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Histoire du droit privé

Bibliographie :

- Jean-Philippe Levy remis à jour par André Castaldeau « Histoire du droit civil »
- Robert Villiers Le droit romain
- Girard Manuel élémentaire de droit romain
- Monier, Manuel élément de droit romain
- Jean Gaudemet Droit privé romain avec une mise à jour d’Emmanuel Chevreau
- Pascal Pichonaz
- Collection puf droit fondamental Introduction historique
- Paul Ouriac et Jehan De Malafosse Histoire du droit privé
- David de Roussin Traité d’histoire des obligations Litec
- François Olivier-Martin, « l’histoire de la coutume de Paris »

Les sources

Loi des XII tables est le premier monument législatif écrit des romains que l’on date des années 450
avant J-C. Il s’agit de la première codification puisque pour résoudre une crise sociale les romains
sont allés chercher les Grecs la manière de résoudre cette crise. C’est la méthode législative. La loi
des XII tables met par écrit ce droit coutumier romain donc la connaissance était vraiment un
privilégié aristocratique et patricien dans la mesure où le droit romain n’était connu que des pontifes
et les pontifes sont choisis par la vieille aristocratie romaine. On met le droit par écrit, on permet la
connaissance du droit par tous les citoyens et donc on rend possible l’égalité civile et civique par la
connaissance du droit. On peut dire que c’est quasiment une codification à droit constant.

Il faut aussi retenir que les romains légifèrent peu en matière de droit privé. Mais il y a quand même
quelques grandes lois votées par le peuple romain qui vont marquer l’histoire du droit comme par
exemple la lex aquilia (287/213 av JC). La base législative d’un travail d’interprétation d’un travail
doctrinal et jurisprudentiel. L’interprétation donnera naissance à notre régime de la responsabilité
civile.

Ce qui caractérise le droit romain est la place donnée à la source jurisprudentielle et à la source
doctrinale. C’est le magistrat judiciaire qui crée le droit en créant des actions en justice.

Cette action du préteur est rendue possible grâce à la loi aebutia qui date de 149/126 av JC. C’est
une loi de simplification de la procédure civile romaine, de la procédure des actions de la loi, de la loi
des XII tables. Suite à cette loi, on dispense les parties de l’accomplissement du rituel. Les parties
exposent aux magistrats quelles actions elles demandent. Le préteur rédige la formula, la formule où
il nomme l’arbitre (qui va trancher le litige au fond) et puis ensuite il expose les demandes, fins et
moyens des parties. Donc le préteur n’a qu’un rôle procédural. C’est un document technique de la
fiche de route pour l’arbitre. Le préteur va prendre l’initiative de modifier les formules légales des
actions telles que définie par la loi voir créer de toutes pièces des formules d’action. Et ça
simplement pour répondre aux besoins des parties. Il n’y a pas d’action générale à romain, chaque
action poursuis un effet procédural et juridique bien particulier. Exemple : action de vol par un non
romain => introduction d’une fiction juridique dans la formule, on va faire comme s’il était romain.

Création d’une action in factom : fait qui est exposé au préteur qui fait l’objet d’une protection
d’abord judiciaire et secondement judiciaire. Le préteur décrit les faits, il demande à l’arbitre de
vérifier l’existence matérielle des faits et s’il parvient à cette constatation et bien il faut en tirer les
conséquences que le préteur aura fixé.
Ce qui arrive est que chaque génération de préteur va créer sa ou ses actions (action paulienne par
exemple, action de dol...) qui va s’ajouter à la liste des actions délivrées par le préteur que l’on
appelle l’édit du préteur. D’année en année, l’édit du préteur s’allonge.

C’est comme ça que c’est construit et complexifié le droit romain. C’est un droit jurisprudentiel.

////// Concurrence par l’autorité impériale, Hadrien dans les années 125/128 après JC. Il y a un
certain épuisement des magistratures républicaines. Le travail d’invention des actions que faisait le
préteur c’est désormais l’empereur qui le fait. Ce travail d’invention du droit par l’invention de
l’action se réalise grâce à l’autorité magistrale, l’autorité du préteur mais il n’est pas toujours un
juriste de très haut niveau. Derrière les parties qui plaident il y a des experts en droit et autour du
préteur, il y a des conseillers qui sont eux des experts. Ce milieu est d’un prestige intellectuel et
politique important. Indépendance intellectuelle et il est très difficile à un préteur, très difficile à un
arbitre d’aller à l’encontre de l’opinion commune des prudents sur une question juridique.

