constantin et Maxence ; en Orient, Maximin II Daïa et Licinius .

Après s'être assuré de la neutralité de Licinius, Constantin franchit les Alpes en 312, et défait Maxence à la bataille
p 75
du pont Milvius le 28 octobre 312 . Il entre ensuite triomphalement à Rome. En février ou mars 313,
Constantin rencontre Licinius à Milan  ; les deux hommes s'accordent sur une politique tolérante vis-à-vis des
45
chrétiens, qu'ils précisent dans une lettre à leur fonctionnaire (dite «  édit de Milan  ») . Dans les faits, ils

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reprennent les dispositions de l'édit de tolérance de Galère, promulgué en avril 311, peu avant sa mort, tout en
p 76
supprimant ce qui en diminuait la portée . Le 30 avril 313, Licinius vainc Maximin près de Périnthe, en
p 77
Thrace . L'Empire est donc maintenant dominé par deux augustes seulement.

Les guerres constantiniennes (313-324)

Après deux années d'intrigue, la guerre entre les deux rivaux éclate, en 316. Licinius est vaincu à Cibalae en
p 78
Pannonie puis en Thrace, mais il coupe les arrières de Constantin . Les deux empereurs font alors la paix.
Constantin obtient les diocèses des Pannonies (en) et de Macédoine  (en), et les deux hommes élèvent au rang de
46
césar leurs fils respectifs .

Les deux hommes se préparent alors longuement à l'affrontement suivant, réunissant des forces terrestres et
p 79
navales importantes — Paul Petit parle de 150 à 170 000 soldats . La guerre finale éclate en 324, à l'instigation
de Constantin. Licinius est battu près d'Andrinople, sa flotte détruite par le fils de Constantin, Crispus, et Byzance
assiégée. En septembre 324, Licinius, passé en Asie, est vaincu définitivement à Chrysopolis. Il se rend, et est
p 79
exécuté l'année suivante .

L'Empire est réunifié sous un seul empereur, pour la première fois depuis 285.

Constantin Ier seul maître (324 à 337) : le « refondateur » de l'Empire


Constantiniens : Constantin Ier règne alors seul pendant treize ans,
Constantin Ier (310 à jusqu'en 337. Comme le souligne Jean-Michel Carrié,
337) tout en tournant la page de la Tétrarchie, il ne
Constantin II (337 à ramène pas toutefois l'Empire à sa situation de 283.
340)
La plupart des réformes dioclétianiennes sont
Constant Ier (337 à
maintenues, et modifiées pour les pérenniser — et
350)
seul le système, idéaliste, de transmission du
Constance II (337 à
pouvoir, est complètement abandonné.
361)
Julien (361 à 363)
L'administration territoriale, l'administration
centrale de l'État, sont transformées, l'armée est
profondément réformée et acquiert une organisation
Solidus de 313 représentant
durable, qu'elle conserve durant tout le IVe  siècle. Le christianisme, sans N 12
Constantin (Cabinet des
devenir religion d'État, est, sous Constantin, favorisé par le pouvoir. C'est
médailles, Paris). Noter les
également à Constantin que revient la fondation de la ville de Constantinople, symboles de l'idéologie solaire : le
sur le site de l'ancienne Byzance, qui sera la capitale de l'Empire romain profil de Sol Invictus double celui de
d'Orient jusqu'en 1453. l'empereur ; son bouclier a un char
solaire.
L'importance et la nature de l'œuvre de Constantin justifient à la fois les
jugements d'Ammien Marcellin, défavorable à l'empereur, mis dans la bouche
de Julien, et de Jean-Michel Carrié, plus neutre : il est pour le premier le novator turbatorque priscarum legum
et moris antiquitus receptui, «  le novateur et violateur des anciennes lois et des coutumes reçues de toute
47
antiquité  » , et, pour le second, «  [situé] au niveau d'un nouvel Octavien Auguste donnant lui aussi forme
48
achevée aux expériences qui l'avaient précédé » .

