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UNIVERSITÉ D’ANTSIRANANA

(15 fois)
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FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
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LITTÉRATURE ET INTERCULTURALITÉ
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ETHNOLITTÉRATURE
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RICHESSE ET BÉNÉDICTION PARENTALE DANS LA POÉSIE ORALE MALGACHE :


Cas du salegy, un genre musical traditionnel du Nord de Madagascar

Mémoire pour obtenir le diplôme de Master en Ethnolittérature

Présenté par
TSARABORY Léonsène Nardio

Sous la direction de
RAFALIMIADANA Eric
Maître de conférences à l’Université d’Antsiranana

Devant les membres de jury composés de :


Président : Pr. Robert JAOVELO-DZAO
Examinateur : Pr. Jean-Louis CORNILLE
Rapporteur : Dr. Eric RAFALIMIADANA

Date de soutenance : 10 juin 2021


À la mémoire de ma tendre mère
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier, en tout premier lieu, Monsieur Rafalimiadana Eric, Maître de
conférences à l’Université d’Antsiranana, qui a bien voulu diriger notre travail. Un soutien sans
faille depuis le début du mémoire, une patience parée à toute épreuve, voilà des éléments moteurs
qui ont constitué, pour nous, un appui considérable.
Ensuite, nos remerciements les plus sincères vont particulièrement à l’endroit de :
- Professeur Robert Jaovelo-Dzao pour ses précieux conseils méthodologiques tout au long de notre
recherche, particulièrement dans le domaine de l’anthropologie.
- Docteur Noël Jacques Gueunier qui n’a jamais refusé de faire chaque fois que nous lui proposons
d’apporter ses remarques par rapport à notre travail.
- Professeur Andrew Walsh, pour ses aides documentaires ainsi que son encouragement à chaque
rencontre lors de ses séjours à Diégo-Suarez. Qu’il trouve ici l’expression de notre reconnaissance la plus
profonde.
- Docteur Parfait Chyntia Volanosy, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines.

Nous tenons également à adresser notre gratitude aux quatre artistes, Ninie Doniah, H’mia,
Francisco et Babaïque, qui nous ont accordé leur précieux temps à répondre à toutes les questions
que nous leur avons posées. Aussi, un grand merci à Jean Marc, qui a facilité notre contact avec ces
artistes.
Enfin, nous ne saurions clore ces remerciements sans une marque de reconnaissance à toutes
les personnes physiques et morales qui ont contribué à l’achèvement de ce mémoire et nous ont aidé
durant notre étude universitaire.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE1
PREMIÈRE PARTIE :
DE L’ART MUSICAL À LA LITTÉRATURE
Introduction5
Chapitre premier : La société malgache du Nord et le genre musical salegy6
Chapitre deuxième : Aspects littéraires du corpus14
Conclusion23
DEUXIÈME PARTIE :
LA QUÊTE DE RICHESSE ET LA PENSÉE SAKALAVA
Introduction24
Chapitre premier : Le rapport entre la bénédiction parentale et la quête de richesse25
Chapitre deuxième : L’image de la sérendipité dans la pensée sakalava 33
Conclusion43
TROISIÈME PARTIE :
LA QUÊTE DE RICHESSE FACE À LA MUTATION DE LA SAGESSE ANCESTRALE
MALGACHE
Introduction44
Chapitre premier : La malgachéité face au modernisme 45
Chapitre deuxième : Le sens de la réussite sociale perçue à travers les chansons des artistes de
nouvelle génération52
Conclusion61
CONCLUSION GÉNÉRALE62
BILBIOGRAPHIE65
TABLE DES MATIÈRES 71
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Depuis la nuit des temps, l’Homme ressent le désir de s’enrichir. L’argent, après l’époque du
troc1, est devenu un outil indispensable2. En effet, cet outil est d’autant plus important qu’il pourrait
être à l’origine de certains problèmes sociaux 3. Compte tenu du contexte social marqué par
l’influence du modernisme, un certain nombre de sagesses ancestrales malgaches, à l’instar de
fihavanana4 ne sont plus mis en valeur. Cela est perceptible à travers les différentes régions de
Madagascar. Comme le remarque Jean-Pierre Gourdeau, « (…) la croissance d’une société de type
occidental, urbaine et individualiste, entraîne l’effritement de la société traditionnelle : les formes
d’expression paysannes et villageoises semblent caduques et vouées à la mort ».5
Mais si l’on se réfère à la société malgache traditionnelle, on peut remarquer qu’elle ne
pouvait avancer qu’avec l’aide des Ancêtres qui ont le pouvoir d’interpeller Dieu pour exaucer les
vœux des vivants. Malgré donc la rupture occasionnée par la mort, les défunts restent toujours des
proches parents, car on peut perpétuellement leur demander une bénédiction, d’où l’expression
populaire malgache : Hangatahantsika amy Zañahary sy ny Razaña6.

1
Le troc est probablement la première forme de commerce qui a existé jusqu'à l'arrivée du sel, qui était l'une des
premières formes de transaction avec une valeur représentant quelque chose (d'où le mot salaire) jusqu'à l'arrivée de
l'argent. En effet, comme l’affirme Pascal Salin, « Le troc est égal à l’économie sans monnaie : c’est-à-dire que
l’introduction de la monnaie dans l’économie n’est pas terminée, les produits s’échangent entre eux, c’est l’économie
traditionnelle ». Pascal SALIN, La vérité sur la monnaie, éd. Odile Jacob,1990 p. 22.
2
Un individu doit posséder de l’argent pour pouvoir faire face à ses besoins quotidiens entre autres, assister à une
cérémonie, se nourrir, pour se soigner, etc.
3
De nombreux écrivains français du XIX e siècle ont mis en relief la question liée à l’argent et à la société. Voir sur ce
point, les écrivains à l’instar de Balzac, Flaubert ou encore Maupassant.
4
Le fihavanana est l’un des traits typiques de la culture malgache. Ce terme est, selon J. Rabemanjara, cité par H. A-M.
Raharilalao, « intraduisible en français mais dont le sens évoquerait, pour tout être humain, l’impérieuse obligation
morale de le considérer son voisin, de quelque origine qu’il soit, comme parent (havana) comme son frère ». En effet,
les quelques mots qui le traduisent en français n’expriment chacun qu’une partie de ce que la pensée malgache veut
exprimer : parenté, consanguinité, fraternité, solidarité, etc. À première vue et au sens restreint, le fihavanana exprime
la consanguinité et la parenté. C’est pourquoi, les consanguins, les frères ou rahalahy et anadahy, et sœurs anabavy et
rahavavy, les cousins et tous les membres d’une même famille restreinte ou élargie sont dits en malgache mpihavana
car ils sont entre eux dans le fihavanana et liés par celui-ci. Mais le fihavanana exige aussi les relations
interpersonnelles, l’affection, l’amour, la qualité de relation, la qualité des rapports ainsi que le savoir-vivre malgache.
Cf. Hilaire Aurélie-Marie RAHARILALAO, Eglise et Fihavanana à Madagascar, Ambozontany Analamahitsy,
Antananarivo, 2007, p. 126 ; cf. Oyvind DAHL, Signes et significations à Madagascar. Des cas de communication
interculturelle, traduit de l’anglais par Aissatou Sy-WONYU, Présence Africaine, Paris, 2006, p. 15.
5
Jean-Pierre GOURDEAU, La littérature négro-africaine d’expression française, Hatier, Paris, 1973, p. 10.
6
Nous allons demander à Dieu et aux Ancêtres ». La religion traditionnelle malgache se trouve fondée sur la croyance
aux ancêtres et en un Dieu Créateur du Monde. Les Malgaches considèrent ces deux êtres invisibles comme des êtres
suprêmes ayant le pouvoir d’influencer la vie des vivants.

1
« Richesse et bénédiction parentale dans la poésie orale malgache: cas du salegy, un
genre musical traditionnel du Nord de Madagascar ». Tel est donc l’intitulé de notre mémoire.
Les raisons du choix de ce thème sont nombreuses. Outre la passion pour la chanson
malgache moderne, nous avons remarqué que, ces derniers temps, ce sont les chansons étrangères
qui dominent les canaux médiatiques à Madagascar. En d’autres termes, de nombreux artistes
malgaches contemporains se sont influencés par des artistes occidentaux tant sur le rythme que sur
le texte. Cependant, ce travail est loin d’être une étude de sonagramme1. Bien au contraire, notre
principal objectif vise à analyser le rapport qui s’établit entre la quête de richesse et la bénédiction
parentale à travers les chansons populaires malgaches du Nord, en particulier le genre musical
salegy. Malgré l’influence du modernisme depuis quelques décennies à Madagascar, nous avons
constaté que le côté bienfaiteur et protecteur de la bénédiction parentale est très souvent illustrée par
un certain nombre d’artistes malgaches du Nord2.
Dans une perspective ethnolittéraire, nous pensons qu’il est essentiel pour un ethnologue qui
s’intéresse à la littérature orale de montrer comment elle reflète les structures sociales. Souvent, à
travers les contes ou les chansons, on met en évidence la projection des systèmes de parenté, de la
culture matérielle, des institutions religieuses ou politiques, etc. En effet, par rapport à notre étude,
il nous est nécessaire de savoir comment les artistes malgaches du Nord conçoivent-ils la quête de
richesse. La bénédiction parentale rime-t-elle avec la tendance actuelle exigée par la logique de la
quête de fortune chantée par les artistes ? Telles sont donc les principales questions qui
constitueront le fondement de notre problématique à travers ce travail de recherche.
Afin de mieux cerner notre domaine d’étude, nous pouvons recourir à une multiplicité
d’approches. Cependant, pour parvenir à notre objectif, nous comptons adopter ici la méthode
critique basée sur les approches stylistique, anthropologique et socio-économique. D’abord, nous
adopterons une lecture stylistique pour donner sens à l’œuvre, en l’occurrence, aux messages
véhiculés par les chansons populaires. En effet, la littérature orale est cette manière de produire et
de réaliser un message à partir des expressions langagières enrichies d’une esthétique. Eno Belinga
a remarqué ce point de vue en soulignant que « la littérature orale est l’esthétique du langage non
écrit, et l’ensemble des connaissances qui s’y rapportent, ensemble de production littéraire d’un
pays, d’une nation, d’une époque.»3. D’ailleurs, la stylistique moderne considère souvent qu’il ne

1
Il s’agit d’une représentation graphique du son.
2
Bon nombre d’artistes malgaches d’aujourd’hui évoquent encore à travers leurs chansons le rapport entre richesse et
l’influence des parents dans la quête de celle-ci. Voir sur ce point les chansons de Bilo, de Ninie Doniah : deux artistes
malgaches nationalement connus et issus de la région du Nord.
3
Eno BELINGA, Littérature et musique populaire en Afrique noire, Paris, Cujas, 1965.

2
peut y avoir effet de style si le locuteur use d’une expression dite « normale », c’est-à-dire
quotidienne.
Nous allons également évoquer la théorie de Paul Zumthor dans l’objectif de voir la
pertinence de notre corpus en tant que genre littéraire. En effet, dans son ouvrage intitulé
Introduction à la poésie orale1, il démontre que la notion de littérarité s’applique évidement à
l’œuvre de nature orale, en particulier les chansons populaires :
« De là se pose la question fondamentale : la notion de littérarité s’applique-t-elle à la poésie orale ? Peu
importe le terme : j’entends l’idée qu’il existe un discours marqué, socialement reconnaissable, de façon
immédiate, comme tel. […] Est poésie, est littérature, ce que le public, lecteurs ou auditeurs, reçoit
comme tel, y percevant une intention non exclusivement pragmatique : le poème en effet (ou, d’une
manière générale, le texte littéraire) est senti comme la manifestation particulière, en un temps et un lieu
donnés, d’un vaste discours constituant globalement un trope de discours tenus au sein d’un groupe
social.2

Il est important de souligner qu’il s'agit ici d'étudier non seulement le texte et la musique mais
aussi le « monde »3 selon le terme de Henri Meschonnic. C’est-à-dire que l’analyse poétique ne doit
pas se limiter seulement au niveau stylistique mais elle doit aussi porter sur le monde. D’ailleurs, ce
théoricien entend par « le monde » l’environnement socioculturel et historique dans lequel on
produit un art poétique car il y a « un rapport particulier du langage au monde. » 4 De cette
conception, il ressort qu’il est difficile d’expliquer le sens d’une œuvre de nature orale si l’analyse
menée au niveau poétique ne s’accompagne pas de l’étude de la société qui les produit. En tout cas,
les artistes sont non seulement les témoins de leurs cultures et de leur société, mais sont aussi les
responsables qui assurent la promotion de leurs cultures et de leur société par le biais de leurs
chansons. Dans les pays africains, par exemple, la littérature orale est considérée comme le miroir
de l’environnement socioculturel et historique du peuple. Comme le disait Liliane Kesteloot :
Quant à sa portée sur le public africain, il faut savoir pour en juger, que cette littérature orale charrie non
seulement les trésors des mythes et les exubérances de l’imagination populaire, mais véhicule l’histoire,
les généalogies, les traditions familiales, les formules du droit coutumier, aussi bien que le rituel religieux
et les règles de la morale. Bien plus que la littérature écrite, elle s’insère dans la société africaine,
participe à toutes ses activités (…).5

1
Paul ZUMTHOR, Introduction à la poésie orale, Edition du Seuil, Paris, 1983.
2
Paul ZUMTHOR, Introduction à la poésie orale, 1983, Edition du Seuil, Paris, p. 38.
3
Henri MESCHONNIC, Pour la poétique, Paris, Gallimard, 1989, p. 10.
4
Ibid.
5
Liliane KESTELOOT, Anthologie négro-africaine, Poitiers, Aubun Imprimeur, mars 1997, pp. 6-7.

3
Ainsi, pour mieux étudier un peuple, il faut commencer par comprendre sa façon de croire, sa
façon de penser voire sa vision du monde. Il faut procéder à une approche plus pragmatique, c’est-
à-dire qu'on doit être présent sur le lieu où se déroule la réalité à étudier. Comme l’a remarqué Lars
Vig : « Si on veut se faire une idée juste de la nature de ces phénomènes religieux dans une nation,
il faut être présent là où palpite la vie religieuse, participer aux cultes et aux autres rassemblements
religieux »1. Par le biais de cette approche anthropologique, nous avons pu obtenir beaucoup de de
chansons auprès des artistes et des gens locaux qui pourraient être considérés comme dépositaires
de cultures traditionnelles malgaches.
En outre, ce travail est loin d’être une étude basée sur les aspects de l’économie 2. Cependant,
il nous paraît indispensable d’adopter une approche socio-économique en vue de mettre en relief le
comportement d’un individu vis-à-vis de la richesse et son impact dans la société malgache
moderne. Pour y parvenir, nous allons nous référer à la théorie de Pierre Bourdieu selon laquelle il
existe une concordance entre la sociologie 3 et l’économie à partir de la perception de la quête de
richesse4. À travers son ouvrage intitulé Les structures sociales de l’économie, Bourdieu tente de
décrire le fonctionnement réel de l’économie avec les outils de la sociologie. Cette approche, selon
notre point de vue, est d’autant plus utile dans le sens où elle nous permettra de mieux comprendre
les réalités socio-économiques malgaches du Nord depuis l’émergence du concept de
mondialisation à travers la Grande Île.
Dans ce contexte, nous allons vérifier à travers notre corpus que, d’une part, la bénédiction
peut concerner toutes les activités humaines, aussi bien dans la vie quotidienne que dans les grands
moments de la vie. Dans toutes les instances, c’est-à-dire, depuis la phase embryonnaire jusqu’à la
fin de la vie, un individu a besoin de cette bénédiction pour être authentique et rester en harmonie
avec son environnement. D’autre part, selon notre point de vue, la quête de richesse est une quête
difficile voire périlleuse qui ne s’obtient pas facilement. Dans ce cas, seule la bénédiction des

1
Lars VIG, Croyances et mœurs des Malgaches, coll. « bibliothèque histoire », Fascicule I, Paris, 1977, p. 10.
2
Le mot « économie » vient du grec oikonomos qui signifie « la règle, la loi, l’organisation de la maison ». A l’origine, il
signifie donc « l’art de bien administrer une maison », puis « la bonne gestion des biens d’autrui ». Il réfère donc à
l’idée moderne de gestion équilibrée de l’argent du budget familial.
3
Dans l’article « The Sociology of the Sociology of Money : Simmel and the Contemporary Battle of the Classics »,
Journal of Classical Sociology, 2003, vol.3, n°1, p.67-93, Mathieu Deflem se penche sur la façon dont l’argent a été
abordé par les sociologues en tant qu’objet sociologique. « Marx became interested in money within a more
comprehensive study of the capitalist mode of production; Weber discussed monetary economics in relation to society's
broader tendencies towards rationalization; and Durkheim focused on the moral regulatory structures within which
money takes on social significance. » p. 86.
4
Pierre BOURDIEU, Les structures sociales de l’économie, Éditions du Seuil, 2000, 304 p.

4
parents pourrait aider un individu à affronter des éventuelles difficultés qu’il ou qu’elle rencontrera
au cours de son existence.
Pour bien structurer notre travail, nous allons le diviser en trois parties. La première partie
intitulée De l’art musical à la littérature présentera la société malgache du Nord et le genre musical
salegy. Nous y décrirons ensuite les aspects littéraires du corpus. La deuxième partie qui a pour
titre La quête de richesse et la pensée sakalava développera le rapport qui s’établit entre la
bénédiction parentale et la quête de richesse. Nous y expliquerons également l’image de la
sérendipité1 dans la pensée sakalava. La troisième partie intitulée La quête de richesse face à la
mutation de la sagesse ancestrale malgache présentera quelques aspects concernant le concept de la
malgachéité face au modernisme. Nous évoquerons vers la fin le sens de la réussite sociale perçue à
travers les chansons des artistes de nouvelle génération.

1
Ce terme est forgé par Walpole, désignant le fait de trouver ce que l’on ne cherche pas.

5
PREMIÈRE PARTIE :

DE L’ART MUSICAL À LA LITTÉRATURE


INTRODUCTION
L’écrit n’a toujours pas été le principal moyen de conserver et de transmettre les us et
coutumes d’une communauté donnée puisque la civilisation orale constitue aussi un autre domaine
qui regorge des savoirs ancestraux. Et pour le cas de Madagascar, plus précisément chez les
Sakalava du Nord, l’oralité est très souvent un outil véhiculant la culture traditionnelle : chansons,
proverbes, contes, kabary, etc.
Comme nous travaillons sur des artistes-chanteurs malgaches dans la partie Nord de la Grande
Île, nous pensons qu’il est nécessaire de commencer par une analyse portant sur l’évolution de la
chanson malgache et qui sera ensuite suivie par la description de notre corpus. Mais pour bien
structurer notre travail, nous commencerons par des aspects historiques de la chanson malgache,
telle qu’elle est perçue par les spécialistes. Nous tenterons ensuite de mieux saisir les
caractéristiques du genre musical salegy et vers la fin, nous évoquerons les aspects littéraires du
corpus.

1
CHAPITRE PREMIER :
LA SOCIÉTÉ MALGACHE DU NORD ET LE GENRE MUSICAL SALEGY
Dans tout Madagascar, même dans les régions les plus reculées, les musiques traditionnelles
se trouvent associées au mode de vie des Malgaches. Autrement dit, pour toutes formes de
circonstances sociales et traditionnelles, la musique de rythme traditionnel reste indispensable. Et le
salegy, un exemple de cette musique traditionnelle populaire de la Grande Île fera l’objet de notre
étude. Pour mieux comprendre ce genre musical tel qu’il se présente aujourd’hui, il est nécessaire
de connaître ce que fut la chanson malgache, son origine, les divers courants d’influence qu’elle
assimile ou subit au cours de son évolution.
1. Brève approche de la chanson malgache
1.1. Aperçu historique
Puisque la plupart des styles musicaux varient selon la région et qu’ils reflètent l'histoire
ethnographique locale, appréhender l’histoire de la chanson malgache nécessite avant tout un
aperçu sur les diverses influences qui ont construit son identité. Selon la thèse à laquelle adhèrent la
plupart des chercheurs, la chanson malgache a été influencée par un certain nombre de cultures et
civilisations d’origine étrangère. En effet, dans la partie Nord-Ouest, on retrouve une influence
islamique. Bien évidemment, la présence de cette religion est probablement due à l’arrivée des
Arabes et des Africains1 . Et compte tenu de cet aspect historique, on peut noter aujourd’hui l’usage
des instruments musicaux qui pourraient faire penser à la proximité du malgache avec les Îles des
Comores. On pourra évoquer à titre d’exemple, le youyou2, connu comme une expression musicale
du monde arabe qui a vraisemblablement transité par l’Afrique musulmane avant d’arriver dans le
monde Sakalava.3
Quant aux styles vocaux du sud, comme en témoigne le groupe Salala dans la chanson
intitulée Salakao4, ils ressemblent fortement au rythme musical d’origine sud-africaine. Sur la côte
Comme le classifient certains spécialistes, à l’instar de Live Yu-Sion, le peuplement de la Grande Île peut se diviser en
deux millénaires : le premier est marqué par les mouvements migratoires indonésiens et arabo-bantous, le second par la
naissance et le développement des royautés issues des migrations extérieures du premier millénaire. Cf. Live YU-SION,
« Métissage musical et culturel chez les Antakarana », Colloque de Los Angeles, UCLA, 5 et 6 avril 2002.
1
Voir sur ce point l’ouvrage de Pierre BOITEAU, Contribution à l’histoire de la nation malgache, Paris, Éditions
sociales, 1958, 431 p.
2
Le youyou est une expression musicale commune entre Comores et Madagascar. Il s’agit d’un cri aigu poussé par les
femmes pour exprimer leur enthousiasme. Considéré comme un cri jouissif, il consiste en hululement long, modulé par
un double mouvement de la langue entre les dents de la vocaliste.
3
LIVE, Yu-Sion : "Note d'introduction sur les musiques traditionnelles des Antakarana." Journal of Asian and African
Studies 65, Tokyo, March 2003, p. 60.
4
L'histoire de cette chanson traditionnelle antandroy est celle d'un enfant prodigue qui désire retourner vers sa terre
natale et qui adresse cette supplique à ses parents : « Mère, me voici, je suis là et j'ai peur ! Je voudrais rentrer car la
2
Est, l'influence créole se manifeste notamment avec le rythme Bassessa. Puis, les harmonies
musicales des Hautes Terres auraient été influencées par la musique religieuse européenne, etc.
Si la musique malgache elle-même ne fait pratiquement pas référence à la culture
austronésienne, l'influence de celle-ci est encore évidente par rapport à l’observation des
instruments musicaux utilisés à Madagascar. À l’instar de hazolahy, ou de sodina, la valiha fait
partie de l'héritage indonésien de la culture musicale malgache. Selon Curt Sachs, l'introduction de
la cithare tubulaire à Madagascar apparait avec le premier mouvement migratoire d'Indonésie. 1 Cet
instrument de musique est attribué souvent aux Merina. Cependant, il convient de mentionner que le
Sakalava dans la partie Nord-ouest avait déjà connu la cithare tubulaire avant l'expansion du
royaume merina au début du XIXe siècle et l’utilisait pour accompagner les danses. Ce dernier était
également d’usage populaire auprès des Betsimisaraka et dans le sud-est du pays.
En outre, déterminer avec précision une véritable origine de la chanson malgache nous paraît
difficile d’autant plus que l’absence des sources fiables dans les travaux de recherche ne nous
permet pas d’émettre des hypothèses. En effet, un certain nombre de chercheurs, à l’instar de Victor
Randrianary2, affirment que les premières recherches consacrées à la musique malgache ont fait leur
apparition vers la fin du XIXe siècle, avec la contribution des missionnaires chrétiens. 3 À cette
époque, lorsqu’on parlait de la musique purement malgache, on se référait uniquement au style
musical typique des Hautes Terres dénommée hira gasy4. D’ailleurs, il s’agit d’une musique très
répandue à l’époque royale pour attirer la foule lors des discours politiques. On l’a utilisé également

terre natale me manque. Je regrette mon passé et le chemin que j'ai suivi. Je n'ose pas accourir vers vous. On vous a dit
que j'ai commis des délits. Je suis un mauvais fils. Mais je jure que je ne recommencerai pas. Je ne veux pas être mis au
ban de la société. Aussi, je te demande pardon, ma mère. Je voudrais rentrer car j'ai la nostalgie de ma terre natale.
Viens à ma rencontre, ma mère. Viens à ma rencontre, j'ai peur. »
1
Curt SACHS, Les instruments de musique de Madagascar. Paris, Institut d’Ethnologie, 1938, p.76.
2
Victor RANDRIANARY, « Mama Sana - Succès, angoisses... et musiques : le blues sakalava », Cahiers
d’ethnomusicologie, 15, 2002, p. 11.
3
Effectivement, la première synthèse sur la musique religieuse malgache a été élaborée par Sibree, dans son article
intitulé Malagasy Hymnology, paru en 1886, donc dix ans avant la colonisation, et qui étudie toute la période depuis les
années 1820. Cf. James SIBREE,"Malagasy Hymnology." The Antananarivo Annual and Madagascar Magazine 10,
1886, pp.187-199.
4
Un ouvrage plus récent qui a été élaboré par un chercheur malgache nous a fait découvrir que le concept de Hira gasy
est né à partir de la rencontre entre les vieilles chansons de l’Imerina avec les chansons étrangères et chrétiennes. Cf.
RANAIVOARSON P. A., Ny Hira gasy, éd Md Paoly, Antananarivo, 2000, p. 16. En tout cas, comme nous l’avons
mentionné supra, à l’instar de salegy dans le Nord, le bassessa dans la partie Est, le horija dans la région Betsileo, le
hira gasy des Hautes Terres Centrales, le kilalaky du Sud-Ouest et mangaliba du Sud, etc., chaque région de la Grande
Île se caractérise à partir de sa propre musique traditionnelle.
3
durant l'administration coloniale pour communiquer des décrets et d'autres informations auprès du
peuple des Hautes Terres.
Mais d’autres chercheurs contemporains, à l’instar de Mireille Mialy Rakotomalala, ont fixé
qu’une première recherche d’authenticité sur la musique malgache remonte à l’époque des
royautés.1 Comme l’affirme Marie-Robert Rason2 :
C’est à cette époque que l’on trouve la musique purement malgache, simple, monotone et religieuse,
reflet du culte et du respect qui attachait le peuple à ses maîtres élevés au rang de demi-dieux. C’est la
musique libre de tous les accidents et qui n’a pour mobile que le calme et la piété, musique encore à l’état
embryonnaire qui, n’ayant subi aucune influence étrangère, coule et limpide et sereine pour exprimer les
sentiments.3

À partir de cette réalité, nous pouvons dire que la musique malgache a rempli un large
éventail de fonctions sociales, spirituelles et mondaines à travers les siècles. C’est-à-dire, à chaque
moment de la vie, de la naissance aux funérailles, en passant par la circoncision, les récoltes, la
demande en mariage, etc., elle est omniprésente. Cela témoigne à quel point son influence par
rapport à la vie des gens vivant dans la Grande île est remarquable. Comme le souligne Christiane
Rafidinarivo, « la musique est un riz quotidien à Madagascar, où la mémoire des sons est d’une
richesse insoupçonnable et l’échange musical une véritable agora. » 4
Certes, la musique traditionnelle permet à une culture musicale de continuer à vivre à travers
le temps. Néanmoins, par suite de l’influence de la civilisation occidentale, de la mondialisation,
des avancées de la science et de la technologie dans tous les domaines, la tradition musicale
malgache a connu un nouveau changement voire même une mutation. Si les groupes d'artistes
traditionnels considéraient leur art comme un don de Dieu qu'ils devaient partager avec leurs
concitoyens et pour lequel ils ne pouvaient ainsi imposer une tarification de leur prestation,
aujourd'hui, conscients de la valeur commerciale de leur travail, ils considèrent leurs activités
comme un travail qui doit être rémunéré. Mais si l’on se réfère au genre musical malgache salegy,
sa naissance remonte dans les années 1960 et 1970 et que les années 2000 ont marqué son âge d’or.

1
Mireille Mialy RAKOTOMALALA, « Musique à Madagascar : Son évolution selon les divers courants
d'influence. » Bulletin de l'Académie Malgache nouv. sér. 64/1-2, 1986, pp. 69-79. Republié dans Ny Malagasy 4, avril
1988, pp. 49-57 et dansTaloha 12, 1994, pp. 203-216.
2
Marie-Robert RASON dans son étude sur la musique malgache précise que « l’histoire de la chanson malgache a
parcouru trois périodes bien définies : la période sous les premiers rois, c’est-à-dire, depuis Andrianampoinimerina
jusqu’à la reine Ranavalona I (1800-1850), la période de Radama II jusqu’à la fin de la Monarchie Hova (1850-1895) et
la période de la fin de la Monarchie Hova à nos jours ». ». Marie-Robert RASON, « Étude sur la musique malgache »,
Revue de Madagascar, 1, 1933, p.42.
3
Marie-Robert RASON, « Étude sur la musique malgache », op.cit. pp. 41-91.
4
Christiane RAFIDINARIVO, « L’entendement malgache ». Africultures, 2, 55, 2003, p. 69.
4
1.2. Naissance du genre musical salegy
Bien qu’il soit devenu très populaire depuis le milieu du XX e siècle, de nombreux spécialistes
affirment que le mot salegy n’était pas encore connu à Madagascar avant la pénétration des troupes
françaises à partir de 1895 sur l’Île. En effet, lors d’une conversation avec Jenny Fuhr, qui a élaboré
une thèse sur la musique malgache, le chanteur surnommé « Roi de salegy, » Eusèbe Jaojoby,
explique que :
On n’a pas parlé du mot salegy avant le XIXe siècle. Quand on parle de salegy, il faut avoir dans la tête :
folklore malgache, à la mesure 6/8, accompagné par des instruments venus de l’Occident. On a
commencé à parler du mot salegy dans le XIXe siècle quand l’accordéon était arrivé ici. Moi, je n’étais
pas là. Donc, quand le musicien malgache là, il jouait de l’accordéon, il a essayé de jouer son folklore
avec et là le mot salegy fut né. Parce qu’avant l’arrivée de l’accordéon, … eh bien, les Malgaches, ils
jouaient à a capella. Ils battaient des mains ou il y avait des tambours, cithare tubulaire là, valiha, à
l’époque, on ne parlait pas encore du salegy. On avait l’habitude de dire « chant sakalava » ou bien
« hosiky tsimihety », « hira betsimisaraka » ou « hira merina ». On appelait comme ça.1

À partir de cette affirmation, nous pouvons conclure que le mot salegy a vu le jour à partir
d’une tradition musicale malgache très ancienne. Selon Jaojoby2, il dérive de l’antsa3, une chanson
traditionnelle qui jouait depuis des siècles un rôle fondamental dans les cérémonies rituelles
sakalava.4 D’ailleurs, apparu pour la première fois dans les années 60, salegy désigne une nouvelle
musique, électrique, au confluent de la variété et de la tradition. La plupart des chercheurs attestent

1
Interview réalisée par Jenny Fuhr le 21 août 2008. Je l’ai copié à partir de sa thèse de doctorat intitulée Experiencing
rhythm : contemporary Malagasy music and identity. University of Southampton, Faculty of Humanities, 2010, 261p.
2
Gérard ARNAUD, « Salegy, musique populaire du Nord de l’Île », in Musiques de Madagascar. Paris : Cité de la
musique, notes de programme [d'un concert enregistré par la Philarmonie de Paris en novembre 2001], p. 15.
3
L’antsa se caractérise par des polyphonies vocales accompagnées par la polyrythmie des battements des mains.
Comme il est souvent de type responsorial, pour l’exécuter, le soliste entonne d’abord un vers. Le chœur, à son tour, lui
répond en reprenant les mêmes paroles. D’une manière générale, il commence par un refrain, en le répétant plusieurs
fois pour donner l’ambiance. Lorsqu’il remarque que le chœur est dans l’ambiance, il entame le jijy, des paroles
poétiques improvisées, rythmées et récitées par le coryphée tout au long du chant.
4
Suivant la conception sakalava, aucune cérémonie rituelle ne peut avoir lieu sans être accompagnée de l’ Antsa car la
pratique de celle-ci sert non seulement à réjouir les vivants mais à établir aussi une communion avec les divinités. Jean
Claude Vinson dans ses recherches sur le rite de possession a remarqué que « C‘est aussi par la musique et la danse que
certaines ethnies entrent en relation avec les esprits des ancêtres, par le tromba. Ce rite de possession fait appel à une
musique de transe, qui sert de transmission de l‘histoire et des connaissances, présente lors des événements bien
explicites, omniprésente à la danse et aux manifestations de joie. La musique est un lien avec le sacré, avec les divinités
et les pouvoirs surnaturels. Ce spiritisme crée des émotions, soulève des espoirs, apporte des guérisons, révèle des
remèdes. L‘événement ou la maladie dont il est la cause devient une source d‘inspiration et une sorte d‘honneur car ils
permettent des révélations. ». Cf. VINSON J.C., « Musique de Madagascar », in Madagascar Fenêtre, volume 3, Site
Ambatonakanga, Madagascar, 2009, p. 176.
5
que ce terme est d’origine indonésienne.1 Mais d’autres artistes, à l’instar de Jas Blanc, un artiste
malgache qui vient de Diego-Suarez, affirment qu’il dérive d’une expression créole « Ça l’est gai/
ça l’air gai », qui signifie « C’est bon ! ».2
Selon notre point de vue, le genre musical salegy est probablement une nouvelle version du
style antsa des Sakalava. En effet, les battements de mains qui ont accompagné les cérémonies
religieuses Sakalava d’autrefois sont encore repris lors de folaka3. Et même si les instruments tels
que la batterie ou le clavier sont électriques, l’Ampijijy4 et l’Ampañaraka5 doivent être toujours
présents. Ayant remarqué l’interdépendance de ces deux types de personnages dans la tradition
musicale malgache, François Bensignor précise que « dans la tradition, un chanteur ne chante en
solitaire que lorsqu’il garde les zébus. Le chant choral, hérité des fêtes rituelles, imprègne toutes
formes et expressions à Madagascar. Des solistes émergent, chantent des couplets ou improvisent,
mais ils sont toujours soutenus par le chœur. » 6 Cela témoigne à quel point le salegy unit la chanson
traditionnelle avec la chanson moderne. Il est à la fois une illustration, une expression et une
actualisation de la culture ancestrale. Il se présente comme un témoin du passé en gardant les
valeurs et les représentations communes à une société, à la façon des contes, légendes et proverbes
populaires.
Ce qui change en apparence, c'est l'absence d'une thématique purement religieuse, remplacée
par des textes aux accents plus profanes et parfois délurés. En effet, comme nous l’avons mentionné
supra, le genre chanté dit antsa est d’essence religieuse car on l’adresse aux dieux par la médiation
des Ancêtres. Lors de son exécution, les chanteurs utilisent souvent des langages ésotériques et
laconiques avec un rythme plus lent afin d’obéir à certaines règles imposées par un tel rituel. Par
contre, avec l’arrivée des instruments électriques depuis les années 1960, le rythme s'est accéléré et
joué dans les concerts, les bars, les cabarets et les soirées à travers la Grande Île et dans quelques
pays en dehors de Madagascar. Si Din Rotsaka a lancé une nouvelle tendance du salegy dans les
années 2000 après le succès des artistes pionniers tels que Eusèbe Jaojoby, Freddy Ranarison, Dr.
JB, des stars nationales issues de nouvelles générations à l’instar de Wawa, Vaiavy Chila, Fandrama,

1
The Phoenix Magazine Madagasikara, http://le.phoenix.mg.voila.net/culture/salegy.html Consulté le 12 septembre
2019.
2
Enquête personnelle, 2017.
3
Qui signifie littéralement « cassé », le Folaka sert à pousser une danse énergique et pendant lesquels les chanteurs et
l'audience lancent en complexe polyrythmique des claquements de mains au rythme de la musique.
4
L’Ampijijy est celui qui entame le chant. Il est genéralement accompagné par un ou plusieurs répondeurs dits
Ampañaraka.
5
L’Ampañaraka désigne celui ou ceux qui donnent du rythme et de l’harmonie au chant. En général, le répondeur suit
instantanément l’annonceur.
6
François BENSIGNOR, « Madagascar, musiques foisonnantes. » Hommes et migrations, (1302), 2013, pp.176-179.
6
Tence Mena et Ali Mourad se sont levées et restent sur la scène jusqu'à aujourd'hui. En tout cas, ce
changement n’est qu’en apparence, car de nombreux thèmes traditionnels tels que le fihavanana, le
fandeferana sont encore présents à travers les chansons modernes. Dans le sous-chapitre suivant,
nous allons décrire brièvement notre terrain d’études ainsi que les méthodes que nous avons
adoptées pour la collecte des données.
2. Présentation du corpus
2.1. Terrain et bref aspect culturel
Dans la plupart des recherches ethnologiques, il est souvent difficile de travailler sur une
population entière. Mais pour parvenir à son objectif, un ethnologue doit procéder à un échantillon
considéré, dans l’idéal, comme représentatif de l’ethnie à étudier. En effet, les données qui
constituent notre corpus ont été collectées dans la partie Nord de Madagascar, plus précisément
dans la région DIANA. Cette dernière est limitrophe de la Région SAVA dans sa partie orientale et
celle de la SOFIA dans sa partie méridionale.
Du point de vue ethnique, ce sont surtout les Sakalava et Antankaraña qui peuplent cette
région. D’abord, les Antankaraña occupent le district d’Ambilobe. Selon certains chercheurs, ces
derniers feraient partie de la dynastie sakalava, mais les Antankaraña sont des Zafinifotsy1 et les
autres sont des Zafinimena.2 Depuis 1982 jusqu’à nos jours, la royauté traditionnelle Antankaraña
est placée sous le prince Tsimiaro III le onzième de la lignée dynastique, qui vit dans son Zomba3 à
Ambilobe. Les Sakalava du Nord, quant à eux, sont différents de ceux des autres régions de
Madagascar. Selon l’anthropologue Robert Jaovelo-Dzao, on les appelle « Sakalava

1
Selon une légende à laquelle adhèrent la plupart des chercheurs, Andriambolamena et Andriambolafotsy furent deux
frères, enfants de Bararatavonkoko. Andriambolamena ou le « prince descendant de l’or » fut l’ancêtre de la dynastie
royale sakalava, tandis que Andriambolafotsy, « le prince descendant de l’argent » fut l’ancêtre de celle des
Antankarana. C’est pour cette raison que la famille royale des Sakalava porte le nom de Zafinimena, littéralement
petits-enfants du rouge et celle des Antankarana celui de Zafinifotsy, petits-enfants du blanc. Cette opposition entre le
rouge (l’or) et le blanc (l’argent) joue un rôle symbolique important dans tous les rituels. Par ailleurs, dans le domaine
du rite de possession dénommé tromba, Zafinimena et Zafinifotsy se distinguent aussi par leurs habits ou costumes : les
Zafinimena portent un drap rouge vif nommé jakimena ou un dalahany ou encore un sobahia. Les Zafinifotsy portent
un drap blanc, une chemise blanche et un pagne de l’espèce appelée kokoe, tissu blanc traversé par deux traits rouges,
qui ressemble aux tissus arindrano du pays betsileo. Cf. Jean THÉODORE, « Le role du culte de possession tromba
dans le rituel de l’érection du mat en pays antankarana », Bulletin de Madagascar, 92, 1954, pp. 68-72. Réédité par
Cassam Aly, avec introduction et nb. photos, et suivi de la réédition de 14 autres textes, 2008-2010.
2
Jao ARSÈNE, Les multinationales et la royauté antankaraña cas de l’implantation d’une firme crevettière : La
Gambas de l’Ankaraña (LGA), Mémoire de DEA en Sociologie, Université d’Antananarivo, 2011, 94 p.
3
Mot swahili signifiant capitale, ici palais. Chez les Sakalava, dans le Mahabo, le mausolée du tombeau royal est
désigné aussi sous le nom de Zomba.
7
Zafimbolamena, Bemihisatra et Bemazava ».1 On peut surtout les trouver dans le district d’Ambanja
et de Nosy-Be.
Si l’on se réfère à l’avis d’un des notables de la région du Nord et passionné de l’histoire de
ladite région, à l’instar de M. Cassam Aly2, il est avéré que les mœurs et les coutumes des
Antankaraña ainsi que celles des Sakalava du Nord sont à peu près identiques. Leur religion est un
mélange de polythéisme et de l’animisme, dans lequel domine la croyance aux deux principes qu’ils
nomment Zanahary3 et Razana.4 Au premier plan dans cette région, le culte des Ancêtres est encore

1
Robert JAOVELO-DZAO, La Femme qui a des ouïes et autres récits de la tradition orale malgache, La Réunion, éd.
K’A, 2007, ouvrage anthologique et collectif, établi et préfacé par Bernard TERRAMORSI, p.47.
2
Cassam Aly est souvent consulté par les étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines d’autant plus qu’il
maitrise un peu quelques éléments d’histoire de la royauté sakalava et antankaraña.
3
J. Rakotonirainy affirme que le terme Zañahary viendrait de Yan + Hari qui veut dire Dieu Soleil selon leur origine
sanscrit et Tiam (sous-groupe malais), cité par François BENOLO, Le lolo ou le problème de reviviscence des morts
dans l’Androy (Extrême Sud de Madagascar) : essai anthropologique pour une contribution à la théologie de la
résurrection, Thèse de doctorat de troisième cycle, Institut Catholique de Paris, 1992, tome 2, p.111. Michaël Ignace
RAFIRINGA l’explique à partir de nahar austronésien qui signifie faiseur de vie. Comme J. RAKOTONIRAINY,
Gabriel FERRAND affirme que Zañahary viendrait du sanscrit Yan, qui signifie Andriamanitra (Dieu) et de
l’indonésien Hari, qui veut dire : masoandro (soleil). Ainsi Zañahary serait le dieu solaire (Cf. Gabriel FERRAND,
Essai de phonétique comparée du Malais et des dialectes malgaches, Paris,1909, p.301 -310). A une telle affirmation,
Oscar Christian DAHL répond que ce choix étymologique qui est l’hypothèse de Gabriel FERRAND « n’est (…) étayé
ni par le développement phonétique, ni par le nom du soleil, ni par la mythologie malgache et est inacceptable » (Oscar
Christian DAHL, Zañahary, Andriananahary, Andriamanitra (désignations des êtres divins en Malgache), in Georges
CONDOMINAS (éd.), Disciplines croisées. Hommage à Bernard ¨Philippe Groslier, E.H.S.S., Paris, 1992, p. 104). Et
en s’appuyant sur la comparaison avec les langues austronésiennes, il affirme : « …le sens propre du mot ( Zañahary)
est conforme à l’étymologie, celui qui a fait exister, le Dieu suprême qui a été créateur » (Oscar Christian DAHL,
Zañahary… p.109). « Si Zañahary est un Dieu Soleil, on s’attendait à le voir combiné avec le soleil dans les mythes.
Mais dans ceux que j’ai étudié, je n’ai jamais vu cette combinaison » (Oscar Christian DAHL, Zañahary… p.103).
Oscar Christian DAHL continue : « outre les contes sakalava que j’ai publiés (DAHL 1968), j’en possède encore dans
mes collections un grand nombre, mais Zañahary signifiant « Soleil » ne s’y trouve pas. L’hypothèse de Gabriel
FERRAND expliquant les deux dernières syllabes des Zañahary par « hari » (Soleil) n’est donc pas acceptable » (Oscar
Christian DAHL, Zañahary…, p. 103).
4
Selon Francky Adèle « le mot razana vient étymologiquement de deux termes : raz et ana. Raz est un terme malgache,
et ana vient de la Malaisie. Raz désigne l’essence humaine. Sa potentialité surtout grâce aux particules « r », et « ra »,
est devenue une puissance à caractère attributif. Le « z » euphonique de razana montre une relation, un rapport, une
filiation. Cela veut dire que razana est celui qui donne la filiation ou la descendance. Le razana est aussi celui qui a
accompli diverses actions, atteint l’âge adulte et la vieillesse de son vivant, et surtout qui se trouve dans l’autre vie qui
est au-delà de notre monde terrestre visible. Les Malayo-polynésiens considèrent principalement l’œuvre de la
procréation. Le razana est celui qui a transmis le dépôt de la vie qui a été confié par Zanahary à d’autres que sont les
vivants. » Francky ADELE, L’ancestralité malgache et biblique. Le Rasahariaña (partage des biens avec les ancêtres)
8
vivace. C’est-à-dire qu’il est peu de cérémonies qui ne comportent, après une rapide invocation de
Zanahary, une longue prière aux ancêtres.
En outre, cette région du Nord est également marquée par la prédominance de la religion
islamique. Selon le point de vue de Jao Arsène, ce phénomène a une origine historique bien
déterminée :
Effectivement, ce nombre de musulman [sic] est dû à une histoire ancienne des antankarana. En 1835,
Tsimiaro I, le roi antankaraña s’est battu contre les hovas ; vaincu, il se réfugia dans les grottes de
l’Ankaraña où il résistait pendant deux ans. Trahi par un antankarana dénommé Njakalañitsy, qui montra
l’accès des grottes aux hovas en 1838, il se sauva à Nosy Mitsio. Sa famille le suivit sous la couverture
d’une éclipse solaire. Il fit vœu de se convertir à l’Islam si on le débarrassait des hovas. Pour réaliser la
promesse de Tsimiaro, le roi Tsialana II son successeur, avait autorisé l’islamisation des antankaraña par
des enseignants coraniques comoriens sous la conduite du cheikh Said Mohamed el-Kabir.1

Actuellement, la région DIANA est un peu cosmopolite suite à l’expansion économique et


industrielle. De nombreuses autres ethnies y viennent pour de raisons économique et sociale. On
trouve, par exemple, les ethnies suivantes qui cohabitent paisiblement avec celles de Sakalava et
Antankaraña : Betsimisaraka, Antaimoro, Tsimihety, Betsileo et Merina, etc. Malgré cette situation,
certains rites traditionnels subsistent et continuent à marquer cette région. On notera, par exemple,
la pratique traditionnelle dénommée Tsangantsaiñy qui est la plus grande cérémonie traditionnelle
de la région DIANA. Il s’agit d’une pratique consistant à ériger le mât royal.2
2.2. La collecte des données
Comme tous les chercheurs néophytes, durant l’établissement de notre travail, nous avons
rencontré un certain nombre de problèmes. D’abord, le choix du corpus 3 n’était pas toujours facile.
Certaines chansons ont été transcrites puis vite abandonnées malgré l’intérêt qu’elles suscitent en
termes thématiques et rythmiques. Comme nous l’avons mentionné supra, nos textes ont été
recueillis dans la région des sakalava et antankaraña. Il a donc fallu parfois transcrire et abandonner
la transcription, ou écouter en boucle les albums afin de détecter les chansons évoquant des
spécificités culturelles de la région du Nord. Malgré tout, on a constaté de légères différences par
rapport aux autres chansons de la région tsimihety, qui est proche de celle de DIANA.

chez les Tsimihety. Thèse de Doctorat, Université de Fribourg, Suisse, 2015, p.107.
1
Jao ARSÈNE, Les multinationales et la royauté antankarana cas de l’implantation d’une firme crevettière : La
Gambas de l’Ankaraña (LGA), p.21.
2
Il se déroule théoriquement tous les 5 ans, à Ambatoharañana, Commune rurale d’Antsaravibe, district d’Ambilobe. Cf.
Maurice VIAL « La Royauté antankarana », Bulletin de Madagascar, 92, 1954, pp. 3-26.
Réédité par Cassam Aly, avec introduction et nombreuses photos, suivi de la réédition de 14 autres textes, 2008-2010.
3
Notre corpus primaire est composé de trente chansons écrites par des différents artistes-chanteurs originaires de la
région Nord de Madagascar.
9
Lorsqu'enfin nous avons pu statuer sur la nature de notre corpus, nous avons tout de suite
entamé les travaux de transcription et de traduction. En plus, nous n’avons pas pu trouver les
paroles de la plupart des chansons sur Internet. Nous avons essayé de contacter certains groupes et
chanteurs pour qu’ils nous transmettent les paroles, mais très peu ont donné suite à notre requête. 1
Nous tenons à remercier l’artiste Babaïque qui nous a soumis un de ses textes dans son intégralité et
dont le titre est Naniko. Pour le reste, nous avons dû écouter les chansons et ensuite procéder à leurs
transcriptions.
Dans le but de rendre notre corpus cohérent et accessible au public non malgachophone, nous
avons choisi dans un premier temps une traduction littérale. Beaucoup de mots choisis par les
artistes nous ont en effet posés de problèmes dans leurs traductions. Ainsi, pour la lisibilité de
certains textes, nous les avons illustrés par des notes explicatives. Cette méthode nous parait aussi
nécessaire afin de rester objectif et fidèle aux mots des chanteurs. Le groupe Fandrama, par
exemple, utilise souvent des termes intraduisibles comme alitalita, anitrôtrôko. Des mots
malgaches qui restent, à notre sens, intraduisibles et introuvables dans les dictionnaires. Selon notre
point de vue, l’artiste utilise ces termes pour des raisons poétique et rythmique par rapport à sa
chanson.2
En outre, des données l’accompagnant ont été également recueillies : des proverbes, des antsa
ainsi que des enquêtes. D’ailleurs, nous avons adopté dans cette recherche une approche
quantitative en se référant aux méthodes proposées par Le Bouedec 3 qui consistent à collecter
l'ensemble des connaissances et des opinions relatives à l'objet d’études. Quoi qu’il en soit, le
salegy reste le matériau fondamental étant donné que les diverses données énoncées ci-dessus
figureront en appui pour analyser notre corpus primaire.

1
Nous avons quand même pu avoir une communication avec des artistes tels que Francisco, H’miah, Ninie Doniah,
Mily Clement, qui nous ont beaucoup aidés à la transcription de nos textes, de corriger quelques erreurs d’orthographes.
2
Parfois, à cause de la difficulté de trouver un équivalent à un mot ou à une expression en français, nous avons opté
pour une traduction contextuelle pour rester fidèle au sens des textes.
3
Georges LE BOUEDEC, « Contribution à la méthodologie d'étude des représentations sociales », Cahiers de
Psychologie Cognitive, 4, 1984, pp. 245-272.
10
CHAPITRE DEUXIEME :
ASPECTS LITTÉRAIRES DU CORPUS
Genre oral, le salegy, à partir des analyses des textes, pourrait contenir des éléments
esthétiques particuliers. Mais, pour parvenir à une analyse de ses aspects poétiques, nous pensons
qu’il est nécessaire de recourir d’abord aux définitions de la littérature orale, de voir ensuite s’il
existe une notion de littérarité dans les textes des artistes que nous avons choisis.
1. Cadre théorique
1.1. Définition de la littérature orale
L’expression « littérature orale » 1 est d’une grande diversité d’autant plus qu’il existe une
pluralité de constats faits par un certain nombre de spécialistes. Apparu et répandu vers la seconde
moitié du XIXe siècle, la plupart des chercheurs affirment que ce terme a été employé pour la
première fois par l’ethnologue Paul Sébillot dans ses recherches sur l’art populaire breton. 2
Cependant, on a redécouvert plus tard qu’une vingtaine d’année avant la publication de l’ouvrage
de Paul Sébillot, il a été déjà utilisé par George Sand dans l'avant-propos qu'elle avait rédigé pour
les Légendes rustiques publiées par son fils Maurice en 1858. L’extrait suivant est assez illustratif :
« Les versions d'une même légende sont innombrables, et […] chaque clocher, chaque famille, chaque
chaumière a la sienne. C'est le propre de la littérature orale3 que cette diversité. La poésie rustique,
comme la danse rustique, compte autant d'arrangeurs que d'individus. »4

Du point de vue sémantique, cette expression associe deux termes qui sont mis en opposition :
la chose dite et la chose écrite. En effet, du point de vue rhétorique, nous pensons qu’il s’agit d’un
oxymore. Comme l’a remarqué Christian Montelle :
Le terme de "littérature orale" est un oxymore, une tournure de style qui dit quelque chose et son contraire
: cette obscure clarté qui tombe des étoiles. Littérature vient du latin : littera, « lettre », puis litteratura, «

1
D’abord, du latin litteratura, dérivé de litterae, le premier élément « littérature » a été d’usage depuis le début du XII e
siècle pour désigner toute chose écrite. Il a été utilisé aussi bien par Cicéron que Quintilien pour désigner l'ensemble des
caractères de l'alphabet et de la grammaire, d’où son équivalent en grec grammatikê. Cependant, du latin oris, qui
signifie « bouche, ce qui n’est pas écrit », le second élément « orale » est un adjectif caractérisant un type de
communication opérée par voie buccale et sonore, qui se fait et se transmet par la langue parlée à travers le contact
humain. D’ailleurs, celui qui s'exprime oralement s'expose aussi par gestes, par mimiques, etc. Contrairement à
l’écriture qui est liée à l’encre, au papier, la réalisation orale ne peut pas se séparer de l’improvisation, de l’existence de
l’interlocuteur, etc.
2
Paul SÉBILLOT, Littérature orale de la Haute-Bretagne, Paris : Maisonneuve et Larose, coll. « Les littératures
populaires de toutes les nations », 1881.
3
C’est nous qui mettons ces mots en gras dans le souci de précision.
4
Cité dans Ursula BAUMGARDT, « La littérature orale n'est pas un vase clos », in Ursula BAUMGARDT & Jean
DERIVE, 2008, p. 252.
11
écriture », « grammaire », « culture ». La lettre relève à l'évidence de l'écrit, comme le phonème relève de
l'oral.1

Compte tenu de cette question liée à la terminologie, nombreux sont les auteurs qui préfèrent
adopter des néologismes pour revendiquer leurs œuvres littéraires orales. L’une des raisons de ce
point de vue est qu'il y a des éléments dans les traditions orales qui ne peuvent pas être exprimés par
des mots, entres autres, le côté gestuel, la danse ainsi que l'interaction entre le conteur et le public
pour le cas des contes. En effet, le mot-valise oraliture, inventé par Paul Zumthor, a été aussi adopté
par de nombreux chercheurs, en particulier par les écrivains antillais. Comme le note Patrick
Chamoiseaux, « les écrivains haïtiens désignent par oraliture une production orale qui se
distinguerait de la parole ordinaire par sa dimension d’esthétique. Et les contes et les conteurs en
sont les éléments centraux. »2 Laroche, à son tour, a bien justifié pourquoi il a préféré ce terme
d’oraliture :
J'ai utilisé ce concept d'oraliture pour analyser des œuvres aussi bien populaires que savante, orales ou
écrites. Je le crois effectivement plus opératoire que celui de littérature orale. J'ai entendu des collègues
angolais employer, dans le même sens, le terme Oratura. Je demeure persuadé qu’Oraliture traduit fort
bien un parallélisme de la littérature et de ce qu'on appelait « littérature orale » 3

Et d’autres chercheurs à l’instar de Hagège ont utilisé le néologisme « orature4 ». Selon lui :
Le style oral est un véritable genre littéraire. Il s’agit d’une tradition culturelle qui paraît apporter une
justification à la création d’un terme, orature, lequel deviendrait symétrique de la notion d’écriture,
entendue comme littérature (souvent à l’exclusion de la tradition orale, certes tout aussi littéraire elle-
même, au sens où elle conserve les monuments d’une culture, mais ne laissant pas de trace matérielle). 5

Il nous semble que les deux domaines sont indissociables : la littérature et l’écriture. D’où le
rejet des certaines œuvres orales à la catégorie d’un autre genre appelé « paralittérature ». Tel est le
cas de nombreuses chansons populaires dans les pays africains. Dans le sous-chapitre suivant, nous
allons voir s’il est possible d’aborder la notion de littérarité dans les textes des artistes qui chantent
le salegy.

