« Sur quoi a reposé la puissance ottomane et pourquoi ces fondements ont-ils disparu ?

» Elie AIRAUD 106

SUR QUOI REPOSE LA PUISSANCE DE L’EMPIRE OTTOMAN

La puissance de l'Empire ottoman repose sur un ensemble de facteurs historiques,

géographiques, politiques, économiques et militaires qui ont permis à l’empire d’en faire
l'une des puissances impériales les plus influentes de l'histoire. L'un des piliers fondamentaux
de sa puissance résidait dans son emplacement géographique stratégique. Situé
principalement en Eurasie, l'Empire ottoman était un carrefour essentiel entre l'Europe,
l'Asie et l'Afrique, lui offrant un accès privilégié à des routes commerciales cruciales. La
Méditerranée, en particulier, était un facteur clé de l'expansion ottomane, permettant un
contrôle de plusieurs points de passage majeurs. Istanbul, l'ancienne Constantinople, située
sur les rives du détroit du Bosphore, était la capitale et le centre névralgique du commerce
entre l'Est et l'Ouest, en faisant un point de convergence de richesses, de cultures et de
connaissances.
En outre, la puissance militaire de l'Empire ottoman était une force redoutable. Les
Janissaires, une force d'élite composée de soldats d'origine chrétienne convertis à l'islam,
étaient renommés pour leur discipline et leur loyauté envers le sultan. L'armée ottomane
était bien organisée et dotée de technologies militaires avancées pour l'époque, y compris
une artillerie puissante. Cette force militaire leur a permis de conquérir et de maintenir un
vaste territoire, ainsi que de résister aux menaces extérieures.
De plus, l'Empire ottoman a adopté une politique de tolérance religieuse relative, permettant
aux différentes communautés religieuses, notamment les chrétiens et les juifs, de coexister
en échange du paiement de taxes et du respect de certaines règles. Cela a contribué à
maintenir une relative stabilité à l'intérieur de l'Empire, malgré sa diversité ethnique et
religieuse.
Enfin, la conquête de Constantinople en 1453 par les Ottomans, marquant la fin de l'Empire
byzantin, a été un événement historique majeur qui a consolidé la domination ottomane
dans la région, tout en représentant une transition religieuse significative, transformant
l'église orthodoxe de Sainte-Sophie en mosquée.
En somme, la puissance de l'Empire ottoman était le fruit de sa situation géographique
stratégique, de sa force militaire, de sa gestion relative de la diversité ethnique et religieuse,
de son efficacité administrative et de sa capacité à s'adapter aux défis du temps. Ces
éléments ont conjugué leurs forces pour faire de l'Empire ottoman l'une des plus grandes
puissances impériales de l'histoire, qui a laissé une empreinte durable sur la région et le
monde tout en régnant pendant plus de six siècles.
DECLIN DE L’EMPIRE OTTOMAN

Cependant, cette prospérité ne durera pas pour toujours. En effet de 1828 à 1908
l’empire Ottoman se verra en déclin et cela s’explique en plusieurs points. Pour commencer
l’empire n'était pas sans compétition : Venise, l'une des puissances maritimes majeures de
l'époque, constituait un rival de taille pour l'Empire ottoman en Méditerranée. Les deux
empires se disputaient farouchement le contrôle des routes commerciales
méditerranéennes, ce qui conduisait souvent à des conflits militaires. Ces rivalités ont mené
à des épisodes marquants tels que la bataille de Crète (1645-1669).
Toutefois, au fil du temps, les fondements de la puissance ottomane ont commencé à
s'effriter. Des facteurs internes tels que l'inefficacité administrative, la mauvaise gestion
économique et fiscale, en effet L'Empire ottoman a souffert d'une inefficacité administrative
croissante au fil du temps. Les structures bureaucratiques, autrefois efficaces, sont devenues
corrompues et inadaptées aux besoins changeants de l'État. La mauvaise gestion
économique a entraîné une pression fiscale excessive sur la population, conduisant à des
révoltes et à un déclin de la production agricole.
De plus, la perte progressive de territoires a affaibli la base territoriale et économique de
l'Empire ottoman. Les puissances européennes et russes ont réussi à grignoter ses frontières,
privant ainsi l'Empire de ressources et de revenus précieux. Des régions clés telles que la
Hongrie, la Grèce, l'Égypte et les Balkans sont passées sous le contrôle de ces puissances,
affaiblissant l'Empire dans son ensemble.
Ainsi que des tensions ethniques et religieuses croissantes ont affaibli la stabilité de l'Empire.
De plus, la perte progressive de territoires au profit de puissances européennes et russes a
érodé sa base territoriale et économique, tandis que le déclin militaire et l'incapacité à suivre
les avancées militaires européennes ont exposé ses vulnérabilités. Enfin, les pressions
extérieures de la part des puissances chrétiennes européennes cherchant à étendre leur
influence ont compliqué davantage la situation. Malgré son emplacement stratégique et ses
atouts initiaux, l'Empire ottoman a été finalement confronté à une combinaison de défis
internes et externes qui ont conduit à son déclin progressif et à sa disparition en tant
qu'entité impériale majeure à la suite de la Première Guerre mondiale, marquant la fin de
plusieurs siècles de règne ottoman.