Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
Le développement de la législation française est rendu possible par son
unification souhaitée par le Roi. D’une manière générale, ce développement
s’est traduit par la rédaction des coutumes, d’une part et leur codification,
d’autre part, sans toutefois empêcher la renaissance du droit romain.
Comment les coutumes ont été rédigées ? Pourquoi elles l’ont-elles été ?
1) La procédure de la rédaction :
2
province ou baillage et ce sous le contrôle des députés de province. C’est
une exigence de l’Edit de 1498.
3
France. Aussi, la lex mercatoria, la coutume des marchands a-t-elle souvent été
citée comme un exemple remarquable.
En outre, une coutume rédigée n’évolue pas et perd sa popularité, ce qui entraîne
leur diminution. C’est pourquoi la pratique judiciaire des parlements et les
ordonnances de réformation ont tenté de remédier à l’insuffisance des coutumes
et à leur caducité.
Aussi la force juridique des coutumes dépend –t- elle de la volonté du prince.
Même dans les régimes républicains elles traduisent concrètement la force de la
loi, expression de la volonté du peuple, comme l’atteste la codification de la
législation.
4
exerçant ses prérogatives de législateur, il édicte des lois générales, à savoir les
ordonnances et édits, enregistrés par les Parlements de province qui disposent
d’un droit de remontrance. Par conséquent, la législation royale est
incontestablement une source de droit sous l’Ancien Régime.
Mais il est nécessaire avec le temps de remédier aux insuffisances des lois, de
les adapter aux circonstances nouvelles. D’ailleurs, en droit privé, des
ordonnances royales sont intervenues pour légiférer sur certaines matières. Faute
de pouvoir entrer dans les détails, nous nous bornerons à en indiquer les textes
de base. Déjà on peut énumérer à partir du 16 e siècle, les ordonnances de
Montils-les-Tours (1454), de Villers-Cotterêts (1539), de Moulins (1566) et de
Blois (1579, Henri III, importante en matière de mariage). De même, il faut
mentionner les édits de 1567, ayant empêché la mère de bénéficier, dans la
succession de ses enfants, des biens venus de la ligne paternelle, ainsi que les
édits de 1584 relatifs au retrait lignager.
Par ailleurs, nous pouvons évoquer ici les ordonnances de Louis XIV et de
D’Aguesseau qui ont beaucoup contribué à la codification législative. En effet,
durant le règne de Louis XIV, assisté par Jean-Baptiste Colbert, furent édictées
de grandes ordonnances : notamment l’ordonnance civile de 1667 qui décrit la
procédure civile, l’ordonnance criminelle d’août 1670, l’ordonnance du
commerce de mars 1673, rédigée par un commerçant, Savigny, et celle de la
marine d’août 1681. Toutefois, le Code noir, encore appelé ordonnance
coloniale, de 1685, mérite une attention particulière parce qu’il traduit le droit
applicable dans les colonies. Vers la fin de la première moitié du 18 e siècle, le
chancelier Henri François D’Aguesseau s’est penché sur le droit des donations
(1731), les testaments (1735) et les substitutions (1747). En juin 1771 apparaît le
régime des hypothèques.
5
Face à cet engouement législatif, le droit romain est relégué au statut de coutume
écrite. Néanmoins, en se modernisant en tant que raison écrite, le droit justinien
est toujours invoqué, surtout dans le Midi, à défaut de coutumes rédigées,
spécialement dans le domaine des obligations et des contrats. En outre, le droit
romain est toujours demeuré la base de l’enseignement des juristes, bien que
simple méthode de raisonnement.
Par conséquent, nonobstant la volonté du prince, le droit français est encore sous
le pluralisme : ordonnance royale, droit romain dans le Midi et droit coutumier
au Nord, sans négliger la jurisprudence des parlements. C’est justement la
Révolution qui jettera les bases d’une véritable unification du droit français.
