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Empire khazar
VIe siècle – XIe siècle
Informations générales
Statut Khaganat
Capitale Balanjar, puis Itil
Religion Tengrisme*1, puis judaïsme
Les Khazars (Hazarlar en turc, Cosri en latin) étaient un peuple semi-nomade turc
d’Asie centrale; leur existence est attestée entre le VIe et le XIIIe siècle après J.-C.
Le nom Khazar semble dériver d'un mot turc signifiant errant, nomade (gezer en turc
moderne). Au VIIe siècle les Khazars s'établirent en Ciscaucasie aux abords de la
mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat; une partie d'entre eux se convertirent
alors au judaïsme qui devint religion d'État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que
leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont
aujourd'hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l'Ukraine orientale, la
Crimée, l'est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie
telles l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
Les Khazars remportèrent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides.
Ils luttèrent aussi victorieusement contre le Califat, établi en deçà de la Ciscaucasie,
empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s'allièrent à
l'Empire byzantin contre les Sassanides et la Rus' de Kiev. Lorsque le Khaganat
devint une des principales puissances régionales, les Byzantins rompirent leur
alliance et se rallièrent aux Rus' et Petchenègues contre les Khazars. Vers la fin du
xe siècle, l'Empire khazar s'éteignit progressivement et devint l'un des sujets de la
Rus' de Kiev. S'ensuivirent des déplacements de populations rythmées par les
invasions successives des Rus', des Coumans et probablement de la Horde d'Or
mongole. Les Khazars disparurent alors de l'histoire, n'étant plus mentionnés dans
aucun récit historique.
Tribus khazares
L'organisation tribale des Khazars semble complexe. Ils auraient été divisés entre
«Khazars blancs» (ou «blonds») et «Khazars noirs» (ou «bruns»). Le géographe
persan médiéval Istakhri avait établi une différence raciale entre ces deux castes
(blanc aux cheveux roux pour les «Khazars blancs», et basané de type indien pour
les «Khazars noirs»), mais rien ne semble corroborer cette thèse.
Apogée
Formation de l'État khazar
L'histoire des Khazars est liée à l'empire des Göktürks (ou Köktürks), formé après la
défaite des Ruanruan par le clan Ashina en 552.
Lorsque l'empire Göktürk s'effondre suite à des conflits internes au milieu du VIe
siècle, il se partage en proto-Bulgares et Khazars menés par le clan Ashina.
Vers 650, les Khazars fondèrent un royaume indépendant au nord du Caucase aux
abords de la Volga, notamment au détriment des proto-Bulgares, qu'ils chassèrent
vers le nord-ouest. Cet «État» mal connu est indifféremment appelé «empire
khazar», «royaume khazar», ou encore «Khazarie».
Signe de l'importance qu'acquiert le royaume, le Khagan (dirigeant) Khazar, Tong
Yabghu Khagan (dynastie Ashima), appelé aussi Ziebel, envoie des troupes
(menées par son neveu, Buri-sad) à l'Empereur Byzantin, Héraclius, pour l'aider à
passer la Géorgie. Ce dernier projette d'ailleurs d'offrir au Khagan sa fille en mariage
en signe de reconnaissance, mais revient finalement sur sa décision.
L’expansion des Khazars au cours du VIIe et du viiie siècle se heurta ensuite aux
conquêtes des Omeyyades du Califat arabe sur le Caucase et la Transoxiane. En
650, l'armée arabe d'Abd ar-Rahman ibn Rabiah est battue par les Khazars à
Balanjar. Selon les historiens arabes de l'époque, chaque camp aurait fait usage de
catapultes. Le Khagan de l'époque aurait été Irbis. D'autres attaques eurent lieu au
même endroit avec les arabes.
Religion et stratégie
Les Khazars sont notamment connus pour avoir adopté le judaïsme comme religion
officielle, sous le règne du bek Bulan en 838, peut-être au contact des Juifs
persécutés par les empereurs byzantins.
Les Byzantins ménagèrent l'empire khazar qui les protégeait des envahisseurs
vikings et arabes, si bien que leur empereur Constantin V épousa une princesse
khazare, dont le fils Léon IV fut surnommé Léon le Khazar.
On a retrouvé une correspondance entre Hasdaï ibn Shaprut, vizir juif du calife de
Cordoue Abd al-Rahman III, et Joseph, souverain des Khazars.
Initialement tengristes*1, les souverains et les nobles khazars seraient entrés en
contact avec le judaïsme, et s'y seraient convertis, par le biais des populations de
Crimée. On pense que ce choix fut éminemment stratégique, dû pour une part à la
nécessité d'avoir une religion monothéiste pour se faire accepter des populations
tributaires et d'autre part, à la nécessité d'opposer une religion originale à la pression
qu'exerçaient à la fois l'occident chrétien (l’Empire byzantin) et l'Orient
musulman.ഀ
En adoptant le judaïsme, les Khazars restèrent très tolérants sur le plan religieux, et
laissèrent leurs sujets slaves professer le christianisme ou l’islam en toute liberté.
Bien que la religion officielle fût le judaïsme, leur grand prince (khâgan) et leur roi
tenaient un conseil qui réunissait les représentants des trois grandes religions
monothéistes.ഀ
Leurs armées furent renforcées au cours des VIIIe siècle et IXe siècle par des
nomades de la steppe, en particulier des Pétchenègues*2. Ceux-ci devinrent plus
puissants que les Khazars, qui ne purent les empêcher de franchir la Volga et de
s'installer en 889 entre le Don et le Dniepr ; puis, en 895 de conquérir le royaume
magyar de l'Etelköz.ഀ
De manière générale, les Khazars protégèrent Byzance et leurs populations sujettes
contre les expéditions de pillage des Varègues*3, lancées le long des grands
fleuves, et contre les expéditions arabes qui tentaient de contourner la mer
Caspienne.ഀ
Les Khazars fondèrent peut-être la ville de Kiev, en Ukraine d'aujourd'hui, et sont
indirectement à l'origine de la fondation de la Moscovie, la Russie actuelle, qui s'est
construite à partir de la Rus' de Kiev à la suite de l'invasion de la Khazarie par les
barbares ruthènes*4 (rusyns) venus du nord.ഀ
ഀ
Fin de l’Empire khazar ഀ
Les Russ, pillards d'églises, finirent par se convertir au christianisme. Dès lors,
soutenus par l'Église orthodoxe, ils obtinrent la soumission des indigènes slaves,
leurs anciennes victimes, qui prirent le nom de Russes et se retournèrent contre
leurs anciens protecteurs Khazars.ഀ
En 965, le prince russe Sviatoslav Ier prit la forteresse de Sarkel : dans les années
qui suivirent, la Russie naissante porta un coup fatal à l’empire des Khazars. Un État
indépendant subsista encore durant quelques décennies jusqu'au début du XIe
siècle. Certains Khazars rejoignirent alors les communautés juives byzantines,
d'autres la Hongrie.ഀ
Finalement, la fin de l’Empire khazar s'avéra un mauvais choix politique pour les
Russes: les Khazars, en effet, les avaient protégés contre les Petchenègues*2 qui
nomadisaient au sud de la Russie.ഀ
Les Khazars surent bâtir une civilisation évoluée sur les plans technique et politique.
