Vous êtes sur la page 1sur 4

L’art

Introduction
L’art est omniprésent autour de nous et il façonne notre vie, même si nous ne nous
en rendons pas toujours compte. La musique que nous écoutons au quotidien, les films
que nous voyons, les bâtiments dans lesquels nous habitons ou nous travaillons
peuvent relever de l’art. Certes la culture et l’éducation forment le goût, l’appréciation et
même la perception d’œuvres d’art. Mais peut-être sommes-nous nous-mêmes des
apprentis artistes si nous chantons, jouons d’un instrument de musique.
Etymologiquement, l’art signifie talent, savoir-faire, habileté. Il désigne ce qui est
artificiel c'est-à-dire ce qui est fabriqué par l’homme. Dans son sens moderne et quand il
est employé au singulier, l’art signifie savoir-faire (par exemple l’art de séduire). Employé
au pluriel, les arts désignent l’ensemble de procédés appliquant un savoir et permettant
de produire un résultat. Et depuis le XVIIIe siècle, l’art est considéré comme une activité
produisant des choses reconnues belles et visant à l’expression d’un idéal artistique.

Les caractéristiques de l’art :


 C’est une activité humaine
Aucun produit de la nature, si beau soit-il, n’est une œuvre d’art. Si nous
considérons que les oiseaux « chantent », par exemple, c’est parce que le plaisir
que nous prenons à les écouter nous fait interpréter les sons qu’ils émettent
comme une véritable mélodie, semblable à celles que produisent artificiellement
les musiciens (ceux de la fête de la musique par exemple). C’est encore plus
évident pour les dessins et autres tableaux que seuls les hommes sont capables de
produire, et qui, en retour, permettent de considérer ceux qui les font comme des
artistes. C’est le cas de Picasso.
 C’est une activité humaine qui produit des œuvres
Qu’il s’agisse d’un tableau accroché au mur d’un prestigieux musée (Ex : ceux de
Picasso), d’un concert dans un lieu public, d’une performance de danse ou d’autre
chose, l’art se concrétise dans des œuvres. Si nous prenons le cas d’une partition
de musique : ce n’est pas encore une œuvre d’art. Il faut encore que celle-ci soit
jouée, c'est-à-dire interprétée, pour être vraiment de la musique.
 Ces œuvres sont porteuses d’émotions esthétiques
Les œuvres d’art peuvent émouvoir, faire réfléchir, interpeller, surprendre,
émerveiller : la palette des différentes émotions esthétiques est très vaste. C’est ce plaisir
particulier que nous allons chercher quand nous nous déplaçons pour aller au théâtre
pour assister à des représentations, au musée contempler des tableaux et des
sculptures ou quand nous partons écouter les musiciens lors de la fête de la musique.

Les 7 arts que l’on distingue :


1. L’architecture 2. La sculpture 3. Les arts visuels (dessin, peinture) 4. La littérature
(poésie, dramaturgie) 5. Les arts de scène (musique, théâtre, cirque) 6. La musique
7. Le cinéma.

Différence entre artiste et artisan


Artiste Artisan
L’artiste signe les œuvres de son nom Ce n’est pas le cas de l’artisan
L’artiste produit des choses belles L’artisan produit des choses utiles
L’artiste crée à partir de son L’artisan suit une procédure
imagination
L’artiste est plus célèbre que l’artisan et
peut vendre ses réalisations plus chères
L’artiste crée L’artisan applique une recette
Question I : L’art a-t-il pour fonction d’être beau ?/ Une œuvre d’art est-elle
nécessairement belle ?
Spontanément, la 1ère qualité que nous attendons d’une œuvre d’art est la beauté. Là
semble se trouver le critère essentiel permettant de distinguer les œuvres d’art des
autres productions humaines. Mais est-ce si simple ? N’existe-t-il pas des œuvres que
nous ne jugeons pas belles et que nous considérons quand même comme artistiques.
I- Qu’est-ce que le beau ?
Le beau fait partie de ces notions qui sont les plus courantes dans l’opinion, mais
que paradoxalement les hommes connaissent le moins, des notions assez ordinairement
peu connues. Veut-on se marier ? On parle du beau prince ou de la belle princesse
qu’on attend. Veut-on aller regarder un film ? On veut se rassurer que ce soit un bon
film, qu’on n’en sortira pas déçu. Veut-on aller écouter de la musique ? Pourvu que ce
soit de la belle musique. Mais sait-on ce qu’est le beau ? Entre beau costume, belle
chasuble, bel homme, beau tableau, etc., difficile de trouver une définition qui puisse
faire l’unanimité. Une question s’impose : comment se fait-il que presque tous les
hommes soient d’accord qu’il y a un beau ?
La beauté selon Diderot dans le Traité du beau : Est « beau hors de moi, tout ce
qui contient en soi de quoi réveiller dans mon entendement l’idée de rapports ; est beau
par rapport à moi, tout ce qui réveille cette idée » Tout objet est jugé beau soit par
rapport à lui-même (c’est-à-dire pris solitairement), soit relativement aux autres. Dans le
premier cas, le beau est dit réel. Ainsi défini, le beau s’applique à tous les objets de la
nature : tout est beau. Dans le deuxième cas où un objet est considéré relativement à
d’autres, la notion de rapport introduit la comparaison. Tout ce qui n’est pas beau sera
qualifié de laid et inversement. Le beau devient alors relatif. Ainsi « une tulipe peut être
belle ou laide entre les tulipes, belle ou laide entre les fleurs, belle ou laide entre les
plantes, belle ou laide entre les productions de la nature » Mais ce beau ne peut se
relativiser que si l’on possède un certain nombre de connaissances. Car comment
pourrait-on dire d’une tulipe qu’elle est belle ou laide entre les productions de la nature
si on n’a pas une certaine connaissance de la nature ?
La beauté selon Plotin : la beauté consiste en l’harmonie des formes et des sons. L’œil et
l’ouïe sont donc essentiels et nécessaires à la définition plotinienne de la beauté. On dira
par exemple d’un homme qu’il est beau parce que les parties de son corps sont si
harmonieuses et symétriques qu’elles garantissent la beauté du corps tout entier. Tous
les membres du corps participent à l’expression de sa beauté. La beauté de l’ensemble
du corps sous-entend que les parties sont aussi belles. Il en est de même de la musique
qui peut se définir comme l’ensemble des sons qui sont combinés entre eux de manière à
les rendre agréables à l’oreille.

