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THEME 2 : Axe 1 : Essor et déclin des puissances :

un regard historique
I-L’Empire ottoman : de l’essor au déclin
L’Empire ottoman désigne l’Empire des territoires conquis par les Turcs entre le XIIIème et
le XXème siècle. L’Empire a été fondé en 1299 en Turquie actuelle (Asie mineure), il a été
dissout en 1923. Il doit son nom à la dynastie des Osmanlis qui gouverne l’Empire jusqu’à
sa disparition, c’est une longévité exceptionnelle qui s’explique par plusieurs facteurs. Ainsi,
jusqu’au XVIème siècle, l’Empire est à son apogée, c’est la première puissance d’Europe et
d’Asie avant de connaître un déclin progressif. Ce déclin s’explique par les querelles de
succession et les révoltes au sein de l’armée qui affaiblissent le pouvoir du sultan. Mais le
déclin s’explique également par l’émergence de nouvelles puissances à ses frontières : les
Perses et les Russes, et par l’expansion européenne après les grandes découvertes.

Comment l’exemple de l’Empire ottoman nous montre-t-il que les puissances se


développent, connaissant leur apogée puis peuvent disparaître ?

Le turc englobe une population disparate. Ils sont tous originaires du Turkestan. Ils se sont
installés dans plusieurs territoires mais surtout dans la Turquie anatolienne, il y a
également des populations turques dans les pays d’Asie centrale.

A. La mise en place de la puissance ottomane et son


apogée

-1- La constitution progressive d’un Empire entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique

● l’expansion territoriale

La base territoriale de la puissance ottomane est située en Anatolie où une petite


principauté se constitue avec son premier souverain : Osman Ier qui prend le titre de
sultan : terme qui désigne chef. Osman Ier impose peu à peu sa domination sur les
territoires limitrophes peuplés de turcs mais également de byzantins. Ensuite, au XVIème

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siècle, ses successeurs s’emparent d’une partie des Balkans = région géographique située
en Europe de l’Est : Albanie, Bosnie, Croatie, Bulgarie, Serbie. Extension progressive, ils vont
s’en emparer petit à petit. L’objectif du sultan étant de faire une jonction entre l’Europe et
l’Asie : était importante car il y avait une autre puissance : l’Empire byzantin : les Turcs font
tomber les Byzantins en 1453. Par la suite, en 1453, les Turcs conquièrent l’Empire
byzantin, c’est une date importante, une triple victoire pour les ottomans : victoire du
monde musulman sur les chrétiens. c’est un rapprochement entre l’Europe et l’Asie. C’est
également la fin de l’Empire romain d’orient.

La capitale Constantinople change de nom pour Istanbul, qui devient la capitale de l’Empire
ottoman.

Les sultans ottomans se sentent tout puissant, ils finissent la conquête des balkans. Au
XVIème siècle, ils étendent leur territoire vers l’Asie : Iran, Syrie, Palestine, La Mecque,
Médine (qui étaient gouvernées par des califats arabes (villes)), en Mésopotamie, au
Kurdistan et en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Egypte, Somalie, Ethiopie)

Les ottomans maîtrisent les mers importantes (Mer Méditerranée, Mer Rouge, Mer Noire).
A la fin du XVIème siècle, sous le règne de Soliman le magnifique, l’Empire atteint … Les
Turcs vont essayer d’aller jusqu’à Vienne en Autriche, cependant, ils y sont stoppés à
Vienne.

Soliman est respecté des puissances européennes. On le surnomme “Le Magnifique” de


par la richesse de la cour. C’est également un législateur : il unifie le droit dans l’Empire
ottoman = l’ensemble des pays est soumis à la même législation. Soliman est un roi
bâtisseur : il a embelli la cité d’Istanbul. C’est un roi conquérant : ses conquêtes militaires
ne se limitent pas à l’Europe de l’Est

● Une expansion territoriale permise par une armée puissante

Les ottomans ont une armée redoutable, impressionnante, avec une artillerie puissante
(armes à feu, fusils à poudre, cavaliers performants) tout le groupe de l’infanterie
remarquable composé par les Janissaires. Les janissaires appartenaient à la classe des
esclaves, ce sont des jeunes garçons chrétiens kidnappés dans les territoires conquis, on
les convertissait à l’islam. Ils étaient ramenés pour être élevés à la cour du sultan afin qu’ils
deviennent dévoués à l’empereur. Ces esclaves étaient néanmoins bien traités et éduqués.

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Certains janissaires étaient recrutés dans l’armée et d’autres dans l’administration de
l’Empire. Il y a deux objectifs de la part de l’Empire Ottoman, le premier étant d’augmenter
le nombre de musulmans au sein de l’Empire. Le second objectif était de placer les
janissaires dans des postes à responsabilité afin qu’ils ne soient pas occupés par les fils de
familles turques rivales de la dynastie.

● Une expansion territoriale appuyée par une diplomatie active

L’EO exerce une diplomatie active avec les puissances européennes notamment la France
et l’Angleterre. Par exemple, Soliman Ier se rapproche de François Ier pour se liguer contre
Charles Quint. Des accords militaires et économiques sont signés entre les deux. Soliman
fournit une aide militaire à François Ier, qui en contrepartie, s’engage à acheter des
produits ottomans. Pour ce faire, un traité est signé entre les deux puissances : le traité des
capitulations, stipulant que le sultan s’engage à protéger les résidents européens dans
l’Empire Ottoman et à concéder aux français des tarifs préférentiels dans les échanges
commerciaux. Des capitulations sont également signées avec l’Angleterre.

Comptoir commercial : portion de territoire qui est concédée à un autre pays pour qu’il
puisse élaborer des échanges commerciaux.