Ils frappaient notamment monnaie et possédaient la technologie du papier, héritée
de leurs voisins chinois. Leur particularisme religieux et la méconnaissance de leur
histoire leur ont valu d’être au centre d'un ensemble de légendes à caractère
ésotérique et de conceptions erronées sur leur civilisation.
Des centaines d’années après son effondrement, nombre de récits et hypothèses
continuent à alimenter l’épopée de ce peuple. Néanmoins, un empire florissant qui
vécut du VIIe au Xe siècle ne peut disparaître totalement sans laisser de traces. À
l’heure actuelle, outre son apport à la culture ashkénaze, la majorité des traces de
cet empire restent liées à l’histoire et à la culture russe et hongroise, grâce
notamment à l'influence des Kabars, nom de trois tribus khazares s'étant allié aux
Magyars au IXe siècle pour conquérir et fonder ce qui allait devenir le royaume de
Hongrie. Dernier vestige significatif de l’existence de la civilisation khazare, la mer
Caspienne est toujours surnommée la "mer des Khazars".
Controverse historique
Dans l'introduction de son ouvrage L'Étrange Défaite écrit en 1940, l'historien
français Marc Bloch avait déjà affirmé que les Juifs avaient des origines
«méditerranéennes, turco-khazars et slaves». En 1954, le chercheur britannique
Douglas Morton Dunlop publia une Histoire des Juifs khazars qui développait l'idée
d'une connexion khazare, mais qu'il présentait, faute de preuves directes, comme
une simple hypothèse. C'est le livre d'Arthur Koestler, La Treizième Tribu, en 1976,
qui a popularisé auprès du grand public l'idée selon laquelle les Ashkénazes
descendraient des Khazars.
La thèse de l'origine khazare des Juifs ashkénazes a été repoussée par certains
historiens dès la sortie du livre de Koestler, certains affirmant en particulier que cette
thèse ne reposerait sur aucune donnée scientifique ou historiographique et que
Koestler aurait commis de nombreuses erreurs, se trompant sur les étymologies ou
dans l'interprétation des sources. Selon Bernard Lewis:
«Cette théorie […] ne repose sur aucune preuve quelle qu'elle soit. Elle a été
abandonnée depuis longtemps par tous les chercheurs sérieux dans ce domaine, y
compris ceux des pays arabes, où la théorie khazar est peu utilisée en dehors de
polémiques politiques occasionnelles.»
Bien qu'ayant servi à alimenter le discours antisioniste, en visant l'idéologie sioniste
politique dans ses bases, le postulat n'est à l'origine pas orienté idéologiquement et
a d'ailleurs été présentée dans des publications sionistes telle l’Encyclopédie
Mikhlal, un ouvrage scolaire représentatif du courant sioniste en Israël qui note dans
son article consacré aux Khazars:
«[La question de savoir si] la conversion au judaïsme a affecté une grande partie de
la nation khazar n’est pas pertinente ; ce qui est important, c’est le fait que cet
événement ait été considéré comme un phénomène hautement significatif dans
l’histoire juive, un phénomène qui a, depuis, totalement disparu : le judaïsme comme
religion missionnaire… La question de l’impact à long terme de ce chapitre de
l’histoire juive sur les communautés juives d’Europe de l’Est – que ce soit à travers
le développement de leur caractère ethnique, ou d’une autre manière – est un sujet
qui nécessite de plus amples recherches. Néanmoins, bien que nous ne
connaissions pas l’étendue de cette influence, ce qui est clair pour nous aujourd’hui,
c’est que cette conversion a eu un impact.»
La théorie a connu un regain d'intérêt avec la publication du livre Comment le peuple
juif fut inventé de l'historien israélien Shlomo Sand qui reprend les idées de Koestler
pour étayer sa thèse selon laquelle la diaspora juive serait le fruit de conversions
successives. Un autre historien français, Marc Ferro, reprend l'idée d'une origine
khazare et la présente comme l'un des «tabous de l'histoire ». Il explique que bien
des juifs «croient ferme, comme les Juifs d'Europe centrale, qu'ils sont tous
originaires de Palestine: ceux-ci ont oublié qu'une grande partie d'entre eux sont des
convertis de l'époque du royaume khazar». L'écrivain Marek Halter a popularisé
cette thèse dans un roman, Le vent des Khazars.
A contrario, l'hypothèse khazare reste réfutée en des termes assez vifs par d'autres
historiens qui considèrent qu'elle ne concerne qu'une faible partie des communautés
juives d'Europe orientale, en Hongrie, en Ukraine, en Crimée et en Pologne,
particulièrement parmi les Karaïtes*5, ou signalent qu'elle n'est adoptée que par
certains savants.
En 2011, l'historien Moshe Gil, spécialiste des interactions entre juifs et musulmans,
publie une étude détaillée de l'ensemble des sources primaires arabes évoquant, ou
non, une conversion des Khazars au judaïsme; toutes les traditions sur le sujet
découlent de ces sources, les premières et principales à parler des Khazars: aussi
ce corpus séminal revêt-il une importance particulière. Selon Moshe Gil, il n'est pas
possible de fonder sur ces sources la conversion des Khazars au judaïsme. « Cela
n'a jamais eu lieu », conclut-il.
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Marqueurs génétiques
Pour caractériser un chromosome, on utilise des marqueurs génétiques. Il existe
différents types de marqueurs, les plus utilisés sont
les marqueurs SNP (qui définissent la mutation d'une seule base), ils sont utilisés
entre autres pour définir les arbres des filiations de l'humanité. Pour le chromosome
Y, ils prennent le nom de XN où X est un indice définissant le laboratoire ou
l'entreprise ayant découvert le marqueur et N le nième marqueur découvert dans ce
laboratoire. Par exemple M35 est le 35e marqueur SNP découvert par l'Université de
Stanford.
et les marqueurs STR (Short Tandem Notice ou encore microsatellites). Un
chromosome contient des séquences répétées de nucléotides (de paires de bases).
Le nombre de répétitions varie d'une personne à l'autre. Un STR du chromosome Y
est désigné par un nombre DYS (DNA Y-chromosome Segment number). Lorsqu'on
«teste» une personne, on associe au marqueur DYS le nombre de répétitions de la
séquence STR du chromosome de la personne concernée. Ils sont utilisés pour
définir les haplotypes , la résolution de l'haplotype croît avec le nombre de
marqueurs STR.
Pour mettre en évidence ces marqueurs génétiques, on extrait l'ADN et on lui fait
subir différents processus physico-chimiques.
Puisque les marqueurs SNP définissent la mutation d'une base, ils sont
particulièrement bien adaptés pour définir les haplogroupes. Afin d'illustrer ceci
revenons à l'exemple du marqueur SNP M35 correspond à l'haplogroupe E1b1b1b
(pour le savoir il faut consulter l'arbre des filiations paternels de l'humanité). Cet
haplogroupe est particulièrement fréquent dans les populations berbères. Il possède
des sous-haplogroupes définis par d'autres marqueurs SNP.