L’empereur fait appel aux grands juristes qui l’assiste au sein de sa fonction juridictionnelle. La
caractéristique des constitutions impériales c’est d’être à l’origine des décisions judiciaires. Ce sont
des décisions judiciaires du Conseil de l’empereur qui sont revêtues de l’autorité absolue de la chose
jugée (// avec la Cour de cassation).

L’empereur légifère en jugeant.

Il manque à cette codification la clé de compréhension. C’est ce que va reprendre justinien à partir de
529. Il commence par codifier, à frais nouveaux, la législation qui est considérée comme toujours en
vigueur. Les extraits des grands manuels et traités de droit de l’antiquité manifestent la commune
opinion de la doctrine. Opinion reçue dans la pratique. C’est ce que l’on appelle le Digeste. C’est un
énorme volume. Il complète par un manuel de droit officiel qui peut être invoqué en justice qui sont
les Institutes de Justinien. Il ajoutera les Novelles.

Le digeste se diffuse dans la partie Orientale de l’empire. Un peu dans la partie Occidentale. En
Occident, on a les rois Barbares. Ils inscrivent dans la loi écrite une partie de l’héritage romain et une
partie de l’héritage barbare. Exemple : la loi Salique, le bréviaire d’Alaric.

Grégoire le Grand, papa et préfet de la vie de Rome (10ème-11ème siècle)

Le droit romain circule mais c’est plutôt le droit romain des barbares qui a été simplifié. Mais encore
trop complexe à l’état de la société, à l’état des mœurs, à l’état de l’économie. On passe d’une
économie libérale/marchande à une économie de terre. Donc le droit romain devient hors de
propos. Ces manuscrits disparaissent dans ces bibliothèques.

A partir du 11ème siècle le droit romain circule à nouveau dans l’Italie du Nord. Circule dans l’Italie du
nord puis vers Rome. Création à Montpellier des premières écoles de droit, Placentin qui est le
créateur. Approche nouvelle de ces textes. On glose le droit romain, on essaie d’en restituer le sens.
Dans les écoles on étudie des concepts, des techniques romaines. Naturellement ce vocabulaire, ces
concepts, ces techniques vont se diffuser dans la pratique. Dans les tribunaux on appliquait des
usages pragmatiques, beaucoup plus adaptés aux besoins juridiques que les techniques romaines
beaucoup trop élaborés. Ces usages, le vocabulaire romain les désigne comme coutume. Les romains
distinguent usage et coutume. Une coutume est une loi non écrite. L’usage est un fait, la coutume
c’est du droit. Un usage n’a de valeur normative que lorsqu’elle est reconnue par le droit. Le droit
romain donne une conception textuelle à ces coutumes. On assiste à une espèce d’osmose entre les
coutumes et les solutions romaines. En France, cette romanisation des coutumes dans un esprit de
transaction commence plutôt dans le sud.
Seulement ces coutumes restent du droit non écrit et à partir de 1453, la monarchie entreprend de
rédiger par écrit des coutumes. Ordonnance de Montils-des-Tours pour des raisons d’administration
de la preuve. On l’a dit un usage est un fait et un fait en justice se prouve. On ouvre un procès dans le
procès. Mise à l’écrit par l’autorité royale. Rend la coutume notoire. Or, le notoire dans le système de
la preuve légale est ce qu’il n’a pas à être prouvé. Donc l’ordonnance avait pour objectif de dispenser
les parties de prouver.

La grande absente c’est la législation royale qui impose à nouveau son autorité à partir du 11 ème
siècle. De surcroit, les coutumes des sujets du roi de France sont considérées comme une
manifestation de la ... Il n’y a pas d’interventionnisme royale.

On va assister sous la monarchie absolue a des codifications du droit. Codification du droit qui est
surtout procédurale. Entre 1667 et 1685, les ordo de codification de louis XIV : code de commerce,
l’ordonnance de la marine, l’ordonnance des eaux et foret, le code noir...

Après louis XIV on a une deuxième vague : les ordonnances de D’Aguesseau qui concernent les
successions et libéralités. Elles ne se substituent pas au droit coutumier mais on donne un cadre
général d’interprétation.

Loi des 16-24 août 1790 portant réforme de l’organisation judiciaire, c’est une loi monarchique et qui
prévoit la codification. Parce que réformer la justice et réformer la législation c’est typiquement
monarchique.
Le pourvoi en cassation

Compléter

Lois des 27 novembre et 1er décembre 1790 : création du tribunal de cassation qui prend le relais de
la fonction du roi de juge de la cassation.

