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CINDY HARPER 31.08.2023
Depuis plusieurs années, on parle de l'origine kazakhe d'une certaine faction de la population ju
siècles, aurait acquis de plus en plus de pouvoir en prêtant de l'argent contre intérêt. On parle g
conversion de l'ancien khanat de Khazarie à la religion juive, une conversion devenue nécessair
s'inféoder aux puissances chrétiennes et musulmanes voisines. Cette opinion est devenue popu
principalement grâce à Arthur Koestler et à son livre The Thirteenth Tribe (1976), dans lequel il a
Juifs ashkénazes européens ne descendent pas des habitants de l'ancien Israël, mais plutôt des
se sont convertis au judaïsme au 8e siècle et ont ensuite migré vers l'Europe de l'Est aux 12e et
BIENVENUE AUX BRICS 11 lorsque l'empire khazar a décliné. Cette théorie sur l'ascendance des ashkénazes, bien que pop
n'est pas partagée par tous les spécialistes.
«Aucune montagne ne peut arrêter le flot d’un
fleuve puissant». Avec l’arrivée de six nouveaux Une vision particulièrement critique du rôle joué par les Juifs khazars est celle de l'historien russ
membres qui ajoutent un poids géostratégique Gumilëv, qui a probablement été influencé par les vues de Mikhaïl Artamonov (Histoire des Kaza
et une... professeur, mais qui a lui-même influencé d'autres savants russes, comme le critique littéraire V

KATEHON.COM 31.08.2023 Les Juifs sont arrivés dans la vaste région que fut la Khazarie en deux vagues différentes. Tout d
6e siècles, des Juifs karaïtes sont arrivés de Perse, puis, aux 8e et 9e siècles, d'autres Juifs sont a
qui connaissaient bien le Talmud. Au IXe siècle, les Juifs sont essentiellement divisés entre karaï
ce sont ces derniers, particulièrement attachés aux enseignements talmudiques, qui arrivent au
provenance de Byzance, d'où ils s'enfuient en raison des persécutions du pape Léon III (795-816
convertir de force au christianisme. En particulier, un groupe de Juifs spécialisés dans le comme
le long de la route de la soie entre l'Europe et l'Asie a émigré en Khazarie: les Radhanites, dont l
commerce de l'époque, de l'Espagne à la Chine, est attestée par ibn Khordadbeh, un géographe
siècle.
Selon certains chercheurs, les Radhanites sont responsables de la conversion des Khazars au ju
Gumilëv, les Radhanites constituaient un groupe super-ethnique particulièrement "diabolique";
affirme l'historien, le commerce international ne se faisait pas au profit de la population mais su
détriment, tant en Khazarie qu'ailleurs, puisque l'économie d'échange naturelle fournissait tout
population locale avait besoin. Il affirme également que les Radhanites faisaient aussi le comme
dans les pays d'Europe du Nord, mais surtout qu'ils profitaient de la traite des esclaves, notamm
Gumilëv affirme que les Radhanites ont infiltré la noblesse turque khazar en épousant leurs fem
progéniture de ces mariages mixtes a été mise à l'écart, ce qui a encouragé leur émigration vers
karaïsme était professé. Au contraire, les enfants de deux parents juifs gagnaient en importance
les seuls à avoir accès aux études talmudiques. La conversion au judaïsme, soutient l'historien r
imposée à la population khazar, notamment avec l'arrivée au pouvoir d'Obadia, entre la fin du V
IXe siècle, un riche juif qui a transformé le khanat et introduit le judaïsme rabbinique, réprimant
chrétiens, les musulmans et les infidèles en général. Cependant, il semble que déjà auparavant,
730, le roi kazakh Bulan s'était converti au judaïsme de son propre chef.
La Kazarie est alors fortement affaiblie par le prince Sviatoslav de Kiev (image ci-dessus), qui est
les nomades Petchenègues (972) lors du siège de Kiev, déjà commencé par les nomades en 968
des Khazars. Sviatoslav attaque notamment les villes khazar de Sarkel, la capitale Itil et Samand
[2]. Itil, qui, vers 980, sera plus tard occupé par les Khoresmiens et contraint de se convertir à l'I
C'est à cette époque que les Juifs radhanites restants se déplacent vers l'ouest, notamment vers
principalement vers l'important centre commercial de Cordoue, où ils bénéficient d'une plus gra
Gumilëv affirme que l'antichristianisme et l'intolérance générale de ce groupe de Juifs n'ont pas
se sont installés en Europe occidentale, et que cette empreinte talmudique a fortement influenc
penser des Occidentaux au cours du dernier millénaire (3).

9789004138827.jpgLes Radhanites, selon l'historien israélien Moshe Gil, ont tiré leur nom de Ra
de l'Irak actuel (4). Selon d'autres spécialistes, leur nom, de l'arabe ar-Rahdaniya, signifie "ceux q
route", "les globe-trotters" ou "les Juifs errants". Pour d'autres (Lombards), le nom est lié au Rhô
groupes de marchands avaient l'habitude de s'arrêter au cours de leurs voyages.