Cette nomenclature évoluant encore, on associe presque systématiquement le
marqueur SNP caractérisant l'haplogroupe à l'haplogroupe correspondant.
Les lignées paternelles d'une population sont caractérisées par la distribution
d'haplogroupes de l'ADN-Y c'est-à-dire par l'ensemble et la proportion des
haplogroupes que l'on trouve en son sein et par les haplotypes les plus fréquents de
cette population.
Les haplotypes
La signature complète de l'ADN-Y d'un homme s'appelle en théorie haplotype.
Cependant, ce terme est souvent employé abusivement et ne se réfère
généralement qu'à la signature partielle de l'ADN-Y.
Il existe plusieurs façons de caractériser un haplotype mais la façon la plus
largement répandue est l'utilisation des marqueurs STR.
On définit parfois des haplotypes modèles. Un des plus fameux est le CMH (Cohen
Modal Haplotype). Celui-ci est obsolète mais nous l'utilisons pour illustrer le concept.
Il est défini par 6 marqueurs DYS. Si l'on teste l'ADN-Y d'un homme avec ces 6
marqueurs et que le nombre de répétitions de séquences pour chacun des
marqueurs est la suivante alors on dit que cet homme réagit positivement au CMH.
Les études génétiques sur les Juifs s'inscrivent dans le cadre de la génétique des
populations. L'intérêt de ces études est d'essayer de mieux appréhender l'origine
des différentes populations juives d'aujourd'hui. En particulier, elles tentent de
déterminer si elles sont issues du Moyen-Orient ou non. D'autre part, elles cherchent
à savoir s'il existe un patrimoine génétique commun aux différentes populations
juives.
Ces études montrent les lignées variées des populations juives modernes. Toutefois,
la plupart de ces populations ont un patrimoine génétique paternel commun qui
remonte à une population ancienne dont les membres se séparèrent et suivirent une
évolution différente. Ces découvertes font remonter des lignées paternelles des Juifs
à des ancêtres issus du Moyen-Orient. Si elles ne sont pas en contradiction avec les
traditions juives qui situent l'origine du peuple juif dans des populations hébraïques
qui se sont installées au Pays de Canaan, elles dessinent une aire géographique
d'origine plus large que ces traditions.
Les lignées maternelles sont globalement plus hétérogènes. Elles présentent
souvent une particularité originale qui est le phénomène des fondatrices. Dans un
grand nombre de communautés, un nombre limité de femmes est à l'origine d'une
grande partie de ces communautés. La plupart du temps, l'origine de ces fondatrices
est inconnue ou contestée.
Les études réalisées sur un très grand nombre de gènes (non sexués) montrent que
juifs ashkénazes, séfarades (Grèce, Turquie), marocains, syriens et moyen-
orientaux (Iran, Irak) font partie d'un groupe génétique commun ayant des origines
au Moyen-Orient. Ce groupe est divisé en deux sous-groupes, les juifs ashkénazes-
séfarades-marocains-syriens d'une part et les juifs moyen-orientaux d'autre part. La
différence entre ces deux sous-groupes est l'apport génétique sud-européen (en
particulier italien) plus ou moins important dans le premier et l'apport génétique
moyen-oriental dans le second.
Introduction
Il faut rappeler avant toute chose que les Juifs ne se sont jamais définis en tant que
race. Les conversions ont toujours existé et ont parfois même été encouragées. Par
ailleurs, compte tenu de leur histoire et en particulier de la Shoah, il peut paraître
choquant de tenter d'étudier la génétique des populations juives. De plus, certains
historiens ont souligné le caractère idéologique que pouvaient prendre certaines
études. Ainsi l'historien Shlomo Sand, qui affirme que la génétique en Israël était
déjà, dans les années 1950, une « science biaisée entièrement dépendante d'une
conception historique nationale qui s'efforçait de trouver une homogénéité historique
nationale au sein des Juifs dans le monde», considère, à propos de ces récentes
études génétiques, que «l'information sur le mode de sélection des éléments
observés est ténue et de nature à éveiller des doutes importants. Ce, d'autant plus
que les conclusions précipitées sont toujours construites et renforcées au moyen
d'une rhétorique dénuée de tout lien avec le laboratoire scientifique». Enfin, le
biologiste Alain F. Corcos, dans son livre The Myth of the Jewish Race: A Biologist's
Point of View, rappelle qu'il aurait été utile d'extraire l'ADN d'anciens squelettes et de
le comparer à l'ADN de non-Juifs pour avoir une interprétation définitive des
données issues de la génétique des populations.
Les études sur la génétique des populations humaines et en particulier celles sur les
Juifs existent et sont nombreuses. Elles sont réalisées, malgré tout, dans un
contexte scientifique standard avec publications dans des revues à comité de
lecture, elles sont reproductibles et subissent un débat contradictoire et ouvert. Ces
études ont intéressé des équipes de nationalités larges : française, israélienne,
américaine, britannique, italienne et espagnole. Il serait donc dommage de ne pas
en faire part bien que du point de vue du judaïsme ces études n'aient pas lieu d'être.
Elles cherchent à déterminer si malgré l'histoire complexe des migrations, il est
possible de trouver des ancêtres communs aux communautés juives actuelles ou si
celles-ci sont plutôt liées aux populations non juives où elles ont été accueillies.
Depuis les années 1970 de nombreuses études ont tenté de répondre à cette
question à l'aide des marqueurs génétiques « classiques » (groupes sanguins,
enzymes, etc.). Des réponses contradictoires ont été données en fonction des locus
utilisés. Une des explications de ces contradictions est que les variations associées
à un locus sont influencées par la sélection naturelle.
Depuis la fin des années 1980 et surtout depuis le début du XXIe siècle, les
généticiens ont travaillé sur le chromosome Y (transmis du géniteur aux
descendants masculins) et sur l'ADN mitochondrial (transmis de la génitrice aux
descendants masculins et féminins) qui ont la particularité d'être transmis
intégralement (hors mutation). Il est donc possible de remonter aux ancêtres
communs des différentes populations du globe et en particulier de celles des
populations juives. Par ailleurs, de très récentes études ont été réalisées sur un très
grand nombre de gènes des chromosomes homologues ou autosomes (tous les
chromosomes à l'exclusion des chromosomes X et Y).
À une exception près, ces études ne tentent pas de déterminer un quelconque gène
juif. Au cours d'un congrès scientifique en 2003 aux États-Unis, le biologiste juif
américain Robert Pollack de l'université Columbia et plusieurs scientifiques ont
clairement réfuté le fait que l'on puisse déterminer biologiquement la «judéité» d'un
individu puisqu'il n'existe tout simplement pas de séquences ADN qui soient
présentes chez les Juifs et absentes chez les non-Juifs.
