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Les œuvres d'art éduquent-elles notre perception ?

(L, juin 2014)

Énoncé
Les œuvres d'art éduquent-elles notre perception ?

Comprendre le sujet
Ce sujet porte sur l'influence des œuvres d'art sur notre perception : ont-elles pour effet de l'éduquer, c'est-à-dire de la
former, de l'améliorer, de la conduire et de l'élever vers son plein épanouissement ?
Nous reconnaissons aux œuvres d'art le pouvoir de frapper notre perception en lui donnant à voir une beauté ou des
nuances que nous ne savons ordinairement pas percevoir. En captant notre sensibilité ordinaire pour l'élever au
discernement de qualités inaperçues, les œuvres d'art semblent alors nous apprendre à percevoir. Toutefois, n'arrive-
t-il pas que nous restions insensibles aux qualités d'une œuvre et ne sachions en percevoir ni la beauté, ni le sens ou
la valeur ? Notre perception ne doit-elle pas être préalablement éduquée pour accéder à ce que les œuvres nous
donnent à voir ?

Repères et notions à connaître et à utiliser dans le traitement du sujet


La perception, l'art et la technique, la culture.
Universel/ général/ particulier/ singulier ; intuitif/ discursif ; médiat/ immédiat ; objectif/ subjectif.

Textes et citation pouvant servir de référence


Un texte de Bergson qui tend à montrer que les œuvres d'art nous apprennent à percevoir ce qui demeurerait sans
elles inaperçu :

« Quel est l'objet de l'art ? Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions
entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l'art serait inutile, ou
plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l'unisson de la nature. Nos yeux,
aidés de notre mémoire, découperaient dans l'espace et fixeraient dans le temps des tableaux inimitables. Notre
regard saisirait au passage, sculptés dans le marbre vivant du corps humain, des fragments de statue aussi beaux que
ceux de la statuaire antique. Nous entendrions chanter au fond de nos âmes, comme une musique quelquefois gaie,
plus souvent plaintive, toujours originale, la mélodie ininterrompue de notre vie intérieure. Tout cela est autour de
nous, tout cela est en nous, et pourtant rien de tout cela n'est perçu par nous distinctement. Entre la nature et nous,
que dis-je ? Entre nous et notre propre conscience, un voile s'interpose, voile épais pour le commun des hommes,
voile léger, presque transparent, pour l'artiste et le poète. »
Henri Bergson, Le Rire, PUF, « Quadrige », 2012, p. 115.
Un texte de Platon qui précise le rôle de la musique et de la poésie dans l'éducation des gardiens dans la cité idéale ;
les harmonies mesurées introduisent dans l'âme l'équilibre propre à inspirer les comportements vertueux :

« — Eh bien, dis-je, Glaucon, est-ce pour les raisons suivantes qu'élever les enfants dans la musique est souverain ?
D'abord parce que le rythme comme l'harmonie pénètrent au plus profond de l'âme, s'attachent à elle le plus
vigoureusement, et, en conférant de la grâce à ses gestes, rendent gracieux celui qui a été correctement élevé, et
disgracieux les autres. Et parce qu'en outre, les objets négligés et mal fabriqués par l'artisan, ou les êtres qui se sont
mal développés, celui qui a été élevé dans la musique comme il convenait saurait les distinguer de la façon la plus
perspicace : dès lors, son sentiment de déplaisir étant plein de justesse, il louerait les belles choses, en jouirait et les
recevrait dans son âme, se nourrirait d'elles et deviendrait un homme de bien, tandis que les choses laides, il les
blâmerait avec justesse et les détesterait dès sa jeunesse, avant même d'être capable d'entendre raison ; puis, quand
la raison lui serait venue, il la chérirait, reconnaissant d'autant mieux sa parenté avec elle qu'il aurait été élevé ainsi.
— Oui, c'est bien mon avis, dit-il, c'est pour des raisons de ce genre que l'on élève les enfants dans la musique. »
Platon, La République, livre III, 402a, trad. É. Chambry.
« À présent, les gens voient des brouillards, non parce qu'il y en a, mais parce que des poètes et des peintres leur ont
enseigné la mystérieuse beauté de ces effets. » Oscar Wilde, « Le déclin du mensonge », in Intentions, 10/18, 1986,
p. 57.