6
ab intestat, le rétablissement de la séparation de corps, le maintien du divorce et
la puissance paternelle. Naturellement la société évoluant, ce code civil sera
remanié à plusieurs reprises, récemment le droit du divorce, avec l’allègement
du divorce-sanction, le droit de la filiation, avec l’égalité des enfants légitimes et
des enfants naturels, donc légitimation inutile.
Pour être transmis, le droit doit être codifié. Mais, dans toutes les époques, le
travail de codification est apparu pratiquement impossible sans l’œuvre de la
doctrine qui commente et de la jurisprudence qui interprète, bien que
considérées comme étant des sources indirectes du droit.
7
Les travaux de doctrine sont, entre autres, en droit coutumier ceux de Charles
Du Moulin sur la coutume de Paris (1539), de Guy Coquille sur les articles des
coutumes de Nivernais et d’Antoine Loisel (les Institutions coutumières parues
en 1607), en droit canonique (le Dictionnaire de droit canonique de Durand de
Maillane de 1761) et les lois ecclésiastiques de la France de Louis de Héricourt
(1719), en droit romain, Jean Bodin, d’Aguesseau (avocat du roi en 1787), Jean
Imbert, Domat (lois civiles dans leur ordre naturel), Jean Pothier (avec les
Pandectes), avec l’esprit philosophique de Descartes, Hobbes, Leibniz et Locke,
Grotius (droit international), Rousseau (loi, expression de la volonté générale) et
de Montesquieu (séparation des pouvoirs).
8
Paragraphe 2 : Le rôle de la jurisprudence
La concordance de la justice :
9
fortement à l’efficacité de la jurisprudence des parlements se trouve dans leur
diversité, une diversité accentuée par la force des particularismes locaux.
Aussi faut-il relever que pour contrecarrer le gouvernement des juges, une
nouvelle organisation judiciaire a été mise en place en août 1790, avec la
suppression des arrêts de règlement, la création des juges de paix, l’élection des
magistrats (qui sera supprimée sous la Convention) et la création d’un Tribunal
de cassation. En tout état de cause, on ne peut pas nier l’autorité de la
jurisprudence, en présence d’une loi insuffisante, d’une loi obscure ou d’une
vieille loi. C’est pourquoi la jurisprudence retrouve sa force au début du 19 e
siècle avec l’élaboration du code civil français et l’effectivité du principe de
l’inamovibilité. L’autorité des magistrats a été réellement restaurée dans la
mesure où la décision de la haute juridiction, à savoir la Cour de Cassation,
s’impose lorsque les juges du fond sont en désaccord. Cette vérité contrarie
fortement le référé législatif, que la Constituante avait adopté pour régler le
conflit entre les juges de fond et le tribunal de cassation. C’est pourquoi l’affaire
ne sera pas soumise au législateur, mais à la haute juridiction.
La notion d’équité :
10
silence, l’insuffisance et l’obscurité de la loi, sous peine de déni de justice.
Actuellement, le législateur français autorise même le juge civil à se fonder sur
l’équité. Parallèlement le Conseil d’Etat développe le recours pour excès de
pouvoir contre les décisions des autorités administratives. Et le recueil Sirey
fondé en 1802, le recueil Lebon (en 1821) et le Dalloz depuis 1845 ont facilité la
connaissance des arrêts rendus par les hautes juridictions.
Néanmoins il importe de préciser que le juge, tant en droit public qu’en droit
privé, n’a pas le choix entre la loi et l’équité. En effet, il se fonde sur la loi, mais
utilise l’équité pour compléter celle-ci, l’améliorer et, pour rendre une bonne
justice, il se doit d’en évaluer les conséquences inégalitaires et déraisonnables.
11
collectivisme féodal) et après avoir posé les bases d’une égalité de tous devant la
loi, particulièrement l’égalité successorale de la loi du 2 novembre 1793 (12
brumaire an II) entre enfants naturels et enfants légitimes.
12