Les évènements de son règne

Le premier événement notable de son règne en tant que seul maître de l'Empire est la réunion du concile de Nicée
en 325, que l'empereur a convoqué et préside. Il agit alors pour préserver l'unité de l'Église, menacée par
l'arianisme. Constantin, qui considère tenir son pouvoir de Dieu, s'investit grandement dans les affaires
p 80 pi 5
ecclésiastiques . Il consacre également, le 8 novembre 324, le site de la future Constantinople .

En 326, Constantin se rend à Rome pour fêter ses vicennalia (vingt ans de règne). Il fait tuer, à Pola, son fils,
Crispus, accusé d'avoir violenté sa belle-mère, l'impératrice, puis, peu après les festivités, son épouse Fausta,
pi 6
accusée d'adultère — ces accusations surviennent alors que l'empereur promulgue des lois moralisatrices (qui
pi 7
lui ordonnent ainsi d'agir aussi sévèrement qu'il l'a fait) . À la suite de ces crimes, sa mère Hélène fait un
pi 8
pèlerinage en Terre sainte, resté célèbre . La plupart des auteurs s'accordent pour dire que le traumatisme de
p 81
ces événements a renforcé l'influence des chrétiens sur Constantin .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 21/32
10/07/2020 Empire romain — Wikipédia

Dans les années 327-329 il s'établit principalement sur la frontière


danubienne, et il lutte contre les barbares, Goths notamment. En Gaule,
le césar Constantin II se fixe, sur ordre de son père, à Trèves en 328. Il
pi 9
lutte alors contre les Alamans, et le calme revient sur cette frontière .

Ensuite, à partir de 330, il passe la plus grande partie de son temps dans
sa nouvelle capitale, Constantinople, où la cour et l'administration
pi 10
centrale se sont installées . L'année suivante il fait dresser un
inventaire des biens des temples païens et confisque les métaux
utilisables, pour lutter contre la crise financière (l'empereur dépense
pi 11
L'évolution des religions du IIIe au beaucoup) .
e
VII  siècle.
De 332 à 334 il lutte sur le Danube. Contre les Goths, le césar Constantin
remporte une victoire, qui aboutit à un traité de paix — les Goths
N 13 pi 12
obtiennent alors le statut de peuple fédéré . Il se porte en 334 sur le Bas Danube . Un projet de partage de
l'Empire est conçu en 335 (Constantin se sentant affaibli)  : l'État est partagé entre les trois fils de l'empereur,
pi 13
ainsi que Dalmatius et Hannibalianus, ses neveux . La prééminence de l'aîné, Constantin II, n'est pas
p 82
reconnue , tous sont césars.

Constantin meurt en 337, à la veille d'une reprise du conflit avec les Perses, avec qui les relations ont commencé à
se dégrader dès 333 (Constance puis Hannibalianus, ce dernier en tant que « roi des rois », furent envoyés pour
p 83
gérer la situation et peut-être même faire campagne en Arménie ).

L'œuvre administrative

Dans le domaine de l'administration de l'Empire, Constantin Ier a opéré


plusieurs réformes, dont la plus importante est la «  régionalisation  » de la
préfecture du prétoire.

À la suite de la bataille du pont Milvius en 312, les cohortes prétoriennes sont


49
supprimées . Leur chef, le préfet du prétoire, perd ainsi ses attributions
militaires. Ensuite, à partir probablement de 317, Constantin fait assister les
N 14
césars qu'il envoie en mission par un préfet du prétoire, tout en
conservant à ses côtés un préfet. L'évolution est donc empirique, et elle se
concrétise lors du partage territorial de 335 : chaque césar possède un préfet
du prétoire. À la mort de l'empereur, la division du territoire opéré par ses fils
p 84
fixe définitivement « le caractère régional de cette institution » .