Cette diplomatie active va dans un premier temps contribuer à la puissance de l’Empire


Ottoman notamment grâce à la figure de Soliman, un sultan craint, respecté. C’est à la fois
un chef militaire, politique et religieux qui établit une organisation centralisée et organisée.
Le sultan s’appuie aussi sur la démographie de son Empire, c’est-à-dire sa population
nombreuse. Il y avait 22 millions d’habitants sous le règne de Soliman. C’est une force
économique. C’est une forme car il y a peu de contestations au sein de l’Empire grâce aux
nombreuses autonomies locales accordées par le sultan, une liberté religieuse, linguistique
et culturelle (cf Empire romain avec syncrétisme culturel). Cette tolérance permit de
garantir une stabilité dans l’Empire où cohabitaient les Européens, les Arméniens, les Juifs,
les Arabes, les Turcs. Les populations non-musulmanes bénéficiaient d’un statut de
protection culturelle et religieuse qui s’appelait le statut de Dhimni, le sultan s’engageait à
les protéger, mais en contrepartie, ces personnes devaient s’acquitter d’un impôt spécial.
Tous ces éléments expliquent la puissance ottomane et son apogée.

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Les piliers de la puissance ottomane

Conquête d’un vaste Un pouvoir politique Un Empire peuplé qui est


empire à vocation stable incarné par un sultan une mosaïque culturelle et
universelle établi sur 3 qui a tous les pouvoirs religieuse.
continents. Une armée Une administration Politique intégratrice et
puissante (janissaires). Une centralisée protectrice (Dhimna)
diplomatie active

Apogée de la puissance ottomane sous Soliman au XVIème siècle

B. Du déclin à la chute de l’Empire ottoman

A la suite de Soliman Ier, l’Empire est affecté par une décomposition politique et sociale
avec des troubles permanents et les sultans médiocres qui se succèdent n’arrivent pas à y
faire face. Le pouvoir glisse progressivement dans les mains du vizir (équivalent du 1er
ministre). Il y a des révoltes dans le palais, des révoltes des membres de la cour mais
également beaucoup de corruption. Même les janissaires se révoltent contre le sultan. Ils
vont commanditer l’assassinat du sultan Osman II en 1622. Les janissaires se sont révoltés
car ils voulaient une modernisation de leur statut, ils réclamaient le droit de se marier et de
se libérer de l’autorité forte exercée sur eux par le sultan. Le successeur d’Osman II utilise
la force, supprime le corps des janissaires et le remplace par une armée de métier
(personnes qui s’engagent dans le corps militaire avant de devenir des soldats). L’objectif
du sultan était de réorganiser l’armée en accordant des libertés aux soldats et une
meilleure rémunération. Les janissaires continuent d’exercer plusieurs révoltes tout au
long du XVIIème et du XVIIIème siècle avant d’être supprimés en 1826.

Mais à ses troubles politiques internes s’ajoutent les difficultés politiques dans les
territoires conquis où les peuples se revendiquent en tant que nation et réclament leur
indépendance.

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A partir du XIXème siècle, il y a des revendications sociales et politiques qui se multiplient
au sein de l’Empire. Ces révoltes sont à mettre en lien avec la Révolution française et le
printemps des peuples en 1848. La première révolte démarre en Grèce en 1824, les Grecs
sont soutenus par les Russes, les Anglais et les Français qui convoitaient ces territoires
pour des raisons économiques et politiques. En 1829, l’indépendance de la Grèce est
imposée à l’Empire Ottoman par le France, la Grande-Bretagne et la Russie. L’Empire
Ottoman n’avait pas les moyens de mener une guerre contre ces trois pays. Cette
indépendance marque le soulèvement d’autres minorités : la contagion est immédiate : en
Serbie, en Roumanie. On est passé de revendications confessionnelles à des revendications
nationales.

La Russie va largement soutenir ces pays slaves car elle a un objectif : réunir sous son
autorité l’ensemble des peuples slaves.

En 1876, le sultan Abdulhamid, face à ces mouvements de révoltes décide d’établir des
réformes au sein de l’Empire : élaboration d’une Constitution (élections libres, il proclame
l’égalité entre tous les sujets de l’Empire). Il pensait pouvoir réfréner le mouvement
national mais sans succès. Les Russes continuent de pousser les pays à réclamer leur
indépendance.

En 1878, les grandes puissances européennes se retrouvent à Berlin (France, Russie,


Angleterre, Allemagne) avec le sultan ottoman. Les ottomans sont présents mais ne
peuvent guère s’exprimer. Ils sont contraints d’accepter de nouveau l’indépendance de la
Roumanie, du Monténégro et de la Serbie. Le sultan est très contrarié, il suspend la
Constitution, il veut maintenir un pouvoir fort dans les territoires qui lui restent. Pour
maintenir ce pouvoir fort, il va moderniser le territoire en instaurant le télégraphe, en
multipliant les voies-ferrées, en aménageant des routes terrestres pour faciliter le
commerce. C’est à cette époque que la ligne de l’Orient Express se crée entre Paris et
Istanbul, un train moderne et luxueux. Il crée également une académie militaire, de
nouvelles écoles de médecine. Mais toutes ces dépenses renforcent la dette publique et
notamment la dette envers la France et l’Angleterre. Ces deux pays profitent de
l’endettement de la Turquie pour s’imposer en Tunisie (France 1880) et en Egypte
(Angleterre en 1882)

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Pour les Turcs, c’est une vraie trahison, les français et les Anglais ont profité du système
des capitulations pour étendre leur territoire en Afrique du Nord. C’est dans ce contexte
que les Ottomans se rapprochent de l’Allemagne. Les Allemands se déclarent protecteurs
et amis du peuple ottoman.