Procéder par étapes


Identifier les difficultés particulières de ce sujet
On relèvera ici deux difficultés principales. Tout d'abord, il semble difficile de s'accorder sur une définition générale de
l'œuvre d'art, du fait précisément de la très grande variété de ses formes (« les œuvres d'art »). Par ailleurs, le sujet
présuppose que notre perception peut être éduquée. Or, cela ne va pas immédiatement de soi, dans la mesure où il
nous semble que percevoir est un acte naturel et spontané.

Problématiser le sujet
Si, d'un côté, nous sommes tentés d'admettre que les œuvres d'art influencent notre perception en modelant notre
sensibilité par la grâce de leurs effets, d'un autre côté, on peut douter qu'il s'agisse d'une véritable éducation,
perfectionnant notre perception et lui transmettant un savoir quelconque. Car, sans une culture préalable, nous restons
facilement insensibles aux vraies qualités d'une œuvre.
On se heurte donc à une alternative : tantôt les œuvres d'art semblent perfectionner notre perception, tantôt elles
paraissent au contraire impuissantes à produire un tel effet par elles-mêmes et passent inaperçues à l'individu sans
éducation.

Trouver le plan
I. Au contact des œuvres d'art, nous apprenons à mieux percevoir
Par leur charme propre, les œuvres d'art nous apprennent à percevoir ce qui nous échappe d'ordinaire. Pénétrée par
les œuvres d'art, notre sensibilité gagne en discernement.
II. Les œuvres d'art égarent notre perception
Les œuvres d'art éveillent des sensations, mais n'éduquent pas notre perception : sans une certaine éducation, nous
ne pouvons pas percevoir les véritables effets et significations d'une œuvre et commettons des contresens.
III. Notre perception doit être préalablement éduquée
Les œuvres d'art nous resteraient largement inaccessibles sans une éducation préalable de notre perception, instruite
par une culture savante (histoire de l'art, iconographie, etc.). Mais cette éducation, loin de se suffire à elle-même, nous
permet d'entretenir une relation plus riche aux œuvres qui, en retour, nous font accéder à un degré de perception plus
grand.

Corrigé

Introduction
On prête volontiers aux œuvres d'art toutes sortes de pouvoirs sur l'individu qui les contemple. Ne suffit-il pas
en effet d'écouter une pièce musicale, de contempler un tableau ou une sculpture, ou encore de lire un roman
ou un poème, pour éprouver un saisissant élargissement de notre perception, soudain sensible, par la grâce
de l'œuvre, à une beauté, une signification et des nuances nouvelles ? Semblable au maître arrachant son
élève à son primitif état d'ignorance et d'inaccomplissement, les œuvres d'art éduqueraient ainsi notre
perception en l'élevant à un degré supérieur de discernement. Au contact des œuvres, nous apprenons
semble-t-il à percevoir des qualités esthétiques qui resteraient sans elles inaperçues.
Toutefois, n'est-ce pas accorder aux œuvres d'art davantage de pouvoir qu'elles n'en possèdent ? On peut en
effet douter qu'il suffise de se placer au contact d'une œuvre pour voir notre perception s'élever, s'instruire et
se parfaire en quelque manière. L'histoire des arts regorge d'exemples de chefs-d'œuvre devant lesquels des
générations demeurèrent insensibles. Il ne suffit pas de voir un tableau dans un musée pour en retirer une
qualité de perception plus élevée : l'avoir sous les yeux ne garantit pas de savoir l'apprécier. Une
contemplation purement passive risque ainsi de nous laisser, par inculture, insensibles au sens et à la valeur
véritables des œuvres d'art. De ce point de vue, seule une perception préalablement éduquée pourrait alors
discerner la qualité d'une œuvre et en apprécier les effets et le sens.
Ces deux thèses forment la contradiction qui se joue ici : d'un côté, il semble que les œuvres d'art nous
apprennent d'elles-mêmes à percevoir ce qu'aucune autre éducation nous eût appris. Mais d'un autre côté,
l'expérience tend à prouver que la juste appréciation d'une œuvre d'art suppose elle-même une perception
préalablement éduquée par une culture savante (histoire de l'art, critique d'art). Comment concilier ces deux
thèses apparemment contradictoires ?

