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DES PRÉLATS
E T
BARONS DE FRANCE.
TOM E I I.
TRAITÉ 0134
1300.3 %
DE S M
Μ O NΝ Ν
NOIES
DES BARONS ,
OU
REPRÉSENTATION ET EXPLICATION
de toutes les Monnoies d'or, d'argent, de billon & de cuivre,
qu’ont fait frapper les Poffeſſeurs de grands fiefs, Pairs, Évêques,
Abbés , Chapitres , Villes & autres Seigneurs de France;
POUR SERVIR DE COMPLÉMENT
Aux Monumens hiſtoriques de la France en général , & de chacune
de ſes Provinces en particulier.
Par feu M. Pierre- Ancher TOBIÉSEN DUBY, Capitaine d'Infanterie,
Interprète de la Bibliothèque du Roi do du Conſeil royal de l'Amirauté.
TO ME SECO N D.
À PARIS ,
DE PRIMERI E RO Y A L E.
L'IM PRI
M. DCCX C.
VILLE DE LYON
Biblioth. du Palais des Arts
BU మం
DICOS
eeeessseesseesee Daa
MONNOIES
DES PRÉLATS ET BARONS DE FRANCE.
MARQUIS DE SALUCES.
Saluces ,Salutiæ , ville & château d'Italie dans le Piémont ,
capitale du marquiſat de ce nom , avec un évêché ſuffragant de
Turin , qui prétend cependant ne relever que du Saint-Siége. Elle
eſt ſituée ſur une colline au pied des Alpes , près du Pô , à neuf
lieues ſud -oueſt de Turin . Cette ville , ſelon Louis de la Chieſa,
a été nommée Saluces , à cauſe de la ſalubrité de ſon air , ou
à cauſe des Salviens, anciens peuples de Provence , qui en ſont
les fondateurs,, ainſi que des villes de Verceil , de Saluggio , de
Salaſco & de Saluzzola.
Le marquiſat de Saluces eſt l'une des plus belles parties du
Piémont , & des plus conſidérables principautés de l'Italie , dont
il eſt comme la clef du côté de la France. Il eſt borné au nord
par le Dauphiné & la province des quatre Vallées ;; à l'eſt par
les provinces de Savillan & de Foſſano ; au ſud par la province
de Coni & le comté de Nice , & à l'oueſt par la vallée de
Barcelonnette.
On prétend que dans la première érection des marquiſats
Tome 11. А
VILLE DE LYON
Biblioth . du Palais des Arts
2 MARQUIS DE SALUCES.
d'Italie , le gouvernement de Saluces & des vallées & terres de
Piémont qui ſont entre la Dora & le Tenaro , juſqu'aux confins
de l’Alteſan , fut aſſigné aux marquis de Suze , qui en effet, dans
pluſieurs actes de ce temps , ſe qualifient ſeigneurs de Saluces, 1
1
n'eut que deux filles, dont l'une , Adélaïde, épouſa , vers le milieu
du xi . fiècle , Boniface , marquis de Walt & de Savonne , def
cendant en ligne droite d'Aléram I , marquis de Montferrat . Ce 1
>
COMTES D'ANGOULÊM E.
ANGOULÊME , capitale du comté , aujourd'hui du duché
d'Angoulême , n'eſt connue que depuis le iv.° ſiècle. Le poëte
Auſone, qui mourut vers l'an 394 , eſt le premier qui en ait
parlé ; il la nomme Inculiſna. Les écrivains poſtérieurs l'ont 11
fait frapper des monnoies trop baſſes, & ordonna qu'elles ſeroient
>
COMTES DE LA MARCHE .
VICOMTES DE LIMOGES . i
+
1
1
VICOMTES DE LIMOGES. II
la pièce ſuivante. 1
1
1
N: 3: Guillelmys VICECOMES. La lettre initiale de Guillelmus , ſe
trouve dans le champ , & la légende commence par la dernière
fyllabe du même mot. Rr. LEMOVICENsis. Les armes de Limoges
ne ſont pas ſur cette pièce. Billon. Cabinet de M. de Boullongne .
Voyez Duchêne : Thevet , & l'Art de vérifier les dates.
VICOMTES DE BROSSE .
!
COMTES D'ANJOU..
Le pays d'ANJOU , Andegavia , Andecavis ou Anecavis ,& c.
ſitué entre le Maine, la Bretagne , la Touraine & le Poitou ,
étoit autrefois diviſé en deux contés ; l'un au-delà de la rivière
de Maine cu Mayenne , dont Château - neuf étoit la capitale ;
-
la Terre - Sainte.
Foulques IV, dit le Rechin ou le Querelleur, fils de Geofroi,
comte de Château-Landon , & d'Ermengarde, fille de Foulques
Nerra , ſuccéda en 1060 , avec ſon frère Geofroi III , à leur
oncle maternel , & mourut en 1109 , un an après ſon frère. II
eut pour ſucceſſeur Foulques V ſon fils : ce dernier comte hérita
du Maine l'année ſuivante , par la mort du comte Hélie , dont il
16 COMTES D'ANJOU.
avoit épouſé en 1108 la fille unique , Ermburge ; en 1131 , il
PL . LXXII .
fut couronné roi de Jéruſalem , & termina ſes jours en 1142 .
N. ° 1 . FVLCO COMES . R. VRS ANDEGAVS ( pour urbs Andegavis ) .
Dans le champ , des marques bizarres , qui portent à croire que
cette pièce & les ſuivantes ſont antérieures à l'uſage des armoiries ,
auxquelles les premières croiſades donnèrent lieu. Cabinet de
M. Snelling , à Londres.
N.° 2 . FVLCO COMES. R. VRBS ANDCCSV ( pour Andegavis ) ( ville
d'Angers ) . Denier de billon tiré du cabinet de M. Haumont ;
il pèſe ſeize grains.
N. 3 . FVLCO COMES. BC. ANDEGAVIS ( Foulques , comte d'Anjou ) .
Denier auſſi de billon , peſant douze grains. Cabinet de M.de
Boullongne.
N. 4. FVLCO COMES . R. VRBS ANDEGAVIS . Denier de billon
peſant vingt- un grains. Recueil de M. de Boze.
N.° s .
FVLCO COMES. R. VRBS ANDEGAVS. Billon ; poids , quinze
grains. Cabinet de M. de Boullongne.
N.° 6. FVLCO COMES. R. VRBS AIDCCSV ( pour Andegavis ).
Billon peſant dix -ſept grains. Même cabinet.
N : 7: FVLCO COMES. R. ANDEGAVENSIS. Billon tiré du Recueil
de M. de Boze.
N. ° 8 .
FVLCO COMES. RC. VRBS ANDEGAVS ( la ville d'Angers ) .
Auſſi de billon , du poids de dix - ſept grains. Cabinet de M. de
Boullongne.
Les dix pièces ſuivantes portent le nom de CHARLES.
Saint - Louis , roi de France , inveſtit le 27 mai 1246 , ſon frère
Charles I , comte de Provence , enſuite roi de Naples & Sicile ,
des comtés d'Anjou & du Maine ; il mourut à Foggia dans la
Capitanate , le 7 janvier 1285 .
Son fils Charles II lui ſuccéda dans les comtés d'Anjou &
du Maine , en 1285 .
>
COMTES DE CHARENTON,
E S E NTON
18 COMT DE CHAR .
Ebbes de Déols , ſeigneur de la Châtre.& de Charenton ,
ſixième fils de Raoul II , ſurnommé le Grand , prince de Déols ,
mort en 1012 , eſt le chef de la maiſon de Charenton.
Renaud de Montfaucon , ſecond fils d’Ebbes VI , ſeigneur de
Charenton , qui vivoit en 1171 , lui ſuccéda , & mourut fans
enfans d'Iſabelle de Courtenai ſa femme. Après la mort de cette
dame , Charenton reſta à Guillaume de Courtenai ſon frère, des
mains duquel il paſſa dans la maiſon de Sancerre , par l'acqui
ſition qu'en fit Louis I , comte de Sancerre.
>
1
COMTES DE CHARENTON . 19 Pl. LXXII.
LVDOVICVS COMES ( Louis, comte ). R. DE CHARENTON . N.° 2.
Denier de billon. Manuſcrit de Saint - Victor.
Autre denier de billon avec quelque différence dans le type. N.° 3 .
M1. de Boze i; & Du Cange.
Voyez l'Hiſtoire de Berri par Thomas de la Thaumaſſière.
COMTES DE BLOIS .
COMTES DE GIEN.
COMTES DE BOULOGNE .
SEIGNEURS D'ABBEVILLE.
ABBEVILLE , Abbatis villa , Abbavilla , Abacivocilla , ou
>
Florin d'argent peſant trois gros & demi huit grains ; il eſt auſſi N.° s .
dans le cabinet de M. de Boullongne . Il porte pour légende ces
mots : MONETA CIVITatis IMPerialis BISVNTINÆ ; & dans le
champ , l'aigle de l'Empire , ſurmonté de la couronne impériale ;
>
COMTES DE CHAMPAGNE .
Mêmés légendes , avec différence dans le type. Billon . Cabinet N.° 10.
de M. de Boullongne .
Mêmes légendes , type différent. Denier de même matière , N.: 11 .
tiré de M. de Boze .
Autre denier de billon d'un type différent. Glof.de Du Cange. N.° 12.
HENRIcus Comes. R. TRECAS CIVITAS ( la ville de Troies ) . N. 13 .
Billon. Recueil de M. de Boze ; & cab. de M.de Boullongne.
Mêmes légendes ; type. différent. Même matière. Cabinet de N.: 14.
M. de Boullongne.
Tome 11. F.
PL. LXXVII. 42 COMTES DE CHAMPAGNE.
N .: 15 . SENATVS Populus Que Romanus ( le Sénat & le peuple de
Rome ) . RC. ROMA CAPVT MVNDI ( Rome chef du monde).
Dans le champ de cette pièce , on voit une marque aſſez
ſemblable à celle des précédentes. Elle eſt auſſi de billon , & ſe
trouve dans Argelati , planche V , n.' 102 .
Il y avoit autrefois à Provins une manufacture de draps de
laine , dont les Romains faiſoient tous les ans des achats conſidé
rables. Les marchands de Provins , portant à Rome leurs draps ,
ſtipuloient dans leurs factures le prix monnoie de Provins. C'eſt
pour la facilité de ce commerce , que le ſénat Romain frappoit des
monnoies preſque ſemblables à celles des comtes de Champagne ,
m
& qui ne ſe diſtinguoient que par leurs légendes & par le ono
gramme s ( Senatus ), qui ſe voit ſur le revers. Ph. Argelati.
COMTES DE CHARTRES .
COMTES DE CHARTRES . 43
1
en faveur de Gaſton ſon frère, & Louis XIV l'a érigé en pairie 1
COMTES DE DREUX.
1
COMTES DE DREUX . 45
Chartres , à dix -huit ſud -oueſt de Paris , & à vingt lieues ſud -eſt
de Rouen .
Cette ville fut, à ce que l'on prétend , fondée par Drius IV,
roi des Gaulois & principal inſtituteur des Druides , qui y
faiſoient leur ſéjour .
Le comté de Dreux , ſitué au nord du pays Chartrain , ſur
les confins de la Normandie & de l'Iſle de France , étoit origi
nairement compris dans le duché de Normandie. Dans le x.° ſiècle,
il étoit poſſédé par Landri, dont la fille le porta en dot à
Gautier I , comte de Vexin . Il paſſa enſuite à Richard I, duc.
de Normandie , & de celui-ci à Eudes II , comte de Blois , qui
le céda au roi de France. Louis -le - Jeune le donna , en 1137 , à
ſon frère Robert I , ſurnommé le Grand. En 1377-78 , Péro
nelle & Marguerite de Thouars , co - héritières du comté de
Dreux , le cédèrent à Charles V , qui le réunit à la couronne.
Charles VI , en 1382 , donna ce comté à la maiſon d'Albret ,
>
COMTES DE CLERMONT
EN BEAU VAISIS.
CLERMONT, Clarus -mons , ville avec titre de comté, au gou
vernement de l'Iſle de France près la rivière de Breſche, à cinq
>
COMTES DE FLANDRE .
1
5o COMTES DE FLANDRE.
Flandre, & qui étcient ou ſujets ou alliés des Morini & des
Nervii. Céſar ſoumit tous ces peuples.
Sous Honorius , la Flandre étoit compriſe dans la ſeconde
Belgique.
Vers l'an 440 , les Francs commencèrent à s'emparer d'une
partie de la Flandre , & ſe rendirent enſuite maîtres de tout le
pays. Vers l'an 800 , Charlemagne établit Lideric grand-foreſtier
de . Flandre ; & en 863 , Charles - le - Chauve érigea la Flandre
-
petit-fils de Lideric.
En 1477 , Marie de Bourgogne, Ducheſſe de Brabant, fille
unique de Louis III dit de Male , comte de Flandre , porta ce
comté à Maximilien archiduc d'Autriche , puis empereur. Charles
Quint , petit-fils de Maximilien , étant devenu roi d'Eſpagne, les
Pays-bas furent réunis à cette monarchie juſqu'à la paix d'Utrecht ,
qu'ils ont paſſé à la branche Autrichienne d'Allemagne , à l'ex
ception de la Hollande , qui s'eſt formée en république.
Le comte de Flandre eſt du nombre des barons de France
!
)
COMTES DE FLANDRE . ST PL . LXXIX .
51
Autre denier preſque ſemblable au précédent , & peſant dix N : 3 .
grains. Même cabinet.
N
:. :4
Autre , auſſi en nature , du poids de ſix grains.
Je n'oſe pas aſſurer que ces deux dernières pièces ſont du
même comte , à cauſe des fleurs - de -lys qui terminent la croix ,
mais les figures ſe reſſemblent beaucoup.
Première légende : GRACIA DOMINI DEI NORI FACTVS N.° s.
SVM ( j'ai été fait par la grâce du Seigneur notre Dieu ) . Légende
intérieure : Philippus ellatiæ comes Flandriæ ( Philippe d’Al
face, comte de Flandre ) . R. MONETA ALOSTenſis ( monnoie
d'Aloft ) (a) . Gros tournois d'argent , frappé à l'imitation de
ceux du roi Philippe -Auguſte, par PHILIPPE d'Alſace , comte
de Flandre , qui avoit ſuccédé à Thierry d'Alſace ſon père ,
en + 168 , & qui mourut' au ſiége d'Acre en 1191 , vers la
douzième année du règne de Philippe -Auguſte. Cette pièce ſe
trouve dans le Traité des monnoies de France de le Blanc . Voyez
auſſi ines Monnoies des Rois,
Guido COMES FLANDRIE. B. CIVITAS ALOST ( la ville n . 6.
d'Aloft ). Cette pièce eſt d'argent, & ſe nomme Sterling. Elle ſe
trouve dans l'ouvrage de M. Snelling , intitulé : Miſcellaneous
Vieuws of Coins , page 30 , planche III, n . 39. On voit dans
le champ de cette monnoie , un aigle à deux têtes , arines de
la ville d'Aloft, ainſi que de Cambrai,
52 COMTES DE FLANDRE .
GUY étoit fils de Guillaume de Dampière & de Marguerite
de Flandre , dite de Conſtantinople, aſſocié par ſa mère au gou
vernement , dès l'an 1251 ; il lui ſuccéda l'an 1280, & il décéda
PL . LXXIX
le 7 mars 1305 , à l'âge de quatre-vingts ans..
N.° 7
MARCHIE NAMVRE. R. Guido COMES FLANDRIE ( Guy ,
comte de Flandre , marquis de Namur ) . C'eſt auſſi un ſterling
du même comte , qui prend ici le titre de marquis de Namur ,
parce qu'ayant épouſé en 1264 , Iſabelle de Luxembourg, elle
lui apporta le marquiſat de Namur , qu'il céda à ſon fils Jean ,
en 1290 .
Cette pièce ſe trouve dans le même Traité , planche Ill,
no g .
>
LOUIS II , dit de Male , du lieu de la naiſſance , près de
Bruges , ſuccède , l'an 1346 , au comte Louis I ſon père ; il
décéda en 1384 . PL . LXXIX.
AGNUS DEI QVI TOLLIS. PeccatA MYNDI MISERERE NOBis. N. 11 .
Au - deſſous de l'agneau on lit : LVDovicus Comes Flandriæ Rc. XPC
( Chriſtus) VINCIT XPC REGNAT XPC IMPERAT. Mouton d'or,
peſant un gros douze grains. Cabinet de M. de Boullongne.
LVDOVICUS DEI GRAtia COMES ET Dominus FLANDRIE. N.: 12.
R. XPC VINCIT & c. Ridder d'or , peſant deux engels douze
aazen. Il ſe trouve dans le Recueil d'Anvers , 1633 , & dans
l'Ordonnance de Charles -Quint, de 1548 , page 85 , n . 23. PL. LXXX .
Autre ridder d'or , avec les mêmes légendes , mais d'un coin N.°° 1.
différent, tiré du Traité de Damoreau.
LVDOVICVS DEI GRAcia COMES ET Dominus FLANDRIE. N : 2.
Rr. Première légende : BENEDICTVS QVI VENIT IN NOMINE
DOMINI ( béni foit celui qui vient au nom de Dieu ) . Deuxième
légende : MONETA DE FLANDRIA . Cette pièce ſe nomme Lion
heaume ; elle eſt d'argent & pèſe un gros trois grains. Cabinet
de M. de Boullongne.
Demi - beaume d'argent , preſque ſemblable au précédent ; il N.* 3 .
pèſe quarante grains. Cabinet de M. Haumont.
1
(b) Dom Clément dit , dans ſa dernière édition de l'Art de vérifier les
i dates , tome III , page 22 , que c'eſt ſous Louis de Male que furent frappées
les premières monnoies d'or en Flandre ; ainſi il ne reſte d'incertitude ici que
ſur l'époque des monnoies d'argent .
S
54 COMTES DE FLANDRE .
LVDOVICVS DEI GRAtia comes ET Dominus FLANDRIAE.
Au bas dans le champ , FLANDria. RC. BENEDICTVS QVI VENIT
IN NOMINE DOMINI. Au milieu du champ , ſe voit le mono
gramme du comte , & autour , Flandria. Lion d'argent, qui ſe
Pl. LXXX. trouve dans Damoreau. ,
N.S.
Autre lion d'argent; les légendes ſont les mêmes , mais le coin
eſt différent. Traité de Léonard -Wilibald Hoffmann.
N.° 6. Lion , auſſi d'argent, d'un coin tout-à -fait différent , tiré du
mêine Traité.
N. 7. Première légende : BeNeDICTUM SIT NOMEN Domini noftri
Теңfy XPI ( Chriſti ). Deuxième légende : LVDOVICus COMES.
IehſV
BC. MONETA FLANDrie. Lion d'argent ſans heaume ; il pèſe
un gros , & ſe trouve dans le cabinet de M. de Boullongne.
N.° 8 . LVDOVICus COMES FLAnDrie. RE. MONETA ALOSTENSIS
( monnoie d’Aloft ). Demi - lion d'argent peſant quarante grains.
PL. LXXXI.
Cabinet de M. Haumont.
N. 1 . LVDOVICus DEI GRAcia comes ET Dominus FLANDRIE.
R. BENEDICTVS QVI VENIT IN NOMINE DOMINI . Réal d'or
tiré du traité de Léonard - Wilibald Hoffmann , & qui ſe trouve
auſſi dans celui de Damoreau , avec quelque différence.
N.° 2. Autre réal d'or, avec les mêmes légendes , mais le coin
différent. Il ſe trouve dans l'ordonnance de Charles - Quint, >
56 COMTES DE FLANDRE .
R. IN Domino CONFIDO ( j'ai ma confiance en Dieu ) . Billon.
Même ordonnance.
MARIE , fille unique de Charles -le- Hardi, duc de Bour
gogne , ſe porta , en 1477 , après la mort de ſon père , héritière
de toute la ſucceſſion , mais Louis XI lui en enleva une bonne
partie ; néanmoins,elle reſta maîtreſſe de la Flandre. Sa mort
Pl. LXXXI . arriva en 1482.
N.° 10
MARIA COMITiſſa Flandrie. R. IN NOMINE DOMINI. Dans
le champ , le monogramme de la princeſſe. Billon tiré du cabinet
Pl. LXXXII. de M. de Boullongne.
N.° 1 .
MARIA DVCISSA Burgundie COMITiſſa Flandrie. R. SALVVm
FAC POPULUM TVVm Domine 1478 ( Seigneur , ſauvez votre
peuple ) . Pièce d'argent. Van - Alkemade, page 136 , n . 11 ..
N.° 2.
Joachimi, partie 1I , page 285.
MARIA DVCISSA Burgundie comitiſſa Flandrie. Dans le champ,
une M gothique , monogramme de la princeſſe. R. BENEDIC
AnimA MEA Domino ( que mon ame beniſſe le Seigneur ) 1478.
Pièce de billon du cabinet de M. de Boullongne ; elle ſe trouve
auſſi gravée dans Alkemade .
Les quatre pièces ſuivantes ont été frappées aux noms de
Maximilien & de Philippe.
L'archiduc MAXIMILIEN , fils de l'empereur Frédéric III ,
élu roi des Romains en 1486 , & empereur en 1493 , épouſa
>
PL. LXXXV.
Argent. Ibidem , n.° 7.
N.° 8 . Même légende. R. MONETA VALENCENENCIS . Ibidem , ni's .
N. 9 . GVILLELMVS COMES . R. MONETA VETVILLE . Ce lieu m'eſt
0
>
66 COMTES DE HAINAUT.
ALBERT de Bavière ſuccéda, en 1389 , à Guillaume ſon
frère , dans le comté de Hainaut & dans celui de Hollande. Il
Pl. LXXXVI. mourut à la Haye , le 13 décembre 1404.
N.° 8 .
. ALBERTVS DVX DEI GRAtia COMES HANONIE . R. MONETA
NOVA FACTA VALENCHIENNIS ( nouvelle monnoie faite à Va
lenciennes ) . On voit dans le champ de cette pièce les armes de
Bavière & de Hainaut, & au revers une croix élégante , cantonnée
>
68 COMTES DE HAINAUT .
pièce eſt en or & auſſi en argent : on ignore en quel temps elle
Pl. LXXXVII . a été frappée. Van -Alkemade , folio 103 , n . 1
.
COMTES DU MAINE .
COMTES DE VENDÔME .
VENDÔME , Caſtellum Vindocinum , Pagus Vindocinenſis, &
par corruption Vinduſniſus , ville de France dans la Beauce ,
capitale du Vendômois , ſituée ſur la Loire , à trente -huit lieues
ſud -oueſt de Paris. Ce n'étoit , du temps des Romains , qu'un
château qui tomba depuis dans la dépendance du comté d'Anjou ;
tant que le royaume de France fut diviſé, il entra dans le partage
des rois d'Orléans , & c'eſt peut-être pour cela qu'il fait encore
aujourd'hui partie du gouvernement de l'Orléanois. Les Vindoci
COMTES DE VENDÔME. 71
niens , qui habitoient autrefois ce canton de la Gaule Celtique,
formoient une cité dépendante des anciens Carnutes ; c'eſt pour
quoi les évêques de Chartres ſe maintinrent pendant long-temps
ſuzerains du château de Vendôme. Le Vendômois dépend au
jourd'hui du diocèſe de Blois.
Ce pays eſt borné au nord par le Perche ; à l'eſt par le Blai
fois ; au ſud par la Touraine , & à l'oueſt par le Maine.
Bouchard I , ſurnominé le Vieil, premier comte de Vendôme ,
fils puîné de Foulques-le- Bon , comte d'Anjou , reçut en partage
les terres de Vendôme , de Lavardin , de Montoire &c. qui for
moient ce qu'on appelle aujourd'hui le haut & le bas Vendômois ,
devenu par ſucceſſion de temps une poſſeſſion territoriale du
comté d'Anjou, dont elle avoit fait partie depuis Charles-Martel.
Bouchard I mourut , ſelon Mabillon , en 1012 ; & en 1007 ,
ſuivant la chronique de ſaint Denys.
Le Vendômois , autrefois comté , fut érigé en duché en 1514 ,
par François I , en faveur de Charles de Bourbon , l'un des der
cendans de Catherine de Vendôme, fille de Jean , VI.' du nom ,
comte de Vendôme , laquelle épouſa, en 1364, Jean I de Bourbon ,
V
comte de la Marche. Catherine de Vendóme avoit ſuccédé à ſon
frère Bouchard VII . Louis de Bourbon , fils de cette princeſſe ,
& qui régiſſoit ce comté avec elle depuis environ l'an 1402 , en
fit hommage, l'an 1403 , à Louis , II.' du nom , duc d'Anjou & roi
>
Bouchard V,
COMTES DE VENDÔME . 73
Bouchard V ſuccéda, en 1249 , à ſon père Pierre , & vivoit
encore en 1 270 .
miniſtre l'a laiſſé par ſon teſtament à Philippe- Jules Mancini ſon
neveu , qui fut ſubſtitué aux nom & armes de Mazarin.