En 1894, pendant cette période de trouble à la fin du XIXème siècle, une autre minorité se
soulève contre les ottomans : les Arméniens. Les populations arméniennes sont
massacrées par le sultan. La réaction a été violente puisque le sultan a voulu réprimer tout
de suite cette révolte pour donner l’exemple et qu'il n'y ait plus aucune forme de
contestation.

A la veille de la première Guerre Mondiale, le sultan Abdulhamid doit affronter une révolte
de la part des soldats qui à leur tour ont des revendications nationales, ils se dénomment
“les jeunes turcs”, c’est-à-dire qu’ils revendiquent leur identité turque et souhaitent exercer
une prééminence au sein de l’Empire et être reconnus comme première nation de l’Empire
Ottoman. Ils obligent le sultan à rétablir la Constitution de 1876.

Dans le chaos de cette révolte menée par les soldats turcs, la Bulgarie se soulève, proclame
son indépendance en 1908, le sultan est dépassé. La Bosnie obtient son indépendance en
1909. Le sultan est déchu (=il perd ses pouvoirs) et est contraint de s’exiler. Son frère
Mehmet V lui succède, mais l’essentiel du pouvoir demeure entre les mains des jeunes
turcs révolutionnaires.

Pendant la Première Guerre mondiale, les ottomans alliés à l’Allemagne connaissent de


nombreuses défaites, ils cherchent donc des responsables. Ils vont accuser les Arméniens
d’être des traîtres et d’avoir fourni des renseignements aux Russes, ils les accusent d’un
grand complot auprès des Russes. C’est ainsi qu’en 1915 débute le génocide contre les
arméninens, des millions de personnes sont déportées, assassinées (bilan : 1 300 000
morts). Le gouvernement turc n’a toujours pas reconnu le génocide arménien.

A la fin de la guerre, l’Empire exsangue (=vidé de son sang). Il y a 800 mille morts, liés à la
famine et à la maladie, plus que les combats. Le sort de l’Empire ottoman est scellé dans le
traité de Sèvres en août 1920. L’Empire est dépecé entre la France et le Royaume-Uni qui
vont exercer des mandats sur les territoires qui leur restaient. La Libye, l’Irak, la Palestine,
le Liban sont dirigés par la France et le Royaume-Uni qui se les partagent.

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La Turquie perd l’essentiel de son territoire, ses conquêtes mais également une partie de la
Turquie (Anatolie) notamment la Silésie. Certains Turcs refusent ce démantèlement et un
mouvement de résistance s’organise en Anatolie mené par Mustapha Kemal, un général,
prochain président turc.

A la sortie de la guerre, le l’objectif des Européens était la paix et voulaient passer à autre
chose. Les Turcs vont donc obtenir gain de cause (et reprennent l’entièreté de leur
territoire en Anatolie.) Par un autre traité signé en 1923, le traité de Lausanne et une jeune
république voit le jour, laïque, c’est la fin de toutes les possessions des turcs en dehors de
l’Anatolie.

La puissance des ottomans était avant tout liée à l’armée et au sultan. L’acquisition de la
puissance n’est jamais un événement pérenne. Autour de cette puissance ottomane,
plusieurs éléments vont se greffer, d’abord des difficultés internes, des sultans qui vont
être plus faibles, médiocres et plus intéressés par le luxe plutôt que la politique étrangère.
Ensuite, la convoitise des puissances européennes qui ont senti le moment où il fallait
s’immiscer dans l’Empire ottoman, ils vont attiser les peuples à se soulever contre les
ottomans. Enfin, les ottomans font le mauvais choix puisqu’ils s’allient avec l’Allemagne.

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II-Une puissance qui se reconstruit après
l’éclatement d’un Empire : la Russie depuis 1991
L’URSS, à la fin de la Seconde Guerre mondiale est une grande puissance politique,
diplomatique, elle a contribué à la libération des territoires et a su mettre la main sur
l’ensemble des pays de l’Europe de l’Est en favorisant / imposant des régimes
communistes. L’ensemble de ces pays d'Europe de l’Est deviennent des Etats satellites de
l’URSS, c’est-à-dire des pays dans lesquels elle exerce un contrôle politique et économique.
Ces pays sont totalement séparés du reste de l’Europe, coincés dans un rideau de fer
durant la guerre froide, conflit qui va perdurer du 1947 à 1991 date à laquelle l’URSS
s’effondre, les républiques socialistes et soviétiques obtiennent leur indépendance. Les
pays d’Europe de l’Est s’ouvrent aux démocraties et au capitalisme. C’est l’ensemble du
modèle communiste soviétique qui est ébranlé. Nous pouvons donc nous demander
comment cette puissance a perdu son prestige et sa force, quelles sont les conséquences
de son effondrement et comment la Russie cherche à s’affiner sur le plan international
depuis la prise de pouvoir de Poutine en 1999.

INTRO DE LA PROF :

Le 25 décembre 1991, la démission de M. Gorbatchev marque la fin de la Guerre Froide et


du monde bipolaire. Le 8 décembre, les accords de Minsk avaient déjà entériné la
dissolution de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques, créée en 1922 soit 15
pays) avec la création de la CEI (Communauté des États Indépendants). Il s’agit d’une
organisation intergouvernementale de 11 États souverains destinée à favoriser la
coopération économique et politique de ses membres et dominée par la Russie, héritière
de l’URSS.

S’ensuit une période difficile pour cette dernière, une décennie noire marquée par une
difficile transition libérale « la thérapie de choc » sur les plans économique et politique qui
bouleverse la société. Après ces ruptures brutales, V. Poutine élu à la présidence de la
République en 1999 mène une politique autoritaire, rétablit l’ordre et entreprend de
reconstruire et de réaffirmer la puissance russe. Ses ambitions internationales veulent
replacer la Russie au centre du jeu des puissances.

