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Introduction
L’art est omniprésent autour de nous et il façonne notre vie, même si nous ne nous
en rendons pas toujours compte. La musique que nous écoutons au quotidien, les films
que nous voyons, les bâtiments dans lesquels nous habitons ou nous travaillons
peuvent relever de l’art. Certes la culture et l’éducation forment le goût, l’appréciation et
même la perception d’œuvres d’art. Mais peut-être sommes-nous nous-mêmes des
apprentis artistes si nous chantons, jouons d’un instrument de musique.
Etymologiquement, l’art signifie talent, savoir-faire, habileté. Il désigne ce qui est
artificiel c'est-à-dire ce qui est fabriqué par l’homme. Dans son sens moderne et quand il
est employé au singulier, l’art signifie savoir-faire (par exemple l’art de séduire). Employé
au pluriel, les arts désignent l’ensemble de procédés appliquant un savoir et permettant
de produire un résultat. Et depuis le XVIIIe siècle, l’art est considéré comme une activité
produisant des choses reconnues belles et visant à l’expression d’un idéal artistique.
On peut apprécier telle ou telle œuvre d’art parce qu’elle nous divertit, parce
qu’elle nous fait réfléchir, mais aussi parce qu’elle nous fait nous sentir bien. Et
pourquoi danser, chanter, jouer de la musique sont des activités qui nous sont
agréables ?
On pourrait d’abord répondre que ces activités sont plaisantes parce qu’elles
défoulent le corps ; mais c’est également le cas du sport, sans qu’il soit considéré comme
un art. Aristote explique que le théâtre nous permet de nous projeter dans les œuvres,
de nous purger de certaines passions et donc de dénouer certains conflits qui nous
agitent. C’est ce processus de purification des passions, qu’Aristote appelle « catharsis » :
mécanisme permettant de se libérer de certaines mauvaises émotions fortes. Le détour
par l’art permettrait ainsi de mieux se comprendre et de se réconcilier avec soi-même. Le
dicton selon lequel « la musique adoucit les mœurs » fait référence à ce processus de
catharsis. Voilà pourquoi, plus généralement, de nombreuses politiques publiques
encouragent la fréquentation des œuvres d’art et la pratique artistique : c’est parce
qu’on en attend des bienfaits sur le plan moral et politique.
Mais cette conception de l’art ne conduit-elle pas à le réduire à un simple moyen ?
C’est ce que dénonce le poète Théophile Gautier (1811-1872) : pour être lui-même,
l’art ne doit pas être au service de quoi que ce soit, et c’est ce qui en fait la beauté. « L’art
pour l’art » est le nom que T. Gautier a donné au courant de pensée qu’il avait initié lui-
même. « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, dit Gautier ; tout ce
qui est utile est laid »
L’expression « l’art pour l’art » n’a cependant aucun sens pour Nietzche (1844-
1900), qui estime que l’art a nécessairement pour fonction de glorifier la vie dans toutes
ses dimensions. C’est refuser de moraliser l’art c'est-à-dire d’assujettir l’art à la morale
que de parler de « l’art pour l’art »
Faut-il être cultivé pour apprécier l’art ?
Quelques suggestions pour introduire : visite des musées (portes ouvertes) pour tous
(petits et grands, jeunes et vieux, lettrés et illettrés,…) ; définition de la culture (attention
au contexte), définition de l’art, lien possible entre les deux, analyse du libellé du sujet,
etc.
Première partie : Le plaisir esthétique suppose une culture esthétique. L’art est un
donné à penser, à réfléchir et à méditer.
Argument 1 : L’art exige un public qui soit apte à le comprendre
Argument 2 : Certaines œuvres paraissent hermétiques, il faut donc bien apprendre leur
langage.
Deuxième partie : L’art est d’abord et avant tout un donné à voir, à écouter…
Argument 1 : L’œuvre d’art se donne à celui qui la trouve immédiatement belle.
Argument 2 : L’art n’a pas à être élitiste.
Argument 3 : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept » Kant. Relativité de
la notion de goût qui est une faculté naturelle et subjective de l’homme.
Art figuratif : Se dit de l’art qui représente des corps ou des objets réels, par opposition
à l’art abstrait.
Canon : Désigne en esthétique les règles qui définissent les proportions idéales dans
une œuvre d’art.
Esthétique : Partie de la philosophie qui s’occupe du beau.
Guernica : cette ville espagnole fut entièrement détruite par l’aviation allemande au
service de Franco en 1937. Cet épisode inspira à Picasso une monumentale peinture qui
devint un symbole de la lutte pour la liberté.
Impressionnisme : Mouvement artistique qui s’est développé en France vers 1870.
Opposés à la peinture académique et d’ateliers traditionnels, les peintres
impressionnistes peignaient en plein air et cherchaient à reproduire des impressions à
l’aide des nuances de la lumière et de la couleur.
Méditation : Réflexion profonde et attentive sur un sujet donné. En religion, la
méditation désigne une attitude de recueillement et d’oraison mentale.
Peinture dégénérée : Le régime nazi a baptisé ainsi toute la peinture moderne des
années 1920-1930 (peinture abstraite, expressionnisme, surréalisme), et en particulier
les œuvres des créateurs juifs. Le régime nazi prônait un réalisme héroïque, illustré par
les sculptures d’Arno BREKER (Rappelons que Hitler était un peintre raté)
Subjectivité : Attitude d’une personne qui juge, pense ou apprécie en fonction de sa
conscience, de ses opinions et de ses goûts.