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Réal UE 202 / CM 1 : L’Occident du IVe au VIe siècle : de l’Empire romain aux royaumes barbares
I. Réal
CM1
- M. KAPLAN (dir.), Le Moyen Âge, Tome 1: IVe- Xe siècle, collection Grand Amphi, Bréal, 1994 : chap.
1 « Les invasions et la fin du monde antique », p.10-47.
- G. BÜRHER-THIERRY, C. MÉRIAUX, 481-888. La France avant la France, collection Histoire de France
ss dir. Joël Cornette, Belin, Paris, 2010 : chap.1 « La Gaule au Ve siècle » p. 21-70
- M. COUMERT, B. DUMEZIL, Les royaumes barbares en Occident, Que sais-je ?, PUF, 2010.
- J.-P. HAMMEL, M. LADRIERE, Héritages. La culture occidentale dans ses racines religieuses, Paris,
Hatier, 1991.
- A-M. HELVÉTIUS, J-M. MATZ, Église et société au Moyen Âge, Ve-XVe siècle, Hachette, 2008, chap..
1, p. 5-19.
- H. INGLEBERT, Atlas de Rome et des barbares, IIIe-VIe siècle, Autrement, 2009.
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CM1
476 est une date symbolique. En réalité, on ne peut pas dire quand finit l’Antiquité et
quand commence le MA => la transition se fait très progressivement entre le IVe s. et le VIe s.
- L’Empire romain a été fondé en 27 avant notre ère par Octave/Auguste. Depuis le IIIe siècle
avt. J-C, Rome n’a cessé de mener des guerres de conquêtes qui s’achèvent au IIe siècle de
notre ère. Ainsi, pendant plus de 5 siècles, le territoire dominé par Rome s’est accru pour
devenir immense.
- Tous les peuples vivant à l’intérieur de ces frontières sont devenus profondément romains :
tous les hommes libres sont considérés comme des citoyens romains (depuis 212), parlent la
langue latine (+ leurs langues natales), ont les mêmes lois, les mêmes modes de vie, la même
religion… qu’ils vivent en Gaule, en Bretagne, en Espagne ou en Palestine.
- De l’autre côté des frontières, les peuples voisins admirent les Romains et convoitent leurs
richesses :
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ð Cependant, le terme « d’invasions », longtemps utilisé pour décrire l’entrée des Germains
dans l’Empire, est aujourd’hui à nuancer, car il n’y a pas réellement eu de conquêtes ni
d’invasions massives de ces peuples : on parlera plutôt de « migrations » ou
« d’installations de groupes armés ».
Nous allons voir, dans ce cours, la situation politique de l’Empire romain et son évolution, dans
les deux derniers siècles de son histoire, en suivant le plan ci-dessous :
Ø I / L’empire romain au IVe et Ve siècle
Ø II / Des mercenaires barbares à la formation des royaumes germaniques dans l’Empire
d’Occident (IVe-Ve siècles)
Ø III/ La société occidentale à la fin de l’Antiquité
A / Un État centralisé
L’empire conçu par Octave/Auguste est un État centralisé, dominé par l’Empereur, qui
s’appuie sur une administration très élaborée confiée à l’élite des citoyens (l’aristocratie).
Au début du IVe siècle, il fait l’objet de réformes administratives profondes qui doivent lui
permettre de se renforcer et de mieux défendre ses frontières.
1 – Le pouvoir impérial
L’empereur a tous les pouvoirs : législatif, militaire, judiciaire et religieux (cf. diapo.)
- Depuis le IIIe siècle, le pouvoir s’est fortement militarisé : tous les empereurs sont issus de
l’armée => généraux élus par les leurs légions…
- La difficulté à encadrer l’ensemble du territoire les a conduits au début du IVe s. à partager
le pouvoir entre 4 ou 2 monarques = tétrarchie ou dyarchie
- A la mort de l’empereur Théodose (en 395) l’Empire est définitivement divisé entre ses
deux fils et forme dès lors 2 entités géopolitiques dont les destinés vont diverger : cf. carte
o L’Empire romain d’Occident garde pour capitale la « Ville » (l’Urbs) = Rome.
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Par son importance, son efficacité, et le nombre de fonctionnaires qu’elle emploie, l’administration
romaine est un modèle du genre.