Choppin , Domaine de France , livre II, titre VII , nomme
comte de Nevers le cinquième des ſeigneurs à qui le Roi a
donné le privilége de faire battre monnoie.
Le comte de Nevers ne battoit que monnoie blanche en 1226 ,
& le Roi ordonna qu'elle n'auroit cours qu'en ſes propres terres.
Le roi Louis X , dit Hutin , ordonna à Lagny -ſur-Marne, vers
les fêtes de Noël 1315 , que le comte de Nevers , alors Louis I
de Flandre , feroit ſa monnoie à trois deniers ſeize grains de loi
COMTES DE NEVERS . 75
argent- le -roi, à få taille de deux cents trente - quatre deniers au
>
..
Bourgogne , avoit épouſé, en 1247 , Mahaut II qui précède ; il
mourut au plus tard en 1269 .
K ij
Pl. LXXXIX . 76 COMTES DE NEVERS .
N.° s . ODO COMEs. Dans le champ , les anciennes armes de Bour
gogne. R. NIVERNENSIS. ( Eudes , comte de Nevers ). Billon.
>
COMTES DE POITOU .
Le Poitou , Pictavia , eſt une province avec titre de comté ,
dont Poitiers , Auguſtoritum , eſt la capitale : elle eſt bornée au
nord par la Bretagne & l'Anjou ; au ſud par l’Angoumois & la
Saintonge ; au ſud -eſt par le Linoſin ; à l'eſt par la Marche &
le Berri , & à l'oueſt par l'océan .
Les habitans du Poitou étoient anciennement nommés Pictones :
Grégoire de Tours les appelle Pictavii ; Froiſſard Pétaux , &
80 COMTES DE POITOU.
aujourd'hui on les nomme Poitevins. Sous Honorius , le Poitou
étoit compris dans l’Aquitaine ſeconde. Les Viſigoths l'ayant enlevé
aux Romains , le poſſédèrent juſqu'en 509 , qu'ils en furent chaſſés
par Clovis.
Charlemagne , au retour de ſon expédition d'Eſpagne en 778 ,
voulant rétablir le royaume d'Aquitaine en faveur de ſon fils
Louis , nomma pour gouverner ce pays quinze comtes , dont les
fonctions devoient embraſſer la juſtice,, la guerre & les finances..
Abbon fut celui que Charlemagne prépoſa à Poitiers. Au-deſſus
de ces comtes, étoit le duc d'Aquitaine , qualité qui fut affectée
aux comtes de Toulouſe, & que ceux de Poitiers partagèrent
dans la ſuite avec eux .
Choppin , Domaine de France , nomme le comte de Poitou
le douzième des trente- un ſeigneurs à qui le Roi a donné le
privilége de faire battre monnoie.
Le comte de Poitiers, ſelon le règlement du 28 novembre
1315 , n'avoit droit de frapper que des monnoies blanches , le
Roi ſeul ayant droit d'en forger d'or. Le comté de Poitiers étoit
alors poſſédé par Philippe - le - Long, qui monta ſur le trône
en 1316.
Suivant l'Ordonnance de Lagny - ſur -Marne, les deniers de
cette monnoie devoient être à trois deniers dix grains de loi
argent - le - roi , & de dix-neuf ſous ſix deniers au marc de Paris ;
& les mailles à deux deniers vingt-un grains de loi argent-le-roi ,
& de dix -ſept ſous quatre deniers mailles doubles de poids au
marc de Paris. Ces deniers & ces mailles , évalués l'un parmi
l'autre à petits tournois & à mailles tournoiſes, devoient valoir
trois ſous quatre deniers moins la livre que les petits tournois ,
c'eſt -à-dire, que la valeur des quatorze deniers de cette monnoie ,
devoit être de douze petits tournois. Le Blanc, page 230 .
Montreuil - Bonin en Poitou , a été fort célèbre pour les
monnoies : Le Blanc fait mention , page 177 , d'une obligation
de
COMTES DE POITOU. 81
!
du cabinet de M. de Boullongne .
3 · Même légende ; au revers : PICTAVIENTSIS. Argent. Même N.° s.
cabinet.
1 Autre denier d'un coin différent, avec les mêmes légendes. N. 6.
Même cabinet.
ALFVNSus comes. R. PICTAVIENSIS. Obole de billon. Recueil N ° 7 .
de M. de Boze .
5 ALFVNSVS COMES. R. PICTAVIE ET NOK ( vraiſemblable- N.: 8.
1
ment pour Tolofe ) . Même Recueil,
Tome 11. L
82 COMTES DE POITOU .
PL. XCII .
N. ° 11 . ALFONSVS COMES. R. PICTAVIE ET THOLoſe ( de Poitou
& de Toulouſe). Denier de billon , dont le poids eft de treize
grains. M. de Boze , & cabinet de M. de Boullongne.
N. 12 . Autre denier de billon , peu différent des n.º 4 , 5 & 6. II
pèſe quatorze grains , & ſe trouve dans le cabinet de M. de
Boullongne.
N. 9. PHILIPPVS COMES. R. PICTAVIENSIS. Denier d'argent. Recueil
de M. de Boze.
N.° 10 .
Autre denier d'argent, dont le revers eſt d'un coin différent.
Cabinet de M. Pagnon d'Ijonval, & Du Cange.
Dans la ſuite des comtes de Poitou , je n'en trouve pas du
nom de Philippe ; mais il y a apparence que les deux dernières
pièces auront été frappées par PHILIPPE - AUGUSTE ,
lorſqu'il confiſqua, en 1204 , le comté de Poitou ſur Jean -fans
Terre.
VICOMTES DE TURENNE .
23
Mahaut , vicomteſſe de Narbonne , & ſon fils Aimeri II ,
donnèrent à Jean de la Monnoie deux baux à fief de la mon
13
noie de Narbonne ; l'un , en 1104 , pour la ſomme de cent
ſous ; & l'autre , la quatrième année du règne de Louis -le -Gros
3
( 1112 ) , pour la ſomme de ſix cents ſous Melgoriens, & de
cent ſous Narbonnois.
5
Aimeri III ( a ), vicomte de Narbonne , donna , en 1215 , à
Arnauld Amaury, archevêque de cette ville , intuitu pietatis, en
3
réparation des torts qu'il lui avoit faits, & en reconnoiſſance de
ce que ce prélat les lui avoit pardonnés, la moitié de ſon droit
de battre monnoie , à la charge qu'elle ſeroit battue au nom
de tous deux , & le profit partagé .
L'archevêque Pierre Amelii eut des différends à ce ſujet avec
le vicomte Amauri IV , & il fe plaignit , en 1242 , de ce que
ce vicomte s'étoit emparé par force de fa moitié du droit de
battre monnoie.
(a) Et non pas Aimeri IV , comme on l'a dit à l'article des archevêques
de Narbonne, tome 1 , page 7 , n'ayant pas alors ſous les yeux l'édition de
1787 de l'Art de vérifier les dates , mais ſeulement celle de 1770.
88 VICOMTES DE NARBONNE.
Les trois monnoies que j'ai fait graver , les ſeules que je
connoiſſe, portent toutes le nom d'AIMERI. Je vais , avant
d'en faire la deſcription, donner la ſuite des vicomtes de Nar
bonne qui ont porté ce nom .
Aimeri' ou ' Amauri , premier vicomte héréditaire de Nar
bonne en 1080 , mourut vers 1106 .
Aimeri II , ſon ſucceſſeur, périt devant Fraga en 1134.
Aimeri III régna depuis 1194 juſqu'en 1239 .
Amalric I ou Manrique , dit auſſi Aimeri IV , ſuccéda à
Aimeri III , & décéda en 1270 .
Aimeri V régna depuis 1270 juſqu'en 1298 .
Aimeri VI , depuis 1298 juſqu'en 1328 .
Aimeri VII , depuis 1328 juſqu'en 1336.
Aimeri VIII , depuis 1336 juſqu'en 1341 .
Et Aimeri IX , depuis 1341 juſqu'en 1388 .
EIMERIHVS ( Aimeri ) . R. NARBONA Civitas. Cette pièce
Pl. XCII.
N.° 1 .
eſt ancienne , & paroît avoir été frappée dans le xi1 .' ſiècle ; elle
eſt d'argent, & ſe trouve dans le cabinet de M. Pagnon d'Ijonval
& chez M. l'Abbé de Terſan ; ſon poids eſt dedix-huit grains.
N.° 2 .
Aimericus ( ou Amabricus ) , VICECOMES NARBOnæ. R. Egidius
ARCHIEPiſcopus NARBOnæ.
Même légende. RC. ARCHIEPIſcopus NARBONE Civitatis,
N.° 3 ,
Ces deux deniers ſont d'argent, & ſe trouvent dans le Mémoire
de M. de Saint-Vincent , & dans le Recueil de M , de Boze ; ils
ont été frappés par Aimeri V ou Aimeri VI , ſous l'épiſcopat de
Gilles Aycelin (a) , & conjointement avec ce prélat.
Voyez l’Art de vérifier les dates ; Catel , Mémoires de l'hiſtoire
de Languedoc; & Valois , Notitia Galliarum , page 370 .
(4 ) Gilles Aycelin ne vivoit plus fous Aimeri VII , & l'on s'eſt encore
trompé à cet égard , à l'article des archevêques , pour la même raiſon .
COMTES
C
89
COMTES DE PROVENCE .
1
COMTES DE PROVENCE . 93
faite en 1331 , qu'on ne ſe ſervoit guère alors à Marſeille que
de cette monnoie.
Ibidem .
(a) On appeloit monnoie réforciat , celle qui étoit plus forte & à plus
haut titre. On commença ſous le règne de Charles II à frapper les ſous &
deniers réforciats.
COMTES DE PROVENCE . 103
JEANNE , reine de Sicile , comteſſe de Provence , étoit fille
de Charles de Sicile , duc de Calabre , mort en 1328 ; elle
commença de régner en 1343 , à la mort de Robert fon aïeul :
elle étoit depuis peu mariée à André , roi de Hongrie , qui
mourut en 1345. L'année ſuivante elle épouſa Louis , prince de
Tarente , que Clément VI couronna , en 1352 , roi de Sicile. A
la mort de ce prince , Jeanne ſe remaria ſucceſſivement à Jacques
d'Arragon , infant de Majorque , & à Otton de Brunſwick , fils
aîné de Henri , duc de Brunſwick. Il paroît que de ces quatre
princes , il n'y a qu'André de Hongrie & Louis de Tarente qui
aient pris les titres de roi de Sicile & de comte de Provence.
Jeanne périt malheureuſement en 1382 , victime de l'ambition
impatiente de Charles de Duras , qu'elle avoit déſigné ſon ſuc
ceſſeur avant que d'épouſer Otton de Brunſwick. Pl. XCVI.
La première monnoie que je donne ici de cette princeſſe, eſt nN . 13 .
une fleur-de-lys d'or ou un florin d'or aux fleurs-de-lys , noms
que l'on donna à des eſpèces d'or que Charles V fit frapper
en France en 1365 , & auxquelles cette pièce - ci eſt ſemblable ;
elle valoit , comme les florins de Charles V , vingt ſous tournois.
Elle porte pour légende : 10ANNA DEI Gratia Theroſolymæ Et
SICILIæ REgina. Dans le champ , la Reine debout , couronnée ,
tenant de la droite une épée , & de la gauche la main de juſtice.
R. COMETISSA PROVINCIE ET FORCAICERII . Elle ſe trouve
rs
dans les Recueils de M." de Boze & de Saint - Vincent.
La ſeconde eſt de la même nature , & n'en diffère que par les N.° 14.
légendes. 10HA Nna Regina Provinciæ Forcalcerii Et siciliæ.
R. XPS ( Chriſtus ) vincit XPS REGNAT XPS IMPERAT Traité
de M. de Saint-Vincent, & cabinet de M. de Boullongne. Pl. XCVII.
IVH ( Johanna ) REGINA. Dans le champ , le buſte de cette N. 1.
princeffe. Rr. Ieroſolymæ sicilie. Monnoie de cuivre frappée à
Naples. Köhler, tome V1,page 145 ; & M. de Saint-Vincent.
PL. XCVII .
104 COMTES DE PROVENCE.
N ' 2. IOHANna iHeroſolymæ Et siciliæ Regina. R. COMITISSA
Provincie ET FORCAlQuerii. Pièce d'or tirée des Recueils de
M. de Boze & de M. de Saint - Vincent.
N.' 3 . · IOHANNA DEI Gratia (Heroſolymæ siciliæ Regina. Dans
le champ , les armes de Jéruſalem & d'Anjou. R. Sanctus
JOHANNES Baptiſta. Dans le champ , la figure de ſaint Jean
Baptiſte , & auprès de la tête , une fleur-de-lys ſurmontée d'un
lambel. Florin d'or qui , en I1366 , étoit à vingt - deux karats
trois quarts de fin , à la taille de cinq à l'once, & qui valoit
douze carlins, ou douze ſous tournois ou ſeize ſous provençaux :
ſa valeur ſeroit aujourd'hui de huit livres trois ſous ; il pèſe
cinquante-ſix grains. Ce florin , gravé dans M." de Boze & de
Saint-Vincent , exiſte dans le cabinet de M. de Boullongne.
N. 4 .
IOHANna IHeroſolymæ Et siciliæ Regina. Dans le champ ,
une grande couronne, & au -deſſous deux fleurs-de-lys ſurmontées
d'un lambel. RC. COMITISSA Provincie ET FORCALquerii. Dans
le champ , les armes d'Anjou & de Jéruſalem . Sou couronnat
peſant cinquante-quatre grains. Cabinet de M. de Boullongne.
M. de Saint - Vincent.
N.° s . Ioanna iHeroſolymæ Et siciliæ Regina. R. COMITISSA
Provincie. Sou provençal couronnat peſant cinquante grains , &
valant dix deniers couronnats. Cabinet de M. de Boullongne,
M. de Saint - Vincent en donne une ſemblable , à peu de
choſe près ,
N.° 6. Mêmes légendes . Petit fou couronnat ne peſant que trente
cinq grains. Même cabinet , & même Traité.
La monnoie ſuivante a été frappée avant la mort de Jeanne ,
par LOUIS , duc d'Anjou, fils de Jean , roi de France. Jeanne
adopta ce prince au mois de juin 1380 , le déclara héritier du
royaume de Sicile & du comté de Provence , & le noinma duc
de Calabre. C'eſt en cette qualité qu'il a frappé cette fleur-de- lys
d'or
COMTES DE PROVENCE . 105 PL . XCVII .
d'or conſervée dans le cabinet du Roi. Elle porte : LVDOVICUS N.° 7.
DVX KALABRIæ ANDegaviæ ; & au revers : XPS VINCIT XPS
REGNAT XPS IMPERAT. Elle vaut vingt ſous tournois. M." de
Boze & de Saint - Vincent.
Jeanne épouſa LOUIS de Tarente en ſecondes nôces , le 20
août 1346; ce prince fut couronné roi de Sicile à Naples en
1352 , & mourut le 16 mai 1362. Voici pluſieurs monnoies qui
portent les lettres initiales de Jeanne & de Louis , & qu'on doit
attribuer au prince de Tarente.
La première eſt un ſou couronnat fabriqué en 1382. Ludovicus N,“ 8.
ET Ioanna iHeroſolymæ Et siciliæ REX. B. Comes Et
Comitisſa Provincie. Il pèſe trente - trois grains. Traité de
M. de Saint-Vincent , & cabinet de M. de Boullongne.
Ludovicus Et Ioanna iHeroſolymæ Et sicille . Dans le N.: 9.
champ , le mot Rex couronné. R. COMES ET COMITISSa PRO
vincie. Autre ſou couronnat ne peſant que vingt-ſix grains.
Même Traité ; même cabinet.
Ludovicus Et Ioanna iHeroſolymæ Et siciliæ Rex. Dans N. 10. 1
Traité.
Ludovicus Et Ioanna IHeroſolymæ er siciliæ Rex. Dans N.° 11 .
le champ , une fleur-de- lys ſurmontée d'un lambel. Rc. comes
ET COMITisſa Proyinciæ. Monnoie de billon peſant ſeize grains.
Traité de M. de Saint - Vincent .
Ludovicus Et Ioanna REX REGina. Rc. Sanctus IOHANNES N. * 12.
Baptiſta. Florin d'or de la même valeur que ceux de Jeanne
ſeule .
M." de Boze dor de Saint-Vincent.
LOUIS d'Anjou ſuccéda, en 1382,, à la reine Jeanne ,
& mourut en 1384. Les monnoies de Louis I , de Louis II &
de Louis III , comtes de Provence , portent toutes la même
Tome II. O
106 COMTES DE ..
PROVINCE
légende, & n'ont rien qui les diſtinguent entr'elles ; mais on
préſume que le plus grand nombre a été frappé par Louis 1I,
parce que , quoique ſon règne ait été beaucoup plus court que
celui de ſes deux ſucceſſeurs , il étoit bien plus riche que ne
PL. XCVIII . le furent jamais Louis II & Louis III.
N. ° 1 . LVdovicus Dei GRAtia iHeroſolymæ Et siciliæ REX.
R. Sanctus IOHANNES Baptiſta. Florin d'or ſemblable , pour
l'empreinte , à ceux de la reine Jeanne. Il pèſe cinquante -quatre
grains. M. de Saint-Vincent ; & cabinet de 14. de Boullongne.
N.° 2 . LVdovicus IHERoſolymæ ET Sicilie REX. R. COMES
Provincie ET FORCAlquerii. Sou couronnat ; il étoit , en 1395 ,
à dix deniers vingt-deux grains de fin , à la taille de quatre-vingt
deux au marc , & peſoit trente -ſix grains; on en voit encore qui
pèſent juſqu'à quarante -quatre grains ; leur valeur actuelle ſeroit
de ſept ſous ſept deniers. Même Traité & même cabinet.
N. ° 3 . Mêmes légendes , excepté que le mot Rex eſt dans le champ ,
au -deſſous d'une couronne. Petit fou couronnat peſant dix - huit
grains. Même Traité.
LOUIS II , fort jeune encore à la mort de Louis I ſon
père , 'reſta ſous la tutèle de ſa mère Marie de Blois , & ne
fut couronné roi de Naples qu'en 1387 ; il décéda en 1417.
M. de Saint-Vincent a eu communication de trois écus d'or à
la couronne , conſervés dans le cabinet du Roi , & qu'il attribue ,
avec beaucoup de vraiſemblance à Louis II . Ces écus d'or ſont
en effet ſemblables à ceux que Charles VI fit frapper en France
au mois de mars 11384 ( a). A cette époque , Louis 1 étoit
à Naples , & y étoit trop occupé pour penſer à faire imiter
les monnoies du roi de France. Voici ces trois pièces , gravées
d'après M." de Boze & de Saint-Vincent.
à cette couronne ; mais il céda ſes droits à ſon fils Jean , duc de Calabre
& de Lorraine. Quant aux armes de Hongrie , que René a fait entrer auſſi ſur
pluſieurs de ſes monnoies , voici la note que M. Papon , de l'Académie de
>
communiquer à l'éditeur.
Le royaume de Hongrie paſſa aux comtes de Provence de la première
maiſon d'Anjou-Sicile , par le mariage de Charles II , dit le Boiteux , avec
Marie de Hongrie, fille d'Étienne V. Carobert leur petit- fils recueillit cette
fucceſſion , par le conſentement des États en 1301 ; mais en 1385 , lorſque
ſa petite- fille Éliſabeth , femme de Sigiſmond de Brandebourg , occupoit le
trône , une grande partie de la nobleſſe de Hongrie s'étant révoltée , cette
princeſſe déféra le royaume de Hongrie à Charles de Duras , ſurnommé de la
Paix ,qui ſe fit couronner le 31 décembre de la même année , & qui fut aſſaſſiné
>
dix -ſept mois après René. Il avoit inſtitué pour ſon héritier
univerſel Louis XI , roi de France , ſon couſin.
N.° 7. KAROLVS ANDEGAVIEM ET SICILIE REX. Dans le champ ,
une Magdelaine. R. IN HOC SIGNO VINCES. Dans le champ , la
croix de Lorraine, & au bas le monogramme de Charles & une
fleur-de-lys couronnés. Cette pièce eſt un agdalin d'or peſant
trente-deux grains ; elle vaudroit aujourd'hui quatre livres un ſou.
Joachimi, partie 1, page 310 ; & M. de Boze.
N.° S. KAROLVS ANDEGAVIE ! HeRuſalem ET SICILIE Rex. Dars
I
COMTES DE PROVENCE . . III
等
II2 COMTES DE PROVENCE .
PL. C.
N."'6 2&, 3,4
>
7
3
, 5 , & pèſent trente - deux grains. Ils ont tous pour légendes : COMES
PROVINCIE. Dans le champ , la tête du comte de Provence
ſans couronne. Sur le revers on voit les murs de la ville de
Marſeille , avec ces mots autour : CIVITAS MASSILIENSIS. Le
premier des fix menus Marſeillez que j'ai fait graver , ſe trouve
dans le Traité de M. de Saint-Vincent, & dans le Recueil de
M. de Boze ; tous ſont chez M. de Boullongne.
MONNOIES FRAPPÉES À AVIGNON
PAR LES PAPES .
qu'il tailleroit douze forts & douze foibles , les forts à quatorze
ſous ſix deniers , & les foibles à dix-neuf ſous fix deniers. Le
>
juſqu'en 1719 , qu'elle fut acquiſe par le duc Léopold , & réunie
au Barrois.
PL . CI.
GVIDO DE LVCENBOVRC Comes DE LINI ( Gui de Luxem- N.° 1 .
bourg , comte de Ligny ) . RC. XPC. VINCIT , &c. Fleur-de-lys
d'or ſemblable à celles du roi Charles V. M. de Boze.
GUI de Luxembourg , VI. du nom , comte de Ligny , fils
de Jean de Luxembourg , avoit épouſé , en 1350 , Mahaut de
Châtillon ', qui lui apporta le comté de Saint-Paul , dont elle
étoit reſtée ſeule héritière par la mort de ſon frère Gui V , 1
celles des ſeigneurs. Il eſt vrai que le Blanc a fait graver une
pièce qu'il dit avoir été frappée à Bourges par Louis VI ou
Louis VII , & ſur laquelle il prétend que l'on voit la tête du
roi avec une couronne qui a exactement la même forme que
l'ornement dont il s'agit ici ; mais cette monnoie a plutôt été
frappée par un archevêque de Bourges, qui y aura mis le nom
: du roi , comme cela ſe faiſoit quelquefois. La croix qui ſe.voit
ſur le revers , ſemble confirmer mon ſentiment; & les prétendus
1
ornemens qui entourent cette tête , & qui ſemblent à le Blanc
3
les extrémités d'une fourrure , ne ſont, ſelon moi , autre choſe
que les cheveux bouclés & la barbe de l'archevêque de Bourges.
Le Blanc , pour appuyer ce qu'il dit , allégue l'exemple de
Clotaire IV , qui eſt repréſenté ſur un ſceau ( gravé dans la
Diplomatique du P. Mabillon ), avec une couronne ſemblable ;
mais le règne de Clotaire & celui de Louis VI ou Louis VII ,
ſont trop éloignés pour pouvoir établir une comparaiſon entre
les vêtemens dont ils ſe fervoient. On peut donc , avec quelque
certitude , attribuer cette monnoie donnée par le Blanc , à un
COMTES DE MÂCON .
MÂCON , Matiſco , capitale du Mâconois en Bourgogne,
avec un évéché ſuffragant de Lyon , à cinq lieues ſud - fud -oueſt
de Tournus.
Le Mâconois , Matiſconenſis Pagus , pays de Bourgogne ,
avec un ancien titre de comté , borné au nord par le Cha
lonois ; au ſud par le Beaujolois ; à l'eſt par la Saône , & à
l'oueſt par le Charolois & le Brionnois . Du temps de Céſar , le
Mâconois étoit habité par une partie des Ædui ; & ſous Honorius ,
ce pays ſe trouvoit compris dans la Lyonnoiſe première.
Il y a eu ſous la ſeconde race de nos Rois, des comtes de
*
COMTES D'AUXONNE.
AUXONNE , ou Auſſonne , Alona , Aſonium , Axonia ,
Auxona , ville de France au duché de Bourgogne , avec titre
de comté , ſituée ſur la Saône , à ſept lieues eſt de Dijon , cinq
nord - oueſt de Dôle , & à ſoixante - quatorze ſud - eſt de Paris.
