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T03
Faut-il être cultivé pour apprécier une œuvre d’art ?
I) Il n’est pas nécessaire d’être cultivé pour apprécier une œuvre d’art.
Dans l’art, l’être humain recherche la beauté et en tant que spectateurs, nous recherchons
dans une œuvre qu’elle nous procure un plaisir particulier, le plaisir esthétique lié à la
contemplation du beau.
b) Apprécier une œuvre d’art n’est pas réservé qu’à certains « spécialistes » ou
« connaisseurs ». Une même œuvre peut-être appréciée par beaucoup de spectateurs où
que ce soit dans le monde et quelle que soit la période.
Kant : « est beau ce qui plaît universellement ». L’appréciation d’une œuvre d’art,
parce qu’elle relève d’un plaisir désintéressé, d’un pur plaisir de contemplation, est donc
partageable et commune à tous, quel que soit sa culture, ses origines ou ses connaissances
intellectuelles.
Transition : S’il n’est pas nécessaire d’être éduqué pour apprécier une œuvre d’art, le
spectateur court cependant des risques. En effet, son approche de l’oeuvre risque d’être
superficielle, incomplète. Il peut aussi se méprendre sur le sens de l’oeuvre, l’ignorer ou au
contraire lui donner un sens totalement contraire. Enfin, le spectateur non cultivé peut se
sentir démuni face à une œuvre, incapable d’expliquer, de verbaliser ou même de justifier
ses émotions.
II) Être cultivé est nécessaire.
Transition : Être cultivé permet donc une appréciation plus raisonnée, plus complète et plus
riche d’une œuvre. Cela nous permet donc de pouvoir exercer un jugement esthétique. Et
pourtant être cultivé peut aussi nuire à notre appréciation artistique et révéler les limites de la
culture.
III) Être cultivé a ses limites et ne doit donc pas être obligatoire.
a) Apprécier une œuvre d’art, c’est éprouver un plaisir esthétique. Or la culture peut
devenir envahissante et empêcher toute spontanéité. L’émotion est étouffée alors car
l’évaluation intellectuelle de l’oeuvre prend le pas sur l’appréciation émotionnelle.
b) La culture est liée à notre éducation, à notre milieu social et elle exerce une fonction
sociale discriminante. Si l’on veut être reconnu socialement, il faut exprimer son goût pour les
Beaux-Arts et pour un type de pratique culturelle. On est donc amené à apprécier une œuvre
non pas pour ce qu’elle nous apporte mais pour se conformer à une tradition liée à une
classe sociale. ⇒ Bourdieu, La Distinction.