1
Christian MONTELLE, Littérature orale et maîtrise de la langue : Nourrir l’enfant par l’oreille…, CMLO - Alès 27
septembre 2008, p.1
2
Patrick CHAMOISEAUX, « Que faire de la parole ? - Dans la tracée mystérieuse de l’oral à l’écrit », in Écrire la
parole de nuit, p. 153
3
Maximilien LAROCHE, La double scène de la représentation, Oraliture et Littérature dans la Caraïbe, Québec,
Grelca, 1991, p.15
4
Ce terme a été inventé par le linguiste Pio ZIRIMU. L’Orature semble conçu comme une sorte de mot-valise
fusionnant deux mots : « oralité » et « écriture ».
5
Claude HAGÈGE, L’homme de parole, contribution linguistique aux sciences humaines, Paris, Fayard, 1987, p. 111.
12
1.2. La question de littérarité du corpus
En principe, on pourrait qualifier de « littéraire » toute production orale aussi respectable,
aussi élaborée que celle de la littérature au sens étymologique du terme. Comme l’affirme N. J.
Gueunier, « nous devons être capables de distinguer, parmi toutes les productions orales, celles qui
ont suffisamment de consistance, de stabilité aussi, pour sortir de la grisaille banale des
conversations, des propos communs auxquels ne s'attache aucune autre valeur que celle de la
1
communication courante. » Mais le philosophe allemand Hegel a critiqué cette manière de voir
car, selon lui, « ce n’est pas en se conformant à des règles qu’on peut produire des œuvres d’art.
Seul le travail mécanique, extérieur, se laisse subordonner à des règles. Le travail obéissant à des
règles ne peut aboutir qu’à des résultats formels, à des produits caractérisés uniquement par la
régularité ». 2 À partir de ce point de vue, l’artiste doit être libre d’exprimer sa pensée.
Par rapport à notre travail, nous avons constaté que, outre les textes des artistes qui sont
accessibles à tout le monde, la structure musicale même du salegy varie de l’inspiration d’un
chanteur à celle d’un autre. Ce qui ne permet pas aux artistes de suivre une certaine forme de
régularité. Par contre, l’insertion de notre corpus dans la catégorie de littérature, à notre
connaissance, ne pose pas de problèmes tant sur le plan formel qu'institutionnel car les genres
chantés font partie intégrante de la littérature orale. 3 Comme le souligne Corinne Widmaier-Bouillin
:
Une chanson comme un conte ou tout autre récit, peut être considérée comme faisant partie de la
littérature populaire d’une région lorsqu’elle est comme partout un groupe, depuis une ou deux
générations au moins (…) et lorsqu’elle est chantée par une ou plusieurs personnes suivant qu’elle fasse
partie ou non du répertoire personnelle d’une chanteuse ou d’un chanteur lors de certaines manifestations
villageoises ou familiales.4

D’ailleurs, le salegy est un genre musical dont certains textes sont marqués par des formes
poétiques particulières. Contrairement aux poèmes traditionnels dans lesquels les textes sont

1
Noël J. GUEUNIER, Tradition orale, Notes de cours de Master (semestre 1), 2011-2012. Disponible en ligne à
l’adresse https://sspsd.u-strasbg.fr/IMG/pdf/TradOrale_S023KM16_2011-12-2.pdf, consulté le 01 mai 2019.
2
HEGEL, Introduction à l’esthétique, Paris : Aubier-Montaigne, 1964, p.73
3
Beaucoup de chercheurs qui se sont intéressés à la littérature orale malgache ont collecté des genres chantés dans
différentes régions de Madagascar. On peut citer entre autres : Noël J. GUEUNIER, « Chansons populaires Rija du
Betsileo », Asie du Sud-Est et Monde Insulindien, 1973, pp. 135-167., André DANDOUAU, « Chansons tsimihety
(région d'Analalava) », Bulletin de l'Académie Malgache, 11, 1913, pp. 49-149., Marie J. RAZANAMANANA, La
Littérature traditionnelle Sakalava du Boina à travers les genres chantés, Thèse de IIIe cycle, 2 volumes, INALCO,
1988.
4
Corinne WIDMAIER-BOUILLIN, « Le choix du conjoint au XIXe siècle, dans la chanson traditionnelle du Perche »,
Cahiers de littérature orale,10, 1981, p.18.
13
souvent compliqués en raison de l’usage des figures de rhétorique entrainant parfois la difficulté de
comprendre le message que l’auteur voudrait transmettre. Comme on l’a déjà souligné, les textes
issus de ce rythme musical sont plutôt accessibles à tout le monde. Il s’agit là, comme en témoigne
Jean-Marie Bretagne, d’une littérature très particulière parce que :
Son tempo interdit toute profondeur. Ses mots et ses pensées n’ont pas le temps d’être médités, savourés
par l’auditeur : ils doivent se révéler sur le coup, sans le moindre effet retard… les couplets et les refrains,
quand on les lit, semblent souvent bien ternes. Or, c’est justement cet aspect passe-partout qui fait leur
qualité première, indispensable. La moindre porosité, le moindre “sens caché”, entrainent un sentiment
pénible, presque malsain.1

À noter que même si les textes de salegy paraissent simples, c’est le résultat d’un long travail
de création des artistes. Si la plupart des chanteurs s'entendent pour admettre que leurs textes ne
sont pas des poèmes, ils n'en pensent pas moins que ceux-ci sont investis d'une valeur poétique.
Cela signifie que si les gens chantent, à notre sens, c’est parce qu’ils veulent exprimer de façon
poétique et artistique leurs idées et leurs sentiments.
De même, si nous partons de l’idée selon laquelle la littérature est le miroir de la société 2, les
chansons populaires du rythme Salegy « ont des choses à chanter ; des vérités éphémères à
exprimer. Elles ont même, à cet égard, un rôle irremplaçable que ni la littérature, trop lointaine, ni le
journalisme, trop expressif, ne sauraient remplir »3. Elles sont, dans ce sens, « le porte-parole du
quotidien »4. Jean-Marie Bretagne va même jusqu’à conclure qu’elles véhiculent « certaines
émotions de notre histoire contemporaine qui n’ont pas été dites qu’en chanson »5.
À la différence de la littérature écrite, le rythme musical salegy présente aussi une multitude
de styles propres à l’oralité tels que l’improvisation, les rythmes et les mélodies, les danses ainsi
que la présence d'un public qui joue un rôle prépondérant dans sa réalisation. Cela témoigne à quel
point l’oralité ne peut être totalement séparée du non-dit car les gestes et les autres comportements
non verbaux sont, dans la plupart des cas, complémentaires des messages oraux. Par ailleurs,
l’analyse des divers textes constituant notre corpus a mis en évidence un certain nombre d’aspects
poétiques que nous allons développer dans le sous-chapitre suivant.
2. Les différents aspects poétiques du corpus
2.1. Au niveau de la structure textuelle
1
Jean-Marie BRETAGNE, « Ce que chanter veut dire », Les plaisirs des mots, Paris, Autrement, 1995, pp. 50-57.
2
C’est surtout les écrivains réalistes du XIX e siècle qui partagent ce point de vue. À travers leurs romans, ils voulaient
peindre la société de leur temps. Voir sur ce point les écrivains réalistes français a l’instar de Balzac, Flaubert,
Maupassant, Zola, etc.
3
Jean-Marie BRETAGNE, Les plaisir des mots, op.cit. p.121.
4
Ibidem.
5
Ibidem.
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Comme nous l’avons mentionné plus haut, les chansons que nous avons collectées ne
présentent pas un modèle identique quant à leurs structures externes. D’abord, certaines d’entre
elles ont une structure dialogique, dans laquelle les paroles du soliste sont intercalées par celles du
chœur. En effet, l’extrait suivant, entres autres, nous semble illustratif :
Zay mila rady e! (chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
Mila rady e zay nindry e! (soliste) Maman, nous avons besoin d’une bénédiction.
Zay mila rady e !(chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
Mila rady e zay baba e! (soliste) Père, nous avons besoin d’une bénédiction,
Zay mila rady e! (chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
Mila rady avy aminarô zay nindry e! (soliste) Maman, nous avons besoin d’une bénédiction de vous.
Zay mila rady e !(chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
Mila rady fq handëha hody zay baba (soliste) Père, nous avons besoin de bénédiction pour rentrer.
Zay mila rady e e!(chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
Mangataka lalaña aminarô ! (soliste) Nous vous demandons la permission.
Zay mila rady e! (chœur ) Nous avons besoin d’une bénédiction.
(Extrait de Bilo, Mila rady chanson 1)
À travers cette chanson, le chœur émet le message principal : implorer une bénédiction
parentale, auquel le soliste réplique par d’autres énoncés pour justifier la raison de cette requête. Par
le biais de ce procédé anaphorique1, l’artiste a pu créer un effet d’insistance pour l’objet dont il a
besoin : le rady2 des parents. D’ailleurs, suivant la conception malgache, en particulier chez les
Sakalava du Nord, lorsqu’un fils se prépare pour la quête de richesse, les parents manifestent leur
contentement. Cette joie dénote déjà leur rady, ce qui est indispensable pour celui-ci voulant réussir
sa vie. Par contre, s’ils ne sont pas d’accord au projet de leur fils, il sera difficile pour lui de réussir.
D’où l’expression sakalava « Tsy nahazo rady boaka tamin’olobe, qui signifie « Il n’a pas eu la
bénédiction de ses parents ».
Certains artistes ont une attitude conservatrice, consistant à faire en sorte qu’on y retrouve des
traces musicales plus anciennes aussi bien sur le plan textuel que rythmique. En effet, le jijy3
1
En rhétorique, l’anaphore désigne une reprise d'un mot ou d'un groupe de mots en tête de plusieurs propositions,
phrases ou vers consécutifs pour produire un effet d'insistance.
2
Rady est un emprunt à l’arabe ‫( راض‬râḍi), un substantif qui a un sens assez large : « satisfaction, contentement,
bénédiction, consentement ». Il est parfaitement intégré en malagasy (rady, radinao « ta bénédiction », radiko « ma
bénédiction », etc.) au niveau morphologique. Lors des cérémonies rituelles ainsi que dans certaines chansons
malgaches du Nord de Madagascar, nous entendons souvent cette expression. En général, les parents sont implorés pour
donner leur rady car, dans la culture traditionnelle malgache, les parents sont supposés comme des dépositaires d’un
pouvoir sacré.
3
Il s’agit d’une longue tirade poétique improvisée, rythmée et récitée par le maître de chœur durant l’exécution d’un
chant traditionnel.
15
constitue l’une des caractéristiques de la tradition musicale sakalava. Sur le plan structurel, il est
souvent caractérisé par l’usage de l’expression suivante : A viloma valy, mihiña mañaraka atsika
jiaby, suivie ensuite d’une longue description. À titre d’exemple, l’artiste dénommé Francisco en a
utilisé pour décrire les différentes épreuves qu’on pourrait rencontrer lorsqu’on veut partir pour une
quête de fortune. Ainsi, l’extrait que nous présentons ci-dessous constitue le début de son
improvisation :
A! viloma valy! Oui chers amis !
Mihiña mañaraka havako aby Chantez avec plus de force pour me suivre mes amis
Tandriñësa ny vavako tsöha mavandy Écoutez ma parole si je mens.
Zaho iñiany hikoraña tady völa Aujourd’hui, je vais parler de la quête d’argent
Indrindra ny mpangady völamëna Surtout à propos des chercheurs d’or
Fangadiaña fataña ampy fanjava Creuser une carrière prend tout un mois
Taoño araiky tsy mahita giramo Après une année, on ne trouve même pas un gramme.
Sakindra mahazo tsy ary mahampy e! Si on arrive à en trouver, c’est toujours insuffisant
Ëka.Safira maro ny ôlo mangala Oui ! beaucoup exploitent le saphir
Misy itorana tany tsy hita faty Certains sont ensevelis sous l’effondrement de terre
Karaha zeñy ny ampijibiky laoko Il en est de même des plongeurs sous-marins
Misy lanin’ny ankiho tsy afaka mody Certains sont dévorés par les requins sans être rentrés
Fianakaviaña jiaby vahana tañy. Toute la famille pleure dans la douleur.
Ao anarô komisionëra, Et pour vous les commissionnaires,
Mandëha mitady völa hialaña tanaña Qui quittent le village pour chercher de l’argent
Ny iafarany maty ravën’olo. Sarotro ô Souvent, ils finissent par tués par les malfaiteurs
(Extrait de Francisco, Sarotro tady völa, chanson 10)
À partir de cet extrait, nous pouvons conclure que le jijy est la partie la plus longue du Salegy
dans sa forme traditionnelle1. La raison est qu’il s’agit d’une occasion pour le chanteur d’exprimer
de façon détaillée ses idées. C’est ainsi que, avant de commencer sa description, l’artiste prévient
l’auditeur et attire son attention concernant le sujet qu’il veut aborder, plus précisément la question
liée à une quête de richesse. Certes, l’artiste peut profiter de cette occasion pour aborder toutes les
informations qu’il juge nécessaires. Cependant, certains chanteurs, à l’instar de Bilo, évitent de dire
trop de choses et préférant seulement quelques mots qu’il considère indispensables :
Hamaraña jijy tsöha lava loatra, Je terminerai ma tirade pour ne pas être trop long,
F’ity misy volaña ampiaña hely, Mais voici un petit supplément de mots,
Mankasitraka tsara nataonarô, Encore merci pour tous ce que vous avez fait pour nous,
Maharavoravo tsy haiko hañadiña zeñy, Ça fait plaisir ! Je ne saurais oublier cela, mes amis,
Mitsangàna fa ho veloño arô manjary, Levez-vous, vous aurez la vie et la prospérité,
Samy ho ëla veloño ambony tany e! Que nous vivions tous longtemps sur la terre !
Hanôro, halaza, halaza ! (Tu seras) invincible, invincible (tu seras) célèbre, célèbre !

1
Il est important de noter qu’aujourd’hui, la musique salegy a connu un certain nombre de changements qui sont
différents du style des anciens artistes à l’instar de Tianjama, Dr. J.B, Mily Clement, Dedesse, etc. Les artistes de la
nouvelle génération d’aujourd’hui incorporent trop de mots vulgaires relatifs au sexe dans leurs textes musicaux.
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Zanak’olo malaza tsy vëñy maty ! Un enfant de renommée ne mérite pas de mourir !
Tsy maty tsy vëñy tarareñy e e! Ne meurt pas, ne mérite pas d’être maladif !
Hahita i Tsimiaro manangan-tsaiñy. Pourra voir le roi Tsimiaro célébrer le Tsangantsaiñy.
(Extrait de Bilo, Mila rady, chanson 1)
De plus, lors de notre analyse, nous avons remarqué que la répétition 1 constitue l’une des
particularités du salegy. Certains artistes usent parfois de manière abusive du refrain : tantôt court
ou intégré, tantôt long et strophique. C’est-à-dire, rares sont ceux qui n’en font pas et préfèrent un
enchaînement linéaire de strophes de toutes variantes. Par exemple, à travers la chanson intitulée
Mila rady, nous avons constaté le court refrain Zay mila rady e !2 qui se trouve intégré à l’intérieur
de chaque vers. Cependant, il existe aussi une répétition immédiate de certains vers qui permet de
marquer la progression du texte et de faire sentir à l’auditeur l’idée à laquelle l’artiste veut mettre en
exergue. En effet, l’expression Egy izy e ! dans la chanson intitulée Tady völa (chanson 12) du
groupe Fandrama est une anaphore qui renforce l’idée selon laquelle le personnage en question veut
partir pour la quête d’argent. Certains artistes, à l’instar de Wawa emploient un refrain très long et
aussi dialogique. Ainsi, l’extrait suivant tiré de son texte musical intitulé Miaritry jaly nous permet
de mettre en lumière ce point de vue :
Mijaly e (soliste) Je suis miséreux
Amia lalaña e(chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly zaho ô (soliste) Je suis miséreux, moi
Amia lalaña (chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly e (soliste) Je suis miséreux
Amia lalaña e(chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly iada a(soliste) Je suis miséreux papa
Amia lalaña (chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly e (soliste) Je suis miséreux
Amia lalaña e(chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly zaho ô(soliste) Je suis miséreux, moi
Amia lalaña(chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly e (soliste) Je suis miséreux
Amia lalaña e(chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Mijaly nindry e(soliste) Je suis miséreux maman
1
Selon Pierre Fontanier la répétition consiste à « employer plusieurs fois les mêmes termes ou le même tour, soit pour
le simple ornement du discours, soit pour une expression plus forte et plus énergique de la passion ». Cf. Pierre
FONTANIER, Les figures du discours, 1977, Paris : Flammarion, p. 329.
2
La raison de ce choix pourrait être, à notre connaissance, une intention de mettre au premier plan la soif d’une
bénédiction de celui qui va partir pour la quête de fortune. Lors de notre analyse, nous avons remarqué que cette
expression se répète trente-sept fois tout au long de la chanson.
17
Amia lalaña (chœur ) Ouvre-lui le chemin!
Sahiraña zaho ô (soliste) Je suis miséreux
(Extrait de Wawa, Miaritry jaly, chanson 15)

Nous voudrions également souligner que la partie introductive du salegy constitue aussi son
aspect poétique sur le plan structurel. Outre les parties instrumentales utilisées afin d’attirer
l’attention des auditeurs, de nombreux artistes se sont habitués à employer une sorte de prologue
pour introduire leurs chansons. En effet, il s’agit là d’une émission vocale exprimée sous forme
d’assonances ou successions de phonèmes vocaliques afin de mettre au point la relation entre
l’artiste et l’auditeur. Ces prologues sont d’ailleurs très divers : O lo lo lo lo ! (H’MIA, Amëza jôro,
chanson 3), O! I a e i a ô ! ô ! (NINIE Doniah, Tsara olobe, chanson 4), E e e ! naniko e e
(BABAÏQUE, Naniko, chanson 12), etc.
Afin de séduire et d’émouvoir les auditeurs, les artistes utilisent souvent des procédés
d’expressions qui sortent de l’ordinaire. Ainsi, dans le sous-chapitre suivant, nous allons analyser
les différents moyens verbaux utilisés par les chanteurs dans leurs techniques qui veulent
transmettre les messages auprès de leurs auditoires.
2.2. Au niveau de l’élocution
Sur le plan stylistique, chaque artiste dispose de sa propre façon de choisir les paroles de ses
chansons. Par rapport à notre travail, force est d’admettre que nombreux sont les styles utilisés par
les chanteurs pour rendre leurs discours plus convaincants . D’abord, afin de donner plus de valeur a
une affirmation et surtout pour éveiller l’attention de l’auditoire, certains d’entre eux préfèrent des
expressions hyperboliques par rapport à la réalité qu’ils veulent décrire. L’artiste Mily Clement, par
exemple, à travers son texte intitulé Tsy möramöra mitady völa, évoque sa décision de risquer la vie
en vue d’une quête de fortune. On a remarqué que dans son texte, l’artiste fait usage d’un certain
nombre de procédés hyperboliques :
Antëña efa olobe e i a! On est suffisamment grand !
Antëña efa olobe e e! On est suffisamment grand !
Tsy ela handeha hatoe e! On vieillira bientôt !
Kara i dadibe i e! Comme notre grand-mère !
Añy a Betsiakabe, Là-bas à Betsiakabe,
Antiñanan’ Isesiben’i Ambilobe À l’Est du village d’Isesibe d’Ambilobe
Tsy hitako marike Je ne trouve pas de l’argent
Ambilà köla amparahatoko Même si je deviens chauve jusqu’à la nuque
Tsy apëtrakô ho a zaho ë Je n’abandonne pas ô ! je le dis

18
Abà nindry abà Oh ! Abà Maman
(Extrait de Mily Clement, Tsy möramöra mitady völa, chanson 11)
À travers cette strophe, une exagération est d’abord perceptible par l’utilisation des noms tels
qu’Idadibe, Isesibe, Betsiakabe.1 Le chanteur a donc modifié la façon de prononcer ces noms en
ajoutant le quantitatif be2 dans le but d’obtenir un paragraphe bien rimé. Ensuite, le choix de
l’expression köla amparahatoko se présente aussi de façon exagérée. En effet, biologiquement, la
chute des cheveux est provoquée souvent à partir des stress, des carences alimentaires ou tout
simplement des problèmes de peau. Cependant, Mily Clément, à partir de cette chanson, voudrait
exprimer l’immense volonté de quérir l’argent jusqu’à la dernière période de la vie d’un individu. 3
Pour faciliter la compréhension des idées à communiquer, certains artistes se servent de mots
étrangers malgachisés et des emprunts. La raison de ce choix, à notre connaissance, est loin d’être
une détérioration de la langue malgache. Bien au contraire, il s’agit là d’une forme poétique que
l’artiste essaie d’utiliser. À titre d’exemple, nous avons pris le cas de la chanson de l’artiste Ninie
Doniah intitulée Sarotro manambady völa dont l’extrait est le suivant :
Koa fa avy sizëra ariva a a a Lorsqu’il est six heures du soir
Le mesie ti-hisafosafo, ti-hitsapatsapa a Le mari veut caresser, veut toucher
Këran-tëña gönfle e e e e Tandis que notre cœur est gonflé
Mafy dözy hibata bongo C’est dur d’épauler une montagne
Lagalëra a C’est une vraie galère !
(Extrait de Ninie Doniah, Sarotro manambady völa, chanson 8)
Mots malgaches Mots français d'origine
Lemesié Le monsieur
Lamadamo La madame
Sizëra Six heures
Këra Cœur
Sösma Sauce
Lamoro L’amour
Lagalëra La galère
Lëra L’heure
Dözy Dose
Mama Maman

1
En fait, le mot exact est Dady pour « dadibe », Isesy pour « Isesibe » et Betsiaka pour « Betsiakabe ».
2
Be signifie « grand ».
3
Le chanteur Mily Clement, par le biais de cette chanson, voudrait exprimer la décision d’un individu qui souhaite de
faire fortune jusqu’au bout et au point de devenir chauve jusqu’à la nuque.
19
Source : notre propre élaboration
Nous avons constaté à travers cette chanson que le choix de ces termes étrangers pourrait être
lié à la vie même de l’artiste. D’ailleurs, cette chanson fait partie d’une trilogie que Ninie Doniah a
écrite après Mivaly korësy et Amboara saiñy. Ces trois chansons racontent l’histoire d’une femme
dont l’amour à l’égard d’un Vazaha est fondé sur l’argent. Certes, la plupart des malgaches qui se
marient avec des étrangers représentent le modèle-type de la famille postmoderne malgache.1
Cependant, Ninie Doniah joue ici le rôle d’une figurante2 pour les couples malgacho-étrangers qui
souffrent de « l’amour par intérêt ». Et l’analyse de cette chanson nous permet de conclure qu’à
travers le mélange du malgache et du français, elle s’efforce de comparer ses valeurs d’origine par
rapport à un autre système de valeurs.
Par ailleurs, nous avons découvert que certains artistes, à l’instar de Francisco, se servent de
jeux des rimes pour rendre leurs chansons plus poétiques. Il s’agit là d’une reprise des voyelles
accentuées et des consonnes dans les mots terminant un vers. Et puisqu’ils sont présents dans
presque toutes les chansons du chanteur, ce que nous allons montrer ici n’est qu’un échantillon :
Mböla sambatra izay manaña dady Chanceux sont ceux qui ont encore leur grand-mère,
Mahazo jôro, tsy mijaly mitady Ceux qui ont la bénédiction ne souffrent pas pour la quête,
Tsy avëlany hihinaña zaka fady Elle ne vous laisse pas manger des choses taboues.
Anariñy antëña koa miadimiady Elle moralise en cas de dispute
Biaka anteña tsy mivariñy an-kady Pour qu’on ne tombe pas dans l’abyme
(Extrait de Francisco, Tsara manaña ray aman-dreny, chanson 5)
Ces jeux des rimes sont également utilisés par l’artiste Jaojôby, mais la spécificité de ceux-ci
repose surtout sur les cadences des voix [e]3 suivies d’une exclamation :

1
Suite à l’éloge exagéré de la culture étrangère, la mixité conjugale peut être qualifiée d’acculturative car certains
individus se laissent volontairement transformer ou dominer culturellement par leurs conjoints.
2
De son vrai nom Bezara Eliane Virginie, Ninie Doniah est une chanteuse malgache originaire d’Ambatozavavy,
district de Nosy Be. On la surnomme « Reine du Salegy ». Elle a pu enregistrer plus de six albums depuis le milieu des
années 1990 et continue de tourner à travers Madagascar et les îles de l'océan Indien.
3
Cette musicalité verbale est appelée par Paul Zumthor « la vocalité ». En effet, d’après cet auteur, la vocalité est
l’essence de la littérature orale africaine parce que c’est en elle que les éléments significatifs du langage s’articulent. Cf.
Paul ZUMTHOR, "Littératures de la voix", in Le grand atlas des littératures, Encyclopedia universalis, dirigé par
Jacques Bersani, Paris, 1990, pp. 70-71.
20
Völa raha mahery e e! L’argent est un objet puissant
Zay manamböla tsy very Ce qui a de l’argent ne sera pas perdu
Völa ndrë fitady e e ! Même si l’argent se cherche
Tandritandremo hely fa mampiady. Faites un peu d’attention car il cause un conflit.
(Extrait de Jaojoby, Mitadiava völa, chanson 17)
En effet, l’usage de la voyelle [e] est, à notre sens, pour exprimer ici un sentiment de la joie
face au pouvoir accordé à l’argent. C’est-à-dire, le chanteur témoigne à quel point la quête d’argent
est indispensable, d’où l’expression Zay manamböla tsy very, ce qui signifie littéralement « celui
qui gagne de l’argent ne sera pas perdu ». Toutefois, la présence de la locution conjonctive ndrë
marque aussi une idée selon laquelle la quête de richesse devrait être menée avec prudence d’autant
plus qu’elle pourrait causer des conflits.

21
CONCLUSION
Après une brève approche historique de la chanson malgache, nous avons découvert que le
salegy est une rénovation du genre musical traditionnel sakalava dénommée antsa. Ce qui nous
permet de savoir également à quel point la musique habite le quotidien et rythme les grands
moments de l’existence malgache. Que ce soit à l'occasion de fêtes familiales ou communautaires,
elle demeure indissociable des rituels qui ponctuent chaque cycle de la vie. Cependant,
contrairement à l'époque où la musique malgache assumait une fonction principalement rituelle, le
salegy est une chanson profane. C’est ainsi qu’il est reconnu internationalement comme la musique
d’ambiance par excellence de Madagascar.
L’analyse du corpus nous permet de relever un certain nombre de termes usuels choisis par les
artistes afin de faciliter la transmission de leur message. De plus, les différents procédés rhétoriques
que nous avons repérés ont mis en évidence la littérarité du salegy, que ce soit au niveau de la
structure textuelle que dans l'élocution.
Il nous semble important de préciser que l’inspiration de ces artistes est puisée à partir de leur
appartenance à un groupe structuré par une tradition culturelle donnée. Le plus souvent, ils
évoquent à travers leurs chansons leur vision du Monde. Et par rapport à notre travail, il s’agit là
d’un rapport qui s’établit entre la bénédiction parentale et la quête de richesse suivant la pensée
sakalava. D’où l’objet de notre analyse dans la seconde partie de ce travail.

22
DEUXIÈME PARTIE :

LA QUÊTE DE RICHESSE ET LA PENSÉE SAKALAVA


INTRODUCTION
En dépit de la croyance aux Ancêtres qui est commune chez tous les Malgaches, le Sakalava
du Nord est une communauté marquée par d’autres aspects culturels particuliers. Cette spécificité
est perceptible à travers la pensée, l’action, ainsi que la parole de celui-ci, d’où l’existence d’un
cadre habituel auquel il faudrait se conformer. Comme le dit l’adage populaire malgache : Aza
miala amin’ny mahazatra fa manahirana, ce qui signifie littéralement, « Vaut mieux garder
l’habituel pour éviter des ennuis ». En effet, la bénédiction est l’une des pratiques les plus
importantes et supposées efficaces chez les Sakalava. Ces derniers ne s’aventurent jamais à faire
quelque chose sans s’assurer de la protection d’une force mystique qu’ils ressentent, respectent et
craignent et la bénédiction constitue le garant d’une telle puissance. Mais pour mieux structurer
notre travail, nous allons analyser d’abord la place de la bénédiction parentale dans la quête de
richesse suivant la conception sakalava, qui sera suivie ensuite par l’image de la sérendipité dans
cette question de quête.

1
CHAPITRE PREMIER :
LE RAPPORT ENTRE LA BÉNÉDICTION PARENTALE ET LA QUÊTE DE RICHESSE
La pensée sakalava considère souvent que le rapport homme-nature implique un manque
d’être dès lors que les forces mystiques qui pourraient transcender la vie des Vivants ne sont pas
prises en considération. Afin de mieux saisir la conception malgache concernant la bénédiction
parentale et la quête de richesse, il nous convient d’examiner d’abord la question du mysticisme
suivant la vision du monde sakalava.
1. La question du mysticisme suivant la conception sakalava
1.1. Le rapport entre le matériel et la mystique
Nous entendons par le monde matériel un monde visible, vécu, senti et peuplé de toute une
multitude d’êtres, qu’ils soient animés ou inanimés. Contrairement au monde des divinités qui est
censé être invisible, il s’agit là d’un monde d’ici-bas dans lequel les Vivants font tout pour survivre.
Cependant, ayant constaté ses limites face à un certain nombre de sacralités pouvant entraîner de
lourdes conséquences et parfois fatales dans la vie, le Sakalava considère le Cosmos comme une
unité qui englobe à la fois le monde matériel et le monde mystique. 1 À partir de ce point de vue, il
s’est avéré que toute vie qui marche à merveille est une faveur accordée par les divinités.
Mais pour qu’il y ait une relation mutuelle et surtout harmonieuse entre le matériel et la
mystique, les Sakalava pensent que le culte traditionnel dénommé jôro doit être pris en
considération. En effet, dans le dictionnaire élaboré par Webber, ce terme jôro se définit comme une
« prière à Dieu, bénédiction, vœux, souhaits dirigés vers Dieu, sacrifice, culte, la chose offerte,
l’offrande »2.
Partant de cette définition, nous pouvons dire qu’il s’agit d’un appel adressé aux êtres
supérieurs et invisibles, à savoir Dieu et les Ancêtres pour leur demander la bénédiction, le souhait,
et dans certaine occasion pour les remercier après l’exaucement des vœux. En général, le culte
traditionnel malgache débute par une invocation de Zañahary afin d’exprimer sa supériorité et sa
primauté à l’égard des autres divinités3 car il est impossible d’avoir la bénédiction sans la volonté

1
Robert JAOVELO-DZAO, Mythes, rites et transes à Madagascar, op. cit., p. 231.
2
[WEBBER, Joseph,] Dictionnaire malgache-français, rédigé selon l'ordre des racines par les Missionnaires
catholiques de Madagascar, et adapté aux dialectes de toutes les provinces… Ile Bourbon : Établissement malgache de
Notre-Dame de la Ressource, 1853, 798 p.
3
Selon la vision du Monde sakalava, les Vivants cohabitent également avec les Génies de la nature. Contrairement aux
Ancêtres qui habitent le monde de l’au-delà, ces derniers demeurent dans des courants marins, des sources, des blocs de
rochers, des escarpements, des dépressions ovales du terrain ainsi que dans les arbres extraordinaires. Lorsqu’ils
défrichent la forêt, par exemple, les Sakalava laissent les chicots des arbres mal brûlés car croient-ils, les Génies
habitant les arbres sont mécontents, ils doivent ainsi leur laisser les souches pour que ces esprits s’y réfugient. De
même, avant d'élever une nouvelle case, ou de construire un nouveau village, on doit sacrifier un animal aux Génies
2
divine. Vient ensuite l’appel des Razaña1 car ils sont les auxiliaires divins dont le rôle est
d’intercéder aux faveurs des hommes auprès de Dieu.
Après l’appel de ces forces mystiques, l’Ampijôro2 évoque la raison de la prière, suivie, en
général, d’une présentation des offrandes. Le plus souvent, on immole un zébu dont la tête est
tachée de blanc car il s’agit là d’un animal sacré par excellence dans la tradition malgache. 3 Et avant
de terminer le jôro, l’officiant implore la bénédiction ancestrale puisque, comme nous l’avons
mentionné ci-dessus, le Sakalava est conscient de sa faiblesse en dépit de son énergie vitale, et ne
peut avancer qu’avec l’aide des Ancêtres. Ainsi, l’extrait suivant illustre cette structure classique de
la prière traditionnelle chez les Sakalava du Nord :
Mikaiky anao Zañahary « Nous t’appelons, Dieu,
Anao Zañahary nañano raha jiaby, Tu es le Créateur de toute chose,
Mavia mba mitandreñy fangatahaña ataonay, Que Tu viennes écouter notre demande,
Fa tsaiky ty handëha hitady völa, Car cet enfant va à la recherche de l’argent,
Ka mila fahatsaraña izy e! Il a besoin ainsi du bien !
Mikaiky anarô Razaña koa, Nous vous appelons aussi, les Ancêtres
Na ampôkon-dray, Du côté paternel
Na ampôkon-dreny, Et du côté maternel,
Mampilaza aminarô koa Nous avons annoncé aussi
Fa zanakanarô, zafinarô handëha hitady völa. Que votre fils, votre, petit-fils, va quérir l’argent.
Ka amianarô fahatsaraña e ! Ainsi, donnez-lui du bien ! »
(Extrait de l’enquête 2)
Il s’agit là d’un exemple de prière que l’Ampijôro pourrait invoquer pour un individu qui
sollicite de partir très loin pour la quête de fortune. Cette forme de prière est primordiale car sans

locaux pour calmer leur mécontentement éventuel. Parmi les Génies les plus illustres et connus chez les Sakalava du
Nord, nous pouvons retenir les Kalanôro et les Boribe ou Hiañandraha. Cf. Robert JAOVELO-DZAO, Mythes, rites et
transes à Madagascar. Angano, joro et tromba sakalava, op. cit.,p. 206.
1
Certes, devenir Razaña est le sort normal des défunts sakalava. Pourtant, ceux qui viennent de mourir ne s’alignent pas
encore à cette catégorie tant que les formalités n’ont pas encore été accomplies pour le rendre prestigieux, dotés de
puissance. Les rites funéraires sont les coutumes qui permettent d’élever un mort au grade supérieur des ancêtres
pouvant aider les vivants, c’est ce qui leur donne la sacralité. C’est à partir de ce moment-là que diffère le monde des
morts de celui des vivants.
2
Afin de vivre dans une tranquillité et de douceur, chaque village sakalava aura en principe un Ampijôro, un vieux qui
connaît bien les us et coutumes pour toutes les activités sociales. En effet, remplacer le rôle d’un officiant est considéré
comme une infraction condamnable par une sanction divine, car il s’agit d’une violation de la loi de la nature . On ne
peut pas, par exemple, réaliser une cérémonie de bénédiction sans sa présence.
3
Selon Françoise Raison-Jourde, dans la culture traditionnelle malgache, le zébu est un animal royal. Cf. Françoise
RAISON-JOURDE, Les souverains de Madagascar, Paris : Éditions Karthala, 1983, 476 p.
3
l’aide de Dieu, tout projet humain reste aléatoire et vain, d’où le proverbe malgache : Manao
an’Andriamanitra tsy misy, ka mitsambiky mikimpy,1 ce qui signifie littéralement « Celui qui dit que
Dieu n’existe pas, saute les yeux fermés ». Dans la même ligne d’idées, l’invocation des Ancêtres
est aussi cruciale étant donné que leur bénédiction pourrait influencer la réussite de l’individu. En
d’autres termes, les Sakalava croient que les Razaña veillent et protègent leurs familles qui sont
encore en vie. C’est pourquoi il y a un proverbe malgache qui dit : Raha razana tsy hitahy, fohazy
hihady vomanga, ce qui signifie littéralement « Si les ancêtres ne vous bénissent pas, réveillez-les
pour déterrer des patates douces ».2 À ce propos, Vincent Verra nous affirme :
(…) nous le faisons pour demander leur bénédiction, car les os sont dans le tombeau, mais l’esprit reste
vivant. Donc, nous demandons la bénédiction à l’esprit vivant. Il y aura des gens vivants qui rêvent des
morts. Les morts leur disent : « Nous avons froid ». Cela signifie qu’ils veulent un nouveau « lamba.3

Il est à rappeler que le mot zañahary peut s’appliquer à toutes les divinités aussi bien
invisibles que visibles, y compris les êtres et les objets. D’ailleurs, lorsqu’un individu est capable de
porter secours, on dit souvent qu’il est zañahary, d’où l’expression malgache du Nord, Anao
zañaharinaka tiô, « Tu étais mon zañahary » dont le sens implicite est « Tu m’as sauvé la vie ».
En outre, nous avons constaté que le rituel de jôro peut ne pas être accompagné d’un repas
rituel. Il peut être aussi non collectif. À titre d’exemple, lorsqu’un enfant veut continuer ses études,
ses parents biologiques peuvent lui accorder leur bénédiction sans consulter un ampijôro puisqu’ils
sont considérés chez les Sakalava comme les zañahary ambôny tany, c’est-à-dire, les représentants
de Dieu sur terre. Ainsi, dans le sous-chapitre suivant, nous allons analyser le fondement du
mysticisme parental suivant la conception sakalava du Nord.
1.2. Le fondement du mysticisme parental
Dans son analyse sur la conception sakalava du monde mystique, Robert Jaovelo-Dzao
compare les parents4 à l’image des dieux créateurs visibles5 car ils ont transmis la vie donnée par
Dieu à leurs progénitures. Comme le précise Ninie Doniah dans la chanson intitulée Tsara olobe :
1
A. HOULDER, M. H. NOYER (éd.), Ohabolana ou Proverbes malgaches, traduits et annotés en français
par J. SIBREE, Antananarivo, 1960, p. 2.
2
On ne doit pas prendre au sens littéral du terme de ce proverbe, car il renferme une grande conception philosophique
malgache. À partir de la croyance aux Ancêtres, les peuples de la Grande Île croient non seulement à l’immortalité de
l’âme mais aussi à la contribution de celle-ci par rapport à la vie quotidienne des gens.
3
Vincent VERRA, Madagascar : le guide de la découverte et de l'aventure, Antananarivo, Azalées éd., 1995, p. 44. Voir
aussi sur ce point le texte de Christiane Ramanantsoa dont le titre est Lamba. En effet, l’auteure nous raconte à travers
cette nouvelle l’histoire d’une jeune fille qui a rencontré son grand-père décédé dans le rêve et que celui-ci lui exige de
trouver un Lamba pour le couvrir car il avait froid dans sa tombe. Dans le récit, la jeune fille exauce le souhait de son
ancêtre pour que sa vie s’améliore. C’est une croyance ancrée dans la culture traditionnelle malgache : le culte des
ancêtres. Cf. Christiane RAMANANTSOA, Lamba, Antananarivo : Tsipika, 2000, 40 p.
4
Nañamia fahiñana ambony tany Ils ont donné le souffle de la vie sur terre
Nahitaña masoandro ho a zaho lahaby e! Ils ont permis de voir le jour, dirais-je
Nidiran’ny fitiavaña tamintsika Par eux l'amour est entré en nous
Nañamia jôro mampanjary e e! Ils ont donné la bénédiction qui rend prospère.
(Extrait de Ninie Doniah, Tsara olobe chanson 4)
En effet, la question liée au pouvoir mystique et parental est souvent perceptible à travers la
bénédiction que les parents accordent à leurs descendants respectifs. Il suffit de rappeler que la
bénédiction est avant tout une action divine par excellence. Dans le récit de la Genèse, par exemple,
Dieu bénit le premier homme et la première femme, en leur disant : « Soyez féconds, multipliez,
remplissez la terre et dominez le monde (…) » 1. Ainsi, comme les parents constituent l’image de
Dieu sur terre, leur bénédiction a un impact direct sur la vie de leurs enfants.
À noter que si les invocations sacrées se réalisent à partir des rites sacrificiels dénommés jôro,
les parents qui sont encore en vie peuvent utiliser uniquement des formules brèves pour bénir leurs
descendants. C’est ce que nous appelons le Tso-dranon’olobe.2 Parmi les textes qui parlent de la
bénédiction parentale les plus courantes dans la partie Nord de Madagascar, nous pouvons citer,
entres autres, l’extrait de la chanson intitulée Mangaho jôro, écrite par l’artiste malgache Jaopira
pour nous servir d’exemple :
Valan’aretiñy tsy mahazo anao L’épidémie t’épargne
Ingian’ny kisôsy, losoan’ny ary La gale te fuit, le malheur t’évite
Hitëra-dahy, hitëra-bavy Pour que tu engendres garçons et filles
Zanak’ôlo manjarin’ny tany Ankaraña Un enfant des riches sur la terre de l’Ankaraña
Tsy nangalatra, tsy namaky traño Qui n’a ni volé, ni cambriolé une maison
Idiran’ny völa aliñy araiky Qui a obtenu une somme de 10 000 Ar
Mialo valizy tsindriaña Démuni d’habillement, une valise tout pleine
4
Du point de vue biologique, le terme « parents » désigne le père et la mère qui nous ont mis au monde. En effet, la
mère occupe une place très importante dans la famille, celle de la procréation. Elle a ainsi le devoir d’engendrer et
d’élargir la filiation, le lignage, ou même pour aller plus loin, le clan. Le père, quant à lui, est le géniteur, le maître de la
famille. Le plus souvent, la conception de la stérilité est liée à la femme. Mais l’explication de ce phénomène réside
dans le domaine mystique.
5
Robert JAOVELO-DZAO, Mythes, rites et transes à Madagascar, op. cit., p. 231.
1
Genèse 1 : 28.
2
Le mot tso-drano, est composé de deux termes : tsoka « souffle » et rano « eau ». Le radical tsoka vient du verbe
mitsoka qui signifie « souffler ». Littéralement, on peut traduire le mot tso-drano en « souffler l’eau ». D’ailleurs, le tso-
drano est étymologiquement un rite qui consiste à asperger de l’eau en soufflant par la bouche à une personne,
notamment à ceux qui sont malades ou ceux qui ont le désir ardent de faire un long voyage. Par extension, ce mot
désigne une bénédiction orale avec aspersion d’eau utilisée par les parents ou grands-parents pour bénir leurs enfants ou
petits-enfants.
5
Silaoño vary feno traño Au pire de disette, un grenier plein de riz
Manaña tsy mañady fa isan’andro Riche sans se plaindre mais tout le jour,
Mikarama olo telo milanja völa Engage trois personnes pour porter de l’argent
(Extrait de Jaopira, Mangaho jôro, Antsa 1)
À cette croyance s’ajoute la conviction sakalava que les enfants ne peuvent découvrir les
biens matériels sans la bénédiction préalable de leurs parents. Ces derniers demeurent les garants
des résultats escomptés afin d’éviter les interventions imprévisibles des esprits maléfiques. Sur ce
point, voici ce que déclare Ninie Doniah :
Tsy mahatsara vilömaña famaliaña Les querelles ne favorisent pas la chance dans la vie
Mampahita mitady mahazo rady e! La bénédiction favorise la quête de richesse
Heriñy olo maditry mahavery añ’ala e! Les mauvais comportements font perdre dans la forêt
Tsisy olo mahavita tëña a Personne ne peut se suffire à lui seul.
(Extrait de Ninie Doniah, Tsara olobe chanson 4)
C’est-à-dire qu’en tant que dieux visibles, les parents méritent d’être respectés et de recevoir
une considération particulière parce qu’ils occupent le rang le plus élevé dans le monde matériel. La
même conception est également remarquable dans certaines cultures africaines :
(…) L’Africain croit à la transcendance et en même temps, à l’immanence de Dieu et à la présence divine
en tout être et en toute chose. Il en résulte que l’homme doit se montrer juste et moral dans sa vie, dans
ses relations sociales, par respect pour Dieu présent partout en tout, sous la forme de l’âme ou de la face
vitale.1

Il convient également de rappeler que la société traditionnelle malgache était fortement


organisée et hiérarchisée. En effet, au premier plan se trouve les olobe, qui sont les dépositaires de
la sagesse ancestrale. Et comme ils sont chargés de transmettre cette sagesse à leurs descendants, les
personnes âgées sont très respectées et autoritaires au sein de la société. Comme le souligne l’artiste
malgache Dedesse :
Maha ëla veloño ny ôlo talöha Les anciens nous favorisent une longue vie
Fifañajaña natao antampon-döha Le respect a été mis au sommet de la tête
Zaza jiaby mikoezy olobe e! Tous les enfants respectent les grandes personnes
Tanora koa mañaja ny matoe e! Les jeunes aussi respectent les personnes âgées
Manjary ravo ny fôn’izy ireñy Ce qui leur donne un cœur joyeux
Mañamia tso-drano ho valin’izeñy. En contrepartie, ils donnent leur bénédiction.
(Extrait de Dedesse, Tso-dranon’olobe, chanson 7)
À partir de cet extrait, il s’avère que la question concernant le mysticisme parental dans la
culture traditionnelle malgache a été marquée par le respect envers les personnes âgées, un

1
Maurice G. AHANHANZO, Religion, culture et politique en Afrique noire, Présence africaine, Paris, 1981, p. 25.
6
phénomène qui est aussi remarquable dans de nombreuses sociétés africaines. Beby Rakotobe
Rajaonesy a remarqué ce point de vue en précisant que :
Le concept d’égalité sociale (…) ne peut pas exister à Madagascar. (Car) dans toute situation on (les
Malgaches) se positionne soit en Raiamandreny, soit en Zanaka. (…) Tout cela va donc institutionnaliser
un fait admis depuis la nuit des temps, à savoir la division des Malgaches en deux catégories bien définies
et sans contestation possible : les Raiamandreny (littéralement « le père et la mère », par extension le
supérieur ou chef) et les Zanaka (littéralement les « enfants », par extension l’inférieur ou le peuple).1

Parfois, il y a des cas où les aînés prennent en charge leurs cadets quand les parents se
trouvent dans l’incapacité de s’occuper matériellement de leurs enfants. Ici, les aînés font office des
parents et ont droits aux respects. Ainsi, ils peuvent aussi donner leur bénédiction à leurs cadets.
Dans la chanson intitulée Tandriñësa, par exemple, l’artiste malgache Mily Clément donne un
modèle-type de cette bénédiction ;
Zeñy jôrojôro namiako arô ô Voilà la bénédiction que je vous donne :
Tahin-dRañahary Que vous soyez soutenus par Dieu
Mba ampian-dRazaña a Et aidés également par les Ancêtres
Ho azonao izay ilainao ô Tu auras tout ce que tu voudras
Zandry e! Oh mon cher cadet!
(Extrait de Mily Clément, Tandriñësa, chanson 20)
Notre analyse dans le sous-chapitre suivant portera justement sur la place de la bénédiction
parentale par rapport à la logique de la quête de richesse.
2. La bénédiction parentale et la logique de la quête de richesse
2.1. La bénédiction parentale : source de la réussite
Suivant la vision du monde sakalava, la bénédiction parentale semble être le garant de la
réussite d’un individu dans la quête de richesse. En effet, les parents sont non seulement les
dépositaires de sagesse ancestrale, mais ils demeurent les premiers protecteurs visibles contre des
éventuels malheurs qui pourraient survenir à leurs enfants. Comme le précise l’artiste malgache issu
de la région du Nord dénommé Francisco et par le biais de l’une de ses chansons :
Mböla sambatra izay manaña dady Chanceux sont ceux qui ont encore leur grand-mère
Mahazo jôro, tsy mijaly mitady Ils ont la bénédiction pour faciliter la quête de fortune
Tsy avëlany hihinaña zaka fady Elle ne les laisse pas manger des choses taboues.
Anariñy antëña koa miadimiady Elle donne des conseils moralisants en cas de dispute,
Biaka anteña tsy mivariñy an-kady Pour qu’on ne tombe pas dans l’abyme
(Extrait de Francisco, Tsara manaña ray aman-dreny, chanson 5)

1
Beby Rakotobe RAJAONESY, « Pouvoir et rapports sociaux », Madagascar Fenêtres, aperçus sur la culture malgache,
Antananarivo, AFCA et CITE, 2003, pp. 34 – 43.
7
Dans le même contexte, le groupe Fandrama, à travers son texte intitulé Amia rady, y évoque
également ce rapport entre la quête de richesse et la bénédiction des parents. Selon cette chanson, il
s’avère que la personne qui souhaite s’enrichir doit obtenir, d’abord, une bénédiction parentale :
Tso-dranon’i dadilahy, La bénédiction de grand-père,
Ilaintsika zalà. Nous en avons besoin.
Koa fa hañano raha ry havako ô, Dès qu’on veut faire quelque chose chère famille,
Aza adiña fômba e N’oublie jamais la coutume
(Extrait de Fandrama, Mila rady, chanson 2)
À noter que le respect envers les parents est parmi les conditions indispensables pouvant
mener vers la réussite d’un individu dans l’entreprise liée à la quête de fortune. Dans la Bible, par
exemple, la nécessité de respecter les parents est évoquée dans les dix commandements dictés par
Dieu à Moïse : « Honore ton père et ta mère, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que tes
jours se prolongent et que tu sois heureux dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne ». 1 Cela
témoigne à quel point le respect envers les parents demeure indispensable pour tout ce qu’un
individu souhaiterait entreprendre dans la vie.
Cette situation a créé également chez les Sakalava un sentiment de la crainte 2 vis-à-vis des
parents. Cependant, la présence de l’échec dans une quête de richesse n’est pas toujours liée à une
malédiction parentale, car la question de l’effort personnel y est pour quelque chose. D’ailleurs,
notre analyse dans le sous-chapitre suivant portera justement sur la place de l’effort personnel dans
la quête de richesse.
2.2. La bénédiction parentale et l’effort personnel
Il est vrai que la croyance vis-à-vis de la bénédiction parentale favorise la pensée positive 3
d’un individu face aux difficultés rencontrées lors de la quête de richesse, d’où l’adage sakalava :
Tsara jôro tsy mijaly mitady, c’est-à-dire qu’une personne ayant reçu une bonne bénédiction ne
souffre pas lors de sa quête de fortune. Cependant, se fier à la chance ne consiste pas à croiser les
bras : il faut faire des efforts, persévérer, d’où l’adage : Mitavandra Zañahary, tsy mañaniky vahy

1
Deutéronome 5 :16.
2
Cette situation renforce également la croyance des Malgaches au tsiny et au tody, car celui ou celle qui fait du mal aux
autres sera inévitablement frappé par le mauvais sort. Ainsi, le désir d’un individu de s’enrichir ne doit pas exclure le
devenir de ses actes. Cf. ANDRIAMANJATO Richard, Le Tsiny et le Tody dans la pensée malgache. Paris : Présence
Africaine, 1957, 103 p. (Thèse de Théologie, Strasbourg 1956.)
3
Selon ce point de vue, un individu qui affirme qu’il est maudit agit probablement de façon à se mettre dans des
situations destructrices. De l’autre côté, les personnes qui se croient être bénis récoltent peut-être le fruit de leur choix
de vie : recherche du bonheur et vie sociale entretenue, deux activités qui sont probablement des facteurs de protection
contre le stress dans la quête de richesse.
8
maiky1. D’ailleurs, Mily Clément dans sa chanson intitulée Tsy möramöra mitady völa, fait allusion
que la Providence n’exclut pas des efforts :
Zanako ô zeñy zaka ambarako anao Oh ! mon enfant, voilà ce que j’ai à te dire
Fömban’olo mandëha mitady, Ceux qui sont en quête de richesse,
Tsy maintsy mahita jaly Doivent forcément avoir des peines.
Zaho tsy hivolaña zaka maro Je ne vais pas trop parler
Tsao fo ho maro kabaro Pour éviter de trop parler
Fa angatahiko ami-Ndrañahary Mais je demande à Dieu
Fôtony izy no nahary Parce qu’Il est le Créateur
Maharëta zanako ô Sois patient mon enfant,
Biaka mahita ny mamy Pour que tes efforts portent ses fruits
Matokisa, mba minoa mbola ho avy ny anjaranao Crois et aie confiance, ta chance arrivera.
(Extrait de Mily Clément, Tsy möramöra mitady völa, chanson 11)
Il est important de souligner que la raison pour laquelle un individu s’aventure pour la quête
de richesse est loin d’être une volonté. Bien au contraire, la quête du mieux vivre est une nécessité,
comme en témoigne un artiste malgache du Nord :
A nindry e e i a! Oh ! Maman !
Tsy kiniako nandëha an-tany lavitry Ce n’est pas par plaisir que je suis parti loin
A baba e e I a ! Oh ! Mon père !
Tiren’ny fitadiavaña ravin’ahitry e ! Poussé par la nécessité de chercher d’une vie meilleure
A nindry e e i a! Oh ! Maman !
Moa! Mamako ô i a! Oui ! Oh ! Maman !
(Extrait de Francisco, Tsara manaña ray aman-dreny, chanson 5)
En outre, l’oisiveté par rapport à la quête de richesse est très souvent considérée comme la
source d’un certain nombre de malheurs par rapport à la vie d’un individu, d’où l’expression
populaire : « L'oisiveté est la mère de tous les vices »2. Cela signifie que le manque d'activité
expose en général une personne aux tentations telles que la sorcellerie, la criminalité de toutes
sortes. Ayant remarqué ce point de vue, l’artiste malgache dénommé Dr. JB souligne que :
Ny sasany mañano very jery, Certains font la folie,
Ambaran-draha tsy natërak’olo ô! Comme s’ils ne sont pas produits par des êtres humains.
1
« Même si on a confiance en Dieu, on ne grimpe pas à une liane morte ».
2
Par contre, la conception chrétienne critique souvent cette manière de voir. En effet, dans Matthieu 6 : 26, il est écrit : «
Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie
n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne
moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus
qu'eux ? »
9
Ti-ho vantaña tsy ti-hitady e Ils veulent être riches sans quérir,
Manjary mamôrik’olo ô En finissant par ensorceler les gens
(Extrait de Dr. JB, Aza miady amy ray aman-dreny, chanson 21)
À partir de cet extrait, il s’avère que le désir de posséder ce qui plaît à ses yeux sans un effort
considérable peut conduire une personne à la sorcellerie 1. D’ailleurs, la majorité des infortunes des
humains sont souvent associées à l’idée de mauvais sort. À ce sujet, le juriste Victor Ramanitra2
relatait, dans son discours du 2 octobre 1971 lors de l’Audience Solennelle de Rentrée de la Cour
d’appel, que :
Si la foudre tombe sur un toit, si la grêle dévaste la récolte, si la vache n'a pas de petit, si une épidémie
décime le poulailler, c'est le sorcier. […] si un membre de la famille tombe brusquement malade, s'il a des
coliques, s'il fait de la fièvre, un ictère ou des sueurs froides, s'il attrape la lèpre, il ne faut pas en chercher
l'origine ailleurs que dans un sort jeté par le sorcier […].3

Bien évidemment, la raison de la sorcellerie se caractérise souvent par la jalousie d’un


individu vis-à-vis des personnes riches car il ne veut pas que les autres lui dépassent dans la vie,
d’où le dicton Ory hava-manana4. Cela témoigne à quel point la vie est une perpétuelle lutte dans
laquelle l’usage de mauvais sortilège est représenté par le défi ou la compétitivité. En effet, le
tableau suivant présente les différents charmes utilisés souvent par des personnes paresseuses mais
qui veulent s’enrichir facilement et rapidement :
Types de charmes Leurs effets
Aody fanàñana ou charme de richesses Une augmentation rapide de richesses
domestiques
Aody vary ou charme de production Une augmentation de la production agricole
agricole
Charme de pêcheur de poisson Pour en avoir plus de produits halieutiques
Charme de pluies Soit il fait pleuvoir, soit il fait beau temps
Aody varotra ou fitarihaña, charme de Pour en avoir de nombreux clients acheteurs

1
Selon Marc Augé, la sorcellerie est « l'ensemble des croyances structurées et partagées par une population donnée
touchant à l'origine du malheur, de la maladie ou de la mort et l'ensemble des pratiques, de thérapie et de sanctions qui
correspondent à ces croyances ». Marc AUGÉ, « Les croyances à la sorcellerie » in Construction du monde, Maspéro,
Paris 1974, p. 55.
2
Victor Ramanitra fut le premier malgache nommé au poste de Procureur Général près de la Cour d'Appel de
Madagascar et a prêté serment devant la Cour de céans en date du 10 octobre 1961.
3
Victor RAMANIITRA, De la répression de la sorcellerie à Madagascar, Annales de l’Université de Madagascar,
1973, p. 8.
4
Il s’agit là d’une expression malgache qui pourrait signifier une sorte de sentiment de frustration et de colère face à la
réussite des autres.
10
marchandise
Tsy angalaraña ou charme de protection Utilisé sur différentes formes comme balise et
contre les voleurs des productivités locales contre les voleurs de produits agricoles locaux
Source : enquête personnelle, 2019
Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle la richesse peut s’obtenir sans que l’on déploie des
efforts considérables est très souvent perceptible par le biais du concept de la sérendipité. D’où
l’objet de notre analyse dans le chapitre suivant.

