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Groupe CCB-SudVendée

Devise de la CCBF : « Ni partir, ni se taire »

le 16 décembre 2021

A François JACOLIN, évêque de Luçon

Nous sommes un groupe de chrétiens du secteur de Fontenay-le-Comte,


interpellés par la lettre du Pape au Peuple de Dieu, d’août 2018, pour lutter
contre le cléricalisme, « à l’origine et la cause de nombreux maux dans notre
Église », écrivait-il. Les récentes révélations, ont montré combien il avait raison.
A notre initiative, en octobre 2018, et en concertation avec notre curé, plusieurs
rencontres ont eu lieu à Fontenay, essentiellement dans un premier temps sur la
pédocriminalité vécue dans notre diocèse. Elles ont rassemblé une quarantaine
de personnes à chaque fois. Une enquête, reprenant la consultation lancée par le
journal La Croix, faite auprès des chrétiens volontaires, a récolté une centaine de
réponses. Une conférence de Sr Véronique MARGRON, présidente de la
CORREF*, en Mars 2020, a rassemblé plus de 200 personnes à Fontenay. Une
synthèse de ces différentes contributions vous a été adressée et nous avions
espéré une suite, mais sauf une invitation à prier, aucun signe n’est venu de votre
part.
Depuis notre groupe a évolué et s’est rapproché de la CCBF*.
A l’heure où l’Église Universelle nous invite à une démarche synodale, il nous
semble indispensable de nous tourner vers vous : nous aimons notre Église, et
nous voulons y avoir notre place pour construire, tous ensemble, son avenir.

Comment croire encore que nous serons vraiment entendus ?


En 2004-2006, notre évêque, Michel SANTIER, avait lancé un synode diocésain.
Pendant deux ans, un vent d’espoir a soufflé, et une réelle communion fut vécue
entre catholiques pratiquants et ceux « à la périphérie ». Beaucoup ont été déçus,
blessés, par la manière dont cette expérience spirituelle vécue, a été effacée alors
que 2150 équipes s’étaient constituées, rassemblant 12000 chrétiens de tous
horizons. Les orientations avaient été votées en Assemblée Générale synodale, et
solennellement promulguées. Or, ces orientations et décisions, non acceptées par
une minorité, ont été enterrées.
Aujourd’hui, avant d’entrer dans une nouvelle aventure synodale, beaucoup de
chrétiens hésitent, voire refusent de s’y engager, à moins qu’une parole
authentique et forte soit dite de votre part.
L’évêque Alain CASTET a laissé une Eglise fracturée, entre religiosité d’une part
et désir d’ouverture évangélique d’autre part. Ceux qui restent, blessés par ce
passé et se sentant trahis, ont besoin de retrouver la confiance.
Depuis votre arrivée dans le diocèse, nous sommes dans l’attente que cette vérité
soit reconnue.
Certes, vous avez hérité de cette situation et vous avez eu le courage de relever
ce défi. Vous avez eu des paroles et avez posé des actes courageux pour
reconnaitre les agissements pédocriminels dans notre diocèse, et nous avons
soutenu votre action.
Aujourd’hui il faut encore du courage pour assumer ce déni du travail synodal
accompli, que nous espérions voir ressurgir. Cette reconnaissance exigeante des
faits nous permettra d’ouvrir de nouveaux chemins. Nous avons conscience que
notre Eglise est plurielle, diverses sensibilités existent, et nous souhaitons
pouvoir vivre ensemble cette nouvelle étape synodale.
Nous avions déjà exprimé cela dans nos précédents envois et nous avons été déçus
par ce que nous avons ressenti comme un manque d’intérêt de votre part pour
notre démarche. Nous espérons cette fois être mieux entendus, et nous avons
décidé de donner un caractère public à cette lettre afin d’informer plus largement
au sujet de notre démarche.
Nous vous souhaitons du courage. Notre seule référence est l’Evangile, et nous
savons que le Saint-Esprit, si nous l’écoutons, nous conduit.
Des chrétiens du doyenné de Fontenay Le Comte
Groupe CCB-SudVendée et sympathisants

*CORREF : Conférence des Religieux et Religieuses de France


*CCBF : Conférence Catholique des Baptisés de France

Contact pour le groupe CCB-Sud-Vendée :


ccb.sudvendee@gmail.com

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