L’article premier dispose qu’il y aura un tribunal de cassation établi auprès du corps législatif. Cette
localisation a plus qu’un sens de domiciliation légale.

Compléter

En 1790 on crée un nouveau paysage judiciaire.

Loi du 20 avril 1810 (document 2) qui comporte un article 7 qui articule l’autorité des cours d’appel
et l’autorité de la Cour de cassation. On pose ici les termes d’un certain nombre d’équivoque qui vont
se révéler dans les décennies qui viennent. La souveraineté c’est-à-dire qu’il n’y a personne au-
dessus de lui, donc aucun recours hiérarchique possible au-dessus de la cour impériale. C’est pour
cela que l’on parle d’ « arrêt » => l’instance est arrêtée. La procédure est terminée. Le fond de
l’affaire a été tranché pour de bon, il n’y a pas de recours hiérarchique possible.

Loi du 1er avril 1837 relative à l’autorité des arrêts rendus par la Cour de cassation après deux
pourvois. Loi qui a été d’une adoption assez difficile permet à la Cour de cassation d’avoir le dernier
mot dans des termes qui sont tous sauf clairs voir très juridiques. Article 1 : renvoie à l’assemblée
plénière. Article 2 : expression pas juridique « se conformera à la décision de la Cour de cassation sur
le point de droit jugé par cette cour ». Autrement dit ici on nous dit que la Cour de cassation va juger
le point de droit qui est agité dans le cadre d’une affaire particulière.

Code de l’organisation judiciaire. Article L.311-1 : la cour d’appel statue souverainement sur le fond
de l’affaire. Article L.411-2 : « la cour de cassation ne connait pas du fond des affaires, sauf
disposition législative contraire ». Assez logique puisque la Cour d’appel statue souverainement.

Code de procédure civile. Articles 542, 604 et 605.

La cour d’appel statue souverainement sur le fond de l’affaire. La Cour de cassation ne connait pas le
fond de l’affaire. Qu’est-ce que c’est que le fond de l’affaire ? Quand on se rapporte à ce qu’est le
fond, on a une perspective différente de celle à laquelle on pense aujourd’hui. La souveraineté des
cours d’appel sur le fond c’est une souveraineté sur l’entrer litige donc une souveraineté aussi bien
sur la question de fait que sur la question de droit. Le problème est : lorsque la cour de cassation
statue en droit elle s’immisce dans la compétence de la cour d’appel. Permission d’une immixtion de
la Cour de cassation dans le fond du litige. Trancher un procès au fond c’est faire œuvre de
juridiction. Trancher souverainement au fond c’est le propre d’une juridiction souveraine. Si la Cour
de cassation n’est pas censée connaître du fond de l’affaire, elle n’est pas une juridiction.

Doc 7 : avec cet extrait, on ne comprend plus ce que veulent dire les dispositions législatives
lorsqu’on dit qu’une cour d’appel est souveraine sur le fond et donc que la cour de cassation ne
connait pas le fond.

Donc, on est perplexe. Si on essaie de comprendre les dispositions du COJ et du CPC, on ne comprend
pas ce l’actuelle appréciation du « fond ».
Ces contractions ont déjà été révélées par F. Gény à la fin du 19e siècle quand la Cour de cassation a
pris le parti de faire œuvre prétorienne : création d’une JP volontariste en matière d’obligations, de
garde, de responsabilité... (doc 8) Loi de 1837 permet une effraction du fond du droit car cette loi
permet de trancher le point de droit qui a été agité pendant une affaire particulière.

Pratique contra legem qui devient nécessaire. Pratique de la Cour de cassation qui s’est heurté à
aucune critique de la loi, du monde judiciaire parce qu’on reconnait ce rôle d’interprète de la cour de
cassation. Mais du pdv légal, c’est contra legem. Geny la couvre par la coutume => cad que c’est une
pratique tellement répétée que ça devient une coutume, une conviction juridique.