11
CHAPITRE DEUXIÈME :
L’IMAGE DE LA SÉRENDIPITÉ DANS LA PENSÉE SAKALAVA
Aux antipodes d’un certain nombre de contraintes liées à la quête de fortune, on s’aperçoit
souvent que la richesse peut s’acquérir sans que l’on déploie des efforts considérables. Mais cette
découverte implique parfois l’effet du hasard, d’où la difficulté d’en donner une explication
crédible. C’est ce que certains chercheurs nomment « l’image de la sérendipité ».1 Mais pour mieux
cerner le rapport qui s’établit entre la sérendipité et la pensée sakalava, il nous semble important de
commencer par une brève approche de cette notion.
1. Brève approche de la sérendipité
1.1. Esquisses de définition
Les premières traces écrites posant les bases de la sérendipité datent du XIV e siècle à partir du
conte oriental du poète persan Amir Khosrow Dehlavi2 intitulé Voyages et aventures des trois
princes de Serendip3. En effet, ce récit narre les pérégrinations de trois frères pour voir des pays
différents et bien des choses merveilleuses dans le monde. En cours de route, ils ne cessent de
trouver des indices en apparence sans rapport avec leur objectif, mais en réalité nécessaires. Vers la
fin, après beaucoup d'autres voyages, ils rentrèrent dans leur pays pour succéder à leur père.
C’est en 1754 qu’Horace Walpole, homme politique et écrivain britannique, invente le
néologisme serendipity à la suite de la lecture de ce conte. Il le définit alors comme « la faculté de
découvrir par hasard et sagacité des choses que l’on ne cherchait pas »4. En d’autres termes, il s’agit
d’une capacité à reconnaître que ce que l'on trouve est plus important que ce que l'on cherche.

1
Cf. Eric RAFALIMIADANA, Le merveilleux dans les contes de la civilisation orale du Nord de Madagascar, Thèse de
doctorat de Lettres Modernes, Antsiranana, 2015.
2
Poète de langue persane à la cour des princes turcs de l'Inde. Il a donné à travers son œuvre un tableau complet de la
civilisation indo-persane médiévale.
3
Serendip ou Serendib est une ancienne transcription anglaise de Sri Lanka. Ce dernier est lui-même composé du
sanscrit Sri, « souveraineté, richesse, éclat », et Lanka, primitivement Langkâ, que l’on a rapproché du grec lagkanein,
« obtenir par le sort ». Serendip est donc cette terre bénie des dieux où la fortune semble être offerte à chacun. En effet,
le mot vient de l'arabe Sarandib, déformation du tamoul Seren deevu, qui vient lui-même du sanscrit Suvarnadweepa
signifiant « île dorée ». Cf. Theodore G. REMER, Serendipity and the Three Princes: From the Peregrinaggio of 1557,
University of Oklahoma Press, 1965.
4
Voir la lettre de Horace Walpole à Sir Horace Mann le 28 janvier 1754 dans The letters of Horace Walpole, Fourth
Earl of Orford, edited by Peter Cunningham, London, Richard Bentley and Son, vol. 2, 1891, pp. 364-367: « making
discoveries, by accidents and sagacity, of things which [you] were not in quest of ».
12
À partir d’une analyse qu’il a effectuée 1, Andel parvient à distinguer trois degrés de
sérendipité2. Le premier degré est la « non-sérenditpité. » Dans ce contexte, l’individu trouve ce
qu’il cherche sans l’intervention du hasard. Le deuxième degré de sérendipité selon ce théoricien se
nomme la « pseudo-sérendipité ». Dans ce cas de figure, l’individu trouve ce qu’il cherche mais
d’une manière hasardeuse. Le troisième degré correspond à la définition que Walpole a donnée, à
savoir le fait de trouver ce que l’on ne cherchait pas.
À noter que la sérendipité3 ne doit pas être assimilée à la pensée magique ou au destin. En
effet, il y a une forte différence entre un individu qui dépend passivement du hasard et celui qui
saisit une opportunité résultant d’une action exploratoire. C’est-à-dire que la sérendipité ne peut en
aucun cas être planifiée. Comme le souligne Ascher4, dès qu’on peut la programmer, on ne peut plus
la nommer ainsi. Il est possible cependant de développer les compétences permettant l’émergence
de la sérendipité à travers la quête de richesse. D’où l’objet de notre analyse dans le sous-chapitre
suivant.
1.2. La sérendipité et la quête de richesse
La réussite d’un individu lors de la quête de richesse peut être considérée comme une réussite
sérendipiteuse5 lorsque cette dernière ne provient pas de ses efforts personnels. Contrairement à la

1
D'abord bornée à la littérature, la notion de sérendipité s'exporte également aux découvertes scientifiques. Elle a été
surtout étudiée par le sociologue américain Robert K. Merton dès 1949, dans l'ouvrage Social Theory and Social
Structure, pour qui la sérendipité consiste en l'observation de faits étonnants, qui semblent contradictoires avec les faits
ou la théorie établis, suivie d'une induction correcte. Cf. R. K. MERTON, « Le modèle de la sérendipité : Ou comment
une donnée imprévue, anormale et décisive pèse sur la formation d’une théorie », Temporalités, (24), 2016.
https://doi.org/10.4000/temporalites.3476 Consulté le 23 avril 2021.
2
P. van, ANDEL, “Anatomy of the unsought finding. serendipity: Orgin, history, domains, traditions, appearances,
patterns and programmability” The British Journal for the Philosophy of Science, 45(2), 1994, pp. 631–648.
3
Dans le langage courant américain, serendipity désigne une rencontre ou une découverte heureuse imprévue, ou bien le
lieu où l'on fait de telles rencontres ou de telles découvertes ou de telles trouvailles. Comme le fait remarquer Arnaud
Saint-Martin, « Le mot s'est accroché à diverses choses, et surtout parfois à n'importe quoi. La diffusion en est diffuse,
le succès certain. Selon les usages, le mot est converti en marque ou en tag, il signifie par lui-même une sorte de
philosophie de la vie, de l'ouverture au monde, un « esprit d'aventure » ; c'est le mantra des entrepreneurs de la «
nouvelle économie de la connaissance », du numérique et du big data, de l’inventologie clés en main. » Arnaud SAINT-
MARTIN, « Les ironies de (la) serendipity dans l'œuvre de Robert K. Merton », Temporalités. Revue de sciences
sociales et humaines, n°24, 29 décembre 2016.
4
F. ASCHER, Préface - De la sérendipité : dans la science, la technique, l’art et le droit : Leçons de l’inattendu. Paris,
Hermann, 2013.
5
Notons ici qu’on doit au romancier anglais William Boyd l’invention de l’antithèse de la sérendipité : la zemblanité. Il
imagine, dans son roman intitlué Armadillo, une île imaginaire, Zembla, aux antipodes de Serendip (c’est la Nouvelle-
Zemble, au nord de la Sibérie), où règne la faculté de faire de façon systématique des découvertes malheureuses,
malchanceuses, attendues et n’apportant rien de nouveau. Cf. Colette GUILLEMARD, “Sérendipité”, dans Le Figaro,
13
chance qui se rattache à la croyance en divinités 6, les événements positifs à travers les différentes
découvertes ne sont pas toujours interprétés comme un don divin ou relevant de la puissance
magique des sorciers. Il s’agit plutôt d’un effet du hasard, selon laquelle les faits surprenants
nourrissent la curiosité de l’aventurier d’aller encore plus loin.
Si l’on revient au conte d’Amir Khosrow, il s’avère que le Roi de Serendip envoya ses trois
fils à la recherche de la plus belle chose sur terre et de la lui rapporter. Ce qui nous permet de
réitérer qu’un individu doit s’aventurer et avoir un esprit de curiosité pour s’enrichir. Autrement dit,
l’aventure constitue la base de la sérendipité lorsqu’on voudrait se prospérer. En effet, un certain
nombre de textes qui constituent notre corpus évoquent que celui ou celle qui veut s’enrichir doit se
jeter dans un monde inconnu et parfois plein d’épreuves puisqu’on ne peut préalablement savoir ni
le lieu exact ni les contraintes qui peuvent s’ensuivre lorsqu’on décide de partir pour la quête de
richesse. À ce propos, l’artiste Mily Clément déclare qu’il a fait le tour du pays pour la quête de
fortune :
Mioriky maniñana a añy On va en amont là-bas vers l’Est
Mivalaña mañandrëfa e ho a zaho ë Et on se dirige en aval vers l’Ouest, dirai-je
Hum ! tsy fölaka mañatsimo ô ! On ne se fatigue pas d’aller vers le Sud
Ndraiky treky Antananarivo Arrivé jusqu’à Antananarivo
Antsirañana tsy korañiny Ne parlons plus d’Antsiranana
Tsy nitadiavako Toliara e Je n’ai pas cherché à aller jusqu’à Tuléar
Fivoahandraha mañaraka afara. Mais le temps peut apporter de changement.
(Extrait de Mily Clement, Tsy möramöra mitady völa, chanson 11)

Dans le même contexte, l’artiste malgache Babaïque souligne dans sa chanson que la quête de
richesse aux alentours de Tanibe Andrëfa est souvent parsemée de dures épreuves :
Ijibihako rivan’ny Ankakabe Je me suis plongé dans le Riva d’Ankakabe
Ndrëky Amboiboiky Et d’Amboiboiky
Ivariñako kingan’ny Betsiriry Je me suis trempé également dans la rivière de Betsiriry
Ndrë rakotro iziñy Même quand il fait nuit,
Mivezivezy mañaraka ranomasiñy Et je m’aventure le long de la mer
Nosy Faly treky Nosy Iranja De Nosy Faly jusqu’à Nosy Iranja
I a e e he! Mitady e sarotro ô! I a e e he ! Quérir de l’argent, c'est difficile.
(…) (…)
Mandady mañaniky Namakota J’escalade Namakota,

26 août 2003.
6
Dans la mythologie romaine, par exemple, Fortuna est la déesse de la chance et du hasard. Elle serait la fille
de Jupiter et d'une Parque. Son équivalent grec est Tyché.
14
Mboan’ny lanjàña Le fardeau sur les épaules
Tsy voahifiky dinta, Ne parvenant même plus à détacher la sangsue,
Mirekireky avy ndrë am-balahaña Qui colle parfois jusqu’aux entre-jambes.
Kirikiry manonga Tahëzan’añomby1 C’est un peu mieux de monter sur le « Dos d’un zébu »
Tany mbala hitobiaña Bandrakorony L’endroit d’une escale est encore Bandrakorony
I a e e he! Mitady e sarotro ô! I a e e he ! Quérir de l’argent, c'est difficile
(Extrait de Babaïque, Naniko, chanson 12)

Dans la même optique, l’artiste malgache Francisco précise que cette quête de richesse est
d’autant plus dangereuse qu’on peut parfois y perdre sa vie :
Zaho iñiany hikoraña tady völa Aujourd’hui, je vais parler de la quête d’argent
Indrindra ny mpangady völamëna Surtout à propos des chercheurs d’or
Fangadiaña fataña ampy fanjava Creuser une carrière prend tout un mois
Taoño araiky tsy mahita giramo Après une année, on ne trouve même pas un gramme.
Sakindra mahazo tsy ary mahampy e! Si on arrive à en trouver, c’est toujours insuffisant
Ëka.Safira maro ny ôlo mangala Oui ! beaucoup exploitent le saphir
Misy itorana tany tsy hita faty Certains sont ensevelis sous l’effondrement de terre
Karaha zeñy ny ampijibiky laoko Il en est de même des plongeurs sous-marins
Misy lanin’ny ankiho tsy afaka mody Certains sont dévorés par les requins sans être rentrés
Fianakaviaña jiaby vahana tañy. Toute la famille pleure dans la douleur
Ao anarô komisionëra Et pour vous les commissionnaires
Mandëha mitady völa hialaña tanaña Vous quittez le village pour chercher de l’argent
Ny iafarany maty ravën’olo. Vous finissez par tués après être dérobés.
(Extrait de Francisco, Sarotro tady völa, chanson 10)
Il convient de rappeler que la sérendipité existe lorsque nous considérons une trouvaille ou
une observation accidentelle comme quelque chose qui se produit d’une manière imprévue. Ce qui
n’est pas le cas dans la conception malgache, plus précisément chez les Sakalava du Nord selon
laquelle la bénédiction parentale peut favoriser la chance d’un individu lors de son aventure pour la
quête de richesse. Et l’artiste malgache Dedesse en témoigne dans sa chanson intitulée Tso-
dranon’olobe dont l’extrait est le suivant :
Koa tsy te ho very anjara, ouh Si tu ne veux pas perdre ta chance,
Olobe hajao tsara, ouh Respecte bien tes parents.
Aza atao tsinontsinoño, Ne les prend jamais à la légère,
Ray aman-dreny aza adiño Tes parents, ne les oublie surtout pas.
(Extrait de Dedesse, Tso-dranon’olobe, chanson 7)

1
Il s’agit d’un nom attribué à une pente pareille au dos d’un zébu.
15
À partir de cet extrait, nous pouvons conclure que chacun a sa part de chance selon la vision
du monde sakalava, comme en témoigne un proverbe malgache : Anjaran’akôho tsy anjaran-
drakidraky, littéralement cela signifie « La chance d’une poule n’est pas celle du canard ». C’est
pour cette raison que ceux qui font des efforts non récompensés se sont considérés comme des
malchanceux1. D’ailleurs, selon le point de vue de Philippe Gabilliet, la malchance est le miroir
inversé de la chance et découle d’une « incapacité à transformer le hasard en valeur »2.
En outre, celui ou celle qui désire de s’enrichir devrait s’attendre au pire. Par rapport à notre
étude, nous nous sommes aperçu qu’un bon nombre de textes de notre corpus illustrent cette
perception négative de la quête de richesse aux dépends de l’idée de la sérendipité. En effet, notre
analyse dans le sous-chapitre suivant portera justement sur la vision catastrophique du monde
sakalava au sujet de la richesse.
2. La sérendipité et la vision catastrophique du monde sakalava
2.1. La vision catastrophique d’ordre divin
L’idée selon laquelle travailler laborieusement pour pouvoir survivre dans la Bible, et une
telle conception semble être liée au péché originel. En effet, le texte de Genèse 3 : 17-19, qui a servi
depuis longtemps d'explication au caractère souffrant du travail3, fait écho à cette réalité :
(17) « Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et mangé de l'arbre que je t'avais formellement interdit de
manger, la terre est maudite pour toi. C'est avec peine que tu mangeras tous les jours de ta vie. (18) Elle
fera pousser pour toi ronces et épines et tu mangeras l'herbe des champs. (19) A la sueur de ton front tu
mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes à la terre puisque tu en es tiré, car poussière tu es et à la
poussière tu retourneras ».4

Par rapport à ce récit génésiaque, nous pouvons dire qu’après l’expulsion de l’être humain du
jardin d’Éden, le sol se fait avare et ingrat5 et ce n’est désormais qu’à la sueur de son front que
l’homme peut en tirer de la nourriture.6 En effet, le travail est d'abord une nécessité alimentaire, à

1
Autrefois on parlait plutôt de guigne ou guignon, comme dans le roman de Tristan et Yseult. Guigner c’est en effet
regarder de côté avec envie et convoitise, donc cela renvoie au mauvais œil du jeteur de sort. Cf. Jacques
CHOCHEYRAS, Philippe WALTER, Tristan et Iseult : genèse d’un mythe littéraire, Paris, Honoré Champion, 2019,
266 p.
2
Philippe GABILLIET, Éloge de la chance ou L'art de prendre sa vie en main, Paris : J'ai lu, 2016, 157 p.
3
Le travail est toujours perçu comme une contrainte et une souffrance, comme le laisse entendre son étymologie
latine tripalium désignant un instrument de torture.
4
Genèse 3 : 17-19. Sur le travail dans la Bible, voir : W. WOLFF, Anthropologie de l’Ancien Testament. Genève, Labor
et Fides, 1974, p. 112-116.
5
« Quand tu cultiveras le sol, il ne te donnera plus sa richesse. Tu seras errant et vagabond sur la terre. ». Genèse 4 : 12.
6
À noter qu’il ne s'agit pas de voir dans ces versets une malédiction sur le travail car, même avant le péché originel,
l’Homme n’est pas seulement le gardien du jardin, il en est aussi le cultivateur : « Dieu prit l’homme et le plaça dans le
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laquelle peu de gens peuvent s’en échapper. Ici donc, on peut noter une concordance entre la
conception malgache et celle de la religion chrétienne selon laquelle l’effort, la souffrance, la
difficulté restent associés à la réussite par rapport à la question de la quête de richesse :
Bien qu’elle évolue, comme on le voit, sur un registre fort différent, la tradition malgache n’est pourtant
pas sans contact avec le mythe biblique et coranique de la création de l’homme et du péché originel. Et de
fait, les figures d’Adam et Ève au jardin d’Éden, et celle de l’Adversaire, sont connues de la tradition
malgache. 1

Si la Bible soutient que le sol est improductif suivant le mythe étiologique expliquant
l’origine de son infertilité, dans la pensée malgache, les Ancêtres pourraient également être à
l’origine de la stérilité de la terre2. Dans ce cas, même si l’on déploie des efforts considérables, si
l’Ancêtre ne veut pas contribuer, la quête ou le travail reste infructueux. Dans ce contexte, l’Ancêtre
ou Zañahary se trouvent au même pied d’égalité. Comme le souligne l’artiste malgache Wawa :
Hañaia anao tsy hijaly? Où vas-tu pour ne pas souffrir ?
Io fa lahatra amy Zañahary e Il s’agit là d’un destin venant de Dieu
Nay ny manaña mböla mijaly Même les riches ressentent encore de la souffrance.
Hañaia anao havozo jaly? Où vas-tu pour fuir la misère ?
Hañaia anao havozo jaly? Où vas-tu pour fuir la misère ?
(Extrait de Wawa, Miaritry jaly, chanson 15)
Cela signifie que la souffrance qui reste une réalité inéluctable par rapport à la vie humaine
est un fait universellement reconnu, car elle est surtout marquée par la fatigue et la peine au contact
d’une terre ingrate et parfois même hostile. D’ailleurs, l’artiste malgache Mily Clément précise que
les difficultés rencontrées lors d’une quête de richesse sont les conséquences d’une malédiction
divine :
Tsy möramöra mitady völa e i a Il est difficile de gagner de l’argent
Tsy möramöra mitady völa a Il est difficile de gagner de l’argent
Mahevoko aviô mahita On n’en gagne qu’à la sueur de son front
Tsy azo mandrimandry e On ne l’obtient pas en dormant,
Na lehilahy na ny mañangy Aussi bien l’homme que la femme

jardin d’Éden pour le cultiver et le garder ». (Genèse 2 : 15). D’ailleurs, ni Adam, ni le travail de ses mains ne sont
maudits. Par contre, la terre est maudite car la nature de cette malédiction est décrite immédiatement après : « elle fera
pousser pour toi ronces et épines ». (Genèse 3 : 18).
1
VELONANDRO, L'origine des choses : récits de la côte ouest de Madagascar, Antananarivo : Foi et justice, 1991, p.
6.
2
L’Anêtre ici se trouve au même statut que Zañahary. Pour appaiser la colère de l’Ancêtre, jugé responsable de la
catastrophe environnementale et de l’infertilité de la terre, on procède à la cérémonie de Jôro. Pour cette occasion, on
sacrifie un zebu.
17
Dönko hôzoño-Ndrañahary ë Est-ce une malédiction divine ?
Titehiñy fo ny hahitaña Il faut toujours de l’astuce pour en gagner,
Tsy kivy lehilahy mitady e L'homme ne doit pas se décourager
Tsy apëtrako ë hoa zaho ë Je ne renonce pas, je le dis
(Extrait de Mily Clément, Tsy möramöra mitady völa, chanson 11)
Cette idée rejoint également ce que l’artiste malgache Wawa affirme dans la chanson intitulée
Miaritry jaly, dont l’extrait est le suivant :
Tsy maintsy mitady, On doit chercher,
Tsy maintsy mahevoko, On doit suer,
Izy koa ti-hahazo zaka tsara. Si on veut avoir de bonnes choses.
Tsy maintsy mitady, On doit chercher,
Tsy maintsy mahevoko, On doit suer,
Izy koa tihina raha tsara Si on veut manger de bons repas.
(Extrait de Wawa, Miaritry jaly, chanson 15)
À partir de ces extraits, il s’avère que la quête de richesse se trouve placée sous le signe d’une
malédiction divine. Ainsi, comme il s’agit d’une obligation dont aucun individu ne saurait
s’exempter, que ce soit dans la conception malgache ou chrétienne, la quête de richesse n’est pas
une aventure facile à entreprendre. Si dans la Bible l’improductivité de la terre reste associée à la
malédiction en raison du péché originel, dans la philosophie traditionnelle sakalava, on croit aussi à
la malédiction des Ancêtres. Ceux-ci pourraient punir les Vivants oublieux et transgressant les
interdits et les tabous de toutes sortes. Ils pourraient, par exemple, provoquer la sécheresse
empêchant les Vivants à produire en grande quantité.
Il est à noter que la malédiction divine n’est pas forcément le responsable ou l’origine de
l’échec. Comme le souligne l’adage populaire suivant : « A cœur vaillant, rien n’est impossible ».
Malgré tout, selon la culture traditionnelle malgache, l’échec concernant la quête de richesse
pourrait être lié à l’irrespect des fady. Le mardi et jeudi, jours du roi, doivent être respectés. C’est-à-
dire, les Sakalava ne doivent pas travailler pendant ces jours pour ne pas débaucher l’énergie. Si on
brave ces interdits, la quête conduira l’individu à un échec. Dans ce cas, la faute originelle n’est
autre que la transgression du tabou qui se révèle catastrophique.
De plus, que l'on sache que l'échec dans cette question de quête est parfois lié au destin même
de l’individu. Dans son Dictionnaire des concepts philosophiques, Michel Blay définit le mot
« destin » comme une « force de ce qui arrive et qui semble nous être imposé sans qu'aucune de nos
actions n'y puisse rien changer »1. En effet, chaque individu est censé avoir un destin qui lui est

1
Michel BLAY, Dictionnaire des concepts philosophiques, Paris : Larousse : CNRS éd., 2006, p. 205.
18
propre. Le plus souvent, ce dernier est associé à une décision divine. 1 Ayant remarqué ce point de
vue dans la pensée malgache, Nary Gidio Edica affirme que :
Olo jiaby ëfa samy manaña vintañanany. Amin’ny gasy, misy ny hoe « Izy koa tëraka amizao, dia zao
vintañanany ». Kë iñy zeñy ilay hery entin’ny gasy mionoño. Tsy hoe izy tsy nahazo jôro na tsy nahazo
tso-drano fa voafëtran’ny lahatra, voafëtran’ny anjara jôro nazony. Fa raha olo mpivavaka izy dia
mahatsiaro tenin’Andriamanitra zay hoe « Izaho mahay izay hevitra iheverako anareo, volañin’i
Zañahary ». Misy làlaña heverin’olo fa mahasoa fa tsy mahasoa anao iziñy amin’Andriamanitra. Kë tsy
sakaña zeñy iñy hangataka jôro amin’ny mañaraka. Fa izy koa fa hitanao fa tsy mahômby raha ataonao,
tsaratsara aminao ny mitady lalam-böla hafa koa.2

À partir de cette affirmation, nous pouvons dire que la conception malgache du destin est
centrée surtout sur le système astrologique dénommé vintaña3. En effet, les pratiques sociales dans
la vie quotidienne des Malgaches sont le résultat, la plupart du temps, des conseils et des
diagnostics proposés par les devins, car chaque signe du zodiaque 4 correspond à un caractère du
natif sous ce signe. C’est pourquoi le premier souci des parents à la naissance d’un enfant se
rapporte justement à la crainte d’un mauvais destin, car on ne sait jamais ce que Dieu a réservé à ce
dernier. D’ailleurs, malgré l’effort d’un individu pour la quête de richesse ou encore la bénédiction
dictée par les parents, le mauvais destin mène toujours au chaos, car Tsy misy tsy mivavaka
1
Mais il nous semble important de souligner qu’un certain nombre de religions, à l’instar du Judaisme ou du
Christianisme, s'opposant au paganisme, refusent l'idée de destin. Elles considèrent que la personne est libre et donc
responsable de ses actes, responsable de son salut, de sa fin dernière. Cf. Catéchisme de l'Église catholique, Paris :
Pocket, 1994, 800 p.
2
« Chacun a sa propre destinée. Chez les Malgaches, il y a l’expression « Si l’enfant est né à tel moment, sa destinée est
telle. » Et c’est là la force que les Malgaches utilisent pour se consoler. Mais s'il s'agit d'une personne religieuse, elle va
se souvenir de la parole de Dieu : « Je connais la manière dont Je pense à vous, ainsi dit Dieu ». Il existe ainsi une loi
que l’homme considère être bon mais qui ne l’est pas selon Dieu. Mais ce n’est pas une raison de ne pas demander la
bénédiction à la prochaine fois. Si tu constates que ce que tu fais n’a aucun succès, il est préférable pour toi de trouver
d’autres moyens pour avoir de l’argent. » (n.t.). Extrait de l’enquête auprès de monsieur Nary Gidio Edica. Voir en
Annexe l’enquête 1.
3
La croyance au vintana est l’une des bases de la culture malgache. En effet, selon cette tradition astrologique héritée
des Arabes, chaque individu naît avec un destin favorable ou défavorable, que seul Dieu peut changer. Par ailleurs, à
Madagascar, chaque événement important, à l’instar de mariage, enterrement, le famadihana ou retournement des
morts, pose de la première pierre d’une construction, etc., exige une consultation d’un devin-astrologue denommé
mpanandro.
4
Les différentes terminologies utilisées à travers l'astrologie malgache nous permettent de confirmer qu’elle dérive de
l'astrologie arabe. En effet, les douze signes du zodiaque malgache sont organisés en quatre destins principaux portant
chacun deux destins secondaires, comme le montre l’almanach malgache. Ils sont : alahamady, adimizana, adaoro,
alakarabo, adizaoza, alakaosy, asorontany, adijady, alahasaty, adalo, asombola, alohotsy. Cf. Jean François
RABEDIMY, Vintana, andro : un mode de représentation du Monde dans l'ancienne société sakalava du Menabe à
Madagascar, thèse de doctorat de 3e cycle, 1980, 421 p.
19
miantsinanana1 fa ny fanambinana miandry vintana, dit un proverbe malgache. L’artiste malgache
Francisco, par exemple, a remarqué un certain nombre de conséquences liées au mauvais destin de
certains individus dans leur quête de richesse :
Ëka.safira maro ny ôlo mangala. Oui ! Le saphir, beaucoup vont à sa recherche.
Misy itorana tany tsy hita faty Certains sont ensevelis sous l’effondrement de terre
Karaha zeñy ny ampijibiky laoko Il en est de même des plongeurs sous-marins
Misy lanin’ny ankiho tsy afaka mody Certains sont dévorés par les requins sans être rentrés
Fianakaviaña jiaby vahana tañy. Toute la famille pleure dans la douleur.
Ao anarô komisionëra, Et pour vous les commissionnaires,
Mandëha mitady völa hialaña tanaña Qui quittent le village pour chercher de l’argent
Ny iafarany maty ravën’olo. Sarotro ô i a Souvent, ils finissent par tués par les malfaiteurs
(Extrait de Francisco, Sarotro tady völa, chanson 10)
À partir de cet extrait de chanson, nous voyons que la plupart des personnes qui souffrent de
diverses afflictions pour la quête de richesse se trouvent placées sous le signe d’un mauvais destin.
Dans ce cas, le destin ne peut pas être changé par l’Homme car c’est Dieu qui l’a fixé. Par contre,
ceux qui sont chanceux trouveront toujours tous ce qu’ils veulent, comme en témoigne le proverbe :
Ovy haniry tsy tam-bato, zaza hanjary tsy maty tanora2. Cela ne veut pas dire, cependant, que
lorsqu'une personne est pauvre, elle n'a plus besoin d'efforts dans la vie. Bien au contraire,
lorsqu’on constate que ce qu’on a fait n’a aucun de succès, il est préférable de trouver d’autres
moyens. Ayant remarqué ce point de vue, l’artiste malgache Wawa précise que :
Legaoño mila miasa L’homme doit travailler
Mila miasa atsika e Nous devons travailler
Lelahy mila miasa L’homme doit travailler
Aza tavandra masaka arôso ô N’attendez pas toujours un repas servi
Atsika mila miasa e Nous devons travailler
(Extrait de Wawa, Tsy mandry mañëna akôho, chanson 16)
Dans la même ligne d’idées, ce dernier rappelle qu’il est mieux de travailler pour s’enrichir,
même si le métier que l’on exerce paraît moins respectueux et dévalorisant :
Ndrë anao mamafa bazary, Même si tu balaies au marché,
Ndrë anao mitsabo mahôgo, Même si tu cultives du manioc,
Asanao koa hajainao, Si tu respectes ton travail
Izio tsy maintsy mahaveloño Il pourra te faire gagner ta vie

Ndrë anao mandafo tsivakiny, Même si tu vends duTsivakiny,


1
Pour chaque culte traditionnel à Madagascar, il faut toujours se tourner vers l’Est, car l’Est correspond aux premières
émanations du soleil qui sont très propices. C’est le cas lorsqu’on se lève en même temps que le soleil pour qu’on soit
propice au projet. D’ailleurs, le soleil est plus ou moins associé à Dieu.
2
« Une igname qui pousse ne peut être arrêtée par une pierre, un enfant destiné à réussir sa vie ne meurt pas jeune ».
20
Ndrë anao mandafo charbon Même si tu vends du charbon,
Asanao koa hajainao Si tu respectes ton travail
Izio tsy maintsy mahaveloño Il pourra te faire gagner ta vie
(Extrait de Wawa, Tsy mandry mañëna akôho, chanson 16)
Cela témoigne également à quel point le Malgache, dans sa conception du monde, perçoit
plusieurs catastrophes d’ordre divin qui pourraient empêcher la réussite d’un individu. Ce qui est
tout à fait différent de la conception occidentale de la réussite. Réputés rationnels, les Occidentaux
estiment plutôt que tout dépendra des efforts de chaque individu. Ce qui va d’ailleurs être à
l’origine du rationalisme1 du XVIIIe siècle, qui rejette toutes formes de croyances non fondées.
Il est également important de préciser que l'échec dans cette question de quête est parfois lié
d'un être humain à un autre. D’ailleurs, notre analyse dans le sous-chapitre suivant portera sur la
vision catastrophique d’ordre humain.
2.2. La vision catastrophique d’ordre humain
L’absence de la bénédiction parentale pourrait se révéler comme étant l’origine du malheur
pour celui ou celle en quête de la fortune. Autrement dit, lorsque les parents décident de ne pas
bénir le projet de leurs enfants, ces derniers rencontrent souvent des problèmes parfois inéluctables.
En effet, selon la croyance traditionnelle malgache, le mécontentement parental pourrait se
manifester par des maladies, la pauvreté excessive, l’insuccès dans l’entreprise, et parfois les décès
successifs dans la vie de leurs enfants. L’artiste malgache Ninie Doniah, par exemple, souligne que
l’absence de la bénédiction parentale ne permet pas à un individu de mener à bien son projet :
Koa mañiliky mariñy ray aman-dreny Si tes parents te négligent vraiment,
Mivoñöna fa ho azonao kobay ë ! Prépare-toi à recevoir des coups de bâton
Matahöra ny hifoño ray aman-dreny Crains le hifoño venant des parents,
Fa mavësatra loatra a ! Car c’est trop lourd,
Izy io tsy töndra On ne peut les supporter
(Extrait de Ninie Doniah, Tsara olobe, chanson 4)
Cela implique que le fait de nier l’autorité parentale est socialement absurde car il s’agit non
seulement d’une profanation de l’être suprême, mais le tso-drano est également une force vitale qui
aiderait un individu à réussir sa vie. Comme le constate Dedesse :
Tso-dranon’olobe io raha mahery, La bénédiction des parents est une chose puissante
Koa tsy mahazo izy io, ny lalaña ho tery, Sans cette dernière, le chemin sera étroit,
Izay te-hanjary, tsy handrian’ny tsiñy, Ce qui veut se prospérer, ne sera pas dominé par le Tsiñy

1
Le rationalisme est la doctrine qui pose la raison discursive comme seule source possible de toute connaissance du
monde. Cf. Louis-Marie MORFAUX, Vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Armand-Colin, 2001.
21
Tso-dranon’olobe no mandroaka lagiñy, C’est la bénédiction des parents qui fait fuir le malheur
Hajao izy ! Respecte-les !
(Extrait de Dedesse, Tso-dranon’olobe, chanson 7)
Il s’avère que la malédiction parentale est l’une des plus redoutées suivant la vision du monde
sakalava puisque le chagrin des parents pourrait suffire à créer des ennuis à leurs enfants même
lorsqu’il n’est pas prononcé verbalement. Le châtiment est alors inéluctable si les parents négligés,
déconsidérés voire même affligés décident de ne pas pardonner la faute commise par leurs
descendants. C’est pourquoi ils ont besoin de respect et d'amour.
Par ailleurs, le châtiment parental pourrait également se présenter sous forme de hifoño à leurs
descendants. Dans le dictionnaire de Webber, par exemple, ce terme est expliqué comme le
synonyme du tsiñy1. En effet, Webber le définit par « malheur, maux, maladie, […] supposés, des
châtiments de la vengeance céleste, tsiny »2. Autrement dit, il s’agit d’une peine correspondant au
mal fait aux autres. Dans la chanson intitulée Aza miady amy ray aman-dreny, Dr. JB précise que le
hifoño venant des parents pourrait affecter3 la quête de richesse :
Tsy ambañana hipy, Ne pas essayer de les gifler,
Tsy ambañana tipaka, Ne pas essayer de leur donner des coups de pied
Fa irô io zañahary, Car ils sont des dieux
Koa azon’ny hifoño ray aman-dreny Si tu atteins le hifoño parental
Mijaly mitady amin’ny amaraiñy e ia Tu souffriras pour la quête de demain
Aza miady amy ray amn-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e ! Car vous ne l'emporteriez pas !
(Extrait de Dr. JB, Aza miady amy ray aman-dreny, chanson 21)
Ainsi, les parents ne doivent pas être insultés, encore moins giflés parce qu'ils ont un autre
statut qui les distingue des autres personnes. De plus, si les parents sont toujours satisfaits de ce que
font leurs enfants, tous les désirs de ces derniers seront exaucés, notamment le gain de l'argent pour
subvenir aux besoins de la famille.

1
Dans son ouvrage intitulé Le Tsiny et le Tody dans la pensée malgache, Richard Randriamanjato expose deux concepts
propre à la culture malgache : le tsiny et le tody. En effet, il définit le tsiny comme une culpabilité pour celui ou celle
qui offense son entourage et le tody comme les représailles auxquelles on peut s'attendre après une mauvaise action. Cf.
ANDRIAMANJATO Richard, Le Tsiny et le Tody dans la pensée malgache. Paris : Présence Africaine, 1957, 103 p. (Thèse
de Théologie, Strasbourg 1956.)
2
[Joseph WEBBER], Dictionnaire malgache-français, op. cit. p. 294.
3
Il est même écrit dans la Bible que « celui qui frappe son père ou sa mère sera puni de mort ». Exode 21 :15.
22
23
CONCLUSION
En somme, la pensée sakalava accorde une grande importance à la bénédiction parentale
comme étant une clé qui ouvre la porte vers la richesse. Il s’agit là d’un élément obligatoire pour
une personne qui veut faire fortune pour que la quête menée par celle-ci soit assurée. En outre, un
individu doit s’aventurer et rencontrer de dures épreuves pour parvenir à une réussite
sérendipiteuse. Mais contrairement à l’idéologie de la sérendipité selon laquelle l’aventure pourrait
aider une personne à trouver ce qu’elle ne cherche pas, nous avons observé un certain nombre de
catastrophes que les Sakalava du Nord conçoivent au sujet de la quête de richesse : malédiction
divine, l’horreur du destin, conséquence de l’absence d’une bénédiction parentale, etc.
Il est important de souligner qu’à partir du jour où les Occidentaux se sont introduits à
Madagascar, la société malgache traditionnelle a connu une mutation conséquente. Ainsi, la dernière
partie de notre mémoire portera sur la question de la mutation de la sagesse ancestrale malgache.

24
TROISIÈME PARTIE :

LA QUÊTE DE RICHESSE FACE À LA MUTATION DE LA SAGESSE


ANCESTRALE MALGACHE
INTRODUCTION
Prônée depuis des lustres comme le soatoavina malagasy1 par excellence, la notion de
fihavanana n’est qu’une illusion dans la société malgache moderne. La quête de l’argent est
désormais une nécessité à tel point que le proverbe Aleo very tsikalakalam-bola toy izay very
tsikalakalam- pihavanana2 semble être dépassé. En effet, le temps change, aussi une coutume
adaptée à une époque peut ne plus l’être à une autre. De plus, la majorité des cultures malgaches
traditionnelles semblent ne plus correspondre à l’époque actuelle, car certaines d’entre elles ne sont
plus respectées par la communauté malgache qui se modernise davantage.
Pour bien structurer notre travail, nous allons analyser d’abord l’effritement du concept de
malgachéité face au modernisme au sujet de la quête de richesse, qui sera suivie ensuite par le sens
de la réussite sociale à travers les chansons des artistes de nouvelle génération.3

1
Littéralement « valeur malgache », cette expression désigne un bien suprême qu’il est nécessaire de respecter suivant
la culture traditionnelle malgache. Le fihavanana, par exemple, constitue pour les Malgaches un soatoavina.
2
« Mieux vaut perdre de l’argent que perdre les liens de parenté ».
3
Selon notre point de vue, nous classifions comme étant des artistes de nouvelle génération ceux qui ont commencé
leur carrière à partir de l’an 2000.
1
CHAPITRE PREMIER :
LA MALGACHÉITÉ1 FACE AU MODERNISME
Depuis le contact de Madagascar avec le monde extérieur 2, on a remarqué une sorte
d’acculturation progressive et permanente qui s’est produite au sein de la société malgache
provoquant ainsi une rupture avec la sagesse ancestrale, particulièrement dans le domaine de la
quête de richesse. La malgachéité face au modernisme nous aidera à mieux appréhender la mutation
culturelle au sein de la société sakalava moderne. D’où l’objet de notre analyse dans le premier
sous-chapitre ci-après
1. Mutation culturelle au sein de la société sakalava
1.1. La question de l’humanisme chez les Sakalava du Nord
Bon nombre d’individus méconnaissent actuellement la pensée humaniste malgache sans
qu’ils ne maîtrisent pour autant celle de l’Occident. Cette perte d'identité est perceptible à travers
les relations sociales malgaches actuelles, en particulier au niveau de la quête de richesse.
Contrairement à la civilisation occidentale dans laquelle l’individualisme prend une place
prépondérante ; parmi le chagrin le plus insupportable pour le Malgache traditionnel, le fait d’être
rejeté par sa communauté pouvant aller jusqu’au refus d’accéder au caveau familial au moment du
décès. En effet, Robert Dubois a remarqué cette dichotomie au niveau de la personnalité d’une
partie du peuple malgache en soulignant que :
Avoir de la personnalité, pour un occidental, c’est savoir, au besoin, se détacher des autres pour affirmer
ses opinions envers et contre tout. Avoir de la personnalité pour un malgache, consiste à savoir s’unir
profondément aux autres, malgré les différends qui naissent nécessairement entre personnes libres.
L’occident recherche sa personnalité dans les qualités individuelles, les Malgaches dans les relations avec
les autres.3

Si l’on se réfère à cet extrait de Dubois, on constate que le fondement de la culture


traditionnelle malgache est basée sur la question liée à la solidarité, à la cohésion sociale. Or, une
telle forme de vie n’est plus perceptible dans de nombreuses communautés malgaches
d’aujourd’hui. Même la notion de Ny fanahy no olona4 se trouve souvent bafouée et supplantée par
d’autres valeurs matérielles : argent, voitures, maisons, etc. En conséquence, de nombreux
1
Nous nous sommes référé à la terminologie utilisée par Sylvia Hanitra Andriamampianina, Enseignant-Chercheur de
l’Université de Tuléar. Cf. Hanitra Sylvia ANDRIAMAMPIANINA, La malgachéité dans la modernité et dans la
francophonie : à travers la poésie malgache contemporaine d’expression française, Thèse de doctorat, 2004, 532 p. En
effet, ce terme peut désigner toutes les valeurs culturelles typiquement malgaches.
2
Ce contact de Madagascar au monde extérieur a été accentué surtout par la colonisation française, qui a duré soixante-
quatre ans, c’est-à-dire depuis 1896 jusqu’en 1960.
3
Robert Dubois, Olombelona. De l’existence personnelle et collective à Madagascar, Paris, L’Hartman 1978, p.45.
4
Littéralement « L’âme fait l’homme ».
2
aventuriers sont actuellement victimes d’un assassinat lors de leur quête de richesse. La question de
l’humanisme1 n’est plus considérée au profit de l’intérêt personnel. Comme le précise l’artiste
malgache Francisco :
Fianakaviaña jiaby vahana tañy. Toute la famille pleure dans la douleur
Ao anarô komisionëra Et pour vous les commissionnaires
Mandëha mitady völa hialaña tanaña Qui quittent le village pour chercher de l’argent,
Ny iafarany maty ravën’olo. Sarotro ô i a ! Vous finissez par tués après être dérobés.
(Extrait de Francisco, Sarotro tady völa, chanson 10)
D’ailleurs, la pensée humaniste malgache d’autrefois n’est plus remarquable à travers la
Grande Île2, alors qu’elle accordait une grande importance à la notion de l’aina, flux vital, un
principe gouvernant les phénomènes de la vie. Dans son ouvrage intitulé Le Malgache n’est pas une
île, Christian Alexandre définit l’aina comme « la vie dans sa dimension concrète, loin de toute
abstraction. On y trouve la même polysémie : le souffle et la vie, la progéniture et le sexe, les êtres
vivants et l’humanité, la vigueur et l’effort, l’existence et le dernier soupir. »3
Actuellement, cette conception est remise en question à Madagascar parce que les priorités de
la plupart des Malgaches sont d’avoir beaucoup d’argent. C’est ce que la culture occidentale nomme
« le capitalisme »4. Il convient de souligner que, dans la société malgache moderne, un individu se
trouve dans le rang des prestigieux 5 dès lors qu’il dispose d’une fortune considérable. En effet, il

1
L'humanisme est un mouvement de pensée qui s'est développé en Italie pendant la Renaissance, en
réaction au dogmatisme rigide du Moyen Age. Il propose de renouer avec les valeurs, la philosophie,
la littérature et l'art de l'Antiquité classique qu'il considère comme le fondement de la connaissance.
2
Il est à noter que toutes les valeurs ancêstrales malgaches n’ont pas disparu. Certaines même continuent d’être vécues,
à ne citer que le havoria dans le Sud, le tsaboraha et le asa haraña sur la côte-est, le sambatra sur la partie Sud-Est de
l’île. Le rituel du kabary et du jôro avant chaque événement important a encore toutes sa valeur.
3
Christian ALEXANDRE, Le Malgache n’est pas une île, Société Malgache d’Edition Foi et Justice, Antananarivo,
2003, p.20.
4
Le capitalisme désigne un système économique qui s'appuie sur la propriété privée des moyens de production. Il consiste à
accumuler du capital de manière continue et régulière. L'investissement est le maître mot du capitalisme, puisqu'il permet
d'augmenter et de renouveler le capital. Sur le plan politique, le capitalisme est une idéologie qui considère que la réussite d'un
système repose sur le principe de la libre entreprise. En économie, le capitalisme désigne un système qui repose sur trois critères
principaux : le salariat, la propriété privée des moyens de production, et un modèle de régulation décentralisée par le marché ou
par les prix. Le régime capitaliste est gouverné par la recherche de profit et la liberté de circulation des capitaux. Cf. Fernand
BRAUDEL, La Dynamique du capitalisme, Paris : Arthaud, 1985, 120 p.
5
Le prestige fait référence à un ensemble de stratégies qu’un individu peut adopter pour atteindre une position
d’influence au sein d’un groupe. Concrètement, l’individu en démontrant qu’il possède des qualités personnelles et/ou
des ressources pouvant être utiles à l’ensemble du groupe, montre qu’il sera une valeur ajoutée pour le groupe et donc
qu’il est digne du respect et de l’admiration. C.f. C. Anderson, J. A. D. Hildreth, & L. Howland, “Is the desire for status
a fundamental human motive? A review of the empirical literature”. Psychological Bulletin, 141(3), 2015, pp. 574-601.
3
s’agit d’une norme et une valeur à laquelle tout le monde voudrait adhérer, car tout acte se monnaye
actuellement, même ceux qui sont censés être gratuits. Comme l’affirme l’écrivain et cinéaste
français Marcel Pagnol :
L'argent peut tout, il permet tout, il donne tout. Si je veux la permission de faire gras le vendredi, mon
éloge dans les journaux ou une jolie femme dans mon lit, l'obtiendrais-je par des prières, le dévouement
ou la vertu ? Il ne faut qu'entrouvrir ce coffre et prononcer un petit mot : combien ? C'est la force qui
gouverne le monde, et ces petits rectangles de papier bruissant, voilà la forme moderne de la force.1

Cela témoigne à quel point les individus pauvres sont victimes du rejet social dans le monde
moderne, car la pauvreté est souvent visible à travers les apparences extérieures : vêtements de
mauvaise qualité ou rarement renouvelés, corps souvent mal nourris et peu soignés, etc. Mais
l’artiste malgache Jaojôby rappelle la nécessité de bien veiller à son corps malgré cette soif
démesurée de richesse :
Tapihan’ny velon-tëña e Même si on veut gagner sa vie
Mba atova raha tsara any aiñin-tëña Fais une bonne chose à son corps
(Extrait de Jaojoby, Mitadiava völa, chanson 17)
D’ailleurs, le désir ardent d’avoir de l’argent conduit souvent l’individu à voler, à trahir et
même à tuer ses amis. Ceci est appuyé par certains dictons malgaches comme Ny vola no maha
rangahy, ny vola no hozatry ny fiainana. Ce qui nous amène au constat que cet amour excessif de
l’argent n’est pas une chose négative tant qu’il ne se transforme pas en cupidité2.
De plus, la notion de fifanampiana, qui prenait une place prépondérante dans la société
malgache traditionnelle, se trouve actuellement en phase de mutation à travers les différentes
régions de Madagascar. D’où l’objet de notre analyse dans le sous-chapitre suivant.
1.2. La question de l’entraide sociale chez les Sakalava du Nord
À partir d’une analyse d’un certain nombre de textes de notre corpus, il s’avère que les
Malgaches d’autrefois savaient collaborer et travailler ensemble, comme en témoigne un
proverbe : asa vadidrano, tsy vita raha tsy hifanakonana, c’est-à-dire, « Les travaux des rizières ne
peuvent s'accomplir que si tout le monde ne porte sa petite pierre à l’édifice ». 3 En effet, l’argent
était loin d’être un rouage qui régissait la vie sociale malgache. Le proverbe suivant nous semble
également illustratif à ce propos : Ny varotra tsy raikitra tsy maharatsy fihavanana, ce qui signifie
littéralement « Un marché qui n’a pas été conclu ne devrait pas créer une mauvaise entente ». Ainsi,

1
Marcel PAGNOL, Extrait de Topaze, Acte 4 scène 4.
2
Cas de Judas Iscariote qui a trahi Jésus pour trente piastres.
3
Voir sur ce point l’ouvrage de Georges CONDOMINAS, Fokon’olona et collectivités rurales en Imerina. Paris,
ORSTOM Éditions, 1991, 265 p.
4
les paysans de l’Ancien temps se regroupaient à tour de rôle pour effectuer des travaux agricoles 1. À
ce sujet, l’idée de fifanampiana jouait à la fois une fonction sociale et économique dans la culture
sakalava traditionnelle.
Par contre, cette entraide agricole ne concerne plus la totalité des paysans dans la société
sakalava moderne. On constate plutôt une pratique plus répandue du salariat agricole2 aux dépens
du valintanana3. Cela témoigne à quel point l’esprit de partage et celui de la solidarité sont
supplantés par l’amour excessif de l’argent. Si les Sakalava d’autrefois n'avaient pas besoin de
payer de la main d'œuvre pour labourer leurs terres ou encore pour construire leurs maisons, la
cupidité prend actuellement une place prépondérante dans la plupart des activités sociales à
Madagascar. Comme le précise l’artiste malgache H’mia :
Völa mamaky vato ô ! L’argent peut briser la pierre !
Mitëraka fihavanaña Il peut entretenir une bonne relation.
Ravin’ny diman-jato ô mandrobaka fihavanaña Un billet de 500 peut aussi nuire à une bonne
relation
Mitsaka riaka, mitsaka rano Tu traverses l’océan, vague après vague
Aliñy andra tsy mandry antraño La nuit, on ne dort pas chez soi
Mitety bongo, mamaky hiaka Traversant des monts, marchant dans le désert

1
En milieu rural malgache, la terre constitue le principal moyen de subsistance des paysans. Toute la vie des ménages
est centrée sur l’exploitation agricole, qui mobilise hommes et femmes, membres de la famille et de la communauté
comme main-d’œuvre. En effet, les travaux agricoles se présentent sous différentes formes à travers les régions de la
Grande Île : fandriaka, lampoño, tambirô, etc. Tout d’abord, pratiqué surtout chez les Tsimihety ainsi que chez les
Betsimisaraka, le fandriaka ou mifampila tàñana désigne une sorte de travail tournant autour des membres de la société.
Le plus souvent, les membres du village s'organisent et fixent le calendrier pour effectuer le travail de chaque membre.
Il appartient à la famille organisant le travail communautaire d'offrir des boissons alcooliques à titre de participation et
de remerciements. Ces boissons sont offertes pendant le travail. Et, si la durée du travail prend une journée et plus, elle
se chargera également du repas de midi. À la différence du fandriaka, le terme tambirô est composé de deux
mots : tamby qui signifie « contrepartie » et rô qui veut dire « bouillon ». Littéralement, le tambirô désigne un travail
communautaire contre du bouillon comme la viande de zébus. Ce dernier n'est pas forcément systématique pour tous les
membres. La famille qui fait appel à un tambirô ne dispose pas d'un libre choix sur le menu à présenter à ceux qui
manifestent à son appel. À la différence du tambirô, le lampoño est un travail contre boisson alcoolique.
2
Le salariat agricole désigne un contrat, généralement verbal, selon lequel un propriétaire ou un exploitant rémunère
monétairement un individu qui travaille ses terres. Dans la majorité des cas, les salariés agricoles sont payés à la
journée. Le salaire est différent selon la nature du travail. Les travaux qui nécessitent beaucoup de force tels que le
labourage et l’émottage sont réservés aux hommes, et ceux qui demandent moins de force comme le repiquage,
l’entretien et le transpostage aux femmes. Par conséquent, le salaire est différent, même si le temps passé à effectuer le
travail est le même pour chaque individu.
3
Littéralement « rendre la main », le valintanana est une pratique très répanndue chez les Merina dans les Hautes
Terres de Madagasacr.
5
Tsy azon-tôro ndrëky andra kiaka Ne trouvant pas sommeil jusqu’au petit matin
(Extrait de H’mia, Amëza jôro, chanson 3)
Compte tenu de ce changement de mentalité au sujet de l’entraide sociale, l’obtention de
l’argent parfois par des moyens frauduleux et peu scrupuleux est maintenant devenue une pratique
très remarquable à travers l’ensemble de la communauté malgache. Mais l’artiste Ninie Doniah a
critiqué cette manière de vivre tout en soulignant que :
Miasa mafy mahazo völa zeñy Avoir de l’argent exige un travail dur,
Völa zeñy ratsy koa maloto Mais l’argent est mauvais s'il est sale.
Fahalotoaña tsisy oëraoëra e ! On ne doit pas être fier de l’argent sale,
Biaka ho sambatra e ! Pour être heureux.
(Extrait de Ninie Doniah, Tady völa tsy möra, chanson 9)
À partir de cet extrait, nous pouvons noter que la culture malgache dénonçait les personnes
qui tissaient des relations par intérêts en l’affirmant à partir de l’adage : Aza manao havana raha
misy patsa ! C’est-à-dire, il ne faut pas considérer le fihavanana à partir d’une richesse que l’on
aperçoit chez les autres. En raison d’une grande mutation au niveau de la société malgache,
beaucoup de pratiques traditionnelles ne sont plus perceptibles à travers la communauté malgache
d’aujourd’hui. Autrefois, par exemple, si un membre du village est décédé, tout le monde se
mobilisait pour rendre hommage à la famille du défunt, car, comme l’affirme le proverbe malgache
du Nord : Raha mahavoa fe mety mahavoa valahaña1. Tout cela est aujourd’hui passé aux oubliettes
à cause de la cupidité.
De plus, on a constaté que le mécanisme d’entraide n’est que rarement mis en action dans la
société moderne de la Grande Île d’autant plus que tout est possible aujourd’hui pour s’enrichir. À
titre d’exemple, dans la chanson intitulée Rendez-vous mpañarivo, le groupe Fandrama précise que
« tous les moyens sont bons » lorsqu’il s’agit d’une question de quérir l’argent :
Kila olo amy bizinësiny e! À chacun son business.
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! (Et) l’objectif est de devenir riche !
Mama, nindriko anao ô ! Allô ! Allô! Maman, toi ma chère maman.
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait.
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche !
(Extrait de Fandrama, Rendez-vous mpañarivo, chanson 18)
Compte tenu de la difficulté de la vie, même la relation sociale entre les Malgaches sont
aujourd’hui de moins en moins mises en valeur. Dans la chanson intitulée Naniko, par exemple,

1
Cela signifie littéralement « ce qui touche la cuisse pourra toucher le sexe ».
6
l’artiste malgache Babaïque précise que la pauvreté ne permet plus à un individu de garder à l’esprit
ce dont il devrait se souvenir :
E e e ! Naniko e e ! Tsaratsara e! E e e ! Naniko e e ! je vais bien !
Sendra fanôjy an-dalaña, On se croise par hasard en chemin,
Jenjenjiñy zokinao Vous voyez votre frère un peu soucieux
Kaza mañady e e ! Ne me donnez pas tort,
Tady völa ëfa hainarô ô! Quérir l’argent, vous savez ce que c'est !
(Extrait de Babaïque, Naniko, chanson 12)
C’est pourquoi le mysticisme parental se trouve souvent compromis face aux échecs
rencontrés par certains individus qui ont pourtant reçu la bénédiction de leurs parents avant de partir
pour la quête de richesse. D’où l’objet de notre analyse dans le sous-chapitre suivant.
2. L’autorité parentale face au modernisme
2.1. Remise en cause de la bénédiction parentale
L’esprit d'affection et de protection de la bénédiction parentale se manifeste surtout lorsqu'un
membre de la famille quitte le foyer pour des raisons quelconques : travail, mariage, étude, etc. Le
chef de famille donne ainsi le tso-drano à l'intéressé, en prononçant des expressions
comme : irin'ôlo fö tsy hañiry ôlo1, ho mamy hoditra amin'ny fiarahamonina2. Actuellement, la
plupart des enfants qui souhaitent de partir pour la quête de richesse n’implorent plus la bénédiction
parentale. C’est-à-dire que, lorsqu’il s’agit d’une question d’échec dans la quête de richesse, au lieu
de se pencher vers le châtiment divin et l’ensemble de la bénédiction parentale, l’individu peut
seulement se consoler à partir du proverbe : Papango nalaka akôho : tsy azoko ñany, azoko amaray3.
C’est-à-dire, il ne faut pas se désespérer après avoir échoué une seule fois. Sur ce sujet, Denis
Jeffrey remarque que :
Le sujet moderne adhère à des processus de subjectivation qui l’orientent vers des pratiques
d’accomplissement de soi et de réalisation de soi : raison autoconsciente, transparence à soi, maitrise de
soi, volontarisme, auto-construction du destin, modelage du corps, indépendance morale etc. (…) il craint
toutes les formes de soumission et se conçoit comme un être indépendant et autonome. Il se dit en mesure
de décider de sa vie de son avenir. 4

Parfois, les jeunes considèrent les personnes âgées à partir des connotations négatives telles
que olo efa lany andro, tsy maharaka, c’est-à-dire, les personnes âgées sont des individus ayant du
retard ou n'étant pas à la page de ce qui se passe actuellement. Cela témoigne à quel point la culture

1
Ce qui signifie littéralement « inspiré par autrui, et non s'inspirer d'autrui ».
2
Littéralement, avoir une « peau sucrée » dans la société, c'est-à-dire être admiré par l'ensemble de la société.
3
Littéralement « Un papangue qui voulait rattraper une poule : ce que je n’ai pas aujourd’hui, je l’aurai demain ».
4
Denis JEFFREY : Religion et postmodernité : un problème d’identité, religiologiques, n° 19, février 1999.
7
traditionnelle malgache reposant sur le respect lié à la bénédiction des parents se trouvent
compromise à l’ère actuelle. Malgré cela, l’artiste malgache Francisco rappelle que les parents
demeurent des êtres sacrés vis-à-vis de leurs enfants :
Na azovy mañano zahozaho ô! Quiconque prétend si orgueilleux soit-il
Izy tsy niboaka tamy kakazo Il n’est pas né d’un arbre
Tsara lahaby manaña ray aman-dreny C’est bon les amis d’avoir des pères et mères
I niny nitöndra sivy fanjava Ma mère m’a porté neuf mois dans son
ventre
Isaorako nahitako mazava Je la remercie de m’avoir donné le jour
Tsy adiña iry baba fa nahabe On n’oublie pas les pères qui nous ont élevés
(Extrait de Francisco, Tsara manaña ray aman-dreny chanson 5)
Par ailleurs, la conception malgache traditionnelle de la quête de richesse ne se limite pas
seulement au niveau de la bénédiction parentale. Elle se caractérise également à partir d’une
interprétation mystico-religieuse dont l’impact est plus difficile à mesurer. Une récolte trop réussie,
par exemple, était toujours considérée comme dangereuse, car les paysans avaient peur de la
jalousie des ancêtres et des esprits. C’est pourquoi, dans certaines régions malgaches, lorsque la
récolte est bonne, une partie des parcelles de riz n’est pas récoltée parce qu’elle représente un
sacrifice destiné aux divinités. D’où la nécessité de ne pas transgresser les tabous ancestraux liés à
la question de la richesse. Cependant, cette conception est remise en question dans la communauté
malgache d’aujourd’hui.
2.2. Remise en cause des tabous ancestraux
Avant l’introduction du système éducatif d’origine occidentale 1 à Madagascar, l’enseignement
traditionnel malgache s’est fondé surtout sur la sagesse ancestrale. On peut dire même que les
premiers instituteurs de la famille étaient les parents. Le plus souvent, ils obligent les enfants de ne
pas transgresser les tabous ancestraux et d’avoir peur d’un châtiment dont ils pourraient être
victimes en réponse de leurs actions non conformes aux normes de la société. D’ailleurs, l’artiste
malgache Francisco nous rappelle à quel point un individu vivant auprès des personnes âgées est
chanceux, car elles peuvent lui rappeler les différents tabous à ne pas transgresser avant de partir
pour la quête de richesse :
Mböla sambatra izay manaña dady Chanceux sont ceux qui ont encore leur grand-mère
Mahazo jôro, tsy mijaly mitady Ils ont la bénédiction pour faciliter la quête de fortune
Tsy avëlany hihinaña zaka fady Elle ne les laisse pas manger des choses taboues.
1
Ce sont les missionnaires de LMS du XIXe siècle qui ont initié la scolarisation à Madagascar et pendant le règne de
Radama I. À noter que le principal objectif de ces missionnaires était de traduire la Bible en langue malgache. Mais ils
ont profité de leur séjour pour promouvoir la question de la scolarisation à Tananarive. Cf. P. GALDI et ROCHEFORT,
« Notes sur l’historique de l’enseignement à Madagascar », Bulletin de Madagascar, mars à déc. 1960.
8
Anariñy antëña koa miadimiady Elle donne des conseils moralisants en cas de dispute,
Biaka anteña tsy mivariñy an-kady Pour qu’on ne tombe pas dans l’abyme
(Extrait de Francisco, Tsara manaña ray aman-dreny, chanson 5)
En outre, l’enseignement de la sagesse ancestrale permet également aux enfants de connaître
les différentes règles de conduites vis-à-vis de leur environnement socio-culturel. Certains parents
utilisent même des châtiments corporels afin d’assurer une bonne éducation de leurs enfants.
Comme le confirme le proverbe malgache suivant : Ny zanaka tiaña tsy itsitsiaña rantsan-kazo,
c'est-à-dire, si les parents aiment vraiment leurs enfants, il faut les fouetter s’ils commettent des
dérapages au niveau des règles sociales. L’objectif est de les aider à mieux s’adapter dans la société.
À noter qu’actuellement, la plupart des sagesses ancestrales liées à la notion de fady sont
passées aux oubliettes. À titre d’exemple, de nombreux lieux réputés pour leurs sacralités dans la
partie Nord de Madagascar, à l’instar d’Ankarabe, sont maintenant exploités pour la quête de
richesse. En outre, l’introduction de la religion protestante lors de la première moitié du XIXe siècle
dans la Grande Île a entraîné la dégradation des valeurs ancestrales et y compris la désacralisation
d’un certain nombre d’interdits non conformes au culte judéo-chrétien. 1 Cela témoigne à quel point
l’éducation familiale basée sur l’enseignement de la sagesse ancestrale s’éclipse actuellement et est
supplanté par une méthode nouvelle influencée par la culture occidentale2.