II- L’art est produit pour être beau


Argument 1 : le relativisme de la beauté 
* le beau du spectateur n’est pas celui de l’artiste.
Argumentation : Une œuvre ne peut être dite belle que par rapport à au moins deux
points de vue : celui de l’artiste et celui du spectateur. Et chaque point de vue peut avoir
ses propres critères de jugement et d’appréciation. Par conséquent, ces deux points de
vue peuvent s’opposer. Peu importe pour l’artiste. Il n’est pas là pour faire plaisir au
spectateur, ni pour se conformer aux goûts d’une culture ou d’une époque. Ce qui lui
importe, c’est de créer, de laisser agir son inspiration. Quel que soit le sujet abordé,
quelle que soit la forme qu’il adopte, l’artiste se réjouit de son œuvre qu’il trouve belle ; il
estime que son travail dispense la beauté et cela fait son bonheur malgré la relativité du
beau.
* A chaque culture, à chaque société sa conception de la beauté. Chaque culture a sa
notion du beau. Quelle que soit la culture considérée, chacune attend de l’art qu’il lui
apporte la beauté. En tant qu’il est création libre, l’art permet d’enjoliver la réalité
quotidienne, de produire du beau. En ce sens, le beau, c’est la finalité de l’art.
Transition : Ce serait une erreur de penser que la fonction de l’art ne se réduit qu’à la
beauté. Ce qui est beau, agréable, n’est pas par définition incompatible avec l’utile, avec
le vrai, l’authenticité ou la liberté.

III- Autres fonctions de l’art : le vrai, la liberté, l’utilité.


Argument 1 : L’artiste en quête du vrai et de l’authenticité
L’art est d’abord une œuvre qui vise l’authenticité. Il ne cherche pas à tricher. Il se laisse
guider par son intuition. Il ne se définit pas d’après la fantaisie. Il est attentif à ce qu’il
crée.
Argument 2 : L’artiste est un créateur libre.
L’artiste n’est pas un conformiste c'est-à-dire il ne se soumet pas aux modes, goûts et
notions du beau qui prédominent dans une société pour produire.
Argument 3 : L’art a aussi pour fonction d’être utile.
L’art peut être parfois le seul refuge du refus radical de la réalité insupportable. Pour
Herbert Marcuse, la nécessité esthétique de l’art remplace l’horreur absolue de la réalité.
La puissance économique de l’esthétique industrielle : Exemple du salon mondial
d’automobile. Plus une voiture sera belle, plus elle va attirer des clients susceptibles de
l’acheter. Pour certains, le premier critère de choix sera la beauté.
Du côté des techniques, le beau fait bon ménage avec l’efficace.

Question II : L’art nous rend-il meilleurs ?

