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Résumé : L’objet de notre communication est de montrer l’interaction qu’il y a entre la culture et le développement en Afrique noire. Plus
concrètement, en partant d’une pratique religieuse traditionnelle des peuples Sawa du Cameroun, nous allons mettre en évidence la
nécessité de prendre en compte les biens culturels matériels et immatériels de type magico-religieux dans les problématiques de
développement en Afrique subsaharienne.
Mots clés : Afrique noire, Développement durable, Culture, Religions Traditionnelles Africaines (RTA)
Abstract : This paper attempts to present interaction between culture and development in Sub-Saharan Africa. More concretely,
considering traditional religious practices of the Sawa people in Cameroon, we focus upon the necessity to take into consideration the
magic religious material and immaterial cultural heritage in the development of the area.
Keywords: Subsaharian Africa, Sustainable development, culture, traditionnal African religion
Le Cameroun est un pays de l’Afrique centrale ayant aujourd’hui modes de vie, les savoir-faire techniques, économiques,
une population de plus de 16 millions (2006) et une mosaïque artistiques et environnementaux, les modes d’organisation
impressionnante de 212 ethnies se côtoyant et continuant à collectifs. A partir du moment où les groupes sociaux se
véhiculer leurs langues et croyances traditionnelles. Parmi les construisent dans les relations qu’ils ont les uns des autres, ils ne
communautés autochtones du Cameroun, on retrouve les peuples relèvent donc pas d’une essence immuable. De ce fait, la culture
Sawa, terme regroupant un ensemble d’ethnies vivant le long du des groupes sociaux n’est pas un phénomène figé mais un
littoral camerounais pour qui l’eau imprègne très fortement leurs processus en constante évolution se définissant en fonction de ses
traditions et cultures. Pour ces peuples, les cours d’eau ont caractéristiques propres et de ses relations avec celles d’autres
toujours joué un rôle important dans le façonnement de leurs groupes sociaux. Les cultures sont donc en perpétuelle
pratiques cosmogoniques dont la plus significative est le Ngondo. construction et s’enrichissent mutuellement.
L’objet de notre propos est de montrer l’attachement du peuple Les peuples Sawa du Cameroun
Sawa au Ngondo, forme de religiosité traditionnelle et
l’importance de prendre en compte cet aspect dans les politiques Le terme Sawa regroupe tous les habitants de la région côtière du
de développement durable. Pour illustrer cela, nous montrerons Cameroun (Figure 1). C’est un ensemble de peuples ayant des
en quoi consiste la pratique spirituelle du Ngondo et comment à origines bantoues et partageant un même héritage historique
travers elle, les peuples Sawa s’approprient leur patrimoine radicalement marqué par certaines valeurs notamment le modèle
aquatique en tant que biens culturels matériels et immatériels de et l’esprit familial, l’hospitalité, le partage, la solidarité, les
type magico-religieux. Enfin, les fonctions socioculturelles du pratiques langagières orales et gestuelles, etc. Les peuples Sawa
Ngondo nous interrogent sur sa pertinence dans le ont donc une armature culturelle commune où s’enchevêtrent
développement durable du littoral camerounais. Ce qui fait appel similarités linguistiques, rites, codes et pratiques religieuses
à un éventuel pilier culturel /interculturel du développement. semblables. Pour ce qui est de l’occupation spatiale, les Sawa se
subdivisent en deux grandes composantes. Le premier groupe est
Nous signalons d’emblée que la définition de la culture que nous constitué de ceux qu’on peut considérer comme les premières
utilisons ici à savoir « l’ensemble des traits distinctifs spirituels nations de la région côtière camerounaise. Il s’agit
et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société particulièrement des Bakoko, les Bassa des régions autour de
ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les Douala, Edéa et Yabassi et également d’autres groupes ethniques
modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de à savoir les Ndokpenda, Yabassi, Yingui, Mbang, Bandem,
valeurs, les traditions et les croyances» fait référence aux Yadimba, Yakalak, Njuki, Yansoki, Bonamateke, Yabea,
travaux de certains auteurs notamment Panoff et Perrin (1973), Ndonga, Adie,Yasuki, Ndokbiakat, entre autres. Le deuxième
Conférence Mondiale sur les politiques culturelles (Mexico, groupe se compose d’un ensemble de peuples ayant un même
1982), Déclaration universelle de l’Unesco sur la diversité ancêtre fondateur. Ce sont notamment les Douala, les Bombedi,
culturelle (Paris, 2 novembre 2001). A cela s’ajoute aussi les les Bokumba, les Bakota et les Bose Minié.