1
Voir sur ce point Françoise Raison-JOURDE, « Ethnographie missionnaire et fait religieux au XIXe siècle. Le cas de
Madagascar », Revue française de sociologie, XIX, 1978, p. 525-549.
2
La plupart des valeurs culturelles traditionnelles malgaches se dégradent progressivement depuis l’émergence de la
civilisation moderne à Madagascar. Si les contes étaient considérés comme l’une des méthodes efficaces pour éduquer
les enfants d’autrefois, il existe aujourd’hui une régression de ces derniers au sein du cercle familial.
9
CHAPITRE DEUXIEME :
LE SENS DE LA RÉUSSITE SOCIALE PERÇUE À TRAVERS LES CHANSONS DES
ARTISTES DE NOUVELLE GÉNÉRATION
Aux antipodes de la chanson traditionnelle malgache qui exalte les valeurs de la sagesse
ancestrale, les artistes de nouvelle génération évoquent souvent à travers leurs chansons quelques
mutations des normes établies par les ancêtres. Dans ce changement, nous nous sommes aperçu
qu’au fond, une autre forme de réussite se dessine à travers les textes de ces artistes dits « de
nouvelle génération ». C’est ce que nous allons tenter de voir à partir de ce deuxième chapitre. En
effet, nous avons remarqué que les thématiques relatives à la sexualité sont très souvent incorporées
dans les textes des artistes de la génération à partir des années de 2010. D’où l’objet de notre
analyse dans le premier sous-chapitre.
1. Le thème de la sexualité à travers les chansons malgaches
1.1. Le personnage de jaombilo dans les chansons malgaches du Nord
Tout d’abord, avant d’entrer dans le vif du sujet, nous aimerions commencer par expliquer la
différence entre jaombilo et jaloko. En effet, contrairement au jaloko1, le terme jaombilo2 désigne
avant tout un homme qui se fait entretenir financièrement par une femme en échange d’amour et de
satisfaction sexuelle. Cette nouvelle forme de relation s’oppose au système traditionnel et marital
suivant la conception virilocale malgache selon laquelle l’homme doit être le maître du foyer. Dans
ce type de relation, l’homme doit se soumettre aux exigences de la femme d’autant plus que cette
dernière assure la survie de son compagnon.
À partir de notre observation de la société sakalava du Nord, il s’avère que la pauvreté
constitue le principal facteur qui oblige un jeune malgache à devenir jaombilo. Parfois, dans cette
forme d’union, on voit l’écart d’âge entre les deux individus. Dans la plupart des cas, la femme est
plus âgée que le jeune homme. Dans la chanson intitulée Mama Jombilo, par exemple, l’artiste
malgache Marcello (feu) relate la vie d’un jeune garçon rongé par le chômage. Et pour s’en sortir,

1
Par définition, le terme jaloko désigne un homme qui décide de quitter son domicile, son lieu d’origine (familial ou
personnel) pour vivre auprès d’une femme qu’il aime et décide de rester au domicile de cette dernière. Les
anthropologues qualifient ce système d’union filiale comme étant une forme d’uxorilocale. Contrairement au jaombilo
qui ne vit qu’aux dépens de sa conjointe, un jaloko travaille et fait tout pour que sa petite famille réussisse et soit
heureuse.
2
Ce terme est apparu pour la première fois dans la partie Sud de Madagascar pour désigner d’abord un homme soutenu
financièrement par une prostituée en échange de son amour. En effet, l’artiste malgache originaire de ladite région
denommé Mamy Gôtso, à travers la chanson intitulée Jaombilo, évoque qu’il s’agit là d’un bouleversement des normes
établies par les ancêtres. Actuellement, ce mot est utilisé partout à Madagascar pour désigner toute relation amoureuse
entre une femme riche et un jeune homme contre l’argent.
10
il décide de trouver une femme riche ayant un âge mûr que l’on nomme actuellement mama saosy3.
Mais cette dernière impose un certain nombre de conditions avant d’accorder sa demande : être un
homme beau et robuste, et qui pourrait encore manifester une forme de virilité remarquable. Et
comme il remplit toutes ces conditions, le « gigolo » pourrait obtenir tout ce qu’il veut :
Mama jaombilo ô Maman Jaombilo
Nazonao ty ma za raha nañino ô ? Pourquoi tu m’as eu ?
Karà tsy mampino ô Comme c’est incroyable !
Fiainako jiaby karà kömandinao ? Pourquoi tu commandes toute ma vie ?
Nataoko sangisangy e Je l’ai considéré comme une plaisanterie.
Iziôty za karà fa tihi-tömbe Mais je commence à être tombé maintenant
Voatambitamby e je suis séduit
Safosafo miaraka saosy e La caresse est accompagnée de l’argent.
Nazonao za nalemy mama e Tu m’as rendu faible
Tindry fe nazahoaña völa be Presser une cuisse me permet d’avoir beaucoup d’argents
Dia vity nanjary nataoko fady e Marcher à pied est devenu un tabou pour moi
Je t’aime nivadiky jaky pöty « Je t’aime » est devenu « Jak pot »
Tiany kahiaña izy atao mon bébé Elle aime qu’on lui appelle « mon bébé »
Nëfa antëña mitovy amy zanany e Alors qu’on est pareil à son fils
Tëña olaña koa fa amy lalabe C’est parfois un problème dans la rue
Ôrokôroko imason’ny marobe De bisou devant la vue du monde
(Extrait de Marcello, Mama jaombilo, chanson 23)
À partir de cet extrait, on voit très bien ici que la réussite véhiculée par cette chanson n’a
aucun rapport avec la bénédiction parentale. La question de la sexualité y est pour quelque chose.
Alors que si l’on se réfère aux textes des artistes de l’ancienne génération, ils font plutôt prévaloir le
rapport entre la réussite sociale et la sagesse ancestrale en l’occurrence la bénédiction parentale, qui
est indispensable pour celui ou celle en quête de richesse. L’artiste malgache dénommé Mad Max a
remarqué ce même phénomène social selon lequel la pratique de jaombilo est un mode de vie qui
fait rêver tant de jeunes garçons du Nord. Cependant, comme nous l’avons mentionné supra, la
femme qui entretient l’union avec un jaombilo est très souvent exigeante :
Koa fa tsy mahazo söma
Anao many tsy ampireveny Tu ne seras pas récompensé mon ami!

3
Mama saosy est une expression malgache utilisée dans la société malgache moderne pour désigner une femme

entretenue financièrement par un homme riche, le plus souvent, un Européen retraité venu à Madagascar pour
passer le reste de sa vie. Ce dernier a donc à sa charge non seulement sa femme mais aussi l’amant
de sa femme. En effet, cette expression peut se traduire en « cougar » en français.
11
Dômineny ! Dômineny ! Elle te domine ! Elle te domine !
Koa fa tsy mahazo an an an ! Lorsqu’elle n’a pas eu le truc..
(Extrait de Mad Max, Mama lara, chanson 28)
À noter qu’un jaombilo est une catégorie de personne dont l’objectif est de pouvoir survivre
sans vouloir faire des efforts. Comme le souligne Marcello :
Nañajotso patalôño nitingënako avion Enlever un pantalon m’a permis de voler à un avion
Lëla mamy nazahoako million Ma parole douce m’a permis d’obtenir de « million »
Nëfa völa lanilany foaña Alors que c’est de l’argent gaspillé pour rien
Tsy riziky fa völa mafana Ce n’est pas du risque mais de l’argent chaud
Nanjary kamarady rô ny Western Union Le Western Union est devenu mon ami
Koa navory völa nahazo camion Si j’ai accumulé mon argent, j’aurais eu un camion
Lany amy shopping, hidëbaka amin’alira Gaspillé pour le shopping, on vit dans une allure
Tsisy völa amin’andra araiky Si on n’a pas d’argent dans une seule journée
Manjary tafidelira ngiaha e On aura tout de suite un délire cher ami
Mañano mampiangotro aby ngia Le jeune homme fait parfois semblant de bouder
Tsy tsôfotro ariva problème fa mivaha Sans attendre la nuit venue, le problème sera résolu
Koa nahazo völa, « jaly za ialà ! » Dès qu’on a de l’argent, « Oh misère, laisse-moi ! »
Mikaiky labandy : "koa tihiaiñy mañaraha" J’invite mes amis : « Venez si vous voulez vous amuser
Adiñako aby tany misy za J’oublie même où je suis.
Mipoërapoëra tsisy jaly sady luxe Je prétends être sans souffrance et être luxe
Zisik’ombiaña za hiaiñy kara ty? Jusque quand je vais vivre cette vie ?
Tsy tsaroako fa raha misy farany J’oublie que chaque chose a son temps
(Extrait de Marcello, Mama jaombilo, chanson 23)
Cependant, la dernière phrase de cet extrait de chanson nous permet de constater que le
bonheur de celui-ci est limité et reste provisoire malgré ses efforts pour satisfaire les besoins de la
femme « cougar ». En effet, la femme dont le jaombilo dépend financièrement est très souvent
entretenue par un homme riche, en particulier un vieux Vazaha1 retraité venu à Madagascar pour
passer le reste de sa vie, ou encore une dame socialement stable mais qui est célibataire et veut
encore assouvir sa libido . Comme l’affirme le jeune artiste malgache originaire de Nosy Be
dénommé Basta Lion :

1
Le terme vazaha désigne en général un étranger à Madagascar, plus précisément un étranger au teint blanc d’origine
européenne. Cependant, tous les étrangers blancs, à l’instar des indiens, ne sont pas considérés comme des Vazaha.
Parfois, cette dénomination peut aller à l’endroit d’un Malgache selon les circonstances. En effet, Abinal et Malzac
définissent le mot vazaha comme « un nom générique des nations étrangères, surtout de race blanche ». Plus loin, ils
soulignent qu’au sens figuré, ce terme représente quelqu’un d’« intelligent, savant, capable, habile, adroit, bien fait ».
Cf. ABINAL, Antoine, et MALZAC, Victorin, Dictionnaire malgache-français, Tananarive, 1899, 840 p.
12
Amintsika ziô À notre époque
Fa misy hoe « mama saosy » Une femme nommée mama saosy existe
Miantoko mataosy Tu dois te munir d’un bon truc !
Après anao mihina gialy bösy Afin que tu puisses sortir avec cette patronne.
Mama saosy ty manambady bösy Mama saosy est l’épouse d’un riche.
Izy misy moyen Mais comme elle a le moyen,
Kay mañëfa bôgösy Elle finance la vie d’un beau gosse
(Extrait de Basta Lion, MMS, chanson 24)
Nous voudrions réitérer que la réussite sociale chantée par les artistes de nouvelle génération
semble être différente de ceux de l’ancienne génération. À travers l’analyse de leurs textes, on
s’aperçoit que la bénédiction parentale qui est source de la réussite dans la quête de richesse n’est
plus mise en valeur. À partir des années 2010 à 2020, les artistes chantent plutôt des thématiques
liées à la réussite sociale fondées sur la sexualité : jaombilo, mama saosy, des statuts souvent
apprécies par la communauté malgache du Nord.
Il est important de souligner que ce ne sont pas tous les jeunes hommes qui vivent avec les
femmes âgées se nomment jaombilo même si ces dernières sont riches. L’artiste malgache AMC
Junior, par exemple, à travers la chanson intitulée Fiainaña avaizo jaombilo précise que :
Izio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous vivons avec
Amin’olo zôkintëña jaombilo ô ? Une femme plus âgée, nous nous appelons jaombilo ?
Ëfa jaombilo ô ô ? Est-ce que nous sommes devenus jaombilo ?
Zahay na tsy bôgaösy, Il est vrai que nous ne sommes pas beaux physiquement
Zay tsy mitavandra mama saosy e Mais nous ne dépendons pas d’une mama saosy
Oôôô! Oôôô!
Aleoko mañano bizinësy Je préfère faire un bizness
Toy izay za mitavandra MMS Au lieu de dépendre à un MMS
Ratsy amparany raha io ô ! Cela finit mal!
(Extrait de AMC Junior, Fiainaña avaizo jaombilo, chanson 30)
Par ailleurs, la réussite sociale à partir des aventures sexuelles ne se limitent pas seulement au
niveau des hommes. Certaines femmes utilisent également leur sexe (drako hely1) pour sortir de la
pauvreté. En effet, de nombreuses jeunes filles abandonnent leur éducation scolaire en raison de ce
grand désir de vouloir trouver un mari idéal : un vieux Vazaha mais qui est riche. Ce type de
relation (jeune fille malgache avec un vieux Vazaha) devient très courant dans la communauté du

1
Il s’agit d’un terme forge par l’artiste dénommé Rijade en 2019 pour désigner le sexe d’une femme. Plus tard, un
artiste originaire de la région SAVA dénommé Rhum Pur a utilisé également ce terme dans la chanson intitulée
Mitambitriky.
13
Nord. Certains parents encouragent même leurs filles à se prostituer pour subvenir aux besoins
quotidiens. C’est pourquoi donc la jeune artiste malgache qui vient de Nosy-Be, dénommée Rijade
a fait sortir ce single pour parler ouvertement la réussite sociale fondée sur la sexualité. Elle va
même jusqu’à dire la non importance de l’éducation. Ce qui va provoquer la réaction de l’État
malgache face à une telle chanson. Cette dernière est alors censurée.
1.2. L’incitation à la prostitution à travers la chanson malgache du Nord
Aujourd’hui, la prostitution devient un phénomène social. En raison de la pauvreté à
Madagascar, beaucoup de jeunes filles se lancent dans le commerce sexuel. Cette thématique
constitue le thème d’un certain nombre d’artistes de nouvelle génération à l’instar de la chanteuse
Judiane Truong Huu Kha, alias Rijade. Cette dernière va être à l’origine de l’expression drako hely
qui s’est répandue à travers les différentes régions de Madagascar. Il s’agit d’une chanson obscène
qui exhorte les filles malgaches à offrir leur partie intime pour s’en sortir dans la vie. Comme
l’affirme l’artiste :
Nazahoako vadiaña J’ai trouvé mon âme-sœur,
Nazahoako hariaña J’ai développé mon capital,
Nahitako hasambaraña J’ai trouvé mon bonheur,
Haiko anao mafy Je sais que tu es puissante.

Nandihanako andafy J’ai pu partir à l’étranger,


Misy anao za tsy mihafy Avec toi, je ne me prive de rien,
Mameloño zaho anao ë Tu me nourris,
Haiko mampiasa anao. Je sais comment te faire usage.
(Extrait de Rijade, Drako hely, chanson 22)
À partir de cet extrait, il s’avère que le sexe féminin est présenté comme un moyen efficace
pour obtenir plus facilement ce que l’on veut sans que l’on déploie des efforts considérables. Alors
que dans notre analyse précédente, les artistes de l’ancienne génération incorporent dans leurs
chansons des thématiques relatives au déploiement des efforts afin de réussir dans la vie. C’est la
raison pour laquelle nous avons remarqué qu’il y a une grande mutation à travers les chansons
malgaches d’aujourd’hui. Autrement dit, l’instrumentalisation du corps de la femme constitue
d’autres domaines qui regorgent de réussite sociale au sein de la société malgache moderne.
Cependant, l’artiste précise qu’il est également nécessaire de savoir bien l’utiliser afin de bénéficier
d’une richesse abondante :
Koa mahay mampiasa anao Si on connait te faire usage,
Raha jiaby savà Tout va bien
Dëba tampoko na tà tsisy raha On devient instantanément patron même si on est rien

14
Drako hely io tsy mivolaña e Drako la petite ne dit rien
Fa izy ndrô bösy e ! Mais elle est commode.
(Extrait de Rijade, Drako hely, chanson 22)
Selon le point de vue de cette artiste, le fait de consacrer toute sa jeunesse à l’école est loin
d’être une voie unique qui mène vers la réussite. Le sexe de la femme constitue aussi un autre atout
si elle veut réussir dans la vie1. À cet égard, Rijade affirme que :
Lavitry maso izy Elle est loin des yeux
Fa akaikin’ny jerin’olo ô Mais très proche de l’esprit de gens
Drako hely tsy mipoëra Drako la petite ne se vante pas elle-même
Fa mamono lolo ô Mais elle envoûte les gens
Fa koa ndrëky hainao tsara mampiasa izy Si tu connais comment lui faire usage
Tsy voatery mandëha à l’école On n’a pas besoin d’aller à l’école
Vao mahita Etats-unis Pour aller aux États-Unis
(Extrait de Rijade, Drako hely, chanson 22)
Et d’après l’estimation de l’UNICEF, plus d’un million d’enfants entrent chaque année dans
l’industrie du commerce sexuel2 pour assurer une situation financière. Madagascar ne fait pas parti
de cas exceptionnel. C’est pourquoi le concept d’amour, longtemps connu comme un sentiment qui
ne se vend ni ne s’achète, perd sa valeur au profit de la richesse.
Par contre, à travers la chanson intitulée Sarotro manambady völa, l’artiste malgache Ninie
Doniah perçoit que le fait d’épouser un homme riche juste pour satisfaire ses besoins vitaux n’est
pas forcément une vie idéale pour une femme :
Mitomoañy à la douche e e e On pleure même dans une douche
Ndrë tsy faly fa völa raha halaiñy On ne se sent pas à l’aise, mais on veut de l’argent,
Le mesié tsy mahay e e e : Alors que le monsieur n’est même pas au courant :
« Atero vëra, bisous ty » « Rends ce verre, voici un bisou »
Za maty e e Oh ! J’en ai assez
(…) (…)
Koa fa avy sizëra ariva a a a Lorsqu’il est six heures du soir
Le mesie ti-hisafosafo, ti-hitsapatsapa a Le monsieur veut caresser, veut toucher
Këran-tëña gönfle e e e e Tandis que notre cœur est gonflé
1
C’est pourquoi cette chanson a été censurée par l’État malgache parce que l’éducation n’est plus mise en valeur au
profit de sexe féminin, du corps de la femme, de la beauté féminine. Cela nous fait allusion à la fameuse phrase de
Nelson Mandella qui affirme que « Si l’on veut détruire un pays, il faut commencer par s’attaquer à son système
éducatif ». Tout cela pour dire à quel point l’Etat a raison d’avoir pris l’initiative de censurer cette chanson de Rijade.
2
Unicef, Child Protection, wwysiwyg / 47/ http // www. unicef. org/ programme/cprotection/traf.htm, p.1. Consulté le
12 avril 2021.
15
(Extrait de Ninie Doniah, Sarotro manambady völa, chanson 8)
En outre, la situation économique actuelle marquée par la pandémie COVID-19 oblige la
plupart des Malgaches à trouver du travail en dehors de leurs compétences. Le plus souvent, ce que
l’on gagne demeure insuffisant. Comme le constate Francisco dans la chanson intitulée Sarotro tady
völa :
Tsy harakaraka hevoko völa azo. Ce que l’on gagne ne correspond pas à la sueur versée.
Sarotro ô i a C’est difficile.
Ny völa lahaby tsy ary mahampy. L’argent reçu n’est jamais suffisant, chers amis.
Sarotro ô i a C’est difficile.
(Extrait de Francisco, Sarotro tady völa, chanson 10)
Donc, pour comprendre le statut socioéconomique 1 d’un individu malgache actuel, nous
pensons qu’il est important aussi de se référer à partir d’une relation que ce dernier entretient au
sein du groupe auquel il appartient. Lors de notre analyse, nous avons observé que certains artistes
de nouvelle génération évoquent à travers leurs chansons des thématiques relatives à la monnaie
étrangère. Cette dernière est très souvent considérée comme l’une des sources de réussite sociale
d’un individu malgache moderne. D’où l’objet de notre étude dans le sous-chapitre suivant.
2. Le thème de l’Euro chanté par les artistes de nouvelle génération
2.1. L’Euro au service de la réussite sociale d’un couple malgache
Il convient de préciser que la monnaie malgache n’a cessé de se dévaluer depuis les années
2000. En effet, gagner de l’Euro est devenu une priorité afin de garantir la réussite financière d’un
individu dans la communauté malgache moderne. Compte tenu de cette situation, un bon nombre
d’hommes décident de vivre aux dépens de leurs femmes, celles qui pourraient gagner plus
facilement d’Euro par le biais de la pratique du sexe transactionnel auprès d’un Vazaha. En effet, ce
phénomène est loin d’être un acte de « Jaombilisme »2 dans lequel l’homme est dominé par son
partenaire qui l’entretient financièrement. Bien au contraire, il s’agit là d’un couple régi par le

1
Le statut socioéconomique est souvent confondu avec la notion de classe sociale compte tenu de la relation existante
entre ces deux concepts. En effet, de façon schématique, la classe sociale est caractérisée par deux dimensions : une
dimension objective, c’est-à-dire la possession des ressources matérielles de l’individu, et une dimension subjective,
c’est-à-dire la perception de son rang. Alors que le statut socioéconomique corresposnd seulement à la dimension
objective de la classe sociale. La raison est que ce dernier peut être signalé par des indices sociodémographiques tels
que le revenu, la profession et le niveau de diplôme, ou par des indices de richesse comme des vêtements, une belle
voiture, etc. Ainsi, on devrait utiliser les indices de richesse et non des indicateurs de classe sociale pour inférer ce statut
socioéconomique. Cf. Smith, P. K., & Galinsky, A. D. “The nonconscious nature of power: Cues and consequences”.
Social and Personality Psychology Compass, 4(10), 2010, pp. 918-938.
2
Ce terme peut désigner la tendance des jeunes hommes actuels à devenir jaombilo auprès des femmes cougars afin de
s’en sortir dans la vie.
16
système virilocal selon lequel l’homme est le maître du foyer. Mais comme il n’arrive plus à
subvenir aux besoins vitaux de sa famille, le mari se trouve dans l’obligation d’autoriser sa
compagne de sortir avec un Vazaha dans le but de gagner de l’Euro. À titre d’exemple, dans la
chanson intitulée Mañanaova amy Euro, l’artiste malgache Brams expose la raison pour laquelle un
individu autorise sa femme de sortir avec un Européen contre l’Euro :
Fa alô hifandamiñy atsika aroe mamany e Allons-nous faire une convention ma femme!
Koa fa misengy, Si tu vas me tromper,
Ataova amy vazaha e! Sors plutôt à un Vazaha
Aza alatsaka amy gasilahy zaho e Ne me trompe pas avec un homme malgache
Fa sitrany euro Mais je préfère l’euro.
(…) (…)
Mama ô ô Ô ma chère femme!
Ataova pasimà amy völa fôko ô ô Panse mon coeur avec de l’argent!
Eh viavy e! Eh! Toi, femme!
Mamany e e iô iô! Ô ma femme!
Ataova amy mëna sofiñy e Fais-le avec un homme ayant des « oreilles rouges »
(…) (…)
Anao koa tihandatsaka za ô! Si tu voudrais me tromper
Mañanaova amy euro Fais-le avec un euro
(Extrait de Brams, Mañanaova amy euro, chanson 25)
À partir de cet extrait, nous pouvons dire que l’Euro est considéré comme une monnaie qui va
permettre au couple de réussir leur vie à Madagascar. D’ailleurs, l’artiste Brams précise même que
vamba amy Vazaha tsy mañino, c’est-à-dire que lorsqu’une femme trompe son mari avec un Vazaha,
l’artiste pense que c’est encore tolérable d’autant plus qu’elle va obtenir beaucoup d’argent. Il est à
noter que ce n’est pas par volonté qu’un mari autorise sa femme de sortir avec un Vazaha. Il s’agit
là, selon le point de vue de cet artiste, d’une obligation liée à la pauvreté :
Tsy hoe za tihivarotro anao ravady e Ce n’est pas que je veuille te vendre ma femme!
Fa koa mantsilañy aminao, Mais si je reste toujours avec toi,
Ndrao misôsôko jaly e! J’ai peur de la persistance de notre misère
Sady volañin’olo fa mandëha mare De plus, tout le monde dira que tu sors avec n’importe qui
Tsy tiako somain’ny Mais je ne veux pas que tu sortes avec
Labandy amy la karitie des gens de notre quartier
Solution fa nambarako anao ô : Je t’ai donné déjà une solution :
Garamaso égal à million ô Un Européen est égal à un million
(Extrait de Brams, Mañanaova amy euro, chanson 25)

17
Ce qui n’est pas le cas de la société malgache traditionnelle selon laquelle les difficultés de la
vie sont considérées souvent comme une malédiction divine. Pour s’en sortir, le recours au
commerce sexuel était loin d’être une priorité. Bien au contraire, les Malgaches consultaient plutôt
des personnes âgées afin de bénéficier de leur bénédiction. Aujourd’hui, les concepts d’Euro et de
Vazaha impliquent l’idéalisation d’une vie supposée meilleure par un certain nombre de Malgaches.
Par contre, l’artiste malgache Wesh, à travers la chanson intitulée Tsisy Euro, critique cette
manière de voir en soulignant qu’un mari actif peut toujours subvenir aux besoins de sa famille
même s’il ne dispose pas d’une monnaie européenne :
Tsy fahatokisanao io za, Tu n’as pas confiance à moi
Mahatonga anao tsy midôko tany araiky C’est pourquoi tu ne restes pas dans un seul homme
Sao tsy hainao za tsisy euro Sais-tu que même si je n’ai pas d’euro
Fa mahaveloño anao! Je peux satisfaire à tes besoins!
(Extrait de Wesh, Tsisy euro, chanson 29)
En outre, certaines femmes qui sont déjà mariées ou concubines avec des hommes malgaches
décident de s’en séparer pour tenter de rebâtir une vie nouvelle auprès d’un Vazaha. D’ailleurs,
avoir un époux étranger constitue également d’autres domaines qui regorgent des réussites sociales
à Madagascar. D’où l’objet de notre étude dans le dernier sous-chapitre ci-après.
2.2. L’Euro et la question de l’époux idéal
L’une des ambitions des parents malgaches actuels, c’est de marier leur fille à un Vazaha. En
effet, ce dernier est considéré comme un époux idéal, capable de résoudre la plupart des problèmes
financiers de la famille de son épouse. De plus, être vadim-bazaha1 est devenu actuellement un
phénomène social dans la société malgache du Nord. Ce qui permet à un certain nombre de parents
d’encourager leurs jeunes filles à devenir l’épouse d’un Vazaha dès leur plus jeune âge, car se
marier avec celui-ci constitue une occasion de sortir de l’ornière trop souvent insupportable.
Pour les parents qui ont des objectifs préfixés pour leur fille avant même que celle-ci prenne
conscience de ce qu’elle ambitionne plus tard, nous avons constaté qu’ils ont tendance à dédaigner,
voire même rabaisser les hommes malgaches qui souhaitent demander la main de la jeune fille. À
travers la chanson intitulée Vinantonao, par exemple, l’artiste malgache Brams dénonce cette
déconsidération des parents vis-à-vis des hommes malgaches qui souhaitent épouser leur fille :
Ino antony e Quelle est la raison pour laquelle
Tsy tiavanao za rafoza a? Vous me détestez, chers beaux-parents ?
Raha koa tian’ny zanakanao, Si quelqu’un aime ton enfant,

1
Le terme vadim-bazaha désigne souvent une femme mariée ou sortant avec un étranger blanc. Pourtant, cette
appellation peut avoir une connotation négative. Le plus souvent, les vadim-bazaha sont considérées comme des
femmes frivoles et sans scrupules, en quête d’argent facile.
18
Mba tiava e! Il faut également l’aimer
Tsary ndrëky tsy nañaja anao za Je ne vous ai jamais insulté!
Fa ino antony e ? Mais quelle est la raison ?
Aharabaiña tsisy valiny e Je vous salue sans réponse !
Avy aty za iroasiroasiñy e Je suis venu ici, on me renvoie!
(Extrait de Brams, Vinantonao, chanson 26)
L’artiste dénommé Wawa nous rappelle cette même thématique en relatant à travers la
chanson intitulée Trompé anao rafoza l’histoire d’une mère malgache, ayant voulu marier sa fille à
un Vazaha, et qui a fini par être déçue en découvrant que son futur beau-fils n’est en fait qu’un
malgache :
Ambaran’I rafozako vazaha za iñy Ma belle-mère pense que je suis un Vazaha
Tamin’izahay nikoraña amy telefaony Lors de notre conversation téléphonique
Za tsy nañano teny gasy Car je ne parle pas malgache
Ravoravo rafozako Ma belle-mère est contente
Zaho tiany e Elle m’aime

Nikoraña tsara za ndrëky rafozako Une bonne conversation se tenait entre ma belle-mère et moi
Tsara koraña amy telefaony e Elle est bonne, la conversation au téléphone
Telefaony manitriky raha maro ô Le téléphone cache beaucoup de choses
Rafozako mañantëña fa Ma belle-mère pense que
Hahazo vinanto vazaha Elle va avoir un beau-fils vazaha
Iô ny iô Tout à coup,
Za nahazo invitation J’ai reçu une invitation
(Extrait de Wawa, Trompé anao rafoza, chanson 27)
Là encore, l’union mixte est considérée comme un facteur de réussite sociale. D’ailleurs,
certains parents considèrent que le chemin le plus court afin d’assurer un meilleur avenir pour leur
fille, c’est de faire trouver à cette dernière un mari Vazaha. Ce qui n’est pas le cas pour les
Malgaches d’autrefois selon laquelle les parents doivent bien éduquer leur fille pour qu’elle puisse
trouver un époux idéal, capable de respecter les us et coutumes établis par les ancêtres. D’où la
nécessité de la bénédiction parentale lors de la cérémonie du mariage traditionnel.

19
CONCLUSION
La société malgache actuelle met au premier plan l’argent et tout ce qui s’y rapporte aux
détriments de valeurs morales que prônaient les Malgaches d’autrefois. Depuis l’avènement de la
mondialisation, la culture malgache a été influencée par celle de l’Occident, connue comme étant
capitaliste et individualiste. Alors que dans l’ancien temps, il fallait impérativement respecter les us
et coutumes établies par les ancêtres. Certains sont même prêts à tout, à voler, à tuer, à trahir ses
prochains contre le gain de l’argent.
Le modèle traditionnel malgache est donc jonché des convergences
culturelles. À l’origine, l’argent était un outil que la société devrait utiliser à bon escient, pour
satisfaire les divers besoins. Avec le temps, c’est désormais l’homme qui est devenu un outil pour
percevoir de l’argent, d’où la culture de l’amour par intérêt dans le monde moderne.

20
21
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de ce travail, il nous convient de rappeler que nous avons procédé à la collecte des
chansons populaires dans la partie Nord de Madagascar afin de mieux décrire les relations qui
s’établissent entre la quête de richesse et la bénédiction parentale. De cette description, nous
sommes parvenu d’abord à dégager les différents aspects poétiques du genre musical salegy. En
nous nous appuyant sur la théorie de Paul Zumthor concernant la poésie orale chantée, cette
contribution a mis en évidence un certain nombre de critères de littérarité à travers le salegy, aussi
bien au niveau de la structure musicale qu’au niveau de l’élocution. Ce qui permet de réitérer que la
littérarité statuée par les théories occidentales semble assez favorable pour définir l’ensemble des
textes qui constituent notre corpus. Ensuite, l’approche anthropologique que nous avons entreprise
nous a permis de constater que la pensée sakalava traditionnelle est axée sur l’idée selon laquelle la
richesse ne s’obtient pas sans que l’on ne déploie des efforts considérables et que celle-ci doit être
accompagnée au préalable d’une bénédiction parentale.
Par contre, nous nous sommes aperçu à travers notre analyse que peu de personnes implorent
actuellement la bénédiction de leurs parents avant de partir pour la quête de fortune. La raison de
cette mutation, selon notre point de vue, est liée, d’une part, à une confrontation entre la culture
occidentale et la culture autochtone, d’autre part, aux problèmes socio-économiques majeurs qui
frappent la Grande Île depuis des années.1 Nous avons développé cette thématique à travers la
troisième partie de notre travail. D’ailleurs, la notion de fihavanana est plus ou moins fictive dans la
communauté malgache moderne, alors qu’il s’agissait l’une des plus grandes valeurs de la sagesse
ancestrale. C’est pourquoi, de nombreux artistes malgaches de nouvelle génération 2 sont devenus
aujourd’hui peu enclins aux valeurs ancestrales à travers leurs chansons.
Compte tenu de la diversité des us et coutumes sakalava au sujet de la quête de richesse, nous
ne pouvons prétendre avoir établi dans ce travail une description exhaustive. On ne peut ignorer
cependant que certains individus s'adressent directement aux ancêtres et non aux parents qui sont
encore en vie lorsqu'ils demandent une bénédiction. Ce phénomène est très souvent perceptible à
travers le rituel des vœux dénommé Tsakafara. Par définition, ce terme désigne l’invocation des
Ancêtres pour leur remercier des faveurs ou des vœux exaucés. Il peut s’agir d’une demande de
guérison lorsqu’on est malade, de l’argent si l’on est pauvre, pour avoir des enfants si l’on en a pas,

1
On peut citer, entres autres, les crises économiques, politiques et financières à Madagascar, accentuées par l’existence
de la pandémie COVID-19 depuis quelques années.
2
Malgré cela, nous avons observé que quelques traces de l’antsan-tsakalava sont encore perçues à travers un certain
nombre de chansons des artistes de nouvelle génération, que ce soit sur le rythme que sur le texte. À titre d’exemple,
l’artiste malgache dénommée H’mia rappelle à travers la chanson intitulée Endria, une canson écrite par l’artiste
malgache Francisco, la place prépondérante accordée à l’antsan-tsakalava à travers les différentes cérémonies rituelles
dans la partie malgache du Nord. C’est-à-dire, il s’agit d’une rénovation de la culture musicale sakalava traditionnelle
face au modernisme.
1
ou d’implorer une indulgence lorsqu’on pense avoir transgressé un tabou, etc. Et après
l’exaucement des vœux, une cérémonie traditionnelle doit être organisée en guise de remerciements
adressés aux ancêtres. Cet aspect n’a pas été développé dans notre analyse. Ce qui constitue la
limite de notre travail. Cela témoigne à quel point le Sakalava, dans sa vision du monde, considère
le culte des ancêtres comme une reconnaissance à un être mystique dont dépend sa destinée et
auquel il doit l’obéissance et le respect. À ce propos, Eugène Régis Mangalaza précise que :
Les morts sont des absents-présents : les habitants du tombeau sont en communication permanente avec
ceux du village et exercent une influence réelle sur leurs descendants. Du fait qu’ils ont vécu l’expérience
de la mort, ils sont investis d’une puissance relevant directement du surnaturel. Ainsi, ils contribuent
réellement à la réussite ou à l’échec de tel ou telle entreprise ; quand il est question d’un événement qui
soit un peu de l’ordinaire (longue absence lors du territoire familial, nouvelle alliance matrimoniale,
adoption d’un enfant, lévirat, etc.), les Malgaches dans leur prière s’adressent à Dieu et aux Ancêtres. 1

Outre le rituel des vœux, les devins occupent également une place prépondérante dans la
communauté sakalava lorsqu’un individu veut partir pour la quête de richesse. Au lieu de demander
la bénédiction parentale, certaines personnes préfèrent consulter les devins pour déterminer le jour
et l’endroit favorable par rapport à leur objectif de s’enrichir. Grâce à leur don d'ordre ancestral, les
devins sont censés posséder des secrets du destin, de la divination. C’est pourquoi tout projet d'une
personne ou d'un groupe ne peut se faire qu'après avoir consulté l’ombiasa.
Par ailleurs, nous vivons actuellement dans une société qui admet et valorise plusieurs
systèmes de valeurs. Souvent, les relations parents-enfants sont compliquées. Des fois, ils ne se
comprennent pas et n’ont pas des mêmes points de vue sur un fait ou une situation. Ce qui n’est pas
le cas chez les Malgaches d’autrefois où les parents sont respectés d’autant plus qu’ils sont les
représentants des dieux sur terre. À propos de la responsabilité parentale, Philippe Meirieu affirme
que :
La responsabilité parentale englobe tous les aspects de la vie des enfants, de la simple existence jusqu'aux
intérêts les plus élevés. La responsabilité s'exprime d'abord du point de vue corporel ; ensuite vient
s'ajouter toujours davantage tout ce qui tombe sous la notion d'« éducation », prise dans tous les sens : les
aptitudes, les relations, le comportement, le caractère, le savoir, dont la formation doit être surveillée et
encouragée et, si possible, le bonheur.2

Il faut aussi souligner la place tenue par la civilisation orale malgache du Nord malgré
l’influence du modernisme. En effet, comme tout peuple sans écriture, les Sakalava d’autrefois
utilisaient des contes, des chants traditionnels et des mythes pour expliquer l’origine du monde, des
choses, des êtres vivants et de l’humanité. Toute cosmogonie ou vision du monde supposées
caractéristiques des faits sociaux se réfèrent toujours en partie à ces genres littéraires. Lors de notre

1
Eugène Régis. MANGALAZA, Essai de philosophie Betsimisaraka (sens du fihavanana), Tuléar ,1979, p.2.
2
Philippe MEIRIEU, L’École et les parents : la grande explication, Paris, PUF, 2006, p 98.
2
analyse, nous avons observé que certains artistes de nouvelle génération ont encore une attitude de
conservatisme, qui consiste à retrouver à travers leurs chansons des traces de l’antsan-tsakalava,
que ce soit sur le texte que sur le rythme. D’ailleurs, l’antsa vise non seulement à amuser mais il
met également en communion le matériel et la mystique. Ce qui va nous permettre de réitérer qu’il
s’agit là d’une affaire des initiés chez les Sakalava du Nord. Jean-Pierre Gourdeau nous a rappelé ce
phénomène à travers l’extrait suivant :
Une littérature de masse n’implique pas l’inexistence de spécialistes. Au contraire, la plupart des peuples
africains sont de véritables professionnels de la parole, ceux qu’on nomme en Afrique francophone les
« griots ». Certains sont sédentaires : attachés à un chef, à un roi, ils se consacrent aux chants de louange,
aux récits généalogiques, comme le firent les historiographes des cours européennes. Toutefois, ces sortes
de fonctionnaires de la parole ont moins d’importance, pour la communauté, que les griots ambulants qui,
de village en village, font de leur verbe plus qu’un échange, un commerce.1

D’où la nécessité d’un spécialiste talentueux pour exécuter le chant traditionnel pour chaque
cérémonie rituelle. Et le salegy, une rénovation de l’antsa, a connu un certain nombre de
changements, que ce soit au niveau des textes qu’au niveau des mélodies. Il perd alors la fonction
sacrée de ce rythme traditionnel depuis l’arrivée des instruments d’origine étrangère à Madagascar
dans les années 1960. Actuellement, rare sont les individus qui veulent encore écouter des messages
moraux transmis à travers le genre musical salegy. La majorité d’entre eux sont plutôt attirés par
des chansons qui évoquent le thème lié à la sexualité, à l’argent, etc. C’est pourquoi les artistes
malgaches de nouvelle génération font très souvent prévaloir des thématiques en contradiction avec
les valeurs ancestrales.
Mais ce rapport entre la bénédiction parentale et la quête de richesse est-il uniquement limité
au genre musical salegy ? Comme l’on sait déjà, Madagascar est composé de dix-huit ethnies. Les
rythmes musicaux issus des autres régions de Madagascar ne véhiculent-ils pas cette thématique ?
Autrement dit, ne peut-on pas concevoir ce lien qui s’établit entre la bénédiction parentale et la
quête de richesse pour l’ensemble des ethnies de la Grande Île ?

1
Jean Pierre GOURDEAU, La littérature négro-africaine d’expression française, Paris, Hatier, 1973, p. 9.
3
BIBLIOGRAPHIE
I. CORPUS

Trente chansons populaires écrites par des artistes malgaches du Nord de Madagascar :
Chanson 1. Bilo : Mila rady
Chanson 2. Fandrama : Amia rady
Chanson 3. H’mia : Amëza jôro
Chanson 4. Ninie Doniah, Tsara olobe
Chanson 5. Francisco : Tsara manaña ray aman-dreny
Chanson 6. Fandrama : Bonne chance
Chanson 7. Dedesse : Tso-dranon’olobe
Chanson 8. Ninie Doniah : Sarotro manambady völa
Chanson 9. Ninie Doniah : Tady völa tsy möra
Chanson 10. Francisco : Sarotro tady völa
Chanson 11. Mily Clément : Tsy möramöra mitady völa
Chanson 12. Babaïque : Naniko
Chanson 13. Fandrama : Tady völa
Chanson 14. Dr. JB : Sarotro mitady völa
Chanson 15. Wawa, Miaritry jaly
Chanson 16. Wawa : Tsy mandry mañëna akôho
Chanson 17. Jaojôby : Mitadiava völa
Chanson 18. Fandrama : Rendez-vous mpañarivo
Chanson 19. Wawa : Tsy mahakivy
Chanson 20. Mily Clément : Tandriñësa
Chanson 21. Dr. JB : Aza miady amy ray aman-dreny
Chanson 22. Rijade : Drako hely
Chanson 23. Marcello : Mama jaombilo
Chanson 24. Basta Lion : MMS
Chanson 25. Brams : Mañanaova amy euro
Chanson 26. Brams : Vinantonao
Chanson 27. Wawa : Trompé anao rafoza
Chanson 28. Mad Max : Mama lara
Chanson 29. Wesh, Tsisy euro
Chanson 30. AMC Junior : Fiainaña avaizo jaombilo

II. OUVRAGES DE RÉFÉRENCE

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10
11
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION GÉNÉRALE1
PREMIÈRE PARTIE :
DE L’ART MUSICAL À LA LITTÉRATURE
Introduction5
Chapitre premier : La société malgache du Nord et le genre musical Salegy6
1. Brève approche de la chanson malgache 6
1.1.-------------------------------------------------------------------------------Apeçu historique 6
1.2.----------------------------------------------------------Naissance du genre musical salegy 6
2. Présentation du corpus 10
2.1.---------------------------------------------------------------Terrain et bref aspect culturel 10
2.2.----------------------------------------------------------------------La collecte des données12
Chapitre deuxième : Aspects littéraires du corpus14
1. Cadre théorique 14
1.1.-------------------------------------------------------------Définition de la littérature orale14
1.2.---------------------------------------------------------La question de littérarité du corpus15
2. Les différents aspects poétiques du corpus 17
2.1.----------------------------------------------------------Au niveau de la structure textuelle17
2.2.---------------------------------------------------------------------Au niveau de l’élocution20
Conclusion23
DEUXIÈME PARTIE :
LA QUÊTE DE RICHESSE ET LA PENSÉE SAKALAVA
Introduction24
Chapitre premier : Le rapport entre bénédiction parentale et la quête de richesse25
1. La question du mysticisme suivant la conception sakalava 25
1.1.------------------------------------------------Le rapport entre le materiel et la mystique 25
1.2.---------------------------------------------------- Le fondement du mysticisme parental 27
2. La bénédiction parentale et la logique de la quête de richesse 29
2.1.-------------------------------------------La bénédiction parentale : source de la réussite29
2.2.-------------------------------------------- La bénédiction parentale et l’effort personnel30
Chapitre deuxième : L’image de la sérendipité dans la pensée sakalava 33
1. Brève approche de la sérendipité33
1.1.-----------------------------------------------------------------------Esquisses de définition 33
1.2.------------------------------------------------------La sérendipité et la quête de richesse 34
2. La sérendipité et la vision catastrophique du monde sakalava36
2.1.---------------------------------------------------La visison catastrophique d’ordre divin 36
12
2.2.--------------------------------------------------La vision catastrophique d’ordre humain41
Conclusion43
TROISIÈME PARTIE :
LA QUÊTE DE RICHESSE FACE À LA MUTATION DE LA SAGESSE ANCESTRALE
MALGACHE
Introduction44
Chapitre premier : La malgachéité face au modernisme45
1. Mutation culturelle au sein de la société sakalava45
1.1.------------------------------- La question de l’humanisme chez les Sakalava du Nord 45
1.2.--------------------------- La question de l’entraide sociale chez les Sakalava du Nord47
2. L’autorité parentale face au modernisme 49
2.1.--------------------------------------------- Remise en cause de la bénédiction parentale49
2.2.----------------------------------------------------Remise en cause des tabous ancestraux50
Chapitre deuxième : Le sens de la réussite sociale perçue à travers les chansons des artistes de
nouvelle génération52
1. Le thème de la sexualité à travers les chansons malgaches52
1.1.-------------------- Le personnage de jaombilo dans les chansons malgaches du Nord52
1.2.----------------- L’incitation à la prostitution à travers la chanson malgache du Nord55
2. Le thème de l’Euro chanté par les artistes de nouvelle génération 57
2.1.------------------------ L’Euro au service de la réussite sociale d’un couple malgache 57
2.2.---------------------------------------------------- L’Euro et la question de l’époux idéal 59
Conclusion61
CONCLUSION GÉNÉRALE62
BILBIOGRAPHIE65
TABLE DES MATIÈRES 71

13
ANNEXES
ANNEXE I :
LES CHANSONS POPULAIRES MALGACHES DU NORD

Chanson 1. Bilo : MILA RADY


Né le 28 mai 1962 et originaire d’Ambilobe, dans le quartier d’Antanamariazy, Dana Mahaleo dit
Bilo est un chanteur issu de la région du Nord qui a contribué à la valorisation de la culture
traditionnelle de la région Nord-Ouest de Madagascar. On m’a dit qu’il réside actuellement en France
après avoir séjourné pendant longtemps à Tananarive. Parmi ses chansons, figure « Mila rady »
évoquant la thématique de notre travail.

MILA RADY BESOIN D’UNE BÉNÉDICTION1

Zay mila rady e! (In-4) Nous voulons la bénédiction ! (4 fois)


Mila rady e e zay nindry e! Nous voulons la bénédiction ! Oh mère!
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady e e zay baba e! Nous voulons la bénédiction ! Oh mère!
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady avy aminarô zay nindry e! Nous voulons la bénédiction venant de vous ! Oh mère !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady ! Nous voulons la bénédiction !
Fa handëha hody zay baba e! Car nous allons rentrer ! Oh père!
Zay mila rady e e! Nous voulons la bénédiction !
Mangataka lalaña aminarô ! Nous vous demandons la permission !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !

Ia e e e e ô ô ô ô ! Oa nindry e! Ia e e e e ô ô ô ô ! Oh mère!
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady e e e zay baba e! Nous voulons la bénédiction ! Oh père !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Misaotra ny tsara nataonarô zay labe2 ! Nous remercions pour les biens que vous avez faits pour nous.
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Maharavoravo ! Ça fait plaisir !
Tsy haiko hañadiña zeñy ry havako ô! Je ne saurais oublier cela ô chère famille !
Zay mila rady e e! Nous voulons la bénédiction !
Mangataka lalaña aminarô Nous vous demandons la permission !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !

O lo lo lo lo lo lo lo! O lo lo lo lo lo lo lo!
Zay mila rady e (In-3) Nous voulons la bénédiction ! (3 fois)
Mila rady e e zay nindry e! Nous voulons la bénédiction ! Oh mère !

1
À partir de cette chanson, l’artiste voudrait souligner que celui ou celle qui voudrait s’enrichir doit obtenir une
bénédiction parentale.
2
Ce terme vient du mot aby, jiaby qui signifie « tous ». Il est utilisé pour désigner plusieurs personnes à qui on
s’adresse. Par exemple, on peut entendre, à partir de ce mot, des expressions malgaches comme : arô lahaby, zahay
laby, a lahaby, etc.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady e e zay baba e! Nous voulons la bénédiction ! Oh père !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady avy aminarô zay nindry e! Nous voulons une bénédiction venant de vous ! Oh mère!
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady ! Nous voulons la bénédiction !
Fa handëha hody zay baba e! Car nous allons rentrer, oh ! Père
Zay mila rady e e! Nous voulons la bénédiction !
Mangataka lalaña aminarô ! Nous vous demandons la permission !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Ia e e e e ô ô ô ô ! O a nindry e! Ia e e e e ô ô ô ô ! Oh mère !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Mila rady e zay zoky e! Nous voulons la bénédiction ! Oh grand frère!
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Misaotra ny tsara natönarô ry havako ô! Nous remercions pour les biens que vous nous avez faits.
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Maharavoravo ! Ça fait plaisir !
Tsy haiko hañadiña zeñy ry havako ô ! Je ne saurai oublier cela ! Ô chère famille !
Zay mila rady e e! Nous voulons la bénédiction !
Mangataka lalaña aminarô ! Nous vous demandons la permission !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !

O lo lo lo lo lo lo lo! O lo lo lo lo lo lo lo!

Hamaraña jijy1 tsöha lava loatra, Je termine ma tirade pour ne pas être trop long,
F’ity misy volaña ampiaña hely, Mais voici un petit supplément de mots,
Mankasitraka tsara nataonarô, Encore merci pour tous ce que vous avez fait pour nous,
Maharavoravo tsy haiko hañadiña zeñy, Ça fait plaisir ! Je ne saurais oublier cela, mes amis,
Mitsangàna fa ho veloño arô manjary e! Levez-vous! vous aurez la vie et la prospérité !
Samy ho ëla veloño ambony tany e! Que nous vivions tous longtemps sur terre !
Hanôro hanôro, halaza, halaza! Soyez invincible ! Soyez invincible! célèbre, célèbre !
Zanak’olo malaza tsy vëñy maty ! Un enfant de renommée ne mérite pas de mourir !
Tsy maty tsy vëñy tarareñy e! Il ne meurt pas, ne mérite pas d’être maladif !
Hahita i Tsimiaro2 manangan-tsaiñy3. Il pourra voir le roi Tsimiaro célébrer le Tsangantsaiñy.
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Vilöma ! Vilöma ! Aidez-nous ! Aidez-nous !
1
Les jijy sont des tirades poétiques improvisées, rythmées et récitées par le maître de chœur durant l’exécution d’un
chant traditionnel.
2
Tsimiaro : nom d’un roi des Antakaraña. Son royaume s’étend de la région de Diégo-Suarez au Nord, les régions
d’Andapa, de Sambava et de Vohémar àl’Est, la région d’Ambilobe et le bord de la mer et Nosy Mitsio à l’Ouest. Le roi
actuel des Antakaraña s’appelle Issa Tsimanamboholahy Tsimiaro III. Ces dernières années, un conflit interne s’est
déclaré au sein de la famille royale antakaraña. Un oncle de l’actuel prince régnant, issu de la lignée patriarcale avait été
poussé par une faction de la famille accédée au trône à la suite d’un malaise interne. Ce conflit n’a pas abouti, et laisse
une situation de désaccord latent, le prince prétend toujours à se considérer comme tel avec résidence à Antsiranana. Et
cela a beaucoup perturbé le rite d’érection de mât à Ambatoarañana à la suite d’affrontement entre les deux camps.
3
Le Tsangantsaiñy est la cérémonie du couronnement du mât royal qui s’effectue tous les cinq ans ou lorsque le mât
vient à s’abîmer avant terme, en présence du roi et tout le peuple Antakaraña.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Fa handëha hitady zay nindry e! Car nous allons chercher de fortune, ! Oh mère !
Zay mila rady e Nous voulons la bénédiction !
Vilöma ! Vilöma ! Aidez-nous ! Aidez-nous !
Fa handëha hitady zay dady e! Car nous allons chercher de fortune ! Oh grand-mère !
Zay mila rady e Nous voulons la bénédiction !
Vilöma ! Vilöma ! Aidez-nous ! Aidez-nous !
Fa handëha hitady zay nindry e! Car nous allons chercher ! Oh mère !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !
Handëha hitady hipëtraka lavitry añy Nous partons en quête d’argent si loin
Zay zandry e! Nous, petits frères !
Zay mila rady e ! Nous voulons la bénédiction !

Rômbo1! (in-11) Applaudissement ! (11 fois)


Romboa ! (in-3) Applaudissez ! (3 fois)

Hamaraña jijy tsöha lava loatra, Je terminerai ma tirade pour ne pas être trop long,
F’ity misy volaña ampiaña hely, Mais voici un petit supplément de mots,
Mankasitraka tsara nataonarô, Encore merci pour tous ce que vous avez fait pour nous,
Maharavoravo tsy haiko hañadiña zeñy, Ça fait plaisir ! Je ne saurais oublier cela, mes amis,
Mitsangàna fa ho veloño arô manjary, Levez-vous, vous aurez la vie et la prospérité,
Samy ho ëla veloño ambony tany e! Que nous vivions tous longtemps sur la terre !
Hanôro hanôro, halaza, halaza ! (Tu seras) invincible, invincible (tu seras) célèbre, célèbre !
Zanak’olo malaza tsy vëñy maty ! Un enfant de renommée ne mérite pas de mourir !
Tsy maty tsy vëñy tarareñy e e! Ne meurt pas, ne mérite pas d’être maladif !
Hahita i Tsimiaro manangan-tsaiñy. Pourra voir le roi Tsimiaro célébrer le Tsangantsaiñy.