Le rôle de ces préfet du prétoire d'un nouveau genre est d'être des «  vice-
pi 14
rois  » . Ils représentent l'empereur dans des vastes circonscriptions
territoriales, qui regroupent plusieurs diocèses. Leur rôle est civil et
p 84 Tête d'une statue colossale de
judiciaire, ils n'ont aucune prérogative militaire .
Constantin, début du IVe siècle
(palais des Conservateurs, Rome).
L'autre réforme principale du règne de Constantin Ier est le développement
de la cour et de l'administration centrale. La cour grossit par l'augmentation
du personnel du palais (organisé autour de la « chambre sacrée » — sacrum
N 15
cubiculum) et par la multiplication des comites , c'est-à-dire des «  compagnons  » (francisés souvent en
comtes). Ce sont des hommes de confiance chargés de divers missions qui court-circuitent l'administration
pi 15
traditionnelle. À la fin du règne, le titre devient purement honorifique . L'administration centrale est elle aussi
p 84 pi 16
agrandie, par Licinius et Constantin et organisée militairement . Les agentes in rebus, porteurs de
p 85
dépêches et espion de l'empereur, apparaissent à cette époque .

Les hauts-fonctionnaires et certains comtes privilégiés participent au conseil privé de l'empereur, appelé
consistorium (sacrum), «  consistoire (sacré)  ». C'est une institution permanente qui remplace le consilium
50
principis du Haut-Empire . Si le terme de « consistoire » n'est attesté qu'à partir de Constance II, la réalité de ce
pi 17
qu'il désigne date de l'époque de Constantin Ier .

L'œuvre militaire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 22/32
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Constantin Ier
a passé une bonne partie de son règne en campagne  : contre les barbares et contre ses
compétiteurs durant les guerres civiles de la Tétrarchie. Comme le souligne Yann Le Bohec, c'est un « empereur à
51 49
cheval » . Les différentes réformes qu'il a menées sont empiriques, et répondent aux nécessités du moment .

La première réforme concerne la garde impériale : après la bataille du pont Milvius (312), Constantin dissout les
N 16
corps qui ont soutenu avec le plus d'ardeur Maxence : la garde prétorienne et les equites singulares . Pour les
49
remplacer, il crée les scholes palatines (environ 2 500 cavaliers), recrutées chez les Germains .

La suppression des cohortes prétoriennes entraîne une réforme du haut-commandement : les préfets du prétoire
N 17
perdent leurs attributions militaires. Ils sont remplacés par des magistri militum, « maîtres des milices » . Des
commandements territoriaux sont également formés, avec un maître de la cavalerie (magister equitum) et un
52
maître de l'infanterie (magister peditum), subordonné au premier, en Gaule, Illyrie et Orient .

L'autre grande réforme qu'on a souvent imputée à Constantin est celle de la stratégie globale de défense : il aurait
réuni autour de lui une armée de manœuvre puissante, les comitatenses, dérivés des comitatus pré-tétrarchiques
p 86
et tétrarchiques, et installé aux frontières des « soldats-paysans » de qualité médiocre . Les travaux les plus
récents ont profondément remis en cause cette façon de voir les choses.
N 18
Pour Yann Le Bohec ou Jean-Michel Carrié par exemple, les unités dites comitatenses sont des unités des
53, 54
armées frontalières qu'on a voulu honorer d'un titre spécial, et non des unités d'une armée centrale . La
qualification de limitanei (« troupes frontalières ») n'est plus péjorative par ailleurs : elle désigne simplement les
55
soldats des frontières . La majorité des soldats de l'armée romaine demeurent cantonnée dans les provinces,
55
mais une armée centrale, qu'on dit «  d'intervention  » a bien été développée au cours du IVe  siècle . Elle est
56
constituée de troupes « palatines » (légions palatines et auxiliaires palatins) , et de la garde impériale du Bas-
Empire (scholes palatines notamment).

