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REFLEXION ILLUSTREE SUR LE PROPOS : « LE FIHAVANANA CONSTITUE

UNE DES LIGNES DE FORCE DE LA CULTURE MALGACHE »


Par : Vivien Fanomezantsoa

INTRODUCTION
Au Ve
siècle, des voyageurs austronésiens ont mis les pieds sur
Madagascar pour diverses raisons. Ils ont occupé la Grande Ile ; et ils sont
appelés les premiers malgaches ou les protomalgaches. Ils ont apporté de chez
eux tant de choses notamment leur culture et leur civilisation. D’autres
groupes de personnes sont venus plus tard pour enrichir le nombre de la
population malgache. Ils ont apporté également les siennes. D’où la naissance
de la culture et de la civilisation malgache. Elles sont constituées
d’austronésiennes, islamiques, indiennes… Pourtant, celles de l’Asie du Sud-
Est restent les bases. D’une manière et d’une autre, la culture et la civilisation
ne se séparent jamais. Alors, étudier l’aspect socioculturel d’une nation a
affaire également à sa civilisation. Ici dans cette étude, nous sommes censés
de réfléchir à propos du fait que le fihavanana constitue une des lignes de
force de la culture malgache. Afin de bien mener la réflexion sur ce propos,
nous allons définir en premier temps les concepts sur lesquels cette étude se
base. En second temps, nous allons montrer des faits et des phénomènes
sociaux montrant la place du fihavanana dans la culture malgache. Et au
dernier moment, cette étude se terminera à des analyses FFOM et à une
réflexion sur ces faits. D’un côté ou d’une autre, il se peut que le fihavanana
est une arme à deux tranches pour la culture malgache.

1. DEFINITION DES CONCEPTS-CLES


1.1. LA CULTURE
Le terme « culture » vient du latin colere qui signifie cultiver.
Originellement, la culture englobe l’ensemble de créations d’un peuple dans le
but de pouvoir vivre avec la nature et avec d’autres peuples ; c’est la mémoire
collective de ce peuple. La culture différencie principalement un peuple d’un
autre1 ; c’est-à-dire qu’elle fait différencier une nation à une autre car elle est
parmi les éléments par lesquels on peut identifier une collectivité.
Puisque la culture s’oppose à la nature ou à l’inné, elle regroupe tout ce
qui est appris ou acquis. Pour le cas de la Grande Ile, malgré quelques
différences, les éléments de base de la culture restent les mêmes ; c’est-à-dire
qu’il n’existe qu’une seule culture malgache. Mais elle peut se présenter sous
diverses formes par rapport au foko existant.
1.2. LA CIVILISATION

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DEPARTEMENT DE CIVILISATION, Mars 2000.

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Etymologiquement, le terme « civilisation » vient du latin civis. La
civilisation regroupe l’ensemble de tout ce qui caractérise les grandes sociétés
humaines : moral, techniques, religion… Il est dit qu’est est un mode
particulier d’humanisation ; c’est-à-dire une manière de rendre humain.
Le dynamisme est une des caractéristiques majeures de la civilisation ;
c’est-à-dire qu’elle est dynamique mais non pas statique. Une des principales
raisons de ce dynamisme est l’adoption de quelques éléments d’autres
civilisations. Si nous considérons le cas de Madagascar en tant qu’île, la
civilisation malgache peut se qualifier d’ilienne. Elle reste une seule
civilisation issue du contact des autres civilisations et elle fait d’un bloc
indissociable la nation malgache.
1.3. LE FIHAVANANA
Etymologiquement, le terme « fihavanana » vient du radical à base
nominal « havana » qui possède une signification proche du mot français
« parent ». Le radical a subit une circonfixation « fi…ana » afin de donner
naissance au nom « fihavanana ». « Fihavanana » est forcément traduit en
« parenté ». Pourtant, en tant qu’élément spécifique de la culture malgache,
aucun mot d’autres langues ne peut traduire ce concept. Elle constitue un
mode de relation particulier et spécifique pour les natifs de la culture
malgache. Elle consiste également à se positionner la plus proche possible
faces aux autres. Le fihavanana se présente sous trois dimensions égales : le
fihavanana fifankatiavana, le fihavanana fifanajana et le fihavanana
fifanampiana. Le fihavanana reste également un pilier qui fait la société
malgache indissociable.