Zay mila rady e! Nous voulons la bénédiction !


Vilöma vilöma! Aidez-nous ! Aidez-nous !
Fa handëha hitady zay nindry e! Car nous allons chercher ! Oh mère !
Zay mila rady e! Nous voulons la bénédiction !
Vilöma vilöma ! Aidez-nous ! Aidez-nous !
fa handëha hitady zay dady e! Car nous allons chercher ! Oh grand-mère !
Zay mila rady e! Nous voulons la bénédiction !
Vilöma ! Vilöma ! Aidez-nous ! Aidez-nous !
Fa handëha hitady zay nindry e! Car nous allons chercher ! Oh mère !
Zay mila rady e! Nous voulons la bénédiction !
Handëha hitady hipëtraka lavitry añy Nous partons en quête d’argent si loin,
Zay zandry e! Nous les petits frères !
Zay mila rady e! Nous voulons la bénédiction !

1
Les mains font partie des instruments les plus primitifs dont l’être humain se sert pour exprimer ses sentiments, ou tout
simplement pour produire des sons. Les battements de mains servent alors à marquer le rythme, à soutenir la voix ou à
accompagner les chanteurs et danseurs. Ainsi, les sons varient en fonction de la position des mains.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
Chanson 2. Fandrama : AMIA RADY
Le groupe Fandrama s’est fait connaître grâce au style musical appelé gomalahy. Né le 30 août
1990, le chanteur principal est Bemamy. Il est originaire de Sadjoavato, district de Diégo II, et
est connu par sa chanson intitulée « Bonne année ». La chanson suivante a été recueillie auprès
d’un ami habitant à l’Université d’Antsiranana le 17 juin 2018.
AMIA RADY DONNEZ LA BÉNÉDICTION

Iô iô zalahy ! Iô iô ô ô ô! Iô îô! Iô iô ô ô ô!
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission
Savay lalaña e! Ouvrez-nous le chemin
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

Iô iô ô ô e e e e e e ! Iô iô ô ô e e e e e e!
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission
Savay lalaña e! Ouvrez-nous le chemin
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

Amianarô zay rady Donnez-nous la benediction


Amize vitinay mboan-taña Du pied jusqu’à la main
Zahay tiañaraka anao Nous qui voulons vous suivre
Aza sakanaña! Ne nous empêchez pas!
Amianarô lalaña e Donnez-nous la permission
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

Tso-dranon’i dadilahy La bénédiction du grand-père


Ilaintsika zalà Nous en avons besoin
Koa fa hañano raha ry havako ô Dès qu’on veut faire quelque chose chers amis
Aza adiña fômba e N’oublie jamais la coutume
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

Handëha hitady völa za baba Je vais quérir de l’argent, papa !


Hamelon-tëña za mama Je vais gagner ma vie, maman
Arô zañahary ambony tany Vous, les dieux, sur terre
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

Amia lalaña, amia lalaña Donnez la permission, donnez la permission


Amia rady zay dady e Donnez-nous la bénédiction, Grand-mère !
Fa ti-hanjary baba a Car nous voulons être prospères
Iô iô ia e e e e ia e e e e Iô iô ia e e e e ia e e e e
Amianarô lalaña e! Donnez-nous la permission

iviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviviv
Amia lalaña, amia lalaña Donnez la permission, donnez la permission
Amia lalaña dady e e Donnez-nous la permission, Grand-mère !
O ô ô ô! O ô ô ô!

Amia jôro zay baba e Donne-nous la bénédiction, Père !


Amia rady e e e Donnez la bénédiction
Zay ty lavitry anarô ia a Nous sommes loin de vous

Hôsa ! Hôsa !
O lo lo lo lo lo lo lo O lo lo lo lo lo lo lo
Atëra, atëra, atëra Emmène-moi, emmène-moi, emmène-moi !
Atëra za salegy e e e e! Emmène-moi ! Ô salegy!
Aia rômbo ? (in-5) De l’applaudissement ? (5 fois)
Zeñy folaka baba Voilà un véritable folaka, chers amis

O lo lo lo lo lo lo lo O lo lo lo lo lo lo lo
Ty! Voilà!
Aia arô ndrambavy e e e? Vous êtes où les femmes e e e e?
Kaoitry, Trotrobe, roasa fo! Qu’il soit Kaoitry ou Trotrobe, allez-y même !

Ëka ry havako ô, Eh bien! Chère famille!


Ie e e e ia a a Ie e e e ia a a
Ëka ry havako ô, Eh bien! Chère famille!
Ie e e e ia a a Ie e e e ia a a
E e ia a a a a E e ia a a a a
A baba e e e e ia Oh! Papa
Aiô ô ô ô ô! Niny e! Aiô ô ô ô ô ! Oh! maman

Hôsa ! Hôsa !
Amia rady za mama a a a a ! Donne-moi la bénédiction, maman !
Añy arô zay baba Vous, là-bas, papa !
Koa tsy lôso amy avion, Si je ne rentrerai pas par un avion,
Avy amy tômabily. Je prendrai une automobile !

Za ñany hikoraña tômabily: Aujourd’hui, je vais parler d’une automobile :


Volànany k’aza atao söman-tsaiky Ne laissez pas son volant devenu un jouet d’enfant,
Asan’amboriazy fidiadiaviñy L’embrayage se sert pour être piétiné,
Amboriazy mitomoañy vitësy Cet embrayage voudrait être une vitesse,
Frein mamahaña tsao mandëha Le frein bloque pour ne pas demarrer,
Larò vitina tômabily e e e La roue est le pied d’une automobile e e e !

Ie e e e e e e e Ie e e e e e e e
Tsendriky vita koraña tômabily L’histoire d’automobile n’est point encore finie
Kiliñotà mañambara tany imboaña Le clignotant indique là où l’on va
Radiatëra kazaka papin’antely Le radiateur ressemble à une ruche d’abeilles
Esapimà tsintsorina tômabily baba a a L’échappement est l’intestin de l’automobile
Mböla hoavy amintsika añy zaho ô! Je rentrerai bientôt chez nous !

Folata! Changez!

vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv
Alô alô alô alô! Alô alô alô alô!
Tsabiloko ô, bilomaka Le Tsabiloko est Bilomaka
Makany e! Masikita folaka e ! Le makany ! Le masikita1 est tranchée
Bañany e! L’edenté!

E e e e e e e e e ha a a! E e e e e e e e e ha a a!
Ino koa ma ty lahabiny e e e! De quoi s’agit-il?
Zeñy salegy e! Il s’agit du salegy
Zeñy salegy e e e e e ia! Il s’agit du salegy e e e e e!
Zeñy salegy e! Il s’agit du salegy
Zeñy salegy e e e e e ia! Il s’agit du salegy e e e e e!

Akôry! Salut!
Amia rady zahay nindry e e! Donne-nous la bénédiction, maman !
Amia jôro zaho mamako ô! Donne-moi la bénédiction, ma mère !
Ô i a e e e ia! korazy anao! Ô i a e e e ia! Sois courageux!
Amia rady zaho mamako ô ô ôie! Donne-moi la bénédiction, ma mère !
Anao tsy harian’olo Personne ne va te rejeter
Fa irin’olo baba a a! Par contre, tu vas être admiré de gens cher enfant !
Amia jôro zaho mamako ô! Donne-moi la bénédiction, ma mère !
Ô i a e e e ia! Mahazo ny tsara e! Ô i a e e e ia! Tu vas avoir le bien !
Amia rady zaho baba a a a a Donne-moi la bénédiction papa !
Anao tsy harian’olo Personne ne va te rejeter
Fa irin’olo baba a a! Par contre, tu vas être admiré de gens cher enfant !

Chanson 3. H’Mia : AMËZA JÔRO


Née le 16 juin 1993 à Sambava, de son vrai nom Abdou Salam Hachmia, H'Mia est une jeune artiste
résident actuellement dans la ville d’Antsiranana. Elle a commencé sa carrière artistique en 2013. J’ai
eu accès à la chanson suivante par le biais de l’internet, adresse https://www.youtube.com/watch?
v=_y7oOTe0D5g. Consulté le 12 août 2017.

AMËZA JÔRO DONNE-MOI LA BÉNÉDICTION

O lo lo lo lo lo lo lo! O lo lo lo lo lo lo lo!

I a e e e! I a e e e! I a e e e! I a e e e!
I a e e e! I a e e e! I a e e e! I a e e e!

1
« Masikita » c’est l’équivalent en français de la viande boucanée au feu ou au soleil. Les Malgaches le consomment
chaque matin en guise de petit-déjeuner et qu’ils le mangent avec « sabeda », une sorte de riz cuit avec une grande
quantité d’eau.
vivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivivi
Amëza jôro ô ! Mama Donne-moi la bénédiction maman!
Amëza jôro ô! A nindry e! Donne-moi la bénédiction ! Oh maman !
Amëza jôro ô! A dady e! Donne-moi la bénédiction ! Oh grand-mère!
Amëza jôro Donne-moi votre bénédiction
Fa handëha hitady e! Car je vais chercher de l’argent !

Ëka hitady völa Oui ! Quérir de l’argent


Völa mamaha jaliko ô Oh ! L’argent résoudrait mes problèmes,
Moa a! tsy ahody fahiñako Cependant, ce n’est pas un remède pour ma vie
Völa e e! i a e e! I a e e! L’argent, e e! I a e e! I a e e!

Tsisy völa anao tsy hahazo karibo an-traño Tu n’as pas d’argent : tu ne seras pas la bienvenue.
Tiako völa J’aime l’argent
Fa za ty rö tsy hikatramo Mais ce n’est pas au point d’escroquer.
Tsisy völa anao tsy hahazo karibo an-traño ô ô! Tu n’as pas d’argent : tu ne seras pas la bienvenue.
Tiako völa, J’aime l’argent,
Fa za ty rö tsy hikatramo ô! Mais, ô ce n’est pas au point d’escroquer !

Itsëtsëfa hely ë ! (In-3) Bougez un tout petit peu (3 fois)


Anao mitsëtsëfa hely ë! Bouge-toi un peu plus!

I a e e e! I a e e e! I a e e e! I a e e e!
I a e e e! I a e e e! I a e e e! I a e e e!

Amëza jôro ô ! Mama Donne-moi la bénédiction ! Oh Maman!


Amëza jôro ô! A nindry e! Donne-moi la bénédiction ! Oh maman!
Amëza jôro ô! A dady e! Donne-moi la bénédiction ! Oh grand-mère!
Amëza jôro Donne-moi votre bénédiction
Fa handëha hitady e! Car je vais faire de la fortune

Völa mamaky vato ô ! L’argent peut briser la pierre !


Mitëraka fihavanaña Il peut entretenir une bonne relation.
Ravin’ny diman-jato ô mandrobaka fihavanaña Un billet de 500 peut aussi nuire à une bonne relation
Mitsaka riaka, mitsaka rano Tu traverses l’océan, vague après vague
Aliñy andra tsy mandry antraño La nuit, on ne dort pas chez soi
Mitety bongo, mamaky hiaka Traversant des monts, marchant dans le désert
Tsy azon-tôro ndrëky andra kiaka Ne trouvant pas sommeil jusqu’au petit matin

viiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviiviivii
Völa e e e ! L’argent ! e e e !
Völa e e! I a e e! I a e e! L’argent! I a e e! I a e e!

Tsisy völa anao tsy hahazo karibo an-traño Tu n’as pas d’argent : tu ne seras pas la bienvenue.
Tiako völa, J’aime l’argent
Fa za ty rö tsy hikatramo Mais, ô ce n’est pas au point d’escroquer !
Tsisy völa anao tsy hahazo karibo an-traño ô ô! Tu n’as pas d’argent : tu ne seras pas la bienvenue
Tiako völa,, J’aime l’argent
Fa za ty rö tsy hikatramo ô ô! Mais, ô ce n’est pas au point d’escroquer !

Itsëtsëfa hely ë! (In-3) Bougez un tout petit peu (3 fois)


Anao mitsëtsëfa hely ë! Bouge-toi un peu plus !

Ity vaniaña mitady völa (In-2) Voici la hanche qui cherche de l'argent (2 fois)
Ataova iô raha hainao (In-3) Montre ce que tu sais faire (3 fois)

Amëza jôro ô ! Za a mama e ! Donne-moi la bénédiction maman !


Amëza jôro ô ! Za a mama e! Donne-moi la bénédiction maman !
Amëza jôro ô ! Za a mama e e e e! Donne-moi la bénédiction maman !

Amëza jôro ô ! Za a mama e ! Donne-moi la bénédiction maman !


Amëza jôro ô ! Za a mama e! Donne-moi la bénédiction maman !
Amëza jôro ô ! Za a mama e e e e! Donne-moi la bénédiction maman !

Hitsëfa vaniañanao (In-2) Faites bouger votre hanche (2 fois)


Ataova kaoitrinao (In-2) Faites votre kaoitry1 (2 fois)
Bougez seulement d'un côté (In-2)
Ataova kaoitrinao Faites votre kaoitry(2 fois)

Vangoa ! (In-5) Vas-y ! (5 fois)


Ty e ! (In-3) E ! Voilà ! (3 fois)

Itsëtsëfa hely ë ! (In-3) Bougez un tout petit peu (3 fois)


Anao mitsëtsëfa hely ë ! Bouge-toi un peu plus !

1
Lors de son exécution, les danseuses et danseurs font bouger leurs derrières.
viiivii
iviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiiviiivii
i
Chanson 4. Ninie Doniah : TSARA OLOBE
Bezara Eliane Virginie, dit Ninie Doniah, petite fille de Volazara qui est une chanteuse et compositrice
malgache de musique salegy qui vient du Nord de Madagascar, Nosy Be. On la surnomme "Reine du
Salegy". Elle a pu enregistrer plus de six albums depuis le milieu des années 1990 et continue de
tourner à travers Madagascar et les îles de l'océan Indien.

TSARA OLOBE LES PARENTS SONT CHERS

O! I a e i a ô! ô! O! I a e i a ô! ô!
O! I a e e e i a ô! ô! O! I a e e e i a ô! ô!

Nañamia fahiñana ambony tany Ils ont donné le souffle de la vie sur terre
Nahitaña masoandro ho a zaho lahaby e! Ils ont permis de voir le jour, dirais-je
Nidiran’ny fitiavaña tamintsika Par eux l'amour est entré en nous
Nañamia jôro mampanjary e e! Ils ont donné la bénédiction qui rend prospère !

O! I a e e e i a ô! ô! O! I a e e e i a ô! ô!
O! I a e e e i a ô! ô! O! I a e e e i a ô! ô!

Tsy mahatsara vilömaña famaliaña Les querelles ne favorisent pas la chance dans la vie
Mampahita mitady mahazo rady e! La bénédiction favorise la quête de richesse
Heriñy olo maditry mahavery añ’ala e! Les mauvais comportements font perdre dans la forêt
Tsisy zanak’olo mahavita tëña a Personne ne peut se suffire à lui seul

Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars


Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars
Ô! I a e e e i a a a! Ô! I a e e e i a a a!
Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars
Ô! I a e e e i a a a! Oh ! Les gars

Olobe zañahary ambony tany Les parents sont les dieux sur terre
Fa nitëraka atsika karakarà e e! Car ils nous ont mis au monde, occupons-nous d’eux.
Angatahaña rady mba ho tafita On leur demande la grâce pour réussir
Angatahaña jôro mba ho tsara a a! On sollicite leur bénédiction pour être en bonne forme
Koa mañiliky mariny ray aman-dreny Si tu négliges les parents
Mivoñöna fa azonao kobay ë! Prépare-toi à recevoir des coups de bâton

ixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixix
Matahöra ny hifoño ray aman-dreny Craigne le retour des actes venant des parents
Fa mavësatra loatra izy io tsy töndra a! Car c’est trop lourd, on ne peut les surmonter.

Les parents sont chers


Tsara olobe (4 Les parents sont chers
(In-4)
Tsara olobe Les parents sont chers

E ! I a zalà e ! Oh ! Les gars


Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars
Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars
Ô! I a e e e i a a a! Ô! I a e e e i a a a!
Ô ! I a zalà e e! Oh ! Les gars
Ô! I a e e e i a a a! Ô! I a e e e i a a a!

Olobe zañahary ambony tany Les parents sont les dieux sur terre
Fa nitëraka atsika karakarà e! Car ils nous ont mis au monde, occupons-nous d’eux.
Angatahaña rady mba ho tafita On leur demande la bénédiction pour réussir
Angatahaña jôro mba ho tsara a a! On sollicite leur bénédiction pour avoir le bien
Koa mañiliky mariny ray aman-dreny Si tu négliges les pères et mères
Mivoñöna fa hoazonao kobay ë! Prépare-toi à recevoir des coups de bâton
Matahöra ny hifoño ray aman-dreny Crains le retour des actes venant des pères et mères
Fa mavësatra loatra a! Car c’est trop lourd,
Izy io tsy töndra On ne peut les surmonter.

Tsara olobe Les parents sont chers


(In-4)
Les parents sont chers
(4 fois)
Tsara olobe Les parents sont chers
E ! I a zalà e ! Oh ! Les gars

Ninakà ninakà e! Les miens ce sont les miens


Ninakà tsy ariako ô! Je ne rejette pas les miens
Karakaraiñy e! On s’occupe d’eux

Omeo voninahitra ray aman-dreny Respectez les parents


Asiva hasiñy olobe e! Rendez-leur leur dignité
Tarimia mëva ray aman-dreny Il faut bien s’occuper des parents

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Tsara olobe Les parents sont chers
Les parents sont chers
(In-2)
Tsara olobe Les parents sont chers
(2 fois)
E ! I a zalà e Oh ! Les gars

Nañamia fahiñana ambony tany Qui a donné le souffle de la vie sur terre
Kay nidiran’ny fitiavaña tamintsika Qui a favorisé l’amour parmi nous
Nañamia ny jôro mampanjary e e! Qui a donné la bénédiction menant à la prospérité
Tsy mahatsara vilömaña famaliaña Les querelles ne favorisent pas la chance dans la vie
Mampahita mitady mahazo rady La bénédiction favorise la quête de richesse
Mieriñy olo maditry mahavery añ’ala e! Les mauvais comportements font perdre dans la forêt

Tsara olobe Les parents sont chers


Tsara olobe Les parents sont chers
(In-2) (2 fois)
Tsara olobe Les parents sont chers
E ! I a zalà e Oh ! Les gars

Ninakà, ninakà e! Les miens ce sont les miens


Ninakà tsy ariako ô ô Je ne rejette pas les miens
Karakaraiñy e e! On s’occupe d’eux

Chanson 5. Francisco: TSARA MANAÑA RAY AMAN-DRENY


Francisco, bien connu pour ses tubes « Viavy » ou « Tapis rouge », est un chanteur malgache
qui est issu de la région du Nord. Originaire d’Ambilobe, et né le 9 mars 1960 à Anaborano
Ifasy, il a grandi en brousse où il a passé une partie de son enfance à garder les zébus de ses
parents qui étaient agriculteurs et possedaient quelques têtes de bétails. Il est auteur-

xixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixixi
compositeur et interprète. Nous avons eu accès à la chanson suivante à partir de K7 HP 60
sortie vers la fin de l’année 19971.
TSARA MANAÑA RAY AMAN-DRENY C’EST BON D’AVOIR DES PÈRES ET MÈRES

E e i a e! He e e i a zalahy aby e! E e i a e! He e e i a! A ! vous les amis


Tsara manaña ray aman-dreny C’est bon d’avoir des pères et mères
E e i a e! He e e i a e! A zalahy aby e! E e i a e! He e e i a e! Oh les amis !
Tsara manaña ray aman-dreny C’est bon d’avoir des pères et mères

E e i a e! He e e i a e zalahy aby e! E e i a e! He e e i a!A ! vous les amis


Tsara manaña ray aman-dreny C’est bien d’avoir des pères et mères
E e i a e! He e e ia e! A zalahy aby e! E e i a e! He e e i a e! Oh les amis!
Tsara manaña ray aman-dreny C’est bon d’avoir des pères et mères

Na azovy mañano zahozaho ô! Quiconque prétend si orgueilleux soit-il


Izy tsy niboaka tamy kakazo Il n’est pas né d’un arbre
Tsara lahaby manaña ray aman-dreny C’est bon les amis d’avoir des pères et mères
I niny nitöndra sivy fanjava Ma mère m’a porté neuf mois dans son ventre
Isaorako nahitako mazava Je la remercie de m’avoir donné le jour
Tsy adiña iry baba fa nahabe On n’oublie pas les pères qui nous ont élevés

Mama e i a! Oh ! Maman!
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Tsara manaña ray aman-dreny C’est bon d’avoir des pères et mères
A baba e e i a! Oh ! Mon père!
Mëva e e i a! C’est très bien
A nindry e e i a! Oh ! Maman!

Mböla sambatra izay manaña dady Chanceux sont ceux qui ont encore leur grand-mère
Mahazo jôro1, Avoir une bénédiction,
Tsy mijaly mitady sans peine pour chercher fortune.
Tsy avëlany hihinaña zaka fady Elle ne vous laisse pas manger des choses taboues.
Anariñy antëña koa miadimiady Elle moralise en cas de dispute
Biaka anteña tsy mivariñy an-kady Pour qu’on ne tombe pas dans l’abyme

1
Ces informations ont été reçues lors de la conversation avec le chanteur sur facebook.
1
La colère ou le mécontentement des parents pourrait se manifester par des maladies, par la pauvreté excessive, par
l’insuccès dans l’entreprise et parfois, les décès successifs dans la vie de leurs enfants.
xiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixiixii
Nindriko ô ô i a! Oh ! Ma maman!
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Za midëra manaña arô Je suis fier de vous avoir
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Anarô ndrë tsy manaña ninakahy Même si vous êtes pauvres, vous êtes les miennes
A baba e e i a! Oh ! Mon père!
Abà! Mëva e e i a! Abà ! C’est bien!
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Abà! Babako ô! i a! Abà ! Oh ! Mon père!
A baba e e i a! Oh ! Mon père!

A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Tsy kiniako nandëha an-tany lavitry Ce n’est pas par plaisir que je suis parti loin
A baba e e I a! Oh ! Mon père!
Tiren’ny fitadiavaña ravin’ahitry e! Poussé par la nécessité de chercher d’une vie meilleure
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Moa! Mamako ô i a! Oui ! Oh ! Maman!

Oh ! Maman! (In-2)
A baba e e i a! (2 Oh ! Mon père!

Arô lahaby mba mañajà ray aman-dreny ë! Les amis ! Sachez respecter vos pères et mères!
Mila volañiny fo. Il faut qu’on vous le rappelle à chaque fois.

O lo lo lo lo lo lo lo1! He he ! O lo lo lo lo lo lo lo! He he!

E! Dadivavy nañely i nindry E ! Grand-mère, tu as mis au monde ma mère


Anao dadilahy nañely i ada Toi Grand-père, tu as mis au monde mon père
Tsy adiñako arô fa nahabe Je ne vous oublie pas car vous m’avez élevé

E e e i a (In-4) E e e i a (4 fois)

1
Equivalent malgache du youyou, cri qui exprime le contentement, il est aussi utilisé comme ornementation musicale.
On peut considérer qu’il fait partie des outils musicaux dans la partie Nord de Madagascar. Souvent, ce cri aigu est
poussé par les femmes pour exprimer leur enthousiasme.
xiiixii
ixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixiiixii
i
Mböla sambatra izay manaña dady Chanceux sont ceux qui ont encore leur grand-mère
Mahazo jôro, Avoir une bénédiction,
Tsy mijaly mitady Sans peine pour chercher fortune.
Tsy ambëlany hihinaña zaka fady Elle ne vous laisse pas mangé des choses taboues.
Anariñy antëña koa miadimiady Elle moralise en cas de dispute,
Biaka anteña tsy mivariñy an-kady Pour qu’on ne tombe pas dans l’abîme

Dady e e i a! Oh ! Grand-mère!
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Fokontany fonënako Añaborano Mon fokontany de résidence est Añaborano
A baba e e i a! Oh ! Mon père!
Ifasy tëñandrano fisëhanay e! Ifasy, la rivière où nous nous baignons
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
Moa! Dadiko ô ô i a! Oui ! Oh ! Grand-mère!
A baba e e i a! Oh ! Mon père!
Mivalaña mandëha Bearamanja Qui coule vers Bearamanja
A nindry e e i a! Oh ! Maman!
A Bidara malaka möramöra Et passé par Bidara
A baba e e i a! Oh ! Mon père!
Mamako ë ! Oh ! Ma mère !
Tsy adiñako këtraka Sambirano Je n’oublie pas la plaine de Sambirano
Mëva këtraka Mahavavy Belle est la plaine de Mahavavy

Moa! Dadiko ô i a! Oui ! Oh ! Grand-mère!


Ma ! nindry abà ha ! Oh ! Maman ! Abà ha!
Tsara manaña ray aman-dreny C’est bien d’avoir des pères et mères
Arô zañahary ambony tany1. Vous êtes les dieux sur la terre
Moa! Mëvako ô! i a! Oui ! oh ! Mes biens !

Chanson 6. Fandrama : BONNE CHANCE2


BONNE CHANCE BONNE CHANCE

Eeeeeeeee! Eeeeeeeee!

1
Les parents sont considérés comme des dieux sur terre du fait qu’ils tiennent le pouvoir sacré de bénir ou de maudire.
2
Pour plus d’informations concernant le groupe Fandrama, voir supra.
xivxi
vxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxivxiv
Bonne chance ! Bonne chance !
Bonne chance ! Bonne chance !
Bonne chance atsika jiaby e ! Bonne chance à nous tous !

Añy anao iñy zay e e Oh ! Toi qui es là-bas,


Handëha hanambady, Tu vas te marier
Hiala ray aman-dreny Tu quitteras tes parents,
Mamilöma teña zanako ô! Gagne ta vie mon enfant !
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance !
Añy anao zay e e Oh ! Toi qui es là-bas !

Añy anao iñy zay e e Oh ! Toi qui es là-bas,


Handëha hanambady Tu vas te marier
Hiala ray aman-dreny Tu quitteras tes parents,
Mamilöma teña zanako ô! Gagne ta vie mon enfant !
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance !

Examen-nao miambiñy anao Ton examen t’attend


Bon courage labandy e! Bon courage cher ami!
Zio tsy natao mahakivy Cela n’est pas fait pour te décevoir
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance!
Bonne chance à l’examen ! Bonne chance à l’examen !

Examen-nao miambiñy anao Ton examen t’attend


Bon courage labandy e! Bon courage cher ami!
Zio tsy natao mahakivy Cela n’est pas fait pour te décevoir
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance !

Aza ngöma mamako ô ! Ne sois pas si triste maman !


Za ty ndrë lavitry e ! Même si je suis loin de toi,
Za tsy maintsy mitady völa Je dois quérir de l’argent
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance !
Ia zanako ô ! Oui mon enfant !

Aza ngöma mamako ô ! Ne sois pas si triste maman !


Za ty ndrë lavitry e ! Même si je suis loin de toi,
Za tsy maintsy mitady völa Je dois quérir de l’argent

xvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxvxv
Bonne chance zalaby e e! Bonne chance !

Ndrë ino zaka tianao, Quoique tu aimes,


Ndrë ino raha ataonao, Quoique tu fasses,
Zay Fandrama mi-souhaiter : Nous, le groupe Fandrama, te souhaitons :
Bonne chance zalaby e ! Bonne chance !
Bonne chance à tout le monde ! Bonne chance à tout le monde !

Ndrë ino raha ataonao, Quoi que tu fasses


Ndrë ino zaka tianao, Quoi que tu aimes
Zay Fandrama mi-souhaiter : Nous, le groupe Fandrama, te souhatons :
Bonne chance zalaby e ! Bonne chance !

Ô i a e e ô ô, a mamako ô ô ô Ô i a e e ô ô, oh maman!
ÔIaaaaeeôô ÔIaaaaeeôô
Bonne chance zalaby e e ! Bonne chance !

Ô i a e e ô ô, a mamako ô ô ô Ô i a e e ô ô, oh maman!
ÔIaaaaeeôô ÔIaaaaeeôô
Bonne chance zalaby e e ! Bonne chance !

Añy e, añy arô ô ô Là-bas, vous êtes là-bas !


Añy e, añy arô ô ô Là-bas, vous êtes là-bas !
Raha hañaia añy arô ô ô ? Où allez-vous là-bas ?
Raha hañaia añy arô ô ô ? Où allez-vous là-bas ?
Añy e, añy arô ô ô Là-bas, vous êtes là-bas !
Añy e, añy arô ô ô Là-bas, vous êtes là-bas !
Raha hañaia añy arô ô ô ? Où allez-vous là-bas ?
Raha hañaia añy arô ô ô ? Où allez-vous là-bas ?

Ôha a a, añabo tañana! Ôha a a! Levez les mains!


Oii! (in-5) Oii! (5fois)
Hop (in-18) Hop (8 fois)
Rômbo (in-7) Applaudissez (7 fois)
Azalaby e e! (in-4) Oh ! (4 fois)

xvixv
ixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvixvi
Bonne chance e e Bonne chance !
Bonne chance arô lahaby e e Bonne chance à vous tous !
Moa ry havako aby e Oh ! chère famille !
Bonne chance e e Bonne chance !
Bonne chance atsika jiaby e e Bonne chance à nous tous !
Bonne chance arô lahaby e ! Bonne chance à vous tous !
Bonne chance miaraka aminay Fandrama Bonne chance avec nous, le groupe Fandrama !
Bonne chance e e ! Bonne chance !
Ô i e, a mamako ô ô ! Ô i e, a! Oh! Maman!
Bonne chance arô lahaby e ! Bonne chance à vous tous !
Bonne chance atsika jiaby e e ! Bonne chance à nous tous !
Bonne chance e e e ! Bonne chance !
Ô i e e, a mama a a ! Ô i e, a! Oh! Maman!
Bonne chance arô lahaby e e Bonne chance à vous tous !
Eeeeeee! Eeeeeee!

Chanson 7. Dedess : TSO-DRANON’OLOBE


De son vrai nom BEZARA Ernest, Dedess est un artiste malgache originaire d’Anivorano-
Nord. Outre sa passion pour la musique, il s’intéresse beaucoup à l’agriculture. Le chanteur
est avant tout un cultivateur. La chanson « Tso-dranon’olobe » a été interprétée par SILY
Vavatenina. Cette chanson a été recueillie auprès d’un studio le 7 mai 2017.

TSO-DRANON’OLOBE BÉNÉDICTION DES PARENTS

Maha ëla veloño ny ôlo talöha Les anciens nous favorisent une longue vie
Fifañajaña natao antampon-döha Le respect a été mis au sommet de la tête
Zaza jiaby mikoezy olobe e! Tous les enfants respectent les grandes personnes
Tanora koa mañaja ny matoe e! Les jeunes aussi respectent les personnes âgées
Manjary ravo ny fôn’izy ireñy Ce qui leur donne un cœur joyeux
Mañamia tso-drano ho valin’izeñy En contrepartie, ils donnent leur bénédiction

Ho lava ny lalañanao mböla hitady Ton chemin pour quérir une richesse sera long
Hajao ny olobe mihoatra ny vady Respecte tes parents plus que ton compagnon
Anao tôvolahy na tsaiky mañangy, Toi qui es jeune homme ou jeune femme,

xviixvi
ixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixviixv
iixviixviixviixvii
Ny hasiñ’olobe aza atao sangisangy Ne plaisante pas au statut sacré des parents
Ndrë havanao izy, ndrë tsy havanao Qu’ils soient de tes liens de parenté ou pas
Hajà fö izy, aza atao ankilabao. Respecte-les quand même, ne les sous-estime pas.

Fiverenana. Refrain:
Tso-dranon’olobe io raha mahery La bénédiction des parents est une chose puissante
Koa tsy mahazo izy io, ny lalaña ho tery Sans cette dernière, le chemin sera étroit,
Izay te-hanjary, tsy handrian’ny tsiñy Ce qui veut se prospérer, ne sera pas dominé par le Tsiñy
Tso-dranon’olobe no mandroaka lagiñy C’est la bénédiction des parents qui fait fuir le malheur
Hajao izy Respecte-les!

Koa tsy te ho very anjara, ouh ouh ouh Si on ne veut pas perdre la chance ouh ouh ouh
Olobe hajao tsara, ouh ouh ouh Respecte bien tes parents, oh oh oh
Aza atao tsinontsinoño, Ne les prend jamais à la légère,
Ray aman-dreny aza adiño. Les parents, ne les oublie surtout pas.
Ouôh ouôh ouôh! Ouôh ouôh ouôh!
Koa tsy te ho very anjara, ouh ouh ouh Si on ne veut pas perdre la chance ouh ouh ouh
Olobe hajao tsara, ouh ouh ouh Respecte bien tes parents, ouh ouh ouh
Aza atao tsinontsinoño, Ne les prend jamais à la légère,
Ray aman-dreny aza adiño Tes parents, ne les oublie surtout pas.

Anareo ray aman-dreny, anareo mpañabe Vous pères et mères, vous les instituteurs,
Taizao ny zaza mba hañaja olobe Éduquez les enfants pour respecter les parents
Io no teña voaloham-pahindriaña C’est vraiment le début de la sagesse.
Loharanom-pahaizaña,loharanon-kariaña Source de connaissance, source de richesse
Jôron’olobe tanterahin-jañahary. Dieu exauce la bénédiction des parents.
Tso-dranon-jare mitöndra ny hazary Leur bénédiction apporte la chance.

Chanson 8. Ninie Doniah : SAROTRO MANAMBADY VÖLA

SAROTRO MANAMBADY VÖLA C’EST DIFFICILE D’EPOUSER L’ARGENT1

1
Cette chanson raconte l’histoire d’une fille ou d’une femme dont l’amour à l’égard d’un homme est fondé sur l’argent.
C’est ce qu’on appelle l’amour par « intérêt ».
xviiixvii
ixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixvi
iixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviiixviii
Ô lo lo lo lo lo lo lo lo lo lo ouh i i i Ô lo lo lo lo lo lo lo lo lo lo ouh i i i
Sarotro ô oa valy e C’est difficile chers amis !
AIôôôô A iô ô ô ô
Manambady olo tsy tiaña a D’épouser une personne qu’on n’aime pas
AIôôôô A iô ô ô ô
Sarotro ô oa valy e C’est difficile chers amis !
AIôôôô Aiôôôô
Manambady marike e D’épouser l’argent
AIôôôô Aiôôôô
Sarotro ô oa mama a C’est difficile maman
AIôôôô Aiôôôô
Manambady zaka völa a D’épouser cette affaire d’argent

I i i ha a a I i i ha a a
Aia atsika e e? Où sommes-nous?
Hum drako ë ë! Hum! Chère copine!
Mañano marary vazaña fo eky antëña On fait semblant d’avoir mal aux dents
Biaka tsy hañano bizo ô ô Pour ne pas avoir de bisou
Raharaha ë ë C’est grave!

Sarotro ô havako aby ë C’est difficile chère famille


AIôôôô Aiôôôô
Manambady sösmà D’épouser des assaisonnements
AIôôôô Aiôôôô
Hëla kiaka andra a La nuit semble trop longue
AIôôôô Aiôôôô
Jerintëña an-tany hafa a Les pensées sont ailleurs
Aiôôôô Aiôôôô
Mijaly jery antëña a On souffre énormément
AIôôôô Aiôôôô
Jamais content lamadamo ô ô La dame n’est jamais contente

Ôôieê Ôôieê
Koa fa latsaka arivariva a a Une fois que la nuit tombe
Hody an-traño ramose bakaziny e Le mari doit rentrer à la maison
Lëra valy manandrala a a Lorsqu’on a un mari fortuné
Ampiasaiñy l’argent sans façon ô ô Il use sans façon son argent

xixxi
xxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxix
Sarotro ô oa valy e C’est difficile chers amis
Aiôôôô Aiôôôô
Manambady marike e D’épouser l’argent
AIôôôô Aiôôôô
Nëfa völa raha ilaiñy e e Alors qu’on a besoin de l’argent
AIôôôô Aiôôôô
Na hanakôry antëña Quoi que l’on fasse
AIôôôô Aiôôôô
Tsy möramöra havako aby e Ce n’est pas si facile chère famille
Manambady völa zeñy e e D’épouser cet argent

Koa fa avy sizëra ariva a a a Lorsqu’il est six heures du soir


Le mesie ti-hisafosafo, ti-hitsapatsapa a Le mari veut caresser, veut toucher
Këran-tëña gönfle e e e e Tandis que notre cœur est gonflé
Mafy dözy hibata bongo C’est dur d’épauler une montagne
Lagalëra a C’est une vraie galère !

Sarotro ô ô valy e e C’est difficile chers amis


AIôôôô AIôôôô
Manambady völa zeñy e D’épouser cet argent
AIôôôô AIôôôô
Hañanaköry hiafaraña a? On va finir par comment ?
AIôôôô AIôôôô
L’argent sa lamoro ô ? L’argent ou l’amour ?
AIôôôô AIôôôô
Sarotro ô havako ô ô C’est difficile chère famille
AIôôôô AIôôôô
Manambady völa a D’épouser l’argent
AIôôôô AIôôôô

Mitomoañy à la douche e e e On pleure même dans une douche


Ndrë tsy faly fa völa raha halaiñy Même sans envie, on veut seulement de l’argent
Le mesié tsy mahay e e e : Alors que le monsieur n’est même pas au courant :
« Atero vëra, bisous ty » « Rends ce verre, voici un bisou »
Za maty e e Oh ! J’en ai assez

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Sarotro ô oa valy e C’est difficile chers amis
AIôôôô AIôôôô
Manambady olo tsy tiaña a Quand on épouse une personne qu’on n’aime pas
AIôôôô AIôôôô
Sarotro ô havako aby e Oh ! C’est dur chère famille
AIôôôô AIôôôô
Manambady mariké D’épouser l’argent
AIôôôô AIôôôô
Azafady ray aman-dreny e Je suis désolée chers parents
AIôôôô AIôôôô
Tsy möramöra zaka zeñy e Cela n’est point facile

Olo tian-tëña mamono antëña a La personne qu’on aime nous crée des ennuis
Tsy tambitamby, tsy lamoro azon-tëña a Sans câlin, on ne reçoit aucun amour
Kay fôn-tëña ëfa lövy e e Alors que notre cœur est complètement amoureux
Oubliez, à laisser, ce n’est pas facile A oublier, à laisser, ce n’est pas facile

Rrrrrrrriieeeee Rrrrrrrriieeeee
Asiva lahaby Allez-y tout le monde
Ë hë ë ! Ë hë ë!
Redoublante dix ans Dix ans de redoublement
Boaka CP2 , tanora an-kilasy en quittant CP2, on grandit en classe
Raharaha ao Là c’est grave!
Kay hoy izaho: C’est ainsi que je résume :
Samby mieritreritry ninany e Que chacun s’occupe de sien
Trafon-këna mahery La bosse du zébu donné à un vainqueur
Apà! Añy añy ! iô ô Non ! Éloignez-moi, éloignez-moi !

Tôy ñany, tôy ñany e Maintenant, Maintenant


Tsy hainay ny halainay e Nous ne savons plus ce que nous allons prendre
Ty ñany, ty ñany e Maintenant, Maintenant
Tsy hainay ny halainay e Nous ne savons plus ce que nous allons prendre
Aia ma atsika ty leroa e e? Nous sommes où chers amis ?

Aba akôry e e e Salut!


Aba akôry e e e, I a a a a a Salut! e e e, I a a a a a

xxixx
ixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxixxi
Raha hanakôry e e e e? Qu’est-ce qui va se passer ?
Ôha a a! Ôha a a!
Eo o o Eo o o

Sarotro ô o a valy e C’est difficile chers amis


Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Sarotro ô Malagasy e C’est difficile cher Malagasy
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Manambady mariké D’épouser l’argent
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Manakôry atsika a a? Qu’allons nous faire ?
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Nëfa völa zaka ilaiñy e Alors qu’on a tellement besoin de l’argent
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Sarotro ô oa valy e e e C’est difficile chers amis
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
Manambady völa zeñy e D’épouser l’argent
Aiô ô ô ô ô Aiô ô ô ô ô
E he e e E he e e
Anarô fo eky tariñësako J’attends votre opinion,
Valin’izeñy e Pour une réponse à cela.

Chanson 9. Ninie Donia : TADY VÖLA TSY MÖRA1


TADY VÖLA TSY MÖRA LA QUÊTE D’ARGENT N’EST PAS FACILE
Olo te-hanjary e e e i a! Quelqu’un qui veut s’enrichir,
Olo handëha hitady an an! I a e e! Quelqu’un en quête de fortune,
Tsy maintsy miari-draha misy mba hanjary e! Doit souffrir pour réussir
Tsy maintsy miady mafy ë, biaka ho tafita e! Doit travailler dur pour réussir.

Olo te-hanjary e e e i a! Quelqu’un qui veut s’enrichir,


Olo handëha hitady e e! i a! Quelqu’un en quête de fortune,
Tsy maintsy miari-draha misy mba hanjary e! Doit souffrir pour réussir

1
’ai eu accès à cette chanson grâce à un ami résident à l’Université d’Antsiranana. Date : 3 mars 2018
xxiixxi
ixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixxiixx
iixxiixxiixxiixxii
Tsy maintsy miady mafy ë, biaka ho tafita e! Doit travailler dur pour réussir.

Völa raha tsara e e ! I a! L’argent c’est nécessaire


Ilaiñy amy zaka jiaby ë ë I a he! C'est utile en toute chose
Andesiñy hamelontëña, ny mariñy kaza adiña Il faut l'utiliser pour survivre, n’oublie pas la vérité,
Tsisy mandrabaraba e ! Que personne ne gaspille !
Fa andësa möramöra e ! Mais gère-le avec douceur !

Völa raha tsara e e ! I a! L’argent c’est nécessaire


Ilaiñy amy zaka jiaby ë ë I a! C'est utile en toute chose
Andesiñy hamelontëña, ny mariñy k’aza adiña Il faut l'utiliser pour survivre, n’oublie pas la vérité
Tsisy mandrabaraba Que personne ne gaspille !
Fa andësa möramöra e! Mais gère-le avec douceur !

Mitady völa tsy vônko möra La quête de l’argent n’est pas chose facile
Mantretreky mahita izy On souffre pour y parvenir
Fahamariñana kaza avëla a! Mais garde toujours la probité !
Biaka ho sambatra e! Pour être heureux

Raha tsara loatra völa zeñy L’argent est tellement beau,


Koa azo mëva miankin-tëña Si on arrive à bien l’avoir, on se suffira à soi-même,
Samia miezaka atsika jiaby i! Faisons tous l’effort,
Biaka ho sambatra e! Pour être heureux.

Miasa mafy mahazo völa zeñy Il faut travailler dur pour avoir de l’argent
Völa zeñy ratsy koa maloto Mais l’argent est mauvais s'il est sale.
Fahalotoaña tsisy oëraoëra e ! On ne doit pas être fier de l’argent sale
Biaka ho sambatra e! Pour être heureux.

Ampia zahay Zañahary Dieu, aide-nous!


Biaka hisivaña zaka zeñy Pour distinguer ces choses,
Fa tsara loatra völa zeñy koezy e e ! Car l’argent est tellement bien, Oh !seigneur.

Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile


Mialiñy antëña mba hahita völa a! On doit consacrer des nuits pour trouver de l’argent

xxiiixxii
ixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxi
iixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiiixxiii
Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile
Koa manamböla antëña tian’olo Si on est riche, les gens vous estiment
Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile
Völa mamy, donia tsara L’argent est délicieux, la vie est belle
Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile
Tandrëma völa alahelon’olo Évite d’avoir de l’argent injustement.
Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile

Ia e e e ! e e e e e e! Ia e e e ! e e e e e!
Tsy vônko möra e e ! I a! Ce n’est pas une tâche facile
Tsy misy teraka tsy hanjary Personne n’est né pauvre
Tsy vônko möra e e! I a! Ce n’est pas une tâche facile
Fa chance samby nin’olo jiaby e e! Mais chacun à sa destinée
Tsy vônko möra e e! i a! Ce n’est pas une tâche facile
Mitady völa a! Chercher de l’argent
Ô i i! Ô i i!

Ôñiao1 e! (In-8) Eh ! mes amis ! (8 fois)


Ô i i! Ô i i!
Tsy vônko möra a ! Ce n’est pas une tâche facile
Mitady völa (De) quérir l’argent
Tsy vônko möra a! Ce n’est pas une tâche facile
Mitady völa (De) quérir l’argent
Tsisy vôkim-böla a! –mamelon-tëña Personne n’a assez d’argent – (pour) gagner sa vie
Tsisy vôkim-böla a! – mamelon-tëña Personne n’a assez d’argent – (pour) gagner sa vie
I a e! Tsy vônko möra a! Oh ! Ce n’est pas une tâche facile!
An ! Ti-hanjary e ! An ! Je veux être riche
Tsy vônko möra a ! Ce n’est pas une tâche facile
Mitady völa (De) quérir l’argent
Mamelon-tëña e e! I a! - mamelon-tëña E ! Gagner sa vie ! I a ! Gagner sa vie !
Tsy vônko möra a ! Ce n’est pas une tâche facile
Mitady völa. (De) quérir l’argent.
Eeee! E e e e!

1
Une expression d’encouragement d’origine comorienne.
xxivxxi
vxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxivx
xivxxivxxivxxivxxivxxivxxivxxiv
Chanson 10. Francisco : SAROTRO TADY VÖLA
SAROTRO TADY VÖLA LA QUÊTE D’ARGENT EST DIFFICILE

Sarotro tady völa e e ! i a La quête de l’argent est difficile e e ! i a


Mahevoko aviô mahita. Sarotro ô i a (In-2) Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a (2
Sarotro tady völa e e ! i a La quête de l’argent est difficile e e ! i a
Mahevoko aviô mahita. Sarotro ô i a Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a

O lo, lo lo lo! o, rômbo lahaby e! O lo, lo lo lo! o, Battez les mains ! oh ! les amis.

Karaha havandy zaho hivolaña izeñy. C’est comme si je vais mentir en disant cela
Sarotro ô i a C’est difficile ô i a
Tsy harakaraka hevoko völa azo. Ce que l’on gagne ne correspond pas à la sueur versée.
Sarotro ô i a C’est difficile ô i a
Ny völa lahaby tsy ary mahampy. L’argent reçu n’est jamais suffisant, chers amis
Sarotro ô i a C’est difficile ô i a
Mamako e ! Oh ! Maman !
Tady völa tsy vita ndraiky mandëha. La quête de fortune ne se réalise pas en une seule fois.
Sarotro ô i a C’est difficile ô i a

Hum! Sarotro tady völa e e! ô i a Hum ! La quête de l’argent est difficile e e ! ô i a


Mahevoko aviô mahita. Sarotro ô i a e! Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a e!
Sarotro tady völa e e! i a La quête de l’argent est difficile e e ! i a
Mahevoko aviô mahita. Sarotro ô i a Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a

Nindry e! Sarotro tady völa e e! i a Oh ! Maman, la quête de l’argent est difficile e e ! i a


Mahevoko aviô mahita Sarotro ô i a! Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a
Sarotro tady völa e e! i a La quête de l’argent est difficile e e ! i a
Mahevoko aviô mahita. Sarotro ô i a Il faut suer pour y parvenir. C’est difficile ô i a

A! viloma valy! Oui chers amis !


Mihiña mañaraka havako aby Chantez avec plus de force pour me suivre mes amis
Tandriñësa ny vavako tsöha mavandy Écoutez ma parole si je mens.
Zaho iñiany hikoraña tady völa Aujourd’hui, je vais parler de la quête d’argent
Indrindra ny mpangady völamëna Surtout à propos des chercheurs d’or
Fangadiaña fataña ampy fanjava Creuser une carrière prend tout un mois
Taoño araiky tsy mahita giramo Après une année, on ne trouve même pas un gramme.
Sakindra mahazo tsy ary mahampy e! Si on arrive à en trouver, c’est toujours insuffisant
Ëka.Safira maro ny ôlo mangala Oui ! beaucoup exploitent le saphir
xxvxx
vxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvxxvx
xvxxvxxvxxv
Misy itorana tany tsy hita faty Certains sont ensevelis sous l’effondrement de terre
Karaha zeñy ny ampijibiky laoko Il en est de même des plongeurs sous-marins
Misy lanin’ny ankiho tsy afaka mody Certains sont dévorés par les requins sans être rentrés
Fianakaviaña jiaby vahana tañy. Toute la famille pleure dans la douleur
Ao anarô komisionëra Et pour vous les commissionnaires
Mandëha mitady völa hialaña tanaña Qui quittent le village pour chercher de l’argent
Ny iafarany maty ravën’olo. Sarotro ô i a ! Souvent, ils finissent par tués par les malfaiteurs

Tsara lalaña e ! Elle est belle la route !


Lalaña Ambilobe-Digô-Siarëzy e ! La route d’Ambilobe vers Diégo-Suarez
Mëva lalaña Añivorano zisaka Ambanja La route d’Añivorano jusqu’à Ambanja est bien
Engo aia anao taxi ? Oh ! Taxi, tu vas où ?
Atëra zaho handëha holy e! Amène-moi pour rentrer !
Tsara lalaña e ! Elle est belle la route !
Lalaña Ambilobe Digô-Siarëzy e ! La route d’Ambilobe vers Diégo-Suarez
Mëva lalaña Añivorano zisaka Ambanja La route d’Añivorano jusqu’à Ambanja est bien
Engo aia anao “taxi ? Oh ! Taxi, tu vas où ?
Atëra zaho handëha holy e! Amène-moi pour rentrer !

E ! Tsara lalaña e ! E ! Elle est belle la route !


Lalaña Ambilobe-Digô-Siarëzy e ! La route d’Ambilobe vers Diégo-Suarez e !
Mëva lalaña Añivorano zisaka Ambanja. La route d’Anivorano jusqu’à Ambanja est bien
Engo aia anao Adan’i Goaka? Oh ! Père de Goaka,
Atëra zaho handeha holy e! Tu vas où ? Amène-moi pour rentrer
E ! Tsara lalaña e ! E ! Elle est belle la route !
Lalaña Ambilobe-Digô-Siarëzy e ! La route d’Ambilobe à Diégo-Suarez
Mëva lalaña Añivorano zisaka Ambanja. La route d’Anivorano jusqu’à Ambanja est bien
Engo aia anao Adan’i Goaka? Oh ! Père de Goaka, tu vas où ?
Atëra zaho handeha hody e! Amène-moi pour rentrer !

E e e e! aia anarô ô i a E e e e ! Où est-ce que vous êtes? ô i a


Ha a a a a a! Ha a a a a a!

Andësa zaho, andësa zaho handy hôdy e! Amène-moi, amène-moi que je rentre
Atëra zaho, atëra zaho handy hôdy e! Accompagne-moi ! Accompagne-moi que je rentre !

I e e valy e! Oh ! Les amis !

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Tsara ny mody e e C’est bien de pouvoir rentrer
I e e valy e! Oh ! Les amis !
Tsara ny mody e e C’est bien de pouvoir rentrer

Alô, alô, alô madamo o! Allons-y!, allons-y ! allons-y ! madame !


Alô, alô, aholoña ëntaña Allons-y ! allons-y ! Emballe les bagages
Mitaraiñy irô mandalo Daraiñy1 Ils se plaignent en passant par Daraiñy
Anjavilatsaka2 tsary tsy mijotso On descend toujours à Anjavilatsaka
Alô, alô, alô madamo o! Allons-y!, allons-y ! allons-y ! madame!
Alô, alô, aholoña! Allons-y ! allons-y ! Emballe

Tsara lalaña e ! Elle est belle la route !


Lalaña Vohemaro zisaka Andapa a! La route de Vohémar jusqu’à Andapa!
Tafavita lalaña Sambava mandëha Antalaha e La route de Sambava à Antalaha est déjà réparée
Engo aia anao taxi ? Oh ! Taxi, tu vas où ?
Atëra zaho handëha hôdy e! Amène-moi pour rentrer !
Tsara lalaña e ! La route de Sambava à Antalaha est déjà réparée
Lalaña Vohemaro zisaka Andapa e! La route de Vohémar jusqu’à Andapa!
Efa nëfa lalaña Sambava mandëha Antalaha e ! La route de Sambava à Antalaha est déjà réparée
Engo aia anao taxi? Atëra zaho handëha hôdy e! Oh ! Taxi, tu vas où ? Amène-moi pour rentrer

Tsara lalaña e ! Elle est belle la route !


Lalaña Vohemaro zisaka Andapa a! La route de Vohémar jusqu’à Andapa!
Tsendriky nëfa lalaña Ambilobe boaka Vohemaro3 La route d’Ambilobe à Vohemar n’est pas encore faite
Engo aia anao taxi? Atëra zaho handeha hôdy e! Oh ! Taxi, tu vas où ? Amène-moi pour rentrer
Tsara lalaña e ! Elle est belle la route !
Lalaña Vohemaro zisaka Andapa a! La route de Vohémar jusqu’à Andapa!
Tsendriky nëfa lalaña Ambilobe boaka Vohemaro La route d’Ambilobe vers Vohémar n’est pas reparée,
Engo aia anao taxi? Atëra zaho handëha hôdy e! Oh ! Taxi, tu vas où ? Amène-moi pour rentrer

Chanson 11. Mily Clément : TSY MÖRAMÖRA MITADY VÖLA


De son vrai nom Mily Antoine Clément, il est la figure majeure du salegy dans les années 90.
Reconnu par le grand public avec ses tubes « Akory kabary », « Mandrora mitsilany », «

1
Daraiñy (officiellement : Daraina), un village situé entre Ambilobe et Vohémar.
2
Anjavilatsaka : un des points les plus difficiles sur la route d’Ambilobe - Vohémar juste après le village de Daraina.
3
La route d’Ambilobe - Vohémar demeure encore difficile à pratiquer.
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ixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviixxviix
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Mandifëra » ou « Mahavavy », son premier album fut sorti en 1993, le second en 1996. En
2011, avec la contribution de Jaojaoby qu’il considère comme son frère spirituel, son album
intitulé « Fiainana » a vu le jour.

TSY MÖRAMÖRA MITADY VÖLA IL EST DIFFICILE DE GAGNER DE L’ARGENT


Tsy möramöra mitady völa e e i a Il est difficile de gagner de l’argent
Tsy möramöra mitady völa a a Il est difficile de gagner de l’argent
Mahevoko aviô mahita On n’en gagne qu’à la sueur de son front
Tsy azo mandrimandry e e On ne l’obtient pas en dormant,
Na lehilahy na ny mañangy Aussi bien l’homme que la femme
Dönko hôzoño-Ndrañahary ë Est-ce une malédiction divine ?
Titehiñy fo ny hahitañao il faut de l’astuce pour en gagner,
Tsy kivy lehilahy mitady e L'homme ne doit pas se décourager
Tsy apëtrako ë hoa zaho ë Je ne renonce pas, je le dis

Fiv. : Refrain :
Tsy apëtrako ô ô ô i a Je n’abandonne point ô ô i a
Tsy apëtrako ô ô zaka tiako ô i a Je n’abandonne point une chose que j’aime ô ô i a
Tsy apëtrako ô ô ô i a Je n’abandonne point ô ô i a
Tsy apëtrako ô zaka tsara e i a Je n’abandonne point une chose si bonne.