Il peut sembler paradoxal, de prime abord, de dire d'une part qu'il n'y a pas de gène
juif, et d'autre part qu'un certain nombre de communautés juives dans le monde ont
une origine génétique commune. Cela provient du fait que la génétique des
populations ne s'intéresse pas aux individus mais consiste en études statistiques qui
cherchent à déterminer, par exemple, le pourcentage de «gènes» (ou plus
exactement d'haplogroupes) communs entre deux populations.
One source of early confusion was a widespread popular notion that only Cohens or
only Jews could have the Cohen Modal Haplotype. It is now clear that this is not the
case. The Cohen Modal Haplotype (CMH), whilst notably frequent amongst Cohens,
is also far from unusual in the general populations of haplogroups J1 and J2 with no
particular link to the Cohen ancestry. These haplogroups occur widely throughout the
Middle East and beyond.[9][10] Thus, while many Cohens have haplotypes close to
the CMH, a greater number of such haplotypes worldwide belong to people with no
likely[clarification needed] Cohen connection at all.
Higher resolution
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*1. Tengrisme
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*2. Petchenègues
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(a) Coumans
Kıpçaklar (tr)
IXe siècle – 1241
Influences socio-culturelles
Les Coumans furent décrits comme des guerriers nomades, vivant dans des tentes,
et qui se nourrissaient surtout du lait, du fromage et de la viande. Ils étaient vêtus de
peaux de mouton et étaient armés avec des arcs composites.
En musique, ils sont associés aux célèbres Danses polovtsiennes de l'opéra Le
Prince Igor d'Alexandre Borodine. L'œuvre a été inspirée sans nul doute par Le dit
de la campagne d'Igor.
Langue:
La langue kiptchak fut une lingua franca, une sorte de turc «moyen», dans les
relations avec les marchands génois et vénitiens installés dans les comptoirs de
Crimée. Un document d'un intérêt tout particulier, le Codex cumanicus écrit au xiiie
siècle, qui se trouve à la Biblioteca Marciana de Venise, donne des lexiques dans
cette langue.
Leur influence laissa un certain nombre de toponymes ou de noms de famille dans
les pays de l'Est. Par exemple, en hongrois Kun signifie Couman et en roumain, il
existe des noms de famille assez répandus, Coman, Comaniciu, Comăneci, ainsi
que des noms de localités : Comana, Comăna de Jos, Comăna de Sus, Comăneşti,
ainsi de suite.
Les derniers locuteurs du kiptchak disparurent au tournant du XXe siècle : fait
intéressant, il ne s'agissait pas de populations turques mais d'Arméniens de Pologne
qui avaient fui l'Arménie durant les invasions touraniennes du XIe siècle et étaient
arrivés en Pologne au XIVe siècle. Durant leur périple, ils avaient emprunté la langue
vernaculaire des Coumans. En 1930, à Cracovie, on trouvait encore de vieux
Arméniens polonisés qui savaient chanter de vieilles comptines kiptchaques.
Religion:
Les Coumans se convertirent au christianisme vers le XIe siècle à la suggestion des
Géorgiens, lorsqu'ils furent leurs alliés dans leurs luttes contre les musulmans. Un
grand nombre furent baptisés du temps du roi David IV. À partir de 1120, il y eut
même une église chrétienne kipchaque et un clergé important. Cependant, aux XIIe
et XIIIe siècles, l'islam se propagea parmi les Coumans, et toujours au XIIIe siècle,
les Coumans occidentaux adoptèrent le catholicisme (même si, en Hongrie, ils
devinrent plus tard calvinistes). Le diocèse catholique de Roumanie fut fondée à
Milcov en 1227 et comprenait ainsi la Roumanie et la Moldavie actuelles jusqu'en
1523. Les Coumans composaient aussi une partie de l'archidiocèse d'Esztergom en
Hongrie.
(a) Alains
Les Alains (en latin Alani - en grec Alanoi) étaient un peuple scythique, probablement
originaire du pays des Alains, dans le Caucase, dont l’Ossétie ou Alanie est l’avatar
actuel : les Ossètes d’aujourd’hui, qui vivent de part et d’autre du col de Darial ou
Dar-i-Alan, la "passe des Alains", se présentent comme les descendants directs des
Alains, qui étaient des cavaliers nomades apparentés aux Sarmates et très proches
des Iazyges, des Roxolans et des Taïfales.
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(b) Valaques
Parmi les «Valaques» du bas-Danube et des Balkans (langues romanes de l'Est) les
linguistes reconnaissent une zone de rencontre inter-linguistique (transhumance) en
gris, le daco-roumain en blanc, l'aroumain en jaune, le mégléno-roumain en orange
et l'istro-roumain en vert-jaune ; certains y comptent aussi le dalmate en bleu-vert
(disparu).
D'autres historiens et linguistes préfèrent les termes, plus neutres et plus précis, de
« Thraco-Romains » (du Ier au VIe siècle), de « Romans orientaux » (VIe au
XIIIe siècle) et de « Roumains » ou « Aroumains » et autres (à partir du
XIIIe siècle)4. Mais, en règle générale, le passé et l'existence de ces populations
avant le XIVe siècle est largement ignorée, et très rarement figurée sur les cartes
historiques d'Europe sud-orientale et des Balkans (et lorsqu'elle l'est, elle est
souvent réduite à un tout petit territoire placé tantôt au sud du Danube5, tantôt au
centre de l'actuelle région roumaine de Valachie6, tantôt en Transylvanie).
Étymologie
Article détaillé : Histoire du terme Valaque.
Selon O. Bloch8, l'origine de Valaques est Walh, nom par lequel les Germains (et
notamment les Goths lorsqu'ils sont entrés en contact avec le monde romain)
désignaient les locuteurs celtiques et puis latins et romans (dans le Norique par
exemple). Walh lui-même, toujours selon O. Bloch vient, semble-t-il, des Volques,
peuple celtique avec lequel les Germains furent en contact sur leurs marges
méridionales, et signifiait en germanique « étranger ». Il est possible que Walh et
Volques soient reliés, à travers les langues indo-européennes à Wala, personne en
sanskrit.
Selon R. Rohlfs9, Walh- a également donné Galles (pour Wales) et Gaule (Walha)
en français d'oïl, car dans cette langue l'élément wa- initial et l'élément -alh
aboutissent respectivement ga- (*wardan > garder, *waidanjan > gagner) et -aule
(salha > saule): Gaule n'est donc pas issu du latin savant Gallia qui en français
courant aurait donné *Geaille, Jaille (car les latins ga- initial et li devant voyelle
donnent en langue d'oïl respectivement ja- ou gea- comme dans galbinum > jaune,
gaiium > geai ou gabatam > jatte, et -ill comme dans alium > ail ou filiam > fille). Ce
mot a également donné les mot Wallon et Wallonie dont la région fut l'une des zones
frontières entre les anciens territoires celtes et germaniques (voir l'Histoire du terme
wallon).
Polysémie, paranymes, synonymes
Guillaume Lejean (1861): carte des langues aux bouches du Danube. Bleu:
Roumains (Mocans, Diciens, etc). Vert foncé: Russes (Grands-russiens, Lipovènes);
Vert clair: Bulgares; Jaune: Albanais (guègues); Rouge: Turcs (osmanlis, Gök-
Oguzes); Rose: Tatars (Nogays); Violet: Circassiens (tcherkesses).