Elle appartenoit , en 614 , au duc Amalgaire qui commandoit
en Bourgogne ſous le règne de Clotaire II : il la donna à ſa
fille Adalſınde pour la dotation du monaſtère de Saint-Martin-de
Beſançon , dont elle étoit abbeſſe. Forcée quelque temps après
d'abandonner ce monaſtère , elle ſe retira dans l'abbaye de Bèze ,
à qui , en 652 , elle céda Auxonne & les autres biens de ſon
abbaye ; celle de Bèze ne conſerva pas long - temps Auxonne ,
dont on ignore le ſort pendant les deux ſiècles ſuivans. En 892 ,
1
COMTES DE TONNERRE.
TONNERRE , Tornodorus, ville de France dans la Cham
pagne , au Sénonois , chef- lieu d'un comté conſidérable. Elle
eſt ſituée ſur l’Armanſon , à huit lieues nord - oueſt d'Auxerre ,
& à quarante -une ſud - eſt de Paris.
Milon , qui vivoit ſous les règnes de Lothaire & de Louis V,
paroît avoir été le premier comte propriétaire de Tonnerre.
Après avoir été poſſédé par les comtes de Nevers & d'Auxerre,
ce comté a paſſé aux maiſons de Courtenai , de Chalon , &
enfin à celle de Clermont. François - Joſeph de Clermont vendit ,
en 1684 , le comté de Tonnerre & ſes dépendances au marquis
de Louvois , miniſtre & ſecrétaire d'état au département de la
guerre , par qui il a paſſé à François-Michel-Céſar le Tellier de
Louvois, dit le marquis de Courtenvaux, capitaine-colonel des Cent
Suiſſes, membre de l'Académie des Sciences , mort de nos jours.
Dans le premier Mémorial de la Chambre des Comptes ,
pages 27 do 29 , le comte de Tonnerre eſt au nombre des barons
jouiſſant du droit de frapper monnoie , à qui Philippe - le - Bel
écrivit , en 1305 , pour la réformation de la monnoic. Du Cange.
C'étoit
COMTES DE TONNERRE. 129
C'étoit alors Jean II qui avoit ſuccédé l'année précédente à ſon
père Guillaume de Chalon , dans les comtés d'Auxerre & de
Tonnerre , ſous la garde-noble d'Éléonore de Savoie , ſa mère.
Le Blanc , page 93, a fait graver une monnoie qui paroît avoir
été frappée à Tonnerre , par l'empereur Charlemagne. Elle a pour
légende : TORNANDORT ; & au revers , autour du monogramme
de Charles , ces mots : GRACIA Del IMPERAtor . C'eſt la plus
ancienne monnoie des rois que le Blanc connoiſſe avec cette inſcrip
tion ; il obſerve , d'après pluſieurs hiſtoriens, que Charlemagne eſt
le premier de nos rois qui ait mis dans ſes titres les mots gratia
Dei ; mais , comme le remarque le rédacteur de l’Almanach des
monnoies (année 1786 , page 307 ) , Pepin, prédéceſſeur de Char
lemagne , avoit déjà employé cette formule dans ſes capitulaires.
M. de Boullongne poſsède une monnoie des comtes de
Tonnerre ; elle porte d'un côté : Margareta D .... ( Dei gratiâ )
Regina sicilie Comitiſſa TORNODORI .
MARGUERITE , comteſſe de Tonnerre , ſeconde femme de Pl. CII.
Charles de France , I. " du nom , roi de Sicile & comte d'Anjou ,
qu'elle épouſa en 1268 , étoit fille d'Eudes de Bourgogne, mort
à Acre en Paleſtine, fils de Hugues IV , duc de Bourgogne ,
>
COMTES DE SOISSONS .
douze lieues nord - eſt de Reims , & à vingt - deux nord - eſt
de Paris.
Le Soiſſonois , borné au nord par le Laonnois , àà l'eſt par la
Champagne , au ſud par la Brie , & à l'oueſt par le Valois , avoit
des bornes plus reculées lorſqu'il fut conquis par Céſar. Il étoit
alors gouverné par un roi ; il devint , ſous Céſar , la réſidence
du préfet des Gaules . Ce pays reſta long - temps fidèle aux
COMTES DE SOISSONS.131
Romains , & ne ſuccomba aux attaques des Francs , que ſous
Clovis en 481. Dans le partage que ce prince fit à ſes enfans,
de fa monarchie , Soiſſons devint la capitale du royaume de
Clotaire ; celui - ci ayant enſuite recueilli toute la ſucceſſion de
Clovis , fit en faveur de ſes enfans une nouvelle diviſion des
Gaules ; il aſſigna le royaume de Soiſſons à Chilperic ,, dont le
fils Clotaire II régna dans la ſuite ſur toute la France.
Il y a eu des ducs de Soiſſons ſous la première race de
nos Rois ; mais ce n'étoient que des officiers ou gouverneurs
amovibles.
Le premier comte feudataire de Soiſſons eſt Gui , fils
d'Herbert III , comte de Vermandois ; il avoit épouſé Adelaïde ,
fille de Giſelbert, gouverneur du Soiſſonois.
Le comté de Soiſſons a été poſſédé ſucceſſivement par les
maiſons d'Eu , de Neſle en Picardie , de Hainaut , de Châtillon ,
de Couci , de Bar , de Luxembourg , de Bourbon , & enfin par
celle de Savoie - Carignan.
Choppin , Domaine de France , nomme le comte de Soiſſons,
le ſeptième des trente - un ſeigneurs à qui le Roi donna le
privilége de faire battre monnoie.
Le premier Mémorial de la Chambre des Comptes met le
comte de Soiſſons au nombre des barons à qui Philippe IV
écrivit pour la réformation de la monnoie ; c'étoit vraiſembla
blement vers l'an 1305 , ſous Hugues de Neſle.
Le comte de Soiſſons avoit droit de battre monnoie le 28
novembre 1315 ; c'étoit alors Marguerite de Neſle. Les deniers
appelés noirs ( a ) devoient être à trois deniers douze grains de loi
argent-le - roi; de ſeize grains de poids, ſelon les Regiſtres de
Lothier ; de vingt-quatre ſous de poids au marc de Paris, ſelon le
3
( a ) En latin , nigri, ou peut-être nigelli , monnoie de Nefle ; voyez ci-après
l'article des ſeigneurs de Neſle,
Rij
132 COMTES DE SOISSONS .
Manuſcrit de Saint - Victor ; & de vingt - trois , ſelon le Regiſtre
123 , à la taille de deux cents ſoixante-ſeize pièces au marc.
Voyez le Traité des monnoies de le Blanc ; & la Table
alphabétique des matières des Regiſtres du Parlement.
Voyez auſſi Thevet , Coſmographie ; Hautin , & l'Hiſtoire
de Soiſons par Dormay , cités par Du Cange.
La première des trois monnoies que je donne des comtes
de Soiſſons, a été frappée par YVES DE NESLE , dit le
Pl. ciii. Vieux , qui régna depuis 1146 juſqu'en 11178 .
N.° 1 . IVO COMES. R. SVESSIONIS. Billon. M. de Boze , & cabinet
de M. de Boullongne.
RAOUL DE NESLE , ſurnommé le Bon , fut comte de
Soiſſons depuis 1180 juſqu'en 1237. On conſerve de ce
feigneur la pièce ſuivante :
N. 2. RADVLFUS COMES. R. SVESSIONIS. Ce denier eſt de billon ,
& ſe trouve auſſi dans le Recueil de M. de Boze , & chez
M. de Boullongne .
N° 3. IOHANNES COMES. R. MONeta SVESSIONIS . Billon . Même
Recueil , & cabinet de M. le Marquis de Paulmy.
>
:
Il y a eu ſıx comtes de Soiſſons du nom de JEAN, ſavoir :
Jean I d'Eu , depuis 1099 juſque vers 1118 .
Jean II de Neſle, dit le Bon & le Bègue, depuis 1237
juſqu'en 1270 .
Jean III , ſeigneur de Chimai , depuis 1270 juſqu'en 1284.
Jean IV , ſeigneur de Chimai , depuis 1284 juſqu'en 1289 .
Jean V , depuis 1289 juſqu'en 1297.
Jean VI de Hainaut, ſeigneur de Beaumont , de Valen
ciennes , frère de Guillaume de Hainaut, comte de Hainaut
& de Hollande ; il épouſa , en 1316 , Marguerite , fille unique
> >
133
COMTES DE VERMANDOIS .
LE VERMANDOIS , Veromandus ager , pays de France en
Picardie , avec titre de comté , érigé depuis en duché-pairie ; il
faiſoit partie , ſous les Romains , de la ſeconde Belgique ; Saint
Quentin , ſa capitale , eſt l'ancienne Auguſta Veromanduorum . Ce
pays eſt borné au nord par le Cambreſis, à l'eſt par la Thiérache ,
au ſud par le Noyonois , & à l'oueſt par le Santerre.
Pepin , fils de Bernard , roi d'Italie , ayant été privé de ce
royaume par l'empereur Louis- le -Débonnaire , reçut en dédom
magement une partie du Vermandois ; ſavoir , les ſeigneuries de
Saint-Quentin & de Peronne. Son fils Herbert I. ou Héribert
fut le premier comte de Vermandois. En 1077 , ce comté & celui
de Valois ſe trouvèrent réunis par le mariage de Herbert IV ,
comte de Vermandois , avec Adèle , héritière du comté de
Valois.
Je connois des comtes de Vermandois les trois pièces
ſuivantes : PL. CIII.
VIRONENDI Comitiſſa. Dans le champ , ALIENOR. Bc. Sanctus N.: 1 .
QUINTINVS. Denier de billon du cabinet de M. de Boullongne ;
il eſt auſſi cité par le père du Molinet , comme exiſtant dans le
cabinet de Sainte-Geneviève.
Denier de même matière , & offrant les mêmes légendes , N.° 2.
excepté que dans le champ , on lit : ALIENO pour Alienor.
.
dois par la mort de ſon père & de ſon frère , s'étoit mariée
avec PHILIPPE d'Alſace, comte de Flandre. A la mort de la
comteſſe , qui arriva en 1182 , Philippe voulut ſe maintenir dans
la poſſeſſion du comté qui appartenoit de droit à Éléonore ; c'eſt
PL . CIII. vraiſemblablement alors qu'il fit frapper la monnoie ſuivante :
N.° 3 :
Sanctus QVINTINVS. R. PHILIPPVS ; & dans le champ ,
COMES . Denier de billon du cabinet de M. Haumont.
Dom Luc d'Acheri , & le père Labbe dans ſa Bibliotheca
nova manuſcriptorum , donnent des chartes où il eſt fait men
tion de la monnoie de Vermandois. On peut voir auſſi l'Hiſtoire
de Noyon de le Vaſſeur, & celle de Saint- Quentin par Hémérée ,
citées par Du Cange ; & le Mémoire de l'abbé Peitavi , inſéré dans
les Nouvelles recherches ſur la France , tome II, page 157.
COMTES DE RETHEL .
COMTES DE PORCIEN
ou NEUCHÂTEAU .
( a ) Tout ce que l'on fait de cette ville , c'eft que l'empereur Albert
permit , en 1298 , au duc de Lorraine , Ferri III , d'y frapper monnoie.
Dom Calmier.
139
COMTES DE TOULOUSE .
TOULOUSE , Toloſa Tectoſagum , Tolofum & Toloſarium ,
ancienne ville & capitale du Languedoc , qui , au témoignage de
Juſtin , exiſtoit dès le v.' ſiècle de la fondation de Rome. Sous
l'empereur Galba , elle devint colonie Romaine , & tomba dans
la ſuite au pouvoir des Wiſigoths, ſur qui elle fut conquiſe par
le roi Clovis I. Elle échut enſuite à pluſieurs princes François,
& enfin à Louis -le -Débonnaire, que ſon père Charlemagne créa
roi d'Aquitaine en 778, en lui donnant pour capitale la ville de
Toulouſe ; mais ce prince trop jeune pour gouverner par lui
même ce nouveau royaume , établit dans la plupart des villes
des gouverneurs qui prenoient le titre de comtes. A Toulouſe ,
Chorſon . fut le premier revêtu de cette dignité , qui peu après
devint héréditaire. Les comtes de Toulouſe ne tardèrent pas à
devenir très-puiſſans ; dès le commencement du xi.° ſiècle , ils
poſſédoient une partie de la haute Provence , du Dauphiné &
du comtat Venaiſſin , ſous le titre de marquiſat de Provence ;
1
ils prirent auſſi celui de ducs de Narbonne.
?
2
1
N.° 19 .
Même légende. R. DERIOMENSIS. Même matière. M." de
Boze dor de Saint-Vincent.
Alphonſe, étant mort ſans poſtérité , le 21 août 1271,
Philippe III , roi de France, recueillit ſa ſucceſſion ; mais le
comté de Toulouſe ne fut réuni à la couronne qu'en 1361 .
Les deux pièces ſuivantes ont été gravées après coup ; on
attribue la première à Raimond VI , & l'autre à Guillaume IX ,
duc d'Aquitaine , uſurpateur du comté de Toulouſe.
N.' 20 . RHEMON COMES. R. TOLOSA Civitas. Moitié du n.' u ,.
Billon. Cabinet de M. de Boullongne.
N.° 21 , VILELMO. R. TOLOSA CIVitas..Ce denier d'argent pèſe vingt
un grains ; il ſe trouve chez M. l'abbé de Terſan .
Voyez l'Hiſtoire de Languedoc ; le Mémoire de M. de Saint
Vincent ſur les monnoies de Provence , & l'Art de vérifier les dates.
VICOMTES DE BÉZIERS.
BÉZIERS , Bliterræ , Biterræ , Boeterræ & Beterræ , ancienne
ville du Languedoc, ſituée ſur une colline, à l'orient de Narbonne.
Elle étoit , avant que de tomber ſous la domination Romaine ,
une des villes les plus importantes des Volces Tectoſages : Jules
:
Sales
par l'un des deux RAIMOND - TRENCAVEL.
Raimond- Trencavel I , ſecond fils de Bernard -Atton , vicomte de
1 Carcaſſonne , de Raſez , d'Albi , de Béziers, &c. mort en 1130 , eut
en partage la vicomté de Béziers; il herita des autres en 1i 150 , à la
mort de ſon frère aîné Roger I ; il mourut lui-même en 1167.
Raimond - Trencavel II , fils de Raimond-Roger , n'avoit que
deux ans à la mort de ſon père ; il n'hérita que des droits
ſans poſſeſſion , parce que Simon de Montfort, chef des croiſés ,
s'étoit emparé de tous ſes domaines, & en avoit même uſurpé les
titres. Il les recouvra en 1224 ; mais toujours perſécuté par la
maiſon de Montfort , il ne tarda pas à en être dépouillé de
nouveau. Enfin ayant perdu toute eſpérance de recouvrer ſes
at États, ce ſeigneur infortuné ſe rendit en 1247 à Béziers, & là ,
1
VICOMTES DE LOMAGNE .
LA LOMAGNE , Leomania , étoit autrefois une vicomté qui
relevoit des ducs de Gaſcogne; Lectoure en étoit alors la capitale ,
& Vic de Lomagne la réſidence des vicomtes : elle faiſoit partie
du bas Armagnac. La Lomagne eſt bornée au nord par la Garonne ;
au ſud & au ſud -oueſt par le pays de Féſenzaguet ; à l'eft par
celui de Rivière-Verdun , & à l'oueſt par le Condomois. Du
temps de Céſar , le pays de Lomagne étoit habité par les
Lectorates. Sous Honorius , ce pays étoit compris dans la No
veinpopulanie ou troiſième Aquitaine. De la domination des
Romains , la Lomagne paſſa ſous celle des Wiſigoths; enſuite ,
après avoir été ſoumiſe aux François , elle le fut aux Gaſcons.
Il y a eu des comtes de Lectoure dans le 1x .' ſiècle. Ayant
perdu au commencement du x.º la dignité comtale , ainſi que les
comtés de Béarn & de Dax , ils reçurent en dédommagement
Ja lieutenance générale du pays , ſous le titre de vicomtes de Gal
cogne , qu'ils conſervèrent juſque vers le milieu du xi. fiècle.
VICOMTES DE LOMAGNE. 147
Le premier vicomte de Loinagne dont on ait connoiſſance, eſt
Odoat , vers l'an 960.
Les vicomtes de Lomagne jouiſſoient, dit dom Clément, du droit
de battre monnoie ; & leurs monnoies étoient appelées arnaudins.
HELIE - TALEYRAND VIII , comte de Périgord, épouſa,
en 1280 , Philippe, héritière des vicomtés de Lomagne &
d'Auvillars ; il céda ces viconités au roi Philippe-le-Bel, au mois
de novembre 1301. Les deux pièces ſuivantes paroiſſent avoir
été frappées par ce ſeigneur. Pl. CV.
Talerandus Vicecomes. Dans le champ , le monogramme de N.° 1 .
Helie. Bc. LACTORa civitas ( la ville de Lectoure ). Denier
d'argent trouvé à Fleurance , près de Lectoure, & conſervé dans
le cabinet de M. l'abbé de Terſan .
LACTORa. Dans le champ , un monogramme qui paroît être N.° 2.
celui de Taleyrand. R. CIVITAS. Autre denier d'argent appar
.
tenant à M. de Saint-David , à Lectoure .
Philippe- le- Bel donna , en 1305 , les vicomtés de Lomagne
& d'Auvillars à Arnaud-Garcie de Gouth. Regine de Gouth ,
nièce de ce ſeigneur, épouſa ,en 1311 , Jean , comte d'Armagnac,
1.'" du nom , à qui elle légua ſes deux vicomtés , par ſon teſtament
du 12 août 1325. Le comte d'Armagnac mourut au mois d'avril
1373. On conſerve de lui la monnoie ſuivante.
IOHANNIS COMItis ( monnoie du comte Jean ). R. LACTOra N : 3,
civitas. Dans le champ, un monogramme qui m'eſt inconnu.
Argent. Cabinet de M. l'abbé de Terfan.
Les vicomtés de Lomagne & d'Auvillars furent confiſquées par
Louis XI ſur Charles I , comte d'Armagnac , données enſuite aux
1 maiſons d'Alençon & d'Albret , & réunies à la couronne par
Di
Henri IV.
Voyez le Manuſcrit d'Oihenhart à la bibliothèque du Roi ;
le Marca Hiſpanica , & l'Art de vérifier les dates.
Tij
148
COMTES DE ROUERGUE.
LE ROUERGUE , Rutheni, province de France dans le
gouvernement de Guyenne , bornée à l'eſt par les Cévennes & le
Gévaudan ; à l'oueſt par le Quercy ; au nord par une partie du
Quercy & par l'Auvergne; au ſud par l'Albigeois. On la diviſe
en comté & en haute & baſſe Marche ; Rodès , l'ancien Sego
dunum , en eſt la capitale.
Les Rutheni faiſoient anciennement partie des Celtes. Céſar
les ſoumit à la république Romaine. Ils furent attribués à la
première Aquitaine fous Valentinien I , lorfque cet empereur
ܼܐ
qu'on doit peut-être rapporter les ſous & les deniers de Nar
bonne dont il eſt parlé dans des titres de 1007 , 1060 & 1094,
ou bien conjointement aux archevêques & aux vicomtes qui
partageoient avec ces comtes le domaine de Narbonne. Hiſtoire
de Languedoc par doms de Vic & Vaiſſette , tome II, liv. XIV,
page 243 .
e Les comtes de Rodès , vaſſaux des comtes de Toulouſe ,
3
prennent le titre de comtes par la grâce de Dieu , anobliſſent,
donnent grâce aux criminels , battent monnoie à leur coin , &
impoſent ſur les vaſſaux. Hiſtoire généalogique des grands
ܕ officiers de la Couronne, par le P. Anſelme.
}. Il eſt parlé fréquemment de la monnoie de Rodès ſous les
règnes de Robert & de Henri I , dans le cartulaire de l'abbaye de
1.
Conques en Rouergue.
Voici deux monnoies frappées par ces comtes. La première
eſt d'argent & préſente le nom de HUGUES.
1 Hugues ſuccéda, en 1010 , à ſon père Raimond III , dans
2 le comté de -Rouergue ; il vivoit encore en 1053 .
1 Il y a eu auſſi quatre comtes particuliers de Rodès du même
-
COMTES DE CARCASSONNE .
Charles I , pour punir les excès auxquels s'étoit porté ſon frère
Jean V. Le roi François I donna l’Armagnac à Charles , duc
d'Alençon , en lui faiſant épouſer ſa ſoeur Marguerite. Cette
princeſſe veuve , en 1525 , du duc d'Alençon , ſe remaria avec
Henri d'Albret, roi de Navarre. Celui - ci fut l'aïeul de notre roi
3 Henri IV , qui réunit l'Armagnac à la couronne en 1589 .
Je ne connois , des comtes d'Armagnac , qu'une ſeule pièce
1
que M. l'abbé de Terſan a bien voulu me communiquer. Elle
peut être attribuée à JEAN I , qui poſſéda le comté d'Ar
magnac depuis 1319 juſqu'en 1373 .
oit tur
CONITIS ARNANIA ( pour comitis Armaniæ ). Dans le champ, Pl. CV.
le monogramme de Johannes. BC. LACTORA CIVITAS ( la ville
M2 de Lectoure ) MiB. J'ignore:ce que peuvent ſignifier ces trois
wa
dernières lettres. Dans le champ , SPDD , dont il eſt également
heria
difficile de découvrir la véritable ſignification. Cette monnoie eſt
de billon.
]
Voyez l'Hiſtoire généalogique de la maiſon de France , &
l'Art de vérifier les dates.
COMTES D'URGEL.
not
URGEL , Orgelium , Urgello , Orgelis, Orgia , ancienne ville
ccréda
d'Eſpagne dans la province Tarragonoiſe , capitale du comté
Conte
d'Urgel, avec un évêché érigé dans le v.' ſiècle. Elle eſt ſituée
lume that
ſur la rivière de Ségre, dans une plaine fertile , aux pieds des
Pyrénées, à trente lieues nord-oueſt de Barcelonne , à cinq ſud
oueſt de Puicerda , & à trente-deux nord -eſt de Tarragone.
e
en 1408 .
Pl. CV. PETRVS DEI GRACIA. R. A ( lettre finale du mot gracia )
COMES VRGELLI .
1
VICOMTES DE CHÂTEAU - DUN. 157
2
le ſixième ou ſeptième aïeul de Geoffroi V , vicomte de
Château- Dun , mort après 1248 , dont la fille puînée, Clémence ,
porta Château-Dun à Robert de Dreux, ſeigneur de Beu. Alix
de Dreux leur fille , épouſa Raoul III de Clermont , ſeigneur
de Neſle, dont la fille Alix de Clermont épouſa Guillaume I
de Flandre , ſeigneur de Tenremonde , qui vivoit vers 1300.
Marguerite de Flandre , petite - fille de Guillaume I , épouſa
-
COMTES DU PERCHE .
!
162 VICOMTES DE BÉARN.
Soule & la baſſe Navarre , s'étend ſur ſeize lieues de longueur
& quinze de largeur. Son nom lui vient de Beneharnum , ſon
ancienne capitale détruite depuis long - temps ; aujourd'hui ſa
capitale eſt Pau.
Centulfe 1 , ſecond fils de Loup - Centule , duc de Gaſcogne,
fut confirmé, l'an 819 , par Louis-le -Débonnaire dans la por
ſeſſion du Béarn , ſous le titre de vicomie.
Marguerite, l'aînée des filles du vicomte Galton VII , mariée
à Roger-Bernard , comte de Foix , porta dans cette maiſon la
vicomté de Béarn . Dans la ſuite, ces deux fiefs paſsèrent à la
maiſon d'Albret , dont le Roi Henri IV devint héritier.
Vers l'an 940 , il y avoit à Morlas un hôtel des monnoies ,
appartenant aux vicomtes de Béarn , qui par un privilége fingulier
y fabriquoient des eſpèces, non-ſeulement d'argent & de cuivre ,
mais mêine d'or. Les ſucceſſeurs de Gaſton -Centule ſe main
tinrent , ſans contradiction , en poſſeſſion de ce droit.
> >
PL. CVIII . L'un de ces deux princes a frappé les pièces ſuivantes :
N.° s . HENRICVS Dei Gratiâ REX NAVARre Dominus Bearni.
R. GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM ( par la grâce de Dieu ,
je ſuis ce que je ſuis ) . Blanc de billon à la vache , gravé dans
le Recueil d'Anvers .
N.° 6. Autre blanc à la vache , tiré du même Recueil.
Voyez l'Hiſtoire de Béarn par M. de Marca , & l'Art de
vérifier les dates.
SEIGNEURS DE MONTPELLIER .
7
SEIGNEURS D'ANDUSE.