- L’Empire est divisé en préfectures / diocèses (12) / provinces / cités : les ordres impériaux sont ainsi
transmis selon cette hiérarchie, l’Empereur étant représenté à chaque niveau par les préfets / les
vicaires / les gouverneurs / les curiales.
- A l’échelle locale : les cités (civitates) qui comprennent un territoire et son chef-lieu. Ainsi, par
exemple, la Gaule compte au moins 114 cités à la fin de l’Empire.
Ø Leur administration est contrôlée par un collège (sorte de petit « sénat » siégeant dans la
curie) composé des curiales.
Ø Ceux-ci sont chargés de nommer chaque année les magistrats municipaux à des fonctions
spécifiques :
o faire la police et enregistrer les actes notariés (les « duumvir »),
o lever l’impôt (« questeur »),
o s’occuper des infrastructures urbaines publiques comme les aqueducs, thermes,
basiliques, théâtre...murailles (les « édiles »),
o rendre la justice (censeur),
o gérer le service des postes (le cursus publicus) et des routes qui traversent le territoire
de la cité.
Ø Tous ces magistrats étaient aidés par une armée de fonctionnaires municipaux.
Ø Un nouveau personnage est apparu au cours du Ve siècle dans les cités, nommé par
l’empereur pour superviser l’administration et remplacer les curiales défaillants : le comes
civitatis (ou comte de la cité) chargé de défendre la cité, mais aussi de la justice et de
percevoir l’impôt.
- Tous ces hauts fonctionnaires sont choisis au sein d’une élite riche et éduquée : l’aristocratie
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: Dioclétien (284-305), Constantin (306-337), Théodose (383-395) ; ils marquent les derniers
grands règnes déjà très minés par les problèmes financiers qu’ils ont tenté en vain de
réformer.
- La crise financière :
Ø La militarisation du pouvoir s’est faite au profit de l’armée à qui les empereurs octroient des
privilèges financiers et qui nécessite toujours plus de moyens humains et matériels pour
renforcer la défense des frontières : tout cela fait que l’armée coûte de plus en plus cher et
que le Trésor public ne peut répondre à la demande.
Ø Les empereurs ont alors usé de deux moyens pour faire face :
o dévaloriser la monnaie (diminuer le % de métal précieux dans les pièces) avec pour
conséquence une flambée des prix
o augmenter les impôts : la capitatio, impôt pesant sur les hommes libres (constitués en
unités fiscales) et l’annone pesant sur les terres cultivées calculée selon les unités de
surfaces (le jugum).
- L’un des grands débats entre théologiens est de définir la nature du Christ (humaine ou divine ?).
Au début du IVe siècle, un prêtre d’Alexandrie, Arius, affirme que Jésus est homme et non Dieu :
cette théorie, qu’on appellera l’arianisme, connaît un grand succès en particulier dans les légions
romaines.
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- En 313, les deux empereurs, Constantin (Occident) et Licinius (Orient) proclament l’édit de Milan
qui donne la liberté de culte à tous, notamment aux chrétiens : l’Église chrétienne peut désormais
s’organiser en plein jour et non plus dans la clandestinité.
- En 337, Constantin se serait fait baptiser sur son lit de mort (probablement par un évêque arien).
- La dernière étape est franchie avec l’empereur Théodose (379-395) qui impose en 380 le
christianisme comme religion officielle de l’Empire et interdit tout autre culte (sauf le judaïsme).
=> met en place un système de théocratie impériale : l’empereur gouverne au nom de Dieu et
dirige l’Église.
Néanmoins, la population est loin d’être devenue entièrement chrétienne à cette date :
ð Seules les élites (aristocratie) sont toutes converties à la fin du IVe s. = l’aristocratie est
devenue massivement chrétienne et participe activement à la diffusion du christianisme.
ð Ainsi qu’une grande partie des populations urbaines ; c’est dans les villes que l’on trouve
les premières églises.
ð Mais les campagnes restent en grande majorité fidèles aux anciens cultes polythéistes en
place depuis des siècles => « pagani » signifie à la fois « paysans » et « païens ».
2 – L’organisation de l’Église
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ð Le nouveau régime politique de l’Empire devenu chrétien est donc ce qu’on appelle une
théocratie (gouvernement au nom de Dieu).