I. Les œuvres d'art éduquent notre perception


1. Les œuvres d'art enrichissent notre perception
L'œuvre d'art désigne une production humaine présentant une facture remarquable (habileté, beauté, originalité)
propre à éveiller des sentiments esthétiques. De ce point de vue, elle se définit essentiellement par ses effets. En
s'adressant à la sensibilité du contemplateur, l'œuvre communique des sensations, émotions, sentiments et pensées
qui lui procurent une qualité de perception nouvelle et plus élevée. Si nous admirons unanimement un tableau de
Vermeer, un nocturne de Chopin ou un sonnet de Baudelaire, n'est-ce pas en effet que nous accédons grâce à eux à
des perceptions d'une subtilité infiniment supérieure à celle du commun ? C'est donc à bon droit que nous attendons
d'une œuvre d'art qu'elle enrichisse notre perception en l'arrachant en quelque sorte à sa primitive et ordinaire
insensibilité.

2. … et lui apprennent à discerner le bien…


Platon ne manqua pas de remarquer cet étonnant pouvoir des œuvres d'art sur notre perception. La musique et la
poésie se révèlent à cet égard particulièrement remarquables. Car les rapports harmonieux qui ordonnent leurs
compositions pénètrent dans l'âme humaine et lui apprennent à percevoir ce qui est « bel et bon », juste et vrai.
L'éducateur de la cité s'adjoindra donc avec profit le talent des poètes et musiciens pour éduquer la jeunesse. La
poésie et la musique doriennes seront privilégiées pour leur propension à inspirer de nobles sentiments, tels que le
courage ou la modération. Dès lors, si une instruction plus intellectuelle est par ailleurs nécessaire, la paideia
(éducation) platonicienne repose aussi sur l'éducation, par les arts, de la perception de l'individu, dont l'âme prend
grâce à eux la « teinture » du bien, du beau et du juste.

3. … et la réalité elle-même
Les œuvres d'art ne se contentent pas de nous procurer des perceptions nouvelles, mais éduquent bel et bien notre
perception. S'il n'y avait eu un Phidias pour révéler l'harmonie du corps humain, un Raphaël pour en traduire la grâce
et la douceur, un Renoir pour saisir la volupté des nus féminins, un Friedrich ou un Turner pour exprimer la beauté des
paysages embrumés, nous n'aurions guère su les percevoir. Car bien que tous ces motifs soient sous les yeux de
tous, nous ne les percevons qu'à l'instant où une œuvre nous apprend à les discerner. Percevoir est ici bien autre
chose que recueillir des sensations immédiates. Cet acte consiste à saisir au travers (percipere) la confusion du
sensible, la forme distincte de la réalité elle-même. En rétablissant un contact immédiat avec les choses et avec nous-
mêmes, selon l'expression de Bergson, les œuvres d'art manifestent un pouvoir de guider notre perception, de l'élever
et de la former. Dès lors, il importe de saisir l'œuvre d'art par empathie : en oubliant ce que l'on sait pour se laisser
toucher et instruire par l'œuvre elle-même.