La Tabula Traiana
Évolution des langues romanes orientales selon la majorité des auteurs mentionnés,
avec les trois phases (de bas en haut) de la formation, de la dispersion et de la
différenciation.
Autour des bouches du Danube, diverses sources (notamment ottomanes)
mentionnent l'existence des Valaques Diciens dont le parler a disparu, mais en
laissant des traces lexicales dans la toponymie (ville de Vicina) et dans les
patronymes locaux (Dicianu). Ces diciens (en roumain : dicienii) étaient les
roumanophones autochtones de Dobrogée, dont le parler, appelé Dicien, fait partie
de la langue daco-roumaine13. Il était utilisé surtout autour de Tulcea, dans le massif
du Măcin, à l'époque plus boisé qu'aujourd'hui, où une population roumanophone a
vécu parfois isolée aux époques des invasions (notamment tatares) et des guerres
ottomanes. Selon George Vâlsan14 le nom de ce parler est en relation avec la cité
médiévale de Vicina qui a donné à la Valachie son premier évêque métropolitain,
Hyacinthe, en 1359. Les études régionales toponymiques, étymologiques et
onomastiques semblent indiquer une forte influence grecque médiévale sur ce parler
local. Certains noms d'outils semblent indiquer qu'à son tour, le roumain dicien ait
influencé le parler russe des Lipovènes venus s'installer dans la région au
XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle la population dicienne s'est maintenue en partie grâce
à l'immigration peu nombreuse, mais continue de roumanophones moldaves du
Boudjak fuyant les persécutions des Tatars. Au XIXe siècle elle a été submergée par
les roumanophones venus du reste de la Roumanie. Les archéologues ne savent
toujours pas si l'ancienne Vicina se trouvait sous l'actuelle Tulcea, sous l'actuelle
Isaccea, sous l'actuelle Măcin ou ailleurs (la plupart des localités du județ de Tulcea
regorgent de ruines antiques et médiévales).
En ex-Yougoslavie
En ex-Yougoslavie, le terme français Valaques concerne six ethnies :
– les Istroromuni, Istriens ou Istro-roumains en Croatie ;
– les Karavlasi, Dalmates, Mavro-Vlaques, Morlaques ou Valaques noirs au
Monténégro, en Dalmatie et Bosnie-Herzégovine. Aujourd'hui, les Serbes en Bosnie-
Herzégovine sont appelés Vlasi de façon péjorative par les Bosniaques et les
Croates ;
– les Aroumains (Cincari, Tsintsars ou Zinzares) et les Méglénoroumains en
Macédoine et en Serbie ;
– les Valaques de l'Est de la Serbie centrale (Vlasi).
Les Istro-roumains ne sont plus que quelques dizaines, en Istrie, à l'ouest de Rijeka.
Les Karavlasi ou Morlaques ont disparu au XVIIIe siècle, assimilés aux Vénitiens ou
aux Croates. Ces deux populations, catholiques, sont, selon la plupart des
historiens, issues des Valachies du centre de l'ancienne Yougoslavie, désignées
encore aujourd'hui par des toponymes tels que Vlasić, Stari Vlah, Romanija Planina
ou Durmitor : vers 1530, deux seigneurs croates, les comtes Zrinski et Frankopan,
accordèrent à « leurs frères serbes » l'autorisation de s'installer sur leurs terres15.
La majorité de ces réfugiés sont des Serbes de Rascie, mais aussi des Valaques de
la Romanija Planina, du Stari Vlah et du Durmitor, ainsi que des Albanais du Kosovo
(à l'époque encore chrétiens orthodoxes sous obédience de l'Église orthodoxe
serbe : 200 000 Serbes, Valaques et Albanais s'installèrent dans ces confins entre
1690 et 1694, fuyant l'Empire ottoman. Le statut de ces réfugiés fidèles à l'Église
orthodoxe serbe est alors plus enviable que celui des serfs croates (donc
catholiques). Cela qui provoque une fuite de la population croate vers les confins
militaires de l'Empire d'Autriche (suzerain des seigneurs croates) ainsi que son
adhésion à l'Église serbe dans le but d'avoir les mêmes avantages que les réfugiés.
La fuite de leurs serfs provoque la colère des nobles croates, d'autant que lorsque
les confins militaires autrichiens furent en majorité peuplés d'orthodoxes, vers 1559,
l'empereur et le conseil militaire de Vienne retirèrent aux nobles croates toute
autorité sur la région. Progressivement la langue serbo-croate se généralise alors
dans les confins, tandis que le valaque et l'albanais y disparaissent16, non sans
laisser des traces dans le lexique local ; dès lors, le terme de Valaque n'y désigne
plus des populations latinophones, mais devient chez les Croates un terme péjoratif
pour les bergers transhumants des Balkans et plus généralement pour les
orthodoxes, qu'ils fussent Slaves ou réellement Valaques. Par la suite, l'appellation
sera récupérée par les nationalistes croates pour disqualifier spécifiquement les
Serbes de Croatie.'17
Dans la Yougoslavie moderne, seuls les Vlasi vivant en Serbie centrale et le long de
la frontière bulgare, ainsi que les Roumains de Voïvodine, étaient reconnus et
comptés comme minorités nationales (séparément), et figuraient sur les cartes
linguistiques. Les roumanophones de la Krajina orientale (aux Portes de Fer et
autour de Negotin), majoritaires dans 156 communes et présents dans 48 autres,
plus nombreux que les Vlasi et que les Roumains de Voïvodine réunis, n'ont été
officiellement reconnus que le 30 juillet 2007. En 2002, sur 284 112 habitants de
cette région18, 243 148 (85,58 %) étaient déclarés Serbes, 23 604 (8,31 %) étaient
déclarés Valaques et 2 723 (0,96 %) étaient déclarés Roms19, mais depuis la
reconnaissance de 2007, il s'avère que 58 % des Serbes soit près de 141 000
seraient usuellement roumanophones20. Dans cette communauté, de langue daco-
roumaine, comme celle de Voïvodine, deux tendances identitaires coexistent : l'une,
« roumaniste », s'identifie au peuple roumain et se considère comme une minorité
roumaine en Serbie ; l'autre, « valaquiste » (en roumain vlahistă), s'en distingue au
contraire et se considère comme une communauté est-romane de Serbie,
roumanophone mais non roumaine. On retrouve ici le même débat qu'en Moldavie,
en Macédoine ou au Monténégro entre droit du sang et droit du sol : selon le
premier, l'identité se fonde sur la langue et l'origine commune ; selon le second, elle
se fonde sur le territoire et l'habitat (ou la citoyenneté) communes.
Histoire
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*3. Varègues
Varègue, également appelés Rus, est le nom donné aux Vikings exerçant sur la
route de l’Est. Les Varègues étaient des Danois et surtout des Suédois qui
voyagèrent vers l’est depuis la Scandinavie. Vivant du commerce, de la piraterie et
s'offrant comme mercenaires, ils écumèrent le réseau fluvial de ce qui sera plus tard
la Russie, atteignant jusqu'à la mer Caspienne et Constantinople.