ð Lorsque l’empereur d’Occident sera destitué en 476, l’empereur d’Orient se considèrera
comme le seul chef de l’Église.
Dès la fin du IVe siècle, le cadre ecclésiastique s’intègre dans celui de l’administration romaine :
- Chaque cité (civitas) a son évêque et son clergé sous l’autorité de l’évêque.
- L’évêque est assimilé à un magistrat chargé du culte officiel : il dispose d’un budget
conséquent, exerce la justice pour toutes les causes où les clercs sont impliqués, assure
l’assistance aux pauvres, l’enseignement (école pour former le clergé), la prédication, la
protection des veuves et des orphelins…
- Les métropoles (capitales des provinces) ont leur évêque métropolitain (qu’on appellera
plus tard « archevêque ») qui peut réunir les évêques de la province en assemblée =
synode.
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Au VIe s., il sera nommé par le roi : devient un véritable fonctionnaire, chargé de fonctions
politiques en plus de ses fonctions spirituelles, allant régulièrement à la cour, servant le roi comme
conseiller...
Dès le IVe s., l’évêque est toujours choisi parmi les membres de l’aristocratie, bien souvent
parmi les anciens magistrats urbains => s’instaure alors une véritable compétition pour accéder à
cette fonction qui apporte un énorme prestige et le contrôle de richesses : l’élection par « le clergé
et le peuple » perd totalement son sens => dès la fin du Ve s., les évêques sont nommés par les
élites locales ou/et par le roi, la charge épiscopale d’une cité devenant le monopole de certaines
familles aristocratiques.
II / Des mercenaires barbares à la formation des royaumes germaniques dans l’Empire d’Occident
(IVe-Ve siècles)
Les historiens français sont les seuls à parler encore « d’invasions barbares », voire même de
« grandes invasions », pour qualifier l’installation des populations germaniques dans l’Empire
d’Occident entre le IVe et le Ve siècle. Cette expression est encore inconsciemment imprégnée de la
peur de l’envahisseur allemand, grand ennemi de la France entre le XIXe et la première moitié du XXe
siècle.
En fait d’invasions, il s’agit plutôt de l’installation de groupes armés dirigés par un chef, le plus
souvent avec l’accord de l’État romain (à la suite d’un foedus), et parfois par la force à l’issue d’une
expédition militaire d’envergure.
Leur arrivée n’entraîne pas de bouleversement radical dans la société romaine, parce que,
d’une part, ces populations représentent des minorités, quantitativement assez faible en nombre
d’individus par rapport à la population locale romaine, et que, d’autre part, elles sont la plupart du
temps elles-mêmes déjà romanisées.
L’implantation de ces groupes armés à l’intérieur de l’Empire donne naissance, dans la
seconde moitié du Ve siècle, à ce que les historiens appellent les « royaumes barbares » : « barbares »
au sens où ils sont gouvernés par un roi germanique, mais, pour les contemporains, ces royaumes
sont encore très romains dans la mesure où les structures administratives et juridiques romaines sont
en grande partie maintenues.
Au Nord du limes, vivent des populations germaniques qui se répartissent par groupes (autour
d’un chef local) (cf. carte) : selon les régions, les Romains leur ont donné des noms qui vont servir à
les définir eux-mêmes et à fabriquer des « peuples » = Francs, Saxons, Alamans, Burgondes, Suèves,
Vandales, Goths... etc… alors même qu’il ne s’agit pas de différentes ethnies, mais de populations
germaniques sans particularisme ethnique ou culturel.
- A partir du IIIe siècle, leurs raids se multiplient en territoire romain : ils franchissent
régulièrement le Rhin ou le Danube pour mener des razzias dans l’Empire et ramener du butin.
o Les armées romaines commencent à essuyer quelques échecs face à ces groupes
armés.
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o Pour essayer de les contrer, les empereurs renforcent les garnisons qui gardent la
frontière => mais dans ces garnisons, ils emploient en majorité des mercenaires
germaniques.
- A partir du IVe siècle, des groupes de Germains s’installent aussi dans l’Empire :
o D’abord, en tant que mercenaires dans l’armée romaine où certains font des carrières
brillantes comme par ex. Stilicon, fils d’un général vandale, parfaitement intégré dans
la société romaine, devenu maître des 2 milices d’Occident entre 394 et 408, qui
épousa la nièce de l’empereur Théodose (Séréna), et qui maria sa fille à l’empereur
Honorius (fils de Théodose) dont il avait été le tuteur. [diapo 18 ]
o ou bien, ils constituent des groupes armés qui se mettent au service de l’empereur.