La fondation de Constantinople

La nouvelle idéologie impériale

Les fils de Constantin (337 à 360)

Julien (360 à 363)

Un des césars, Julien, responsable de la Gaule, remporte une grande victoire sur les Alamans en 357 (bataille
p 87
d'Argentoratum), et il se montre bon général et homme d'État . Ses soldats le proclament empereur à son
corps défendant à Lutèce en février 360, mécontentés par la volonté de Constance II d'affaiblir un césar trop
p 87
puissant . Celui-ci meurt l'année suivante, alors qu'il marche contre l'usurpateur, en désignant Julien comme
p 87 p 87
successeur . Julien, cousin du défunt empereur, renonce au christianisme par amour de la pensée grecque ,
d'où son surnom «  d'apostat  ». Il tente de restaurer le paganisme, en abolissant les mesures persécutrices de
p 88
Constance II et en essayant d'organiser un clergé païen . Il meurt après 18 mois de règne, en 363, dans une
escarmouche (bataille de Ctesiphon) au cours de la retraite qui suivit une campagne contre les Perses. De nos
jours, le surnom d'apostat, jugé insultant, est plutôt remplacé par celui de « philosophe ».

Les Valentiniens (364 à 379)


Valentiniens : Ses successeurs sont Jovien puis Valentinien Ier en Occident et Valens en Orient. En 364
Jovien (363 à 364) pi 18
en effet, Valentinien, devant l'ampleur des menaces extérieures , et conscient que les
Valentinien Ier (364 à 57
tâches sont trop nombreuses pour un seul empereur prend son frère Valens comme
375) coempereur et lui confie la partie orientale de l'Empire. Les deux frères se divisent
Valens (364 à 378) 57
« l'armée, les fonctionnaires, les ressources de l'État » . Pour la première fois, au lieu de
Gratien (367 à 383)
l'Empire indivisible où il n'y a que des partages d'attributions, on voit apparaître deux
Valentinien II (375 à pi 19 58
États distincts . Les deux parties de l'Empire se referment alors sur elles-mêmes .
392)
Maxime (384 - 388)
Les deux nouveaux empereurs reviennent à une politique religieuse plus mesurée. Celle
p 89
de Valentinien est tolérante vis-à-vis des païens , celle de Valens persécute certaines
59
doctrines chrétiennes hétérodoxes, comme les nicéens . L'empereur d'Orient Valens

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 23/32
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doit gérer la menace perse, l'usurpation de Procope et les difficultés engendrées par la présence au-delà du
p 90
Danube des Goths . Le règne de Valentinien Ier est marqué par d'importantes opérations militaires  : lutte
contre les Alamans, reconstruction des fortifications du Rhin et du Danube, reconquête de la Bretagne par
p 91
Théodose l'Ancien . Valentinien meurt brusquement en 375, et le pouvoir passe à son fils Gratien, proclamé
pi 20
auguste dès 367 . Valens est défait et tué à la bataille d'Andrinople en 378 par les Goths : c'est la fin du mythe
d'invincibilité de Rome.

L'époque de Théodose Ier (379 à 395)

Après la mort de Valens contre les Goths lors de la bataille d'Andrinople en


378, Gratien se choisit un nouveau collègue pour l'Orient, Théodose Ier.
p 92
Gratien est assassiné en 383 sur ordre de Maxime, proclamé en Bretagne.
Maxime, reconnu auguste par Théodose Ier à la fin 384, étend son autorité
sur les Gaules, les Germanies romaines, la Bretagne, et une partie de
l'Espagne, et installe son quartier général à Trèves. Valentinien II, le jeune
La division de l'Empire romain en
frère de Gratien, reste alors auguste du reste de l'Occident avec à ses côtés le
395.
général franc, Arbogast. Maxime est éliminé à Aquilée en 388. Valentinien II
p 93
meurt, en se suicidant, ou assassiné, en 392 . Arbogast fait proclamer
N 19, p 94
auguste un professeur de rhétorique, Eugène . En 392, Théodose
60
publie une loi qui condamne radicalement les sacrifices païens, même domestiques, interdit d'honorer les dieux
pi 21 p 94
Lares, de célébrer les Jeux olympiques et il nomme auguste pour l'Occident son fils, Honorius . En 394,
Théodose bat l'usurpateur à la bataille de la Rivière Froide. Il réunit alors légitimement l'Empire tout entier sous
son pouvoir.