On peut apprécier telle ou telle œuvre d’art parce qu’elle nous divertit, parce
qu’elle nous fait réfléchir, mais aussi parce qu’elle nous fait nous sentir bien. Et
pourquoi danser, chanter, jouer de la musique sont des activités qui nous sont
agréables ?
On pourrait d’abord répondre que ces activités sont plaisantes parce qu’elles
défoulent le corps ; mais c’est également le cas du sport, sans qu’il soit considéré comme
un art. Aristote explique que le théâtre nous permet de nous projeter dans les œuvres,
de nous purger de certaines passions et donc de dénouer certains conflits qui nous
agitent. C’est ce processus de purification des passions, qu’Aristote appelle « catharsis » :
mécanisme permettant de se libérer de certaines mauvaises émotions fortes. Le détour
par l’art permettrait ainsi de mieux se comprendre et de se réconcilier avec soi-même. Le
dicton selon lequel « la musique adoucit les mœurs » fait référence à ce processus de
catharsis. Voilà pourquoi, plus généralement, de nombreuses politiques publiques
encouragent la fréquentation des œuvres d’art et la pratique artistique : c’est parce
qu’on en attend des bienfaits sur le plan moral et politique.
Mais cette conception de l’art ne conduit-elle pas à le réduire à un simple moyen ?
C’est ce que dénonce le poète Théophile Gautier (1811-1872) : pour être lui-même,
l’art ne doit pas être au service de quoi que ce soit, et c’est ce qui en fait la beauté. «  L’art
pour l’art » est le nom que T. Gautier a donné au courant de pensée qu’il avait initié lui-
même. « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, dit Gautier ; tout ce
qui est utile est laid »
L’expression « l’art pour l’art » n’a cependant aucun sens pour Nietzche (1844-
1900), qui estime que l’art a nécessairement pour fonction de glorifier la vie dans toutes
ses dimensions. C’est refuser de moraliser l’art c'est-à-dire d’assujettir l’art à la morale
que de parler de « l’art pour l’art »
Faut-il être cultivé pour apprécier l’art ?
Quelques suggestions pour introduire : visite des musées (portes ouvertes) pour tous
(petits et grands, jeunes et vieux, lettrés et illettrés,…) ; définition de la culture (attention
au contexte), définition de l’art, lien possible entre les deux, analyse du libellé du sujet,
etc.

Première partie : Le plaisir esthétique suppose une culture esthétique. L’art est un
donné à penser, à réfléchir et à méditer.
Argument 1 : L’art exige un public qui soit apte à le comprendre
Argument 2 : Certaines œuvres paraissent hermétiques, il faut donc bien apprendre leur
langage.
Deuxième partie : L’art est d’abord et avant tout un donné à voir, à écouter…
Argument 1 : L’œuvre d’art se donne à celui qui la trouve immédiatement belle.
Argument 2 : L’art n’a pas à être élitiste.
Argument 3 : « Le beau est ce qui plaît universellement sans concept » Kant. Relativité de
la notion de goût qui est une faculté naturelle et subjective de l’homme.

Question IV : L’artiste nous aide-t-il à être libres ?


Première partie : L’art est l’expression même de la liberté
Argument 1 : Le travail de l’artiste est totalement libre
Argument 2 : L’artiste est toujours un résistant
Argument 3 : L’artiste nous aide à comprendre le monde et à le faire comprendre.
Deuxième partie : L’artiste est malgré tout soumis à des contraintes. Il n’est pas un bon
modèle de liberté.
Argument 1 : La liberté de l’artiste est trop personnelle pour être suivie
Argument 2 : L’artiste peut aussi être prisonnier de la mode, de la technique, des codes
esthétiques de son époque et de sa société.
Argument 3 : L’artiste crée de l’illusion

Lexique sur l’art

Art figuratif : Se dit de l’art qui représente des corps ou des objets réels, par opposition
à l’art abstrait.
Canon : Désigne en esthétique les règles qui définissent les proportions idéales dans
une œuvre d’art.
Esthétique : Partie de la philosophie qui s’occupe du beau.
Guernica : cette ville espagnole fut entièrement détruite par l’aviation allemande au
service de Franco en 1937. Cet épisode inspira à Picasso une monumentale peinture qui
devint un symbole de la lutte pour la liberté.
Impressionnisme : Mouvement artistique qui s’est développé en France vers 1870.
Opposés à la peinture académique et d’ateliers traditionnels, les peintres
impressionnistes peignaient en plein air et cherchaient à reproduire des impressions à
l’aide des nuances de la lumière et de la couleur.
Méditation : Réflexion profonde et attentive sur un sujet donné. En religion, la
méditation désigne une attitude de recueillement et d’oraison mentale.
Peinture dégénérée : Le régime nazi a baptisé ainsi toute la peinture moderne des
années 1920-1930 (peinture abstraite, expressionnisme, surréalisme), et en particulier
les œuvres des créateurs juifs. Le régime nazi prônait un réalisme héroïque, illustré par
les sculptures d’Arno BREKER (Rappelons que Hitler était un peintre raté)
Subjectivité : Attitude d’une personne qui juge, pense ou apprécie en fonction de sa
conscience, de ses opinions et de ses goûts.

Vous aimerez peut-être aussi