Comment on en est arrivé là ? Il faut revenir aux grands textes de la cassation. D’abord l’ordonnance
civile de 1667 (doc 9). Cette ordonnance civile est en réalité un code civil que Napoléon se
contentera de mettre à jour. Les cours de justice jugent/rendent la justice au nom du roi. C’est la
justice déléguée. Ils doivent nécessairement respecter la législation royale. Ce mandat que reçoive
les juges peuvent être équivoques. Dans cette ordonnance, au point 8 il est dit que tous les arrêts
rendus contre l’ordonnance royale doivent être considérés nul. On a ici la base légale pour la
cassation. L’arrêt qui viole la loi est nulle par la volonté même du roi. Cette disposition de
l’ordonnance va être commenté par Daniel Jousse qui est aussi comme Pothier, magistrat du siège et
qui produit des commentaires théoriques et pratiques des ordonnances de Louis XIV. Jousse explique
que le moyen de faire déclarer nul un tel arrêt est de se pourvoir en cassation. Donc la cassation de
l’ancien régime est prononcée par le conseil du roi. Le conseil du roi est unique mais il existe
plusieurs formations du conseil du roi et certaines formations du conseil du roi sont spécialisées dans
le fonction judiciaire. C’est en particulier le cas de cette formation que l’on appelle le conseil des
parties. A l’origine, la procédure de cassation est extrêmement sommaire, pas vraiment
respectueuse des droits des parties.

Il n’empêche que le règlement 1738 va organiser une vraie procédure en cassation. Une vraie
procédure en cassation qui se judiciarise. Cette ordonnance/ ce règlement du conseil va donner lieu à
bcp de précisions/ d’interprétations de la part de la doctrine car la cassation a une dimension
politique très marquée. C’est un outil disciplinaire pour le roi. C’est le moyen d’imposer la législation
à ses cours. Il s’agit moins de faire une demande à un justiciable que de permettre à l’occasion d’un
procès, de rappeler à l’ordre les cours. Le conseil du roi dans l’exercice de ses fonctions, de ses
attributions à tendance à empiéter sur les compétences des cours ordinaires, de mordre sur le fond
du droit. Alors comment ? Ca explique ce qui va se passer à partir de 1790.

Le conseil du roi comporte plusieurs formations. Le règlement de 1738 rend moins sommaire, moins
lapidaire que par le passé cette procédure de cassation. Le procès passe par la main des avocats au
conseil qui forment une corporation. Ce texte va être appelé à jouer un rôle très important dans
l’histoire de la cassation parce que c’est le seul texte applicable à la cassation jusqu’en 1947. Il n’y a
pas dans le code de procédure civil napoléonien de dispositions relatives à la Cassation. Au début du
XIXème siècle la cassation est encore pensé comme une procédure extraordinaire.

A plusieurs reprises, Louis XV tente de briser cette opposition politique des parlements. La réflexion
sur la cassation ne peut pas être totalement déconnectée de ce contexte politique. Les différentes
cours souveraines prétendent protéger les privilèges du sujet du roi de France contre l’excès
d’autoritarisme de sa législation. Les cours souveraines refusent d’enregistrer les ordonnances en
invoquant les privilèges appartenant à la constitution même du royaume en invoquant les lois
fondamentales.

Ces cours rappellent qu’elles jugent souverainement. Les juges ne jugent que par la souveraineté du
souverain. C’est ce que l’on appelle la justice déléguée.
 Critiquent donc la Cour de cassation en ce qu’elle est une marque de l’autoritarisme.
Il est fréquent que le conseil du roi casse et évoque immédiatement l’affaire au fond, au lieu de
renvoyer vers une cour. C’est donc empiéter sur la compétence des juges du fond.

La Cour de cass doit rester une procédure extraordinaire et elle doit être distinguée de l’évocation au
fond.

Pierre Gilbert de Voisins (doc 10) meurt en 1769. Il rédige en 1767 un mémoire sur la cassation. Ce
texte explique ce que doit être idéalement la Cassation dans la perspective d’une affirmation e la
plénitude de souveraineté monarchique mais techniquement respectueuse de la souveraineté des
juges sur le fond. Ce texte dit que : La cassation n’est pas une voie de ressort ni de pure juridiction.
Une fois que la Cour souveraine a jugé on arrive au terme de la voie ordinaire. On a fait œuvre de
jurisdiction, on a dit le droit dans l’affaire particulière. Comme, la juridiction qui a prononcé a
prononcé souverainement, le procès est terminé. Il n’y a pas de voie de ressort, il n’y a pas de
possibilité d’appel hiérarchique. C’est ça un arrêt. La cassation est plutôt « une voie légitime de
plénitude de puissance ». Donc le procès est terminé, l’œuvre de justice est accomplie. Dans la
cassation on passe dans un autre registre juridique que celui du procès. De la part des sujets c’est un
« recours extraordinaire au prince » => quelque chose qui sort du procès ordinaire.
Aspect disciplinaire de la Cour de cassation.

