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Le droit procède d’une intention, il est issu d’une volonté, explicite parfois, implicite souvent,
c’est délibérément que l’on établit du droit.
Il y a une dimension commune dans la loi. La loi est un acte de volonté mais = collectif
La loi est souvent vue comme le synonyme du droit : dura lex, sed lex : la loi est dure mais
c’est la loi ; « nul n’est censé ignoré la loi » : formule qui n’a aucune valeur officielle. La loi
dans le même temps désigne des règles juridiques particulières, des règles spécifiques aux
seins des règles de droit. La loi est l’expression de la volonté du souverain : la souveraineté
concept qui émerge au 13ème siècle, est ce qu’il y a avait une souveraineté implicite ou
peut-on percevoir la loi sans souveraineté ?
La loi : Règle générale, permanente et unilatérale issue de la volonté du législateur. Dans son
sens le plus simple : la règle commune ou l’ensemble des règles communes. (règle qui fait
communauté)
Un droit délibérée :
I- La loi antique
Le droit peine à acquérir son autorité vis-à-vis du religieux, il se peut qu’il ne soit pas du tout
autonome.
Il y a quelques années, Laurent de De SUTTER a publié un texte qui peut être apparenté à la
loi : il montre à quel point la loi mélange les dimensions. Partout on trouve un mot, un
concept que l’on peut rapprocher de la loi. Quelle est la dimension universelle ? La loi est en
quelque sorte la règle par excellence
A. Les fondements : la Grèce et L’Orient
1. L’Orient Ancien : la loi des dieux, modèle de la loi des hommes
Récit de législateur : lycurgue : fondateur de Sparte, il n’est connu que par des récits bien
postérieurs. Ce qui caractérise Sparte c’est la dimension fondamentalement politique : c’est
la cité en tant que communauté urbaine de vie.
L’ordre de la communauté, ordre qui va être posé par différents législateurs à Athènes.
· Thesmoi et Nomoi
· Physis et Nomos
367 : Tout le monde partage le droit, la loi des 12 tables forment un socle politique commun
mais les lois restent contrôlées par des familles patriciennes. En outre, il y a peu de lois à
Rome, loi peut nombreuses : loi est encore fortement politique et religieuse.
➢ Les lois parfaites sont les lois d'applications immédiates pleines et entières et la
conséquence est que toute action qui contredit une telle loi est libre de droit. On ne
peut pas invoquer un acte qui est contraire.
➢ Les lois moins que parfaites elles sont assortis de sanction : concerne une certaine
efficacité : la sanction qui est apporté à la loi est aussi la manifestation d’une sorte
de faiblesse
➢ Les lois imparfaites sont les lois qui ne prévoient aucune sanction ni nullité de droit.
Dans cette distinction : la façon dont les romains pensent la valeur de la loi, et la
façon dont la loi peut bien être valide, mais emporté des effets variables vis-à-vis de
ses actes juridiques : la sanction se situe dans une zone intermédiaire et non au
sommet.
● Deux cas particuliers : le plébiscite et le sénatus-consulte
Le plébiscite est une règle élaborée par la plèbe pour elle-même. Des 449, on peut
confirmer un plébiscite et l’appliquer à tous les romains sur autorisation du Sénat. Plus tard,
en 287 la loi Hortensia considère que les plébiscites doivent être directement tenues pour
loi, pour l’ensemble du peuple romain.
L’édit du préteur : liste établie par un magistrat, le prêteur, établit en début de mandat.
Avant de se présenter il présente un programme : vol de bois, destruction de clôture, vol
d’armes, le système de l’édit ne se développe qu’à partir du 3ème siècle lorsque les formules
de mise en action de la loi sont rendues publiques. A ce moment-là, les citoyens ont accès à
une meilleure justice : on peut davantage se saisir des procédures, les analyser, les
comprendre, c’est à cette époque que se développe la littérature juridique.
Les préteurs commencent à se copier les uns les autres. Peu à peu l’édit du préteur devient
une source fondamentale du droit romain. Dans la loi des XII tables, il y a 5 grandes règles,
en précisant les matières pour lesquelles on peut agir, la procédure devient la source du
droit substantielle.
● L’édit perpétuel : l’édit du préteur rattrapé par la loi
Le droit substantiel romain qui s’épanouit à la première partie de l’empire. Les édits
successifs du préteur et les commentaires de ses édits par la doctrine. La doctrine à l’époque
est considérée comme une analyse en raison du droit, elle est la première source du droit à
cette période. Les édits se précisent, se complexifient.
Au début du 2ème siècle, l’empereur Hadrien va décider de stabiliser les édits des préteurs.
Cette codification transforme les édits annuels en un édit perpétuel : œuvre complète de
synthèse et de stabilisation des prêteurs : c’est une forme de codification.
En 131, l’édit annuel se substitue au édit perpétuel : transformation des édits en loi.