comme priorité, le rapport des Sawa au cosmos, à Dieu battement du tam-tam des officiants pour rappeler et indiquer aux
(Nyambé). Il contribue à la réconciliation entre les peuples Sawa autochtones Sawa l’heure et le lieu de la veillée solennelle du
et les esprits tout en conservant aussi une fonction politique et Ngondo. La cérémonie est ouverte à toutes les couches de la
administrative de gestion de l’espace géographique des peuples population Sawa sans discrimination aucune de sexe, d’âge et de
Sawa. Pris sous cet angle, le Ngondo est toujours apparu comme statut social et a nécessairement lieu dans le territoire d’un des
le cadre privilégié dans lequel sont abordés, discutés et clans Dualas. La veillée est un moment important de méditation
solutionnés sur le fondement des traditions Sawa, tous les spirituelle, où s’entremêlent prières ritualisées et plusieurs
problèmes que ses membres estiment essentiels pour leur actions, guidées par la musique, danse et chants spirituels sous la
épanouissement socioculturel, politique et économique. Héritage coordination des patriarches et chefs de cérémonies. Les prières
religieux traditionnel faisant partie du patrimoine culturel et invocations se font prioritairement par l’utilisation cadencée de
matériel et immatériel1, le Ngondo se compose d’une société langage chanté communément appelé «Ngosso» dans ses
secrète, d’un culte et d’un système de croyance ancien, hérité des versions Mukukumé2 et chants d’évocation publique comme
ancêtres fondateurs. Il est au centre de plusieurs rites, à vocation l’Essewe3. La veillée est aussi une occasion pour les chefs
spirituelle ou thérapeutique, non exclusifs les uns des autres et traditionnels de se retirer dans un sanctuaire pour délibérer à huis
auxquels participent un grand nombre de Sawa. Le culte de clos sur certaines questions concernant l’avenir des peuples
Ngondo ne se fait pas dans n’importe quelle condition, mais dans Sawa.
le cadre de cérémonies précises discrètes se concluant par une
fête annuelle. De nos jours, les festivités magico-religieuses et
culturelles du Ngondo se déroulent le premier week-end de
décembre et durent une semaine. Le choix du mois de décembre
n’est pas occasionnel : période d’étiage, décembre incarne le
début de la saison sèche et donc la période la plus propice à la
navigation légère, favorable à la rencontre d’une part entre les
peuples Sawa et d’autre part entre ces derniers et leurs divinités.
capitales sur l’organisation cérémonielle de la grande fête du musicales, vestimentaires et linguistiques pour ne citer que ceux
lendemain. là, ont un lien étroit avec l’environnement aquatique les abritant
depuis des générations. Toutefois, il convient de signaler que le
Le deuxième temps fort concerne le jour de la messe des eaux. Ngondo a connu plusieurs moments de crises liés aux
En effet, le grand prêtre descend dans les profondeurs du fleuve persécutions politiciennes, aux effets de la globalisation et au peu
Wouri pour immerger le vase sacré et rencontrer les divinités d’implication des intellectuels Sawa de mener un discours de
pour les interroger sur l’avenir des peuples Sawa. Les divinités modernisation de leurs traditions sans toutefois la dénaturaliser.
répondent aux interrogations du peuple en remplissant le vase de Il s’agit bien là, d’un problème touchant toutes les ethnies
fruits de mer. Il revient aux grands patriarches et aux prêtres de camerounaises. Toutefois les efforts de réhabilitation du Ngondo
décrypter le message des divinités et le transmettre à la entrepris cette dernière décennie par les élites traditionnelles et
population. C’est dans la lecture de ce que les divinités habitant intellectuelles Sawa sont encourageantes. Ces efforts vont dans le
le fleuve envoient aux populations que le Ngondo tire sa sens de considérer le Ngondo un élément de la désaliénation
puissance de culte du passé, faisant un trait d’union entre le sociale et culturelle du Sawa. Sur ce point, Eboussi Boulaga
monde visible et invisible. La célébration de ce moment (1977) a raison de rappeler l’intérêt de l’authenticité africaine
particulier est fêtée par une belle course traditionnelle de pirogue. dans l’avenir de l’Afrique. On peut sans doute considérer le
Ngondo une composante de cette authenticité africaine dans la
mesure où de part ses caractéristiques fondamentales, il contribue
à la rehabilitation de l’homme noir.
