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= quelques centaines de milliers, graduellement, d’abord dans les marches de l’Empire,
puis Silésie, Poméranie, Pologne, Bohême, Hongrie et l’espace baltique. Ce phénomène
va de pair avec une croissance économique forte dans les régions occidentales du
continent (défrichements, extension de l’agriculture). Hors pays baltes, la colonisation
s’opère à l’instigation des souverains de Hongrie, Bohême et Pologne, qui aspirent à
réformer le système économique de leurs territoires.
Les migrants germanophones ne sont pas seuls : Italiens de Dalmatie au XIIIe siècle
(Croatie, Hongrie, Pologne) et marchands de Venise et de Florence établissent des
colonies à Prague, Wrocław, Cracovie et Poznań, etc. ; négociants scandinaves sur les
rives méridionales de la Baltique ; Arméniens, ou les Grecs vont dans la Rus’ de Galitch
et de Pologne ; colonies juives
= apparition d’hospites (hôtes), marchands originaires de villes allemandes
(Bavière, Thuringe, Franconie) et italiennes dans de nouvelles villes qui
deviennent des centres de commerce, où ils se regroupent en communautés
juridiques avec des tribunaux subordonnés au souverain
Pourquoi ? = explosion démographique et révolution agraire du XII e siècle en Europe
occidentale : l’augmentation de la superficie des terres cultivées, l’intensification de la
production, et la révolution agraire (charrue à versoir) conduisent à l’augmentation de
la production et donc à un excédent de marchandises.
Ces grandes transformations sont bénéfiques à tous les groupes sociaux (paysans,
bourgeois, propriétaires fonciers) :
- défrichage des forêts et conquête des terres incultes, création d’une classe de
grands propriétaires fonciers bénéficiant d’immunités économiques et devenant
le conseil du roi, jetant donc les bases d’une société divisée en ordres
- début de l’exploitation des mines métallifères, le saunage, la sidérurgie –
Bohême et Moravie, des mineurs saxons sont appelés dès 1180, qui mettent en
valeur l’extraction des mines ; les mines d’argent, d’or et de cuivre en Hongrie,
et celles de plomb et d’argent en Pologne, sont exploitées par des mineurs
saxons à partir du XIIIe siècle ; migrations d’Autriche se dirigent vers la Moravie
et la Hongrie, jusqu’aux mines de Slovaquie (villes Banská). Des groupes de
colons de Saxe, Bavière et Franconie arrivent en Sépusie (Zips) et en
Transylvanie
- développement du commerce et augmentation du rôle de l’argent
- d’où urbanisation : fondation de nouvelles villes en Europe centrale, bénéficiant
de l’essor du grand commerce et de l’introduction du droit allemand, un droit
municipal qui permet aux cités royales de relever directement de l’empire, qui
garantit la liberté de ses bourgeois (burger) ; le plus célèbre est le droit de
Magdebourg, issu du droit coutumier saxon et des usages locaux. Ce modèle
pénètre en Europe centrale par l’intermédiaire des Allemands tout en étant
adapté dans les pays et provinces en fonction des besoins
- XIIIe siècle : nouveau type de villes, créées autour d’une place principale, où se
tient le marché, avec des quartiers réservés aux artisans des divers métiers (d’où
les rue des Cordonniers, des Tonneliers, des Boulangers…). Un conseil, présidé
par un bourgmestre, agit comme organe suprême, avec le tribunal de la ville, et
décide de sa politique intérieure, voire extérieure
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La modernisation de l’économie, qui accroît les revenus, permet d’adopter le modèle
de la chevalerie occidentale. On participe aux croisades, aux fêtes de cour, etc. De
jeunes Tchèques, Polonais, Hongrois, étudient dans les universités occidentales. En
Hongrie, Béla III (1172-1196) reçoit Richard Cœur de Lion et Frédéric Barberousse au
début de la 3e croisade (1189).
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Fehden, guerres privées des « sergents » (chevaliers), contre les interventions
des souverains dans les libertés des villes et contre les pirates.
= réponse au besoin de confiance en réduisant les risques commerciaux, donc
les coûts liés au commerce (vols, attaques, meurtres).
à partir du XIVe siècle, la Ligue hanséatique s’appuie sur les dirigeants
politiques et sur la force financière des villes pour défendre ses intérêts, si
nécessaire, par la force militaire ! Attention : pas une communauté politique,
ni une puissance étatique territoriale, mais une alliance entre villes. Elle est
minée par les désaccords et par les rivalités avec les États (Angleterre, Russie,
Flandes > 1469 : guerre anglo-hanséatique, réglée sur intervention de la Pologne
et du Danemark).