2. DES FAITS ET DES PHENOMENES SOCIAUX MONTRANT LA PLACE DU


FIHAVANANA DANS LA CULTURE MALGACHE
Des faits et phénomènes sociaux mettent en exergue le fait que le
fihavanana aligne parmi les éléments qui constituent la ligne de force de la
culture malgache. Ils servent également des illustrations pour cette étude.
Dans cette partie, nous allons parler du havoria dans le foko Antesaka, de la
disposition du tragnobe dans le foko Antemoro et du haogna dans le foko
Betsileo.
2.1. LE HAVORIA DANS L’ANTESEAKA ET LE FIHAVANANA
FIFANKATIAVANA
Dans le foko Antesaka, le havoria est un phénomène dans lequel les
membres d’une société regroupent pour un intérêt général, collectif ou
particulier. Il peut être des haravoa ou festivité, des haratsia ou doléance et
aussi d’autre chose. Dans ce phénomène, les gens exécutent une chose
ensemble afin de maximiser l’union et de minimiser la solitude. Chacun
d’entre les individus investit son temps à sa présence au havoria dans le but

2
de matérialiser et surtout de prouver le fihavanana fifankatiavana. Par
exemple dans le cas des forazaza ou circoncisions dans des jours qui se
suivent, les gens suspendent leur activité quotidienne et vont assister à la
manifestation. Dans chaque forazaza, ils amènent de chez eux ce que l’on
appelle « atodiakoho2 ». Cela montre le fihavanana finfankatiavana dans la
société malgache par le biais du havoria dans le foko Antesaka
2.2. LA DISPOSITION DU TRAGOBE DANS L’ANTEMORO ET LE
FIHAVANANA FIFANAJANA
Chez le foko Antemoro, le tragnobe est une maison collective dans
laquelle l’ampanjaka ou chef de lignage habite. Chaque manifestation au sein
du lignage s’y déroule. Le tragnobe s’allonge du Sud au Nord pour permettre
à la présence de deux portes côte à côte à travers chaque axe de longueur Est-
Ouest. La porte d’Ouest sert d’entrée et de sortie alors que la porte Est sert
d’aération et d’éclairage de l’intérieur de la maison. Le tragnobe se divise
imaginairement en deux parties. La partie Est, plus claire et plus aérée pour
la matinée, est réservée aux hommes. On n’entre ni ne sort à l’Est ; c’est-à-
dire qu’on ne passe pas à travers les hommes. Les hommes les plus importants
du lignage se trouvent plus proche de la porte d’aération et d’éclairage qui
s’appelle localement « lohabe » La partie Ouest, plus claire pour l’après-midi,
est réservée aux femmes. Pourtant, il est interdit de faire du va et vient dans
le tragnobe pendant l’accomplissement d’un rituel. Cela se fait dans le but de
ne pas gâcher les femmes qui se trouvent plus proche de la porte d’entrée et
de sortie. C’est un cas de respect également. Alors, cette disposition marque
le fihavanana fifanajana dans la culture malgache à travers le foko Antemoro.
2.3. LE HAOGNA DANS LE BETSILEO ET LE FIHAVANANA
FIFANAMPIANA
Au sein de la collectivité betsileo, le haogna est un phénomène social
dans lequel les membres d’une communauté travaillent gratuitement
ensemble pour l’intérêt d’un individu. Celui à qui le haogna se fait ne donne
qu’à manger aux travailleurs au moment du haogna. Cela se fait dans le but
de s’entraider aux activités difficiles à faire. Le haogna montre la volonté du
foko Betsileo à se donner les mains. Ce phénomène représente le fihavanana
fifanampiana chez les malgaches.
Alors, le havoria dans l’Antesaka, la disposition du tragnobe chez
l’Antemoro et le haogna dans le Betsileo représentent les trois couches du
fihavanana dans la culture malgache. Nous allons faire des analyses sur cela
dans la partie ultime qui va suivre trop tôt.