Cette perspective pose néanmoins plusieurs difficultés. Peut-on, premièrement, qualifier d'éducation l'empreinte que
les œuvres d'art laissent sur notre faculté de percevoir ? Car si l'éducation vise à l'amélioration de l'individu par le
développement discipliné de ses facultés, il n'est pas évident que les œuvres aient le pouvoir ni même la fonction
d'une telle édification de l'individu. Par ailleurs, les œuvres d'art possèdent-elles réellement le pouvoir d'atteindre et de
modifier la perception de l'individu qui les contemple, avec plus ou moins d'attention, de patience et d'assiduité ? Ne
sommes-nous pas parfois perplexes voire insensibles face à certaines œuvres ?

II. Les œuvres d'art égarent notre perception


1. Les œuvres d'art faussent notre perception
On ne peut ignorer que les œuvres d'art, fruit de l'imagination créatrice, tendent à déformer notre perception du réel en
nous offrant le spectacle d'un monde illusoire qui nous expose à de graves désillusions. Qu'on songe ici à
Don Quichotte abusé par les romans de chevalerie, à Emma Bovary perdue dans l'imagination idéaliste des amours
romanesques, ou encore au malheureux empereur dépeint par Marguerite Yourcenar (Comment Wang-Fô fut sauvé)
découvrant, accablé, le mensonge des peintures idylliques qui faussèrent sa perception du réel. Loin de former la
perception, les œuvres d'art la déforment bien souvent sous l'effet pernicieux de leur charme mensonger. Les poètes
ne sont pas des éducateurs : c'est ainsi que Platon critiqua Homère et entendit chasser de sa cité idéale les poètes
immoraux ou encore les peintres qui égarent notre perception en la fixant sur des copies trompeuses et la détournent
des modèles de la nature.

2. Les œuvres d'art déjouent nos habitudes de perception


Les œuvres d'art n'éduquent pas notre perception pour une raison de fond : parce qu'elles relèvent d'une liberté
créatrice qui transgresse nos habitudes de perception, elles s'opposent à toute imposition d'une discipline de la
sensibilité ou du jugement.
C'est en déjouant les réflexes de perception que l'éducation a conditionnés en nous que l'œuvre d'art trouve d'ailleurs
sa raison d'être. C'est ainsi que Rimbaud lui assignait la tâche d'opérer un « dérèglement de tous les sens ». En
ramenant notre perception à une façon virginale de voir et de sentir (Bergson), l'œuvre d'art défait l'éducation en se
plaçant « par-delà bien et mal » et toute « volonté de vérité » (Nietzsche) pour s'ouvrir à une infinité d'interprétations.
Toutefois, comme l'observe Bourdieu, notre perception ordinaire n'en est pas moins le produit d'un conditionnement
social qui, relayé par l'institution des musées et de la culture officielle, commande une perception idéologiquement
orientée des œuvres d'art elles-mêmes. De sorte que, dénaturées et détournées de leur vrai sens, les œuvres
deviennent les instruments d'une propagande de classe visant à imposer une norme du goût.

3. Échec d'une perception immédiate


On ne peut donc attendre des œuvres d'art qu'elles éduquent notre sensibilité. Se contenter des affects qu'un tableau,
une symphonie ou un poème font naître en nous ne permet pas d'en percevoir le sens et la valeur véritables. Nos
seules émotions devant une œuvre ne nous en font pas percevoir la vraie signification, mais nous inspirent au
contraire des interprétations souvent anachroniques.
À la passivité des sensations, qui ne renvoient qu'à un état affectif de nous-mêmes, il faut alors opposer l'activité de
percevoir, qui renvoie aux qualités propres de l'objet perçu. Pour bien percevoir, il faut donc faire taire ses sensations
et s'appuyer sur un savoir nous assurant un jugement objectif : la connaissance de l'iconographie est par exemple
indispensable pour percevoir qu'une scène de crucifixion renvoie à un épisode de la vie de Jésus qui ne prend sens
qu'à la lumière des Évangiles.