Fin de la Ligue
efforts de réorganisation. 1556 : accord de confédération signé par 63 villes,
nomination d’un directeur permanent
mais déclin :
(4) l’Europe n’est plus le centre du monde commercial – Nouveau Monde, route des
Indes
(5) les souverains interviennent de plus en plus. Ex : Ivan III de Russie (1450-1505)
ferme le kontor de Novgorod après avoir conquis la ville en 1494
(6) rivalité de nouveaux centres de commerce : Amsterdam, Londres (marchands juifs
sépharades, protestants flamands)
1. La fondation de l’ordre
Liée à l’histoire des croisades (1re lancée en 1096, pape Urbain II) : naissent en Palestine
des ordres militaires chargés de défendre les frontières de la religion catholique
ordre du Temple (Templiers) ; Hôpital de Saint-Jean-Baptiste (Hospitaliers,
actuel ordre de Malte), modèles des Chevaliers teutoniques.
Source : 1re chronique de l’ordre, Narratio de primordiis ordinis Theutonici.
1- Hôpital des Allemands à Jérusalem déb. XII e siècle, rattaché dans les années 1140 à
l’ordre des Hospitaliers, disparaît quand Saladin conquiert Jérusalem en 1187
Mais :
(7) engagement dans les croisades des empereurs Frédéric Barberousse (participe à la
3e croisade et y meurt en 1190) et son fils, Henri VI
(8) 1191 : conquête d’Acre par les croisés > centre le plus important des chrétiens latins,
tous les établissements religieux présents en Palestine veulent s’y installer
2- d’où hôpital allemand en dehors des murs d’Acre qui se militarie en 1196-98
(confirmée en 1199 par le pape Innocent III), passe sous la dépendance de la grande
noblesse impériale, et reçoit des dotations de l’empereur Henri VI
= centre des pèlerins et des croisés germaniques dans la Méditerranée
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=> double règle des Hospitaliers (la guérison des malades) et de celle des Templiers
(le combat pour la religion).
3- 1217-1220 : égalité de traitement avec les Templiers et les Hospitaliers sous Hermann
de Salza (1209-39), 4e grand maître de l’Ordre, obtenue de Frédéric II et du pape
Honorius III.
4- 1226 : « bulle dorée de Rimini » (Goldenen Bulle von Rimini, 1226) concédée par
Frédéric II > les Teutoniques deviennent des vassaux de l’empereur, sur un pied
d’égalité avec les autres puissances de l’empire.
re
1 période > lutte contre musulmans, vainqueurs en 1291, d’où départ de Terre Sainte
2e période > combat contre les païens de l’Europe orientalene
germanisation de l’ordre sous l’emprise de la noblesse allemande : littérature
teutonique en moyen haut allemand
stabilisation de l’ordre en Prusse, Livonie et Allemagne s’accompagne de la
construction d’églises, de bibliothèques et de la création d’œuvres d’art.
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5- 1260-1272 : insurrection prussienne et retour au paganisme, avec des succès
militaires en Prusse occidentale. Mobilisation des croisés par le pape et
répression.
pas une expansion allemande vu les acteurs impliqués – principautés polonaises,
marchands hanséatiques, le pape et l’empereur. Enjeu principal : la voie commerciale
du nord-est, qui évite la Méditerranée en reliant Byzance et l’Asie centrale
- d’où 1243 : Pomérélie avec Danzig : lien entre l’Allemagne et la Prusse
- XIVe siècle : l’île de Gotland, carrefour des routes commerciales maritimes
conséquence : extinction du peuple prussien. Il est d’usage de tuer les hommes et de
détruire ce qu’on ne peut emporter. Les Teutoniques ne visent pas à convertir les
infidèles mais à défendre les frontières de l’Église : on n’attache peu de prix aux
« chiens du Diable » païens. 1243 : fondation de 3 évêchés sous contrôle teutonique
(Kulm, Poméranie, Sambie) et d’un 4e à Warmie.
6- 1343-1410 : apogée économique de l’Ordre dans l’État prussien
Les chevaliers développent les installations agricoles et la circulation commerciale.
Une nouvelle identité régionale apparaît, favorisée par la formation d’une couche de
moyenne noblesse locale composée des feudataires des biens de l’ordre, ainsi que par
le renforcement du réseau des villes marchandes comme Dantzig et Memel, qui se
rattachent à la Ligue hanséatique. Puis les nobles et les citadins ont des intérêts
communs qui les opposent aux Teutoniques (cours 5 !).