ANDUSE ou Anduſe, Anduſia , ville du diocèſe de Niſmes,
ſituée ſur les frontières de celui de Maguelone.
La ſeigneurie d’Anduſe eſt l'une des plus anciennes de la 1
>
168 SEIGNEURS D'ANDUSE.
Le plus ancien de ces ſeigneurs eſt Pierre I , qui vivoit en
943. Son fils Bernard I , mort en 1024 , ſe qualifioit marquis
( fans doute à cauſe de la poſition de la terre ) & prince
d'Anduſe. Quelques - uns de ſes ſucceſſeurs prenoient auſſi les
titres de princes d'Andüſe & de Satrapes de Sauve. Saint Louis
confiſqua Anduſe, en 1243 , ſur Pierre III ; cette ſeigneurie
reſta aux rois de France juſque vers 1345 , que Philippe de
Valois la donna à Humbert , dauphin de Viennois , qui la vendit
deux ans après à Guillaume- Roger, ſeigneur de Beaufort, frère
-
1
--
SEIGNEURS D'ANDUSE. 169 Pl. CVIII .
DE ANDVSIA . Dans le champ , la lettre B , monogramme de N.° 1.
Bernard ou de Bermond. R. DE SALVE ( B. ſeigneur d’Anduſe
& de Sauve ) . Sauve eſt une ville de Languedoc dans le diocèſe
d'Alais , chef - lieu d'une viguerie. Denier de billon fort uſé , &
ne peſant que quinze grains.
ANDVSIENSIS. Dans le champ , le même monogramme. R. SAL- N.° 2.
VIENSIS. Obole du poids de ſept grains.
Mêmes légendes. Denier de billon ou bas argent peſant qua- N.° 3 .
torze grains. Ces trois monnoies appartiennent à M. de Boullongne.
Voyez l'Hiſtoire de Languedoc , tome V , planche VIII ,
& le Traité de M. de Saint- Vincent ſur les Monnoies de Pro
vence , où ſe trouvent les deux premières.
SEIGNEURS DE VIERZON.
Eme
Voyez l'Hiſtoire de la maiſon de Harcourt par la Roque , &
cu les Trophées de Brabant.
oilea,
: Com
SEIGNEURS DE CHÂTEAU-ROUX.
RAOUL , ſurnommé le Large, ſeigneur de Déols , céda le
château de Déols à l'abbaye de même nom , fondée par Ebbes
le - Noble ſon père , & fit conſtruire, à quelque diſtance de ce
château , ſur la rivière d'Indre , un château qui fut depuis appelé de
ſon nom Château- Raoul. Il s'y retira , & fonda peu après autour
de ſes murs une ville du même nom qui devint la capitale de la
ſeigneurie Déoloiſe, & dont les ſeigneurs prirent les titres de
Princes de Déols & de Barons de Château - Roux.
Déols eſt une petite ville , autrefois capitale du bas Berri &
de la ſeigneurie Déoloiſe, fondée, à ce que l'on prétend , vers
l'an 42 de l'empire d'Auguſte, par Léocade , ſénateur Romain ,
gouverneur des parties de Bourgogne , de Lyonnois & de Berri.
Elle eſt ſituée ſur la rivière d'Indre , à un demi-quart de lieue de
Château- Roux, à quinze lieues de Bourges , & à cinquante -neuf
de Paris. Elle a juſtice haute , moyenne & baſſe, dont les appel
lations reſſortiſſent à Château- Roux.
La baronnie de Château - Roux paſſa , en 1187 , dans la
maiſon de Chauvigny , par le mariage de Deniſe de Déols , fille
unique de Raoul , dernier du nom de Déols , baron de Château
-
Roux ,
SEIGNEURS DE CHÂTEAU -ROUX. 177
Roux , & nièce d'Henri II , roi d'Angleterre , avec André de
Chauvigny. Le nom & la maiſon des ſeigneurs de Chauvigny
s'éteignit en 1502 par la mort d'André IV , ſeigneur de Chau
vigny , baron de Château-Roux , vicomte de Broſſe, Château
Roux a paſſé dans différentes maiſons, & en dernier lieu à
Charles de Bourbon , comte de Clermont , de qui le Roi l'ac
quit en 1736 , pour le donner , fix ans après , à Marie-Anne de
Mailli- Nejle qu'il créa ducheſſe de Château - Roux. Après la
mort de cette dame, il a retourné au domaine.
Les ſeigneurs de Château- Roux étoient autrefois vaſſaux des
ducs de Guyenne & des rois d'Angleterre ; mais Philippe -Auguſte
conquit cette place avec Yſſoudun en 1188 , & les réunit
au Berri.
On ne trouve la monnoie de Château- Roux , mentionnée dans
les chartes , que depuis le xiii .° ſiècle. Guillaume I de Chauvigny
confirma, en mai 1213 , le droit qu'avoit l'abbaye de Déols de
prendre pour l'entretien du luminaire de l'égliſe, deux ſous ſur
chaque mille ſous de monnoie qui ſe frappoient à Château-Roux.
Guillaume III de Chauvigny, ſeigneur de Château-Roux , ne
pouvoit , le 28 de novembre 1315 , frapper que des monnoies
blanches , le Roi ayant ſeul le droit d'en forger d'or. Table
alphabétique des matières des regiſtres du Parlement.
Selon l'ordonnance faite par Louis - Hutin à Lagny-ſur-Marne ,
vers Noël de la même année , ce ſeigneur devoit faire ſa monnoie
à trois deniers ſix grains de loi argent-le -roi, à la taille de deux
cents quarante au marc. Les quinze deniers n'en devoient valoir
que douze tournois de la monnoie du roi. Le Blanc.
Le ſeigneur de Château-Roux eſt compté dans le premier
Méinorial de la Chambre des Comptes, au nombre des barons
à qui le roi Philippe IV écrivit de lui envoyer des commiſ
ſaires pour la réformation de la monnoie. Du Cange, au mot
moneta .
Tome II. Z
178 SEIGNEURS DE CHÂTEAU -ROUX.
Le même Guillaume III avoit tellement altéré ſa monnoie
qu'elle ne pouvoit plus avoir cours que dans ſes terres. Les ſujets
de ſa principauté Déoloiſe s'en plaignirent d'une manière très
vive , & il fut contraint de s'engager , par un acte du mois de
décembre 1316 , à n'en plus frapper ,lui ni ſes héritiers , pendant
l'eſpace de vingt-neuf ans , ſi ce n'eſt ſeulement une fois, ſavoir, dans
quinze ans , juſqu'à la valeur de deux cents livres , du même poids
& au même titre que le petit tournois ; à condition auſſi que
pendant ces vingt-neuf ans on ne recevroit dans ſes terres que la
monnoie du Roi , & que , ce terme expiré , il pourroit lui ou
ſes héritiers recommencer à battre monnoie.
Les trois premières monnoies des ſeigneurs de Château- Roux ,
que je vais rapporter , ont été frappées par un RAOUL ; voici
la ſuite de ceux de ces ſeigneurs qui ont porté ce nom.
Raoul-le-Large, mort en 952.
Raoul- le -Chauve , fils du premier , mort en 1012 .
Raoul-le- Prudent , depuis environ 1037 juſqu'en 1052 .
Raoul-l'Enfant, fils du précédent , décédé en 1058 . .
de cette diſtinction ſur des inonnoies du xinn .' ſiècle ; elle a été
fréquemment employée dans le xiv.' par les papes & par un de
nos comtes de Provence. Voyez les monnoies de Clément V ,
de Jean XXII , & c. ci -deſſus pages 112 & 113 , planche C ,
& celles du comte Charles II , page 98 & ſuiv. pl.XCV.
Sur Château- Roux , on peut conſulter l'Hiſtoire de Berri par la
Thaumaſſière, & le Dictionnaire des Gaules de l'abbé Expilly.
LANDGRAVES D'ALSACE .
L'ALSACE , Alſatia ou Elifaza, province de France , l'une
des plus fertiles qui ſoit dans le monde , bornée à l'eſt par le
Rhin , au ſud par la Suiſſe & la Franche - Comté , à l'oueſt par
la Lorraine, & au nord par le Palatinat du Rhin. Son nom
dérive de l'Allemand Elfal , qui ſignifie habitans des environs
de l’Ell, rivière dont le nom s'écrit aujourd'hui Ill.
L'Alſace eſt l'ancien pays des Tribocci ; elle étoit partagée ,
ſous les empereurs Romains , en deux provinces : l’une appelée
la haute Alface ou le Sundgaw , étoit renfermée dans la Gaule
>
Suèves , n'en fit qu'une province qui fut quelque temps ſoumiſe
au duché d'Alemannie ; elle en fut détachée dans le vil .' ſiècle, &
commença alors à avoir des ducs particuliers, ce qui dura juſqu'à
la mort de Conradin en 1268. En même temps le gouvernement
Ferrette & le Sundgaw juſqu'en 1648 que ces deux pays furent cédés à
la France . Louis XIV fit don de ce comté au cardinal Mazarin , qui l'a
tranſmis à ſes héritiers . Dictionnaire des Gaules par l'abbé Expilly .
182 LANDGRAVES D'ALSACE.
FERDINAND I , frère de Charles - Quint, qui lui céda
>
VILLES IMPÉRIALES
C É D É ES À LA FRANCE .
STRASBOURG.
.
bourg , accorda pour dix ans à cette ville le droit de battre
1.
monnoic. Huit ans après , l'évêque Jean céda pour ſix ans ſon
droit de battre monnoie , moyennant la ſomme de cent cinquante
marcs d'argent; ſavoir , la moitié de ce droit à la ville , & l'autre
moitié à quatre gentilshommes de Straſbourg.
En 1334 , l'évêque Berthold de Bucheck , vendit à la ville de
Straſbourg, pour quatre ans , le droit de battre monnoie pour
deux cents marcs d'argent .
* Burcard ou Bouchard , évêque de Straſbourg, l'avoué provin
te cial d'Alſace, les villes de Haguenau , de Scheleſtadt, d'Enſenheim
0% & de Rosheim , firent avec celle de Straſbourg un traité qui
IV .
devoit durer deux ans , par lequel la ville de Straſbourg feroit
ܬ fabriquer des deniers d'argent, marqués d'un ange ou d'un lys.
Enfin en 1422 , l'évêque Guillaume de Dietſch permit à cette
ville de continuer à faire battre monnoie.
Ce ne fut que dans le xvi .° ſiècle que les empereurs accor
dèrent le droit de frapper des monnoies d'or à quelques villes
de l'Empire ; ſi elles en ont frappé avant ce temps , ce n'a été
que par convention , ou par uſage & par preſcription , ou du
conſentement des évêques.
L'empereur Maximilien I accorda , en 1508 , à la ville de
Straſbourg le droit de faire baitre des monnoies d'or & autres.
On fabriqua à cette époque des écus d'or , les uns ſur le
modèle des ducats de Veniſe , avec les mots : GLORIA IN
EXCELSIS DEO ; les autres ſur le modèle des florins de Flo
rence & du Rhin avec cette légende : VRBEM VIRGO TVAM
SERVA. Lorſque les habitans eurent renoncé à la religion catho
lique , on changea le mot virgo en celui de CHRISTE.
nede Le lys étoit dès le x111. ° ſiècle la marque des monnoies
Cli d'argent de Straſbourg. Iſraël Murchel prétend que le droit de
les marquer ainſi a été accordé à Straſbourg par Dagobert I ;
184 STRASBO
URG
.
d'autres ont cru trouver l'origine du lys de Straſbourg dans
l'ancienne domination des François ſur cette ville. L'opinion de
Schoepflin paroît plus raiſonnable : l'évêque , dit-il , faiſoit dans
l'origine marquer ſes monnoies de deux croſſes accolées avec le
bâton paſtoral au milieu. Lorſqu'il eut communiqué ſon droit
de battre monnoie à la ville , celle - ci continua d'employer la
même empreinte ſur les monnoies qu'elle fit frapper ;; & cette
empreinte aſſez reſſemblante à une fleur-de-lys, a dû inſenſible
ment en prendre tout- à-fait la forme.
PL . CX , Voici quelques monnoies frappées par cette ville.
N.° 1 . NVMMVS AVREVS VRBIS ARGENTINA ( écu d'or de la
ville de Straſbourg ) . R. VRBEM CHRISTE TVAM SERVA
!
187
SUPPLÉMENT
AUX MONNOIES
diſtribué les monnoies de ce Recueil ſelon l'ordre des égliſes & des
fiefs ; celles qui forment le ſupplément n'ont aucun ordre entr'elles , parce
qu'il les faiſoit. graver ſucceſſivement à meſure qu'elles ſe préſentoient. On
a tâché de remédier à cette confuſion , en diſtinguant dans le texte , par des
titres en groſſes lettres , les ſeigneurs auxquels appartient chaque pièce
ſuppléée ; on aura ſoin d'indiquer auſſi dans la Table aphabétique par noms
d'égliſes & de fiefs , toutes les matières de ce Supplément.
Aaij
PLANCHE I.
188 SUPPLÉMENT.
N. 1. - Cette pièce préſente d'un côté une croix dont deux bouts
ſeulement ſont terminés par une fleur- de-lys. Les quatre lettres
du mot ARAS ſont diſtribuées dans les cantons de cette croix.
Au revers , un écuſſon qui contient trois fleurs-de-lys ſurmontées
d'un lambel , armes de la ville d'Arras ; aucune légende. Elle
eſt d'argent, pèſe neuf grains ; & ſe trouve dans mon cabinet.
Quoique les anciens comtes d'Artois aient battu monnoie ,
je ne puis , à la vue des fleurs -de - lys, me déterminer à leur
attribuer celle-ci ; j'aime mieux préſumer qu'elle aura été frappée
par Philippe - Auguſte , lorſqu'Iſabelle de Hainaut , nièce de
Philippe d'Alſace, lui apporta Arras en dot. Le Blanc a donné
un denier de billon frappé auſſi par ce prince dans cette ville ,
& qui porte ARRAS civis. Au ſurplus , je ſens que cette
conjecture eſt encore très -foible ; on peut objecter que Philippe
Auguſte auroit mis ſon nom ſur cette monnoie , comme ſur
celle rapportée par le Blanc , & que d'ailleurs nos Rois n'en
ont jamais frappé avec un type ni d'un module ſemblables.
J'ai donné à la tête des monnoies des comtes de Flandre,
planche LXXIX , quatre petites pièces , dont les deux premières
ſont attribuées par Olivier de Vrée à Guillaume - Cliton , comte
de Flandre en 1127. Je n'ai pas oſé décider alors ſur l'époque
des deux autres , à cauſe des fleurs-de-lys qu'on y remarque aux
extrémités de la croix ; mais j'ai obſervé que pour le reſte du
type , elles étoient ſemblables à la première & à la ſeconde.
Pourquoi ne les pas regarder comme frappées par nos Rois dans
e
les xI1.' xii. & xiv.' ſiècles, lorſque dans des temps de guerre ,
ils ont fait des conquêtes dans la Flandre ! Ils ont pu , dans ces
circonſtances, faire fabriquer, à l'inſtar des comtes de Flandre,
des oboles ſur leſquelles la petiteſſe du module ne permettoit
pas de graver les légendes ordinaires , mais qui ſe diſtinguoient
des autres par les fleurs-de-lys. Cette eſpèce de petite monnoie
étoit vraiſemblablement plus propre à être reçue dans les diffé
I
SUPPLÉMENT . I189
1
rentes villes de Flandre , où les comtes en avoient déjà frappé de
pareilles. Ce que je dis ici de ces deux monnoies , peut s'appli
quer à celle d'Arras; la parfaite conformité de leurs modules
ನೆ
& de leurs poids , ſemble autoriſer mon explication.
MONNOIES FRAPPÉES
12. Besim
1
pagne par le traité des Pyrénées; priſe de nouveau par Louis XIV
en 1678 ; cédée à la maiſon d'Autriche par le traité d'Utrecht ;
enfin , priſe par Louis XV , en 1744.
9
3
Voici deux petites monnoies du même module que celle
d'Arras , & à peu-près du même poids. PL. 1 ,
1
La première préſente le nom de la ville d'Ypres, IPRA , dont N.° 2 .
1
les lettres ſont diſtribuées dans les cantons d'une croix fimple &
ſans aucun ornement. Au revers , un écu chargé des armes de
cette ville , & entouré de neuf petits globules ou beſans. Je crois
190 r.
SUPPL É M E N T. '
cette pièce frappée par les derniers comtes de Flandre qui ont
Pl. I. poſſédé Ypres.
N. 3 . La ſeconde, une croix dont chaque bout eſt terminé par une
fleur-de-lys , avec cette légende, IPRE. R. les armes d'Ypres.
Par une ſuite des réflexions que j'ai faites ci -deſſus , en décrivant
le n . 1 , je penſe que cette feconde pièce doit avoir été frappée
par Louis VI ou par Philippe - Auguſte, lorſqu'ils s'emparèrent
de la ville d'Ypres.
Ces deux monnoies pèſent chacune huit grains 3; elles ſont de
bas argent & dans mon cabinet.
LILLE , Inſula ou Inſulæ , ainſi appelée à cauſe de la ſituation
entre deux rivières , la Lys & la Deule , capitale de la Flandre
Françoiſe, à cinq lieues & demie nord -oueſt de Tournai , à ſept
nord de Douai , & à cinquante-deux nord -eſt de Paris.Ce n'étoit
d'abord qu'un château , élevé par un comte de Flandre vers l'an
1054. Elle a toujours fait partie du comté de Flandre juſqu'au
règne de Philippe - le - Bel, qui ayant fait priſonnier Guy de
Dampierre comte de Flandre , & Robert de Béthune ſon fils, les
contraignit , en 1305 , à lui engager les villes de Lille & de Douai.
Depuis , Robert céda la propriété de ces villes à Philippe- le -Bel en
1312 , & à Louis-Huttin en 1315. Lors du mariage de Philippe ,
duc de Bourgogne , avec Marguerite héritière de Flandre , en
1369 , Charles V ſon frère lui tranſporta la ville de Lille , &
les ſucceſſeurs du duc de Bourgogne l'ont conſervée juſqu'en
1667 , qu'elle fut priſe par Louis XIV. Les alliés la prirent en
1708 ; elle a été rendue à la France par la paix d'Utrecht.
N. 4 .
La pièce ſuivante paroît avoir été frappée à Lille par les
derniers comtes de Flandre qui l'ont poſſédée. Elle porte d'un
côté le nom de cette ville ', LILA , autour d'une croix ſans
ornemens; & au revers , ſes armes, C'eſt encore , ſelon toute
apparence , une obole d'un mauvais argent ; elle ne pèſe plus
que ſept grains. Même cabinet,
SUPPLÉM E N T. 191
COURTRAI , Corturiacum , appelée dans les capitulaires
Pagus Curtriciſus, ancienne ville des Pays-bas dans la Flandre
Autrichienne , au quartier de Gand , & capitale de,la châtellenie
de même nom ; ſituée ſur la rivière de Lys , à quatre lieues de
Lille. En 907 , Courtrai étoit encore diſtinguée de la Flandre ,
.
quoiqu'elle dépendît du comte. Elle a eu long-temps ſes châ
telains héréditaires qui étoient de la maiſon de Nevel ; & leur
race ayant été éteinte , la fonction des châtelains aa été adminiſtrée
par un magiſtrat qu'on appelle Hooft Poincter. Cette place , priſe
& repriſe pluſieurs fois, fut démantelée par les François en 1683 ,
& cédée à la maiſon d'Autriche par le traité de Riſwick . Dic
tionnaire de la Martinière. PL . I.
COMTES DE NEVERS .
ERTIS ( Ou ERVIS ). CONS pour comes. RC. NITERSCIS pour N.: 7.
Nivernenſis. La forme des deux v eft remarquable ; on les
192 SUPPLÉMENT .
prendroit plutôt pour des T , & l'on doit ſe rappeler une autre
monnoie que j'ai décrite ci- deſſus, page 75 , pl. LXXXIX ,
n.° 33 , ſur laquelle le nom d'Hervé eſt écrit avec un véritable T,
Celle-ci appartient égaleinent à Hervé IV , baron de Douzi ,
auquel Mahaut de Courtenai porta le comté de Nevers en 1199.
Elle eſt de billon & dans mon cabinet.
COMTES DE TOULOUSE.
PL . I.
N.° 8 . ANFOS ( pour Alfonſius ) COMES. Rt. TOLOSA Civitas. Cette
pièce a été frappée par ALFONSE - JOURDAIN , fils de
Raimond de Saint-Gllies & de la princeſſe Elvire ſa troiſième
femme; il ſuccéda, en 1112 , à ſon frère Bertrand , & il mourut
à la Terre-ſainte en 1148. Argent; poids dix-huit grains. Cabinet
de M. l'abbé Bertrand.
SEIGNEURS DE ROQUEFEUIL.
ROQUEFEUIL , ancien château de Languedoc , ſitué dans la
partie de l'ancien diocèſe de Nîmes , qui forme aujourd'hui celui
d'Alais , & confine avec le Gévaudan , le Rouergue & le diocèſe
de Lodève ; il n'en reſte plus aujourd'hui que des maſures dans
S
la
SUPPLÉM E N 1 . 193
IR
la paroiſſe, à une demi-lieue eſt -ſud -eſt de Dourbie. Ce château
I
a donné ſon nom aux marquis de la Roquette , ſeigneurs de
Londres , vicomtes de Gabriac , comtes de Perolada , grands
d'Eſpagne, ſeigneurs de la Rayo & d’Ayacor.
Adélaïde de Roquefeuil porta , dans le xil . ſiècle, cette
ſeigneurie dans la maiſon d'Anduſe , par ſon mariage avec
Bertrand d'Andufe ; leur fils Raimond prit le ſurnom Ro
quefeuil. Iſabeau de Roquefeuil, fille aînée & héritière de
IB
Raimond , ſeigneur de Roquefeuil & de Dauphine de Turenne,
épouſa Hugues IV , comte de Rhodès depuis 1227 juſqu'en
重
1274. Voici quelques monnoies de ces ſeigneurs. PL. I.
1
ROCAFOLIENO ( pour Rocafolium ). Dans le champ, la lettre N.° 10.
R qui doit être le monogramme de Roquefeuil ou plutôt de
Raimond. R. LEX PRIMA MO ( ſans doute pour moneta . La
monnoie , c'eſt- à -dire l'argent eſt la première loi ) . Obole de
billon . En nature .
Denier de billon. Même type & mêmes légendes. Cette pièce No: 15 .
eſt auſſi dans mon cabinet.
Voyez l'Hiſtoire de Languedoc de doms de Vic & Vaiſſette,
& le Dictionnaire Géographique de la Martinière.
COMTES DU MANS.
COMES CENOMANensis . Dans le champ , un monogramme. N. 12.
R. SIGNVM DEI VIVI . Denier de billon peſant vingt-deux grains,
du cabinet de M. Haumont.
ROIS DE NAVARRE.
COMTES D'ANJOU.
PL . I.
N.° 14
GOSENIDYS ( ce doit être le nom de Godefridus , défiguré par
le monétaire ) comes. R. AIDEGAVI VRBs. Dans le champ , un >
DUCS D’ALENÇON.
PL. I.
FRANciſcus FRANciæ FRAter VNICUS REGIs Dei gratia pyx N.° 16.
Brabantiæ . R. ÆTERNVM MEDITANS DECVs . 1582. Écu d'or
de FRANÇOIS , duc d'Alençon , frère de Charles IX ,
couronné duc de Brabant & comte de Flandre en 1582. Cette
pièce pèſe ſoixante -quatre grains & demi ; elle eſt dans le cabinet
de M. Snelling , à Londres.
ÉVÊQUES DE MEAU X.
STEPHANVS EPC pour Epiſcopus. Bc. MELDenſis civitas. N.: 17.
Billon. En nature . Cette monnoie appartient à ÉTIENNE de
la Chapelle , dont j'en ai déjà décrit une , tome I, page 42.
>
.
KAROLVS DVX AQVITANIE. R. XPS VINCIT XPS REGNAT N.° 10.
XPS IMPErat. Hardi d'or fin , tiré de l'ordonnance de Charles
Quint, page 131 , n . 1 .
DUCS DE NORMANDIE .
ROIS DE NAVARRE.
PL. III.
N.° 12 .
Antonius ET 10Anna Dei Gratia Rex Regina NAVarræ Dominus
Bearni. R. Gratia Dei svMVS QUOD SYMvs. Monnoie de billon
d'ANTOINE de Bourbon , & de JEANNE d'Albret.
Cabinet de M. Haumont.
N. 13 . HENRICVS II Dei Gratia REX NAVARRE Dominus Bearni
1583. RC. GRATIA DEI SVM ID QUOD SVM. 1583. Quart-d’écu
d'or frappé par Henri III , & tiré du Recueil d'Anvers.