autochtones pour une véritable expérience de démocratie pour montrer les interactions entre culture et développement, il
participative permettant d’élaborer un schéma d’aménagement et arrive encore que dans le cadre des politiques et projets de
de gestion des eaux, est désormais incontournable. La démarche développement, la culture de certaines communautés soit niée,
de contrat de rivière conçue dans une approche interculturelle est désavouée, et sous-estimée. Ce qui pose le problème de la
une réponse au besoin d’évoluer vers une gestion concertée de valorisation de la diversité culturelle dans les politiques de
l’eau. développement (Spero, 2004 ; Wicht, 2004). L’exemple pris ici
avec le Ngondo, correspond à bien d’autres explicités dans la
Quelques réflexions critiques et conclusion littérature scientifique. Contentons-nous d’illustrer le cas du
projet pétrolier et d’oléoduc Tchad – Cameroun traversant le
Le peu ou manque de visibilité accordée au Ngondo dans les territoire camerounais sur environ 880 km pour la réalisation du
politiques de développement du littoral camerounais peut aussi pipeline servant de structure d’acheminement du pétrole tchadien
prendre ses origines à la manière dont la conceptualisation est un cas très intéressant sur cet aspect. Il s’agit d’un projet
actuelle du développement durable avec ses trois piliers d’une valeur totale de 3,7 milliards de US dollars dont le
(efficacité économique, solidarité sociale, responsabilité consortium promoteur est constitué des sociétés pétrolières
écologique) a été faite. Il s’agit en effet d’une conceptualisation Exxon (US), Chevron (US) et Pétronas (Malaisie). Le projet a été
qui n’a décidément pas pris en compte le culturel comme clé du classé à risque élevé par la Banque Mondiale qui a tout de même
développement pour reprendre l’expression de Javier Pérez de donné son avis favorable pour sa réalisation lors de sa session du
Cuéllar (1993). "Le culturel n’a pas sa place. On ne reconnaît 06 Juin 2000. En dehors des risques néfastes du projet
pas le fait que le développement durable n’est pas seulement (CED/FoE, 2001), pour les populations locales et pour
entravé par les effets de l’interaction entre environnement et l’environnement dénoncés par des ONG nationales et
économie, mais aussi par les interactions systématiques entre internationales, et les différents rapports d’évaluation
environnement et culture, et entre économie et culture" (Esoh, indépendants, notamment la paupérisation des communautés
2004). D’une manière générale, il n’y a pas « une prise en forestières, la destruction de forêts et écosystèmes fragiles, les
compte systématique de la diversité culturelle et de l’interculturel risques pour l’économie et l’écologie du littoral camerounais, la
à tous les niveaux d’intervention des politiques de corruption, les violations des droits de l’homme, la menace pour
développement » (Esoh, 2004). En effet, il n’est quasiment jamais la sécurité alimentaire, l’épidémie du SIDA, ce qui est aussi
question de considérer les éléments culturel et interculturel quand important à souligner c’est le peu de considérations accordées au
on aborde les questions environnementales et de développement patrimoine culturel. En effet, le pipeline traverse de nombreux
telles l’eau, les déchets, la qualité de l’air, le bruit, la santé, villages, comprenant des zones expropriées aux populations
l’éducation, etc. autochtones et déboisées pour faire passer l’Oléoduc. Ce sont des
zones comprenant le patrimoine culturel des populations locales
Malgré les travaux et les initiatives réalisées par certaines se composant en priorité de sites sacrés notamment anciens
institutions internationales telles l’Unesco4 et la Francophonie, villages, bois sacrés, sépultures, fleuves sacrés, forêts
theurapeutiques et de pratiques ancestrales liées à des savoir-faire
dans les domaines de la chasse, la pêche, l’orpaillage,
4
Déclaration des principes de la coopération culturelle l’agriculture et l’élevage qui n’ont pas été véritablement pris en
(UNESCO, 4 novembre 1966), compte dans la mise en oeuvre du projet.