L'étymologie proposée par Gil, en particulier, expliquerait leur adhésion aux enseignements talm
babyloniens; d'autre part, on sait qu'il y avait une forte présence juive dans la région de Babylon
de l'exil au VIe siècle avant J.-C. causé par Nabuchodonosor II, le destructeur du Temple de Salo
également que les juifs babyloniens étaient encore très puissants dans la région de Babylone au
période du califat abbasside, dont l'existence est attestée de 750 à 1258 après JC.
En fait, déjà dans la Bagdad abbasside, certains marchands juifs sont devenus des banquiers du
c'est-à-dire des prêteurs d'argent à l'État. On pense à la célèbre famille Neṭīra, du nom de son fo
au IXe siècle, et dont les fils Sahl et Isḥāq continuèrent, sur les traces de leur père, à financer les
expéditions militaires du califat. Neṭīra, cependant, avait à son tour suivi les traces de son beau-
Phinehas et son associé Aaron b. Amram, banquiers de la cour du calife al-Muqtadir à Bagdad e
l'époque comme les plus riches financiers de Mésopotamie et de Perse occidentale. En tant que
des souverains locaux, ils étaient déjà en mesure d'obtenir le rôle officiel de jahbadh, c'est-à-dir
des taxes d'État, chargés d'émettre des lettres de change au nom du gouvernement et de prête
terme à l'administration du califat. En même temps, cependant, ils faisaient office de prêteurs d
affaires plus ou moins propres des vizirs locaux [5]. Bagdad est ainsi devenue le grand centre fin
l'époque, bien placé pour le commerce le long de l'ancienne route de la soie.
Les Radhanites polyglottes, dont certains étaient d'origine persane, ont dominé le commerce eu
l'utilisation de lettres de crédit, entre les mondes chrétien et islamique pendant au moins quatr
VIIe et le Xe siècle, mais il semble probable qu'ils jouaient déjà un rôle dominant dans la période
Certains pensent qu'ils sont également responsables de l'introduction de l'utilisation du papier
depuis la Chine [6].

Il semble que ces Radhanites aient déjà pris racine dans certaines régions de la France, de l'Alle
Pologne actuelles aux Ve et VIe siècles; il existe des preuves de leur présence même en Afrique,
Mali, dès le VIIIe siècle. Suite à l'Inquisition espagnole, d'autres sont arrivés sur le sol africain au
ainsi que dans la destination néerlandaise plus célèbre, Amsterdam. C'est en effet en Hollande
Juifs séfarades, des marchands marranes, tels que la célèbre famille Mendes et plus tard Yossef
avaient accru leur fortune grâce au commerce avec les colonies espagnoles et portugaises, ont
de leurs activités financières lorsqu'ils ont été contraints de quitter la péninsule ibérique après
de 1492 [7].

Dès le XVIIe et le début du XVIIIe siècle, des familles de banquiers marranes prêtaient de l'argen
monarchies européennes. Certains Juifs marranes se sont également installés à Londres dès le
(1558-1603), mais surtout à partir de 1664 et grâce au travail antérieur du rabbin Menasseh ben
portugais qui s'était installé à Amsterdam, et au soutien d'Oliver Cromwell, Lord Protecteur du C
entre 1653 et 1658. Ce sont des financiers juifs séfarades, espagnols et portugais qui, après s'êt
Amsterdam, sont venus à Londres et ont largement contribué à la fondation de la Banque d'Ang
Ce n'est qu'en 1803, lorsque l'influence napoléonienne devient prépondérante en Hollande, que
financier est transféré d'Amsterdam à Francfort, où le contrôle financier de la ligue anti-napoléo
entre les mains de Mayer Amschel Rothschild, un juif à la cour de Guillaume Ier (1743-1821), pri
Hesse-Kassel [8].
La chute de la dynastie Tang en Chine en 908, la destruction du khanat khazar (968-969), ainsi q
turques au Moyen-Orient, ont entraîné l'instabilité et la disparition presque complète de la rout
la soie. Cela a conduit à l'émergence de nouveaux acteurs commerciaux sur le marché internati
voie terrestre mais par voie maritime, principalement les cités-États maritimes italiennes telles q
Pise et Amalfi, aidées par les familles bancaires italiennes émergentes.

Les Radanites se sont progressivement fondus dans les peuples où ils s'étaient installés au cour
avec les autres Juifs présents dans les différents territoires où ils s'étaient installés, notamment,
l'avons mentionné, en Espagne. À partir des 11e-12e siècles, il ne semble pas y avoir de trace d'e
guilde.
Notes:
[1] Enc. du commerce mondial, "Radhanites" 764 ; voir aussi Pritsak 265.
[2] Une version alternative de l'histoire est mentionnée par le médiéviste russe Aldo C. Martura
la campagne est un mensonge historique lu dans la version du PTI (nda : Chronique des temps
Chronique de Nestor, XIIe siècle) et je suis d'avis qu'il faut la minimiser. Au contraire ! Selon l'his
Marquart, Svyatoslav n'est pas allé à l'encontre des Khazars, mais a mené en leur nom des camp
contre certains peuples rebelles de la Volga [...] Svyatoslav à Itil n'a pas passé l'île des marchand
du Kaghan, car l'armée khazar était toujours présente et en activité". (Aldo C. Marturano, Khaza
aventure juive médiévale, Lulu Press, Raleigh 2016, pp.189-190).
 aventure juive médiévale, Lulu Press, Raleigh 2016, pp.189 190).
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[3] V. J. Rossman : Russian Intellectual Antisemitism in the Post-Communist Era. Lincoln, NE : Un

Nebraska Press pour le Vidal Sassoon International Center for the Study of Antisemitism (SICSA
University of Jerusalem, 2002.
[4] Moshe Gil, "The Radhanite Merchants and the Land of Radhan", Journal of Economic and Soc
Orient 17, no 3 (1974) : 299-328.
[5] A. Harkavy, Teshuvot ha-Ge'onim, 4 (1887), nos. 423, 548, 552 ; L. Ginzberg, Geonica, 2 (1909)
Islam, 6-44.

[6] Enc. du commerce mondial, "Radanites" 764.

[D'autres Juifs ibériques émigrent, après l'édit de 1492, vers l'Italie, en particulier vers Venise, et
ottoman, où la présence des Juifs est plus tolérée.
[8] http://www.jewishencyclopedia.com/articles/2444-banking.

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