Compléter

Bien distinguer entre la fonction de juger au fond et la voie extraordinaire de la voie de cassation et à
la jonction des deux il y a la question du bien ou du mal jugé.

Grande cohérence entre le politique, le juridique, le judiciaire.

Compléter

On va demander au législateur, par un décret interprétatif de donner le sens de la loi. Après la prise
de pouvoir par Bonaparte, on va décider qu’en cas de résistance des juges du fond, ce sera
l’assemblée plénière du tribunal de cassation qui aura à connaître du second pourvoi mais sans
prévoir de conséquence concrète si la résistance des juges du fond se poursuit. La loi du 16/09/1807
prévoit que désormais, il n’y a plus de référé-législatif mais qu’en cas de difficulté d’interprétation
d’une loi, c’est l’empereur par un règlement d’administration publique qui va fixer le sens et la
portée d’une loi douteuse. Cette loi va se maintenir pendant toute la restauration même si elle est
très critiquée par l’opposition libérale. Ce pb de l’interprétation authentique est toujours corrélé à la
question de la résistance des juges du fond a une interprétation implicite de la loi retenue par la Cour
de cassation lorsqu’elle prononce dans une affaire où le sens de la loi est douteux. Il y a toujours un
conflit qui est un conflit de légitimité entre d’une part l’interprétation retenue par les juges du fond
et l’interprétation retenue par la Cour de cassation. Si le texte de loi ne prêtait pas à interprétation, il
n’y aurait pas divergence dans l’interprétation donc la résistance des juges du fond signale l’existence
d’un doute sur la nature et la portée d’une norme.

La loi du 30/07/1828 va apporter une solution aberrante puisque cette loi décide qu’après le second
pourvoi et le second renvoi, la troisième Cour souveraine prononcera définitivement. On ne pourra
pas former un pourvoi en cassation sur le même fondement qui avait motivé les recours antérieurs.
Donc cette loi donne le dernier mot aux juges du fond. Cette loi est très discutée en doctrine.

Il n’y a pas de constance dans le gouvernement donc il n’y a pas de projet de loi interprétative
déposé devant les chambres parlementaires quand on constate cette divergence d’interprétation.
Donc en 1837, après la révolution de juillet la fin d’expérience de la restauration, on rouvre le débat
sur la question de l’interprétation de la loi et sur la question de la résistance des juges du fond. Les
débats parlementaires sont extrêmement brillant (cf plaquette), ils vont discuter d’un projet de loi
qui a été écrit par le garde des sceaux qui a été persil qui était procureur général près la CA de Paris.
L’idée est de permettre à la Cour de cassation d’avoir le dernier mot, d’imposer son opinion à la Cour
d’appel de renvoi. Le référé législatif, la loi interprétative sont toujours possibles et même
souhaitables mais on veut ici faire en sorte que ce soit l’unique Cour de cassation qui fixe
implicitement le sens de la Loi et qui l’impose à une espèce particulière. Cf discours de Pataille (cf
plaquette).

Doc Discours de Pataille : Une simple interprétation différente pour encourir la cassation. En l’espèce,
l’interprétation qu’aura retenu s’imposera au juge. Ce n’est pas simplement une manière différente
de comprendre la loi mais une réelle interprétation qui pourra s’imposer. On revient sur une
constante juridique et judiciaire française depuis la grande ordonnance civile de 1670. Il revient
encore et encore sur le même thème, sur l’idée que permettre à la Cour de cassation décider sur le
point de droit => c’est s’immiscer dans le fond c’est ce qu’on appelle une évocation. On revient à des
abus qui avaient été dénoncé et qui avaient été réglé.
Il défend cette liberté des juges de pouvoir juger souverainement sauf en cas de violation expresse
de la loi. Liberté des juges face à cette hiérarchie judiciaire imaginaire pour lui puisque pour lui il n’y a
aucune juridiction supérieure aux cours souveraines. La cour de cassation n’est que l’instrument du
pouvoir législatif pour sanctionner les décisions qui violent expressément la loi. Cf art 2 de la loi de
1837.

Autorité de la chose jugée : on admet qu’à titre dérogatoire la cour de cassation a évoqué le fond,
qu’elle a tranché le fond du procès sur la question de droit que le procès soulevait. Cette question de
droit a été tranché définitivement. Elle est revetue de l’autorité relative de la chose jugée. Donc c’est
tentant qu’elle ait une décision définitive sur le pts de droit que l’ultime arrêt de cassation va
s’imposer aux juges du fond, juges du fond qui deviennent, dans cette hypothèse, des juges du pur
fond. Les juristes de cette époque vont se situer sur cette question de l’autorité de la chose jugée.

