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SCIENCE
ET R E L I G I O N
l me faut conclure.
I Dans cette situation où la problématique a changé, la
confrontation devrait désormais s'opérer — je parle religion et
science — au niveau de la vision globale du monde et de
l'apport de sens, de signification, pour une existence dont la
science a par ailleurs suffisamment, au plan descriptif, informé
l'homme. C'est à cet autre niveau, non plus de description,
ni seulement d'explication, mais surtout de signification et de
conviction, que la foi tente de dire autour d'elle ce qui est
en elle, le croyant étant toujours provoqué, à frais nouveaux,
« à rendre compte de l'espérance qui est en lui », selon le mot
de l'apôtre Pierre (I Pierre 3, 15).
Il me paraît que Jean-Paul II ne cherche pas à dire autre
chose, de Puebla à Auschwitz, de Drogheda à la tribune des
Nations unies, lorsqu'il se fait le champion des droits de l'homme,
de tout homme et de tout l'homme, y compris dans sa dimension
religieuse, irréductible à toute prétention scientifique, d'où que
vienne, d'Est en Ouest, le système qui, au nom de la science,
prétend le réduire à une platitude unidimensionnelle. Car
l'homme est, en Jésus-Christ, « l'un des milliards et cependant
l'Unique » (Redemptor Hominis), à l'image de Dieu. Irréduc-
tible à toute spéculation scientifico-philosophique, cette affirma-
tion religieuse, qui n'est pas dépourvue de raison raisonnable,
voire d'appui rationnel, se présente comme riche de valeur
d'intelligence, pour notre temps en quête de sens. Telle est
du moins ma conviction profonde, que je propose, pour examen,
à tous les scientifiques en quête du pourquoi, par-delà les
comment.
Mgr P A U L P O U P A R D