Édicter des lois en consultant son conseiller. La procédure classique subsiste à la marge
pendant un siècle, à la fin du premier siècle après J-C, l’autorité n’intervient plus. Le sénat
reste avec l’empereur. Au 2ème siècle, le Sénat intervient de moins en moins et se contente
de manifester son adhésion aux décisions de l’empereur par simple acclamation. L’empereur
détient ainsi tous les pouvoirs, et élabore des règles générales de manière unilatérale, et ces
règles forment les constitutions impériales(établies en rassemblant). Elles rapportent un
système de gouvernements simples: il n ' y a plus de lois particulières mais un ensemble de
règles de droit.
➢ Edits : texte le plus proche de la loi, il n' y a plus de déclaration d’assemblée, c’est ce
que dit l’empereur à force de loi
➢ Décrets : jugement particulier, rendu par l’empereur, contentieux qui doit être
tranché par lui. C’est à partir d’un procès particulier, que l’empereur rend un décret
qui est la solution du litige à tous les litiges identiques voire comparables dans
l’avenir.
➢ Rescrits : réponse, question posé à l'empereur, et l’empereur explique que pour
résoudre cette difficulté particulière il y a une solution, et cette solution s’appliquera
à tous les cas identiques, pareil que le décret mais sans source contentieuse
Il y a une doctrine qui célèbre le pouvoir législatif de l’empereur.
Le pouvoir législatif de l’empereur : deux adages de droit romain :
● “Ce qui plait aux princes à force de loi, puisque par la loi royale, par laquelle
l’empire lui est confié, le peuple lui a conféré tout son imperium
(commandement) et toute sa potestas (puissance)” - Ulpien
= renvoie à des prétendus droits royaux, ça ne renvoie pas à la fondation de l’empire, mais à
quelque chose d’antérieur, argument d’autorité. Auparavant, on aurait confié à l’empereur le
pouvoir, celui des magistrats et l'assemblée. Si cela plaît au prince, c’est que c’est bon pour
l’empire( gouvernement). Formule qui subsiste jusqu’au 18ème siècle. Formule présente
dans le Digeste.
●
Reste très peu de technique, c’est l’église qui transmet l’héritage romain à cette époque.
Dans certaines mesures, on parle de dignité romaine, à partir du 5ème siècle, certains
éditeurs édictent des grandes règles pour stabiliser, écrire les coutumes germaniques ou
pour abroger le droit romain. Le code Euric : écriture des coutumes. Coutumes sont
converties en loi, c’est un modèle romain avec un contenue assez germanique de faible
technicité ou bien des abrégés de droit romain.
Christiannisme et héritage romain se mélangent dans ses lois germaniques, ce n’est pas un
hasard si elles sont écrites lors de la chute de l’empire : ces règles forment la communauté
politique de ce royaume.
Les capitulaires sont de grands textes que l’on voit être édictée dans la grande période
d’apogée des carolingiens (770-830) . Ces textes réunissent plusieurs chapitres, certains
textes réunissent plusieurs centaines de chapitres, législation qui est élaborée lors de très
grandes assemblées : les concile ou plaid. Plaid : c’est la ou on parle ou l'on délibère. Pour
les Carolingiens cette pratique est liée au peuple germanique qui se gouverne par
l’assemblée germanique. Retour de la législation sur le modèle romain, tant dans la
terminologie que dans la forme. Le système carolingien rentre en crise pour finir par
disparaître.
● L’essor du droit canonique
Le droit canonique va toucher à tout ce qui relève des fautes religieuses, la dimension
religieuse rejaillit sur la dimension civile. Le mariage n’est plus un acte civil, il devient un
sacrement, conséquence sur la filiation, l’héritage.
C’est bien du droit qui se développe mais un droit partiel, qui n’est pas unifié. On est entre la
réglementation et la législation. On attend le bas moyen age pour des règles qui préfigurent
une idée juridique moderne.
➔ Principautés qui vont s’appuyer sur le droit = pouvoir électoral parfois général
et permanent appuyé par la découverte du droit romain. Entre le 11 et le 13
ème s'opère une nouvelle vision entre esquisse de la souveraineté et loi.
➔ Les papes se disent qu’ils faut mettre l’église à l’abri des pouvoirs séculiers :
en renforçant la séparation ecclésiastique laïque, en développant les institutions et
en affirmant que l’église et le pape ne sont soumis à aucune juridiction temporelle et
séculiaire. Le pape se considère à la tête de l’église, il n y a aucun homme au dessus il
n y a que dieu.
C’est ce qu’il explique dans un texte : Dictatus Papae, Grégoire VII : 7. A lui seul
appartient, selon la nécessité des temps, d’établir de nouvelles lois, de réunir de
nouvelles communautés , de transformer une collégiale en abbaye, de diviser un
évêché riche ou d’unir des évêchés pauvres : le pape doit légiférer tout seul. Sur
cette base l’idée de législation va rapidement faire son chemin, on retrouve sa
diffusion dans les maximes romaines. Avec le droit romain on retrouve l’éloge de
l’empereur et des maximes
➔ Utilisé par les juristes pour soutenir les princes. Réaffirmation des pouvoirs séculiers,
en théorie et en pratique.