N.° 14. HENRICUS 44 Dei Gratia Francie ET NAVarre REX. RE. GRA
TIA DEI SVM ID Quod svm Dominus Bearni. Dans le champ,
une croix autour de laquelle on lit 1606. Monnoie d'or frappéc
pour le Béarn par HENRI IV , roi de France & de Navarre.
Elle pèſe vingt-neuf grains. En nature .
COMTES DE SOISSONS .
Pu. IV .
N.° 1 , IOHANNES COMES. R. MONeta SVESSIONIS. Denier de billon
tiré du Gloſſaire de Du Cange , & d'un type différent que celui
que j'ai décrit ci -deſſus, page 132 , d'après le cabinet de M. le
marquis de Paulmy. Du Cange dit avoir pris celle - ci dans
Thévet & dans Hautin .
COMTES DE CHAMPAGNE .
N.° 2 . HENRIcus Comes . R. TRECAS CIVITAS. Dans le champ ,
un monogramme ſemblable à ceux qui ſe voient ſur les n.ºs
n 13
& 14 de la planche LXXVII , & que l'on auroit peut être
peine à reconnoître , ſi l'on ne ſavoit que ce doit -être celui de
Enricus. Voyez ci- deſſus, page 41, les comtes de Champagne
de ce nom. Du Cange.
COMTES
SU P P L É MEN T. 201
ri
COMTES DE SAINT - PAUL.
GUIDO COMES. RE. MONETA Sancti PAVLI . Denier de N.° 4.
billon tiré du Manuſcrit de Saint-Victor, & d'un type différent
du n . 2 de la planche CII. Voyez ci-deſſus, page 115 , les
comtes du nom de GUI , auxquels ces deux pièces peuvent
être attribuées,
VICOMTES DE BÉARN.
HENRICVS DEI Gratia Dominus Bearni. R. PAX ET HONOR N. s
COMTES DE NEVERS .
2
ROIS DE NAVARRE.
IOANNA DEI Gratiâ REGina NAVARre Domina Bearni. Dans N.: 13 .
le champ , une grande s couronnée entre deux monogrammes de
Jeanne. R. Gratia DEI SVM ID QVOD SVM 1565. Au - deſſous
de l'écu de Béarn , un P , monogramme de la ville de Pau. Mon
003
noie d'argent frappée par JEANNE d'Albret, veuve d'Antoine
de Bourbon , roi de Navarre. Je préſume que l's couronné qui
ſe voit du côté de la tête , eſt le monogramme de fola, &
l'emblême de la viduité. Cette pièce ſe trouve dans l'ordonnance
d'Anvers , imprimée en 1633 .
. PRINCES SOUVERAINS DE DOMBES .
Anna Maria LVDovica PRINCeps SV Prema DOMBArum. N. 14.
R. Dominus ADIYTOR ET REDemptor MEVS 1665. Pièce de
quatre ſous d’ANNE - MARIE - LOUISE , fille & héritière
de Gaſton , duc d'Orléans, & de Marie , fille unique de Henri
de Bourbon , & princeſſe ſouveraine de Dombes. En nature.
cation d'eſpèces d'or & d'argent à ſon coin dans les monnoies
Cc ij
204 SU P P L É MEN T.
d'Aix & de Taraſcon ; il voulut que l'on fabriquât ſur - tout
des dizains ou grands-blancs au K couronné , comme étant la
monnoie la plus propre au pays de Provence. Cependant le Blanc
ni M. de Saint - Vincent n'ont connu aucune monnoie de
Charles VIII avec le titre de comte de Provence que ce prince
a dû prendre ſur ces nouvelles eſpèces, ſi toutefois leur fabri
cation a eu lieu. Ils ont donné ſeulement les deux pieds-forts
Pl. V.
ſuivans, conſervés dans le cabinet du Roi.
N. ° 1 . KAROLVS DEI GRACIA FRANCORVM REX . R. COMES
PROVINCIE ET FORCALQVERII . Dans le champ , une croix
cantonnée de deux couronnes & de deux A.
N. ° 2 . KAROLVS DEI GRAtiâ FRANCOR Vm REX. R. COMES
de M. Haumont.
COMTES DE FLANDRE.
PL. VI.
N.° 13 . Ludovicus Flandrie comes. R. Sanctus IOHANNES Baptiſta.
Florin d'or de LOUIS de Male. Joachimi, part. III, pag. 225,
pl. XXIX. Voyez ſes autres monnoies , ci-deſſus, pag. 53 .
ARCHEVÊQUES D’EMBRUN.
N.° 14.
R ...... ARCHIepiscopus Rr. EBREDVNENSIS. Denier d'argent
gravé dans le Traité de M. de Saint-Vincent ſur les monnoies
de Provence. Voyez la ſuite que j'ai donnée à l'article des
archevêques d’Embrun , tome 1, page 6, de ceux de ces prélats
2
PRINCES D'ORANGE.
PL . VII,
N.° 1 . PRINCEPS. RE. AVRASICE. Denier de billon fort ancien , tiré
du Recueil de M. de Saint-Vincent.
Les trois pièces ſuivantes appartiennent à RAIMOND III ou
à ſon fils Raimond IV. Voyez leurs monnoies ci-deſſus, tome 1,
planche XXVI, n.º 6-10, expliquées page 101 .
N.° 2. Raimundus De BAVTIO PRINCEPS AVRAſice. R. VATERIN (a)
(a) Ce vieux mot , qui ne peut ſignifier que prince , eſt remarquable;
on ne le trouve dans aucun gloſſaire , ni même dans le vocabulaire Pro
vençal qui vient récemment de paroître.
DE
SU P P L É ME N T. 209
Tunze
DE AVRAICA. Carlin , ou lys d'argent ſemblable à ceux fabri
qués en Provence ſous les comtes Charles II & Robert ; il ſe
trouve dans le Recueil de M. de Saint-Vincent. PL. VII .
!
PL . VII.
210 SUPPLÉMEN T.
N. ° 10.
GVILLELMVS HENRicus Dei Gratiâ PRINceps AVRaſienſis.
R. SOLI DEO HONOR ET GLORIA 1652. Au - deſſous de l'écu ,
un monogramme compoſé des lettres A DE. Écu d'argent tiré du
Recueil des monnoies ſingulières de Kundmann , planche 1, n . 2.
Voyez la deſcription des autres monnoies du prince GUILLAUME
Henri , tome 1, page 103 .
COMTES DE TOULOUSE.
TOULOUSE .
N.° 11 .
PONCIO COMES. Bc. VRBS TOLOSA. Denier d'argent de
PONS , comte de Toulouſe depuis 1037 juſqu'en 1062.
Traité de M. de Saint- Vincent.
N. ° 12,
WIELMO ( Wilelmus) COMES. BC. TOLOSA CIVItas. Autre
denier d'argent que M. de Saint-Vincent attribue à l'uſurpateur
GUILLAUME V , dont j'ai déjà décrit quelques monnoies.
N : 13 :
Obole qui porte les mêmes légendes que la pièce précédente,
mais d'un type différent; elle eſt d'argent, & peut avoir été
frappée auſſi par Guillaume V. Ibidem .
N. ' 14
Raimundus COMES PALACI. R. DVX MArchio Provincie.
Billon. M. de Saint- Vincent.
N.° is . Raimundus COMES PALATII . R. DVX MARCHIO Provincie.
Billon . Ibidem . On attribue ces deux monnoies au comte
RAIMOND V , comte de Toulouſe en 1148 .
Celle qui ſuit peut appartenir à RAIMOND VI , ſucceſſeur
Pl.. viii.
VIII de Raimond V , en 1194.
N.° 1 . RAIMUNDO COMES. R. TOLOSA civitas. Denier d'argent
tiré du Recueil de M. de Saint-Vincent.
En voici quelques-unes frappées par RAIMOND VII ,
à ajouter à celles que j'ai déjà décrites de ce comte , ci-deſſus
page 142 .
N. 2 .
Raimundus comes FILIVS REGX ( pour reginæ ). Rf. TOLOSA
CIVItas. Denier d'argent. M. de Saint -Vincent.
3
SUPPLÉM E N T. 2II
PL. VIII .
Raimundus Comes FILIVS REGine. Rr. TOLOSA Civitas. N.° 3 .
21.
Obole ou moitié de la pièce précédente tirée du même Recueil.
Autre denier d'argent d'un type différent que le .°
n . 2. Même Nº 4.
Recueil. Raimond VII prend ſur ſes monnoies le titre de filius
reginæ , parce que ſa mère Jeanne d'Angleterre, lorſqu'elle épouſa
Raiinond VI , comte de Toulouſe, étoit veuve de Guillaume II ,
roi de Sicile. Cette princeſſe conſerva le titre de reine après ſon
ſecond mariage .
.
alfunſius COMES TOLOSE. RE. MARChIO PROVINCIE. Denier N : 5.
d'argent d'ALPHONSE , gendre de Raimond VII ; il ſe trouve
auſſi dans le Traité de M. de Saint- Vincent.
COMTES DE PROVENCE .
ROBERTus ieroſolymæ Et siciliæ Rex. R. COMES PEDE- N.* 6.
MONTIS. Cette pièce eſt un demi- lys fabriqué pour le Piémont,
en 1330 , du poids de vingt grains , & au même titre que les
13 carlins. Voyez ci-deſſus page 100, les monnoies du comte
ROBERT. Traité de M. de Saint- Vincent.
Robertus Ierofolymæ Et siciliæ REX. R. COMES PROVINCIE. N.: 7.
5 Denier couronnat du même prince , peſant ſeize grains. Ibidem .
ROBERTI REX IHERoſolymæ. Le revers ne préſente que des N.“
N ' 8,
traits inexplicables. M. de Saint-Vincent croit que cette monnoie
eſt la ſeule que les comtes de Provence aient fait frapper en
cuivre pur.
i
ROIS DE NAVARRE.
PL . IX.
N.° 1 . IANNE Par LA Grace DE DIEV ROYNE De NAVARRE .
MARÉCHAL TRIVULCE .
+
COMTES D'AUVERGNE .
L'AUVERGNE , Arvernia , province de France , bornée au nord
par le Bourbonnois , à l'eſt par le Forez & le Velai , au ſud par
le Rouergue, & à l'oueſt par le Liinoſin , le Quercy & la Marche.
I Les anciens Arverni étoient les plus puiſſans d'entre les Celtes.
L'an de Rome 1602 , l'Auvergne fut réduite par Céſar en
province Romaine , & Gergovie , aujourd'hui Gergoie , qui
en étoit comme la capitale , fit place à l'ancienne Nemetum
( Clermont ) que Céſar releva. Les Wiſigoths enlevèrent
l’Auvergne aux Romains en 475 , & Clovis ſur ceux-ci en 507.
214 SUPPLÉMENT .
Après avoir été le partage des rois d'Auſtralie , elle vint au
pouvoir du duc Eudes , avec toute l’Aquitaine ; ſon fils Waïfre
en fut dépouillé par le roi Pepin. L'Auvergne fut dès-lors gou
vernée par des comtes amovibles d'abord , enſuite propriétaires ,
qui relevoient des ducs de la première Aquitaine. Le comte
Blandin qui vivoit en 760 , eſt le premier à qui le gouvernement
de cette province paroiſſe avoir été confié. Guillaume-le- Pieux ,
en 886 , en eſt le premier comte héréditaire ; il étoit auſſi comte
de Bourges & de Poitiers , & il devint duc d'Aquitaine.
Les comtes d'Auvergne paroiſſent avoir joui de très bonne
heure du droit de battre monnoie. On trouve dans l'hiſtoire de la
maiſon d'Auvergne par Baluze , tome II , page 40 , une charte
du comte Guillaume V , de l'an 1044 , par laquelle il donne à
l'égliſe cathédrale de Clermont , du conſentement de ſa femme
& de ſes enfans, la monncie do les monétaires , c'eſt- à -dire les
émolumens de la monnoie & le droit de la faire battre , comme
l'a expliqué dom Luc d'Acheri , & Du Cange après lui.
Je n'ai pu découvrir aucune monnoie des anciens comtes
PL . IX. d'Auvergne , & Baluze ne m'a fourni que la ſuivante.
N.° 4 : IEHANE DE BOVRBON DOUAIRIERE DE BOVRBOn . Dans le
champ , les armes de la Tour-d'Auvergne, écartelées de Bourbon.
R. CONTESSE DE BOVLOIGNE ET D'AVVERGNE. Le champ eſt
ſemé de fleurs-de-lys. Cette pièce eſt conſervée au cabinet de
l'ordre du Saint-Eſprit, & pèſe un gros dix-huit grains. Elle a été
frappée par JEANNE de Bourbon , fille de Jean de Bourbon ,
II . du nom , cointe de Vendôme, mariée d'abord à Jean II , duc
de Bourbon , & en ſecondes noces , en 1454 , à Jean III , comte
d'Auvergne, ſeigneur de la Tour.
Le comté d'Auvergne avoit paſſé par alliance , en 1422 , dans
la maiſon de la Tour. Anne de la Tour , fille de Jeanne de
Bourbon , le tranſmit par ſon teſtainent, en 1524 , à Catherine
SUPPLÉ M E N T. 215
de Médicis, la nièce , depuis femme de Henri II . Louis XIII
réunit cettte province à la couronne; & en 1651, Louis XIV
en détacha une portion qu'il donna ſous le même titre de comté
d'Auvergne au duc de Bouillon , en échange de Sedan & de
Raucour. L'Art de vérifier les dates.
NICOLAS DU CHÂTELET .
5. NICOLAVS DV CHASTELLET. Dans le champ , ſon buſte. N.° 6.
R. QVIES EST MICHI LABORIS. 1558. Dans le champ , les
armes de ce ſeigneur. Teſton d'argent. De toutes les monnoies
qui ſe ſont conſervées de Nicolas, du Châtelet , celle - ci eſt la
ſeule qui préſente fa tête.
NICOLAVS DV CHASTELET. Dans le champ, 1555. Rr. Sit N : 7.
LAVS DEO GLORIA . Liard.
NICOLAVS DV CASTELLET. Dans le champ , ſon mono- N.° 8 .
.
gramme. R. SIT LAVs DEO ET GLORIA . Autre . liard fans date.
NICOLAS DV CHASTELET. R. Même légende. 1553. Ce n . 9.
liard eſt dans mon cabinet.
NICOLAVS DE CASTELLETO. 1555. R. PER TE VENIT N.° 10 .
NOSTRA SALVs. Hiſtoire de la naiſon du Châtelet par dom
Calmet.
216 SUPPLÉ MEN T.
Ces ciny monnoies ſe trouvent deſſinées dans un manuſcrit
de la bibliothèque du Roi.
ÉVÊQUES DE MAGUELONNE..
PL. IX .
N. ° II .
Denier d'argent que les hiſtoriens de Languedoc , tome V ,
planche VIII , attribuent aux anciens évêques de Maguelonne ;
>
COMTES DE POITOU .
N. 12 , ALFVNSVS COMES . R. PICTAVIE ET THOLOSE . Denier
de billon d’ALFONSE , frère de faint Louis. Hiſtoire de Lan
guedoc , torne V, planche VIII; & cabinet de M. Pagnon
Pl . X. d'Ijonval.
N.° 1 .
ALFVnſus COMES. RC. PICTAVIENSIS , en trois lignes , dans le
champ même de la pièce. Autre denier de billon du même
prince, tiré auſſi du cabinet de M. Pagnon d'Ijonval.
ROIS
SUPPLÉMENT. 217
ROIS DE N AVARRE .
PL . X.
Fi
COMTES DE FLANDRE..
MARIA DVcissa Borgundie Brabantie Et Limburgi. Dans N. 3:
le champ , une M gothique. R. PRO DEO ET PAVPERIBVS
( pour Dieu & pour les pauvres ) . Denier de billon de MARIE ,
fille & héritière des états de Charles- le -Hardi, dont Louis XI
ne lui laiſſa que la Flandre.. Cabinet de M. Hauman ;.
ARCHEVÊQUES DE CAMBRAI,.
LVDovicus A BERLAMONT ARCHZ ( archiepiſcopus & ) Dux n.: 4.
CA meraci. Dans le champ , l'écu de ſes armes, & au -deſſus le
chiffre 72 qui indique apparemment que cette pièce valoit
ſoixante-douze liards. Pl. Maxiinilianus II Romanorum imperator
SEmper Avguſtus. Monnoie d'argent frappée par LOUIS de
Berlamont, dont j'en ai déjà donné pluſieurs. Recueil d'Anvers.
SEIGNEURDE B. L. ET DE V.
HENRICUS DOMINVS DE B. L. DNS. V. Dans le champ , un N.' s .
écu arrondi , écartelé aux premier & quatrième de trois fleurs
de-lys au bâton péri en bande qui eſt Bourbon ; aux deuxième &
Tome II. Еe
--
218 SUPPLÉM E N T.
troiſième d'un lion de gueules, accroupi , aſſez mal formé, &
couronné d'un très-petit ſambel. R. XPS VINCIT XPS REGNAT
XPS IMPERAT. Dans le champ, une croix fleurdelyſée , cantonnée
de deux fleurs-de-lys & de deux lions ſemblables à ceux de la
tête , mais ſans lambel. Cette pièce eſt un écu d'or du même 1
goût que ceux frappés par Louis XI & Louis XII , comme
dauphins & comme rois de France , mais elle eſt de nature à
embarraſſer tous ceux qui travailleront à l'expliquer. Aucuns des
ſavans que j'ai conſultés ne reconnoiſſent les armes qu'elle pré
ſente , & je n'ai pu les trouver dans aucun ouvrage héraldique.
Parmi les blaſons des armes de la maiſon de Bourbon , par la
Roque , on trouve , page 64 , l’écu de François de Bourbon ,
comte de Saint- Paul, lequel eſt écartelé aux premier & quatrième
de trois fleurs-de- lys, au bâton péri en bandes , & aux deuxième
& troiſième,, d'un lion couronné , la queue fourchue & paſſée en
ſautoir , d'ailleurs d'une forme ordinaire & bien différente de celle
des lions de notre monnoie. Ce ſont-là les ſeules armes qui
approchent de celles de cette pièce. Elle piquera ſans doute la
curioſité de quelques ſavans dont les recherches pourront avoir
plus de ſuccès que les miennes. On peut être aſſuré de la fidélité
de ſon deſſin ; elle pèſe un gros. En nature..
SEIGNEURS DE BOURBON .
Pl . X.
N.° 6. LODOVICVS REX. Dans le champ , une main . R. BORBONENSIS.
Denier de billon tiré du cabinet de M. Haumont.
N.° 7°
Même légende. Dans le champ , une croix & les reſtes d'une
eſpèce de monogramme. Même revers. Même cabinet.
N. , 8. Même légende. Dans le champ , une forme groſſière de tête.
Le revers eſt le même que celui des deux pièces précédentes.
Celle-ci eſt auſſi de billon , & ſe trouve dans le même cabinet,
Ces trois monnoies qui n'avoient point encore été publiées ,
SUPPLÉM E N T. 219
me paroiſſent frappées ſous le règne de Louis VI ou Louis VII ,
entre 1108 & 1180 , par l'un des ARCHAMBAUDS ,
ſires de Bourbon , qui ont régné dans ce temps. On ſait qu'alors
les prélats & les ſeigneurs mettoient aſſez fréquemment le nom
& quelquefois la tête du roi ſur leurs monnoies ; notre Recueil en
fournit pluſieurs exemples. Voici ceux des Archambauds auxquels
ces pièces peuvent appartenir.
Archambaud VI , fils d'Archambaud V , très-jeune à la mort
de ſon père , en 1096 , reſta ſous la tutelle de ſa mère. Aimond
ſon oncle , profitant de la minorité , s'empara de la eſeigneurie de
Bourbon ; mais Alard -Guillebaud , ſon beau-père , demanda
juſtice de cette uſurpation au roi Louis - le -Gros. Ce monarque
marcha contre Aimond , le fit priſonnier , & le condamna , vers
3 l'an 1115 , à reſtituer la ſeigneurie de Bourbon à ſon neveu.
Ce fut peut-être dans ces circonſtances que Louis VI permit à ce
ſeigneur de battre monnoie ; il lui aura en même temps enjoint
de mettre ſon nom ſur les monnoies qu'il frapperoit , ou bien
, Archambaud laura fait de lui-même, pour témoigner ſa recon
noiſſance & fa ſoumiſſion à ſon auguſte protecteur ( a ). Il ne
u ſité dans cette occaſion , ſe prêtoit en levant la main ſur le livre des évan
giles , ou en la mettant dans celle du ſuzerain. Voyez l'abbé de Vertot ,
tome II des Mémoires de l'Académie des Inſcriptions , page 660. On connoît
une monnoie de l'empereur Louis II , au revers du pape Benoît III , ſur
laquelle on voit auſſi une main du côté où eſt le nom de l'empereur :
pourquoi ne ſeroit-ce pas le ſymbole du ferment ou de l'hommage que ce
prince avoit fait au ſouverain pontife ? Quelques monnoies des évêques de
Meaux & de Bellai qui offrent le même type , ſont ſuſceptibles de la
même explication , puiſque les évêques n'étoient pas diſpenſés de faire au
roi le ſerment de fidélité. On peut objecter qu'ici la main devroit , pour
Eeij
220 SU P P L É MEN T.
ſurvécut pas long-temps à ſon rétabliſſement, & l'on ne croit pas
qu'il ait vécu au-delà de l'an 116 .
Archambaud VII , fire de Bourbon en u 37 ,mourut en 1172 ;
il avoit épouſé Agnès de Savoie , ſeur d'Adelaïde , femme de
Louis-le-Gros , & il 'fit le voyage de la Terre-Sainte en 1147 ,
avec Louis-le - Jeune.
Archambaud VIII , fils & ſucceſſeur d'Archambaud VII ,
mourut l'an 1200. Voyez l’Art de vérifier les dates.
Quelle que ſoit l'époque préciſe de ces trois anciennes pièces ,
elles prouvent évidemment que les ſeigneurs de Bourbon avoient
droit de battre monnoie , long-temps avant leur aſſociation avec
les prieurs de Souvigni . Voyez tome 1, page 132.
SEIGNEURS DE CUGNON .
Pl . X.
N. ° 12 .
1. TH. C. D. LE RO. S. S. D. CH . CYGN. ( Ces trois dernières
abréviations doivent ſignifier : ſeigneur ſouverain du château
Cugnon ). R. DOVBLE TOVRNOIS. 1634. Cuivre. En nature.
N.° 13 :
F. C. C. D. L. RO. Seigneur souverain Du Château CVGnon .
K. DENIER DE CYGNON . 1645. Cuivre. Ibidem .
Ces deux monnoies ſont ſemblables aux doubles tournois & aux
deniers tournois que Louis XIII & Louis XIV ont frappés dans
MONNOIES INCONNUES .
PL. X.
N.° , & 11. Les deux pièces ſuivantes ſont des oboles frappées, à ce qu'il
paroît , par d'anciens évêques ou abhés ; elles préſentent d'un côté
le buſte d'un prélat dont la mitre eſt d'une forme fort extraor
dinaire: auprès de cette tête , on voit ſur l’une un croiſſant, &
ſur l'autre une étoile à huit rayons. Le revers n'offre qu'une croix
cantonnée de deux s & de deux étoiles ; elles ne portent aucune
légende ; elles pèſent chacune neuf grains & elles ſont dans mon
cabinet.
N. 10 . Celle qui ſuit eſt encore une obole du poids de ſix grains , )
Les quatre monnoies ſuivantes ont été frappées par nos Rois N."&° 15,16,17
18 .
à Bayeux , à Rouen , à Liſieux & à Évreux ; les deux premières
ſont des monétaires de la première race ; les deux autres paroiſſent
être de Charles -le - Chauve. Je les ai fait graver dans ce Recueil
à l'imitation de M. de Boze , qui les a placées à la ſuite des
monnoies des ducs de Normandie.
DUCS DE BERRI .
Bourgogne.
Ces moutons , appelés auſſi deniers d'or à l'agnel, étoient
toujours d'or fin ; on en tailloit cinquante-deux au marc , & ſous
le roi Jean , ils eurent cours pour vingt-cinq & pour trente
ſous.
Voyez' Hauteſerre , ducs du comtes , page 143 ; Patin ,
Hiſtoire des médailles , page 40 ; Savot , page 17 ; Chauveau ,
Hiſtoire du Berri, page 240 ; & l'Art de vérifier les dates.
PRÉLATS
225
PRÉLATS ET BARONS
DE FRANCE ,
JE
Qui ont eu droit de battre monnoie , mais dont on
n'a pu en découvrir aucune ( a ). а
ARCHEVÊQUES DE BORDEAUX .