Ils créèrent un ensemble de forts et de postes d’échanges, posant les bases du futur
État russe.
Les Slaves et les Byzantins ne distinguaient cependant pas les Scandinaves des
Saxons parmi ces mercenaires. D'ailleurs, les gardes varègues de l'empire byzantin
étaient le plus souvent des Saxons (voir ci-dessous). Dans la première chronique
russe ce terme inclut aussi des Angles provenant de l'île de Bretagne.
Rus' ou Varègues
Le commerce des esclaves dans l'Europe de l'Est au Haut Moyen âge, toile de
Sergey Vasilievich Ivanov (1864-1910)
Un voyageur persan, Istakhri, vers 950, distingue trois sortes de Rús : ceux de Kiev,
les Slawijah (les Slaves de Novgorod) et les Arthaniyah, dont le roi habite à Artha
(les Erz’a, une tribu finnoise fixée sur la Soura, à l’ouest de Bolghar).
Dans De administrando imperio, écrit en 950, l’empereur byzantin Constantin VII
Porphyrogénète note un itinéraire commercial de Grobin (près de l'actuelle Riga) à
Gnezdovo par la Dvina, puis par le Dniepr jusqu’à Kiev et Berezany, en Tauride,
future Crimée. Il décrit la périlleuse descente des sept rapides du Dniepr dont se
rendent capables les Rhos et mentionne le nom de cinq d’entre eux en langues
slave, grecque et rhos. Il note que les Rhos perçoivent des tributs des différentes
peuplades slaves (monnaies, fourrures et esclaves).
Le diplomate persan Ibn Rustah décrit les mœurs des Rús vers 950 : ils font
principalement la chasse aux esclaves et le commerce des fourrures. Ils ne cessent
de voyager et font la guerre en bateaux. Ils sont vaillants et très perfides. Au
demeurant, beaux, propres et bien vêtus. Ils sont hospitaliers, mais querelleurs et
portés au duel et ne se séparent jamais de leurs armes. Ils ont des prêtres (?) et
pratiquent des sacrifices humains et animaux, qui se font par pendaison.
Le lettré musulman d’origine arabe Ibn Fadlân a également laissé d’eux une
description très détaillée de l’enterrement par bateau d’un de leurs chefs de clan
comprenant un sacrifice humain.
Voir aussi l’article Rus' de Kiev.
De l'identité scandinave à l'identité slave
Les Varègues furent progressivement assimilés par les populations qu'ils
administrèrent.
Dans le traité conclu en 911 entre Oleg le Sage et Byzance, tous les signataires
varègues portent des noms scandinaves. Or, en 944, un traité similaire est signé, au
terme d'une attaque rus manquée, et nombre d'entre eux portent des noms slaves.
Igor, qui est la forme slavisée d'Ingvarr, sera le dernier prince varègue à porter un
nom nordique. Il prénommera son fils Sviatoslav.
L'apport lexico-culturel fut limité ; la langue russe n'a pas emprunté plus de sept
mots au lexique norrois. L'influence scandinave est également absente des
premières notions juridiques slaves. La communauté varègue était semble-t-il
inexistante dans les campagnes.
Le principal apport des Vikings fut donc le développement des villes et du
commerce, et la fondation du futur État russe.
La garde varègue
Article détaillé : Garde varangienne.
Les Varègues apparurent dans le monde byzantin en 839 quand l’empereur
Théophile négocia avec eux pour obtenir des mercenaires pour son armée. Bien que
les Rus' eussent le plus souvent des relations pacifiques avec les Byzantins, les
raids varègues depuis le nord n'étaient pas rares. Ces attaques eurent lieu en 860,
907, 911, 941, 945, 971, et finalement en 1043. Ces raids n’eurent d'autre succès
qu'une renégociation des traités de commerce ; militairement, les Varègues étaient
toujours vaincus par la flotte de Constantinople, qui utilisait le feu grégeois.
La classe gouvernante des deux villes-États puissantes de Novgorod et Kiev finit par
devenir varègue, et les Byzantins purent bientôt acheter les services d'une force
mercenaire officielle, qui devint la garde varègue. Ceci advint en 988, quand le
prince de Kiev, Vladimir Ier, se convertit à l’orthodoxie. En échange de la main de la
sœur de Basile II, Anne, Vladimir donna six mille Varègues comme garde
personnelle. Elle fut l'un des éléments les plus efficaces et plus loyaux de l’armée
byzantine, comme le rapporte la chronique d’Anne Comnène pendant le règne de
son père Alexis Ier Comnène. Leur arme principale était une longue hache, mais ils
utilisaient aussi l’épée et l’arc. Ce furent les seuls à défendre avec succès une partie
de Constantinople pendant la Quatrième croisade, elle fit sa soumission après la
prise de la ville en 1204. À cette date, le terme « varègue » référait à n’importe quel
mercenaire du nord de l’Europe et la garde était plus composée de Britanniques et
de Normands que de Russes ou de Scandinaves.
L’un des membres les plus célèbres de la garde varègue fut celui qui allait devenir le
futur roi Harald III de Norvège, le « Dernier des Vikings », un géant de plus de deux
mètres, un grand guerrier également connu sous le nom de Harald Hardrada (le
« Sévère »), et qui arriva à Constantinople en 1035. Il participa à pas moins de
18 batailles, jusqu'en Sicile (1038/1040), et devint ἀκόλυθος (acolythos),
commandant de la garde, avant de retourner chez lui en 1043.
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*4 .Karaites
Les premières mentions des karaïtes remontent au IXe siècle et font référence au
mouvement fondé en Babylonie par Anan ben David un siècle plus tôt, bien que des
mouvements karaïtes moins importants aient pu le précéder. Le karaïsme connaît un
âge d'or du IXe siècle au XIe siècle et aurait, selon certaines sources, été adopté par
40 % de la population juive mondiale, aussi bien en Europe que dans le monde
arabe1. Son influence décline ensuite progressivement mais des communautés se
maintiennent au Caire, en Crimée et ailleurs. À compter du XIXe siècle, les karaïtes
résidant dans l'empire tsariste (et uniquement eux) se redéfinirent pour la plupart
comme un peuple distinct du peuple juif, d'ethnie turque tatare possédant sa langue
propre. L'habitude s'est alors assez largement répandue de désigner les tenants de
cette nouvelle approche par le terme «Karaïme» ou «Qaraylar». Aujourd'hui, le mot
«karaïte» s'utilise pour désigner les karaïtes qui sont définis en tant que juifs, mais
aussi comme terme générique pour désigner l'ensemble des groupes. Cependant,
ces utilisations ne sont pas pleinement normalisées, et des utilisations inverses
peuvent encore être trouvées.