Antëña efa olobe e i a On est suffisamment grand


Antëña efa olobe e e On est suffisamment grand
Tsy ela handeha hatoe e! On vieillira bientôt
Kara i dadibe ie Comme notre grand-mère
Añy a Betsiakabe, Là-bas à Betsiakabe
Antiñanan’ Isesiben’i Ambilobe1 À l’Est du village d’Isesibe d’Ambilobe
Tsy hitako marike Je ne trouve pas de l’argent
Ambilà köla amparahatoko Même si je deviens chauve jusqu’à la nuque
Tsy apëtrakô ho a zaho ë Je n’abandonne pas ô ! je le dis
Abà nindry abà Oh ! Abà Maman

Mioriky maniñana a añy On va en amont là-bas vers l’Est


Mivalaña mañandrëfa e ho a zaho ë Et on se dirige en aval à l’Ouest, dirai-je
Hum! tsy fölaka mañatsimo ô ! On ne se fatigue pas d’aller vers le Sud
1
Ambilobe veut dire « là où l’on trouve beaucoup de plantations ».
xxviiixxvii
ixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviii
xxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviiixxviii
Ndraiky treky Antananarivo Arrivé jusqu’à Antananarivo
Antsirañana tsy korañiny Ne parlons plus d’Antsiranana
Tsy nitadiavako Toliara e Je n’ai pas cherché à aller jusqu’à Tuléar
Fivoahandraha mañaraka afara Le temps peut apporter de changement
Maty lelahy ka maty e On meurt si c'est l'heure de mourir
Tsy apëtrako ô ho a zaho ë Mais je n’abandonne pas
Aba nindry abà Oh ! Abà Maman

Tsy apëtrako zaka tiako Je n’abandonne pas ce que j’aime


(In-2) (2 fois)
Tsy apëtrako zaka tsara Je ne renonce pas à quelque chose de bien

Tsy apëtrako ô ô ô i a Je n’abandonne point ô ô i a


Tsy apëtrako zaka tsara Je n’abandonne point une chose que j’aime
Tsy apëtrako ô ô zaka tiako ô i a Je n’abandonne point une chose que j’aime ô ô i a
Tsy apëtrako zaka tsara
(In-2) Je n’abandonne point une chose si bonne
Tsy apëtrako ô ô i a Je n’abandonne point ô ô i a
Tsy apëtrako ô zaka tiako Je n’abandonne point une chose que j’aime
Tsy apëtrako zaka tsara e i a Je n’abandonne point une chose si bonne

Zanako ô ô zeñy zaka ambarako anao Oh! mon enfant, voilà ce que j’ai à te dire
Fömban’olo mandëha mitady, Ceux qui sont en quête de richesse
Tsy maintsy mahita jaly doivent forcément avoir des peines.
Zaho tsy hivolaña zaka maro Je ne vais pas trop parler
Tsao fo ho maro kabaro Pour éviter de trop parler
Fa angatahiko ami-Ndrañahary Mais je demande à Dieu
Fôtony izy no nahary Parce qu’Il est le Créateur
Maharëta zanako ô Sois patient mon enfant,
Biaka mahita ny mamy Pour que tes efforts portent ses fruits
Matokisa, mba minoa mbola ho avy ny Crois et aie confiance, ta chance arrivera.
anjaranao

Ô i a é… (in-26) Ô i a e… (26 fois)


Kaka lehilahy! Les hommes sont grandioses
O a nindry e! Oh ! Maman!

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Chanson 12. Babaïque : NANIKO
De son vrai nom Baba Jean David, Babaïque est un chanteur originaire d’Ambanja. Il est
célèbre pour son tube Ateranarô Ambanja. A présent, il exerce la profession d’Enseignant-
Chercheur à l’Université d’Antsiranana. Nous avons recueilli la chanson suivante auprès
d’un studio en 2017.
NANIKO NANIKO1

E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e ! Naniko e e ! Tsaratsara e! E e e ! Naniko e e ! je vais bien !
Sendra fanôjy an-dalaña, On se croise par hasard en chemin,
Jenjenjiñy zokinao Vous voyez votre frère un peu soucieux
Kaza mañady e e ! Ne me donnez pas tort,
Tady völa ëfa hainarô ô! Quérir l’argent, vous savez ce que c'est !

E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e! naniko e e e ! E e e ! Naniko e e
E e e ! naniko e e, tsaratsara e! E e e ! Naniko e e ! Je vais bien !
Sëndra fanôjy an-dalaña, On se croise par hasard en chemin,
Jenjenjiñy zokinao Vous voyez votre frère un peu soucieux
Kaza mañady e e ! Ne me donnez pas tort,
Tady völa ëfa hainarô ô! Quérir l’argent, vous savez ce que c'est !

Ijibihako rivan’ny Ankakabe Qui m’amène à plonger dans le Riva d’Ankakabe


Ndrëky Amboiboiky Et d’Amboiboiky
Ivariñako kingan’ny Betsiriry À me tremper également dans la rivière de Betsiriry
Ndrë rakotro iziñy Même quand il fait nuit,
Mivezivezy mañaraka ranomasiñy Et je m’aventure le long de la mer
Nosy Faly treky Nosy Iranja De Nosy Faly jusqu’à Nosy Iranja
I a e e he! Mitady e sarotro ô! I a e e he ! Quérir de l’argent, c'est difficile.

1
Ce mot est utilisé pour demander l’état d’une personne, son humeur. C’est un vocabulaire dialectal de la région du
Nord (dialecte sakalava et antakarana). Akory naninao ? C’est l’équivalent, par exemple, en français, « comment vas-
tu ? »
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E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e ! Naniko e e, tsaratsara e! E e e ! Naniko e e! Je vais bien.
Sëndra fanôjy andalaña, On se croise par hasard en chemin,
Jenjenjiñy havanao Vous voyez votre frère un peu soucieux
K’aza mañady e e ! Ne me donnez pas tort,
Tady völa ëfa hainarô ô! Quérir de l’argent, vous savez ce que c'est !

Mandady mañaniky Namakota J’escalade Namakota,


Mboan’ny lanjàña Le fardeau sur les épaules
Tsy voahifiky dinta, Ne parvenant même plus à détacher la sangsue,
Mirekireky avy ndrë am-balahaña Qui colle parfois jusqu’aux entre-jambes.
Kirikiry manonga Tahëzan’añomby1 C’est un peu mieux de monter sur le « Dos d’un zébu »
Tany mbala hitobiaña Bandrakorony L’endroit d’une escale est encore Bandrakorony
I a e e he! Mitady e sarotro ô! I a e e he ! Quérir de l’argent, c'est difficile

E e e! naniko e e E e e ! Naniko e e
E e e ! Naniko e e e ! E e e ! Naniko e e
E e e ! Naniko e e, tsaratsara e! E e e ! Naniko e e! Je vais bien.
Sendra fanôjy andalaña, On se croise par hasard en chemin,
Jenjenjiñy zokinao Vous voyez votre frère un peu soucieux
K’aza mañady e ! Ne me donnez pas tort,
Kabaro jiaby efa hainarô ô! Quérir de l’argent, vous savez ce que c'est !

Eka viloma valy, Oui chers amis !


Mihiña mañaraka atsika jiaby Que tout le monde entonne ensemble avec moi
Sazöhan’angomaña tsy hömankaniñy Le mal d’amour empêche de manger
Sazöham-panjakaña Être une autorité
Mahavangy tanana e! Permet de visiter le village plus souvent
Añy anao Tanibe Andrëfa e! Oh ! Toi là-bas Grande- Terre de l’Ouest

Eka viloma valy, Oui chers amis !,


Mihiña mañaraka atsika jiaby Que tout le monde entonne ensemble avec moi.
Tanambaon’ny Bilinta hengo Marotoñy, De Tanambaon’ny Bilinta vers Marotoñy,

1
Il s’agit d’un nom attribué à une pente pareille au dos d’un zébu.
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ixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxix
xxixxxixxxixxxixxxixxxixxxixxxi
Dia vity, fataon’ny mpamelontëña La marche à pied, habitude d’un travailleur indépendant
Bemaneviky Andrëfa masiaka voay ë! L’Ouest Bemaneviky, est infesté de caïmans.

Koa Bezavoño halaka Beampongy, De Bezavoño pour arriver à Beampongy,


Beampongy andihanaña Anorontsangana C’est de Beampongy qui dirige vers Anorontsangana
Tsy tantara fa zaho mba mahay mikoraña Ce n’est pas une histoire mais je sais raconter aussi.
Ampangalaña kajo Sur l’endroit où on doit s’arrêter,
Mangalà kajo zalahy ë ! Prenez repos chers amis !

Ëka viloma valy, Oui chers amis !


Mihiña mañaraka atsika jiaby Que tout le monde entonne ensemble avec moi.
Ambaliha manakatra Anköbabe, D’Ambaliha pour atteindre Anköbabe,
Ankobabe mitsipotitry Ankotsopo D’Ankobabe, on descend vers Ankotsopo
Bitaimboay miambiñy anao ë! Bitaimboay vous attend !

Viloma anao Tanibe Andrëfa, Au revoir Grande –Terre Ouest!,


Viloma anao ô! Au revoir !
Tsaroako ny tsara nataonao zaho, Je me rappellerai du bien que tu m’as fait !
Viloma anao ô! Au revoir !

Viloma anao Tanibe Andrëfa, Au revoir Grande-Terre Ouest!


Viloma anao Au revoir !
Ndrë mañano viloma Même si je dis au revoir,
Fa mbala himpody. Viloma anao Je reviendrai. Au revoir !

Chanson 13. Fandrama : TADY VÖLA1


TADY VÖLA QUÊTE DE L’ARGENT

O lo lo lo lo lo O lo lo lo lo lo

Egy izy e ! (In-4) Eh ! Il est parti ! (4 fois)

Oiaeeia! O i a e e i a!

1
Pour plus d’information concernant le groupe Fandrama voir supra.
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ixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiix
xxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxiixxxii
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
E e e! E i a e e i a! E e e! E i a e e i a!
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Rôso nandë (ha) nitady völa e e i a Je suis parti en quête de l’argent
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Rôso nandë (ha) nitady völa e e ia Je suis parti en quête de l’argent
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Izeñy ny nialako ry ray aman-dreniko ô i a C’est pourquoi j’ai quitté mes parents !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Izeñy ny nialako ry ray aman-dreniko ô i a C’est pourquoi j’ai quitté mes parents !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Handë (ha) hamelon-tëña za babako ô i a Je vais partir pour survivre ! Oh père !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Handë (ha) hamelon-tëña za babako ô i a Je vais partir pour survivre ! Oh père !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Handë (ha) hitady anjara za mamako ô i a Je vais tenter ma chance, oh ! maman
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Handë (ha) hitady anjara za mamako ô i a Je vais tenter de trouver ma part, oh !maman
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Tsy mandry aliñy kara adala antëña a a a On’arrive pas à dormir la nuit, on est comme un fou
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Tsy mandry aliñy kara adala antëña e e e On’arrive pas à dormir la nuit, on est comme un fou
Egy izy e! Eh ! Il est parti !

O i a e e i a! Egy izy e! O i a e e i a ! Eh ! Il est parti !


E e e! E i a e e i a! Egy izy e! E e! E i a e e i a! Eh! Il est parti !
Ty! Eh ! Il est parti !
Tady völa, tady völa La quête de l’argent, la quête de l’argent !
Sambia mamelon-tëña atsika e e! Que chacun gagne sa vie !

Egy izy e ! (In-2) Eh ! Il est parti ! (2 fois)

Jaly tsy jaly amy tômabily e i a Galère, oh quelle galère, ce voyage en voiture !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Jaly tsy jaly amy tômabily e i a Galère, oh quelle galère, ce voyage en voiture !

xxxiiixxxii
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xxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiiixxxiii
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Mahaleny tsy mahaleny e i a On supporte les orages !
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Mahaleny tsy mahaleny e i a On supporte les orages!
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Ndrëkindrëky antëña maty völa e i a Dès fois, on connaît de l’échec
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Fa zeñy tsy atao mahakivy zalaby e! Mais cela n’est pas décevant les amis
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Zeñy tsy atao mahakivy zalaby e! Cela n’est pas décevant les amis
Egy izy e! Eh ! Il est parti !
Sasany mböla mikatramo ô i a! Egy izy e! Certains escroquent encore ô i a ! Eh ! Il est parti !
Sasany mböla mikatramo ô i a!Egy izy e! Certains escroquent encore ô i a ! Eh ! Il est parti !
Mba matahöra zañahary e i a ! Egy izy e! Ayez peur de Dieu ! Eh ! Il est parti !
Mba matahöra zañahary e i a! Egy izy e! Ayez peur de Dieu ! Eh ! Il est parti !
Sarotro tatô tady völa a a! Egy izy e! C’est vraiment difficile la quête d’argent ! Eh ! Il est parti !
Sarotro tatô tady völa e e ! Egy izy e! C’est vraiment difficile la quête d’argent ! Eh ! Il est parti !

O i a e e i a! Egy izy e! O i a e e i a ! Eh ! Il est parti !!


E e e! E i a e e i a! Egy izy e! E e e! E i a e e i a! Eh ! Il est parti !
Ty! Voilà!
Velon-tëña ! Velon-tëña La vie ! La vie
Samia mamelon-tëña atsika e e! Que tout le monde doive essayer de survivre
Aza mikatramo namaña, aza mifamôriky N’escroque pas tes amis, n’ensorcelle personne
Samia mañano nin’azy Que tout le monde fasse son travail

Za tsy vôly hitady völa mama e e! Je ne cesse de chercher de l’argent maman


Mba hientiko hamilömako arô ô! Pour que je puisse vous aider
Koa manam-böla Si vous avez de l’argent,
Aza poërapoëra miavoño ô ô! Ne soyez pas vantards, ni hautain
Fa anao ambony mbala mety ho ambany e! Car tu es riche aujourd’hui, tu pourrais redevenir pauvre

Tio ô! Triara a a! Voici ! Dechirez !

Korañako nandëha velon-tëña J’ai parlé de la vie

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vxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivx
xxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxivxxxiv
Fa maromaro tany nimboaña Je suis passé par de nombreux endroits.
Haviloman-tëña tsisy ny möra baba e e! Rien n’est facile dans cette quête de l’argent, père !

Samby olo mamelon-tëña, Que chacun mène sa vie.


Aza misy mifamosavy Ne soyez pas malveillant !

O lo lo lo lo lo O lo lo lo lo lo
Añy ! Añy ! Añy ! Là-bas ! Là-bas ! Là-bas !
Riata a! Déchirez !

Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
E e e ! mandëha antëña e e E e e ! On voyage.
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Miaraka tômabily, mitenginy rôpilany : Voyager en voiture, voler en avion
Tady völa fo C’est uniquement à cause de la quête d’argent
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent ; maman ! e ô i a e
Ndrëkindrëky maty völa, Dès fois, on connaît l’échec,
Tsy mañino fa zeñy fiainaña e e Mais ce n’est pas grave, car cela fait partie de la vie
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Völa a a a! Oh ! L’argent
Añabo (In-11) En haut (11 fois)
Asia rômbo (In-6) Faites un applaudissement (6 fois)
Romboa manafo ô! Applaudissez mes amis !

Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Mitadiava völa e e e! völa a a ! Cherhez de l’argent ! de l’argent
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Mitadiava völa e e e! völa a a ! Cherhez de l’argent ! de l’argent
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Mitadiava völa e e e! atsika e e ! Cherhez de l’argent ! Oh ! nous !
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e
Mitadiava völa e e e! atsika e e ! Cherhez de l’argent ! Oh ! nous !
Sarotro tatô tady völa mama e ô i a e ! C’est difficile la quête d’argent maman ! e ô i a e

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vxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxx
vxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxvxxxv
Chanson 14. Dr. JB : SAROTRO MITADY VÖLA
De son vrai nom ANDRIANAMBININA Justin Bezara, Dr. JB est issu d’une famille
d’Analalava, mais il est né à Nosy Be. Il commençait à chanter dans le groupe Zafiafy, où il
fut également batteur. Il passa ensuite dans le groupe Vetigo, au milieu des années 1970 avant
d’intégrer dans une formation chez Liberty en 1981 avec grand maître TIANJAMA. En 1986,
il quitta subitement Liberty pour aller cultiver la terre en savant qu’il avait la musique dans le
sang. Ainsi, il est entré dans la maison de production Batmen Music en 1988 où il a
enregistré deux disques en vinyle. C’est en 1997 que Justin Bezara devient définitivement Dr.
JB avec un album en solo intitulé « Boana Moussa » accompagné du groupe Batmen.
L’enregistrement de cette chanson a été trouvé dans un studio de la ville d'Antsiranana, en
2017 où j'ai pu le copier, pour une somme modique.

SAROTRO MITADY VÖLA L’ARGENT EST DIFFICILE À TROUVER

I i i i , moà a nindry e ! I i i i , Eh oui maman!


Nandëhandëha za zay e J’ai fait pas mal de voyage
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

I i i i, moà zamalahy I i i i, Eh oui cher oncle!


Nandëhandëha za zay e J’ai fait pas mal de voyage
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

Mariñy, tô volañ’i ada C’est juste, c’est une vérité ce qu’a dit mon père
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Ary maro ny tany nimboako zay e J’ai voyagé dans de nombreux endroits
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mizaha fanañana, mitady hariaña Quérir la richesse, fouiller la fortune
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Tsy azo mandrimandry e On n’en trouve pas à la sieste
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mandëha vôiazy amy tômabily e On part en voyage par une automobile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mañëmbaña añabo amy rôpilany e On vole en haut par un aéroplane
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

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Mandëha an-dranomasiñy mitengin-tsambo On côtoie la mer, on prend un bateau
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Miëlañëlaña dia vity zamà Parfois on marche à pied cher oncle
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

I i i i , moà a nindry e ! I i i i, Eh oui maman!


Nandëhandëha za zay e J’ai fait pas mal de voyage
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

I i i i, moà zamalahy I i i i, Eh oui cher oncle!


Nandëhandëha za zay e J’ai fait pas mal de voyages
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

Sarotro ô ô C’est difficile


Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

Mahatsiaro tanàña, niala vady e Mon village me manque, j’ai quitté ma femme
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mahatsiaro tanàña, niala vady e Mon village me manque, j’ai quitté ma femme
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Karà tsy tiaña fianakaviaña Comme si on n’aime pas la famille
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Karà tsy tiaña fianakaviaña e Comme si on n’aime pas la famille
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver

Ouh ouh ouh sarotro ô! Ouh ouh ouh, c’est dificile !


Nandëha nañatsimo J’ai voyagé vers le sud

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ixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxx
viixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxviixxxvii
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha nañatsimo J’ai voyagé vers le sud
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha nañavaratra J’ai voyagé vers le nord
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha nañavaratra J’ai voyagé vers le nord
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha nañandrëfaña J’ai voyagé vers l’ouest
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha nañandrëfa J’ai voyagé vers l’ouest
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha naniñana zaho ô J’ai voyagé même vers l’est
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Nandëha naniñana zaho ô J’ai voyagé même vers l’est
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Midôko añivoñivon-tany e Je suis restée au centre de la terre
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Midôko añivoñivon-tany e Je suis restée au centre de la terre
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Sarotro ô C’est difficile
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile
Sarotro ô C’est difficile
Ouh ouh ouh sarotro ô Ouh ouh ouh, c’est dificile

Ino ity ? De quoi s’agit-il ?


Söma baba C’est de l’ambiance mon ami !
Ino ity ë ? De quoi s’agit-il, je le dis ?
Söma baba a C’est de l’ambiance mon ami !
Söman’ino ? De quelle ambiance ?
Söma salegy e C’est de l’ambiance du salegy !
Söman’ino ë ? De quelle ambiance, je le dis ?
Söma salegy e e C’est de l’ambiance du salegy !
Izy koa tsy hañoitry amize dönko Si on ne va pas encore dansé du kawitry à cela,
Maty hozatra ë ! Il se peut qu’on ait le nerf mort

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xxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviiixxxviii
xxxviiixxxviii
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mahatsiaro tanàña, niala vady e Mon village me manque, je quitte ma femme
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Mahatsiaro tanàña, niala vady e Mon village me manque, je quitte ma femme
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Karà tsy tiaña fianakaviaña Comme si on n’aime pas la famille
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Karà tsy tiaña fianakaviaña e Comme si on n’aime pas la famille
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Tsofy rano za razako ô Bénis-moi mes ancêtres!
Sarotro mitady völa Il est difficile de trouver de l’argent
Tsofy rano za razako ô Bénis-moi mes ancêtres!
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa L’argent est difficile à trouver
Sarotro ô ô C’est difficile
Sarotro mitady völa a a a L’argent est difficile à trouver

Chanson 15. Wawa : MIARITRY JALY


De son vrai nom NDRIAMAHAZO Joèl Soubali, souvent considéré par ses fans comme le
nouveau roi de salegy, WAWA est un auteur-compositeur-interprète de musique malgache
appelé salegy. Son groupe révolutionne la musique traditionnelle malgache tout en
conservant son authenticité. Cette chanson a été trouvée chez un ami à l’Université
d’Antsiranana où j’ai pu le copier le 12 janvier 2020.
MIARITRY JALY SUPPORTER LA MISÈRE
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xxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxixxxxix
Te-hoanaña zaho baba a J’ai soif de la richesse papa
Ho aiza ho aiza ny lalaña a? Où se trouve le chemin ?

Mijaly e Je suis miséreux


Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly zaho ô Je suis miséreux, moi
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly iada a Je suis miséreux papa
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly zaho ô Je suis miséreux, moi
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly nindry e Je suis miséreux maman
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Sahiraña zaho ô Je suis miséreux

Akôry ataontsika hihinaña zanako ô ô? Comment faisons-nous pour manger, mon enfant ?
Akôry ataontsika hihinaña a? Comment faisons-nous pour manger ?
Völa zeñy mahay tsy hita e e L’argent est moins en moins facile à trouver.
Völa zeñy mahay sasatra e e, Cet argent est devenu rare davantage,
Vidin-draha jiaby manonga, Tous les prix des produits augmentent,
Karaman-tëña zaiñy matify Notre salaire est insuffisant,
Antëña amizeñy miasa lavitry e On travaille aussi très loin,
Tsy azon’ny dia vity e e Qui n’est pas accessible à la marche à pied
Tsy maintsy mandëha tômabily antëña Prendre une automobile est obligatoire.
“He he he, Mañëfa!” “He he he,Tu dois payer!”
Karama zaiñy fa hely, angalaña frais Le salaire est petit, on enprélève encore le frais de déplacement
Aia hoanin’ny gamadiniky e e? Et pour la nourriture des enfants ?
Moan ! Sahiraña e Hélas ! C’est de la misère.
Tsy maintsy mikofoko fo antëña On doit se débrouiller quand même !

xlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxlxl
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly zaho ô Je suis miséreux, moi
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly iada a Je suis miséreux papa
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly zaho ô Je suis miséreux, moi
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Mijaly e Je suis miséreux
Amia lalaña e Ouvre-moi le chemin!
Mijaly nindry e Je suis miséreux maman
Amia lalaña Ouvre-moi le chemin!
Sahiraña zaho ô Je suis miséreux

Antëña ti-hanaña traño vato ô Je veux construire une maison en dur


Tsy azon’ny völa zio ô Mon argent n’est pas suffisant pour le faire
Voatery mihafy amy traño kasaka e Je suis obligé de me consoler à une maison à base de ravinala
Moan! Sahiraña e Hélas ! C’est de la misère.
Te-hoanaña lamba tsara Je veux porter un beau vêtement
Oà baba e e! Tsy azon’ny völa zio ô Oh papa ! Mon argent n’est pas suffisant pour l’avoir
Voatery mihafy amy patry gony e Je suis obligé de porter un patry gony
Antëña tsisy tsy maintsy mihafy e Puisqu’on est pauvre, on doit se consoler de tout
Izy koa tsy mibongiñy antëña ze fa tsara Si on n’est pas déshabillé, c’est déjà bien
Oà baba e Oh papa!

Oia e e e Oia e e e
Tsy maintsy mitady antëña On est obligé de chercher
Miaro amy mijaly e Pour se protéger de la pauvreté
Oia e e e Oia e e e
Zaza madiniky mböla hely Les enfants sont encore petits
Mila mihina e Ils doivent manger
Oia e e e Oia e e e

xlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixli
Tsy maintsy amiaña haniñy e On doit leur donner à manger
Azalaby e Eh oui!
Oia e e e Oia e e e
Tsy maintsy mikôfoko antëña On doit se débrouiller
Miiaro amy jaly e Pour se protéger de la pauvreté
Oia e e e Oia e e e
Mijaly za baba e Je suis miséreux papa

Te-hoanaña traño vato za nindry e Je veux construire une maison en dur maman
Mböla tsy azon’ny völako ô Mais mon argent n’est pas encore suffisant
Te-hoanaña zaka mëva za iada a Je veux avoir une belle chose papa
Sahiraña zaho ô Mais je suis pauvre
Te-hoanaña lamba tsara za nindry e Je veux porter un beau vêtement maman
Tsy maintsy mihafy mama e On doit supporter maman
Te-hoanaña traño vato za iada Je veux construire une maison en dur papa
Tsy maintsy mitady On doit chercher

He he ! He he !
Tsaiky hadiñanao folaka ze manafolahy Eh jeune homme ! Comme tu oublies le folaka
Tsaiky tsy azoko honoño Comme je ne me souviens plus de cela
Zay baly e e e Voilà le bal!
Azalà! Mahazo anao ñiany Oh! Tu l’auras maintenant
Tio e e ! Le voici!

Hañaia anao tsy hijaly? Où vas-tu pour ne pas souffrir ?


Io fa lahatra amy Zañahary e Il s’agit là d’un destin venant de Dieu
Nay ny manaña mböla mijaly Même les riches sont encore dans la misère
Hañaia anao havozo jaly? Où vas-tu pour fuir la misère ?
Hañaia anao havozo jaly? Où vas-tu pour fuir la misère ?

Oui oui oui oui Oui oui oui oui


Hop hop hop hop Hop hop hop hop
Zeñy añy zalà korañiny e Cela va susciter un débat !

Misaotra sefo … Merci patron…!

xliixli
ixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixliixli
i
E e e e! zotinao… Eh ! Tes matériels… !

Mitadiava anao Zamany e Cher Zamany, que tu cherches !


Mitadiava anao Zamany Cher Zamany, que tu cherches !
Aza kamo anao ë Ne sois si paresseux !
Fiainaña ty, mahay atsika e Cette vie, nous la connaissons !
Tsy maintsy mitady völa a Nous devons quérir l’argent !
Fiainaña ty, mahay atsika Cette vie, nous la connaissons !
Anao koa tsisy anao tsy hita e Si tu es pauvre, personne ne te connait.
Mariñy zalahy ë C’est vrai!
Anao koa tsisy anao tsy hita Si tu es pauvre, personne ne te connait.
Izy koa, koa misy kay? Et si tu en as alors ?
Anao koa misy, anao tadiaviñy e Si tu es riche, on te cherche
Anao koa misy, anao tadiaviñy Si tu es riche, on te cherche

Tsy maintsy mitady, On doit chercher,


Tsy maintsy mahevoko On doit suer,
Izy koa ti-hahazo zaka tsara Si on veut avoir une bonne chose
Tsy maintsy mitady, On doit chercher,
Tsy maintsy mahevoko On doit suer
Izy koa tihina raha tsara Si on veut manger de bon repas.

Oia e e e e Oia e e e e
Tsy maintsy mitady antëña On devrait chercher
Miaro amy mijaly e Pour se protéger de la misère
Oia e e e Oia e e e e
Zaza madiniky mböla hely Les enfants sont encore petits
Mila mihina e Ils doivent manger
Oia e e e Oia e e e e
Tsy maintsy amiaña haniñy e On doit leur donner à manger
Azalaby e Oh chers amis!
Oia e e e Oia e e e e
Tsy maintsy mikôfoko antëña On devrait se debrouiller
Miaro amy jaly e Pour se protéger de la misère
Oia e e e Oia e e e e

xliiixlii
ixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixliiixli
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Mijaly za baba e Je suis dans la misère papa !

Chanson 16. Wawa: TSY MANDRY MAÑËNA AKÔHO1


TSY MANDRY MAÑËNA AKÔHO NE PAS DORMIR AU CHANT ECLAIR

Mifohaza ny mandry e! Réveillez-vous, vous qui dormez!


Mifohaza ny mandry! Réveillez-vous, vous qui dormez!
Legaoño tsy mandry mañëna akôho L’homme ne dort pas au chant éclair

Mifohaza ny mandry e! Réveillez-vous, vous qui dormez!


Mifohaza ny mandry! Réveillez-vous, vous qui dormez!
Legaoño tsy mandry mañëna akôho L’homme ne dort pas au chant éclair

Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahaveloño vady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme

Mifohaza a! Reveillez-vous
Ô tsy mandry mañëna akôho legaoño ô Ô ! L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Ô tsy mandry mañëna akôho legaoño ô Ô ! L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair

Oà mama e e e e ia e e e ia Eh maman!e e e e ia e e e ia
Oà baba e e e e ia e e e ia Eh papa! e e e e ia e e e ia
Oà baba e e e e ia e e e ia Eh papa! e e e e ia e e e ia

Ô tsy mandry mañëna akôho legaoño ô Ô ! L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Mitsakaraka raha vilömaña gaoño ô ô On se débrouille pour gagner sa vie
Mitsakaraka raha vilömaña gaoño ô ô On se débrouille pour gagner sa vie
Ô tsy maintsy mihafy eky za mamako ô ô Ô! Je dois supporter, maman

1
Sur Wawa, v. ci-dessus. Copié, comme le précédent, le 19mars 2020.
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Tsy maintsy mihafy eky za mamako ô ô Ô! Je dois supporter, maman
Tihavita zaka mba vitan’olo ô za niny e e Je veux faire ce que font les autres, maman
Tehanaña raha mba anañan’olo za iada a Je veux avoir ce q’ont les autres, papa
Tehanaña tômabily e za niny e e Je veux avoir une automobile, maman
Tehanaña tômabily e za iada a Je veux avoir une automobile, papa
Tihisöma zaka tsara e za zôky e e Je veux m’amuser avec des bonnes choses, cher aîné
Tihisöma zaka tsara e za zeñy e e Je veux m’amuser avec des bonnes choses
Tihiravaka volamëna e za sefo ô ô Je veux porter de l’or rouge, cher ami
Tihiravaka volamëna e za sefo ô ô Je veux porter de l’or rouge, cher ami
Tihanaña soavaly zato arivo za niny e e Je veux posséder mille zébus, maman
Tihanaña omby zato arivo za iada a Je veux posséder mille zébus, papa
Ô tsy mandry mañëna akôho legaoño ô Ô ! L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair

Oà mama e e e e ia e e e ia Eh maman!e e e e ia e e e ia
Oà baba e e e e ia e e e ia Eh papa! e e e e ia e e e ia

Ô tsy mandry mañëna akôho legaoño ô Ô ! L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy maintsy miasa gaoñaby e On doit travailler, chers amis
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy maintsy mikandra lelahy L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Legaoño tsy mandry mañëna akôho L’homme ne dort pas au chant éclair
Tsy mandry mañëna akôho legaoño ô ô L’homme ne dort pas au chant éclair
Za ty tsy mandry mañëna akôho Moi, je ne dors pas au chant éclair
Te hoanaña a Je veux être riche

Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme

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Ndrë anao mamafa bazary, Même si tu balaies au marché,
Ndrë anao mitsabo mahôgo, Même si tu cultives du manioc,
Asanao koa hajainao, Si tu respectes ton travail
Izio tsy maintsy mahaveloño Il pourra te faire gagner ta vie

Ndrë anao mandafo tsivakiny, Même si tu vends duTsivakiny,


Ndrë anao mandafo charbon Même si tu vends du charbon,
Asanao koa hajainao Si tu respectes ton travail
Izio tsy maintsy mahaveloño Il pourra te faire gagner ta vie

Söma atsika à Dansons-nous!


Aia izy e? Aia izy e? Où est-il? Où est-il?
Ha! Fa nandry koa? Helas! Il dort déjà?

Legaoño mila miasa L’homme doit travailler


Mila miasa atsika e Nous devons travailler
Lelahy mila miasa L’homme doit travailler
Aza tavandra masaka arôso ô N’attendez pas toujours un repas servi
Atsika mila miasa e Nous devons travailler

Ty oe ! Le voici !
Hi hi ! hi hi ! Hi hi ! hi hi !
Azalahy e ! Quelle ambiance !
Za ñiany tsy ndraiky hampietsiky Ne provoquera-t-elle pas maintenant
Tromban’ny sanany va? Le Tromba des autres ?
Omeo! Omeo ! Donnez ! Donnez !
Diña rano izy fa mijaly e e Versez-lui de l’eau car il souffre !
Ah tsia! Oh !
Ny mpañidiñy koa voa Les verseurs souffrent aussi

Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô
Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô
Hoy! Hoy! Hoy! Hoy! Hoy! Hoy! Hoy! Hoy!
Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô
Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô

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ixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixlvixl
vixlvixlvixlvixlvi
Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô
Ie he e ! Iô hô ô Ie he e ! Iô hô ô
Io izy e! Le voilà!

Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo ô tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme
Lelahy kamo tsy mahavelom-bady e L’homme paresseux ne peut pas nourrir sa femme

Chanson 17. Jaojôby : MITADIAVA VÖLA


Aîné d’une famille de treize enfants, Eusèbe Jaojoby naît le 29 juillet 1955 à Anboahangibe, près de
Sambava. Elevé dans la foi catholique, il se rend plusieurs fois par semaine à l’église où son grand-
oncle, joue de l’harmonium et réalise très jeune, en chantant des cantiques, qu’il possède une voix
claire, puissante, énergique. En septembre 1970, son père l’envoie étudier à Diégo-Suarez. Un mois
après son arrivée, il s’inscrit à un radio-crochet. Actuellement, il est devenu le roi du salegy de
Madagascar. Cette chanson est trouvée das un studio à Antsiranana, avec une somme modique.

MITADIAVA VÖLA CHERHE L’ARGENT

E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !


Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne
Moa ! aza mantototry anao Oh ! ne ne reste pas assis
Fa mitadiava völa a ! Mais cherche l’argent !

Völa raha mahery e ! L’argent est un objet puissant


Zay manamböla tsy very Ce qui a de l’argent ne sera pas perdu
Völa ndrë fitady e e ! Même si l’argent se cherche
Tandritandremo hely fa mampiady. Faites un peu d’attention car il cause un conflit.

Firavaka ny fiainaña e völa L’argent est un décor de la vie


Azo amin’ny ady tsy aniñënaña Le trouver en souffrant ne se regrette pas
Tapihan’ny velon-tëña e Même si on veut gagner sa vie
Mba atova raha tsara any aiñin-tëña Fais une bonne chose à ton corps

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iixlviixlviixlviixlviixlviixlviixlviixlvii
Sarotro tatô tady völa La quête d’argent est vraiment difficile
Mandrëra-tëña, mampisy ölaöla, mañary jery Cela se fatigue, entraîne la bagarre, rend fou
Lohan’ny gidragidra völa a a L’argent est une source desembarras

Mahavery fañahy, mahajamba maso Il fait perdre l’esprit, il rend aveugle


Mamono, mandatsaka ranomaso Il tue, fait couler les larmes
Mampidi-doza Cause des malheurs
Tsisy andraso andraso völa a a L’argent n’a pas de “attends !” “attends !”

Miasa loha antëña biaka tsy vëta On casse la tête de peur qu’on ne soit faillite
Dingery maloto On a même la sueur sale
Tsy afaka hëta minon-drano On ne se désaltère pas même en buvant de l’eau
Fa izy tromban’I Tëta völa a a Car l’argent est pareil à un certain Tromba de Tëta

E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !


Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne
Moa ! aza mantototry anao Oh ! ne ne reste pas assis
Fa mitadiava völa a Mais cherche l’argent !

Völa raha mahery e L’argent est un objet puissant


Zay manamböla tsy very Ce qui a de l’argent ne sera pas perdu
Völa ndrë fitady e e Même si l’argent se cherche,
Tandritandremo hely fa mampiady Fais un peu d’attention car il cause un conflit

Firavaka ny fiainaña e völa L’argent est le décor de la vie


Azo amin’ny ady tsy aniñënaña Le trouver en souffrant ne se regrette pas
Tapihan’ny velon-tëña e Même si on veut gagner sa vie
Mba atova raha tsara ny aiñin-tëña Fais une bonne chose à ton corps

Olombeloño ambony tany e L’homme qui vit sur cette terre


Ndrëky faly, ndrëky tomoañy e Tantôt il est joyeux, tantôt il pleure
Sahiraña amin-dravöla Il souffre de l’argent
Tsy ngian’ny ölaöla Sans être loin de la bagarre
Mahatsara ny manamböla L’avantage de posseder de l’argent

xlviiixlvii
ixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlvii
ixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviiixlviii
Afakafaka fahoriaña C’est qu’on a moins en moins de malheur
Tsy mañiry zaka tiaña On ne souffre pas de ce qu’on aime
Ho tantëraka fañiriaña Son ambition sera réalisée
Mitady mahazo raha kasaiñy e e Il aura ce qu’il voudra chercher

Sambatra arô zay manaña Vous êtes heureux les riches


Manamböla mahay mampiasa Riches, vous savez faire travailler
Mahatsiarotsiaro namaña Vous vous souvenez des amis
Mahay mañaja mpiasa Vous savez respecter les travailleurs
Mba miëzaka tsy ho diso ô Vous tâchez de ne pas commettre l’erreur
Tsy mañano risoriso ô Vous ne faites pas la corruption
Mandravaka tôkantraño tsara Vous vous occupez bien de votre famille
Mitaha, mitsabo ireo marary Vous soignez, guérissez les malades
Mañampiñampy töhañ’irô mijaly e e Vous apportez des aides aux pauvres

E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !


Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne
E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !
Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne
E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !
Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne
E e e ô ô ô ô zalaby e e E e e ô ô ô ôEh vous !
Ndrë tsara döla a Même si l’ambiance est bonne

Chanson 18. Fandrama1: RENDEZ-VOUS MPAÑARIVO


RENDEZ-VOUS MPAÑARIVO OBJECTIF: ÊTRE RICHE

Alô! Alô! Alô! Alô!


Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectf est de devenir riche ô ô
(In-
Alô! Alô! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!

1
Sur le groupe Fandrama v. ci-dessus. Copié, comme le précédent, le 21 Juin 2018.
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xxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxlixxl
ixxlixxlixxlixxlix
Ô I a e e! Ô I a e e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô

Alô! Alô! Alô! Alô!


Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô
Mama, nindriko anao ô! Alô! Alô! Maman, toi ma chère maman ! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Ô I a e e! Ô I a e e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô

Haiko anao ndrë fonksionëra e ! Je sais que tu es un fonctionnaire


Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Fa zay tsy hiala amy lamoziky e! Mais nous n’abandonnerons jamais la profession de
musicien !
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! (Car) l’objectif est de devenir riche ô ô
Aza misy mifañambany e ! On ne va pas se sousestimer !
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Kila olo amy bizinësiny e! À chacun son business e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! (Et) l’objectif est de devenir riche ô ô
Mama, nindriko anao ô! Allô! Allô! Maman, toi ma chère maman Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche !
Alô! Alô! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Ô I a e e! Ô I a e e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche
Ty ! Ty !

Alô! Alô! Alô! Alô!


Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô
Alô! Alô! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!

llllllllllllllllllllllllllllllll
Ô I a e e! Ô I a e e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô

Aza kamo amy tady völa e! Ne soyez pas paresseux de chercher à s’enrichir !
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Fa ny hainao mahaveloño anao ô! Car ton œuvre pourra te faire survivre!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche
Tsao mahita za ndrë matimatimaty e ! Meme si vous me voyez un peu misérable!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Völa tsy ahaizaña söran’olo ô ! On ne peut pas identifier quelqu’un à partir de l’argent !
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche
Alô! Alô! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Iô iô ô ô ô! Iô iô ô ô ô!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô
Alô! Alô! Alô! Alô!
Samby olo amy raha ataony e e i a! Chacun à ce qu’il fait e e I a!
Ô I a e e! Ô I a e e!
Rendez-vous zalà mpañarivo ô ô ! L’objectif est de devenir riche ô ô
Ty ! Ty !

Mpañarivo ô ô ! Être riche !


Rendez-vous mpañarivo ô ! L’objectif est de devenir riche
Ô i e e ry havako ô! Ô i e e! Chers amis!
Mpañarivo ô ô! Être riche !
Sambia mitady völa Cherchons tous l’argent!
Rendez-vous mpañarivo ô ! L’objectif est de devenir riche
Aza misy mifamoriky e ! Ne jetez un mauvais sort à personne!
Mpañarivo ô ô ! Être riche !
Aza misy mifamosavy atsika e! Que personne entre nous ne soit maléfique !
Rendez-vous mpañarivo ô ! L’objectif est de devenir riche
Tandrëma mandafo jamala Attention à la vente de chanvre !
Mpañarivo ô ô ! Être riche !
Fa voatady, tsy anao niady e! Car tu seras menoté sans avoir provoqué une guerre!
Rendez-vous mpañarivo ô ! L’objectif est de devenir riche
Maro zaka azo atao! On pourrait faire beaucoup de choses !
Mpañarivo ô ô ! Être riche !

lililililililililililililililililililililililililililililililili
Fa tsy kila raha hameloño anao ô! Mais tu ne seras pas riche de n’importe quoi !
Rendez-vous mpañarivo ô ! L’objectif est de devenir riche

Ôtse e e ! Ôtse e e !
Mpañarivo ô ô ! Devenir riche!

Alita lita ha a (in-6) Alita lita ha a (6 fois)


Anitrôtrôko, ha ha ha ha! Anitrôtrôko, ha ha ha ha!
Anitrôtrôko, ha ha ha ha! Anitrôtrôko, ha ha ha ha!

Alô lô lô ô ô valy e ! Allons chers amis !


Alô lô lô ô ô valy e ! Allons chers amis !
Alô lô lô ô ô valy e ! Allons chers amis !
Alô lô lô ô ô valy e ! Allons chers amis !

Zahay tsy miala amy salegy, Nous n’abandonnons pas le salegy


Tsy miala amy salegy On n’abandonne pas le salegy !
Miara-maty amy salegy En demeurant jusqu’à la mort au salegy!
Tsy miala amy salegy Ne pas abandonner le salegy !
Zahay tsy miala amy salegy, Jamais nous n’abandonnerons le salegy
Miara-maty amy salegy Nous demeurons jusqu’à la mort au salegy!

Anao koa mpañarivo ô Lorsque tu deviens riche,


Mahaiza mitsinjo namaña e i a! Il ne faut pas oublier tes amis !

Chanson 19. Wawa : TSY MAHAKIVY1


TSY MAHAKIVY CE N’EST PAS DÉCOURAGEANT

Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!

1
Sur Wawa, v. ci-dessus. Copié, comme le précédent, le 19 mars 2020.
liiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliiliilii
Mijaly antëña tsy manamböla mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman
Mijaly antëña tsy manamböla mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman
Antëña ti-hahazo zaka mëva sômo ô On veut avoir de bonnes choses, copine
Antëña ti-hahazo zaka mëva sômo ô On veut avoir de bonnes choses, copine
Biaka antëña mba tian’olo mama e Afin que les gens nous aiment, maman
Biaka antëña mba tian’olo mama e Afin que les gens nous aiment, maman
Voatery mandëha mitety tany sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Voatery mandëha mitety tany sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Mandëha mitady völa antëña On part pour quérir l’argent
Mandëha mitady völa antëña On part pour quérir l’argent
Mbala misy olo mankalëfaka antëña Il existe encore de gens qui nous importunent
Mbala misy olo mankalëfaka antëña Il existe encore de gens qui nous importunent

Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!

Añanarako anarô mpañarivo sefo ô Je vous conseille, vous les riches


Añanarako anarô mpañarivo sefo ô Je vous conseille, vous les riches
Aza mikotraña ny tsy manaña N’insultez pas les pauvres
Aza mañambany ny tsy manaña N’humiliez pas les pauvres
Fiainaña ty mivadibadiky sefo ô Cette vie change tout le temps cher ami
Fiainaña ty mivadibadiky sefo ë Cette vie change tout le temps cher ami

Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Ôia e e e! Ôia e e e! Ôia e e e!

Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!
Tandriñësa hely zaho e! Ecoutez-moi un peu!
liiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliiiliii
Ô ô i a e e! Ô ô i a e e!

Mijaly antëña tsy manamböla mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman
Mijaly antëña tsy manamböla mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman
Antëña ti-hahazo zaka mëva sômo ô On veut avoir de bonnes choses, copine
Antëña ti-hahazo zaka mëva sômo ô On veut avoir de bonnes choses, copine
Biaka antëña mba tian’olo mama e Afin que les gens nous aiment, maman
Biaka antëña mba tian’olo mama e Afin que les gens nous aiment, maman
Voatery mandëha mitety tany sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Voatery mandëha mitety tany sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Mandëha mitady völa antëña On part pour quérir l’argent
Mandëha mitady völa antëña On part pour quérir l’argent
Mbala misy olo mankalëfaka antëña Il existe encore de gens qui nous importunent
Mbala misy olo mankalëfaka antëña Il existe encore de gens qui nous importunent

Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!

Añanarako anarô mpañarivo sefo ô Je vous conseille, vous les riches


Añanarako anarô mpañarivo sefo ô Je vous conseille, vous les riches
Aza mikotraña ny tsy manaña N’insultez pas les pauvres
Aza mañambany ny tsy manaña N’humiliez pas les pauvres
Fiainaña ty mivadibadiky sefo ô Cette vie change tout le temps cher ami
Fiainaña ty mivadibadiky sefo ë Cette vie change tout le temps cher ami

Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Tsy mahakivy sefo ô Ôia e e e! Cela ne se décourage pas mon ami
Ôia e e e! Ôia e e e!
Ôia e e e! Ôia e e e! Ôia e e e! Ôia e e e!

Mijaly antëña tsy manamböla abà mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman
Tsy atao mahakivy e Cela ne se décourage pas
Mijaly antëña tsy manamböla abà mama e Nous qui n’avons pas d’argent sommes miséreux, maman

livlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivlivliv
Tsy atao mahakivy e Cela ne se décourage pas
Voatery mandëha mitety tany sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Tsy atao mahakivy e Cela ne se décourage pas
Voatery mandëha mitety tany oà sômo ô On est obligé de parcourir le monde, copine
Tsy atao mahakivy e
Zeñy söman’ny ti-hoanaña mama e C’est la danse d’un assoiffé de richesse, maman
Tsy atao mahakivy e Cela ne se décourage pas
Zeñy söman’ny ti-hoanaña mama e C’est la danse d’un assoiffé de richesse, maman
Tsy atao mahakivy e Cela ne se décourage pas

E ia e e! Sarotro ny mitady e E ia e e! c’est difficile de chercher


E ia e e! Zeñy lahaby e! E ia e e! C’est ainsi chers amis
E ia e e! Sarotro ny mitady e E ia e e! c’est difficile de chercher
E ia e e! Zeñy lahaby e! E ia e e! C’est ainsi chers amis

Ia he e e e! Aza mety kivy zoky e e ia Ia he e e e! Ne soyez pas démoralisé cher aîné


Ia he e e e! Aza mety kivy zandry e e ia Ia he e e e! Ne soyez pas démoralisé cher cadet

Ôi a e e e! Tsy mahakivy zeñy e Ôi a e e e! Cela ne se décourage pas


Ôi a e e e! Ôi a e e e!
Ôi a e e e! Tsy mahakivy zeñy e Ôi a e e e! Cela ne se décourage pas
Ôi a e e e! Ôi a e e e!

Chanson 20. Mily Clement: TANDRIÑËSA


TANDRIÑËSA! ÉCOUTE-MOI!

Tandriñësa baka! Écoute-moi un peu!


Ampidira amy jerinao Ancre-le dans ton esprit
Sa karakôry? N’est-ce pas?

Azafady aminao zandry e Excuse-mon cher cadet!


Za ty hikoraña raha Je veux te dire quelque chose
Raha mety hahatsara anao ô Quelque chose qui rendra mieux
Tandriñësa boaka za Ecoute-moi un peu!
Za ndreky tsy babanao e Je ne suis pas ton père
Na nindry nañely anao Ni ta mère qui t’a mis au monde

lvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlvlv
Kaza atao raha halanao ô Mais ne te fâche pas contre moi
Za mba mañanatra anao Si je vais te donner des conseils !

Ia e e e ia Ia e e e ia
Ia e e e e Ia e e e e
Miniminia raha Sois pensif aux réalités
Ia e e e ia Ia e e e ia
Ia e e e e Ia e e e e
Miniminia raha e Sois pensifs aux réalités

Tsy bôry fa misy antony Ce n’est pas pour rien mais il y a une cause
Ndrë za mikoraña izeñy Qui me pousse à le dire
Raha ratsy nahazo zaho ô Le mal que j’ai subi
Ka tsy tiako mahavoa anao Je ne veux pas que tu le subisses aussi
Mianara zandriko e Étudie mon cher cadet
Fa io fototry ny fiainaña Car c’est la base de la vie
Antëna koa tsy mahay raha e Si on ne sait rien,
Tsisy olo mijery antëna Personne ne veut nous connaître

Ia e e e ia Ia e e e ia
Ia e e e e Ia e e e e
Miniminia raha Sois pensif aux réalités
Ia e e e ia Ia e e e ia
Ia e e e e Ia e e e e
Miniminia raha e Sois pensifs aux réalités

Kaza setry amy disco Ne te précipite pas pour le disco


Fa io mampanjary baribô Car il te rendra vaurien,
Tanà ankendriky sitilô Tiens d’abord à la main le stylo
Mahay raha vao misöma rôho Intellectuel, tu profiteras la vie.
Diniha sady hivëra Analyse et étudie en même temps
Zaka jiaby natsipy zeñy Tout ce que j’ai dit
Fa za ndreky koa diso Par contre, si j’ai tort,
Za malilo tsy hañampody Pardonne-moi, je ne le referai plus

Ô ia e e e ia Ô ia e e e ia
Ava zandry e Oh cher cadet!

lvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvilvi
Ô ia e e e ia e e e ia Ô ia e e e ia e e e ia
Mba mianara Tu dois étudier
Mianara, mianara e e ia Étudie, étudie e e ia
Taratasy e e le papaier
Mianara taratasy Étudie le papier

Ô ia a e e e ia Ô ia a e e e ia
Tanà ankendriky sitilô ô Tiens d’abord à la main le stylo
Ô ia a e e e ia Ô ia a e e e ia
Mahay raha mapisöma rôho ô Intellectuel, tu profiteras la vie.
Mianara, mianara a Étudie, étudie e e ia
Taratasy e e le papaier
Mianara taratasy Étudie le papier

Reñinao ô ia? Est-ce que vous entendez ?


Reñinarô va? Vous entendez?
Reñinarô jijy zeñy e zandry e? Vous entendez ces paroles chers cadets !

Reñinay e e Nous avons entendu!


Reñinay e e e ia Nous avons entendu!
Reñinay jijy zeñy e ! Nous avons entendu ces paroles !
Misaotra e! Merci!

Reñinao ô ia? Est-ce que vous entendez ?


Reñinarô va? Vous entendez?
Reñinarô jijy zeñy e zandry e? Vous entendez ces paroles chers cadets !

Reñinay e e Nous avons entendu!


Reñinay e e e ia Nous avons entendu!
Reñinay jijy zeñy e ! Nous avons entendu ces paroles !
Misaotra e Merci!

Hum hum hum Hum hum hum


Zeñy jôrojôro namiako arô ô Voilà la bénédiction que je vous donne
Tahin-dRañahary Vous serez aidés par Dieu

lviilvi
ilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilviilvi
i
Mba ampian-dRazaña a Et aidés également par les Ancêtres
Ho azonao izay ilainao ô Tu auras ce que tu voudras
Zandry e! Oh cher cadet!

Ô ia e e ô ô mianara Ô ia e e ô ô étudie!
Taratasy e Le papier
Ô ia e e ô ô mianara Ô ia e e ô ô étudie!
Taratasy e Le papier

Chanson 21. Dr. JB: AZA MIADY AMY RAY AMAN-DRENY


AZA MIADY AMY RAY AMAN-DRENY NE DISPUTEZ PAS AVEC LES PARENTS

Tsy manjary fa kaza atao Ne le fait pas car ce n’est pas bien
Iñany ty za mañanatra anao ô ô! Ô i a! Je te conseille aujourd’hui

E e e i a! ô ô hô ô! E e e i a! ô ô hô ô!
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Car vous ne l'emporteriez pas !
(2 fois)
E e e i a! ô ô hô ô! E e e i a! ô ô hô ô! (2 fois)
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

Na bevata milongalonga anao Même si tu es corpulent


Sômotro mandrak’ôro e! La moustache recouvrant même le nez
Koa fa añilan’ny ray aman-dreny Devant les pères et mères,
Hum! Zaza kontiaña zanaka ë! Hum ! Un enfant reste toujours un enfant
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

Olobenao mañanatra anao Si une personne te conseille,


Fitiavaña tihampanjary C’est l’amour pour ta prospérité
Ndrë masiaka, ndrë mañino Quel que soit méchant ou comment,
Ataova raha tsy avoazaña damby e! Fais une chose qui n’engendre la punition

lviiilvii
ilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilviiilvi
iilviiilviiilviiilviiilviii
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

Fitapitaka, vandivandy La trahison, le mensonge


Kaza atao fa tsy manjary Ne les fais jamais car ce n’est pas bien
Mason’andra koa nahay lany, Si le soleil pouvait être éteint
Tsy nahatatra ny avy tafara e e! Le reste du monde ne le voit plus
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

Tsy ambañana hipy, Ne pas essayer de les gifler,


Tsy ambañana tipaka Ne pas essayer de leur donner des coups de pied
Irô io zañahary Car ils sont des dieux
Koa azon’ny hifoño ray aman-dreny Si tu atteins le hifoño parental
Mijaly mitady amin’ny amaraiñy e! Tu souffriras pour la quête de demain
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

Anao veloño, anao tsy maty Tu es vivant, tu n’es pas mort.


Fa mañiry amy kamarady Mais tu envies tes camarades
Olombeloño tsy tombo eto ambony tany Personne n’est mûr sur la terre
Anjaranao mba misy mpañiry e e! C’est ta chance d’être envié par les autres
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

E e e i a! ô ô hô ô! E e e i a! ô ô hô ô!
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Car vous ne l'emporteriez pas !
(2 fois)
E e e i a! ô ô hô ô! E e e i a! ô ô hô ô!
(2 fois)
Aza miady amy ray aman-dreny Ne vous disputez pas avec les parents,
Fa tsy anañana hery e e! Car vous ne l'emporteriez pas !

E! mariñy ë! C’est vrai !


Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e i a eh e e! E e e i a eh e e!
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e i a e he e! lahaby e! E e e i a eh e e! Ôh vous !

lixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlixlix
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
Tsy zaho araiky farany misy jery, Je ne suis pas le seul doté d’esprit
Fa lazenësy mañano ny ataony Mais la jeunesse fait ce qu’elle fait
Ny sasany mañano very jery (2x) Certains font la folie,
Ambaran-draha tsy natërak’olo ô! Comme s’ils ne sont pas produits par des êtres humains.
Tihovantaña tsy tihitady e ! Ils veulent être riches sans quérir,
Manjary mamôrik’olo ô ! En finissant par ensorceler les gens
E e e i a eh e e! E e e i a eh e e!
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e i a e he e! lahaby e! E e e i a eh e e! Ôh vous !
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e e e! E e e e e!

Ndrë anao tsy mahavita nino ô Même si tu ne peux pas faire quelque chose,
Fa manaova raha manjary e! Fais quand même le bien !
Ndrë anao tsy mahavita nino ô Même si tu ne peux pas faire quelque chose,
Fa manaova raha manjary e! Fais quand même le bien !

Aza mitôroño zaho matanjaka Ne prétend pas « Je suis fort »


Aza mitôroño zaho matanjaka Ne prétend pas « Je suis fort »
Mba manaova raha mifañaraka Fais quand même une chose compatible
Mba manaova raha mifañaraka Fais quand même une chose compatible

Anao tsy niboaka tamy kakazo Tu n’es pas sorti d’un arbre
Anao tsy niboaka tamy kakazo Tu n’es pas sorti d’un arbre
Fa anao natërak’olo ô ô! Mais tu es né d’une personne
Anao natërak’olo ô ô! Mais tu es né d’une personne

Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e i a e e e! E e e i a e e e!
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
E e e i a e he e! lahaby e! E e e i a eh e e! Ôh vous !
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi
I e e e e e e! I e e e e e e!
Izy koa diso, ampodiana aminakà Si j’ai tort, remets-les vers moi

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Chanson 22. Rijade : DRAKO HELY
De père d’ascendance vietnamienne et de mère malagasy et vietnamienne, Truong Huu kha
Judiane, dite Rijade, est une artiste originaire de Nosy Be. Elle chante depuis toute petite. Elle
a écrit et interprété sa première chanson en 2008. Elle a créé son groupe en 2010. Le premier
album qu’elle a sorti s’intitule « pardonne-moi », le deuxième, « les filles de Nosy be » et le
troisième « Fitiavagna secret ». Elle réside actuellement en France.
En 2019, le Ministère de la Communication et de la Culture interdit à toutes les stations de
radio et de télévisions la diffusion de la chanson « Drako hely » en raison de ses paroles qui
portent atteinte aux bonnes mœurs et sont une véritable incitation des mineures à la
prostitution. J’ai eu accès à la chanson grâce à un ami qui réside à l’Université d’Antsiranana
où j’ai pu la copier le 15 mars 2020.
DRAKO HELY DRAKO LA PETITE

Na na na na Na na na na
Na na na na Na na na na

Nazahoako vadiaña Tu m’as permis d’avoir un conjoint


Nazahoako ariaña Tu m’as permis d’avoir une richesse
Nahitako hasambaraña Tu m’as rendu heureuse
Haiko anao mafy Je sais que tu es puissante.

Nandihanako andafy Tu m’as permis d’aller à l’étranger


Misy anao za tsy mihafy Avec toi, je ne me souffre pas
Mameloño zaho anao ë Tu me nourris
Haiko mampiasa anao Je sais comment te faire usage

Tsy maintsy mihetsiky e On doit bouger


Satria fiainaña ëfa sarotro e Car la vie est désormais difficile
Tsy maintsy miketriky e On doit explorer
Koa mahay misöma anao tsy mety tavëla e Si tu sais jouer, jamais tu ne rateras

Valëra e! Valëra a Valeur! Oh! Valeur!