http://ww.unhchr.ch/french/html/menu3/b/n_decl_fr.htm),
Recommandation 1134 relative aux droits des minorités (Conseil Les impacts négatifs du pipeline dans les sites sacrés de certains
de l’Europe / 1er/ oct 1990) peuples Sawa sont de plus en plus soulignés. C’est le cas du
http://assembly.coe.int/Documents/AdoptedText/ta90/frec1134.ht fleuve Lobé, site sacré des Batangas. Aujourd’hui, ce site est à
m) - Déclaration sur les droits de l’homme pour les personnes qui risque pour deux principales raisons : la première concerne la
ne possèdent pas la nationalité du pays dans lequel elles vivent déforestation accélérée et incontrôlée dont il est objet ; la
(AG ONU – 13 décembre 1985) deuxième raison concerne la menace dont représente le projet de
(http://www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/o_nonnat_fr.htm) - pipeline Tchad Cameroun avec son terminal pétrolier tout proche
Convention 169 concernant les peuples indigènes et tribaux dans de ce site fluvial sacré. En effet, la protection traditionnelle grâce
les pays indépendants (OIT – 27 juin 1989) à laquelle le site conserve jusqu’alors son intégrité ne peut rien
(http://www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/62_fr.htm) -
Recommandation 1134 relative aux droits des minorités (Conseil
de l’Europe – 1er octobre 1990) - minorités nationales ou ethniques, religieuses ou linguistiques
(http://assembly.coe.int/Documents/AdoptedText/ta90/frec1134. (AG ONU – décembre 1992)
htm) – (http://www.unhchr.ch/french/html/menu3/b/d_minori_fr.htm) -
Résolution 232 sur l’autonomie, les minorités, les nationalismes Projet de déclaration des droits des peuples autochtones (ONU –
et l’Union Européenne (Conférence permanente des pouvoirs août 1993)
locaux et régionaux de l’Europe – mars 1992) (http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/0/33463c8fd3d6
(http://www.coe.int/T/F/Cplre/_9._Bulletin/Bulletin_2_1992.asp) cd0bc1256b42005aed1f?Opendocument)
- Déclaration des droits des personnes appartenant à des
faire en ce qui concerne les risques liés aux marées noires. liées à la paix, au dialogue entre les peuples, à la diversité
culturelle, à l’immigration, au racisme sont dorénavant,
Ces situations d’oubli du culturel dans les problématiques de considérées comme des problématiques de développement au
développement et de protection de la nature créent des conditions même titre que les questions économiques, sociales et
de résistance nuisant au développement. Dans bien des cas, les écologiques. Par déduction, la responsabilité interculturelle nous
communautés désavouent les actions réalisées car elles ne s’y renvoie à interpréter, comprendre et apporter des solutions aux
reconnaissent pas, créant ainsi un certain repli identitaire. Parfois, questions sociales, écologiques et économiques de nos sociétés
les projets de développement encouragent l’homogénéisation en tenant compte du culturel et en se positionnant dans une
culturelle au mépris des cultures locales. Le développement, pour approche de communication et d’échanges entre communautés.
qu’il soit durable, ne peut pas se faire sur la base d’un La négation des identités culturelles dans le processus de
renoncement total de soi parce que l’homme est générateur et développement au fil des temps crée un espace d’actions où la
porteur de culture. Un développement qui appauvrit conception de la vie sociale se structure dans une logique de
culturellement l’humain, n’est pas durable car il prive les redondances d’où n’émerge que la civilisation occidentale. La
générations à venir de leur héritage historique et ancestral. La question de fond émergeant de ce travail est celle de s’interroger
tradition est un vivier dans lequel tout individu puise sa vitalité et sur le rôle de la culture dans le développement de l’Afrique.
tout développement qui se veut durable devrait en tenir compte. C’est une question qui reste ouverte et mérite une plus grande
Mais les traditions ne sont pas immuables. Elles ont besoin d’être attention dans la recherche et les politiques de développement.
remises en question. Dans le cas du Ngondo, le tout n’est pas Ceci est d’autant plus important aujourd’hui où la mondialisation
qu’il soit systématiquement pris en compte dans les (O’Riordan, 2001) actuelle se caractérise par la place croissante
problématiques de développement. Il faut également que les qu’occupe le commerce international dans l’économie mondiale
peuples Sawa puissent adapter leurs traditions au contexte actuel au détriment de la culture.
de manière à les rendre plus fécondes et plus ouvertes au
changement tout en conservant leurs spécificités. Bibliographie
Le développement durable est appelé à aider les cultures à Bonju, J, Tinta S. et B.Poudiougo, 1998, Approche anthropologique des stratégies
d’acteurs et des jeux de pouvoirs locaux autour du service de l’eau.
s’adapter au temps, sinon elles courent le risque de devenir un Bandiagara, Koro et Mopti, Mali. Programme « Alimentation en eau
frein au bien-être des individus qui en sont porteurs. Il est de potable dans les quartiers périurbains et les petites centres», Ministère de
notre intérêt que la culture puisse se conformer aux exigences des la coopération, rapport de fin de recherche, 122 p.
temps modernes. Ce faisant, une telle conception de la culture CNUCED, 1992, Rapport de la Conférence des nations Unies sur
l’Environnement et le Développement – Rio de Janeiro.