§ Dans ce cas-là, ils forment des armées qui suivent un chef. Selon que celui-ci
est goth ou franc, on parlera de Goths ou de Francs, alors même que ces
groupes sont formés de populations hétéroclites.
§ Rome passe un traité (foedus) avec un chef et ses troupes, lui promettant des
terres et l’assurance d’un ravitaillement, en échange d’un important soutien
militaire = armée axillaire.
§ Les « fédérés » peuvent garder leur organisation propre : leurs chefs, leurs
lois…=> ils sont autonomes à l’intérieur de l’Empire : obéissent à leur chef qui
traite avec l’Empereur.
§ Ils ne sont donc pas intégrés directement dans l’armée romaine comme
légionnaires, mais forment une armée auxiliaire dirigée par leur chef.
ð C’est ce système qui va s’imposer et qui va, à la fin du Ve siècle, finir par échapper au contrôle
du pouvoir impérial.
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- En 451, lorsque les Huns dirigés par Attila attaquent la Gaule (pillent Metz, Reims, Troyes, cf.
carte), les groupes fédérés conduits par le général romain Aetius défendent le territoire
romain et écrasent les Huns à la bataille des Champs Catalauniques (juin 451, près de Troyes).
Lorsqu’en 476, le dernier empereur romain d’Occident, Romulus Augustule est déposé par le
général de l’armée d’Italie, d’origine hunnique (mais romanisé), Odoacre, l’événement n’a aucune
répercussion pour les sujets de l’Empire d’Occident.
Les chefs fédérés contrôlent déjà des régions entières qu’ils dirigent à titre de rois.
cf. carte
- Le royaume de Toulouse contrôlé par un roi wisigoth s’est étendu de l’Aquitaine à une
partie de l’Espagne : a été le 1er à se constituer sur la base du foedus de 418 qui les avait
fixés autour de Toulouse.
- Le royaume des Alamans (plaine d’Alsace) se structure peu à peu au cours du Ve s.
- Le royaume burgonde (autour de Lyon et Genève) se constitue et s’étend peu à peu le long
du Rhône et de la Saône, à partir du foedus de 456.
- Plusieurs petits royaumes francs au Nord de Gaule (province de Belgique) étaient
gouvernés par des chefs francs (autour de Tournai, de Cologne, de Trèves).
- Le royaume de Syagrius (général romain) entre la Loire et la Somme (tout le Bassin
Parisien).
- Le royaume suève d’Espagne (à partir de 411), avec pour capitale, Braga.
- Le royaume vandale (en Afrique du Nord, capitale Carthage) est fondé à partir de 429. Les
Vandales se sont imposés par la force et non par un foedus. A partir de 455, ils contrôlent
les îles méditerranéennes (la Sicile, la Sardaigne, la Corse).
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- Le royaume d’Italie dirigé par un roi ostrogoth (Théodoric) ne se constitue qu’après 493
(mort d’Odoacre).
Mais il n’y a en fait pas vraiment de rupture pour les populations locales :
- Les structures administratives romaines sont restées en place, du moins à l’échelle des
cités : les cadres qui les gouvernent (magistrats urbains) aussi…
- Aucune persécution religieuse, sauf en Afrique du Nord chez les Vandales.
- Néanmoins, l’Empire en tant que tel (entité territoriale) n’existe plus : il est désormais
partagé entre les différents rois dont certains ont des ambitions hégémoniques. Cf CM 2
A / Profondément romaine
- La civilisation romaine se caractérise par une grande importance donnée aux villes :
o Dans tous les territoires conquis, les Romains ont fondé des villes, toujours sur le
même modèle : plan en damier, enceinte, bâtiments publics monumentaux comme
les termes, les amphithéâtres, théâtres, aqueducs…
o L’Empire est donc quadrillé par les villes qui servent de supports administratifs :
chefs lieu des cités (circonscription)
§ Un réseau de routes les relie ;
§ Servent de relais au « grand commerce » cad aux échanges internationaux :
grands ports…
o Les campagnes sont organisées pour nourrir les villes, en particulier les ravitailler
en céréales (pain) et en vin.
o Les premières églises y sont construites à partir du IVe siècle.