Le 17 janvier 395, Théodose Ier meurt, après avoir partagé l'Empire entre ses deux jeunes
Théodosiens :
fils  : Arcadius l'aîné reçoit l'Orient et Honorius l'Occident. Ce partage est dans la
Théodose Ier (378 à
continuité des règnes précédents — notamment celui de Valentinien et Valens — et
395) p 95
l'unité de l'Empire demeure, renforcée par Stilicon, qui doit veiller sur eux . Le partage
Honorius (395 à 423, se veut donc purement administratif. Les circonstances ont toutefois fait que ce partage a
Occid.) été le dernier.
Constance III (421,
Occid.) Les deux parties de l'Empire se séparent donc en 395.
Valentinien III (425 à
455, Occid.)
Le règne d'Honorius (395 à 423)

Honorius né le 9 septembre 384 et mort le 15 août 423 est un des empereurs romains régnant lors des invasions
barbares.

Fait co-empereur de l'Empire Romain avec son frère aîné Arcadius en 393, Honorius hérite de la partie
occidentale de l'Empire en 395.

Son règne, durant pourtant 30 ans est marqué par son incompréhension des crises secouant l'Empire ainsi que de
son incapacité à y répondre.

Dès le début de son règne, le pouvoir est exercé majoritairement par un régent  : Stilicon. Celui-ci dirige
réellement l'Empire de 395 à 408. Stilicon se rend célèbre pour son ardeur plus importante à combattre d'autres
romains que les « barbares » arrivant dans l'Empire.

C'est sous le règne d'Honorius, en hiver 406-407, que des groupes de barbares (Suèves, Alains et Vandales)
franchissent le Rhin et pénètrent dans l'Empire. En 410, les Wisigoths d'Alaric pillent Rome ce qui est un
véritable choc dans l'empire. Honorius négocie alors avec les Wisigoths un foedus  : ils obtiennent le statut de
fédérés, c'est-à-dire d'alliés de Rome, et des terres en échange d'un service militaire. Ainsi, 418 correspond à la
date de création du premier royaume barbare, celui du royaume wisigothique en Aquitaine.

Le règne de Valentinien III (425 à 455)

Genséric, roi des Vendales, occupe l'Afrique du Nord et obtient le statut de fédéré en 435. En 451, à la bataille des
champs catalauniques, le général Aetius repousse les Huns d'Attila de Gaule mais les laisse piller
l'Italie.Valentinien III l'égorge en 454 par vengeance et jalousie. Des proches d'Aetius le tuent à son tour.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 24/32
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Les derniers empereurs d'Occident (455 à 476)


Derniers empereurs En 475, Flavius Oreste, ancien secrétaire d'Attila, chassa l'empereur Julius Nepos de
(Occident) : Ravenne et proclama son propre fils, Romulus Augustule, empereur.
Pétrone Maxime (455)
Avitus (455 à 456) En 476, Oreste refusa d'accorder aux Hérules d'Odoacre le statut de fédérés, poussant
Majorien (457 à 461) Odoacre à prendre Rome et à envoyer les insignes impériaux à Constantinople,
Libius Severus (461 à s'établissant comme roi d'Italie. Si le pouvoir romain se maintint dans des poches isolées
465) après 476, la cité de Rome elle-même était gouvernée par des barbares, et le contrôle de
Anthémius (467 à Rome sur l'Occident avait pris fin. La convention veut que l'Empire d'Occident ait
472)
disparu le 4 septembre 476, lorsque Odoacre déposa Romulus Augustule. Mais dans les
Olybrius (472)
faits, les choses ne sont pas aussi simples.
Glycérius (473 à 474)
Julius Nepos (474 à
Julius Nepos prétendait toujours au titre d'empereur d'Occident depuis son réduit de
475)
Dalmatie, et était reconnu comme tel par l'empereur byzantin Zénon, ainsi que par
Romulus Augustule
Syagrius, qui était parvenu à sauvegarder une enclave romaine dans le nord de la Gaule.
(475 à 476)
Odoacre, souverain autoproclamé de l'Italie, commença à négocier avec Zénon, qui finit
par lui accorder le titre de patrice, le reconnaissant comme son vice-roi en Italie. Zénon
insista cependant pour qu'Odoacre rende hommage à Nepos comme empereur
d'Occident. Odoacre accepta, allant jusqu'à frapper des pièces au nom de Nepos dans toute l'Italie. Il ne s'agissait
cependant que d'un geste purement politique, et Odoacre ne rendit aucun territoire à Nepos. Ce dernier fut
finalement assassiné en 480, et Odoacre conquit peu après la Dalmatie.

