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L’art

Définitions, fonctions et perspectives de


questionnement
a) Qu’est-ce que l’art ?

I. Définitions b) L’oeuvre d’art : une


définition évolutive
c) Le jugement esthétique
CONCEPTUALISATION

⇒ Quelle image
représente le
mieux l’art pour
vous ? Pourquoi ?

⇒ Et celle qui
le représente
le moins bien
? Pourquoi ?
CONCEPTUALISATION
I. Qu’est-ce que l’art ?
a. L’artiste et le technicien : points communs et différences

Arts martiaux Arts de la danse


CONCEPTUALISATION
I. Qu’est-ce que l’art ?
a. L’artiste et le technicien : points communs et différences

Arts martiaux Arts de la danse

→ Mouvoir le corps, compétences d’agilité, → Mouvoir le corps, compétences d’agilité,


de coordination, de maîtrise voire de grâce de coordination, de maîtrise voire de grâce
CONCEPTUALISATION
I. Qu’est-ce que l’art ?
a. L’artiste et le technicien : points communs et différences

Arts martiaux : visent un résultat Arts de la danse : visent un idéal


esthétique
→ Mouvoir le corps, compétences d’agilité,
de coordination, de maîtrise voire de grâce → Mouvoir le corps, compétences d’agilité,
de coordination, de maîtrise voire de grâce
→ Servent à se défendre et triompher :
but utilitaire précis qui régit la pratique. → Visent la beauté et le plaisir du
L’auteur vise un objectif qui n’est pas spectateur : pas de codes obligés et pas
laissé au hasard. de but utilitaire. L’auteur peut découvrir
son œuvre en même temps qu’il la
produit et en être surpris.
CONCEPTUALISATION
I. Qu’est-ce que l’art ?
a. L’artiste et le technicien : points communs et différences

Évaluer une technique : Évaluer un art :

★ Efficacité ★ Originalité
★ Perfection ★ Spontanéité
★ Maîtrise ★ Créativité
★ Objectivité… ★ Individualité…
COURS CONCEPTUALISATION

I. Qu’est-ce que l’art ? ⇒ 1ère tentative de définition (sens large)

ART :

⇒ Première acception :

a) Ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l'homme tend à une certaine
fin, cherche à atteindre un certain résultat. Synonyme de technique et d’adresse. Ex. :
l’art de la navigation, l’art du potier, l’art médical…
b) Synonyme de talent, d’habileté. Ex. : l’art de la guerre, l’art de la séduction…

⇒ Seconde acception :

c) Une activité de caractère esthétique, désintéressée, non utilitaire, recherchant


un idéal de beauté. Soit l’ensemble des règles, des moyens, des pratiques ayant
pour objet la production de choses belles.
COURS CONCEPTUALISATION
I. Qu’est-ce que l’art ? (Approfondissement)
b. Une rencontre entre la forme et le fond qui donne à penser

⇒ L’art nous donne à sentir et à penser à la fois.

Perçu dans le sensible, il s’adresse également à l’esprit.

L’art est une émanation d’une idée, qui doit se concrétiser dans le réel.

Nous ne devons pas nous arrêter simplement à la forme (telle ou telle couleur d’un
tableau), mais également être frappé par le fond, c’est-à-dire ce qui est représenté
et qui se prête à l’interprétation et au travail de l’imagination.

Plus encore : le fond doit être la forme et la forme le fond. Ils sont censés
entretenir un rapport qui est de l’ordre de la nécessité.

≠ distinction avec la décoration et l’idée pure


EXEMPLE
I. Qu’est-ce que l’art ? (Approfondissement)
b. Une rencontre entre la forme et le fond qui donne à penser

Le motif des souliers usés (probablement les siens) que Van Gogh a repris maintes et
maintes fois nous rappelle que l’artiste n’a pas à se soumettre aux conventions ou aux
règles censées présider au choix des « beaux » sujets. Mieux que ne pourraient le faire une
série de portraits, ces chaussures délacées, délaissées, donnent à voir, par leur modestie et
leur dénuement, une émouvante humanité.
COURS CONCEPTUALISATION #temps
I. Qu’est-ce que l’art ? (Approfondissement)
c. Une activité tendue vers l’éternité

⇒ L’artiste tente d’échapper à la mort en créant une œuvre qui dépasse le temps
et l’espace de son existence : il crée pour l’humanité à travers les âges.