Somaiko valërako ô Je joue ma valeur
Valëra e! Valëra a Valeur! Oh! Valeur!
Ampiasaiko valërako ô Je m’use de ma valeur

lxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxilxi
Faniñy e Il perd sa tête
Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite
Faniñy e Il perd sa tête
Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite

Lavitry maso izy Elle est loin des yeux


Fa akaikin’ny jerin’olo ô Mais très proche de l’esprit de gens
Drako hely tsy mipoëra Drako la petite ne vante pas elle-même
Fa mamono lolo ô Mais elle envoûte les gens
Fa koa ndrëky hainao tsara mampiasa izy Si tu connais comment lui faire usage
Tsy voatery mandëha à l’école On n’a pas besoin d’aller à l’école
Vao mahita Etats-unis Pour pouvoir visiter États-Unis

Koa mahay mampiasa anao Si on connait te faire usage,


Raha jiaby savà Tout va bien
Dëba tampoko na tà tsisy raha On devient instantanément patron même si on est rien
Drako hely io tsy mivolaña e Drako la petite ne dit rien
Fa izy ndrô bösy e ! Mais elle est commode.

Mampandady irô dëba Elle rend les patrons accroupis


Aie aie aie e Aie aie aie e

lxiilxi
ilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxiilxi
i
Mitomoañy irô koa tsy mahazo ô Ils finissent par pleurer s’ils ne l’ont pas.
Aie aie aie e Aie aie aie e
Mitambitamby isan-dëra a Ils séduisent tout le temps
Aie aie aie e Aie aie aie e
Boaka miasa irô adiña kajo ô En rentrant du travail, ils oublient leur fatigue
Ah valërako ô ! Oh ! ma valeur !

Valëra e! Valëra a Valeur! Oh! Valeur!


Somaiko valërako ô Je joue ma valeur
Valëra e! Valëra a Valeur! Oh! Valeur!
Ampiasaiko valërako ô Je m’use de ma valeur

Faniñy e Il perd sa tête


Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite
Faniñy e Il perd sa tête
Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand Il bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite

Ebah! Ebah!
Tsy diñinao Drako hely e! Tu ne défies pas Drako la petite

Zay tsy mietsiky tavëla a Ce qui ne bouge pas sera foutu

lxiiilxii
ilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxiiilxi
iilxiiilxiiilxiiilxiiilxiii
Koa tsy azo aza ambëla a Si tu ne l’as pas, n’abandonne pas
Zay tsy mietsiky tavëla a Ce qui ne bouge pas sera foutu
Koa tsy azo aza ambëla a Si tu ne l’as pas, n’abandonne pas
Zay tsy mietsiky tavëla a Ce qui ne bouge pas sera foutu
Koa tsy azo aza ambëla a Si tu ne l’as pas, n’abandonne pas
Zay tsy mietsiky tavëla a Ce qui ne bouge pas sera foutu
Koa tsy azo aza ambëla a Si tu ne l’as pas, n’abandonne pas

Faniñy e Il perd sa tête


Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite
Faniñy e Il perd sa tête
Faniñy jaolahy be Jao le Grand perd sa tête
Faniñy e Il perd sa tête
Azon’i Drako hely e Attiré par Drako la petite
Mitsangana e Il bande
Mitsangana jaolahy be Jao le Grand bande
Mitsangana e Il bande
Azon’ i Drako hely Attiré par Drako la petite
Drako hely tsy mavozo kobay Drako la petite n’a pas peur de bâton !

Chanson 23. Marcello : MAMA JÖMBILO


André Marcelo dit Marcelo est né le 6 juin 1987 à Antsiranana. Il a grandi dans le quartier de
TanambaoV. Son père est originaire de Sambava et sa mère de Diego Suarez. Il est le cinquième d’une
fratrie de sept enfants. En dehors de sa carrière musicale, il était assistant du directeur de l'école
privée « Les petits lutins ». Son nom d’artiste est composé de son prénom, puis Zafin’ny Lonjo,
« Petit-enfant de Lonjo », le pain de sucre, emblème de la ville d’Antsiranana. Il était en pleine
ascension dans sa carrière artistique lorsque la mort l’a fauché. Cette chanson a été trouvée dans un
studio, le 23 août 2019, pour une somme modique.
MAMA JÖMBILO MAMAN JÖMBILO

lxivlxi
vlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlxivlx
ivlxivlxivlxivlxiv
Zafin’ny lonjo ô ô Le petit-fils de Lonjo
Arirarira a a ! Une histoire amusante !

Mama jömbilo ô Maman Jömbilo


Nazonao ty ma za raha nañino ô ? Pourquoi tu m’as eu ?
Karà tsy mampino ô Comme c’est incroyable !
Fiainako jiaby karà kömandinao ? Pourquoi tu commandes toute ma vie ?
Nataoko sangisangy e Je l’ai considéré comme une plaisanterie.
Iziôty za karà fa tihi-tömbe Mais je commence à être tombé maintenant
Voatambitamby e je suis séduit
Safosafo miaraka saosy e La caresse est accompagnée de l’assaisonnement

Nazonao za nalemy mama e Tu m’as rendu faible


Tindry fe nazahoaña völa be Presser une cuisse m’a donné beaucoup d’argents
Dia vity nanjary nataoko fady e Marcher à pied est devenu un tabou pour moi
Je t’aime nivadiky jaky pöty « Je t’aime » est devenu « Jak pot »
Tiany kahiaña izy atao mon bébé Elle aime qu’on lui appelle « mon bébé »
Nëfa antëña mitovy amy zanany e Alors qu’on est pareil à son fils
Tëña olaña koa fa amy lalabe C’est parfois un problème dans la rue
Ôrokôroko imason’ny marobe De bisou devant la vue du monde

Hum hum ! Hum hum!


Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo


Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre

lxvlx
vlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxvlxv
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Arira arira a Un plaisant, un plaisant


Tsy aty, tsy avy aty Ce n’est pas ici, Ce n’est pas ici,
angôvon’ila io baba Ça c’est à moitié d’une force mon ami

Nañajotso patalôño nitingënako avion Enlever un pantalon m’a permis de voler à un avion
Lëla mamy nazahoako million Ma bonne parole m’a permis d’avoir de « million »
Nëfa völa lanilany foaña Alors que c’est de l’argent gaspillé pour rien
Tsy riziky fa völa mafana Ce n’est pas du risque mais de l’argent chaud
Nanjary kamarady rô ny Western Union Le Western Union est devenu mon ami
Koa navory völa nahazo camion Si j’ai accumulé mon argent, j’aurais eu un camion
Lany amy shopping, hidëbaka amin’alira Gaspillé pour le shopping, on vit dans une allure
Tsisy völa amin’andra araiky Si on n’a pas d’argent dans une seule journée
Manjary tafidelira ngiaha e On aura tout de suite un délire cher ami
Mañano mampiangotro aby ngia Le jeune homme fait parfois semblant de bouder
Tsy tsôfotro ariva problème fa mivaha Sans attendre la nuit venue, le problème est résolu
Koa nahazo völa, « jaly za ialà ! » Dès qu’on a de l’argent, « Oh misère, laisse-moi ! »
Mikaiky labandy : "koa tihiaiñy mañaraha" J’invite mes amis : « Venez si vous voulez vous amuser
Adiñako aby tany misy za J’oublie même où je suis.
Mipoërapoëra tsisy jaly sady luxe Je prétends être sans souffrance et être luxe
Zisik’ombiaña za hiaiñy kara ty? Jusque quand je vais vivre cette vie ?
Tsy tsaroako fa raha misy farany J’oublie que chaque chose a son temps

Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo


Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire

lxvilxv
ilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilxvilx
vilxvilxvilxvilxvi
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo


Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Tano ! Tano ! Tano ! Tiens ! Tiens ! Tiens !


Akôry ngiaha e ? Comment ça va mon ami ?
Tôfoko ao ? Es-tu accablé ?
Ha ha ha ha Ha ha ha ha
Ebah ! Ebah !
Kr ty- kr ty Kr ty- kr ty
Ha ha Ha ha
Akôrinao ze Te voilà maintenant !

Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo


Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo

lxviilxvi
ilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxv
iilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxviilxvii
Adiñako za mijaly e J’oublie que je suis pauvre
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Falifaly amy fiainaña provizoara Je suis ravi pour une vie provisoire
Nahazo mama jömbilo ô J’ai eu une maman Jömbilo
Nëfa tapitry contrat za miala Alors que je quitte une fois le contrat terminé
Kay tsy hañeky izy Parce qu’elle ne va pas accepter
Völanazy andëha hoaniñy möra Que son argent sera dépensé si facilement

Chanson 24. Basta Lion:


MMS
MMS MMS

A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme


Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme
Ampodiana! Repète-le!
A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme
Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme

A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme


Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme

Amintsika ziô fa misy hoe mama saosy Actuellement, il existe une mama saosy,
Miantoko mataosy, Tu dois munir d’un bon truc
Après anao mihina gialy bösy Après, tu sors avec cette femme riche
Mama saosy ty manambady bösy Mama saosy épouse un individu riche
Izy misy moyen Et comme elle a le moyen
Kë mañëfa bôgaosy Elle finit par financer un beau gosse.

Lëny tadiavinao azonao Tu auras tout ce que tu veux


Fa anao mila mikandra Mais tu dois travailler
Mila mahay mitrôtrotrôtroko Tu dois être prudent

lxviiilxvii
ilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxvii
ilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviiilxviii
Tsao fo anao idiranan’andra Sinon, tu risques d’avoir des problèmes
Fôtony mama saosy ty gaily mahery andra Car Mama saosy est une femme dangereuse
Mahery andra Elle est dangereuse.

A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme


Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme
Ampodiana! Repète-le!
A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme
Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme

Gasikara ty Ici à Madagascar,


Fiainaña ziô kony gravy La vie est actuellement difficile
Mama misy moyen Les femmes qui ont des moyens
Mañëfa labandy Financent les jeunes hommes
Na vôno dôzy, na katy Que ce soit “vôno dôzy » ou « caty »
Hifainy jiaby fôtony misy raha mandeha Elles paient tous car elles ont les moyens
Mila mailo ô anao bad boy Tu dois être prudent jeune garçon!
Fa mama sôsy ô Car Mama saosy
Fa mira maso voa sakay Elle ressemble aux yeux victimes du piment!

A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme


Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme
Ampodiana! Repète-le!
A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme
Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme

Big up à tous les MMS Un grand salut à toutes les MMS


Na matoevavy na roila prïntsësy Qu’elles soient vieilles ou jeunes femmes !
Yes brada ! Oui mon ami !
Big up à tous les MMS Un grand salut à toutes les MMS
Na matoevavy na roila prïntsësy Qu’elles soient vieilles ou jeunes femmes !

lxixlxi
xlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlxixlx
ixlxixlxixlxixlxix
Yes brada ! Oui mon ami !

A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme


Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme
Ampodiana! Repète-le!
A ! Za hikoraña rësaka mañangy Je vais parler d’une question de femme
Rësaka mañangy raha ty Il s’agit d’une question de femme
Rësaka mañangy Une question de femme

Chanson 25. Brams : MAÑANAOVA AMY EURO

MAÑANAOVA AMY EURO MAÑANAOVA AMY EURO


Aie ie ie ie Aie ie ie ie
Añatin’ny pôsoko boribory e Dans ma poche, il n’y a rien
Za koa alatsakanao amizeñy Si tu me trompes à cause de cela ,
Choc normal C’est un choc normal
Na mafana ny tratra fa hañanakôry e Même si j’ai la poitrine qui chauffe,
Fa alô hifandamiñy atsika aroe mamany e Allons-nous faire une convention ma femme!
Koa fa misengy, Si tu veux me tromper,
Ataova amy Vazaha e!aie e e Fais-le à un Vazaha
Aza alatsaka amy gasilahy zaho e e Ne me trompe pas avec un homme malgache
Fa sintrany euro ô Mais je préfère l’Euro

Mama ô ô Oh ma femme!
Ataova pasimà amy völa fôko ô ! Panse mon cœur avec de l’argent
E e viavy e e! E! chère femme!
Mamany e e! roulé roulé Oh ma femme ! Roule, roule!
Ataova amy mëna sofiñy e ! Fais-le avec les “oreilles rouges”
Ôtsôtsô ô! Ôtsôtsô ô!
Vadiko ô ô roulé roulé Oh ma femme ! Roule, roule!
Ataova amy mëna sofiñy e ! Fais-le avec les “oreilles rouges”
Anao koa tihandatsaka zaho ô Si tu veux me tromper,
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Mamany e e Oh ma femme !
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro

lxxlx
xlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxxlxx
Anao koa tihandatsaka zaho ô Si tu veux me tromper,
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Koa vamba amy Vazaha tsy mañino ô! Me tromper avec un Vazaha est encore tolérable
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Ôtsôtsô ! Ôtsôtsô ô!

Tsy hoe za tihivarotro anao ravady e Ce n’est pas que je veux te vendre ma femme !
Fa koa mantsilañy aminao, Mais si je reste toujours avec toi,
Ndrô sôsoko jaly e J’ai peur que notre misère ne redouble encore !
Sady volañin’olo fa mandëha mare Et beaucoup de gens vont dire que tu es adultérine
Tsy tiako somain’ny labandy Je n’aime pas que tu sortes avec des voyous
Amy lakaritie! De notre quartier
Solution fa nambarako anao e Je t’ai proposé déjà une solution
Garamaso égale à million ô Un européen est égal « million »
Aie e e ! Aie e e !

Mama ô ô Oh ma femme!
Ataova pasimà amy völa fôko ô ! Panse mon cœur avec de l’argent
E e viavy e e! E! chère femme!
Mamany e e! roulé roulé Oh ma femme ! Roule, roule!
Ataova amy mëna sofiñy e ! Fais-le avec les “oreilles rouges”
Ôtsôtsô ô! Ôtsôtsô ô!
Vadiko ô ô roulé roulé Oh ma femme ! Roule, roule!
Ataova amy mëna sofiñy e ! Fais-le avec les “oreilles rouges”
Anao koa tihandatsaka zaho ô Si tu veux me tromper,
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Mamany e e Oh ma femme !
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Anao koa tihandatsaka zaho ô Si tu veux me tromper,
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Koa vamba amy Vazaha tsy mañino ô! Me tromper avec un Vazaha est encore tolérable
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Ôtsôtsô ! Ôtsôtsô ô!

Hisöma za valy e Je vais m’amuser beau-frère.

lxxilxx
ilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilxxilx
xilxxilxxilxxilxxi
Hihinaña völan’ny fa hainao ! Je vais dépenser l’argent de ce que tu sais déjà !
Hisöma za valilako ô Je vais m’amuser mon beau-frère !
Hihinaña völan’ny fa hainao ! Je vais dépenser l’argent de ce que tu sais déjà !
Ôtsô ! ôtsôtsô ô ! Ôtsô ! ôtsôtsô ô !

Mamany e e Oh ma femme !
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Anao koa tihandatsaka zaho ô Si tu veux me tromper,
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Koa vamba amy Vazaha tsy mañino ô! Me tromper avec un Vazaha est encore tolérable
Mañanaova amy euro ô Fais-le avec de l’Euro
Ôtsôtsô ! Ôtsôtsô !

Chanson 26. Brams : VINANTONAO

VINANTONAO C’EST TON BEAU-FILS


Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !
Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !

Ino antony tsy atiavanao za rafoza? Pourquoi tu ne m’aimes pas ma belle-mère ?


Raha koa tiany zanakanao mba tiava e Ce que ta fille aime, il faut aussi l’aimer !
Tsary ndraiky tsy nañaja anao za Je ne t’ai jamais humilié
Fa ino antony e? Mais c’est quoi la raison?
Aharabaiña tsisy valiny e On te salue, sans réponse!
Avaké za iroasiroasiñy e En plus, tu me rejettes

Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !


Humm ! Humm !
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !
Ndrë tsy manambola zaho ô Même si je n’ai pas d’argent
Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !
Akôry ma ataoko ? Que ferai-j e?
lxxiilxxi
ilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxx
iilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxiilxxii
Sa mila million na euro Sinon il faut de million ou de l’Euro
Vao ataonarô vinanto ô ? Pour être votre beau-fils ?
Sa mila million na euro Sinon il faut de million ou de l’Euro
Vao ataonarô vinanto ô ? Pour être votre beau-fils ?
Gaga za aminao Je me suis étonné pour toi
Rafoza malaim-binanto. Une belle-mère qui déteste son beau-fils.

Rafozaña malaim-binanto ô ô Une belle-mère qui déteste son beau-fils.


Nahagaga zaho ô ô ! Cela m’a rendu étonné
Za na tsisy raha, Même si je n’ai rien,
Mba misy fahiñana a J’ai un souffle de vie !
Fa kaza atao tsy tiaña oà rafoza! Ainsi, ne me déteste pas ma belle-mère !
Tiava zaho o Aime-moi !

Amëza tso-drano zahay aroe Donne à nous deux une bénédiction


Mba hiaraka e Pour s’unir,
Hifankatia, tsy hisaraka e Pour s’aimer, loin de se séparer
Tsisy olo hanakaña e Personne ne viendra nous empêcher
Amëza tso-drano zahay aroe Donne à nous deux une bénédiction
Mba hiaraka e Pour s’unir,
Fitiavaña mandra-maty L’amour jusqu’à la mort
Tiako anao io karà rafoza Je t’aime en tant que belle-mère.

Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !


Vinantonao zaho e e Je suis ton beau-fils!
Vinantonao e e e C’est ton beau-fils !
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !
Amia tso-drano zahay e Donne-nous une bénédiction
Vinantonao e C’est ton beau-fils !
Hum! Hum!
Vinantonao e e C’est ton beau-fils !
Akôry ma ataoko ô Que ferai-j e?
Sa mila million na euro Sinon, il faut de million ou de l’Euro
Vao ataonarô vinanto ô ? Pour être votre beau-fils ?
Sa mila million na euro Sinon il faut de million ou de l’Euro

lxxiiilxxii
ilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxii
ilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiiilxxiii
Vao ataonarô vinanto ô ? Pour être votre beau-fils ?
Gaga za aminao Je me suis étonné pour toi
Rafoza malaim-binanto. Une belle-mère qui déteste son beau-fils.

Chanson 27. Wawa : TROMPÉ ANAO RAFOZA


TROMPÉ ANAO RAFOZA TU TE FAISTROMPER BELLE-MÈRE

Ambaran’i rafozako vazaha za iñy Ma belle-mère pense que je suis un Vazaha


Tamy zahay nikoraña amy telefaony, Lors de notre conversation au téléphone
Za tsy nañano teny gasy Je n’ai pas parlé en malgache
Ravoravo rafozako Ma belle-mère se contentait
Zaho tiany e Elle m’aimait
Izy ravoravo ô! Elle était contente

Nikoraña tsara za ndreky rafozako Une bonne conversation se tenait entre nous
Tsara koraña amy telefaony e Une conversation au téléphone est bonne
Telefaony manitriky raha maro ô Le téléphone cache beaucoup de choses
Rafozako mañantëña fa Ma belle-mère pense que
Hahazo vinanto vazaha Elle va avoir un beau-fils vazaha
Iô ny iô, za nahazo invitation Tout à coup, j’ai reçu une invitation
Iô ny iô zalà C’est tout à coup
Iô ny iô, za nahazo invitation Tout à coup, j’ai reçu une invitation
Tsy nampoiziko Je n’ai pas cru
Iô ny iô, za nahazo invitation Tout à coup, j’ai reçu une invitation
Moà nalaky Eh bien ! c’est très rapide !
Iô ny iô, za nahazo invitation Tout à coup, j’ai reçu une invitation

Handëha hañatoño invitation za ô ia Je vais répondre à mon invitation


Antëña mila mipôzipôzy On doit faire du spécial alors
Saiky ampidiriko bermida J’ai essayé le “bermuda”
Moà tsy amy position Mais cela ne m’est pas convenu
Saiky ampidiriko bermida e ia J’ai essayé le « bermuda »
Nampidiriko koa jiny Après, j’ai mis un « jean »
Nataoko essai pantalon jiny J’ai essayé un pantalon « jean »

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xxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxivlxxiv
Moà tsy amy position Mais cela ne m’est pas convenu
Afarany nisikiñy terigaly e e Jusqu’à ce que je décide un « tergal »
Izeñy tëña aminazy Voilà ce qui me convient
Gadragadraiko amy kôsitara E me suis habillé de “costard”
Hë hë tsy afany e! Voilà ! Cela me convient vraiment!

Za tsy maintsy hañano spesialy i Je dois prendre une voiture spéciale


Amizëñy za avy malaky Afin que j’y arrive très tôt
Rafozan-tëña mi-invité! C’est ma belle-mère qui m’invite
Za tsy maintsy mañano OK Je dois accepter

Ajotsoa eto za sôfëra! Je dois m’arrêter ici! Oh mon chauffeur


Navy e navy lehilahy L’homme est enfin arrivé
Eto za sôfëra! Je suis arrivé chauffeur
Io pilasy nambarany za! Voilà le lieu où elle m’a indiqué
Ajotsoa eto za sôfëra! Je dois m’arrêter ici chauffeur!
Navy aminay rao zaho ô! Je suis arrivé chez nous
Eto za sôfëra! On y est chauffeur!
Oi i! ai ! mama a a !! Oh! Maman!

Samy tsy nahay ino raha nandalo Nous ne savons pas ce qui se passe réellement
Ndraiky vaha nañonkoño, Jusqu’à ce que je sois fatigué de cogner
Tamiaña tsy nety nibiaña a La porte ne s’est jamais ouverte
“A zanako! Avia edy anao o “Ma fille, viens ici!
Io ma copain-nao io? C’est lui ton copain ?
Ambarako vazaha J’ai cru que c’est un Vazaha
Olo jôby raty be io Un homme de peau et à la fois moche comme tel
E! Aza biñiafinao lakoroko” Eh! N’ouvre surtout pas mon portail!”

Diso fanantenaña taminaka rafozako ô Ma belle-mère se fait tromper


Eritreritrinazy lavitry, Elle pense trop loin
Nëfa za ty zaza gasy e! Alors que je suis un Malgache
“Manomboko ñany, “Depuis maintenant,
Za tsy mila anao misy contact ndrëky izy” Je ne veux pas qu’il y ait contact entre vous”
Non maman! Non maman! Non maman! Non maman!

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vlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvl
xxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxvlxxv
Tapaka antëñantëñany Notre relation est trop brusque
Samby marary e On se sent tous mal
Ôie ôie! Tiako ziñy e! Aie ! Aie ! Je l’aime pourtant !
Lasa tapaka fiarahañanay e Notre relation est désormais interdite
Maman ! Oh maman !
Ô tapaka antëñantëñany samby mijaly e Comme elle est brusque, nous souffrons tous

Diso fanantenaña taminaka rafozako ô Ma belle-mère se fait tromper-


Nieritreritry za vahiny Elle pense que je suis un étranger
Nëfa za ty tômpon-tany Alors que je suis un autochtone

Oa rafoza a! oa rafoza a Belle-mère ! Belle-mère !


Trompé anao rafoza a ! Tu te fais tromper belle-mère !
Oa rafoza a! oa rafoza a Belle-mère ! Belle-mère !
Trompé anao rafoza a ! Tu te fais tromper belle-mère !
Ie ! diso fañantenaña rafozako ô Oui ! Ma belle-mère se fait tromper-
diso fañantenaña rafozako taminakahy Ma belle-mère se fait tromper-de moi
Eritreritranazy : zanakanazy hahazo papier Son rêve : sa fille aurait un papier
Za ty ambarany vazaha be Elle croit que je suis un grand Vazaha
Nëfa za jôbilahy makoa Alors que je suis un Makoa noir
E! telefaony manitriky raha maro ô Oui! Le téléphone cache beaucoup de choses
Oa rafoza a! oa rafoza a Belle-mère ! Belle-mère !
Trompé anao rafoza a ! Tu te fais tromper belle-mère !
Oa rafoza a! Belle-mère !

Defaut-nao tsaiky ty Il s’agit là de ton défaut!


Za ty tsy nazavainao amy rafozako ô Tu ne m’as pas expliqué à ma belle-mère
Defaut-nao tsaiky ty Il s’agit là de ton défaut!
Za ty tsy nazavainao mëva Tu n’as pas bien expliqué
Tamy mamanao tañy À ta mère là-bas
Ziôty tapaka antëñantëñany fiarahañantsika Maintenant, notre relation est interdite brusquement
tapaka antëñantëñany fiarahañantsika e Notre relation est interdite brusquement

Samby mitandreñy hôtsokôtsokonazy On va sentir les malaises ensemble

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ilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilx
xvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvilxxvi
Samby mitandreñy hôtsokôtsokonazy On va sentir les malaises ensemble
Defaut-nao C’est ton défaut
Tsy zaho Ce n’est pas à cause de moi

Nibömbariden’I rafozako zaho ô Ma belle-mère m’a complètement bombardé


Ravaña lövinay Note amour est perdu
Fitiavaña tapaka antëñantëñany e Un amour interdite de façon trop brusque
Maha gônigôny Rend fou
Fitiavaña tapaka antëñantëñany Un amour interdite de façon trop brusque
Mampitapy Rend complètement fou

A tsaiky ty! A tsaiky ty Eh ! jeune fille ! Eh ! jeune fille !


Asanao mampijaly za fo ! Tu ne cherches qu’à me faire souffrir

Chanson 28. Mad Max : MAMA LARA


MAMA LARA LA COUGAR

Mama lara La cougar


(Mama lara) 4 fois (La cougar) 4fois
Mama lara io mañëfa lasacar a Cette cougar finance le gigolo
(Mama lara) 4 fois (La cougar) 4fois
Mama lara io mañëfa lasacar a Cette cougar finance le gigolo

Iao iao many! Eh mon ami!


Dômineny! Dômineny Elle domine ! Elle domine
Koa fa tsy mahazo söma izy many Lorsqu’elle n’est pas baisée mon ami,
Dômineny Elle domine
Dômineny chiffre jiaby dômineny Elle domine tout l’argent
Koa fa tsy mahazo söma Lorsqu’elle n’est pas baisée
Anao many tsy ampireveny Elle ne te laisse pas t’amuser
Dômineny! Dômineny Elle domine ! Elle domine
Koa fa tsy mahazo söma Lorsqu’elle n’est pas baisée
Izy jiaby dômineny Elle domine tout
Koa fa tsy mahazo an an an Lorsqu’elle n’as pas le truc

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ilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxviilxxvii
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Izy mama saosy, Elle est cougar
Izy mama baosy! Elle est cougar
Izy mama baosy Elle est une femme riche
Mila manafo bôgaosy Elle préfère un jeune homme beau
Nëfa manafo bôgaosy, Alors qu’un jeune homme beau
Mila mama mi-spönsy A besoin d’une cougar qui lui finance
Koa maharaka shopping Si elle lui permet de faire de shopping
Jiaby jiaby amin’ny avance Tou va en avance

Mama lara La cougar


Tsôfotro andra tsy maintsy miasa Une fois la nuit tombée, on doit travailler
Mañiaka aly Jusqu’à l’aube
Koa fa kiaka mandraiñy aby Lorsque le bon matin arrive
Adiña ny amy jaly On oublie un peu la misère
Dingeriñy jaolahibe koa niasa matonaly Le gigolo est fatigué du travail nocturne
Tsy maintsy mandëha regime yaourt Il doit prendre alors de régime comme l’yaourt
Jiaby baly e! Ainsi que des fêtes

Mama lara La cougar


(Mama lara) 4 fois (La cougar) 4fois
Mama lara io mañëfa lasacar a Cette cougar finance le gigolo
(Mama lara) 4 fois (La cougar) 4fois
Mama lara io mañëfa lasacar a Cette cougar finance le gigolo

Izy maharaka jiaby Elle peut tout faire


Consignation-ny gethoman Concernant les besoins du jeune homme
Hainy gethoman gethoman tsy moany! Car le jeune homme n’a pas d’argent
Gethoman io many Voilà un jeune homme
Tsy mana miliany Qui n’a pas de million
Izy mañano sepasy jiaby tiany atany Il fait ce qu’il veut faire
Izy mangala permisany Il peut demander une permission
Izy mañano ny tiany atany De faire ce qu’il veut faire
Gethoman reprise many Mais s’il a le désir d’y rentrer
Tsy hainy atany Il ne saura pas ce qu’il va faire

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ilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiil
xxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviiilxxviii
Satria tsisy pify many Car il n’a pas d’argent mon ami
Tsisy moany Sans monnaie
Tratran’ny mama lara Il est profité pas la cougar
Mañano reprise tout le mandy Il doit reprendre alors son travail
Mama lara io many Cette cougar mon ami,
Tay amin’ny amany Elle est pareille à des fèces mélangés de l’urine
Mafy ny tsy fisiaña many Être pauvre est difficile mon ami!
Tsisy many sans argent
Fitavaña jiaby ameny les amours que tu lui donnent,
Dômineny amin’ariaña Elle les récompense à partir de la richesse
Gethoman misakra Le gigolo doit alors se sacrifie
Mba te-hiala amy fijaliaña Car il veut sortir de la pauvreté
Mbö te-hiala amy fijaliaña Il veut sortir de la pauvreté
Nëfa misy raha mahatamaña Mais il existe également ce qui lui plaît
Misy raha matamaña Il existe ce qui lui plaît
Nëfa sarotro ialàña Alors que c’est difficile à quitter
Sarotro ialàña nefa völa io mafana C’est difficile à quitter mais l’argent est chaud
Tsy nahavitaña traño On ne peut construire une maison
Tsy nahavitaña tokotany. On ne peut acheter un terrain.

Dômineny! Dômineny Elle domine ! Elle domine


Koa fa tsy mahazo söma izy many Lorsqu’elle n’est pas baisée mon ami,
Dômineny Elle domine
Dômineny chiffre jiaby dômineny Elle domine tout l’argent
Koa fa tsy mahazo söma Lorsqu’elle n’est pas baisée
Anao many tsy ampireveny Elle ne te laisse pas t’amuser
Dômineny! Dômineny Elle domine ! Elle domine
Koa fa tsy mahazo söma Lorsqu’elle n’est pas baisée
Izy jiaby dômineny Elle domine tout
Koa fa tsy mahazo an an an Lorsqu’elle n’as pas le truc

Ô mama tsara ô ô! Oh ! Bonne cougar


Zahavo lascar fa aza tia tëña a Veuille sur le gigolo mais ne sois pas si égoïste
Ô mama tsara ô ô! Oh ! Bonne cougar
Zahavo lascar fa aza dômineña a Veuille sur le gigolo mais ne lui domine pas

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Ô mama tsara ô ô! Oh ! Bonne cougar
Zahavo lascar fa aza tia tëña a Veuille sur le gigolo mais ne sois pas si égoïste
Ô mama tsara ô ô! Oh ! Bonne cougar
Zahavo lascar fa aza dômineña a Veuille sur le gigolo mais ne lui domine pas

Mama lara La cougar


Mama lara io mañëfa lascar a La cougar finance le gigolo
Mama lara La cougar
Mama lara io mañëfa lascar a La cougar finance le gigolo

Chanson 29. Wesh : TSISY EURO


TSISY EURO PAS D’EURO

Nivolañiko aminao izy ñany Je te les déjà a dit aujourd’hui


Tsisy vandy Loin d’être un mensonge

Tsao tsy hainao za mahaveloño anao? Sais-tu que je peux te nourrir ?


Tsy haiko raha mampitotoko fônao Je ne sais pas pourquoi tu te stresses
Tsy fatokisanao io za Tu ne me crois pas
Mahatonga anao mitsaka ary, mitsaka ty C’est pourquoi tu erres çà et là
Tsy fatokisanao io za Tu ne me crois pas
Mahatonga anao tsy midôko tany araiky C’est pourquoi tu ne restes pas dans un seul endroit
Sao tsy hainao za tsisy euro Sais-tu que je n’ai pas d’euro
Fa mahaveloño anao Mais je peux te nourrir?
Sao tsy hainao za tsisy euro Sais-tu que je n’ai pas d’euro
Fa mampiadaña anao Mais je peux te rendre heureuse
Za navy e! za hividy Je suis venu, je vais acheter
Aminao za hankëfa adidy Avec toi, je vais payer mes dettes
Lëra tianao io za mividy Tout ce que tu veux, je l’achète
Fidiana aminay aroe Choisis entre nous deux
Za sa izy? C’est moi ou c’est lui?

Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro


Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre

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xxxlxxxlxxxlxxxlxxxlxxxlxxxlxxx
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse
Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro
Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse
Na tsisy euro za Mais je peux te rendre heureuse
E e e e! E e e e!
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse

Sao tsy hainao za mahaoveloño anao Sais-tu que je peux te nourrir ?


Halako ra tambaraña Je déteste une chose que l’on a ensemble
Sao tsy hainao Sais-tu que
Za ange tiako za araiky fo Je veux que je sois le seul
Añaty fônao Qui soit dans ton cœur?
Haiko izy manamböla Je sais qu’il est riche
Mahavita mi-financé Qui pourrait te financer
Fitiavako anao sao tsy hainao Mais je crains que tu ne saches pas mon amour pour toi
Tsy tiako atao associé Je ne veux pas qu’il soit associé
Fitiavako anao sarobidy Mon amour pour toi est valeureuse
Ambilà za hankëfa adidy Laisse-moi payer mes dettes

Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro


Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse
Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro
Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse
Na tsisy euro za Mais je peux te rendre heureuse
E e e e! E e e e!
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse

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ilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilx
xxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxilxxxi
Tsy fatokisanao io za Tu ne me crois pas
Mahatonga anao mitsaka ary, mitsaka ty C’est pourquoi tu erres çà et là
Mahatonga anao tsy midôko tany araiky C’est pourquoi tu ne restes pas dans un seul endroit

Aleo itsoriko aminao Il vaut mieux que je t’avoue


Sao tsy hainao za tsisy euro Sais-tu que je n’ai pas d’euro?
Aleo volañiko aminao Il vaut mieux que je te le dise
Hameloño anao io vitako Que te nourrir, je peux encore le faire
Sao tsy hainao za tsisy euro Sais-tu que je n’ai pas d’euro?
Lay raha tianao io vangaiko ô Mais j’achèterai tout ce que tu veux

Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro


Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre
Zaho tsisy euro Je n’ai pas d’euro
Fa mahavita mampiadaña anao fo Mais je peux te rendre heureuse
Na tsisy euro za Même si je n’ai pas d’euro
Mahavita mampiaiñy anao io Je peux te faire vivre

Chanson 30. AMC Junior: FIAINAÑA AVAIZO JAOMBILO

FIAINAÑA AVAIZO JAOMBILO JAOMBILO : LA VIE DE NOS JOURS

Mahagaga za fiainaña amy ziôty La vie de nos jours m’étonne


Antëña koa fa mivoatra Lorsque l’on s’évolue
Fa ataondrô jaombilo Ils disent que on est jaombilo
Mampalahelo hoy izaho Ce qui m’attriste, je le dis
Fiainañantsika amy ziôty ie e e ô ô ô C’est la vie de nos jours
Raha ambarako andre Ce que j’ai à vous dire
Völanaha mampiaiñy za C’est que mon argent me nourrit
Hum ! kara zeñy fiainañanaha Oui ! c’est ça ma vie
Za na mijaly e Même si je suis pauvre
Tsy hañararaotro vadim-bazaha Je ne vais pas profiter la femme de Vazaha
Aleoko za mañëfa viavy Je préfère financer une femme
Toy izay za ifëmbiavy e e Que d’être financé par une femme

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ilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxii
lxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxiilxxxii
Moà! Misy môraly e Helas ! Tu as de morale !

Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
Amin’olo zôkintëña jaombilo ô Une personne plus âgée que nous, nous sommes jaombilo ?
Ëfa jaombilo ô C’est devenu jaombilo
Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
Amy viavy misy völa jaombilo ô Une femme riche, nous sommes devenus jaombilo
Zahay na tsy bôgaosy Même si nous ne sommes pas “beau gosse”
Fa tsy mitavandra mama saosy e o ô ô Nous ne dépendons d’une mama saosy
Aleoko mañano bizinësy Je préfère plutôt faire un business
Toy izay za mitavandra MMS Au lieu de me dépendre d’une MMS
Ratsy am-parany raha io e e ! Cette relation finit toujours mal

Zaka ambarako anao Ce que j’ai à te dire


Tsy kiniako izio C’est que ce n’est pas ma volonté
Hitanao dönko za iñy niöva hely Tu l’as vu, je me suis un peu change ces derniers temps
Fa ahitanao raha korañiny Mais tu trouves déjà à critiquer
Ankalazainao za Tu dis partout que
Ataonao jaombilo Je suis un jaombilo
Tsisy raha mampiöva fiainako zeñy Mais cela ne changera en rien de ma vie
Haiko mitana sôtro Je sais comment tenir la cuillère
Za tsy mila fahaniñy Je n’ai pas besoin que l’on m’aide à le faire
Tiako hainao Je veux que tu saches
Za mbö mikandra Je travaille encore
Völambiavy, za tsy hitavandra L’argent des femmes, je ne me depends pas de cela
Ndrëkindrëky problème Parfois, on a des problèmes
Tsy miala amin’olombeloño Qui existent toujours chez l’Homme
Misy fotoaña hely antëña tsisy Parfois, on n’a pas d’argent
Ah vadiko chô za zeñy e! “Ma femme, j’ai tellement besoin d’argent!”
Ah papa! Ty misy! “Chérie! Voilà de l’argent”
C’est normal fiainañanay koa mandëha mahitsy C’est normal si notre vie va très bien

Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
Amin’olo zôkintëña jaombilo ô Une personne plus âgée que nous, nous sommes jaombilo ?
Ëfa jaombilo ô C’est devenu jaombilo
Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
lxxxiiilxxxii
ilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiil
xxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiiilxxxiii
Amy viavy misy völa jaombilo ô Une femme riche, nous sommes devenus jaombilo
Zahay na tsy bôgaosy Même si nous ne sommes pas “beau gosse”
Fa tsy mitavandra mama saosy e o ô ô Nous ne dépendons d’une mama saosy
Aleoko mañano bizinësy Je préfère plutôt faire un business
Toy izay za mitavandra MMS Au lieu de me dépendre d’une MMS
Ratsy am-parany raha io e e ! Cette relation finit toujours mal

Ô jaombilo valëra a On dit qu’être jaombilo est valeureux


Koa za zalaby Mais moi chers amis
Za tsy fiëra Je ne suis pas fier de cela
Ô jaombilo valëra On dit qu’être jaombilo est valeureux
Hilaozako migiaka labiëra Moi, je préfère boire de la bière

Hilaozako migiaka labiëra Moi, je préfère boire de la bière


Hilaozako migiaka labiëra Moi, je préfère boire de la bière
Raha mañanjëñy tsy andaniako lëra Je ne gaspille pas mon temps à celui-ci
Hilaozako migiaka labiëra Moi, je préfère boire de la bière
Hilaozako migiaka labiëra Moi, je préfère boire de la bière
Raha mañanjëñy tsy andaniako lëra Je ne gaspille pas mon temps à celui-ci

Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
Amin’olo zôkintëña jaombilo ô Une personne plus âgée que nous, nous sommes jaombilo ?
Ëfa jaombilo ô C’est devenu jaombilo
Zio ma antëña koa fa miaraka Est-ce que lorsque nous sortons avec
Amy viavy misy völa jaombilo ô Une femme riche, nous sommes devenus jaombilo
Zahay na tsy bôgaosy Même si nous ne sommes pas “beau gosse”
Fa tsy mitavandra mama saosy e o ô ô Nous ne dépendons d’une mama saosy
Aleoko mañano bizinësy Je préfère plutôt faire un business
Toy izay za mitavandra MMS Au lieu de me dépendre d’une MMS
Ratsy am-parany raha io e e ! Cette relation finit toujours mal

ANNEXE II :
LES ANTSAN-TSAKALAVA DU NORD DE MADAGASCAR

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vlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxx
xivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxivlxxxiv
Antsa 1. Troupe Jaopira : TSOFY RANO ZAHO
Jaopira, dont le surnom est lié à l’état de son œil gauche à moitié fermé d’où l’expression
malgache pira maso ila « qui a un œil à moitié fermé (naturellement ou à la suite d’une
maladie) », est un célèbre chanteur, originaire d'Ampanefena (district de Vohemar), Il a
composé lui-même ce chant. On m'a dit qu'il le produisait souvent dans des cérémonies de
famille, dans les années 2005-2010. J'ai trouvé l'enregistrement dans un studio de la ville
d'Antsiranana, où j'ai pu le copier, en 2016, pour une somme modique.
TSOFY RANO ZAHO BÉNIS-MOI

I à e e, i à e e i à I à e e, i à e e i à!
Tsofy rano zaho nindry e e Ah ! Bénis-moi, maman
Je vais à la recherche de l'argent,
Mangaho jôro ô! (2 fois) J'implore votre bénédiction!
(In-2)
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Abà za viloma arô Oui ! Chers amis!


Mbala misy koraña ambarako arô J’ai encore des propos à vous dire
Tsisy olo nandeha lehako zay Personne n’a autant voyagé que moi
Nikaiky Boeny nalaka Sakalava J’ai appelé Boeny et côtoyé Sakalava
Navandy ankitiñy Sakalavalahy Le Sakalava a vraiment menti
Tsy ambak’i Joma Maromanôro Mais pas autant que Joma Maromanôro
Nivolagna tany Tohiniambato Qui a parlé au sujet de Tohiniambato
Tohiniambato atsimony Anjiamanôro Tohiniambato au sud d’Anjiamanôro
Anjiamanôro atsimon’i Antsahakaka Anjiamanôro au sud d’Antsahakaka
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Ndrë mihiña mañaraka arô lahaby Chantez, accompagnez plus fort les amis
Tany tsangatsanganako Ambilobe C’est Ambilobe que je me promène
Kamisy tsëna Ambilobe Jeudi c’est le jour du marché d’Ambilobe
Bazary Ambilobe ambaña aroe: Le Bazar d’Ambilobe est jumeau :

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vlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlx
xxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxvlxxxv
Avaratra Bazarim-panjakaña Au nord, c’est le marché d’Etat
Latsaka atsimo bazarim-pôkon’ôlo Le marché populaire se trouve au sud
Antiñana parikazin-dabëka À l’est, le parcage de Labëka
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction !
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Abà za viloma arô Oui chers amis!


Ndrë mihiña mañaraka arô lahaby Chantez, accompagnez plus fort les amis
Zahay mbala hanonkoño añaran’olo Nous allons encore décrire une personne
Ndrë manonkoño añaraña Même prononcer son nom
Tsy firëñana Ce n’est pas une impolitesse
Hasiman-toëraña sady fañomëzaña C’est par respect et une considération
Haja be sady voninahitry Grande considération et estime
Madiniky tsy fidy fanjakaña Une simple personne ne mérite pas d’autorité
Ôlo maventy tsy miöva voninahitra Une grande personne ne perd pas d’autorité
Anao Chel mazava trôko Toi, Chel le gentil
Fokontany fonënaña Bemaneviky habitant le Fokontany de Bemaneviky
Avy ndreto jôro fanaoko anao: Voici la bénédiction qui te convient :
Tañöra mangitry, antitry tsisy volo, Jeune qui est frais, vieux qui est chauve
Tsy mantôtry amy tany misy lagiñy, Qui n’habite pas à un endroit maudit,
Siramamy mipëtraka antrañobe Du sucre pose dans la maison de séjour,
Mitöndra antely miditry andakoziny Amenant du miel dans la cuisine
Han! Zaho viloma arô Oh! Chers amis!
Mihiña mañaraka arô nindry aby e! Chantez, accompagnez, vous les mères!
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Kamisy za miala Ambilobe Jeudi, je quitte Ambilobe


Za niöndraña añatin’ny taxi Je monte dans un taxi
Añatin’ny taxi mahitso kely Dans un taxi vert
Mihoatra ny dilañ’Ankônkôño Passant le col d’Ankônkôño

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Tsy Ankôñkôño, tsy Ankemadoso Ni Ankôñkôño, ni Ankemadoso
Añivon-drô misy Ambatomifehy Au milieu, se trouve Ambatomifehy
Masomamangy, tanàña Ankemadoso Masomamangy, c’est le village d’Ankemadoso
Añabo Andrëfa tsy nañano karibo Añabo Andrëfa ne souhaite pas la bienvenue
Niteky nalaka Amboronala Un peu plus loin, on est passé à Amboronala
Amboronala misy traño leköly À Amboronala, il y a une école
Maniñana malaka I Doanibe Vers l’ouest, on atteint Doany Be
Amin’i Doanibe, Doanin’Androna C’est de Doanibe, ou Doanin’Androna
Tsöratsörak’andriana Zafinifotsy e! Là où il y a les jeunes princes Zafinifotsy
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Lelahy Chel mazava trôko Oh ! Chel le gentil


Tsendriky iziñy jôro fanaoko anao Ce n’est pas encore une bénédiction qui te mérite
Valan’aretiñy tsy mahazo anao L’épidémie t’épargnera
Ingian’ny kisôsy, losoan’ny ary La gale te fuira, le malheur t’évitera
Hitëra-dahy, hitëra-bavy Tu auras des garçons et des filles
Zanak’ôlo manjarin’ny tany Ankaraña Un enfant devenu riche sur la terre de l’Ankaraña
Tsy nangalatra, tsy namaky traño Qui n’a ni volé, ni cambriolé une maison
Idiran’ny völa aliñy araiky Qui a obtenu une somme de 10 000 Ar
Mialo valizy tsindriaña Démuni d’habillement, une valise tout pleine
Silaoño vary feno traño Au pire de disette, un grenier plein de riz
Manaña tsy mañady fa isan’andro Riche sans se plaindre mais tout le jour,
Mikarama olo telo milanja völa Engage trios personne pour porter de l’argent
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Ëka valy za viloma arô Oui! Chers amis


Za mangataka jôro tsara Je demande une bonne bénédiction
Mangataka jôro amin’i dadilahy J’en demande à grand-père

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xxxviilxxxvii
Joroa zaho fa handeha hitady Bénis-moi car je vais à la recherche de richesse
Handëha hitsakaraka antanin’olo Je vais m’aventurer en terre étrangère
Bebe za mamaly tarimy e! Grand, je ferai des actes de reconnaissance
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

I à e e, i à e e i à I à e e, i à e e i à
Mangataka tso-drano ô! Je demande une bénédiction
Je vais à la recherche de l’argent
Mangaho jôro ô! (2 fois)
J'implore votre bénédiction!
(in-2)
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Ëka valy za viloma arô Oui! Chers amis


Ndrë mihiña mañaraka arô lahaby Chantez, accompagnez plus fort les amis
Zahay fokontanin’i Doanihely Nous sommes de Fokontany de Doanihely
Zahay kaominina Ampanifiaña Nous sommes dans la commune d’Ampanifiaña
Arô jiaby ampitöndra fanjakaña À vous tous les autorités,
Arô ndrë lahy ndrë vavy À vous, hommes ou femmes
Zahay mangataka fañampiaña Nous vous demandons de l’aide
Lalaña Doanihely tsendriky nëfa La route menant à Doanihely n’est pas encore réparée
Na lohataoño na fararano En automne ou en été
Zahay rëhëfa latsaka mahaleñy Nous, lorsque la pluie tombe,
Kolomaña rano, laliñy gödra L’eau est abondante, la boue est profonde
Andrôroño antëñan’Andranomëna Andrôroño, la rivière d’Andranomëna
Zahako indraiky karà kafe À première vue, on dirait du café
Zahako mañindroe karà dovaiñy e! À seconde vue, on dirait un vin
Mangaho jôro ô! J'implore votre benediction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

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ilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxv
iiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxx
viiilxxxviiilxxxviiilxxxviiilxxxviii
Ëka valy za viloma arô Oui! Chers amis
Kasihin-dalaña hörak’I Tsaravelo Sur le chemin, se trouve la rizière de Tsaravelo
Hörak’I Tsaravelo misy lakôro La rizière de Tsaravelo contient une cour
Añivon’ny lakôron-drakidraky Au milieu, il y a une basse-cour de canards
Drakidraky amin-drô maro malandy Les canards chez eux sont de couleur blanche
Antiñana tanimbary tsy mandry A l’est, il y a une rizière non labourée
Tanimbary tsy mandry vañono vary une rizière non labourée qui est fertile pour le riz
Miataka Doany Ampandriankaraoko En quittant Doany se trouve Ampandriankaraoko
Kasiñin-dalaña misy void-madiro Au bord de la route, il y a un tamarinier
Alokalok’aomby trañom-panjava Un abri pour les boeufs, une maison pour la lune
Antiñana misy vodi-leño A l’est, il y a un mortier
Vodi-leñon-drô misy akôho mañohy Sur leur mortier, un coq se tient à coté
Karamanja misy tsaiky misöma a! Dans la cours, des enfants jouent
Mangaho jôro ô! J'implore votre bénédiction!
E e i à e e i à! E e i à e e i à!
Mangaho jôro ô! Il implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

E mangaho jôro ô i a J'implore votre bénédiction !


Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
E mangaho jôro ô ô! J'implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Za mangaho jôro ô i a! Moi, j'implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Za mangaho jôro ô ô! Moi, j'implore votre bénédiction !


Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Joroa za fa handëha hitady e! Bénis-moi car je vais chercher de l’argent !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Joroa za fa handëha hitady e! Bénis-moi car je vais chercher de l’argent !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Handëha hitady völa antañan’ôlo ô! Chercher de l’argent en terre étrangère !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Handëha hitady völa antañan’ôlo ô! Chercher de l’argent en terre étrangère !

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Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Ndraiky nitiliñy niömba rôpilany e! Parfois, on volait dans un avion.


Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Ndraiky nitiliñy niömba rôpilany e! Parfois, on volait dans un avion.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
E mañano dia vity amy tômôbily e! De marcher avec une automobile.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
E mañano dia vity amy tômôbily e! De marcher avec une automobile.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Za mangataka tso-drano ô! Je demande une bénédiction.


Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Za mangataka tso-drano ô! Je demande une bénédiction.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Za mangaho jôro ô i a! Moi, j'implore votre bénédiction !
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
E mangaho jôro ô ô! Je demande une bénédiction.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin
Za mangaho jôro ô ô!- Je demande une bénédiction.
Amia lalaña e Ouvre-lui le chemin

Antsa 2. Troupe Volazara : JOROA ZAHO DADY E !


A la tête de ce groupe se trouve la dénommée Volazara, une chanteuse originaire d’Ambatozavavy, un
village qui se situe dans la partie nord-est de la ville de Nosy-Be.

JOROA ZAHO DADY E ! BÉNIS-MOI GRAND-MÈRE !

Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!

Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !

Joroa, joroa za dadiko ô ô ô! Bénis, bénis-moi, oh ! ma grand-mère !

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Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!

Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !

Joroa za dady e e e! Bénis-moi grand-mère!


Oh !grand-mère ! (In-15) A! dady e e !

Joroa za dady e e e! Bénis-moi grand-mère!

Ou lou lou lou lou ! Ou lou lou lou lou !

Joroa, joroa za dadiko ô ô ô! Bénis, bénis-moi, oh ! ma grand-mère !


Joroa, joroa za dady e e e ! Bénis, bénis-moi grand-mère !

Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère !

Joroa, joroa za dadiko ô ô ô! Bénis, bénis-moi, oh ! ma grand-mère!


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!

Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!


Joroa, joroa za dady e e e! Bénis, bénis-moi grand-mère!

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ANNEXE III :

LES PROVERBES
1. Tsara jôro, tsy mijaly mitady.
Qui a eu bonne bénédiction, sans peine pour chercher fortune.

La philosophie malgache accorde une grande importance à la bénédiction comme étant une clé qui ouvre
la porte de la richesse. Il s’agit là d’un élément obligatoire pour une personne qui veut faire fortune pour
que la quête de celle-ci soit assurée. Une fois la bonne bénédiction reçue, on pourrait espérer une réussite.

2. Jôron-Karany, mivaly tsara, tsy mivaly tsara.


Prière de l'Indien, exaucée, c'est bien, pas exaucée, c'est bien.

Karany est le nom que les Malgaches donnent aux Indiens musulmans ; les Indiens hindouistes sont
appelés Baniany, bien que certains locuteurs les confondent souvent sous ce nom de Karany. Ainsi, dans
ce proverbe, le mot jôro pourrait désigner la prière musulmane par excellence, qui est composée de
récitations de versets coranique ; cette prière, qui est un acte d’adoration, ne consiste pas à demander
quelque chose, n'attend pas que Dieu “réponde” en donnant quelque chose. Peut-être la sagesse populaire
a opposé cette prière au jôro ancestral malgache qui demande toujours que les ancêtres accordent quelque
chose.

3. Jôron’ny Njoatsy : mañidy, mamoaka.


Le Njoatsy maudit et bénit dans ses jôro.

Allusion à quelqu’un qui n’est pas du tout honnête, qui change chaque fois sa parole. Il agit comme le
Njoatsy, qui maudit et bénit quand il fait un jôro, un culte d’invocation des esprits des ancêtres. Le
Njoatsy est une sorte de caste dans la société tsimihety, réputée pour le pouvoir magique et des
connaissances en astrologie.

4. Lelahy tsara jôro: veloño asara, tsy maty main-tany.


Un homme bien béni : il vit en printemps, il n’est pas mort en hiver.

À Madagascar, Asara et Main-tany sont deux moments considérés comme difficiles à cause de la hausse
des prix des produits dans le domaine commercial. D’abord, pendant la saison des pluies, les prix du riz
augmentent souvent, ce qui entraine la famine partout à Madagascar. Parfois, l’accès même aux vendeurs
pose des problèmes. Ensuite, pendant la saison sèche, la plupart des produits sont récoltés, il est temps
maintenant pour les cultivateurs de vendre les siens. À son tour, le tourisme prend son ampleur dans de
nombreuses régions de Madagascar. Par conséquent, seul un homme bien béni pourra avoir une belle vie
durant ces deux périodes.

5. Kara olo voajôro amy rano ampango, zeñy kë be lagiñy.


Comme un enfant béni avec de l'eau de riz, donc, c’est malchanceux.

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C’est tellement malchanceux car dans la culture traditionnelle malgache, on ne bénit qu’avec de l’eau
pure. Ce proverbe fait allusion à ceux qui sont maudits ou ceux qui rencontrent des malheurs dans leur vie
comme une maladie grave ou la folie.

6. Raha razana tsy hitahy, fohazy hihady vomanga.


Si les Ancêtres ne bénissent pas, réveillez-les qu'ils aillent déterrer les patates .

La mort, destruction corporelle et matérielle, est une étape qu’il faut traverser pour que l’homme devienne
Razaña. Située dans un stade plus élevé et propulsé par l’efficience de sa puissance spirituelle, l’âme
post-mortem est apte à nous aider et à nous libérer des tortures de la vie biologique. Ainsi, s’ils ne
remplissent plus cette fonction d’aider les vivants, il serait préférable qu’ils se réveillent pour aider
l’homme à travailler.

7. Zañahary tsy nin’olo araiky.


Dieu n’appartient pas à une seule personne.

Pour dire que tout le monde peut avoir de la chance pour sa vie. En effet, si nous sommes riches, c’est
grâce à nos efforts personnels car Dieu peut intervenir pour tout le monde.

8. Zañahary tsy mba vëta.


Dieu n’est jamais pauvre.

Dieu est la source de toutes richesses, de sorte que l’homme doit lui adresser sa demande s’il veut être
riche.

9. Menimeny nin’olo fa Zañahary mandahatra1.


L’Homme propose Dieu dispose.

L’homme ne peut rien faire sans la volonté de Dieu. La seule chose que l’humanité peut faire c’est de
proposer. C’est à Dieu de choisir s’il va accepter ou non cette proposition.

10. Tratran’ny hifon-drazaña, zeñy kë treky atỳ, treky arỳ.


Atteint par la punition ancestrale, on erre ici et là.

Les Malgaches craignent la malédiction des ancêtres car elle empêche toute réussite possible. Si on
s’aventure à chercher alors qu’on est sous cette malédiction ancestrale, on n’aura rien.

11. Zañahary tsy mitsidi-bilañy.


Dieu ne contrôle pas le contenu de ta marmite.

Ce proverbe signifie que Dieu ne discrimine pas lorsqu’il veut aider l’homme dans sa vie. Aussi bien les
pauvres que les riches, tout le monde peut avoir la chance, subir le malheur.

1
De nombreuses variantes pour ce proverbe dans les recueils imprimés, sont repérées grâce à l'adresse
http://motmalgache.org/bins/ohabolana/didy, par exemple Houlder n° 28 : Haitraitr'olombelona, zaka-Nanahary, fa
Andriamanitra ihany no mandidy. « Dieu supporte les caprices de l'homme, car Lui seul gouverne. »
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ixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiix
ciiixciiixciiixciiixciiixciiixciiixciii
12. Ndrë misy Zañahary, aza mañaniky vahy maiky.
Même si Dieu existe, évitez de grimper une liane morte.