BORDEAUX , Burdegala , Burdigala, capitale de la province
de Guyenne , ſituée ſur la Garonne , à trente - cinq lieues ſud
de la Rochelle , & à cent trente ſud -oueſt de Paris. On prétend
que Saint - Gilbert en a été le premier évêque dans le premier
ſiècle ; mais le premier dont on ſoit certain eſt Oriental qui
ſouſcrivit en 314 au premier concile d'Arles. Les évêques de
Bordeaux prenoient dès le 1x.' ſiècle, la qualité de métropolitain
ou archevêque. Les archevêques de cette ville prennent auſſi
le titre de primat d'Aquitaine, qui leur a été long-temps diſputé
par les archevêques de Bourges.
Richard , duc d'Aquitaine & comte de Poitiers , confirma à
l'égliſe de Saint- André de Bordeaux , par un diplome de l'an
O
( a ) On a cru pouvoir ranger dans cette claſſe quelques évêques , abbés &
chapitres qui , fans avoir battu monnoie , ont joui de quelques priviléges
relatifs à ce droit , comme d'avoir part aux émolumens ou revenus de la
monnoie fabriquée par le roi , les prélats ou les ſeigneurs ; de prendre
connoiſſance du crime de fauſſe monnoie , & c.
Tome 11. Ff
S
226 ARCHEVÊQUE DE BORDEAUX .
: Éléonore , reine d'Angleterre & ducheſſe de Normandie ,
confirma de nouveau aux archevêques de Bordeaux , ſous
l'épiſcopat de Hélie I , toutes les conceſſions qui leur avoient
été faites par les ducs de Gaſcogne , & nommément le tiers
de la monnoie. Voyez le Gallia Chriſtiana.
Selon du Cange , il eſt parlé de la monnoie de Bordeaux dans
la chronique de cette ville par Arnaud ; mais il yу a apparence
que cette monnoie n'étoit frappée que par les ducs d'Aquitaine ,
& que c'eſt la même dont ils accordèrent la troiſième partie à
l'archevêque de cette ville.
Les papes , & ſur - tout Clément V ( Bernard de Gouth) , qui
avoit été archevêque de Bordeaux , accordèrent à l'égliſe métro
politaine de Saint - André , des priviléges conſidérables; mais on
ne voit pas que le droit de battre monnoie y ait été compris.
ÉVÊQUES D’AGDE.
AGDE , Agatha , ville de France dans le Languedoc , autre
fois colonie des Marſeillois , avec un évêché ſuffragant de
Narbonne ; on croit que ſon premier évêque fut Saint-Venuſte
qui mourut en 405. Cette ville eſt ſituée ſur la rivière d'Éraut,
à ſept lieues nord de Narbonne , & à cent cinquante-neuf ſud
eſt de Paris.
ÉVÊQUES D’AGEN.
AGEN , Agenno , Aginnum , Agennum Nitiobrigum , ville
de France , capitale de l'Agénois dans la Guyenne , avec un
évêché ſuffragant de Bordeaux , ſituée ſur la Garonne , à ſept
lieues nord -eſt de Condom , & à cent trente -ſix ſud -oueſt de Paris.
Saint Caprais, ſon premier évêque , fut martyriſé vers l'an 287.
Gombaud de Gaſcogne, fils de Sanche - Garcie comte ou
duc de Gaſcogne , ſucceſſivement abbé de Saint - Pierre de
Condom , évêque d'Agen , puis archevêque de Bordeaux en
992 , eſt le premier évêque d'Agen qui ait pris la qualité de
comte de ceite ville ; & l'on croit qu'il annexa à la dignité
d'évêque le comté qui lui étoit échu de la ſucceſſion de Sanche
Garcie ſon père. C'eſt de ce prélat que les évêques d’Agen
tiennent le droit de battre monnoie.
Arnaud de Rovinian , évêque d'Agen , paſſa , le 18 avril
1217 , un accord avec Simon de Monfort, duc de Narbonne
& comte de Toulouſe, & s'engagea de tenir de lui en fief ſa
monnoie , à la charge par ce comte de défendre ſon égliſe.
Cette convention fut renouyelée entre le même prélat & le
Frij
228 ÉVÊQUES D’AGEN.
comte Raimond VII , en 1224 , ſans doute peu de temps après
l'abandon qu'Amaury de Monfort fit, vers la même année , de
ſes prétentions héréditaires ſur le comté de Toulouſe.
Raoul de Pinis ou de Peyrinis , évêque d'Agen , ſe trouva
à une aſſemblée tenue à la maiſon de ville en 1333 , à la
requête des barons & du reſte de la nobleſſe , & il y promit
de ne rien innover dans la monnoie frappée par Arnaud , &
nommée vulgairement arnaudenque.
Voyez le Gloſaire de Du Cange , & le Gallia Chriſtiana.
ÉVÊQUES D'ALBI .
ALBI , Albia , Albiga, ville de France dans le haut Lan
guedoc , capitale de l'Albigeois , ſituée ſur le Tarn , à quinze
lieues nord - eſt de Toulouſe , & à cent quarante ſud de
e
1
ÉVÊQUES D'ALBI. 229
Le Roi permit , en 1278 , au maître de la monnoie de
>
L
É VÊQUES D’APT.
APT , Apta Julia Vulgienſium , ville de France en Provence ,
ſituée ſur la rivière de Caleron , avec un évêché ſuffragant
d'Aix , dont ſaint Auſpice, qui vivoit ſur la fin du 11.° ſiècle , 1
ÉVÊQUES D'AVIGNON.
AVIGNON , Avenio , capitale de l'état de même nom dans
la dépendance du pape , enclavé dans la France ; elle eſt avan
lageuſement ſituée ſur le Rhône , à cinq lieues ſud d'Orange ,
& à cent quarant-ſept ſud -eſt de Paris. On croit que ſaint Ruf
a été le premier évêque de cette ville dans le 111. ſiècle.
L'évêché d'Avignon fut d'abord ſuffragant de l'égliſe de Vienne ,
enſuite de celle d'Arles ; il ne fut érigé en archevêché qu'en
1475 .
L'empereur Charles IV permit, en 1365 ; à l'évêque d'Avi
gnon , alors Anglicus Grimoard , frère du pape Urbain V , & à
ſes ſucceſſeurs , de frapper des monnoies d'or , d'argent & de
ÉVÊQUES D'AVIGNON. 231
cuivre à Noves & à Barbantanne ; mais il ne paroît pas qu'ils
aient fait uſage de ce droit. Voyez le Gallia Chriſtiana , & le
Mémoire de M. de Saint-Vincent.
ÉVÊQUES DE GIRONE.
GIRONE , Girunda , ancienne ville de Catalogne , avec un
évêché ſuffragant de Tarragone. On prétend que ſon premier
évêque fut faint Maxime qui ſouffrit le martyre à Utique de
Bætique , vers l'an 67. Elle eſt ſituée ſur la petite rivière
2
ÉVÊQUES D'ORLÉANS .
ORLÉANS , Genabum , Aurelianum , l'une des plus célèbres
villes de France, capitale de l'Orléanois , avec un évêché ſuffra
gant de Paris. On croit qu'Attinus fut le premier évêque
d'Orléans. Diopet , ſon ſucceſſeur, vivoit en 346. Cette ville
eſt ſituée ſur la Loire , à treize lieues de Blois , & à vingt-huit
.. lieues ſud -oueſt de Paris.
ÉVÊQUES DE PÉRIGUEUX.
PÉRIGUEUX , Veſunna, Petrocorii , civitas Petrocoriorum ,
capitale de la province de Périgord , avec un évêché ſuffragant
de Bordeaux. Elle eſt ſituée ſur l’Iſle, à vingt lieues ſud -oueſt
de Limoges , & à cent dix ſud -oueſt de Paris. Saint Fronton ,
ſon preinier évêque , vivoit au 11. ou iv.° ſiècle ; le premier
dont on puiſſe sûrement dater , eſt ſaint Paterne en 356.
Les évêques de Périgueux prétendoient , il y a pluſieurs
ſiècles, que les cointes de Périgord n'étoient pas feigneurs de
cette ville ;; mais que le haut domaine appartenoit aux ducs
d'Aquitaine , & le droit d'y battre monnoie aux évêques mêmes.
Voyez Longuerue , Deſcrip. de la France,part. II, page 174.
ÉVÊQUES DE PERPIGNAN .
PERPIGNAN , Elna, ville conſidérable de France , capitale
>
ns, com ancien évêque d'Elne que l'on connoiſſe eſt Domnus qui ſiégeoit
Core en 568. L'égliſe de Perpignan eſt ſuffragante de Narbonne.
ouis L'évêque Udalgarius de Châteauneuf ordonna , en 1130 , à
>
troom été détruite , à ce que l'on croit , par les Vandales dans le
vi . ſiècle ; elle fit place à la ville d'Elne , rétablie par Conf
tantin. Perpignan , qui ſuccéda à cette dernière ville dans la
16
qualité de capitale , n'eſt connu que depuis le x.' ſiècle.
an
Soit que la ville d'Elne conſervât encore dans le x11 .° ſiècle
le nom de Roſelle , ſoit que ce fût un lieu peu conſidérable
IN
du diocèſe d'Elne , il eſt difficile de découvrir ſi c'eſt aux comtes
more
de Rouſſillon , ou bien aux évêques d'Elne qu'il faut attribuer
21 ? la monnoie de Roſſelle dont j'ai parlé plus haut. On ne ſait
rien ſur les monnoies des contes de Rouſſillon de ce temps; mais
V s'ils avoient droit d'en faire frapper, il eſt vraiſemblable qu'elle
ſe fabriquoit à Perpignan même & non ailleurs , puiſque
cette ville étoit devenue la capitale de leur domaine. Les évêques
vila Tome II. Gg
234 ÉVÈQUES DE PERPIGNAN.
d'Elne ont pu tenir de ces comtes le droit de battre monnoie,
& faire frapper la leur dans le lieu de Roſſelle. Peut -être auſſi
ſeroit- il plus ſimple de traduire les mots epiſcopus Rofcellenfum ,
par évêque de Rouſilloni ( Elne étoit , comme Perpignan l'eſt
encore , la ſeule ville épiſcopale de cette province ) i; & ceux-ci ,
monetæ Roſſellæ , par monnoie Rouſſillonnoiſe ou de Rouſſillon ;
moneta Roſella, pour Ruſcinonenſis.
ÉVÊQUES DU PUY.
LE PUY , Anicium & Podium , ville conſidérable de France
dans le Languedoc , capitale du Vélai , avec un évêché qui ne
relève que du Saint-Siége; elle eſt ſituée ſur la montagne d’Anis ,
près de la Borne & de la Loire , à quinze fieues nord - eſt de
Mende , & à cent douze ſud -eſt de Paris. Saint George fut ſon
premier évêque ; on ignore l'époque de ſon épiſcopat.
Le roi Raoul accorda à l'évêque Adalard , par une charte du
8 avril 924 , & du conſentement du comte de Vélai , tout le
bourg adjacent à ſon égliſe , avec la monnoie , c'eſt - à - dire, le
droit de la battre , & tout le diſtrict & les dépendances du bourg
qui avoient juſqu'alors appartenu au comte. Sous l'épiſcopat de
Goteſcalcus , le roi Lothaire confirma' cette donation pour lui
& pour ſes ſucceſſeurs, par une charte du 8 mars 955. Voyez
ÉVÊQUES DE RODÈS .
RODÈS , Segodunum , ancienne ville de France' , capitale du
20
Rouergue , avec un évêché ſuffragant d'Albi , ſituée ſur l'Aveirou ,
à vingt-huit lieues nord - eſt de Toulouſe, & à cent vingt-huit
ſud - eſt de Paris. On reconnoît ſaint Amant , appelé commu
nément faint Chamant , pour premier évêque de Rodès , peut
être dans le v.° ſiècle.
Il étoit dû à l'évêque de cette ville douze deniers , duodecim
nummos , par ſemaine, ſur la monnoie du comte de Rodès ,
pendant tout le temps que duroit la fabrication des nouvelles
eſpèces ( a ). Cette redevance eſt exprimée dans une ſentence
arbitrale faite en 1161 , entre l'évêque Pierre II & le comte
Hugues II , & elle ſe trouve confirmée dans un accord fait en
1195 , entre l'évêque Hugues de Rodès & le comte Hugues II ,
ſon frère. Voyez le Gallia Chriſtiana, tome 1, inſtr. pages so
- 52 .
( a ) C'eſt ainſi ſans doute qu'il faut entendre ces mots : Quando forma in
câ (moneta ) imprimitur.
Gg ij
236
ÉVÊQUES DE SOISSONS .
Soissons , Sueffiones, capitale du Soiſſonnois, avec un évêché
fuffragant de Reims , & dont l'évêque a droit de ſacrer nos Rois
en l'abſence de l'archevêque de Reims. Ses premiers évêques
furent ſaint Sixte & faint Sinice , qui ſouffrirent le martyre
l'an 287 .
Choppin , Domaine de France, nomme l'évêque de Soiſſons
le vingtième des ſeigneurs à qui le Roi a donné le privilége de
faire battre monnoie.
Au mois de novembre 1315 , ſous l'épiſcopat de Gérard de
Courtonne , les prélats & les barons ayant été menacés par le Roi
d'être privés de leur droit de battre monnoie , l'évêque de Soiſſons,
3
au nom de tous ceux qui , comme lui , jouiſſoient de ce privi
lége , lui adreſa de ſolides remontrances (voyez ma préface);
elles eurent le ſuccès qu'ils s'en promettoient .
Les deniers de la monnoie de l'évêque de Soiſſons, devoient
être au titre de trois deniers douze grains , du poids de ſeize
grains, & à la taille de deux cents quatre -vingt -dix -huit pièces
-
au marc ; les vingt deniers n'en devoient valoir que douze pariſis
du coin du Roi. Traité des monnoies , fol. 102 verſo.
ÉVÊQUES DE TOURNAI..
TOURNAI , Tornacum , ville des Pays-bas Autrichiens dans la
Flandre, capitale du Tourneſis , avec un évêché ſuffragant autre
fois de Reims , actuellement de Cambrai, ſituée ſur l'Eſcaut , à
quatre lieues & demie ſud - eſt de Lille , & à cinquante - quatre
nord-eſt de Paris. Après différentes révolutions , elle fut cédée
à la maiſon d'Autriche par la paix d'Utrecht , & la garde en fut
donnée aux Hollandois par le traité des Barrières , conclu en 1715
avec l'empereur Charles VI . Saint Piat qui ſouffrit le martyre
.
ÉVÊQUES DE TOURNAI. 237
S. dans le 111.° ſiècle , eſt le plus ancien évêque de Tournai que
l'on connoiſſe.
in erat
L'an 1286 , le prévôt , les échevins & la commune de Tournai,
nos Rios reconnurent que l'évêque Michel Warenghien & ſes ſucceſſeurs
Citir
jouiſſoient du droit de battre monnoie. Gallia Chriſtiana.
nat:
L'évêque de Tournai fut un de ceux à qui le roi Philippe IV
écrivit de lui envoyer des commiſſaires pour la réformation
ES de la monnoie. Voyez le premier Mémorial de la chambre des
Million comptes de Paris , fol. 27, & le ſpicilege de dom Luc d'Acheri,
tome II, page 351. Le ſiége de Tournai étoit alors ( vers 1305 )
serard e occupé par Gui de Boulogne.
mar lei Au mois de mai 1320 , ce même évêque céda au Roi tous
Sot les droits & le domaine temporel qu'il poſſédoit dans la ville de
cepi Tournai. Couſin , Hiſtoire de Tournai.
preja
devez
ÉVÊQUES D’USÈS.
de les USĖS , Uſetia, caſtrum Uſetienſe , urbs Aſinnenfis, ville de
Lite France dans le bas Languedoc , capitale de l'Usège , avec un évêché
zeji ſuffragant de Narbonneܝܪ, & dont le plus ancien évêque connu eft
Conſtantius , qui ſiégeoit en 419. Sous les Romains , ce n'étoit
qu’une ſimple fortereſſe , appelée caſtrum Metiæ. Elle eſt à cinq
1. lieues nord de Nîmes , & à cent cinquante-quatre ſud -eſt de Paris.
Par une charte de l'an 1156 , le roi Louis VII confirma
dj esh l'évêque d'Usès dans les domaines & droits honorables qu'il
TIL
tenoit des rois Raoul & Louis IV , & il lui donna entr'autres
Tour choſes , la ville & la monnoie d'Usès. Le fiége de cette égliſe
étoit occupé alors par Raimond d'Usès, fils de Raimond Décan ,
ſeigneur d'Usès.
Philippe -Auguſte confirma de nouveau toutes les donations de
2017
Louis -le- Jeune, par une charte de l'an 1211 , ſous l'épiſcopat de
Raimond III .
238 ÉVÊQUES D’usès .
Ces deux pièces ſont rappelées dans une requête que l'évêque
d'Usès , Michel Poncet de la Rivière , adreſſa au Roi au mois
de décembre 1721 , au ſujet de l'échange que le duc d'Usès
venoit de faire avec Sa Majeſté , de la baronnie de Lévi dans le
parc de Verſailles, contre tout ce qu'elle poſſédoit, ſoit dans la
ville , ſoit dans le diocèſe d'Usès (a ).
ÉVÊQUES DE VIC .
VIC , Aufa, Auſena , ancienne ville d'Eſpagne dans la Cata
logne , avec un évêché ſuffragant de Tarragone, ſituée à douze
lieues ſud -oueſt de Girone. Les Romains en la ruinant n'y laiſſèrent
qu’une rue qui fut appelée vicus Auſoniæ , d'où elle prit ſon
ſecond nom de Vic. Le plus ancien évêque d'Auſonne que l'on
découvre eſt Camidius , qui ſouſcrivit en 516 au concile de
Tarragone.
L'an 911 , ſous l'épiſcopat d'Idalcharius, Wifred II , comte
de Barcelone , fils de Wifred -le-Velu , donna par ſon teſtament
à l'égliſe d'Auſonne, la troiſième partie de la monnoie de cette
ville. Voyez l'Hiſtoire de Languedoc , tome II , page 44 ; & le
Marca Hiſpanica, page 8839..
ABB ÉS DE BEAULIEU .
BEAULIEU ou Bellec , Bellus - locus, abbaye de l'ordre de
Saint-Benoît , au diocèſe de Limoges , à cinq lieues de Turenne,
fondée vers l'an 840 par un prêtre nommé Raoul. Gairulfe,
moine de Solignac , en fut le premier abbé,
ABBÉS DE JUMIÈGE.
JUMIÈGE , Jumiacum & Gemeticum , abbaye de l'ordre
de Saint - Benoît dans le bourg du même nom , fitué ſur la
rive droite de la Seine , à quatre lieues de Rouen. Cette abbaye
fut fondée ſous le règne de Clovis II , vers l'an 655 , par ſaint
Filibert qui en eſt le premier abbé.
Le Blanc donne parmi ſes monétaires une monnoie ſur
laquelle on lit : Gemmeticum ; mais il eſt incertain ſi elle a été
frappée par cette abbaye , ou ſi en l'attribuant à nos Rois ,
elle doit ſervir de preuve qu'ils avoient un palais à Jumiège.
ABBÉS DE MASCÉ .
MASCÉ ou Maſſay , Maſciacum ou Maſayum , bourg
dans le Berri , ſitué près de l'Arnon , à ſept lieues nord-oueſt
de Bourges , avec un ancien monaſtère dédié à ſaint Martin ſous
le règne de Charlemagne , & réformé en 814 par faint Benoît
abbé d'Aniane , qui y raſſembla quarante moines. Dom Étiennot
croit que le premier abbé de Maſcé fut Wicterbe qui mourut
en 756. M. l'abbé Bourlet de Vauxcelles , prédicateur du Roi ,
lecteur & bibliothécaire de Monſeigneur comte d'Artois , &c. ayant
donné la démiſſion de l'abbaye de Saint - Ambroix , vient d'être
nommé à celle de Maſcé dans les derniers jours de 1788 .
Parmi les preuves de ſes Antiquités Bénédictines du diocèſe
1
S
1
244 ABBÉS ET PRIEURS D'OIGNY.
Il y eut , en 1276 , un démêlé entre le bailli de Mâcon & le
prieur d'Oigny , priore Ogniacenſi ; celui-ci réclamoit la moitié
des amendes qui s'étoient prélevées dans la petite ville de
Saint-Jangoul pour le fait des monnoies prohibées. Le bailli ,
prenant les intérêts du Roi , ſoutenoit au contraire que le
prieur ne devoit avoir aucune part dans ces amendes , parce que
les monnoies dont elles provenoient appartenoient au Roi , &
que c'étoit par le Roi ſeul qu'elles avoient été décriées &
prohibées. Le parlement de la Touſſaint de l'année 1276 , ayant >
1
246 ABBÉS DE SAINT - ANDRÉ .
aux religieux de Saint-André, & dreſſé en 1271 par M.' Étienne
Mielou , garde & maître des monnoies de Clermont, fait une
mention expreſſe de cette redevance. Voyez Savaron , Origines
de Clermont, édition de 1662 , page 102 ,
DE COMPIEGN E.
1
qu'au x11 .° ſiècle , que le pape Eugène III & Louis- le - Jeune
5
réſolurent d'y ſubſtituer des moines ; ceux - ci furent pris dans
l'abbaye de Saint-Denys , & Eudes de Diogile fut leur premier
abbé en 1150. La menſe abbatiale de Saint-Corneille de Com
piegne a été unie , en 1656 , à l'abbaye royale du Val-de-Grâce
de Paris.
Charles-le -Simple confirma, en 9 17 , la donation que Frédérune
Sa femme avoit faite à l'égliſe de Compiegne , de la moitié de la
monnoie dans la ville de Camſei , ou plutôt dans celle de Pontion ,
àncien palais de nos Rois. Louis - le -Gros, en 1120 , maintint de
nouveau cette égliſe en poſſeſſion de cette moitié de la monnoie.
Voyez leurs diplômes dans la Diplomatique de Mabillon ,
pages 56 2 do 598.
248
ABBÉS DE SAINT - DENYS.
1
ABBÉS DE SAINT - MAGLOIRE . 255
villes dont le Roi l'exigeoit , avoient la liberté de la payer plus
ou moins forte.
ABBÉS DE SAINT-MAXIMIN
DE TRÈ VE S.
SAINT- MAXIMIN , Sanctus - Maximinus, célèbre abbaye de
l'ordre de Saint - Benoît , au diocèſe de Trèves , fondée par le
grand Conſtantin ; elle fut d'abord dédiée à ſaint Jean -l'évangéliſte;
mais faint Maximin ayant été , dans la ſuite , enterré dans cette
égliſe , elle prit le nom de ce ſouverain pontife. L'empereur
Conſtantin y mit des moines , & il leur donna un abbé qui ſe
nommoit Jean. Cette abbaye a toujours été ſous la dépendance
imınédiate du Saint - empire ; & les empereurs lui ont donné , en
différens temps , des privilèges très-honorables. Gallia Chriſtiana.
L'empereur Otton III accorda vers l'an 1000 à l'abbé Otfrad
ou Oftrad , le droit de battre monnoie dans le lieu appelé Billich ,
voiſin apparemment de l'abbaye de Saint- Maximin. Cet abbé eut
-
1
ABBESSES DE SAINTE - MARIE. 259
Elle fut fondée en 1047 par Géoffroi-Martel, comte d'Anjou , &
par ſa femme Agnès , comteſſe d'Aquitaine. Conſtance fut fa
première abbeſſe.
Lorſque Géoffroi - Martel fonda cette abbaye , il lui céda le
droit qu'il avoit de battre monnoie dans toute l'étendue de
l'évêché de Saintes , avec tous les émolumens qu'il retiroit de cette
monnoie. Après avoir raſſemblé les monnoyeurs des différentes
villes , il leur fit promettre fidélité à Sainte - Marie , entre les
0
CHAPITRE DE LA CATHÉDRALE
DE CA HO RS.
Des deux monnoies que j'ai fait graver à l'article des évêques
de Toul , pl. XII , j'avois , d'après dom Calmet , attribué la
première à Saint-Gerard , évêque de Toul , qui ayant acquis
l'abbaye de Toul pour ſon égliſe, avoit obtenu de l'empereur
Otton II , la permiſſion d'y battre monnoie. Mais M. de Mory
d'Elvangesme marque que ſelon M. Riguet , on doit la rapporter
à Gérard duc de Lorraine. Cela eſt d'autant plus vraiſemblable ,
que M. d'Elvanges lui – même en connoît une du duc Thierry ,
frappée de même à Saint - Diey , & il obſerve judicieuſement
que ce n'eſt pas en qualité de ducs de Lorraine , mais en celle
d'avoués du chapitre de Saint - Diey , que ces princes ont pu
y battre monnoie.