moderne est pertinente si cette dernière garde ses valeurs CED/FoE, 2001, Promesses baffouées : exploitation pétrolière et Oléoduc Tchad-
cardinales profondément ancrées dans les repères historiques qui Cameroun. Qui payera la facture ? 26 p.
jalonnent l’itinéraire des humains qui la portent. Il incombe Djeumo, A., 2001 - Développement des forêts communautaires au Cameroun :
prioritairement aux autochtones d’assumer ce rôle en genèse, situation actuelle et contraintes – Réseau de Foresterie pour le
Développement Rural, 25b, DFID, FRR, ODI, Londres, Uk, 1-17.
réfléchissant sur la manière dont il est possible de valoriser leurs Ducroux, Anne-Marie (dir), 2002, Les nouveaux utopistes du développement
savoirs locaux. Dans le cas du Ngondo, il est important que ce durable / - Paris : Autrement, 342 p.
dernier soit préservé du risque d’enfermement afin qu’il ne soit Eboussi Boulaga, F., 1976, L'Identité négro-africaine, in Présence Africaine n.99-
figé dans le temps et l’espace et dans l’autocélébration. Pour cela, 100, 3-18.
Eboussi Boulaga, F., 1977, La crise du Muntu. Authenticité africaine et
c’est d’abord par la volonté des peuples Sawa à résister contre philosophie, Essai. Paris, Presence Africaine, 239 p.
l’impérialisme culturel en s’auto-organisant pour récupérer, Ela, J.-M., 1982, L'Afrique des villages. Paris, Karthala. 219 p.
valoriser et conserver leur patrimoine culturel qu’on pourra Javier Pérez de Cuéllar, 1993, La culture, clé d'un autre développement,
espérer transmettre de générations en générations une D+C, numéro 3, p 8 - 11.
Esoh, E., 2003, Plaider pour une protection des bois sacrés en Afrique noire,
représentation magico-religieuse de l’environnement aquatique Actes du XIIe Congrès Forestier Mondial – Québec Canada «La forêt,
du littoral camerounais qui alimente la mémoire et fonde source de vie» Tome A « des forêts pour les gens » - FAO 381 p.
l’identité. Tout ceci passe par une volonté d’ouverture, de Esoh, E., 2004, Interculturaliser le développement durable, in actes du
modernité à l’africaine du Ngondo. La mobilisation des Sawa colloque Développement durable : Leçons et perspectives,
(Université de Ouagadougou, 4- 6 juin 2004), Agence Universitaire
pour le Ngondo procurera aux populations un sentiment de la Francophonie, Agence Intergouvernementale de la
d’identité et de continuité, recréant en permanence une Francophonie, Tome 1, pp 71-80.
interaction entre leur environnement aquatique et leur histoire. Esoh, E., 2001, Repenser le concept de développement durable - in Les cahiers
Tout ceci est conforme aux exigences du développement durable du GRATICE – Université de Paris XII – p 135-147
Friedberg, C., 1997, Diversité, ordre et unité du vivant dans les savoirs
et permet de promouvoir le respect de la diversité culturelle. populaires, in Natures, Sciences et Sociétés, Vol 5, n°1, p. 5-17.
Ibo, J., 2005, Contribution des organisations non gouvernementales écologistes à
Cependant, la rénovation des cultures ne peut que se faire à l’aménagement des forêts sacrées en Cote d’Ivoire : l’expérience de la
travers un processus interculturel. Nous pensons d’ailleurs, que la Croix Verte, in VertigO – la revue électronique en sciences de
l’environnement, Vol 6, n°1 [en ligne : www.vertigo.uqam.ca]
responsabilité interculturelle (Esoh, 2004), peut être considérée
Jollivet, M. (dir.), 2001, Le développement durable, de l'utopie au concept : de
comme le quatrième pilier du développement durable. Ainsi, les nouveaux chantiers pour la recherche, Elsevier, Paris, 288 p.
coutumes, les traditions, les pratiques religieuses, les questions Kokou K., K. Adjossou et K. Hamberger, 2005, Les forêts sacrées de l’aire
Ouatchi au Sud est du Togo et les contraintes actuelles des modes de
Plusieurs aspects inédits livrés ici sont des témoignages collectés auprès de
certaines personnes ressources du patrimoine Sawa à Douala. D’autres résultent
de la lecture de monographies inédites et photos consultés sur les sites
www.camerounlink.net/fr/,www.peuplesawa.com,
www.bonasawa.blog4ever.com