Ne pas se fier à la protection de Dieu d’une manière aveugle. C’est-à-dire, il faut être réaliste malgré la
confiance qu’on accorde à Dieu.

13. Fömban-drazaña karà si-pary: samby olo mankafy ninany


Les traditions ancestrales sont comme un déchet de canne mâchée, chacun apprécie les siens.

Il n’y apas de mauvaises traditions ancestrales car si elles persistent jusqu’à maintenant, c’est parce
qu’elles sont utiles dans les sociétés qui les pratiquent encore.

14. Kaza maro jijy amin’ny anjara fa tsy hay laha-jañahary.


Ne discutez pas la chance car on ne sait pas la volonté de Dieu.

Il ne faut pas discuter le destin ni l’avenir de soi car seul Dieu qui décide de tout. On peut tout faire pour
être riche mais sans la volonté de Dieu, rien ne réussira.

15. Ny tënda mira razaña tsy manjary : amiaña be izy tsy mitahy, amiaña hely izy mañamia tsiñy.
Le gosier ressemble à un mauvais ancêtre : servi de l’abondance, il ne vous donne pas sa
bénédiction, mal servi, il vous couvre de reproches.

16. Asiram-panihy: miongam-pory amin-Jañahary.


La chauve-souris en colère tend son cul vers Dieu.
Il signifie le refus sur l’existence de Dieu. Par extension du sens, il signifie le refus du pouvoir de
l’autorité parentale et des autorités politico-religieux.

17. Ny Razaña karaha tañan’akanjo, sady mahazo havia no mahazo havañana.


Les ancêtres sont comme les manches d’une chemise, ils font partie de la gauche et de la droite.

C’est-à-dire, les ancêtres servent d’intermédiaires entre Zañahary et les hommes vivants.

18. Nitadia tsy nahazo; vataña enti-môdy


Rentrer bredouille de la chasse : on ne rapporte que son propre corps.

La quête de fortune n’est pas toujours efficace. Parfois, on cherche de l’argent mais on n’en trouve pas,
ou ce qu’on a trouvé ne suffit pas aux besoins quotidiens. Ainsi, même si on rentre les mains vides, on n’a
pas à se décourager.

19. Nitady aomby nahita anköra: nahita raha misy tandrony fö tsy mitovy1.
Il cherchait un bœuf, il a trouvé un escargot : il a (certes) trouvé une bête à cornes, mais toute
différente.

1
Un proverbe tiré du recueil de Fanony, n°600.
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Plusieurs moyens sont possibles pour faire fortune, mais certains d’entre eux ne conduisent pas sur le bon
chemin. À vouloir être trop riche, on finit par rencontrer de sérieux problèmes. L’emprisonnement causé
par un vol, ou tout simplement l’utilisation de l’argent sale, par exemple ne sont que « l’escargot » au lieu
du « bœuf » qu’on cherchait.

20. Diso fañantinaña mira koëtra navësatra, völa nitadiaviñy, fa zaza ny azo.
Déçue comme la prostituée tombée enceinte, elle cherchait de l'argent, mais elle a eu un enfant.

C’est un proverbe qui décrit une déception, ou bien une erreur dans une entreprise de quête d’argent.

21. Asa talata, angôvo very foaña


Un travail que l’on fait un mardi, cela ne vaut pas les efforts déployés.

Dans la conception philosophique malgache, le mardi est un jour tabou, et tout ce qu’on réalise un mardi
n’aboutit à rien de bon.

22. Koëtra nahazo völa sandoko : fañolañana fo basy izy tiô iñy !
Une prostituée qui a reçu un faux billet, ce n’était qu’un viol ce qui s’est passé !

23. Völa sandoko namidy jamala : afëra maty.


Un faux billet avec lequel on a acheté du chanvre : c’est une affaire morte.

24. « Veloma anao Ravöla », hoy ilay koëtra tsy tôjy rôdy.
« Au revoir, toi cher argent », disait une prostituée qui n’a pas trouvé de client.

25. Matoelahy nangala baka, fanafô tiahay misy fa ny andro iaiñana ëfa vitsy.
Le grand-père qui a passé le baccalauréat, l’enthousiasme d’acquérir le savoir est immense mais le
temps qui lui reste à vivre est déjà compté.

26. Matoelahy niöta angôzy, fanafô misy fa ny fiöta ëfa tsisy.


Un vieux qui a mâché la peau d’une vache, l’enthousiasme existe mais les dents ne sont plus.

27. Tanora tsy namboly fary, lëra matoe tia raha mamy.
Le jeune n’ayant pas cultivé de canne-à-sucre, vieux, il aime la sucrerie.

28. Matoevavy nañara-bady: niala havam-poaña.


Une vieille femme qui va se marier : elle abandonne sa famille pour rien.

29. Ampihiragasy vaky amponga : môdy maiñy.


Les chanteurs de hiragasy dont leurs tambours sont cassés rentrent bredouilles.

On parle d’une action qui n’aboutit pas au bon résultat ; les chanteurs de hiragasy ne peuvent pas bien
produire leurs talents si leurs tambours sont cassés car les tambours sont parmi les instruments musicaux

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clés pendant leur production artistique, de sorte que le public se disperse de lui-même, refusant le
spectacle.

30. Jaloko tsy nitëraka : antëña vahan’asa, zaza tsy azo.

Le jalôko stérile : il est épuisé en travail, l’on est sans enfant.

Ce proverbe parle de la perte totale d’un homme qui pratique le mariage uxorilocal du fait qu'il il est
stérile. Cependant, dans ce système matrimonial c’est la possession de l’enfant qui est le seul droit d’un
homme uxorilocal. La perte pour cet homme est double, elle relève donc de la syllepse. D’une part, il
perd pour on activité quotidienne car il n’a pas le droit de fruit de son travail. D’autre part, il est perdu
pour son activité sexuelle étant stérile.

31. Ovy haniry tsy tam-bato, zaza hanjary tsy maty tanora.
Une igname qui pousse ne peut être arrêtée par une pierre; un enfant destiné à réussir sa vie ne
meurt pas jeune.1

Ce proverbe veut nous faire connaitre que, malgré la difficulté rencontrée lors d’une quête de fortune,
ceux qui sont chanceux trouveront toujours tous ce qu’ils veulent. Il existe ainsi une notion de
prédestination pour cette quête de richesse. Dans la pensée malgache, on croit que la chance renforcée par
une bonne bénédiction ne pourra jamais être bloquée par le malheur quel que soit la forme de ce dernier.

32. Sambo-balala maiky andra : tsy azoko ñiany, alaiky amaray.


Chasse au criquet en période de sécheresse, aujourd'hui je rentre bredouille, demain je remplirai
mon sac.2

Pour dire qu’on n’a pas à se décourager malgré la difficulté rencontrée pour les affaires liées à la quête de
richesse. Oui, c’est dur de gagner, c’est ainsi qu’il faut patienter. On ne peut pas trouver alors en un seul
coup d’œil toutes les richesses que nous voulons dans la vie mais si aujourd’hui on arrive à construire un
bâtiment, le fait d’acheter un avion aura lieu demain, par exemple.

33. Aomby mahia tsy lilafin’ny namany3


Les bœufs maigres ne sont pas léchés par les autres.

34. Ëla ny ëla, ny atodiakôho manjary akôholahy4


Avec le temps, un œuf de poule devient un coq.

1
Un texte tiré du recueil de Fanony, n° 631.
2
Un texte tiré du recueil de Fanony, n°691.
3
On peut retrouver les variantes de ce proverbe dans :http://motmalgache.org/bins/ohabolana/omby
4
cf. Fitahia, Edwin, & Sambo, Clément : no 467.C’est pour dire qu’avec le temps, on pourra réaliser les rêves comme
la soif de richesse.
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35. Diñitr’akôho tsy mañindroe5
La sueur d’une poule ne revient pas deux fois.

36. Hariaña mira volon’ôroño: be adoso marary, hely adoso marary2.


La richesse est comme les poils du nez, en enlever beaucoup est douloureux, en enlever peu est
douloureux aussi.

37. Ataova akôry aly zay olo mandalo fa tsy hay izay ho rafozaña.3
Saluez tous les passants car on ne sait pas lesquels pourraient devenir des beaux-parents.

Dans la conception malgache, la chance et le destin tiennent une place prépondérante. Il ne faut pas sous-
estimer les offres d’embauche même si cela vous semble peu intéressant étant donné qu’on ne sait pas
encore les « futurs beaux-parents ».

38. Völa maha maha rangahy.


L’argent fait l’homme.

39. Jaombilo nitady völa : atahöraña tsao mahöla


Un “Jaombilo4” qui cherche de l’argent, on craint qu’il n’en fasse mauvais usage.

40. Rano ampango tsy ndroe mañitry.5


L’eau de riz ne dévoile pas deux fois sa bonne odeur.

41. Tsaiky ho vañono tsy vorery.


Un enfant promis à un bel avenir n’est pas sale.

42. Völa fitady, trösa mampiady.


L'argent se gagne par l’effort, le crédit crée des tensions.

43. Dëba ho faty, völa tsy miala ambavanany.


Un patron à l'approche de la mort, il ne parle que d'argent.

44. Völa mampibiaña fen’ny koëtra.


L’argent ouvre les cuisses des prostituées.

45. Ny ti-hanaña tsy mahaliô ny ambiniñy6.


La soif de richesse ne supplante pas la chance.
5
Variante dans: Fitahia, Edwin, & Sambo, Clément: no 479
2
Cf. Ny harena toy ny volon'orona, ka be alana maharary kely alana maharary. (Houlder n° 740)
3
Cf. Arahabarahabao ny mpandalo fa tsy fantatra izay ho rafozana (Ratatamo, n° 70)
4
Ce mot désigne un homme qui est hébergé et entretenu par une femme qui est déjà mariée avec un autre homme riche.
Ce qui différencie ce mot et celui de Jaloko, c’est que Jaombilo est financé totalement par sa femme contre sa beauté et
son talent particulier. Alors que pour « Jaloko », la femme ne risque jamais d’être répudiée car elle est déjà chez elle.
5
Cf. Samson 1965, Ampango tsy indroa manitra.
xcviixcvi
ixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcvi
ixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcviixcvii
46. Tsisy olo tsy mivavaka maniñana fa fañambinaña miambiñy vintaña.
Tout le monde prie en se tournant vers l’Est, mais la chance dépend du destin. 1

47. Tampotampohan’ny nahazo völa kë korañiñy zeky ampangiriaña.


Excès d’enthousiasme d’avoir de l’argent, on en parle même aux toilettes.

48. Tampotampohan’ny nahazo mëna-bolo kë hisöraña paka amin’ny volon-tseliky.


Excès d’enthousiasme d’avoir de l’huile pour cheveux, on en oint jusqu’aux poils de l’aisselle.

49. Tampotampohan’ny nahazo paiñy kë paka amin’ny sômotro jiaby voabango.


Excès d’enthousiasme d’avoir un peigne, on brosse jusqu’aux barbes.

50. Karany mivavaka : ilay ivavahaña ndreky tondroeña vody.


L’Indien qui prie : on montre le derrière à l’être à qui on s’adresse.

51. Aliô very tsikalalan’ny völa karà very tsikalakalan’ny fihavanaña2.


Mieux vaut perdre un paquet d’argent que de perdre ses liens de parenté.

52. Kaza mañano karà mpikabary maloto nify : raha fiasaña ndreky tsy dioviñy.
Ne soyez pas comme un orateur à dents sales : on ne lave pas les outils de travail.

53. Taky trösa faha asara : koa tsy völa, vary.


La réclamation de ses dettes en printemps : si ce n’est pas de l’argent, c’est du riz.

54. Labotikin’i Zaman’i Jao : mandëha raha jiaby.


La boutique de l’Oncle de Jao : on y vend de tout.

55. Mpamosavy nandëha labanky: tsy völa diako fa hamoriky patron.


Une sorcière maléfique qui va à la banque : je ne suis pas venue pour l’argent mais pour faire
mauvais sort au patron.

56. Matoevavy nangady safira: mangady lavaka hilivëñany.


Une vieille dame qui creuse un saphir : elle creuse le trou pour son enterrement.

57. Völa tsisy fofoño.


L’argent n’a pas d’odeur.

58. Dingadingana tsy namoa: mbola ho lava ny taoño3


6
Cf. Houlder n° 752.
1
Variante, mais indiquant une orientation de la prière différente : Houlder n° 81, Tsy misy nivavaka niankandrefana, fa
samy nianavaratra ihany ; fa ny harena mila vintana, ka raha tsy anjara, tsy tonga. « Personne n'a prié tourné vers
l'ouest, mais tous l'ont fait tournés vers le nord (comme il faut) ; mais la richesse vient du destin, et celui qui n'y est pas
destiné ne l'obtient pas. »
2
Cf. Houlder n° 171.
3
Variantes dans Fanony, n° 217.
xcviiixcvii
ixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixc
viiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviiixcviii
Un Dingadingana qui n’a pas de fruits : le temps va être encore long.

59. Anjaran’akôho tsy anjaran-drakidraky.


La chance d’une poule n’est pas celle du canard.

60. Tete mahafeno barika.


Les gouttelettes d’eau pourraient remplir une barrique.

61. Matoevavy nañambôho nandry : tsy izy tsy nahëfa fa ëfa be ny vita
Une vieille femme qui dort le dos tourné : ce n’est pas qu’elle en a marre mais ce qu’on a fait est
déjà nombreux.

62. Matoevavy niañin’ny lolo : kaza meky anao fa mbo ho añy za.
Une vieille femme chassée par un fantôme : ne te précipite pas car j’y irai plus tard.

63. Matoevavy nahita vӧla very: nahita raha handivëñana.


Une vieille femme qui a trouvé de l’argent perdu : elle a trouvé un objet pour son enterrement.

64. Matoevavy nitarimy voay: samy mameloño ninazy.


Une vieille femme qui a élevé un crocodile : chacun nourrit les siens.

65. Matoevavy nañavaliñy : vintañan’olo tsy hainao.


Une vieille femme qui est tombée enceinte : vous ne savez pas la destinée des autres.

66. Matoelahy very aomby : ny fô mafana fӧ ny aiñy ëfa rëraka.


Un vieux qui a perdu son boeuf : le cœur a chaud mais le corps n’a plus de force.

67. Matoelahim-bariky ny fiainaña: izay tsy mambokiñy tsy mihina1.


La vie est comme un vieux maki : celui qui ne sait pas sauter ne mange rien.

68. Matoevavy nalaka laoko mamo: ny be halaiñy, ny madiniky tsy hariaña2.


Une vieille femme qui pêche des poissons empoisonnés : elle prendra les gros, les petits ne seront
pas rejetés.

69. Ny tsara atao livëñam-böla, ny ratsy atao loza miantoño.


Le bien qu’on fait est un trésor en réserve, le mal qu’on fait est un malheur qui demeure suspendu. 3

70. Mpamosavy mileviñy amoron-dalaña: itsingirënan’ny valin-kitsaka nataony.


Sorcier enterré au bord du chemin : c’est le retour du mal qu’il a fait en piétinant les tombeaux des
autres.

1
Dans la vie, celui qui ne se débrouille pas ne mange rien.
2
Car c’est l’occasion pour elle.
3
Variante dans Veyrières et Méritens, n° 2969,Ny soa atao levenam-bola, ny ratsy atao loza mihantona. « Faire le bien
c'est mettre un trésor en réserve, faire le mal c'est s'exposer à un malheur. »
xcixxci
xxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcixxcix
xcixxcixxcixxcixxcixxcixxcix
71. Ilay hely vatsy zandriny fo4
Celui qui a peu de provisions est toujours inférieur aux autres.

72. Aomby mahia tsy lilafin’ny namany, ny mijaly tsy mba havan’ny manaña
Les boeufs ne lèchent pas leurs compagnons maigres, les pauvres ne sont pas camaradés par des
riches.

73.Ny fitiavam-bola no volombodin'ny mosavy


L'amour de l'argent ce sont les plumes de la queue de la sorcellerie

74.Be faniry, kely fila; ny vary aloha tsy ataon’ny kamo.


Beaucoup de désirs, peu de courage (au travail) ; le premier riz n’est pas cultivé par les paresseux.

75. Mirediredy toy ny andrian-dany harena.


Radoter comme un noble ruiné.

76. Lany harena, lany haingo.


Quand la fortune est perdue, la parure l'est aussi.

77.Rafotsibe nita rano ka izay hahasoa taovin'Andriamanitra, na ho rendrika, na ho tafita.


La vieille femme traversant l'eau dit : que Dieu fasse ce qui lui semble bon, soit elle chavire, soit
elle arrive de l'autre côté.

78. Ny valala tsy indroa mandry am-bavahady.


Les sauterelles ne se posent pas deux fois devant la porte.

79. Aza ny hafohezan'ny andro no alaina, fa ny halavan'ny taona heverina.


Ne considérez pas la brièveté des jours mais pensez à la longueur de l'année.

80. Akôho mangery an-tsihy: samby mañano izay ëfany.


Une poule qui crotte sur la natte, chacun fait ce qu’il peut faire.

81. Völa mamy tsety matsatso.

L’argent est sucré, il n’est jamais fade.

L’argent attire toujours l’attention de l’homme. Il est comparé à quelque chose de sucré comme du miel,
qui est apprécié beaucoup de personnes car son goût reste toujours agréable.

4
Plus on est malheureux, plus on est atteint par d’autres malheurs.
cccccccccccccccccccccccccccccccc
82. Ny völa mira vahiny, navy iñany, lôso amaray.
L’argent est comme un hôte de passage, il arrive aujourd’hui et repart demain.

83. Olo jamban’ny völa, fa fandroaka jamban’ny taolaña1.


L’homme est aveuglé par l’argent alors que le chien est aveuglé par l’os.

L’argent étant le premier outil nécessaire pour gagner sa vie, l’homme en devient friand comme un chien
devant un os.

84. Ombilahy mazava löha, tsara mandëha, tsara mimpody.


Un bœuf à la tête tachée de blanc, bien en partant, bien en rentrant.

Le malgache exprime par image et symbole, et comme un bœuf à la tête tachée de blanc est considéré
comme un bœuf de bon augure. On compare donc à cette image quelqu’un à qui on souhaite le bien dans
son aventure de quête de richesse.

85. Maro ny mitady hariaña fö vintan-tsara mampanjary.


Nombreux sont ceux qui cherchent la richesse mais seule la bonne chance y fait parvenir.

86. Anjara tsy miölaka


Le destin ne peut jamais être dévié.

Selon la conception malgache, tout est question de chance. L’effort est nécessaire mais il faut aussi la
chance.

87. Ampiasan-karany: am-pamëta-damba fa tsy tômpony.


Un aide-vendeur de karany mesure les tissus sans en être propriétaire.

88.Akolahy môdy an-dröva : môdy amin-tëna tsy mba ratsy.


Un coq qui rentre au poulailler : il n’est jamais malséant de rentrer chez soi.

Il ne faut pas rester longtemps dans un endroit ou dans un pays qui n’est pas le sien car cela fait perdre
son identité sociale ; l’espace définit l’identité de l’homme. Le fait de rester plusieurs années au village
ou au pays d’autrui risque de rendre apatride ; le pays dans lequel se naturalise ne remplace jamais le pays
d’origine.

89. Avian-drafözaña andro silaño: very hevitry.


Accueillir ses beaux-parents au moment de la disette fait perdre la tête.
L'ohabolana exprime une situation troublante comme celle d'une personne qui reçoit la visite de ses
beaux-parents au moment de la disette ; selon la tradition tsimihety, on offre un plat de poulet aux beaux-
parents le premier jour de leur arrivée lorsque ceux-ci rendent visite à leurs enfants.

90. Na tiaña ny völa mböla hanjary tay.


L’argent, même si on l’aime, deviendra de la selle.

1
Variante dans le recueil de Rinarasoa 1974 : Ny alika jamban'ny taolana, ny olona jamban'ny vola.
cicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicicici
L’amour de l’argent doit être limité car s’il est trop fort, il finira par détruire notre vie. Ce proverbe met en
exergue le côté négatif de l’argent dans notre vie ; cet aspect négatif est l’image de la selle, chose
éminemment mauvaise.

91.Bôtsibôtsi-manga mandany sira, bôtsibôtsim-baiavy mandany völa.


Le jeune fruit de mangue dépense le sel, la jeune fille dépense l’argent.

92. Dokotëra mañatoño moasy : raha hain’olo tsy hain-tëña.


Le médecin est venu consulter un devin guérisseur : on ne peut pas préjuger de ce qu’autrui peut
savoir.

Les connaissances scientifiques sont limitées pour expliquer les phénomènes dans la vie humaine, elles
n’arrivent pas à donner toutes les explications sur les phénomènes métaphysiques. L’homme recourt
parfois aux spécialistes des sciences occultes comme les devins-guérisseurs pour obtenir des explications
et des solutions sur ces phénomènes. C’est pour cette raison que le médecin auquel réfère cet ohabolana
peut venir consulter un devin guérisseur pour soigner une pathologie inconnue scientifiquement.

93. Matoevavy nalaiñy amin’ny aomby fôlo : rizikin’olo tsy hain-tëña.

Comme une vieille femme qui a reçu dix bœufs à titre de contre dot : Chaque personne a sa chance.

Dans le système matrimonial sakalava, les parents du futur marié offrent une contre dot comme des bœufs
et une somme d’argent aux parents de leur future belle-fille. Les valeurs des contre dots varient selon
l’âge de la future épouse. C’est très rare qu'un homme, même s’il est vieux, demande la main à une vieille
femme dont les représentants reçoivent dix bœufs à titre de contre dot. S’il y en a, c’est une chance inouïe
pour la vieille femme.

94.Kakazo maro hëfaka tsy latsaha-mañaniky.

L’arbre nanti de beaucoup de branches ne laisse pas tomber.

Ce proverbe réfère à la maturité humaine : les personnes mûres ne doivent pas plusieurs fois tomber dans
l’échec car elles sont capables de raisonner sur tout problème perturbe leur vie personnelle et celle de leur
société. Ici, les branches multiples de l’arbre sont l’image de leur maturité ; c’est grâce à elle que ces
personnes peuvent produire de bonnes idées qui leur permettre de bien gérer leur vie et la vie des autres.

95. Vilañy be nandrahoan-këna: tsy ialam-pitipitiny.


La grosse marmite où la viande a été cuite en conserve des miettes.

Même les personnes âgées conservent quelques connaissances en traditions ancestrales. Elles sont comme
la grosse marmite où la viande a été cuite, qui en conservent des miettes ; elles conservent en quelque
sorte des miettes des traditions ancestrales.

ciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciiciicii
ANNEXE IV :
LES ENQUÊTES
Enquête 1. Enquête auprès de monsieur Nary Gidio Edica
Monsieur Nary Gidio Edica est né à Belambo le 24 septembre 1990. Il enseigne à l’École Privée La
Fortune à Antsiranana et tient la matière Histoire-Géographie. Étant membre de l’association
FIMPIMA1, il peut être considéré dépositaires de la sagesse malgache. Ce qui nous a permis de
collecter un bon nombre d’informations concernant notre thématique. L’enquête s’est déroulée à son
domicile le 20 août 2018 vers 13 heures.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Ramose, ankamaroan’ny hira nitariñësako zeñy, Monsieur, dans la plupart des chansons que j’ai
matetiky, mama fo angatahaña jôro na rady, écoutées, c’est souvent à une mère qu’on demande
une bénédiction ou la grâce, comme dans la
karà amy hiran’ny Bilo « Mila rady » iñy, ino
chanson Mila rady composée par Bilo. Quelle
mety mahatonga zeñy ?
pourrait-être l’origine de cela ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Fihevërako azy zeñy, amintsika Gasy baka, reny À mon avis, chez nous Malgaches, la mère tient
zeñy misy mampiavaka azy fôtony io ma ilay une place primordiale du fait qu'elle est ce que
nous appelons le "Réceptacle de vie". Lorsque
volañintsika hoe « Kitapo nifoñösaña ». Irô tëña
vient le moment de fonder un foyer, c'est la
mahita hirifiriny rehefa handëha hiatriky
femme avant tout qui connait toutes les
fiainaña. Ohatra hoe koa fa handëha hañomaña
souffrances.
tokantraño zeñy, matetiky viavy volañana hoe «
Par exemple, pour fonder un foyer conjugal,
Mitsidiha rövan’akôho ë ! », izay zeñy hitako souvent, on utilise l’expression « Visitez un
mahatonga malagasy koa fa handëha hitady tsy poulailler ! » à cette dernière. C’est pourquoi, à
maintsy mangataka rady indrindra amy reny. Tsy mon avis, les Malgaches doivent demander une
hoe baba tsy ilaiñy fa noho reny kitapo bénédiction surtout à la mère lorsqu’ils mènent
nifoñösaña, dia izy angatahañana azy. une quête de richesse. Ce n'est pas que le père
occupe une place moindre, mais cette place
particulière de la mère nous conduit à demander
cette bénédiction.

1
FIMPIMA est une abréviation de « FIkambanan’ny MPIkabary Malagasy », une association des orateurs malgaches
reconnue au niveau internationale.
ciiicii
iciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciiiciii
L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :
Misy mampiavaka azy ma Jôro ndreky Rady na Est-ce qu'il y a une différence entre Jôro, Rady et
koa Tso-drano zeñy ? Karakôry ma tëña dikan- Tso-drano ? A votre avis, quelles sont leurs
véritables significations ?
drô io araka ny fihevëranao azy ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Ny hoe Jôro ndreky Rady zeñy misy mampiavaka Il y a en effet des différences entre Jôro et Rady
azy fa ilay itovizany ndreky, fihevërako azy, dia qui ont tout de même pour point commun leur
izy samby fomba malagasy. Fa raha mirësaka appartenance à la tradition malgache. Cependant,
lorsque nous parlons de Jôro, par exemple,
Jôro atsika, öhatra ziô misy raha tiantëña atao
considérons qu’on a un but qu’on veut réaliser, ou
iñy, na koa misy fianakaviaña ösaösa, tsy dia
bien, il y a une famille qui est devenue souffrante,
ambininkariaña tsara be iñy, dia hoe « alô
qui n’a pas trouvé une bonne prospérité ; ainsi on
handëha hijôro hely ë ! ». Jôro io zeñy karazaña
dit : « Allons faire un rituel de Jôro ! ». En fait, on
atao mba ho fañamëzaña hasiñy ilay razambe fait le Jôro pour vénérer les Ancêtres de notre
izay nipoiraña zeñy. Bôkô jôro io koa atao amy lignée. Puis, ce Jôro est aussi fait à ce que nous
raha araiky mety inoan-tëña. Öhatra ziô zeñy, croyons. Par exemple, certains font ce rituel au
misy olo mijôro amy vodin-draha. Amin’iñy izy pied de l’arbre. Dans ce cas, ils font des vœux : «
mañano vava : « Za ë ! Misy raha karà zao Me voici ! J’ai une telle ambition, si cela sera
handëha hataoko, izy koa nazoko raha zeñy, accompli, je t'oindrai de suif de bœuf !
J’immolerai un zébu pour toi ! ». Cela fait partie
anao hisaorako jaböra ë ! amonoako aomby ë !
de cette notion de Jôro. Et ce jôro ne nécessite pas
». Izeñy añisany jôro. Ary jôro io tsy valiaña fa
une réponse verbale mais lorsque tu fais une
anao mijôro mivolaña amy raha tsy mivolaña
prière à un être qui ne parle pas, c’est déjà
iñy, vita iô. Fa finoañanao zeñy mieritreritry fa
quelque chose. C’est à toi de croire qu’il entend ta
reñiny raha iñy ka miandry valiny zeñy anao. prière et le reste à faire c’est d’attendre la réponse.
Rësaka Rady ndreky, karazaña rady ndrëky Tso- Quant au Rady, ce mot et celui de Tso-drano sont
drano io mitovitovy. Fa rëhëfa tso-drano izy dia à peu près pareils. Mais lorsqu’il s’agit de Tso-
hoe atao amy mañangy na olo handëha hitady drano, on le fait souvent pour une femme qui va
hoe « Itsofiñy rano anao ë ! handëha añy ! ënga se marier ou ceux qui vont gagner leur vie, en
anie mba ho karà aombilahy mazava löha : ho disant : « Je te bénis, toi qui vas partir ! Que tu
tsara mandëha, ho tsara mimpôdy ». karà zeñy sois comme un bœuf à la tête tachée de blanc, tu
sois bien en partant, tu sois bien en rentrant ».
fitantaran’olo be izio reñioko ë !
Voilà ce que les grandes personnes disent de cela,
d’après ce que j’ai entendu.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Raha jôro angatahaña amy oloben-tëña mbo Et quand il s’agit du Jôro demandé à nos parents

civcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivcivciv
veloño ndreky kë, karakôry fo ? qui sont encore en vie, comment est-ce ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Iñy baka, raha tëña hoe fomba malagasy, misy Là, s’il s’agit réellement de tradition malgahe,
raha karà hoe volañiñy fo hoe jôro izy fa raha même si on l’appelle Jôro, à vrai dire, si on jette
tëña zahavaña amy fañanaovaña azy dia tso- un regagrd sur le rituel effectué, c’est sûrement le
Tso-drano qu’on est en train de faire. Mais si c’est
drano ilay raha. Fa izy koa jôro atao dia tôkony
le Jôro proprement dit qu’on fait, il ne doit pas y
tsy valiaña izy. Ary izeñy nahatonga mpikabary
avoir une réponse verbale après la prière. C’est
nivolaña hoe : « Anarô tiô iñy tsy nijôro fa
ainsi que les orateurs affirment : « Tout à l’heure,
nivolaña amin’olo ». Kë ilay jôro volañiñ’olobe
vous n’avez pas fait un Jôro mais vous avez parlé
aby io karazaña tso-drano atao amy ilay zanaka à des vivants. » Donc, le Jôro prononcé par ces
zeñy hiala ray aman-dreny. Izany hoe tso-drano grandes personnes est une sorte de Tso-drano à
fo izy fa kahiaña hoe jôro fo. Izeñy fazahoako l’enfant lorsqu’il va quitter ses parents. C’est-à-
azy. dire, ce qu’on appelle Jôro n’est qu’une sorte de
tso-drano, je le pense.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Raha azoko tsara, jôro io zeñy karazaña vavaka Si je le comprends bien, ce Jôro est une sorte de
satria amy vavaka baka, matetiky zañahary tsy prière car dans une prière, souvent Dieu ne donne
mamaly reñin’ny sofiñy iô fa antëña miambiñy pas une réponse entendue par les oreilles, mais on
attend quand même une réponse venant de Lui.
valiny aminany fo. Fa misy koa ndreky zeñy jôro
Pourtant, il existe aussi le jôro qu’on appelle tso-
kahiaña hoe tso-drano.
drano.
Fa nañino ma mila angatahaña raha io ?
Mais pourquoi supplie-t-on ce genre de chose ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Izio baka rësaka finoaña hasiñy Razaña, izany En effet, c’est une question de croyance à la vertu
hoe zeñy ilay hery tsy hita maso boaka iô irô intrinsèque des Ancêtres, c’est-à-dire, les forces
olobe. Fa amin’ny andrantsika ziô, maro be invisibles et les parents vivants. Mais
actuellement, de nombreux parents ne tiennent
olobe efa tsy mipëtraka amy pilasy maha olobe
plus leur place de parents. Certains d’entre eux ne
irô. Ary maro be olo tsy mahatsapa ilay
sentent plus son importance. Si on considère les
importance-ny. Fa raha öhatra ka hoe tëña
Malgaches d'autrefois, on peut affirmer que les
malagasy talöha, heveriñy fa manaña pilasy
parents avaient une place pépondérante. Si tu vas
ambony ray aman-dreny. Ka raha öhatra raha faire quelque chose, par exemple, sans que tes
araiky handëha hataonao ka tsy ankasitrahan’ny parents le permettent, alors, ta conscience même
ray aman-dreny, izany hoe, ilay saiñinao mihitsy est déjà mal à l’aise, cela n’aboutira à rien de bon.
zeñy fa maratra fa tsisy raha manjary ilay raha
cvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcvcv
handëha hatao io ë ! Cela veut dire que l’approbation des parents à ce
Dikan’izeñy ny fankatoavan’ny ray aman-dreny que tu te proposes de faire est considéré comme la
ny raha handëha hataonao zeñy heveriñy fa clé du succès et du bon résultat. C’est pourquoi on
ne devra pas les prendre à la légère car c’est grâce
hampahômby sady hampisy vokany. Ka izeñy
à eux que nous avons vu la lumière. S’ils
mahatonga azy hoe tsy hamaivañiny irô fôtony
n’avaient pas existé, nous ne serions pas vivants
irô nahitaña masoandro. Izy koa tsy tiô ray
actuellement. Donc, c’est très important pour nous
aman-dreny, tsy tiô koa atsika ziô io. Donc,
Malgaches de donner respect aux parents, qui ont
zava-dehibe amintsika gasy ny mañamia hasiñy supporté nos saletés, qui nous ont élevés, qui nous
raya aman-dreny, izay niaritry ny maloto, ont rendu une longue vie. Ainsi, ce respect envers
nitaiza, nahalava taholaña. Kë iô ilay fañajaña les parents est le même aussi pour les Ancêtres.
ray aman-dreny, iô koa hasiñin-drô, hasiñ’ny Parfois, lorsqu’on demande une bénédiction, on
razaña. Matetiky aby koa hangataka izy io, vient chez les Ancêtres en disant : « Voici notre
mandëha amy razaña mihitsy hoe : “Zanakanay enfant ! Il va faire telle chose. Ainsi, exaucez sa
ty ë! Hañano raha karà ty kë izy koa prière ! Faites-nous savoir à tel temps… ».
Soudain, un grand voit quelque chose dans son
ankasitrahanao, ampahafantara zahay, amin’ny
rêve. Et il le partage à tout le monde. Comme chez
fotoaña karà ty…” Iô fo mañano mañinôfy ilay
nous, c’était mon arrière grand-père. Lorsqu’il
ray aman-dreny. Fa iñy avô tsisy olo tsy
était sur le point de mourir, tous ses enfants étaient
amindrany iziñy. Karà ohatra taminay tañy, i
absents, seuls ses petits-enfants étaient là. Et il
dadabehiko, koa fa izy ho faty, zanany jiaby tsisy annonça : « Toi, je te donnerai toute ma fortune,
tiô fa zafiny fo tiô. Nivolaña amizay izy hoe « personne n’a le droit de vendre notre terrain sans
Anao ë ! Amindrako ariañanaka ty, tsisy olo ta permission. Mais si nos proches, nos enfants ou
afaka mandafo taninay ty izy koa tsy boaka notre famille vont cultiver, gagner leur vie, tu
aminao. Fa izy koa ndreky misy havatsika, peux lui en donner. « Mais tant que je serai
zanakatsika na fianakaviañatsika handëha Ngöza, disait-il en prononçant son propre nom,
hambôly, hamelon-tëña, anao afaka mañamia que ce soient mes enfants ou mes petits-enfants,
celui qui vendrait mon terrain sans la permission
izy. Fa za koa mbo i Ngöza, hoy izy, manonkoño
de celui-ci… et il prononça le nom de cette
añarañan’azy, zafiko amin-janako, ilay mandafo
personne… ». On pense que ce faisant il a
taninakà ty ka tsy amin’ny alalan’ity… toñoniny
transmis le pouvoir. C'est ce qu’il a fait. C’est une
añaran’ilay olo… ». Iñy zeñy dia heveriñy fa
croyance.
namindra fahefaña izy. Izeñy ataony. Finoaña
zeñy.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Misy ndreky anonkonan’ny olobeny tso-drano fa Mais il y a aussi des enfants à qui leurs parents
tsy mahazo hariaña fo, ny sasany lagiñy fo eky. ont attribué leur tso-drano mais qui ne trouvent
jamais la richesse, certains n'ont que des des
cvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvicvi
malheurs.

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Ireñy, koa amin’olo mivavaka edy, mahavita Ceux-là, si du moins s'agit de personnes
mionoño fa Andriamanitra mandahatra zaka religieuses, il leur faut se résigner, parce que c'est
jiaby. Fa amin’ny fisaiñaña gasy, noho izy mino Dieu qui dispose toute chose. Cependant, dans la
pensée malgache, à force de sa croyance aux êtres
hery tsy hita maso, fotony misy baka ny hoe
surnaturels, puisqu’il existe le terme Tsiñy,
Tsiñy e ! anjara e ! lahatra e ! misy antony aby
Anjara, lahatra ; chacun de ces termes à son
raha jiaby io. Kë matetiky baka na dia tiô aza ny
propre sens. Ainsi, malgré l’existence souvent de
tso-drano na jôro avy tamin’ny razaña, tsy
tso-drano ou jôro venant des Ancêtres, cela ne
midika akory fa hoe rëhëfa mandëha anao dia veut pas dire que chaque fois que tu pars, tu seras
ho hambinin-kariaña. Fa misy amizay ny hoe « toujours chancheux de richesse. Mais derrière ces
anjara », « lahatra », izany hoe olo jiaby ëfa faits se trouve la question de l’Anjara, Lahatra,
samy manaña vintañanany. Amin’ny gasy, misy c’est-à-dire chacun a sa propre destinée. Chez les
ny hoe « Izy koa tëraka amizao, dia zao Malgaches, il y a l’expression « Si l’enfant est né
vintañanany ». Kë iñy zeñy ilay hery entin’ny à tel moment, sa destinée est telle. » Et c’est là la
force que les Malgaches utilisent pour se consoler.
gasy mionoño. Tsy hoe izy tsy nahazo jôro na tsy
Mais s'il s'agit d'une personne religieuse, elle va se
nahazo tso-drano fa voafëtran’ny lahatra,
souvenir de la parole de Dieu : « Je connais la
voafëtran’ny anjara jôro nazony.
manière la manière dont Je pense à vous, ainsi dit
Fa raha olo mpivavaka izy dia mahatsiaro
Dieu ». Il existe ainsi une loi que l’homme
tenin’Andriamanitra zay hoe « Izaho mahay izay considère être bon mais qui ne l’est pas selon
hevitra iheverako anareo, volañin’i Zañahary ». Dieu. Mais ce n’est pas une raison de ne pas
Misy lalaña heverin’olo fa mahasoa fa tsy demander la bénédiction à la prochaine fois. Si tu
mahasoa anao iziñy amin’Andriamanitra. Kë tsy constates que ce que tu fais n’a aucun de succès, il
sakaña zeñy iñy hangataka jôro amin’ny est préférable pour toi de trouver d’autres moyens
mañaraka. Fa izy koa fa hitanao fa tsy mahômby pour avoir de l’argent.
raha ataonao, tsaratsara aminao ny mitady
lalam-böla hafa koa.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Misy ndreky koa olo volañin’olo hoe « voan’ny Il existe aussi un homme que tout le monde
hifoño fa tseky hanjary ndreky ». Kë ino mariñy désigne qu’il a été atteint de l’hifoño alors qu’il
ma hifoño zeñy ? Ary ino mety mampiavaka na est sur le point de réussir. Alors, en quoi consiste
exactement cette notion de hifoño ? Et que
mampitovy izy io amin’ny Tsiñy na Tody?
cviicvi
icviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviicviic
viicviicviicvii
pourraient être les points communs ou la
différence entre cette dernière et celui de Tsiñy ou
Tody?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Momba raha jiaby zeñy baka, azoko ambara fa A propos de tout cela, je peux affirmer que hifoño
tsiñy ndreky hifoño raha mitovitovy fa ny raha et Tsiñy présentent un point de ressemblance mais
la seule chose qui leur différencie pourrait être
mampiavaka izy angamba ny fiantraikany. Izany
leur effet. C’est-à-dire, tu sais déjà, par exemple,
hoe, ohatra fo olo araiky ëfa hitanao sahiraña
que quelqu’un est pauvre, et que tu le profites
mbo ararôtinao fo. Matetiky olo amin’iñy
encore. Souvent, devant cette situation, les gens se
tafivolaña hoe “Ah ! Olo iñy zalà tsy mataho-
disent : « Hélas ! Cet homme n’a pas peur de
tody ë !”. Dikan’izeñy, tody io valin’ny raha retour de ses actes ! ». C’est pour dire que le Tody
nataonao, kë iñy zeñy na tsara na ratsy, est le retour de tes actes ; ainsi, quel que soit bon
arakaraka raha nataonao zeñy todinn’ny raha ou mauvais, tu subiras les suites de tes actes. Mais
iñy aminao. Fa atsika koa fa mikoraña tsiñy dia lorsque nous de parlons Tsiñy, c’est justement le
ëfa raha ratsy zeñy. Izeñy aby mahatonga gasy mal que nous affirmons. Voilà pourquoi la sagesse
mivolaña hoe « Tsiñy zeñy mira saonjom- malgache stipule que « Le Tsiñy est comme les
Bazimba : lolohaviñy izy mahasöla, babeñy izy taros-des-Vazimba : si on les porte sur la tête»
Voilà qui est Tsiñy. Et ce Tsiñy, tout le monde peut
mahavohoko, atao an-traño izy mampisara-
l’avoir car tout homme qui a le ciel sur la tête peut
bady. » Izeñy aby tsiñy io. Ary tsiñy io koa, olo
être mouillé, tout homme qui a le pied en terre
jiaby mety voa azy aby fôtony miloloha lañitry
peut tomber. C’est-à-dire que le Tsiñy désigne
mety ho leñy, mandia tany mety ho lavo. Izany
toute forme de défaut humain. C’est la raison pour
hoe ny tsiñy io ilazaña tsy fahatomombanaña laquelle, nous Malgaches, dans nos actes, nous
amin’ny maha olombeloño. Ka izeñy mahatonga devons nous dégager de ce dernier. Si tu ne te
atsika Gasy, kila raha atao, mila miala tsiñy débarrasses pas de cette chose, elle deviendra
atsika. Raha vao tsy ialanao ilay raha, manjary mañifoño pour toi. Puis, on utilise ce mot
mañifoño izy aminao. Avô, ampiasain’olo io teny mañifoño, par exemple, lorsque les convives
mañifoño io ohatra hoe raha ëfa niraran’ny t’interdisent à une chose, lorsque tout le monde
fiaraha-moniñy, raha ëfa hita fa hoe fady, ary sait que telle chose est taboue, et c’est surtout le
tabou des Ancêstres. Comme chez les Bitanimëna
matetiky zio fady amin’ny razaña. Karà
qui ne mangent pas toute viande portant des ailes
ataon’ny Bitanimëna tsy mihina raha
ou du sang lorsqu’ils vont au champ, toi qui es
manañ’ëlatra na misy lio mandëha ampiasaña,
jeune, tu vas à la recherche de l’argent, tu ne
ato ndreky anao tanora erotrerony handëha
respectes rien du tout car ce genre de tabou n’a

cviiicvii
icviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviiic
viiicviiicviiicviiicviiicviiicviiicviii
hitady völa iñy, tsisy raha jirenao, ahaninao for aucun sens pour toi. Enfin, tu vas finir pas être
aha io. Kë anao nandëha niasa iñy fôtony tsisy blessé d’un couteau et on appelle cette situation «
dikany aminao raha volañin’olobe momba fady nañifoño ». Le non-respect des us et coutumes
finit par nañifoño. Et quel que soit tsiñy, tody, ou
io, voameso iafaranao ka kahiaña hoe
bien hifoño, ils sont des forces invisibles mais ont
“nañifoño” izy amizeñy. Fanimbazimbaña
des pouvoirs à nous tous.
hasiñy fomba io mañifoño. Ary na tsiñy na tody,
na hifoño zeñy samby hery tsy hita maso aby fa
miasa amintsika olombeloño jiaby.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Donc, il faut faire attention à de nombreuses
Dikan’izeñy, maro raha mila tandremiñy fa
choses, surtout au tabou lorsqu’on mène une quête
indrindra fady koa antëña handëha hitady völa
de richesse, par exemple, étant donné que ce
fo öhatra fôtony tsao fo raha atao iñy mañifoño
qu’on fait pu nous engendrer une punition, ou
na azahoaña tsiñy ka tsy azo raha tadiaviñy fa
avoir un défaut, qui empêche ce qu’on cherche,
manjary lagiñy fo navy. Ohatra reñiko fo ny hoe mais la quête devient miséreuse. Un exemple que
fadin’andra. Anao mbo mahita ankoatran’izeñy? j’ai entendu, le jour interdit. Est-ce que vous en
voyez d'autres ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Lorsqu’on parle de l’interdit, dans l’éducation
Koa mirësaka fady, tamin’ny fitaizaña gasy
malgache auparavant, puisqu’actuellement, notre
talöha mböla tsy nivaky rano, fôtony ziôty ëfa
coutume est melangée de la culture étrangère. De
mifangaro be fomba gasy ndreky vahiny, misy
nombreuses éducations peuvent être réçues de la
fañabeazaña azontsika amin’ny alalan’ny
littérature orale comme le conte, le tökatöka. Voici
literatiora am-bava aby iñy karà ataon’ny juste un exemple : Pourquoi une telle ethnie ou
angano, tökatoka, ireñy izeñy ahentiñy mañabe une telle famille ne consomme pas la viande
atsika. Ohatra fo zeñy ny hoe “Nañino foko na d’aomby bory ?
fianakaviaña araiky fady aomby bory ?” Voici l’histoire : « Un jour, il y avait des
Misy baka tantara karà ty : Tamin’ny andra Malgaches torturés. Etant torturé, ils firent
araiky, nisy Gasy voagëja, koa ëfa voagëja irô marcher devant eux des bœufs qui transportèrent
zeñy, nanesy aomby mitondra mpanjaka. Tamin- un roi. Parmi ces gens-là, existaient quelques
Malgaches malins qui disaient qu’ils ont fait un
drô io, nisy Gasy fetsifetsy kë nivolaña fa
trou un peu plus loin, ou le lieu où le roi devrait
nangady lavaka zeñy irô alohaaloha añy, izany
passer plus tard. Et le roi était en train de marcher
hoe, amy tany mbala hingoan’ny mpanjaka io.
avec cet aomby bory. Après, ils ont vraiment
Ary mpanjaka io ëfa mitengiñy aomby bory io.
creusé un troou sur le chemin et ils ont mis
Nangadin-drô lavaka io avô nasian-drô raha quelque chose pour cacher ce trou. Lorsqu’ils

cixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcixcix
añabo. Koa fa navy tamin’ny lavaka tiô irô, nisy arrivèrent au trou, l’un d’entre eux a fait semblant
araiky nañano sary moasy kë nivolaña karà ty: « d’être un voyant et a dit : « Sa majesté ! Si vous
Mpanjaka! izy koa anao mandia eto, anao maty mettez le pied ici, vous mourrez ». Alors que
c'était leur piège. Le seul qui a passé ce trou fut
ë! » Kanëfa raha io ëfa fandrikin-drô. Kë aomby
l’aomby bory. Et lorsqu’il y passa, il mourrut tout
bory iñy fo eky nampomboaña tiô, ary izy koa
de suite.
ëfa latsaka iñy, tonga dia maty tao. »
Cet exemple prouve l’origine du tabou à une
Kë navy amy raha karà zeñy amizay baka misy chose.
mahatonga olo fady raha araiky.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


En parlant des fidèles du christianisme, par
Karà ataon’olo mivavaka kristianina ohatra,
exemple, comment ils font pour demander la
karakôry fo basy fangatahan-drô rady na jôro sa
permission ou bénédiction, ou bien ils ne les font
irô tsy mañano izeñy fo eky koa irô handëha
pas lorsqu’ils vont à la recherche de l’argent ?
hitady völa ?

G. Edica Nary : G. Edica Nary :


Oui, chez nous Malgaches, même si nous croyons
Ia, izio baka, atsika Malagasy, na dia atsika
aux ancêtres, il existe aussi un être supérieur à ces
mino razaña zeñy, misy koa ambonin’ny razaña.
derniers qui est le Créateur. La religion chrétienne
Io ilay Nanahary. Fa amin’ny lafiny finoaña
est catégoriquement opposée à la coutume
kristianina, io teña mifaningotra tantëraka
ancestrale malgache. En effet, de nombreux us et
amin’ny fnoaña nentin’ny Ntaolo malagasy. coutumes malgaches sont interdits dès que tu
Marobe fombafomba gasy tsy azo atao rëhëfa deviens chrétien. C’est-à-dire, si tu as vraiment la
mpino kristianina zeñy anao. Izany hoe, koa foi en Dieu, cette question de hifoño, tsiñy, tody,
anao mino mariñy, heveriñy fa tsy miasa aminao n’a aucun effet dans ta vie car, on croit que ce sont
ny hifoño, na tsiñy, na tody fôtony ireñy kahian- des actes sataniques. Avant, on a pratiqué
drô fa asan’ny setoany. Misy olo taloha nañano l’exhumation, mais dès l’arrivée du christianisme,
famadihaña, fa izy koa nivavaka iñy, tsisy ti- personne ne veut s’occuper à des morts. La parole
de Dieu enseigne que l'homme quand il meurt
hibidabida faty foeky izy. Tenin’Andriamanitra
devient poussière, alors, on ne peut rien pour lui.
foeky baka mampianatra fa olo koa maty
La religion ne dit pas que les âmes des morts
manjary vovoko kë tsisy raha ilaña irô eky.
aident encore les vivants.
Fivavahaña tsy mikoraña fañahin’olo maty
Ils appellent tous les esprits des forces des
mbala mitaha olo veloño zeñy. tenèbres ; et c'est Dieu peut les protéger. C’est dire
Kaian-drô herin’ny maiziñy aby lolo zeñy ary qu’il ne faut jamais mélanger le christianisme et la
Andriamanitra ndreky mahavita miaro amizeñy. coutume des ancêtres.

cxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcxcx
Dikan’izeñy, tsy tokony hafangaro ny fivavahaña Ayant été un bitanimëna au sein de notre famille,
kristianina sy ny fomban-drazaña. je le suis mais depuis je suis devenu chrétien, ma

Karà ataoko ziôty, za talöha bitanimëna, conscience n’est plus troublée, ainsi, je mange
certaines choses. En tout cas, c’est notre
amin’ny fianakaviañanay zeñy, za bitanimëna, fa
conscience qui nous manipule parfois.
za koa fa nivavaka iñy, tsy mañenjiky saiñinakà
fo eky mihinaña raha. Izio zeñy ndrëkindrëky
saiñy fo mañenjiky.

Enquête 2. Enquête auprès de monsieur Katasy1


Monsieur Katasy, un homme âgé de 75 ans, résidant à Ambilobe, dans le quartier d’Anoronala. Cette
enquête a été menée lors d’une conversation. Il a refusé de nous donner beaucoup d’informations sur
son identité. Malgré cela, nous avons eu pas mal d’informations par rapport à notre thème de
recherche. L’enquête s’est déroulée à son domicile le 2 janvier 2019 vers 17 heures.

L. Nardio Tsarabory: L. Nardio Tsarabory :


Karakôry famaritanao ny atao hoe « jôro”? Comment vous définissez le terme « jôro » ?

Katasy : Katasy :
Raha ny fahitako azy, jôro zeñy karazaña vavaka A mon avis, ce terme « jôro » désigne la prière
arahina fisian’ny Zañahary ndreky Razaña avô où il y a l’intervention de Zañahary, le Créateur,
Mpijôro. le Razaña, l’Ancêtre ainsi que l’Ampijôro,
l’orant.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Ino fo basy mampiavaka jôro amy vavaka, Et quelle est alors la différence entre “jôro » et «
fôtony maro olo mivolaña fa irô io zeñy tsy vavaka », parce que beaucoup de gens affirment
mitovy? que ces deux notions ne sont pas les mêmes ?

Katasy : Katasy :
Koa ndreky vavaka io, izio mivantaña amin- Lorsqu’on parle de “prière”, il faut entendre une
drañahary. Iô tsisy hidiran’ny Razaña. invocation adressée directement à Dieu le
Créateur. L’Ancêtre n’intervient jamais cette
fois-ci.

1
Ce nom n’est pas le nom qu’il a dans sa carte d’identité mais un pseudonyme.
cxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxicxi
L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :
Anao tiô nivolaña Ampijôro koa. Ino ma tëña Vous avez parlé de l’Ampijôro, l’orant tout à
asanany io? l’heure. En fait, quelle fonction exerce-t-il
exactement ?

Katasy : Katasy :
Matetiky baka olobe amin’ny fianakaviaña no Souvent, c’est la personne âgée de la famille qui
tindreñy Mpijôro. Voalohany izy tariñësan’ny est choisie pour exécuter cette fonction.
Zañahary ndreky Razaña volaña. Izy no mañano D’abord, il est le seul qui peut s’adresser à Dieu
jôro koa fa misy ilaña zeñy. Avô izy koa mety et aux Ancêtres. C’est aussi ce qui fait le jôro à
mpaminañy, mpanandro, sns. un moment donné. Il pourrait être un prophète,
un devin, etc.

L. Nardio Tsarabory : L. Nardio Tsarabory :


Karakôry ma ataondrô koa ëfa mijôro ? Comment ils font lorsqu’ils prient ?

Katasy : Katasy :
Koa fa hañano jôro, raha aby ireto ilaiña : Pour accomplir ce Jôro, voici tous les éléments
mangala ravin-kasaka na hasiñy, lasety fotsy, indispensables : d’abord, il faut prendre une tige
ilay kahian’olo hoe lëkalëka, misy rano ëfa de Ravinala ou celle de Hasiñy, ensuite, une
voahasiñy sady misy völa ariary dimy ndreky assiette blanche que les gens appellent lëkalëka,
tany fotsy sady misy völa ariary dimy miaraka avec dedans de l’eau sacrée, de la terre blanche
aminany. Dia iô koa ny ampijôro izay mangala et aussi avec cela, une pièce de cinq ariary A
ravin-kasaka na hasiñy io sady mañajobo azy côté, il y a l’orant qui va prendre cette tige en
möramöra añaty lasety mba hanaovaña jôro. frappant silencieusement l’eau dans cette assiette
Avô lasety io apëtraka añivon-traño sady blanche. Puis, on place cette assiette au milieu
mitodiky maniñana. Dia mivolaña karà ty de la maison et en direction de l’est.
amizay ampijôro io ohatra : Voici par exemple ce que dit l’orant :

« Nous t’appelons, toi, Dieu,


« Mikaiky anao Zañahary, Tu as créé toute chose,
Anao Zañahary nañano raha jiaby, Que tu viennes écouter notre demande,
Mavia mba mitandreñy fangatahaña ataonay, Car cet enfant va à la recherche de l’argent,
Fa tsaiky ty handëha hitady völa,

cxiicxi
icxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiicxiic
xiicxiicxiicxii
Ka mila fahatsaraña izy e! Nous demandons le bien de nos enfants,
Mikaiky anarô Razaña koa, Nous vous appelons aussi, les ancêtres
Na ampôkon-dray, Du côté paternel
Na ampôkon-dreny, Et du côté maternel,
Mampilaza aminarô koa fa, Nous avons annoncé
Zanakanarô, zafinarô, handëha hitady völa Que votre fils, votre, petit-fils, va gagner sa vie
Ka amianarô fahatsaraña e ! » Donnez-lui le bien ! »

cxiiicxii
icxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiic
xiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiiicxiii
RÉSUMÉ
Notre contribution vise à analyser le rapport qui s’établit entre la quête de richesse et la
bénédiction parentale à travers les chansons populaires du Nord de Madagascar, plus précisément le
genre musical salegy. Ce travail est principalement basé sur la culture traditionnelle sakalava mais
perçue à travers les chansons des artistes du Nord. On estime, cependant, que malgré l’importance
de la bénédiction parentale chez les Malgaches d’antan, elle est maintenant devenue moins évoquée
en raison de la mondialisation et du progrès. De plus, gagner de l'argent demeure difficile et il s’agit
là d’une activité indispensable pour tout individu et que d’autres moyens de s’enrichir semblent être
mis en valeur par des artistes de nouvelle génération. D’où la question de la mutation concernant les
chansons des jeunes artistes d’aujourd’hui.
Mots-clés : Richesse, bénédiction, parents, oralité, salegy, sakalava.

ABSTRACT
Our contribution aims to analyze the relationship that is established between the quest for
wealth and parental blessing through popular songs from northern Madagascar, more specifically
the salegy musical genre. This work is mainly based on traditional sakalava culture but seen through
the songs of artists from the North. It is believed, however, that despite the importance of the
parental blessing among Malagasy people of old, it has now become less talked about due to
globalization and progress. In addition, earning money remains difficult and it is an essential
activity for any individual and other means of getting rich seem to be being promoted by new
generation artists. Hence the question of the mutation concerning the songs of the young artists of
today.
Keywords: Wealth, blessing, parents, oral, salegy, sakalava.

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