Romulus Augustule fut épargné par Odoacre qui, bien qu'ayant assassiné son père, eut pitié de lui et lui donna
une pension et une villa en Campanie, villa qui devint un monastère. On trouve trace de lui au milieu des années
500, ce qui laisse à penser qu'il aurait survécu à Julius Népos.

Liste des pays actuels dont tout ou une partie de leur territoire
ont appartenu à l'Empire romain
Voici la liste des pays actuels dont le territoire a été soumis à un moment donné, totalement ou en partie, à
l'autorité directe ou indirecte de l'Empire romain :

Europe Hongrie
Slovénie
Italie
Croatie
Vatican
Bosnie-Herzégovine
France
Serbie
Espagne
Kosovo
Grèce
Monténégro
Portugal
Roumanie (Mésie, l'actuelle Dobroudja,
Belgique et Dacie)
Royaume-Uni ( Angleterre et Bulgarie
Pays de Galles) et la partie méridionale de l'
Écosse limitée au nord par le mur d'Antonin Albanie
Andorre Macédoine du Nord
Monaco Chypre
Saint-Marin Ukraine
Malte
Pays-Bas (partie sud)
Luxembourg
Allemagne (partie sud-ouest : rive
gauche du Rhin et rive droite du Danube)
Suisse
Liechtenstein
Autriche
Russie

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 25/32
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Asie Afrique
Turquie Égypte
Syrie Libye (partie nord)
Liban Tunisie
Israël Algérie (partie nord)
Koweït Maroc (partie nord)
Palestine
Jordanie
Arabie saoudite (partie nord-ouest)
Arménie
Géorgie
Azerbaïdjan
Irak (partiellement)
Iran (partiellement)

Notes et références

Notes
1. L'État romain ne disposait pas, comme les États modernes, d'un seul nom. D'autres appellations sont donc
exactes : Senatus populusque romanus (« le Sénat et le peuple romain »), appellation traditionnelle de l'État
romain depuis la république [réf. nécessaire] ; l'expression res publica — « l'État en tant que bien commun de
tous » — a été utilisée par la plupart des auteurs anciens, de Cicéron à Tacite et jusqu'au IIe siècle au moins,
pour désigner l'État romain : voir Pascal Montlahuc, « L'empereur romain est aussi un citoyen », L'Histoire,
no 435, mai 2017, p. 72 (lire en ligne (http://www.lhistoire.fr/lempereur-romain-est-aussi-un-citoyen), consulté
le 5 mai 2017) ; Populus romanus (« le peuple romain ») a été utilisé dans les relations entre l'Empire et les
autres nations ; Romania ou Ῥωμανία (Rhômania), au départ un terme populaire désignant le territoire de
l'Empire et ses habitants apparu dans les sources au IVe siècle, a fini par être repris par l'Empire byzantin. Le
terme Imperium romanum (« Empire romain ») se réfère surtout à l'extension territoriale du pouvoir romain.
2. Les dates de début et de fin des périodes historiographiques de l'Empire romain sont discutées, et, comme
tous les découpages historiques, celles-ci sont quelque peu artificielles.
3. Les Anciens, ainsi que nous l'apprend l'Histoire Auguste, « Vie de Carus », XVIII, 4, parlaient pour les
désigner des quattuor principes mundi, « les quatre princes du monde ».
4. On parle parfois de l'Empire comme patrimonium indivisum, « patrimoine indivi », d'après un des
Panégyriques latins (XI, 6, 3).
5. Ensemble de routes et de forts sur 360 kilomètres, couvrant la Phénicie et le sud de la Syrie, conçu pour
garantir le territoire romain contre les pillards arabes et les entreprises militaires perses.
6. Voir aussi d'autres images sur internet : (en) légionnaire du IIIe siècle (http://www.roman-empire.net/army/legio
nary-late.html), du IVe (http://www.roman-empire.net/army/legionary-4th-century.html), du Ve (http://www.roman
-empire.net/army/legionary-5th-century.html) et ce centurion du IIIe (http://www.roman-empire.net/army/centuri
on-late.html).
7. Ce mot a la même forme au singulier et au pluriel.
8. À l'image d'Aurélien qui se faisait appeler deus et dominus natus, « né dieu et seigneur ».
9. Sorte de couronne, portée par les souverains de l'époque hellénistique.
10. René Rémondon souligne la proximité de cette inspiration divine avec la notion ancienne et très romaine
d'auctoritas.
11. Celui-ci régnant surtout sur la péninsule balkanique, grâce à un compromis conclu avec Maximin.
12. La pièce porte la devise suivante : INVICTUS CONSTANTINUS MAX[IMUS] AUG[USTUS], c'est-à-dire « Constantin auguste,
le plus grand, invaincu ».
13. Les Goths doivent fournir un contingent militaire en échange de rations alimentaires. L'évêque arien Ulfilas,
goth lui aussi, est chargé de les convertir au christianisme.
14. Pour André Piganiol et Paul Petit, Constantin a envoyé un préfet du prétoire avec son fils Crispus, en Gaule,
en 317/318.
15. Au singulier, comes.
16. Les equites singulares Augusti sont les gardes du corps de l'empereur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 26/32
10/07/2020 Empire romain — Wikipédia