Dans cette perspective, les œuvres d'art n'éduquent pas notre perception et ne peuvent être comprises elles-mêmes
qu'à partir d'une perception déjà éduquée : seule une culture savante peut nous apprendre à percevoir les œuvres
d'art. Pourtant, en étant ainsi réduites à de simples illustrations d'un savoir général, les œuvres d'art ne perdent-elles
pas ce qui précisément en fait des œuvres d'art, à savoir leur singularité qui les situe par-delà toute interprétation
définitive ?

III. L'œuvre d'art n'éduque qu'une perception déjà éduquée


1. L'éducation savante de la perception
Percevoir est un travail méthodique qui ne va pas sans la possession d'un certain savoir. Aussi les œuvres d'art sont-
elles l'objet d'une perception préalablement éduquée, plutôt que la source de cette éducation. Erwin Panofsky était dès
lors parfaitement fondé à souligner l'importance de l'iconographie dans l'interprétation d'une œuvre d'art. En tant que
forme symbolique, celle-ci appelle l'exercice actif du jugement critique qui s'efforce de discerner grâce à sa culture
savante (historique et iconographique) ce qu'un regard immédiat ne peut percevoir de lui-même ni par l'effet supposé
de l'œuvre elle-même. Nul ne peut espérer éduquer sa perception en promenant dans les galeries d'un musée un
regard « sauvage », ignorant tout de l'histoire de l'art.

2. La perception ne s'instruit au contact des œuvres qu'en étant active


Toutefois, si la parfaite ignorance de l'iconographie ou de l'histoire de l'art nous empêche de percevoir la signification
et les effets d'une œuvre, ce n'est toutefois pas la culture religieuse qui nous rend sensibles à la grâce d'une madone,
mais bien l'œuvre bouleversante qui s'offre à notre regard. Si la culture savante s'avère indispensable pour éduquer
notre perception, elle ne fait que l'installer dans une attitude d'ouverture et d'attention aux œuvres qui, elles seules,
nous rendent sensibles à la richesse de leurs effets. Les œuvres d'art éduquent notre perception, dans la mesure où
elles donnent une signification concrète et sensible à des motifs qu'on sait par ailleurs identifier grâce à notre culture.

3. L'éducation de la perception à la singularité du sensible


Les œuvres d'art éduquent notre perception en nous rendant sensibles à la singularité de motifs que nous manquons
ordinairement de voir en les rangeant, par habitude, dans des généralités creuses. Une nature morte de Chardin, par
exemple, nous apprend à percevoir les objets les plus ordinaires (une marmite, un linge, des couverts, une miche de
pain) en les plaçant sous une lumière qui en fait jaillir la singularité : ils sont uniques et irréductibles à ceux qu'on a
coutume de voir. Parce qu'elle se situe par-delà tout concept ou idée générale (Kant), l'œuvre d'art nous apprend à
percevoir ce qu'aucune éducation d'ordre intellectuel (savante) ou empirique (sensibilité ordinaire) nous eût appris.
Daniel Arasse peut ainsi faire remarquer que les grandes œuvres se définissent par leur capacité à détourner la
signification de symboles traditionnels pour exprimer, par le truchement d'un « détail » qui change tout, une
signification nouvelle. La perception savante doit savoir se laisser éduquer par l'œuvre d'art.
Conclusion
Les œuvres d'art ne sont pas sans effet sur notre perception : elles nous touchent, nous émeuvent ou nous arrêtent en
quelque façon. Mais il serait illusoire de penser que les œuvres éduquent elles-mêmes notre perception par la grâce
de leurs effets. Car une attitude passive devant les œuvres d'art nous rend bien souvent insensibles aux qualités qui
font précisément leur grandeur. Dès lors, pour que les œuvres d'art puissent éduquer notre perception, celle-ci doit
être préalablement éduquée : c'est par la culture autant que par notre sensibilité que les œuvres peuvent élever notre
perception à ce qu'aucune autre éducation ni aucun autre savoir ne peuvent nous procurer.

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