⇒ L'œuvre d’art elle-même tend ainsi à perdurer. C’est par sa longévité qu’on va
être amené à juger de son importance et de sa légitimité. L’oubli est le signe du
désaveux.
Cf. Fiche distribuée

II. L’oeuvre d’art : une définition évolutive

Schéma animé ici


Cf. Fiche distribuée

II. L’oeuvre d’art : une définition évolutive


Cf. Fiche distribuée

II. L’oeuvre d’art : une définition évolutive


Cf. Fiche distribuée

II. L’oeuvre d’art : une définition évolutive


COURS CONCEPTUALISATION
III. Le jugement esthétique et son objet, le Beau
a. Trois critères essentiels

1) Le jugement esthétique désigne un regard désintéressé sur un objet


ou un être, indépendamment de toute utilité ou attirance physique.
2) L’émotion ressentie est sensible sans être sensuelle, réfléchie sans être
intellectuelle, et concerne le Beau.
3) Cette émotion est liée à une vérité d’un type particulier : elle demande
à être approuvée par toute autre personne, mais sans pouvoir être
démontrée. Le partage de l’émotion, l’assentiment dans le jugement
est attendu de la part des autres, comme s’il s’agissait d’une
réalité objective ; mais puisqu’il s’agit de quelque chose de
profondément « subjectif », cette rencontre n’est jamais assurée.
III. Le jugement esthétique et son objet, le Beau
COURS CONCEPTUALISATION/PROBLEMATISATION
III. Le jugement esthétique et son objet, le Beau
b. Qu’est-ce que le Beau ?

1) Le Beau nous apparaît comme une propriété de l’objet ou de l’être admiré.


2) On considère cette propriété comme étant de fait évidente et ainsi
universellement remarquable.
3) Cependant, il vient de notre appréciation, soit d’une impression subjective.

⇒ Il y a donc un paradoxe qui amène à se questionner sur cette universalité, et


donc, sur l’existence même du Beau compris comme critère objectif d’un être ou
d’un objet.

Questionnement : le Beau existe-t-il objectivement dans le réel ou bien est-il une construction sociale,
répondant à des critères que l’”homme de goût” doit apprendre à maîtriser ?
CONCEPTUALISATION/ARGUMENTATION

Emmanuel
Kant “Le Beau est ce qui plaît
universellement sans concept”.
Critique de la faculté de juger
1790

Sans concept : sans intervention de l’intellect, le


Beau étant d’abord perçu comme une émotion.
COURS PROBLÉMATISATION
III. Le jugement esthétique et son objet, le Beau
c. Le mystère du génie

Le génie artistique est considéré comme un fait mystérieux et


inexplicable : comment se fait-il que certains d’entre nous parviennent à
créer des œuvres belles et admirables, quand d’autres en sont incapables
?
ARGUMENTATION
“Notre vanité, notre amour-propre,
favorise le culte du génie : car ce n’est
qu’à condition d’être supposé très éloigné de
nous, comme un miraculum, qu’il ne nous
blesse pas [...]. Mais abstraction faite de ces

Friedrich
suggestions de notre vanité, l’activité du
génie ne paraît pas le moins du monde
quelque chose de foncièrement différent de

Nietzsche
l’activité de l’inventeur en mécanique, du
savant astronome ou historien [...].

En réalité, l’imagination du bon artiste ou


bon penseur produit constamment du bon,
Humain, trop humain du médiocre et du mauvais, mais son
1878 jugement, extrêmement aiguisé, exercé,
rejette, choisit, combine [...].

Tous les grands hommes sont de grands


travailleurs, infatigables non seulement à
inventer, mais encore à rejeter, passer au
crible, modifier, arranger.”
COURS PROBLÉMATISATION
II. Pouvoirs et fonctions de l’art
a.L’art comme force de transformation de notre rapport au monde

La place du spectateur est une question centrale dans le domaine de


l’art, de même que le pouvoir de l’art sur lui.

⇒ Le spectateur est-il simplement un sujet passif, à qui s’offre l'œuvre de


manière neutre et gratuite ?

⇒ Est-il au contraire acteur de l’acte artistique, son regard et sa perception


étant finalement ce qui fait vraiment art, peut-être même de façon plus cruciale
que la création de l’artiste lui-même ?