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On appelle turcs ou peuples turcs les divers peuples dont la langue fait partie de la
famille des langues turques. On estime à plus de 250 millions le nombre de
personnes appartenant à ce groupe. Il s’agit vraisemblablement des descendants de
grandes tribus originaires d'Asie centrale
La plus ancienne mention du terme «Turk» qui nous soit parvenue nous provient des
Göktürks du VIe siècle. Une lettre de l’Empereur de Chine au khan köktürk Isbara
l’identifie comme le «grand khan turc» en 585. Les stèles d'Orkhon, dans l'actuelle
Mongolie, font usage du terme «Turuk» pour désigner les ancêtres des peuples
turcs.
Il se pourrait que certaines sources antérieures fassent référence à des peuples
turcs, comme une tablette du XXIe siècle av. J.-C. retrouvée sur le site de Mari en
Syrie (qui parle d'un peuple appelé «Turukku», en migration vers les régions de
Tiguranim et Hirbazanim — nous ne savons pas à quoi correspondent ces noms
sumériens), ou un texte chinois datant de 1328 av. J.-C. (en parlant d'un peuple
voisin appelé « Tu-Kiu »), ou encore le nom d'un des petits-fils de Noé, «Turk», dans
les textes de l'Avesta. On ne peut affirmer qu'il existe un lien entre ces termes, en
apparence proches morphologiquement, et les peuples turcs proprement dits ;
cependant nombre de personnes pensent avoir trouvé là des sources attestant de
l'ancienneté tant du terme que des peuplades elles-mêmes.
Aujourd'hui, en Turquie moderne, l'explication populaire de la racine du mot «turc»
déclare que le terme signifie «fort» ou «puissant».
En français, l'usage courant du terme «turc» peut prêter à confusion, dans la mesure
où seul le contexte permet de faire la distinction entre ses deux sens possibles ;
d'une part le peuple turc, c'est-à-dire les citoyens de la Turquie actuelle, et d'autre
part les peuples turcs au sens large, et parfois désignés par le terme «turcique».
D'autres langues telles que l'anglais utilisent deux termes séparés, respectivement
«Turkish» et «Turkic». De même, en turc moderne, on utilise le mot «Türk» en
parlant des habitants de la Turquie, tandis que le mot «Türkî» se rapporte aux
peuples et cultures turcs au sens large.
Histoire:
La quasi totalité du domaine scientifique pense que les peuples turcs sont originaires
d'Asie centrale (anciennement Turkestan). Une petite minorité, comprenant les
idéologistes panturques, envisagent une origine plus à l'ouest, suivie d'une migration
vers l'Asie centrale durant la préhistoire.
Des comparaisons entre le sumérien et les langues turques modernes, pourraient
sembler indiquer l'existence d'un vocabulaire commun ; de là découle la thèse que
les Sumériens sont la plus ancienne peuplade turque attestée et qu'ils sont
originaires de l'est de la mer Caspienne mais ont cependant établi leur civilisation en
Mésopotamie. Cette thèse est cependant largement critiquée par une grande partie
des historiens et des linguistes spécialisés, dans la mesure où la majorité des
linguistes considèrent le sumérien comme un isolat linguistique, et est assimilable à
un produit de l'idéologie panturque.
Outre les controverses érudites, on ne sait précisément la date de l'émergence
turque de son berceau géographique. Le premier État à avoir porté le nom «turc» est
celui des Köktürks (ou Göktürk) au VIe siècle. Ceci porterait à croire que les Turcs
vivaient surtout au Kazakhstan et probablement en Mongolie durant le premier
millénaire de l'ère chrétienne. La Turquie a d'ailleurs des programmes de
restauration des monuments turcs existant en Mongolie.
Parmi les peuples turcs postérieurs, on notera les Karlouks (VIIIe siècle), les
Ouïghours, les Kirghizes, les Oghouzes et les Turkmènes. C'est pendant la
formation de leurs États que ces peuples sont entrés en contact avec le monde
musulman et ont progressivement adopté l'islam. Il subsiste cependant des
populations turques appartenant à d'autres religions, notamment le christianisme, le
judaïsme (cf. Khazars), le bouddhisme, et le zoroastrisme.
À partir du xe siècle, les soldats turcs des califes abbassides s'imposèrent en
dirigeants du Moyen-Orient musulman, à l'exception de la Syrie et de l'Égypte. Les
Turcs oghouzes et d'autres tribus s'emparèrent du contrôle de diverses régions sous
l'égide de la dynastie seldjoukide, s'appropriant plus tard les territoires abbassides et
byzantins.
Simultanément, les Kirghizes et Ouïghours se battaient entre eux et contre le
puissant empire de Chine. Enfin les Kirghizes s'installèrent définitivement dans la
région aujourd'hui appelée Kirghizstan. Les Tatars s'installèrent quant à eux dans le
bassin de la Volga, évinçant du pouvoir local les Bulgares de la Volga. Cette même
région s'appelle aujourd'hui Tatarstan et est une République autonome de la
Fédération de Russie ; ses grandes villes, notamment Kazan, sont dotées d'une ou
plusieurs mosquées, les Tatars étant traditionnellement musulmans.
À la suite de la grande invasion mongole du xiiie siècle, l'empire seljoukide est sur le
déclin et c'est sur cette base qu'émerge l'Empire ottoman, sans doute le plus connu
des empires turcs, pour la richesse de son histoire et sa durée dans le temps,
occupant au final des régions allant des Balkans à l'Irak et du sud de la Russie à
l'Afrique du Nord. Simultanément, d'autres groupes turcs fondèrent des états de
moindre envergure, comme les Safavides d'Iran et l'Empire moghol au nord de
l'Inde. Des guerres successives contre la Russie et l'Autriche-Hongrie, ainsi que la
montée du nationalisme dans les Balkans seront les causes principales du déclin de
l'Empire ottoman; sa chute définitive survient à l'issue de la Première Guerre
mondiale et donne naissance à l'état actuel de Turquie. Quoi qu'il en soit, les
ressemblances entre les diverses langues turques contemporaines semblent
indiquer que l'éclatement initial du noyau géographique originel turc est un
phénomène relativement récent, sauf en ce qui concerne les Tchouvaches et les
Iakoutes.
Anthropologie et linguistique:
Les peuples turcs sont d'apparence physique variée. La majorité de ceux d'Europe
orientale, de Turquie et du Caucase sont de type caucasien ou oriental, avec le teint
et les yeux sombres, des cheveux noirs, mais on trouve aussi des blonds, châtains
ou roux issus de métissage avec des Européens (notamment slaves) qui étaient
convoyés vers l'Empire Ottoman comme esclaves (les janissaires), tandis que ceux
originaires de la région méditerranéenne ou de l'Anatolie orientale ont plus souvent
des yeux bruns, des cheveux bruns/noirs et la peau mate. Enfin, les peuples turcs
d'Asie centrale — Ouzbeks, Kazakhs, Hazaras, Turkmènes, Kirghizes, Tatars,
Ouïgours, etc. — sont de type mongoloïde qui sont les Turcs originaux, non
métissés.