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Problématique : Quels sont les facteurs qui peuvent expliquer la dislocation de l’URSS ?
Quelles sont les difficultés rencontrées après 1991 ? Et Comment la puissance russe
aspire-t-elle à redevenir une puissance majeure après l’éclatement de l’URSS en 1991 ?

A. La décennie 1990 ou le déclin post-soviétique de la


Russie

Comment l’URSS perd peu à peu tous les attributs de la puissance ?

1) La longue agonie de l’URSS et l’échec des réformes

- RAPPELS : L’URSS constituait l’une des 2 superpuissances de la Guerre Froide (à partir de


1947) face aux États-Unis. Incarnation du modèle communiste, elle domine après la
seconde guerre mondiale un bloc constitué d’États satellites où le régime communiste
s’était imposé en particulier en Europe de l’Est avec les démocraties populaires qui sont
isolées de l’Europe occidentale par le rideau de fer. L’URSS domine une alliance militaire, le
Pacte de Varsovie créé en 1955 et impose une alliance économique en Europe de l’Est,
sorte de marché commun, appelé CAEM (1949. Et les 15 républiques socialistes soviétiques
d’URSS étaient sous la coupe de la Russie, voir carte page 104 document 1, elles ont peu
d’autonomie politique, les tentatives de soulèvement ont été vite réprimées et étouffées
par la Russie.)

- La fin des années 1970 et le début des années 1980 avec à partir de 1975, la « guerre
fraîche » sont difficiles pour l’URSS :

● Arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux Etats-Unis qui relance la Guerre Froide
considérant que la Détente Est/Ouest amorcée après Cuba, n’a profité qu’à l’URSS
(lancement du programme IDS)
● Invasion de l’Afghanistan pour soutenir la dictature communiste en place : guerre de
10 ans au lourd bilan, asymétrique (120 000 soldats engagés, 2000 morts /an),
perdue avec un retrait effectif en 1989, « Vietnam des Soviétiques).
● Une crise multiforme qui s’étend en URSS
● Situation économique et sociale préoccupante : pénurie de biens de consommation
au profit de l’industrie lourde et de l’armement, longues files d’attente, niveau de vie
en berne, retard dans les nouvelles technologies, 15 % des richesses absorbés dans
les dépenses militaires.

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● Crise politique avec un pays verrouillé aux mains du PCUS (gérontocratie)
● La catastrophe de Tchernobyl en avril 1986

Ainsi dans les années 1980 : affaiblissement du parti et sans le parti l’Etat soviétique
s’effondre. Les problèmes sont avant d’ordre économiques, l’économie piétine, croissance
très faible malgré l’insertion dans la mondialisation avec les exportations d’hydrocarbure
dans les années 1970 (marque une rupture avec le principe stalinien d’autarcie). On change
de stratégie, les Russes acceptent d’exporter pour pouvoir acheter les nouvelles
technologies et les produits agricoles nécessaires pour subvenir aux besoins de la
population.

Une nouvelle génération de cadres, de managers professionnels, arrive au pouvoir dans ce


contexte, ils vont être aux commandes de l’économie d’autant plus que le parti cherche à
relancer l’innovation : prise de conscience du retard de l’URSS (pas de photocopieuse, pays
sclérosé) au moment où se développe l’informatique dans les pays occidentaux. C’est dans
ce contexte que va arriver au pouvoir Gorbatchev en 1985 en tant que 1er secrétaire du
parti communiste de l’URSS. Conscient du retard accumulé par l’URSS, il lance un vaste
programme de réformes avec lesquelles il entend réformer le communisme : perestroïka
(restructuration, réformes économiques et sociales qui introduisent une dose de
libéralisme dans le fonctionnement de l’économie, encouragement à l’initiative privée) et
Glasnost (transparence, plus de libertés). Loin de produire les effets attendus, ces
réformes désorganisent profondément l’URSS et entraînent sa perte pour partie.

L’économie est déstabilisée, les prix flambent, le mécontentement de la population est


généralisé.

2) L’implosion progressive du bloc soviétique et de l’URSS

Au début, les réformes proposées par Gorbatchev se heurtent au Comité Central : système
autoritaire, peu souple pour s’adapter à un environnement en évolution. Et même les
réformateurs du parti vont s’opposer à la méthode qu’ils jugent encore trop verticale : on
impose les réformes venues d’en haut aux entreprises. Enfin il y a une minorité qui soutient
Gorbatchev mais qui pense que les réformes ne vont pas assez vite (à sa tête Boris Eltsine
alors Maire de Moscou). Et Gorbatchev est incapable de s’opposer aux mouvements
d’émancipation qui gagne les démocraties populaires : forte opposition en particulier en
Pologne (Solidarnosc) dans les années 80.

Les revendications à l’échelle du bloc sont d’ordre national (Estonie, Lituanie dès 1988) et
territorial (troubles et violence en Asie centrale). Il refuse d’employer les troupes en 1989
en Europe de l’Est profondément ébranlée par les réformes, ce qui débouche sur la chute
du rideau de fer (d’abord en Hongrie, Tchécoslovaquie, Mur de Berlin tombe le 9/11/89).

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Dès lors, le processus de dislocation est inexorable : les anciens satellites proclament tour
à tour leur indépendance. C’est la fin du bloc soviétique.

- Le putsch et la disparition de l’URSS

Isolé, dépassé et contesté par tous (ceux qui veulent plus de réformes et accélérer leur
mise en place et les communistes les plus conservateurs qui refusent tous les
changements proposés), Gorbatchev envoie finalement les troupes en Lituanie et Lettonie
en mars 1990 : En mars 1990 manifestation pour l’indépendance de la Géorgie. En 1991 le
gouvernement Lituanien proclame son autonomie, intervention de l’armée, le parlement se
barricade, cela se termine par des heurts violents, des morts et un recul du pouvoir central
à Moscou. De plus Gorbatchev est affaibli par l’élection à la présidence de la Russie de
Boris ELTSINE, un libéral et réformateur.