⇒ L’art est-il dépendant du jugement du spectateur ou bien faut-il concéder que


le regard du spectateur est également construit par un certain rapport à l’art ?
ARGUMENTATION

Oscar Wilde “La vie imite l’art bien plus que


l’art n’imite la vie.”
Le déclin du mensonge
1891
(écrivain)
COURS EXEMPLE
II. Pouvoirs et fonctions de l’art
b. L’art comme force de transformation de notre rapport au monde

O. Wilde prend comme exemple les brouillards de Londres : sans les


peintres impressionnistes, personne n’aurait été attentif à leur beauté.
COURS ARGUMENTATION
II. Pouvoirs et fonctions de l’art
b. L’art comme force de transformation de notre rapport au monde

→ Les peintres impressionnistes ont “inventé” les brouillards non pas dans le
sens où ils les ont créés, mais parce qu’ils nous ont permis d’y être attentifs et
de les voir vraiment. C’est grâce à l’art qu’on perçoit la beauté du monde.

→ Manet peint des hommes en redingote noire, Van Gogh peint des godillots de
paysans, Toulouse-Lautrec peint des prostituées… Peindre, ce n’est plus servir
un Beau qui existerait devant soi, c’est essayer de sauver le monde tel qu’il
est, pour le métamorphoser par le regard qu’on pose sur lui.

L’artiste cherche à nous apprendre à regarder, à écouter… à nous


émerveiller devant ce que nous ne voyons plus, n’entendons plus…
COURS CONCEPTUALISATION
II. Pouvoirs et fonctions de l’art
c. L’art, la politique et la société de consommation

L’art a eu et a toujours aujourd’hui une fonction politique.


Outil de propagande servant à soumettre le spectateur à un message idéologique
ou bien, à l’inverse, moyen de dénonciation et de réflexion au service des
citoyens, il participe à la réalisation et à l’appréhension de la vie collective.

Artiste et militant
chinois filmant un
policier alors que
celui-ci filme l’artiste
subversif Ai Weiwei…
EXEMPLE

B Movie, réalisateur.trice anonyme (2011)


Le cas Banksy

Banksy crée des œuvres de street


art en lien avec le monde qui
l’entoure. Il dénonce les
injustices et défend les libertés
en créant des images
percutantes qu’il dépose dans
les rues et les espaces publics
pour faire réagir les passants.

Alors que son succès grandit,


des œuvres sont volées pour
être mises en vente aux
enchères, sans son
https://scolawebtv.crdp-versailles.fr/?id=62772 consentement et contre sa
volonté.
EXEMPLE

B Movie, réalisateur.trice anonyme (2011)


Le cas Banksy

L’usage du pochoir :

→ Reproductible à l’infini, le dessin n’est plus particulier et contextualisé mais devient


standardisé. Cependant il est très efficace et permet l’apparition d'œuvres dans des
endroits exposés et partiellement accessibles.

Le rapport à la rue et à la publicité :

→ Le street art rencontre un autre type d’image et de slogan, la pub. Là où le consumérisme


a le droit d’exister (puisque les espaces publics sont achetés pour), l’art s’insère
illégalement et vient défier le discours conformiste.
EXEMPLE

B Movie, réalisateur.trice anonyme (2011)


Le cas Banksy

La rébellion :

→ Si l’art peut lui-même être ou devenir conformiste, l’espace créatif est d'abord celui de la
remise en cause, de la rébellion. L’histoire de l’art est nourrie des initiatives nouvelles et
originales éclatant les cadres et défiant l’ordre établi.

Les lieux dédiés à l’art :

→ En allant s’exposer lui-même à la Tate Gallery, Banksy fait un chemin inverse au street art :
il s’impose soudain dans un musée et brise ainsi le mur protégeant l’art dit élitiste en
faisant pénétrer de force des œuvres non reconnues par les institutions dans leurs
enceintes.

Pourquoi y a-t-il des lieux dédiés à l’art ? Pourquoi sont-ils payants ? Qu’est-ce que ça change dans notre
approche et notre regard sur les œuvres exposées ?
EXEMPLE

B Movie, réalisateur.trice anonyme (2011)


Le cas Banksy

La vente aux enchères :

→ Qu’est-ce qui détermine le prix d’une œuvre ?… L’expérience du vol des œuvres de street
art pour la mise en vente nous rappelle que tout peut être acheté, même ce qui s’élève
contre le consumérisme et est, par essence, contre le rapport monétaire.

Le rapport à l’éphémère :

→ L’essence du geste artistique est de faire durer l'œuvre, de la voler à l’oubli.

N’est-ce pas également le but des selfies qui inondent les réseaux sociaux ? Ce rapport au temps et à la mort est un
critère essentiel du rapport humain au monde et à la vie.

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