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o Sert de support à la diffusion des ordres impériaux, à la rédaction des lois… => l’écrit
est un outil essentiel pour gouverner.
o La culture écrite est héritée de la culture grecque, complétée par les auteurs
romains => culture gréco-latine très riche (ouvrages d’histoire de philosophie,
pièces de théâtre, poésie, traités de morale, de médecine, d’agronomie…)
o L’éducation passe surtout par l’apprentissage des lettres, de la grammaire, de la
rhétorique …
o Depuis le IVe s. cette culture est également devenue chrétienne : nombreux traités
de théologie et d’exégèse écrits par de grands théologiens (= Pères de l’Église).
Ces traits de civilisation vont perdurer au haut MA, au moins jusqu’au VIe-VIIe s.
Les populations germaniques qui s’installent dans l’Empire sont déjà en grande partie romanisées,
mais elles ont aussi gardé des traits culturels propres. Celui qui domine, est le caractère guerrier.
La civilisation germanique est une civilisation guerrière par excellence !
Nous connaissons les peuples germaniques qui s’installent dans l’Empire par deux types de
sources :
Ø Les sources écrites, mais qui émanent uniquement des auteurs romains et qui donnent donc
une vision très subjective et déformée de ces « barbares ».
Ø Les sources archéologiques qui ont mis à jour des tombes et des habitats :
o Les tombes dites « habillées » (comportant du mobilier = armes, objets, vêtements)
nous renseignent sur la hiérarchie sociale, l’organisation familiale, et les modes
culturelles (vestimentaires, funéraires).
o L’habitat nous renseigne sur la vie quotidienne, les conditions économiques, la culture
matérielle (outils, types d’habitats, autres structures).
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o Tous les hommes libres sont censés porter les armes : les peuple germaniques sont
des « peuples en armes ».
o L’objectif de la guerre est de faire du butin : le chef partage équitablement le butin
après la bataille entre lui et ses guerriers.
o Les élites sont donc forcément guerrières : l’aristocrate est un chef de guerre,
entouré de ses guerriers qui lui ont juré fidélité.
- L’éducation est avant tout guerrière : les jeunes nobles (élite des hommes libres)
apprennent à monter à cheval, à manier les armes… sans doute très jeunes.
- Les Germains sont passés maîtres dans l’art de la métallurgie et en particulier, la fabrication
d’armes très performantes = francisques, lances, épées, scramasaxes, casques… cf. diapo
- Par ailleurs, les Germains partagent aussi beaucoup de traits socioculturels avec les Romains :
è L’esclavagisme.
è L’importance de l’agriculture et du commerce.
è La domination de la société par une élite dirigeante : l’aristocratie.
è Et surtout, des modes de vie et des formes d’organisation politique empruntés à Rome :
les Germains se sont « acculturés » au contact des Romains
Ex cf. diapo : la tombe du roi Childéric (père de Clovis), chef fédéré franc, mort en 481 et enterré
à Tournai, est tout à fait représentative de ces phénomènes d’acculturation : [malheureusement
découverte à la fin du XVIe, cette tombe n’a pas vraiment fait l’objet de fouille, mais on a conservé
une partie du trésor]
- Il portait une bague sigillaire (à la romaine) servant à sceller les actes : elle le représente en
buste, vêtu du manteau romain (chlamyde) tenu par une fibule sur l’épaule droite, et sous
le nom de « rex Childericus » => il se représente donc au service de l’Empire, comme un
général ou un consul ; sans doute était-il un des rois francs fédérés.
- mais elle le montre également avec les cheveux longs, selon la mode franque qui voulait
que les cheveux soit symboles de force et de courage => ses descendants (Clovis et cie)
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I. Réal UE 202 / CM 1 : L’Occident du IVe au VIe siècle : de l’Empire romain aux royaumes barbares
Que ce soit chez les Romains, comme chez les Germains, la société est dominée par une
minorité d’individus qui détient le pouvoir, la richesse et la culture.
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Ces élites sociales ne vont cesser de renforcer leur pouvoir et leur supériorité tout au long du haut
Moyen Age dans le cadre, désormais, des royaumes barbares.
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