17. En latin, au singulier, magister militum. Cette expression est plus souvent traduite par maître de la milice.
18. Au singulier, comitatensis.
19. Arbogast étant franc, il ne peut prétendre à la couronne impériale.

Références
Paul Petit, Histoire générale de l'Empire romain, Paris, Le Seuil
1. Petit (t. 1), op. cit., p. 20.
2. Petit (t. 1), op. cit., p. 27.
3. Petit (t. 1), op. cit., p. 21.
4. Petit (t. 1), op. cit., p. 32.
5. Petit (t. 1), op. cit., p. 37.
6. Petit (t. 1), op. cit., p. 22.
7. Petit (t. 1), op. cit., p. 23.
8. Petit (t. 1), op. cit., p. 24.
9. Petit (t. 1), op. cit., p. 36.
10. Petit (t. 1), op. cit., p. 39.
11. Petit (t. 1), op. cit., p. 40.
12. Petit (t. 1), op. cit., p. 38-39.
13. Petit (t. 1), op. cit., p. 41.
14. Petit (t. 1), op. cit., p. 43.
15. Petit (t. 1), op. cit., p. 42-43.
16. Petit (t. 1), op. cit., p. 44.
17. Petit (t. 1), op. cit., p. 48.
18. Petit (t. 1), op. cit., pp. 58-59.
19. Petit (t. 1), op. cit., p. 63.
20. Petit (t. 1), op. cit., p. 34.
21. Petit (t. 1), op. cit., p. 25.
22. Petit (t. 1), op. cit., p. 75.
23. Petit (t. 1), op. cit., p. 83.
24. Petit (t. 1), op. cit., p. 81.
25. Petit (t. 1), op. cit., p. 85.
26. Petit (t. 1), op. cit., pp. 80-81.
27. Petit (t. 1), op. cit., p. 79
28. Petit (t. 1), op. cit., p. 77.
29. Petit (t. 1), op. cit., p. 78.
30. Petit (t. 1), op. cit., p. 87.
31. Petit (t. 1), op. cit., pp. 87-88.
32. Petit (t. 1), op. cit., p. 88.
33. Petit (t. 1), op. cit., p. 90.
34. Petit (t. 1), op. cit., pp. 91-94.
35. Petit (t. 1), op. cit., p. 96.
36. Petit (t. 1), op. cit., pp. 99-101.
37. Petit (t. 1), op. cit., pp. 101-103.
38. Petit (t. 1), op. cit., p. 104.
39. Petit (t. 1), op. cit., p. 118.
40. Petit (t. 1), op. cit., p. 117 et pp. 119-120.
41. Petit (t. 1), op. cit., p. 122.
42. Petit (t. 1), op. cit., pp. 121-122.
43. Petit (t. 1), op. cit., p. 123.
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45. Petit (t. 1), op. cit., pp. 124-125.