➔ Deuxième moitié du 12ème : texte D’Aristote dans lequel Saint Thomas D’Aquin va
s’efforcer de lier les textes et la religion : la formation d’une communauté politique
repose sur les lois claires = doctrine de la loi qui se développe.
La loi est donc la règle qui organise le bon ordre d’une communauté politique. En pratique,
cela signifie que dans certains cas la juris peut prendre la forme de législation.
On voit se dessiner un pouvoir édictal qui se renforce au 12ème siècle. On voit ça chez le roi,
le prince, parfois dans les villes.
Avec la réforme protection de 1517, s’opère en Europe une rupture dans l’unité religieuse de
l’Occident, de deux formes de christiannisme. De ce fait, la dimension religieuse est de
moins en moins un élément clé de la légitimité du prince. De même, l’éclatement du
christiannisme fait que la religion est au centre du débat mais il favorise la séparation entre
la religion et le séculier. Enfin, au sein des protestants, certains contestent directement le
pouvoir des princes, l’idée que le prince ne peut imposer sa religion à ses sujets. La question
de la foi est de plus en plus perçue comme une question intime et de conscience, elle est
inatteignable pour le prince : c’est une limite de fait au pouvoir des princes. Certains vont
dire que le pouvoir séculier ne peut pas en principe imposer leurs religions à leurs sujets.
★ Sa thèse : fait qu’il y a des principes communs à toute la société politique et un état.
La république c’est un gouvernement avec plusieurs ménages et une puissance
souveraine. Il n'y a pas d'État sans souveraineté selon Bodin, La souveraineté pour lui
c’est la puissance absolue et perpétuelle d’une république, elle est une et indivisible,
absolue. La souveraineté c’est donc cette puissance délié qui structure et
conditionne. Si on remet en cause la parole du prince, il n y a que des désordres, il
faut donc qu’il y ait une parole prééminente. La souveraineté si elle se divise c'est le
désordre assurée. Il faut une parole au-delà de laquelle tout s'arrête : “Or il faut que
ceux la qui sont souverains ne soient aucunement sujets au commandement
d’autrui et qu’ils puissent donner loi aux sujets et casser ou anéantir les lois inutiles
pour en faire d’autres, ce que ne peut fair celui qui est sujet aux lois ou à ceux qui
ont commandement sur lui. C’est pourquoi la loi dit que le prince est absous de la
puissance des lois et ce mot “loi” emporte aussi en latin le commandement de
celui qui a la souveraineté. “ Jean Bodin - Les six livres de la République, livre I, chap
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La loi devient chez Bodin le commandement du souverain ce n’est plus un acte de raison, ce
qui la caractérise c’est qu’il s'agit d'un commandement et d’un acte de volonté. C’est la
première prérogative du souverain. Celui qui a le pouvoir de déroger c’est le souverain. La loi
c’est cette puissance indivisible, c’est un principe fondamentale et non une opinion. A partir
du fin 16è, on la définit comme acte de volonté du souverain. Ce renversement est à la base
de notre conception moderne de la souveraineté. Principe qui se stabilise entre le 16-18ème
siècle.
Placer la loi au sommet : tous les pouvoirs sont justifiés par la finalité : paix et justice. Selon
Bodin, le plus important c’est d'être une puissance de commander, elle devient la
caractéristique de tout ordre juridique. Mais ce principe se normalise par la souveraineté de
la loi. Au 18è, on commence à exalter les lois. Certains auteurs parlent de nomophilie : culte
des lois. On voit que la loi change, certes la loi juridique est conçue comme commandement,
la notion de loi sort du domaine juridique, c’est au 18è qu’on parle de loi scientifique : loi de
l’attraction universelle. Newton expose un principe de l’univers : la loi s’impose, elle est un
commandement mais également une nécessité.
★ Rousseau : Du contrat social : toute société repose sur un contrat social initial
et c’est sur cette base qu’il y a une loi. La loi chez Rousseau est
commandement mais le souverain est la communauté elle même, la loi est
une façon de la société de se commander elle même.
Les constitutions de 1791 et 1958 : loi placée au centre mais c’est le peuple ou la
nation qui sont les souverains = transfert de souveraineté. Article 3 de la consti. 1791
: “ il n y pas point en france d’autorité supérieure à celle de la loi. Le roi ne règne que
par elle, et ce n’est qu’au nom de la loi qu'il peut exiger l’obéissance. Parce que la loi
est générale elle devient souveraine.
Le pouvoir législatif sera exercé par les représentants. Le loi ne pourra que proposer.
Un modèle qui se dessine et qui est celui que la loi devient une norme juridique.
Toutes les règles ne peuvent être soit que des lois, soit des règles conformes aux lois. Le
domaine réglementaire est un domaine par défaut subordonné au roi.