Le duc Simon II , au rapport de Riguet , permit au chapitre
de Saint- Diey , de recevoir ſes cens , dixmes , monnoies , & c.
telles qu'il les avoit reçues du temps des ducs ſes prédéceſſeurs.
Les chanoines avoient leurs monnoies différentes de celles des
ducs : celles du chapitre étoient nommées de Saint- Diey ;; celles
du duc , de Monſieur.
Par traité fait entre les ducs & le chapitre , avant le règne
du duc Mathieu II , les coins du chapitre furent ſupprimés.
On trouve dans l'hiſtoire de Saint- Diey par M. Sommier , &
parmi les preuves de la défenſe de l'égliſe de Toul, pluſieurs
chartes où il eſt fait mention de la monnoie de Saint - Diey.
264
CHAPITRE DE SAINT- LAUD
D'ANGERS .
CE chapitre fut fondé dans le xii . ſiècle par Géoffroi V ,
comte d'Anjou; ce n'étoit aupaarvant qu'une chapelle conſacrée
à Sainte-Geneviève , & où l'on avoit dépoſé le corps de
Saint - Laud , évêque de Coutances , mort vers l'an 568. Le
comte Géoffroi y raſſembla des clercs , leur aſſigna des terres,
>
voit d'un côté faint Maurice armé d'une lance , avec ces mots :
SANCTUS MAURITIUS Martyr. I1539. Rr. une croix cantonnée de
quatre beſans, avec cette légende : LIBRA CANONICORUM VIENNE.
Suivant un ancien tarif manuſcrit que M. Charvet a tiré des
archives de l'égliſe de Vienne , la demi-livre étoit pour tout le
bas-chæur , & unc palette eſt évaluée à un demi-liard. La demi
livre des prêtres eſt un chapelain , & il en falloit huit pour faire
cinq liards. La livre entière étoit une tête , & les quatre faiſoient
cinq liards. La demi-livre pour les chanoines , chevaliers , quarti
niers & coadjuteurs , étoit un chanoine à pied , dont les huit font
ſept liards. La livre entière pour les mêmes , étoit un chanoine à
cheval , dont les quatre marques font ſept liards.
Dans un autre manuſcrit intitulé Règlement pour les bourſiers,
mais dont M. Charvet a également négligé de remarquer l'âge ,
on trouve les évaluations ſuivantes : un ſou d'égliſe vaut neuf
deniers ; ſix deniers d'égliſe font trois petites palettes ; deux deniers
d'égliſe valent une petite palette ; cinq fous d'égliſe valent trois
ſous neuf deniers tournois ; trois ſous d'égliſe font neuf liards ;
un florin d'égliſe vaut dix-huit ſous, & c. &c.
Des faux monnoyeurs du bourg d'Aiguebelle en Savoie , vaſſaux
de la marquiſe Adélaïde veuve d'Odon ou Othon marquis d'Italie ,
ayant altéré la monnoie de Vienne (a ), Léger, archevêque de cette
ville , ſe tranſporta en Italie auprès de cette dame , pour la prier
( a ) Corruperunt , confunderunt ( ſic) con falſaverunt monetan Viennenſem . Cette
triple altération conſiſtoit ſans doute à fabriquer des eſpèces d'un mauvais aloi ,
contrefaites d'ailleurs ſur celles de Vienne , & à les répandre dans le commerce.
Tome II. LI
.
266 CHAPITRE DE VIENNE .
de faire ceſſer ce déſordre ; Adélaïde y conſentit. Pár la médiation
d'Adrald , abbé de Brême, & d'Artaud , prévôl de l'égliſe de
Vienne, le crime fut pardonné ; & pour prévenir la récidive , la
marquiſe & ſes fils Pierre , Ainé & Eudes, promirent à Dieu &
à faint Maurice dans la main de l'archevêque Léger , que la mon
noie de Vienne ne ſeroit plus altérée ni contrefaite dans les terres
de leur dépendance. L'abbé Adrald & le prévôt Arlaud ſouſcri
virent à cet engagement, dont la notice eſt imprimée dans le
Spicilège de domn Luc d'Acheri , tome III , page 393. Elle
>
n'eſt pas de l'an 1043 ou environ , ainſi qu'on l'a marqué ſur la
marge du Spicilège , mais de l'an 1065 , comme le prouve la
>
CHAPITRE DE VIVIERS .
4
267
CHAPITRE D’US È S.
Le chapitre d'Usès prend le titre de ſeigneur d'une portion
de cette ville , appelée le quartier de Saint-Théodorit. L'égliſe
cathédrale a été long -temps régulière & de l'ordre de Saint
Auguſtin. Son chapitre n'a été ſéculariſé qu'en 1726 ; le nombre
de ſes chanoines qui étoit de cinquante , fut alors réduit à
vingt ; ſavoir, quatre dignités & ſeize ſimples chanoines.
On lit dans l'Hiſtoire de Languedoc, tome II, page 439 ,
qu'en 1145 , Alphonſe, comte de Toulouſe , tint un plaid à
Usès , à l'occaſion de quelques différends qui s'étoient élevés entre
Rainon ( ou Raimond de Caylar, ſelon le Gallia Chriſtiana ),
ſa feinme Béatrix , & Bermond d'Usès ſon neveu , qui poſ
fédoient une partie du domaine de cette ville , & Ébrard ?
PRINCES OU SEIGNEURS
D'ARGENTO N.
VE
qui vivoit dans le 1x. ſiècle, & qui prenoit déjà le titre de
tre
prince de Graçay. Renaud VI , baron de Graçay , vendit cette
baronnie en 1371 , à Jean de France, duc de Berri ; & ce
prince la donna en 1404 au chapitre de la Sainte-Chapelle , qu'il
avoit fondée l'année précédente dans la ville de Bourges.
Les ſeigneurs de Graçay ſont du nombre de ceux dont
Catherinot prétend que l'on trouve encore des monnoies.
PRINCES OU SEIGNEURS
D'ISSOUDUN .
le ISSOUDUN , Exolidum , Exoldunum , Iſoldununi , ville conſi
dérable du Berri , ſituée ſur la rivière de Théols , à ſept lieues de
Ć Bourges. Léger, ſurnommé Taillefer,le plus ancien princed'Iſſoudun
1 que la Thaumaſſière croye reconnoître , vivoit peut-être dans le x.
$ ſiècle. Cette principauté échut , on ne ſait comment , vers l'an
1018 à Eudes- l'ancien , prince de Déols & de Château-Roux ; elle
3
paſſa enſuite aux cadets de la maiſon de Déols , & au commence
>
1
270 PRINCES D’ISSOU DU N.
C
PRINCES OU SEIGNEURS
DE R E S.
LINI ÈE RE
LINIÈRES , ville de Berri , dans le reſſort du bailliage
d'Iſſoudun , à dix lieues de Bourges. Ses ſeigneurs ont toujours
porté les titres éminens de princes & de barons de Linières.Eudes ,
le plus ancien que la Thaumaſſière connoiſſe, vivoit au com
mencement ou vers le milieu du xi .' ſiècle. Jaqueline , héritière de
e
5
de la Loire. Charles- le - Chauve donna cette province en 861 ,
ſous le titre de duché de France , à Robert-le -Fort, Hugues-Capet ,
arrière petit-fils de Robert , étant devenu roi de France en 987,
! le réunit au domaine.
Les ducs de France battoient monnoie à Paris ; de- là eſt venu
le nom de la monnoie Pariſis. Le Blanc , page 156 de ſon Traité,
décrit une pièce frappée dans cette ville , & qui doit y avoir été
>
1
DUCS D'ORLÉANS.
PHILIPPE de Valois , roi de France , érigea la ville d'Orléans
en duché, en faveur de Philippe ſon ſecond fils. Le roi Charles VI
1 donna auſſi ce duché à ſon frère Louis, dont le fils aîné Charles
E & le petit-fils Louis le poſſédèrent ſucceſſivement. Ce dernier
étant devenu roi de France ſous le nom de Louis XII , le réunit
1 à la couronne .
274
BARONS DE LA FERTÉ-CHAUDERON .
LA FERTÉ - CHAUDERON , ville en Nivernois , ſur la rive >
BARONS DE FRANQUEMONT.
FRANQUEMONT , lieu ſitué dans le duché de Bar , au
diocèſe de Toul , entre Bar-le-duc & Saint-Mihiel.
La terre de Franquemont parla dans la maiſon de Gilley ,
ancienne famille de Franche - Comté , entre 1523 & 1538. A
cette dernière époque , elle fut érigée en baronnie en faveur de
Nicolas de Gilley, de qui nous avons des carolus , portant d'un
côté une plante arrachée , ſans légende , & de l'autre, un buſte
d'homme , avec ces mots autour : Nicolaus DE GILLEY. L'argent
de cette pièce de monnoie étoit de quatre livres deux ſous
le marc .
Les monnoies de Franquemont furent décriées dans le comté
de Bourgogne en même temps que celles de Nicolas du Châtelet,
ſouverain de Vauvillars , le 17 mars 1553 , & en France, le
19 août de la même année ; avec défenſe au ſeigneur de ce lieu
d'en faire battre d'aucune eſpèce, juſqu'à ce que l'Empereur en
eût autrement ſtatué. Mais il paroît que le ſeigneur de Franque
mont ne tint pas plus de compte de cette défenſe que celui
de Vauvillars ; car ſes monnoies furent encore décriées le 20
BARONS DE FRANQUEMONT. 275
décembre 1553 ; & de nouveau le 18 juillet 1554. Voyez les
Recherches de dom Grappin ſur les anciennes monnoies du
comté de Bourgogne , pages 75–76.
La famille de Gilley s'eſt éteinte , le ſiècle dernier, dans la per.
ſonne de Jean -Baptiſte de Gilley , baron de Franquemont &
de Marnos , reçu en la confrérie de Saint - George en 1650 ,
qui épouſa Suzanne du Châtelet, fille d'Antoine , marquis de
Trichâteau ; & d'Éliſabeth -Louiſe de Haraucourt. Dictionnaire de
la nobleſſe, par M. de la Cheſnaye-des-Bois, tome VII,page 219 .
BARONS DE PARTHENAI.
PARTHENAI , Pertinaculum ou Pertiniacun , ville du Poitou
ſituée ſur la Toue , capitale du petit pays de Gaſtine, à ſix lieues
& demie oueſt -nord -oueſt de Poitiers .
Cette ville a donné ſon nom à une très ancienne maiſon
connue dès le xi . ſiècle, & que l'on prétend deſcendre de
celle de Luſignan. Les fires de Parthenai ſe titroient barons
dèsl e xur.' ſiècle. Goſſelin de Parthenai, archevêqre de Bordeaux ,
étant mort en 1086 , ſon frère Guillaume auquel il laiſſoit la
ſeigneurie de Parthenai, prit le ſurnom de l'Archevêque, & fut
imité par ſes ſucceſſeurs. Jean l'Archevêque, baron de Parthenai ,
s'étant ligué en 1415 contre le roi Charles VI , toutes ſes ſei
gneuries furent confiſquées & données à Charles de France
dauphin de Viennois , qui les céda lui-même en 1425 à Artur
de Bretagne, comte de Richemont. Artur , devenu duc de Bre
tagne en 1457 , remit ces ſeigneuries au Roi , qui les donna
depuis à Jean d'Orléans, comte de Dunois & de Longueville.
Les barons de Parthenai s'attribuèrent le droit de faire battre
monnoie à leur coin & à leurs armes, La Roque , Traité de
la nobleſe ; chapitre XVIII , page 52.
Au rapport du même auteur , Hiſoire de la maiſon de
Mmij
276 BARONS DE PARTHENAI .
Harcourt , tome 1, page 369 , le roi Charles VII fit un traité
avec Artur de Bretagne, comte de Richemont, par lequel il
fut convenu que ce comte auroit les aides, mais qu'il ne feroit
plus frapper monnoie à Parthenai.
La maiſon de Parthenai s'éteignit au xvi. fiècle dans celle
de Rohan , par le mariage de Catherine de Parthenai, fille
unique de Jean l'Archevêque de Parthenai, ſeigneur de Soubiſe ,
V
avec Réné II , vicomte de Rohan , dont elle reſta veuve en
>
COMTES D'ARTOIS.
L'ARTOIS , Arteſia , Atrebatenſis comitatus, province avec
titre de comté , bornée au nord par la Flandre Wallone & par
la Flandre flamingante ou maritime ; au ſud , par le Vermandois,
le Santerre , l'Amiénois & le Ponthieu ; à l'eſt, par le Hainaut
François & le Cambréſis; à l'oueſt, par le Ponthieu , le Boulon
nois & le Caléſis. On prétend que Charles-le-Chauve le donna
en 863 à ſa fille Judith , en la mariant à Baudouin -Bras-de-fer
comte de Flandre. En 1180 , Iſabelle de Hainaut , niéce de
Philippe d'Alface, porta l'Artois à Philippe-Auguſte ; Saint
Louis l'érigea en comté , en le donnant à ſon frère Robert. Il
paſſa enſuite aux comtes de Bourgogne, aux comtes' de Flandre ,
à la ſeconde maiſon royale de Bourgogne & à la maiſon d'Autriche.
Enfin , l'Artois conquis par les François en 1640 , leur a été
I
cédé par la paix des Pyrénées & par celle de Nimégue. L'Art
de vérifier les dates.
La comteſſe d'Artois eſt compriſe parmi les barons à qui
- Philippe-le- Bel écrivit de lui envoyer des commiſſaires
le roi
pour la réformation de la monnoie. Premier mémorial de la
COMTES D'ARTOIS. 277
chambre des comples. Le comté d'Artois étoit poſſédé alors
par Mahaud , fille & héritière du comte Robert II. Voyez ci
deſſus page 188, la deſcription d'une monnoie frappée à Arras,
COMTES D'AUTUN.
L'A UTUNOIS , Auguſtodunenſis tractus, habité ſous les
Romains par les Ædui , & compris fous Honorius dans la pre
mière Lyonnoiſe, fit dans la ſuite partie du duché de Bourgogne.
>
1
COMTES DE BARCELONNE. 279
par une généalogie qui ſe trouve dans le nouveau Voyage pit
foreſque de la France, page 22 de la deſcription du Rouſillon,
que ce Wiffred ou Guiffre- le -Velu étoit fils d'un autre Guiffre,
ſeigneur d'Arria en Rouſſillon , mort en 858 , & que Louis
>
1
COMTES DE BARCELONNE . 283
Les deniers. Barcelonnois ut fic ( c'eſt -à-dire fimples 8 fans
autre dénomination ), fabriqués au mois de juillet 1285, en
vertu d'un édit du roi Pierre d'Arragon , devoient être à la
taille de foixante-douze au marc , & ta matière devoit être au
titre de onze deniers & une obole. Ainſi , le denier Barcelon
nois vaudroit treize ſous fept deniers de notre monnoie , ſur le
pied actuel du marc d'argent, & fix fous huit deniers, ſur le
pied de vingt -quatre livres.
Le denier Barcelonnois eft évalué , dans un édit de 1286 , à
douze deniers de tern , & dans un autre édit de 1339 , à douze
deniers menuts ;; d'où M. Boſch conclut que ces deux deniers font
de la même efpèce.
Il fut ordonné par un édit du 30 août 1362 , que le nom
du denier Barcelonnois feroit changé en celui de croat. Dans le
xv.° ſiècle , on lui donna le nom de fou croat & de réal. Le croat
en 1453, & le réal en 1455, devoient avoir cours pour dix -huit
deniers de tern , au lieu de douze ; mais , comme l'obſerve M.
Boſch , le titre primordial du denier reſte toujours le même, &
cette évaluation ne change rien à la valeur intrinsèque.
Le réal xamberc fabriqué à Barcelonne , après la réunion du
Rouſſillon à la France , étoit à la taille de quatre-vingts au inarc ,
& il avoit cours pour ſix ſous de notre monnoie : ſon cours n'a
été que momentané.
M. Boſch parle de la maimondine d'or, monnoie ancienne
qui avoit cours dans la Catalogne, mais dont il ignore l'origine.
Dans une ordonnance de 1305 , la maimondine funple eft évaluće
à cinq lous Barcelonnois ut fic , & la maimondine double à dix
ſous Barcelonnois. La première vaudroit, de notre momoie
actuelle, ajoute le même auteur , ſeize fous huit deniers ; & la
ſeconde une livre treize fous quatre deniers. On ne peut manquer
de ſe récrier ſur l'extrême modicité d'une pareille monnoie d'or,
& de ſoupçonner , de la part de M. Boſch , une inexactitude
Nn ij
4
284
2 COMTES DE BARCELONNE.
conſidérable : voici', je crois , en quoi elle conſiſte. Cet auteur
ſuppoſe que ces cinq ſous Barcelonnois auxquels eſt évaluée la
maimondine d'or , ſont parties aliquotes de la livre & du ſou de
la monnoie Barcelonnoiſe; mais n'eſt - il pas plus ſimple & plus
conforme à l'uſage ordinaire d'évaluer l'une par l'autre des eſpèces
différentes, de penſer que ce ſont des ſous réels ! or , le fou
Barcelonnois ſimple revenant , comme on l'a vu plus haut, à ſix
ſous huit dertiers de notre monnoie, à raiſon de vingt-quatre livres
le inarc d'argent, & à treize ſous ſept deniers , à raiſon de cin
quante & une livres trois ſous le même marc , la maimondine
ſimple vaudra , de notre monnoie , une livre treize ſous quatre
deniers , & la double trois livres ſix ſous huit deniers , ſi l'on a
)
égard à l'ancien prix du marc d'argent ; mais ſi l'on s'arrête au
prix actuel, la maimondine ſimple vaudra trois livres ſept ſous
onze deniers , & la double ſix livres quinze ſous dix deniers.
M. Boſch n'a point donné les types de ces différentes eſpèces
de monnoie ; on ne les trouve dans aucun autre ouvrage que je
connoiſſe , & l'extrême rareté des pièces mêmes ne in'a pas
permis d'en faire le rapprochement , comme je le déſirois.
COMTES DE BEAUMONT
L E - RO G E R.
COMTES DE COMMINGES .
LE Commingeois , borné au nord - eſt par le Languedoc , au
5
ſud par l'Arragon & la Catalogne, à l'eft par le pays de Foix
& de Conferans , à l'oueſt par le Nébouzan , le pays des quatre
Vallées & l'Aſtarac , habité du temps de Jules - Céſar par les
Convenæ , fut compris dans la Novempopulanie & enſuite dans le
e
duché de Gaſcogne. Il eut des comtes dès le x.° ſiècle, & Aſna
rius l'étoit en 900. Après la mort de Mathieu de Foix, vers 1453
le comté de Comminges fut réuni à la couronne , donné enſuite
1
à Jean , bâtard d'Armagnac; en 1472 à Odet d'Aidies, ſeigneur
de Leſcun , &c. enfin , réuni pour la dernière fois au domaine
s en 1940 , à la mort de Henri vicomte de Lautrec.
.
Mathieu de Foix , comte de Comminges, fit battre monnoie
3
en 1421 & 1422 aux châteaux de Saliez & de Saint-Julien , ſans
la permiſſion de Charles VI : ſes monnoies furent ſupprimées
en 1425 par le roi Charles VII. Hiſt. de Languedoc , tome IV ,
2 page 401 .
COMTES DE MANTE.
MANTE , Medunta , Petromontalum , ville aſſez conſidérable
de l'Iſle -de- France, capitale du Mantois , à onze lieues nord - oueſt
de Paris. Mante a eu ſes ſeigneurs particuliers avant le milieu du
e
x. ſiècle. Les comtes de Vexin l'ayant poſſédé juſqu'au règne
288 COMTES DE MANTE .
de Philippe I."', & le comte Gautier étant mort ſans enfans,
Mante fut réuni à la couronne , & donné le ſiècle ſuivant par
Louis - le -Gros, à Philippe ſon frère , fils de Philippe I.", & de
Bertrande de Montfort ; mais ce comte s'étant révolté contre le
roi ſon frère , tous ſes biens furent confiſqués & réunis au domaine
en 1118. Diction . de la Martinière.
Il eſt fait mention de la monnoie de Mante dans la Chronique
d'Orderic Vital , pages 595 & 596.
Du Cange attribue cette monnoie aux comtes même de Mante ,
ſous le règne de Guillaume II , duc de Normandie.
COMTES DE MELGUEIL .
Aux anciens comtes de Maguelonne qui ſubſiſtoient dès
le viii .' ſiècle , ſuccédèrent au commencement du x.° les comtes
de Subſtantion , ville aſſez conſidérable qui remplaça elle -même
Maguelonne ruinée par Charles-le-Martel. Les comtes de Sub
tantion prirent bientôt le titre de comtes de Melgueil , du nom
d'un château , Melgorium , ſitué à deux lieues de Montpellier, ſur
un étang qui communique à ceux de Maguelonne & de Fron
rignac , & qui s'appelle aujourd'hui l'étang de Mauguio. Bernard,
le plus ancien comte de Melgueil connu , vivoit ſur les dernières
années du règne de Charles-le-fimple.
Le comté de Melgueil changea ſouvent de mains dans le xiii .
ſiècle. Les papes prétendoient en être ſeigneurs ſuzerains en vertu
d'un acte par lequel Pierre , comte de Melgueil, s'étoit ſoumis
au Saint - Siège en 1085 , ſous le pontificat de Grégoire VII.
>
( a ) Ces écus ſont ainſi appelés , parce qu'en vertu d'une convention faite
en 1753 entre les maiſons d'Autriche & de Bavière , le marc de Cologne ,
d'argent fin , fut porté à dix écus ou vingt florins , & que c'eſt ſur ce pied que
font fabriquées les eſpèces d'argent dans preſque tout l'Empire.
!
DUR 291
dies COMTES DE PARIS.
೬ ಆತ
Compris dans la ſeconde Aquitaine , le Périgord fut enlevé
par Pepin -le-Bref ſur le duc Waifre ; & Charlemagne établit
en 778 pour gouverneur de ce pays , ſous le titre de comte , un
O o ij
292 COMTES DE PÉRIGORD.
ſeigneur nommé Widbalde. Le comté de Périgord parvint par
alliance , dans le x . ſiècle , aux comtes de la Haute - Marche,
qui le poſſédèrent juſqu'en 1399 qu'il fut confiſqué ſur Archam
baud VI par le roi Charles VI ; il fut donné enſuite à la inaiſon
d'Orléans , d'où il paſſa aux vicomtes de Limoges, de la maiſon
>
· COMTES DE TARRAGONNE.
TARRAGONNE , Tarraco , ancienne ville d'Eſpagne dans la
Catalogne, ſituée à dix-huit lieues oueſt de Barcelonne. Raimond
Bérenger -le - Vieux ,comte de Barcelonne , enleva aux Sarraſins la
ville & le comté de Tarragonne en 1050 , & le donna à Bérenger
vicomte de Narbonne , qui l'avoit ſecouru dans cette expédition ,
à condition qu'ils partageroient également les revenus de ce comté ,
& ſpécialement la monnoie.
Il paroit que Bérenger & les vicomtes de Narbonne ſes ſuccel
ſeurs, ne jouirentpas long-temps du comté de Tarragonne. Raimond,
comte de Barcelonne & de Provence , donna cette ville en 11 17
à Oldegarius qui en étoit évêque, & à ſes ſucceſſeurs. Hiſtoire
de Languedoc , tome II , page 187
COMTES
297
COMTES DE SAINTES .
SAINTES ou Xaintes , Mediolanum - Sanctonum , Santones;a
1, & urbs Santonica , ville de France , capitale de la Saintonge ,
avec un évêché ſuffragant de Bordeaux , ſituée ſur la Charente , à
vingt-trois lieues nord -eſt de Bordeaux.
1
La Saintonge eſt bornée à l'eſt par l'Angoumois & le Périgord,
au nord par le Poitou & le pays d'Aunis , à l'oueſt par l'océan ,
& au ſud par le Bordelois & la Gironde. Cette province a eu ,
1 dès le règne de Charles-le-Chauve, des comtes particuliers, dont le
5 premier connu eſt Landry. Elle fut poſſédée ſucceſſivement par
les comtes d'Angoulême , par les ducs d'Aquitaine , par les comtes
d'Anjou , de nouveau par les ducs d'Aquitaine , & enfin par les
Anglois. Après bien des révolutions , le roi Charles V la reconquit
& la réunit à la couronne. Diction . de l'abbé Expilly.
Il eſt parlé de la monnoie de Saintes dans le cartulaire de
l'abbaye de Sainte-Marie de cette ville. « La monnoie de la ville
» de Saintes , y eſt- il dit , eſt une propriété du comte , &
& quoi qu'on
COMTES DE VALENCIENNES.