2
Un présent de bénédiction pour l’enfant circoncis.

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3. ANALYSES FFOM SUR LA PLACE DU FIHAVANANA DANS LA CULTURE
MALGACHE
Comme toute chose, le fihavanana possède son côté positif et sa face
négative. Nous allons en parler dans ces analyses.
3.1. LES FORCES ET LES OPPORTINUTES DU FIHAVANANA DANS
LA CUTURE MALGACHE
Le fihavanana fait comme ce que l’on a déjà dit la nation malgache
indissociable. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le fihavanana reste un pilier
de la culture malgache. L’existence de ce fihavanana qui se présente sous trois
dimensions égales est une grande force indéniable pour la culture et la
civilisation malgache. Il différencie cette dernière à d’autres civilisations du
monde entier.
En plus, le fait que Madagascar est une île permet au fihavanana de ne
pas être mal influencée par d’autres éléments socioculturels étrangers. L’unité
des malgaches dans la diversité est donc issue de la domination du
fihavanana.
3.2. LES FAIBLESSES ET LES MENACES DU FIHAVANANA DANS LA
CULTURE MALGACHE
La domination du fihavanana peut également conduire la communauté
malgache vers sa faiblesse surtout dans le domaine économique. Bon ou
mauvais, on accepte tout afin de respecter le fihavanana. Il est dit qu’ « aleo
very tsikalakalam-bola toy izay very tsikalakalam-pihavanana ». Cela signifie
qu’on est prêt à s’appauvrir dans le but de garder le fihavanana. Le fihavanana
est devenu plus important que l’économie qui permet à la survie de la
population. Pour cela, le fihavanana représente une menace pour la
communauté malgache.
D’ailleurs, le phénomène de la mondialisation demeure une menace
pour le fihavanana malgache. Elle porte une mauvaise voire une pire influence
pour ceux qui sont faciles à influencer. La mondialisation introduit des
mauvais éléments dans la culture malgache. Cela va conduire au non-respect
du fihavanana
3.3. REFLEXION SUR L’AVENIR DU FIHAVANANA DANS LA
CULTURE MALGACHE
Le fait de trop respecter le fihavanana affaiblie la culture malgache par
rapport à d’autres cultures. Le dynamisme ne signifie pas faiblesse mais
échange entre différentes cultures. Une culture doit nos seulement prendre
pour s’enrichir mais aussi donner pour influencer. Alors, il faut savoir
délimiter la frontière dans laquelle le fihavanana doit être en vigueur ou non.
Sinon, la Grande Ile va s’écouler en pleine mer comme ce que subissait le
TITANIC.

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CONCLUSION
Bref, d’après tout ce qu’on a déjà dit, le fihavanana constitue une des
lignes de force de la culture malgache. Il reste en tout cas un des piliers sur
lesquels la culture et la civilisation malgache se mettent. Les exemples des
trois foko (Antesaka, Antemoro et Betsileo), par rapport à des faits différents et
des trois couches différentes du fihavanana, montrent le fait qu’il en constitue
vraiment une des lignes de force. Pourtant, le fihavanana représente une
menace pour la collectivité malgache dans la mesure où il forge les gens à
accepter jusqu’à ce qui est innacceptable, ce qui ne mérite pas d’être accepté
afin de le respecter. Cela peut suffire à conduire la culture et la communauté
malgache à trouver sa profonde faiblesse. Alors, dans ce cas, le fihavanana
est une arme à deux tranchants pour la culture malgache.

BIBLIOGRAPHIE

DEPARTEMENT DE CIVILISATION.- « L’identité culturelle en question » in


Rôle et place de la FLSH dans la société malgache du XXIe siècle. Journées de
réflexion de la Faculté des Lettres et Sciences Humaine le 8, 9,10 et 11 Mars
2000.

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TABLE DE MATIERES

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1
1. DEFINITION DES CONCEPTS-CLES................................................................................... 1
1.1. LA CULTURE ....................................................................................................................... 1
1.2. LA CIVILISATION ............................................................................................................... 1
1.3. LE FIHAVANANA ................................................................................................................ 2
2. DES FAITS ET DES PHENOMENES SOCIAUX MONTRANT LA PLACE DU
FIHAVANANA DANS LA CULTURE MALGACHE ..................................................................... 2
2.1. LE HAVORIA DANS L’ANTESEAKA ET LE FIHAVANANA FIFANKATIAVANA 2
2.2. LA DISPOSITION DU TRAGOBE DANS L’ANTEMORO ET LE FIHAVANANA
FIFANAJANA ................................................................................................................................... 3
2.3. LE HAOGNA DANS LE BETSILEO ET LE FIHAVANANA FIFANAMPIANA ...... 3
3. ANALYSES FFOM SUR LA PLACE DU FIHAVANANA DANS LA CULTURE
MALGACHE ......................................................................................................................................... 4
3.1. LES FORCES ET LES OPPORTINUTES DU FIHAVANANA DANS LA
CUTURE MALGACHE................................................................................................................... 4
3.2. LES FAIBLESSES ET LES MENACES DU FIHAVANANA DANS LA CULTURE
MALGACHE ..................................................................................................................................... 4
3.3. REFLEXION SUR L’AVENIR DU FIHAVANANA DANS LA CULTURE
MALGACHE ..................................................................................................................................... 4
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 5
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 5
TABLE DE MATIERES ..................................................................................................................... 6

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