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46. Petit (t. 1), op. cit., p. 125 et pp. 128-129.


47. Petit (t. 1), op. cit., pp. 129-130.
48. Petit (t. 1), op. cit., pp. 125-126.
49. P. Petit (t. 1), op. cit., pp. 163-164.
50. Petit (t. 2), op. cit., p. 195.
51. Petit (t. 2), op. cit., p. 196.
52. Petit (t. 2), op. cit., p. 210.
53. Petit (t. 2), op. cit., p. 172.
54. Petit (t. 2), op. cit., p. 174.
55. Petit (t. 2), op. cit., p. 201.
56. Petit (t. 3), op. cit., p. 11.
57. Petit (t. 2), op. cit., p. 179.
58. Petit (t. 3), op. cit., p. 18.
59. Petit (t. 3), op. cit., p. 19.
60. Petit (t. 3), op. cit., p. 12.
61. Petit (t. 3), op. cit., p. 14.
62. Petit (t. 3), op. cit., p. 15.
63. Petit (t. 3), op. cit., p. 16.
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65. Petit (t. 3), op. cit., p. 27.
66. Petit (t. 3), op. cit., p. 30.
67. Petit (t. 3), op. cit., p. 23.
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69. Petit (t. 3), op. cit., p. 20.
70. Petit (t. 3), op. cit., p. 21.
71. Petit (t. 3), op. cit., p. 45.
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76. Petit (t. 3), op. cit., p. 50.
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André Piganiol, L'Empire chrétien, Paris, Presses universitaires de France


1. Piganiol, op. cit., p. 362.
2. Piganiol, op. cit., p. 339.
3. Piganiol, op. cit., p. 337.
4. Piganiol, op. cit., p. 338.
5. Piganiol, op. cit., p. 54.
6. Piganiol, op. cit., pp. 38-40.
7. Piganiol, op. cit., p. 38.
8. Piganiol, op. cit., p. 44.
9. Piganiol, op. cit., p. 50.
10. Piganiol, op. cit., p. 56.
11. Piganiol, op. cit., pp. 57-58.
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Autres références
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Annexes
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Bibliographie
Empire romain, sur le Wiktionnaire

Sources utilisées pour la rédaction

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Ouvrages de l'Antiquité

Ouvrages modernes

Pierre Grimal, L'Empire romain, éditions de Fallois, 1993.


Ramsay MacMullen, Les Rapports entre les classes sociales dans l'Empire romain (50 av. J.-C. – 284 ap.
J.-C.), Seuil, 1986
Ramsay MacMullen, Le Paganisme dans l'Empire romain, PUF, 1987
https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_romain 31/32
10/07/2020 Empire romain — Wikipédia

C Badel, Atlas de l'Empire romain. Construction et apogée. (300 av. J.-C. - 200 apr. J.-C.), Paris,
Autrement, 2012

Articles connexes
Impérialisme romain
Liste des empereurs romains
Provinces romaines
Chronologie de Rome
Bas Empire romain
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Économie romaine
Art de la Rome antique
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Liens externes
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(en) Recueil des sources du droit romain (http://web.upmf-grenoble.fr/Haiti/Cours/Ak) par Yves Lassard et
Alexandr Koptev
(fr) Carte de l’Empire romain à l’époque impériale, d'un point de vue géologique (http://www.carto-mondo.f
r/carte/carte-de-lempire-romain-a-lepoque-imperiale)
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste : Encyclopædia Britannica (https://www.britann
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