En août, Gorbatchev est victime d’une tentative de putsch des plus conservateurs du PCUS.
C’est un échec mais il est discrédité de même que l’armée tandis que Eltsine s’est illustré en
dénonçant les putschistes et en s’opposant aux chars de l’armée rouge. Eltsine prend la
main : suspension des activités du PCUS (Parti politique de l’Union Soviétique) et signature
des accords de Minsk à l’initiative de la Russie, Biélorussie, Ukraine qui fondent la CEI et
proclament la dissolution officielle de l’URSS, et Mikhaïl Gorbatchev démissionne le 25
décembre.

3) Une transition difficile sous Boris Eltsine

Quel est le bilan présenté par Poutine sur l’état de l’URSS après 1991 ? (p114)

Le but de Poutine est de faire un bilan sur son prédécesseur, qu’il va accuser de
malversations mais aussi d’avoir mis en place un gouvernement qui ne soit pas
suffisamment fort pour s’imposer face aux régions fédérales. La Russie, après 1991, est
devenue une république fédérale ⇒ qui est composée de plusieurs régions qui ont plus ou
moins d’autonomie.

La perte de territoire de la Russie entraîne une perte de ressources, qui sont pourtant
nécessaires pour nourrir sa puissance industrielle. Cette perte territoriale a une
conséquence sur le PIB, qui diminue, car l’ensemble de l’économie est bouleversée.

La baisse de population de la Russie est une faiblesse dans le domaine économique (perte
de main d'œuvre ou de personnes compétentes) et dans le domaine militaire (effectifs).

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Il y a une perte de son influence géopolitique, perte de sa puissance militaire, parce que les
soldats étaient peu payés, mal formés. Toutes ces difficultés ne permettaient pas à la
Russie de maintenir les aides sociales ⇒ paupérisation massive de la population.

Ce discours de Poutine est à remettre dans son contexte, c’est-à-dire que ce discours,
prononcé en 2018 a pour but de faire un constat sur ce qu’Eltsine n’a pas pu mettre en
œuvre et sur ce que lui a accompli après être arrivé au pouvoir.

Ainsi, en 1991, la Russie est dans une situation complexe avec de nombreux défis à relever.
Le premier défi est la transition démocratique (qui n’aura jamais lieu), pour mettre en place
cette transition démocratique, Eltsine élabore une Constitution pour fonder un nouveau
régime démocratique en 1993. Mais de nombreuses irrégularités perdurent dans les
élections : des fraudes, des triches. Toute la décennie de Boris Eltsine symbolise la
corruption endémique (=qui est tout le temps présente) des élites en Russie. C’est pourquoi
Eltsine est contraint à la démission en 1999. A la fin des années 90, la situation économique
est très préoccupante.

Doc 4 p 115 : Le déclin économique de la Russie sous Boris Eltsine

Nous avons à notre étude, un graphique qui représente l’évolution du PIB et des
investissements en Russie sur une base 100 entre 1991 et 2003. Ce document nous permet
de comprendre le déclin économique de la Russie sous Boris Eltsine. Ce document est
extrait d’un livre de Pierre Thorez, La Russie, en 2016.

Maintenant, la Russie, pour pouvoir s’en sortir, dépend des aides apportées par le FMI et la
Banque Mondiale ⇒ c’est un pays qui va accroître son endettement.

Si les investissements ont fortement baissé, c’est parce que l’Etat est endetté et n’a plus les
moyens d’investir dans le secteur économique (à la fois dans les entreprises et dans le
service public). C’est un pays qui n’attire pas les investissements étrangers.

La baisse du PIB est à mettre en relation avec la baisse du secteur industriel très
importante + le secteur tertiaire très peu développé (tourisme car peu d’infrastructures). Ce
document met en relief la récession économique de la Russie dans les années 90, nous
pouvons noter une reprise économique avec une hausse du PIB et des investissements en
1999, à mettre en relation avec l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine.

En effet, cette période a été qualifiée de “décennie noire”. Le pays est passé d’une
économie contrôlée, planifiée, à un capitalisme sauvage sans véritables règles

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(libéralisation de l’économie et des prix). Cette évolution sans socle juridique a permis aux
oligarques de s’enrichir avec des pratiques frauduleuses.

Oligarques : chefs d’entreprise puissants et souvent issus de groupes aux pratiques


douteuses

Parallèlement, la majorité de la population s'appauvrit avec la suppression des aides


sociales (50 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 2 $ par
jour). Le taux de mortalité augmente et l’espérance de vie (diminue) pour les hommes est
passée à 57 ans contre 62 ans auparavant. Le pays souffre aussi d’un manque de services
publics performants (ex : éducation, hôpitaux, l’aménagement du territoire).

De plus, en 1998, la Russie est confrontée à une crise financière, le rouble perd de sa
valeur, il est dévalué. Lors de cette crise, les comptes bancaires sont bloqués, pour éviter
une faillite des banques. La population n’a plus aucune confiance dans le système
économique et dans l'État.

En même temps, le gouvernement central de Russie a du mal à imposer son autorité aux
régions et à établir une homogénéité juridique (lois qui soient les mêmes dans toutes les
régions). ⇒ impossible car territoire vaste et trop complexe

En dehors du défi économique, la Russie aussi répond à un défi diplomatique et


géopolitique.