Conclusion : confusion fond/fait/droit qu’on retrouve dans certains manuels. La confusion introduite
par la loi de 1837 entretient cette confusion. Effectivement, la cour de cassation s’immisce dans le
fond du procès lorsqu’elle juge du point de droit d’un procès puisque le fond et fait. C’est en cela que
la loi de 1837 constitue une exception à l’interdiction pour la cour de cassation de connaitre du fond.
Le pb est qu’on ressuscite ici une question est que le mal jugé même en droit n’est normalement pas
de la compétence de la cour de cassation.

Bibliographie : la cassation genèse, évolution du professeur Warembourg, Dalloz 2023. Cairn, le fond,
le fait, le droit revue tribonien de Warembourg.
HERMAPHRODITE

Notion. Dans le langage médical, hermaphrodite vise une personne où existe les caractères sexuels des
deux sexes. La médecine classique a toujours estimé que l’hermaphrodite avait un sexe, un vrai sexe
mais que ce vrai sexe était caché, travesti par des artifices de la nature. C’est seulement le
développement de la génétique qui a permis de mettre au jour l’existence de vrai hermaphrodite.

Propos liminaire. Doc 1 : Herculine Barbin est cette jeune personne que l’on retrouve au début du
19ème siècle suicidée dans une chambre du quartier d’odéon avec au pieds du lit des mémoires qui sont
les mémoires d’une hermaphrodite. Une jeune femme déclarée à l’état civil comme une jeune femme
jusqu’au jour où on découvre que cette jeune femme est un jeune homme. Foucault propose une
préface de cet ouvrage. Foucault étudie toute sa vie et donne ses opinions qui sont restées. Il a donné
son opinion sur l’hermaphrodisme qui sont tirées de cette préface. Il se présente comme un historien
du droit mais n’en suit pas les méthodes et aboutit parfois à des affirmations fausses. Il pose dans cette
préface une question intéressante => il interroge la représentation sociale du sexe.
Commentaire : Est-ce que l’hermaphrodisme est une catégorie juridique ? Dans certains systèmes oui
mais en occident pas tellement. Cette préface de Foucault est très intéressante mais il mêle des
considérations historiques qui sont très orientées vers l’administration de ces thèses du grand
bouleversement que représente la modernité, cette emprise sur les corps. A aucun moment on ne peut
choisir son sexe, c’est une question qui relève de l’appréciation de l’autorité publique.

Origine. D’où vient le terme d’hermaphrodite ? C’est une anomalie physique qui existe dans
l’Antiquité, qui est constatée dans la littérature antique. C’est le cas de Pline l’Ancien (23 ap JC- 79 ap
JC) dans l’histoire naturelle (doc 2 et 3) qui désigne un traité de sciences naturelles, de sciences
physiques. Il fait l’état des connaissances scientifiques de son temps. Naturellement il fait part de
témoignage fantasmé de l’existence d’hermaphrodite. Pline nous dis qu’à la fin du premier siècle il
existe des hermaphrodites qui vivent, on les regarde comme des prodiges et pour l’essentiel ils sont
l’objet d’une espèce de fantasme sexuel. Selon lui, avoir l’un ou l’autre sexe n’est pas une situation
acquise, définitive. On peut passer de l’un à l’autre sexe. Il y a des transformations possibles. Dans le
doc 2 Pline raconte certains évènements qui se sont déroulés au IIème siècle après JC. Évènements
d’hermaphrodisme, évènements extraordinaires passés à Rome et en Grèce. Ce que nous explique
Pline c’est que cette adolescente est soumise aux aruspices qui est un collège de prêtre chargé de
fouiller les entrailles des animaux (ce sont des prêtres de la divination). On soumet cette jeune fille qui
est devenue un garçon a ces prêtres chargés de la divination et on la transporte sur une île déserte pour
la faire mourir => mise à l’écart physique de l’hermaphrodite. On lui réserve une mort horrible. Les
autres cas : on brûle, on enterre vivant.

Définition (doc 4). Pourquoi parle-t-on d’hermaphrodite ? Hermaphrodite vient de la mythologie et


c’est une personne singulière qui est le fils d’hermès et d’Aphrodite. Hermaphoridite décide de visiter
la Grèce et se retrouve en cari et rencontre près d’une source, une nymphe (divinité des sources) qui
s’appelle Salmacis. Salmacis voit le jeune hermaphrodite,

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