VALENCIENNES, Valentianæ , Valentinianæ , ville de France
dans la Flandre Françoiſe , fondée dans le iv . ſiècle par l'empe
reur Valentinien 1."', ou par Valentinien ſon fils, & fituée ſur
l'Eſcaut, à ſept lieues nord -eſt de Cambrai , & à quarante-huit lieues
Tome II, PP
e
298 COMTES DE VALENCIENNES .
nord -eſt de Paris. Elle a eu ſes comtes dès le x. ſiècle. Baudouin VI,
dit de Mons, comte de Flandre en 1067, & de Hainaut par ſon
mariage en 1051 avec Richilde , héritière du comte Raimir V,
ſe mit en poſſeſſion de Valenciennes , & en jouit paiſiblement,
ainſi que tous ſes ſucceſſeurs au comté de Hainaut , juſqu'à
Charles II , roi d'Eſpagne, qui perdit cette ville en 1677. Elle
fut cédée l'année ſuivante à Louis XIV, par le traité de Nimègue.
Les comtes de Hainaut & les ducs de Bourgogne frappoient
monnoie à Valenciennes , non en vertu de la ſouveraineté qu'ils
avoient dans leurs autres ſeigneuries , mais comme comtes de
Valenciennes , & enſuite comme princes de l'Empire ; c'eſt ce que
l'on voit par des lettres de Philippe-le- Bon, duc de Bourgogne ,
données en cette ville le 18 mai 1433 , dont je ne rapporterai
que les premières lignes.
« Comme à cauſe de nos droits , ſeigneurie, hauteur & nobleſſe
» de nos pays , & entre autres de notre ville & ſeigneurie de Valen
» ciennes , nous appartient de faire forger, toutes les fois qu'il
» nous plaît , monnoies d'or & d'argent ; nous , pour y garder
» notredite prérogative , & pour le droit d'icelles nos ville &
»
ſeigneurie de Valenciennes, avons ordonné , & c. Si avons établi
» maîtres Évrard du Gardin & Arnoul de Goui , préſens les
ſeigneurs de Croï & de Roubais. »
Cette monnoie s'appeloit mère-monnoie , parce qu'elle ſervoit
de règle aux autres , & qu'elle étoit en effet une des mères
monnoies de toute la chrétienté. Les bourgeois de cette ville out
prouvé au procès des mortes-mains , que les méres- monnoies
étoient en France , en Angleterre , à Veniſe , Metz & Valenciennes.
Il eſt fait mention de la monnoie de Valenciennes dans des chartes
de 1119 , 1158 , 1197 & 1212 ; & dans les comptes des rece
veurs de Hal en Hainaut , faits en 1418 , les beſans d'or de la
fabrique de Valenciennes ſont évalués à quarante- fix ſous. Voyez
d'Outreman , Hiſtoire de Valenciennes , pages 349–351.
299
COMTES DE VALENTINOIS .
Le Valentinois, Valentinus ager, Sego -Vallauni, Segalauni,
Segoloni, pays de France dans le Dauphiné, borné au nord par
le Viennois , à l'eſt par le Diois &
& par le bailliage des Baronnies ,
au ſud par le Tricaſtinois, & à l'oueſt par le Rhône qui le ſépare
du Languedoc . Valence , Valentia , à ſeize lieues ſud de Vienne ,
en eſt la capitale. Gontard , premier comte de Valentinois , vivoit
vers 950 .
Le Valentinois fut long -temps poſſédé par les comtes de Poi
tiers , juſqu'à ce que Louis de Poitiers le légua, en 1419 , avec le
comté de Diois, au Dauphin , dans la ſuite , le roi Charles VIII.
Ce comté érigé en duché par Louis XII , fut donné par ce prince
& par Louis
à Céſar Borgia, par Henri II à Diane de Poitiers, &
XIII au prince de Monaco , dont l'héritière la porté dans la
maiſon de Matignon.
Louis de Villars , évêque de Valence & de Die , céda en 1357
à Aimar VI , comte de Valentinois , la part dans la ſeigneurie
de Creſt au Valentinois , en latin Criſta, poſſédée par indevis
par ce comte & l'évêque de Die , en échange de quelques autres
terres qui furent unies à la manſe épiſcopale. Columbi , Opuf
cula variu , lib . III , pag. 318; & l'ancien Gallia Chriſtiana.
ر
cel" aucune mention de la monnoie Viennoiſe juſqu'au milieu du XIII .' ſiècle. Le
premier monument où on la retrouve , eſt de l'an 1248. Beaucoup de chartes
TOMIE poſtérieures prouvent qu'elle devint dès lors d'un uſage très-fréquent ; & les
iteit monnoies de l'égliſe de Vienne qui nous reſtent encore , paroiſſent effective
ment de ce ſiècle & du ſuivant. Elles ont pu ſe répandre dans le comté de
ما Bourgogne ; & quelques chartes où elles ſe trouvent mentionnées , appartenant
à cette province , ayant même quelque rapport aux ſeigneurs de la maiſon de
cari Chalon , auront induit dans cette mépriſe le ſavant auteur des recherches ſur
les monnoies de Bourgogne .
zdde
A
302 COMTES DE VIENNE .
ſeigneurs de Vienne , cadets des comtes de Bourgogne , n'étoient
point étrangers à Boſon. Voyez ci-après l'article des ſeigneurs
d'Arlai, & celui des ſeigneurs de Pimont.
VICOMTES D'ALBI.
LA ville d'Albi a eu ſes comtes , dont le premier fut Aimoin
que Louis - le - Débonnaire y nomina , lorſqu'après l'érection du
royaume d'Aquitaine par Charlemagne , il mit des comtes à la
tête des villes les plus conſidérables de ce nouveau royaume. Ce
comté paſſa , dans le x. ſiècle, dans la maiſon des comtes de
Toulouſe. Pons , fils aîné de Guillaunie - Taillefer , comte de
Toulouſe, épouſa en 1037 , Majore de la maiſon des comtes de
Carcaſſonne ou de Foix. Il lui aſſigna pour douaire la ville &
la monncie d'Albi , c'eſt -à-dire, ainſi que l'explique Du Cange ,
le droit d'y battre monnoie , ou les émolumens de la monnoie
que le comte de Toulouſe y battoit comme comte de cette ville.
Hiſtoire de Languedoc , tome II, page 172 .
Les vicomtes d'Albi & de Niſmes, du nom de Trencavel,
faiſoient battre monnoie à Carcaſſonne & à Béziers. Ibidem ,
tome II, page 5 1 2. Voyez ci-deſſus, page 145 , l'article des
yicomtes de Béziers.
VICOMTES DE CADENET.
Provence , femme de Charles I.'' ; & par cet acte, elle reconnut
avoir droit de frapper monnoie d'or & d'argent. Voyez Noſtra
damus , Hiſtoire de Provence, page 219 ; & le Mémoire de
M. de Saint-Vincent.
VICOMTES DE CASTELBON .
ERMESSENDE , fille unique & héritière d'Arnaud , vicomte 2
(a) C'eſt ainſi que le père Anſelme , tome III , page 345 , ſemble con
fondre avec incertitude la vicomté de Caſtelbon avec celle de Cerdaigne.
On ne voit cependant pas qu'il y ait dans la Cerdaigne aucun lieu du nom de
Caſtelbon. Ce lieu doit être le même que Caſtelloubon , en latin Caſtello -bonum ,
paroiſſe ſituée en Gaſcogne dans la vallée de Laudan , au comté de Bigorre,
à trois lieues & un quart de Tarbes. Voyez la Deſcription de la France de
Longuerue, page 206, & le Dictionnaire de l'abbé Expilly.
304 VICOMTES DE CASTELBON .
de Mathieu de Foix ſon frère qui avoit ſuccédé dans le comté
de Foix à ſon couſin Gaſton -Phæbus, apporta la vicomté de
Caſtelbon à Archambaud de Grailly , captal de Buch , qui
commença la ſeconde race des comtes de Foix. Cette vicomté
parvint directement à Henri IV , qui la réunit au domaine en
même temps que le comté de Foix.
Le duc d'Anjou permit en 1374 à Roger - Bernard de Foix ,
vicomte de Caſtelbon , de faire battre dans ſes terres des monnoies
blanches & noires, c'eſt-à-dire , d'argent & de billon , en la forme
9
VICOMTES DE GRIGNAN.
GRIGNAN , Grinianum , Griniacum , ville de Provence au
diocèſe de Die , arroſée par les rivières de Berre & de Lez , &
ſituée à neuf lieues nord d'Avignon , & à dix-neuf nord -nord
oueſt d'Aix.
Ses ſeigneurs qui étoient de la race des Adémars, ſeigneurs
de Monteil ou Montelimar , ſe ſont maintenus long-temps dans
la liberté & l'indépendance. Enfin , en 1164 , Gérard ou Géraud
Adémar fit un hommage volontaire à Raimond- Bérenger-le- Jeune,
comte de Provence , qui lui conſerva le pouvoir de battre mon
noie , & d'autres droits de ſouveraineté, Longuerue , Deſcription
de la France, partie 1." , page 375 .
L'empereur Charles IV perinit , en 1346 , à Gaucher-Adémar,
>
VICOMTES DE MARSEILLE.
cent
MARSEILLE , Maſilia , ancienne ville maritime de France
cok en Provence , avec un évéché ſuffragant d'Arles , & un port
hoe
magnifique ſitué proche la mer méditerranée , à ſix lieues ſud
oueſt d'Aix , & à cent ſoixante -neuf ſud -eſt de Paris. Ses vicomtes
établis vers la fin du x . ſiècle , vendirent ſucceſſivement, au
commencement du xinn . , différentes portions de cette vicomté
aux conſuls de la ville ; & vers l'an 1230 , Sibille , fille unique
€ 11
& héritière de Raimond - Géoffroi, vendit auſſi ſa portion , la
>
ſeule qui reſtât alors , aux mêmes conſuls qui devinrent par -là
entièrement propriétaires de la vicomté de Marſeille.
247
Raimond-Bérenger IV, comte de Provence , permit en 1218
à la ville de Marſeille, c'eſt-à-dire , aux vicomtes ou conſuls qui
ut
y préſidoient, de battre monnoie, à certaines conditions qui ont
été rapportées à l'article des comtes de Provence , page 92–93 . .
Voyez auſſi Pl. XCIII, n.º 7-10 ; & Pl. C , 12.9 2—8, les
monnoies que cette ville a frappées en vertu de cette conceſſion.
Jeanne , reine de Sicile & comteſſe de Provence, maintint la
ville de Marſeille dans le droit où elle étoit par ſes chapitres de
tri
paix , de faire battre monnoic , & elle ordonna à Nicolas de filiis
Urſi, de ne la point troubler dans ce privilége. Les Marſeillois
Tome II. Qq
L:
306 VICOMTES DE MARSEILLE .
s'y maintinrent juſqu'après la réunion de la Provence à la cou
ronne. Il paroît par les archives de l'hôtel-de-ville de Marſeille,
qu'en 1491 , les conſuls donnèrent des lettres de maîtriſe à un
Marſeillois pour fabriquer de la monnoie ; & le roi Charles VIII ,
par ſes lettres-patentes de l'an 1492 , confirma la ville deMarſeille
dans le privilége de battre monnoie. La monnoie que l'on y
fabriquoit devoit être au coin des comtes de Provence. M. de
Saint -Vincent , Mémoire ſur les Monnoies de Provence.
VICOMTES DE POLIGNAC .
SEIGNEURS D'ARLAI .
er
JEAN DE CHALON , fils du troiſième lit de Jean 1." dit
le Sage , comte de Chalon & de Bourgogne , mort en 1267 ,
forma la branche des ſeigneurs d'Arlai & princes d'Orange , la
quelle s'éteignit dans la perſonne de Philibert de Chalon , prince
d'Orange & de Melphe , tué au ſiége de Florence en 1530 , ſans
avoir été marié.
L'Empire accorda , en 1291 و, à Jean de Chalon , I." du nom ,
ſeigneur d’Arlai , le droit de frapper dans ſes terres des monnoies
dont la valeur n'excédât point celle des deniers Pariſis, c'eſt-à-dire,
qui ne pourroient être qu'au titre de quatre deniers , du poids
de douze grains , & à la taille de deux cent vingt - un au marc. II
.
dont le ſeigneur d'Arlai étoit revêtu ' alors , qui lui valut co
SEIGNEURS D'ARL A I. 309
ménagement de la part du prélat ambitieux. Dom Grappin ,
Recherches ſur les monnoies du comté de Bourgogne , pages
31-32
SEIGNEURS DE BEAUCAIRE.
l'Amauri , très - floriſſante dès le x.° ſiècle, & qui s'eſt éteinte au
commencement du XIV.' Le comte Amauri VII ſon fils, & héritier
de ſes prétentions , y renonça vers 1224 ; faint Louis le fit
connétable de France en 1231. Jean , comte de Montfort , fils
d'Amauri VII , ne laiſſa qu’une fille qui portade comté de Mont
fort à Robert IV, comte de Dreux. Voyez le P. Anſelme.
311
11
SEIGNEURS - CHÂTELAINS
DE BON DA ROI.
&
IN BONDAROI , châtellenie près Pithiviers en Gâtinois , dans
l'Orléannois propre , diocèſe & intendance d'Orléans , parlement
de Paris , élection de Pithiviers. On y compte trente - un feux.
Dictionnaire de l'abbé Expilly.
Cette châtellenie a long - temps appartenu à la maiſon de la
Taille , ancienne famille du Gâtinois , dont le plus ancien ſeigneur
connu eft Guillaume de la Taille qui vivoit en 1123 ( a ). Jean
de la Taille, ſeigneur de Souville & de Bondaroi , niort vers
3 I 8 , prenoit le titre de haut-châtelain de Bondaroi. Il tenoit
probablement cette ſeigneurie de Hugues de Bouville , III. du
1
noin , auquel le roi Philippe -le - Bel, dont il étoit chambellan , la
céda ( b ) avec quelques autres terres , en échange de celle de la
Chapelle -la-Reine. Ce prince y attacha en même temps différens
droits régaliens , parmi leſquels fut compris celui de battre
3
( a ) Trois frères , Jean , Jacques & Paſchal , fils de Louis de la Taille
ſeigneur de Bondaroi , ſe ſont rendus célèbres par des talens prématurés , &
par divers ouvrages dramatiques & hiſtoriques. Jean , né en 1540 , décéda à
Bondaroi en 1637, à l'âge de quatre-vingt-dix-ſept ans. Jacques & Paſchal mou
rurent à Paris en 1562 , le premier âgé de vingt ans , & le ſecond de treize ans.
( b) Morin qui , dans ſon hiſtoire du Gâtinois , à l'article Bagneux , pag.552,
parle avec étendue de la maiſon de la Taille , & M. de la Cheſnaye des Bois
qui en a donné une généalogie très-détaillée dans le tome XII de ſon diction .
naire de la nobleſſe , paroiſſent avoir cru que c'eſt avec Jean de la Taille que
Philippe-le-Bel avoit fait cet échange. L'éditeur a rectifié cette mépriſe d'apnès
a
1
312 SEIGNEURS DE BONDAROI .
monnoie. De Nicolas de la Taille , baron du Queſne, dernier
ſeigneur de Bondaroi de cette famille , vivant en 1647 , fils de
Lancelot de la Taille , gentilhomme ordinaire du roi Louis XIII ,
cette terre paroît avoir paſſé, par acquiſition , dans la maiſon de
Guéribalde , famille iſſue d'un patrice de Gènes ; car on trouve
dans le père Anſelme, tome VIII, page 235 , un Jacques
de Guéribalde , ſieur de Bondoroy ( fic ) près Pithiviers , &
de Faronville ( autre terre qui appartenoit auſſi à Lancelot de
la Taille ), mort vers 1664. Anre de Guéribalde, dame de
Bondaroi, fille apparemment de Jacques , épouſa Jean du Faur
feigneur de Courcelles , d'une très -ancienne famille d'Armagnac.
C'eſt de celui-ci que la ſeigneurie de Bondaroi aura paſſé d'abord
à Jean Toutun dont on a un port de foi rendu le 23 juin 1710 ,
enſuite à feu M N ...Fougeroux, dont le fils, reçu à l'Académie
des Sciences en 1758 , la poſsède en 1789 .
SEIGNEURS DU CHÂTEAU-NEUF
DE BONA FOS.
SEIGNEURS DE CROUSE
O U CROUSSE.
SEIGNEURS DE LESCUN.
sha
comte de Toulouſe. Voyez l'Hiſtoire de Languedoc , tome III,
pages 216 & 350.Ces différentes époques prouvent que la bulle
fire de
qui donne à ce ſeigneur le droit de battre monnoie , eſt du pape
Honorius III qui ſiégea depuis 1216 jufqu'en 1227 , Honorius II
étant mort en 1130 , & Honorius IV n'étant monté ſur le Saint
3
SEIGNEURS DE NESLE.
ܕ
IK NESLE , Nigella, ville de Picardie , ſituée entre celles de $
ulica Philippe I.''. Cette ſeigneurie, après avoir paſſé, par des alliances
. .
TAS
ſucceſſives, dans différentes maiſons illuſtres, eſt parvenue à celle
de Mailly qui la poſſède encore. Elle fut érigée en comté en
hi 1466 , en faveur de Charles de Sainte -Maure , & en marquiſat en
>
اله
1
3
9
318 SEIGNEURS DE NESLE .
noire ou de billon , dit qu'il eſt fait mention de nigelli dans une
charte de la commune de Creſpy, de l'an 1223 , & dans une 1
1
autre charte de l'an 1242 , qui ſe trouve dans l'Hiſoire de
l'égliſe de Meaux , par dom Touſſaints du Pleſſis, tome II ,
page 155. Il explique ces nigelli de même que les nigri, par 1
appartenir, & non pas à ſa matière , & qu'elle doit s'expliquer dans .
.
Si cependant on trouvoit ces conjectures trop haſardées , je
+
conſens à les abandonner , mais en conſervant toujours aux denarii
nigelli l’explication que j'établis , & qui , ſous un autre rapport ,
deviendra plus certaine.
+
noirs, dans le regiſtre 123 , cité par Du Cange , ainſi que dans le 1
SEIGNEURS DE PÉQUIGNY.
PÉQUIGNY ou Piquigny, Pinquiniacum , Pinkeniacum ,
Pinchiniacum & Pinconium , petite ville de Picardie , fituée ſur
la rive gauche de la Somme , à deux lieues nord -oueſt d'Amiens ,
-
célèbre dans l'hiſtoire par la mort de Guillaume, duc de Nor .
mandie , ſurnommée Longue- épée, qui y fut tué par la trahiſon
320 SEIGNEURS DE PÉQUIGNY.
d'Arnoul , comte de Flandre. Ses anciens ſeigneurs connus dès
le xi.° ſiècle , ſe ſont toujours diſtingués par de pieuſes fondations
& de fréquens bienfaits envers l'égliſe d'Amiens. Euſtache,
vidame ou ſeigneur de Péquigny, & ſes deux frères, Jean , archi
diacre d'Amiens , & Hubert , fondèrent en 1066 l'égliſe collé
giale de Saint - Martin de Péquigny. Les biens de l'ancienne
maiſon de Péquigny étant tombés dans celle d'Ailly, vers le milieu
du xiv.-, ſiècle , ſont depuis fondus, ſous le règne de Louis XIII ,
dans la maiſon d'Albert , en la perſonne d'Honoré d'Albert , duc
>
terres
SEIGNEURS DE PÉQUIGNY 321
5 terres & en leurs fiefs. Voyez dom Carpentier, Supplément au
glofaire de Du Cange , verbo moneta .
Cette charte confirme ce qu'a dit M. l'abbé de Fontenu ,
dans une diſſertation ſur le camp de Pequigny, imprimée dans le
dixième tome des Mémoires de l'Académie royale des Inſcriptions ;
à la fin de laquelle il remarque , ſans citer aucune autorité ,
que les anciens ſeigneurs de Péquigny jouiſſoient du droit de
battre monnoie.
SEIGNEURS DE PIMONT.
SEIGNEURS DE SIMIANE .
Voyez les SEIGNEURS D’APT, ci-deſſus, page 307,
SEIGNEURS D'UZ È .S.
LA ſeigneurie d'Uzès étoit dès le xi. ſiècle partagée entre
deux familles, celle du Caylard & celle de Pocquières. La pre
mière vendit la portion qu'elle poſſédoit aux rois Philippe-le-Bei
& Charles VIII . La dernière ſe maintint en poſſeſſion de ſa portion ,
qui paſſa par alliance en 1486 dans la maiſon de Cruſſol. Cette
ſeigneurie fut érigée en vicomté en 1328 , en duché en 1565 ,
& en duché-pairie en 1572. Le duc d'Uzès en 1721 , échangea
avec Louis XV, la baronnie de Lévi dans le parc de Verſailles ,
contre tout le domaine que le roi poſſédoit, ſoit dans la ville &
CONSULS DE MONTPELLIER.
! Voyez les SEIGNEURS DE MONTPELLIER, ci-deſſus ,page 166.
SÉNÉCHAUX DE VERMANDOIS.
EN 1269 , le roi Saint-Louis acquit de Jean de Fouſſon ,
ſénéchal de Vermandois , le droit qu'il avoit de battre monnoie
en la ville de Saint- Quentin. Table alphabétique des matières des
( a) Dans ce cas , le droit de battre monnoie des évêques d'Uzès , ſeroit plus .
.
ancien que les chartes de 1156 & de 1211 , par leſquelles les rois Louis -le
Gros & Philippe - Auguſte leur accordent ou confirment la monnoie de la
ville d'Uzès . Voyez ci- deſſus , page 237.
.
(6) Ce Raimond doit être le même que Ruinon du Caylard , ſeigneur d'Uzès,
qui vivoit encore en 1156.
Srij
324 SÉNÉCHAUX DE VERMANDOIS.
regiſtres du parlement. C'étoit ſans doute le même droit dont
jouiſſoient les anciens comtes , que les ſénéchaux de Vermandois
eurent ſoin de ſe réſerver lorſqu'ils furent établis dans ce pays ,
après la réunion du comté à la couronne en 1215 .
VILLE DE CAHORS.
VILLE DE MARSEILLE.
Voyez les VICOMTES , ci-deſſus , page 305 .
VILLE DE MONTPELLIER .
-
Traité de la Nobleſſe, page 60 , de la Roque , à qui ce regiſtre
avoit été communiqué par M. d'Hérouval.
VILLE DE VALENCIENNES .
11
11
*
330 MONNOIES DE LA LIG'UE.
altérer le taux, pour augmenter le prix qui lui en revenoit.
Mémoire de M. de Saint-Vincent ſur les monnoies de Provence. :
Dans le temps de l'altération des pièces de ſix blancs ou
doubles ſous de Henri III , appelés en Provence pignatelles,
laquelle commença vers 1588 , on fabriquoit de cette monnoie
dans pluſieurs villes de la province. Au mois d'avril 1593 , les
pignatelles n'avoient plus que fix deniers de valeur réelle , au lieu
de vingt-quatre qu'elles én devoient avoir ; de ſorte qu'il falloit
cent vingt de ces doubles ſous altérés , pour faire la valeur d'un
écu d'or ; au lieu que trente fuffiſoient avant l'altération : &
lorſqu'ils valoient réellement vingt-quatre deniers. Ce fut cette
altération de la petite monnoie , qui fit monter l'écu d'or au qua
druple de la valeur:enfin , le déſordre étoit ſi grand , que pluſieurs
gentilshommes de la province faiſoient fabriquer publiquement de
cette inonnoie chez eux . Voyez Noſtradamus, Hiſtoire de Provence,
pages 9 22 d 231 ; & le Mémoire de M. de Saint-Vincent:
게
ROIS DE LA BAZOCHE:
LA Bazoche du Palais, juriſdiction ſéante à Paris , & érigéę
par le roi Philippe-le- Bel, au commencement du xiv . frècle.
ROIS DE LA BAZOCHE. 331
at Elle juge ſouverainement, ſous le titre & l'autorité du royaume
de la Bazoche , tous les différends qui s'élèvent entre les clercs
$ du Palais, même les différends de clerc à particulier , tant en
matière civile que criminelle ; elle connoît auſſi des appellations
des ſentences des prévôtés & juriſdictions bazochiales établies
dans le reſſort du parlement de Paris, &c. &c. Dictionnaire de
l'abbé Expilly.
Le roi de la Bazoche avoit fa monnoie qui s'appeloit la
monnoie de la Bazoche ; وelle avoit cours parmi les ſujets , &
non ailleurs , ſi ce n'étoit de gré à gré ; mais on croit que cette
monnoie étoit de la même nature que les lupins dont les acteurs
comiques ſe ſervoient ſur le théâtre , & que Plaute appelle aurum
1
comicum . Voyez les Mémoires de Pierre de Miraulmont ſur
l'origine & l'inſtitution des cours ſouveraines &c. page 657 ; &
l'Hiſtoire de Paris par Félibien , tome 1." , page son .>
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