- être reconnu sur la scène internationale et être un partenaire de choix dans les
décisions prises que ce soit à l’ONU ou au sein des groupes de discussion comme le
G20.
- maintenir son influence sur les États proches : c’est-à-dire sur sa sphère d’intérêt
vital = ensemble des avoisinants, not. pays asiatiques avec lesquels elle échange,
mais également, les Etats européens qui servaient de tampon entre la Russie et
l’Europe occidentale. Parmi les deux pays qui sont les plus importants pour servir de
base tampon, il y a la Géorgie et l’Ukraine. La Russie essaye de maintenir son
influence grâce à la Communauté des Etats Indépendants (CEI). La CEI fait partie du
domaine d’influence de la Russie et des points d’ancrage sur lesquels elle s’appuie
pour retrouver sa puissance.

Que reste-t-il de la puissance de la Russie ?

- son siège au Conseil de Sécurité à l’ONU ⇒ la Russie peut s’opposer aux décisions
des autres pays

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- sa superficie, la Russie est l'État le plus vaste au monde
- sa population est un poids (144 millions d’habitants)
- positionnement géographique : proximité avec la Chine
- son arme nucléaire

Poutine arrive au pouvoir en 1999, il est atterré face à la situation économique, politique et
diplomatique de la Russie.

B. La Russie à la reconquête de sa puissance

Doc 1 p 106 :

Poutine, dès son avènement au pouvoir, entend incarner le renouveau et l’ordre, pour en
finir avec l’anarchie de la période précédente.

Il va établir un régime qui s’apparente à une démocratie illibérale : Poutine maintient un


semblant de démocratie avec des élections truquées, mais tout en déployant un
autoritarisme exacerbé. C’est pourquoi on parle de démocrature = semblant de
démocratie dans une dictature. Il a renforcé le pouvoir exécutif, réaffirmé le pouvoir de
l’Etat Central pour éteindre toutes les velléités séparatistes des régions (not. Tchétchénie). Il
va lutter de manière féroce contre tous les opposants politiques.

Poutine a réussi à reprendre d’une main de fer la gestion du pays et à réaffirmer la


puissance de la Russie sur le plan international notamment dans le domaine militaire.

Vidéo : armée russe

Younarnia = mouvement de jeunesse russe dont le but est l’éducation patriotique de la


nouvelle génération. En 2019, une loi est passée pour que chaque école soit rattachée à
une Youharnia.

L’armée est un élément prégnant au sein de la société russe ⇒ militarisation de la


jeunesse/société, culture de la guerre qui est déployée, qui rappelle les jeunesses
communistes créées par Staline, les Komsomol. Une des forces de la Russie est la dévotion
des soldats, on entretient ce sentiment patriotique et nationaliste. La puissance de la
Russie s’appuie sur la diversité de son armement (not. missiles nucléaires). Les Russes ont
un arsenal militaire important qui doit être modernisé ⇒ les dépenses militaires

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augmentent : + 160 % entre 2000 et 2019. Il y a une volonté de la part de la Russie
d'accentuer les dépenses étatiques sur ce sujet puisque le retard économique n’a pas été
rattrapé ⇒ ils veulent continuer à être une puissance périphérique nuisible. La Russie a
une forte présence sur plusieurs continents : des bases militaires dans plusieurs pays ex :
Ukraine ou pays CEI.

Poutine n’hésite pas à montrer à l’échelle internationale la puissance de son armée.


Commémoration de 1945 : défilé militaire ⇒ rentre dans le cadre de la géopolitique ⇒
façon de rappeler la grandeur et la puissance de l’armée russe. Poutine est un homme qui
aime se mettre en scène et qui aime mettre en scène la Russie.

Etude du doc p 114 : Discours de Poutine en 2018

Question : Quels sont les éléments qui composent le renouveau de la puissance russe
d’après Poutine ?

La Russie veut imposer son autorité sur ses voisins proches, elle veut maintenir la défense
de ses intérêts stratégiques. La Russie a su mettre en place des alliances stratégiques avec
plusieurs pays (Chine, Inde). L’objectif de la Russie est de créer une vaste sphère d’influence
en Asie et de protéger ses intérêts en créant des zones tampons (pays frontaliers comme
Ukraine ou Géorgie).

La Russie possède un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU qui leur permet de s’opposer
aux décisions qui sont prises.

Les nouvelles stratégies de la puissance russe repose sur 3 axes d’après Poutine :

- privilégier les voisins proches en contrôlant les Etats situés à ses frontières (Ukraine,
Géorgie), afin d’éviter un contact direct avec les membres de l’OTAN et de se créer
une vaste zone d’influence stratégique qui lui permet de disposer de bases
militaires et de pouvoir acheminer ses exportations en gaz et de pétrole en toute
sérénité. L’objectif étant de continuer à avoir des gazoducs sans avoir d’entraves à
ses relations commerciales.
- réalisation de nombreuses alliances (multiplication des alliances mais sans grand
poids). La première alliance a été signée en 2001 avec la Chine, c’est OSC
(Organisation de Coopération de Shanghaï) organisation de coopération

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économique qui, par exemple, a permis la construction d’un gazoduc de la Russie
vers la Chine en 2014. En 2002 : Organisation de Traité de Sécurité Collective (OTSC)
: organisation militaire qui permet de s’entraider, aider à la sécurité au niveau des
frontières. En 2014 : Union économique eurasiatique : espace économique commun
qui a pour vocation de fonctionner comme l’UE : c’est -à-dire de privilégier les
échanges entre les pays membres (ne fonctionne pas car trop d’interdépendance
économique avec les pays occidentaux)
- Dernier élément évoqué par Poutine : la volonté de soutenir la puissance des BRICS.
Pour Vladimir Poutine, les BRICS doivent servir de levier pour contrecarrer la
puissance des pays occidentaux. C’est pourquoi il a créé des alliances avec la Chine,
l’Inde mais également avec le Brésil qui lui fournit des produits agricoles (viande +
lait) qui ne sont plus exportés par l’UE vers la Russie depuis les sanctions imposées
en 2014 suite à l’annexion de la Crimée par la Russie.

Cependant, le discours de Poutine ne peut masquer les difficultés économiques qui


perdurent au sein du pays. En effet, l’économie russe est basée sur l’exportation de gaz et
de pétrole = économie de rente ⇒ pas de production industrielle, mais qui est assujettie
aux variations du marché de ces matières premières, et assujettie également aux relations
géopolitiques. Poutine n’a pas réussi à établir une croissance économique stable.

Economie Russe :

- L'économie de la Russie est basée sur l’industrie lourde. Toute l’économie du pays
repose sur le gaz et le pétrole ⇒ économie fragile
- la Russie est un pays très inégalitaire où un petit groupe de personnes s'accaparent
les richesses alors que l’ensemble de la population continue de vivre de manière
précaire
- la corruption latente / persistante est un frein à la modernisation et à la croissance
économique
- c’est une économie en berne

Puissance géopolitique :

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Cependant, la puissance géopolitique de la Russie est prégnante pour plusieurs raisons :
elle dispose d’un siège de sécurité au CDS de l’ONU et elle utilise le gaz et le pétrole comme
une arme dans les relations internationales

C’est pourquoi la Russie a pu mener des expéditions militaires sans l’aval de l’ONU et sans
tenir compte des règles de droit international.

Ex : attaque militaire en Géorgie en août 2008 en Ossétie du Sud (région à moitié


russophone), région frontalière avec les Russes. Pendant 15 jours se produisent des
affrontements armés entre les soldats géorgiens et russes. Après plusieurs jours de
bombardements sur plusieurs villes géorgiennes, Medvedev décide de cesser le combat
tout en maintenant les troupes militaires pour “protéger les populations d’Ossétie du Sud”.
Medvedev, au mois d’août déclare l’indépendance de l’Ossétie du Sud ⇒ cette
indépendance n’est pas reconnue par la Géorgie ni par la communauté internationale.
C’est une provocation de Medvedev et Poutine envers la Géorgie. L’objectif de Poutine et de
Medvedev est de rattacher l’Ossétie du Sud à la fédération de Russie mais surtout de
déstabiliser la Géorgie, un pays tourné vers l’occident et qui a demandé son adhésion à
l’OTAN

2ème exemple de la puissance géopolitique de la Russie : la crise ukrainienne (version


cours magistral)

La crise ukrainienne a démarré en novembre 2013 et s’explique par l'influence historique :


à la fin du XVIIIème siècle : Ukraine = pays dépecé par d’autres puissances. A la fin du
XVIIIème siècle, les Russes prennent le contrôle de l’Ukraine. En 1917 : indépendance de
l’Ukraine jusqu’en 1922, date à laquelle l’Ukraine tombe sous la coupe de l’URSS. La Crimée
était à l’origine un territoire indépendant pendant l’URSS. En 1954 : Kroutchev a rattaché la
Crimée à l’Ukraine ⇒ l’Ukraine n’a jamais eu d’unité politique et historique, territoire qui a
vacillé avec la Russie. La Crimée est un territoire pro-russe.

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Crise ukrainienne :

Avant le XVIIIème siècle, l’Ukraine était sous l’influence de différents pays, la


Pologne, la Lituanie, la Russie… Mais au XVIIIème siècle, les Russes conquièrent l’ensemble
du pays. En 1917 : courte indépendance, car en 1924, l’Ukraine est incluse dans l’URSS.
Après la chute de l’URSS en 1991, le pays est resté sous un gouvernement pro-russe
jusqu’en 2004. A cette date, des mouvements populaires éclatent pour dénoncer des
élections frauduleuses d’un président pro-russe. Ces révoltes aboutissent à de nouvelles
élections (menant au pouvoir Viktor Iouchtchenko, un pro-démocratie, il perd les élections
en 2010) qui montrent la fracture instaurée au sein de l’Ukraine entre le centre-ouest
tourné vers l’Europe et le sud-est pro-russe. L’influence russe est prégnante car 17 % de la
population ukrainienne est d’origine Russe.

La Russie porte un regard particulier sur l’Ukraine qui présente de nombreux


intérêts géopolitiques : la Crimée a une situation idéale sur la Mer Noire, elle permet de
rejoindre la Méditerranée et sur le port de Sébastopol (ville majoritairement russophone).

Par ailleurs, la dépendance énergétique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie est aussi


une autre limite de l’indépendance du pays : 58 % du gaz consommé est russe. La Russie
utilise cette dépendance comme un levier géopolitique. En 2008-2009, suite à des velléités
du gouvernement de se rapprocher des européens, la Russie diminue ses exportations de
gaz vers l’Ukraine (ferme ses robinets). L’UE avait en tête de signer des accords
d’association et de libre-échange avec l’Ukraine alors que Poutine s’employait à
reconstruire l’ère de domination russe en Asie et en Europe avec ses voisins proches.

En 2010, Viktor Ianoukovitch (pro-russse) est élu président, le pays est affaibli par la
crise financière, par les lourdes factures de gaz et la corruption. Poutine propose en 2013
une baisse des prix du gaz, le gouvernement se tourne alors vers la Russie au détriment de
l’UE : cela entraîne des manifestations populaires en novembre 2014, surtout à l’ouest,
grande répression, le mouvement se radicalise et entraîne la destitution du président en
février 2014. Un nouveau gouvernement de transition est établi, rejeté par une grande
partie de la population à l’Est et en Crimée.

En février 2014 : manifestation en Crimée pour demander un renforcement des


liens avec la Russie. Fin février : plusieurs personnes armées rentrent au sein du

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gouvernement, les Russes interviennent au nom du droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes. La Crimée demande son indépendance et son rattachement à la Russie. Un
référendum est mis en place (non reconnu par les puissances occidentales et l’Ukraine car
mis en place sous la menace de l’armée russe). 96 % de la population approuve le
référendum, la Crimée est reconnue indépendante par Poutine qui officialise dans la foulée
son rattachement à la Russie le 18 mars 2014 par la signature d’un traité.

L’ONU a demandé au conseil de sécurité de voter l’illégalité du référendum ⇒ véto


russe et abstention des chinois. Des sanctions ont été établies : exclusion du G8 et l’UE met
en place des sanctions, elles ciblent 21 personnalités russes, en leur interdisant de voyager
dans l’UE et en gelant leurs actifs financiers. Mais les Européens se retrouvent dans une
impasse : ils ne peuvent pas réellement sanctionner économiquement la Russie sans se
sanctionner eux-mêmes : la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37
% en Allemagne et en Italie et 24 % en France.

Depuis 2014, il n’y a jamais eu de pacification globale en Ukraine, les tensions perdurent.

Éléments que les russes utilisent pour peser sur la scène internationale :

Par ailleurs, sur la scène internationale, la Russie cherche à peser par tous les
moyens. Certains historiens parlent d’un retour de la guerre froide. Pour peser sur la scène
internationale, les russes utilisent l’arme du gaz, c’est le premier fournisseur de l’UE qui
demeure tributaire de la Russie pour sa consommation de gaz.

Autre élément que les russes utilisent pour peser sur la scène internationale : la
cyber-propagande. On distingue les hackers et les trollers : les trollers s'arrangent pour
diffuser des informations et leur donner un aspect de véracité pour propager les troubles :
Ex : Macron en couple avec un homme / Brigitte Macron est un homme (en 2017). But :
déstabiliser les personnes pendant les périodes de tensions, cela peut attiser les terroristes
à commettre des attentats ⇒ bataille idéologique. Un hacker est un pirate informatique.

Vidéo : L’usine à troll

C’est une activité illégale , qui se fait dans des bâtiments difficilement traçables. L’Etat met
les moyens pour que ces trollers parviennent à diffuser de fausses informations. Leur
intérêt est de déstabiliser les pays visés et de semer le désordre pendant une période

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déterminée, comme pendant les élections ou pendant les périodes de tensions. But ⇒
étendre la sphère d’influence de la Russie. Il y a eu des vols de données lors de la
campagne présidentielle précédente, l’objectif de Poutine était que Marine le Pen remporte
les élections, il déstabilise donc Macron.

Le troisième point sur lequel la Russie s’appuie pour s’imposer, c’est sa puissance militaire
et son non-respect des conventions internationales. Ex : l’intervention militaire en Syrie à
partir de 2015 aux côtés de Bachar Al Assad contre les rebelles du régime. BAA utilisait des
armes chimiques pour faire reculer les rebelles. L’objectif de Poutine était de maintenir ses
bases militaires au Moyen-Orient et Proche-Orient, la Syrie étant son seul point d’ancrage.
Les Russes n’ont pas hésité à aider BAA alors que l’ONU avait voté contre (capacité de
faire). Ce sont deux idéologies qui s’affrontent.

Aujourd’hui, en 2022, de nouvelles tensions vives se déploient en Ukraine avec la crainte


d’une guerre entre plusieurs pays, l’Ukraine et ses alliés occidentaux contre le Russie et ses
alliés. Ce sont des tensions dans le Donbass et en Crimée.

Dès l’été 2021, Poutine expose ses ambitions internes sur l’Ukraine : il refuse le
rapprochement de l’Ukraine avec l’UE et il s’oppose à la demande de l’Ukraine de faire
partie de l’OTAN. La Russie entend imposer aux Etats-Unis et à l’UE la possibilité ou non de
faire rentrer un pays au sein de l’OTAN. 100 000 hommes sont déployés aux frontières
entre la Russie et l’Ukraine. Poutine justifie ce déploiement militaire par la nécessité de
protéger les populations russophones d’Ukraine. Il ne veut pas que l’Ukraine tombe dans la
sphère d’influence de l’OTAN. Poutine a préparé des articles où il explique que non
seulement l’Ukraine ne rentrera pas dans l’OTAN, mais aussi que les autres États sous son
influence ne rentreront pas dans l’OTAN ⇒ Poutine veut s’assurer d’une zone de sécurité.

C. Une puissance fragile et incomplète


- Sur le plan économique persistent de fortes inégalités économiques : 110 oligarques
détiennent 35 % de la richesse ⇒ grandes disparités économiques + persistance
d’une forte pauvreté : 20 millions de russes vivent sous le seuil de pauvreté sur une
population de 144 millions soit 13 % de la population russe.
- La Russie a peu d’ancrage au Proche et Moyen-Orient en dehors de la Syrie

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- L’ensemble de leur croissance économique est basée sur une économie de rente
(gaz et pétrole qui sont tributaires des cours du marché)
- retard technologique par rapport à l’Occident, retard dans l’innovation dans le
domaine industriel
- manque d’ouverture not. vers l’Occident
- maîtrise imparfaite du territoire en raison de son étendue, à sa superficie et au
climat (froid)
- la Russie possède un faible soft-power : l’image de la Russie est entachée par de
nombreux scandales : absence de démocratie et de transparence politique +
atteintes aux droits des hommes (arrestations des journalistes), les JO (dopages),
stigmatisation des homosexuels

Navalny est un opposant politique à Poutine, il essaye de rassembler des informations


pour prouver les élections frauduleuses, la corruption, le détournement d’argent public.

La Russie est à l’image de la phrase prononcée par Hubert Védrine : “une puissance
périphérique au fort pouvoir de nuisance”.

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