Les linguistes considèrent que les langues turques, mongoles et toungouses forment
une famille dite « altaïque ». Elles possèdent beaucoup de points communs, comme
l'harmonie vocalique : les voyelles sont partagées en deux groupes et chaque mot
ne peut contenir que des voyelles d'un seul groupe. Ce sont des langues
agglutinantes : les mots ne peuvent être dérivés que par adjonction de suffixes. Il
n'existe pas de préfixe ou d'infixe comme dans les langues indo-européennes. Ces
langues possèdent en revanche peu de vocabulaire en commun, ce qui peut faire
douter qu'elles soient d'origine commune. Leurs ressemblance peuvent, en partie,
s'expliquer par un long voisinage de leurs porteurs.
La famille ouralo-altaïque comprend également les langues finno-ougriennes,
langues parlées par les Hongrois, les Finnois, les Estoniens, ainsi que par les
Samoyèdes de Sibérie.
Les Turcs possèdent des points communs avec les peuples sibériens, comme la
pratique du chamanisme. C'est en Sibérie que cette religion se trouve sous sa forme
la plus pure. Elle est d'ailleurs la religion exclusive des peuples sibériens. Le mythe
du loup ancêtre est commun aux Turcs, aux Mongols, aux habitants de la Sibérie et
de l'Amérique du Nord. Ces similitudes n'ont rien d'étonnant, puisque ces derniers
sont originaires de Sibérie.
Les Turcs ont d'autres points communs cette fois avec les anciens Mongols. Leur
principale divinité était le Ciel-Dieu, appelé Tängri par les Turcs et Tängär par les
Mongols. Il avait pour compagne une déesse de la fécondité appelée Umai,
commune aux Turcs et aux Mongols. Ces deux peuples utilisaient le terme turc de
khan (ou khagan) pour désigner leurs rois. Ils ont eu un mode de vie nomade,
utilisant la yourte comme habitation. Ces similitudes témoignent d'une période de
coexistence des Turcs et des Mongols, durant laquelle les deux peuples se sont
mutuellement influencés.
Durant leur expansion vers l'ouest, les Turcs se sont mêlés à des Indo-Européens,
qui habitaient l'Asie centrale et les bords de la mer Noire. C'est la raison pour
laquelle il est difficile de définir une ethnie turque pure. Par exemple, en arrivant
dans le bassin du Tarim, les Ouïgours se sont métissés avec les anciens habitants
de cette région, les Tokhariens.
Religion:
Dans l'ensemble, les peuples turcs sont musulmans sunnites. Cependant, de
nombreuses personnes en Turquie orientale sont alevis, et la majorité des peuples
turcs d'Iran et d'Azerbaïdjan (Turcs, Azerbaïdjanais) sont musulmans chiites
Les Tchouvaches de Russie et les Gagaouzes de Moldavie sont chrétiens.
Certains groupes ethniques ont même conservés leurs traditions chamanistes,
tandis que la majorité ont adopté l'Islam dès le viiie siècle. On les trouve
principalement dans les régions et républiques autonomes de Russie voisines du
massif de l'Altaï, en Khakassie et à Touva, à la frontière mongole.
Enfin, on trouve quelques groupes turcs bouddhistes, juifs, zoroastriens et baha'is.
*-X. Alévisme
Croyances
Dans sa signification, la trinité atteste qu'il n'y a qu'un seul Dieu (la Divinité),
Mahomet est son prophète (la prophétie), Ali est son saint, l'ami de Dieu, le
commandant des croyants (mumin) (l'imamat).
Les autres hiérarchies célestes sont :
«Beşler» (les Cinq ou la maisonnée, le manteau du prophète), Mahomet, Ali, Fatima,
Hasan et Hussein dits aussi khamsa al-i aba ou pençe al-i aba
«Onikiler» (les Douze), Les Douze Imams (Ali et ses successeurs).
«On Dört Masum-u Paklar», les quatorze purs innocents : ils sont les quatorze
enfants des imams, tués en bas âge.
«la Sainte famille et les gens du Martyr» : les Cinq (Beşler), Les Douze Imams et les
quatorze «innocents». La Sainte famille occupe une place importante dans la liturgie
des Alevi.
«Kırklar»: l'assemblée des Quarante (les gens du mystère ghayb). Elle est issue de
l'assemblée des 366 et ses membres ne sont pas immortels. Les Quarante vivent
entre ciel et terre et ils régentent tout ici bas, secourant ceux qui sont en difficulté, à
travers les manifestations de Hizir-Ilyas (Al-Khidr le «verdoyant» du Coran).
«L'assemblée des 366 Parfaits» que leur sainteté prédispose à l'élévation à Dieu-
Réalité : ils mènent une vie terrestre, ignorent leur statut d'élu, ainsi que l'identité des
autres membres. Un de ces parfaits quitte un beau jour son enveloppe matérielle
pour devenir esprit et va à la rencontre de Dieu. Il est alors appelé kutûb ou («pôle»).
L'alévisme s’appuie également sur les concepts de:
Wahdat al-wujud développé par Ibn Arabî maître arabe du soufisme en Andalousie,
théologien, juriste, poète et métaphysicien: dans la pensée soufie (tasavvuf), le
créateur et sa création proviennent d'une source unique (unicité de l’Être). L’Être
entier est à Dieu, et la création ne fait qu’exister ex-istare, c’est-à-dire sortir de l’Être
divin pour y retourner à la mort. La création ne possède donc pas d’être en propre;
elle n’a qu’une existence empruntée au seul Être Réel, al-wujûd al-haqq. Ainsi, il n'y
a que Dieu qui est par Lui-même, sans antécédent, de manière absolue. La création,
quant à elle n'est que par la volonté de l'Être suprême.
Hurufisme ou l'idée selon laquelle, Dieu est en tout dans l'Univers, y compris en
l'homme. La science des lettres et des nombres (hurufisme) est mise au service de
la démarche interprétative et mène au tecelli ou la manifestation de Dieu dans la
personne humaine et spécialement sur son visage.
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*Z. Jannissaires
Les janissaires (en turc Yeniçeri ,en turc ottoman يكيچري, yényitchéri, littéralement
« nouvelle milice ») formaient une secte militaire très puissante composée
d'esclaves d'origine chrétienne et constituant l'élite de l'infanterie de l'armée
ottomane à l'apogée de l'Empire ottoman.
Les janissaires appartenaient à la classe des esclaves de la Porte, qui occupait les
postes les plus influents dans l'administration et l'armée.
Histoire
Les Turcs, originaires des steppes asiatiques, sont d'excellents cavaliers, mais de
piètres fantassins. Aussi mettent-ils sur pied une armée composée exclusivement
d'Européens. À partir du XIVe siècle, les Turcs prélèvent ainsi régulièrement en pays
conquis de jeunes enfants chrétiens âgés de 10 à 15 ans. Chaque année entre
2 000 et 12 000 de ces enfants sont donc enlevés et acheminés à Istanbul où ils
commencent leur noviciat qui les transforme en Turcs, musulmans, et experts de la
guerre. Leur statut d'esclaves n'est pas infamant, car les janissaires forment une
élite respectée et redoutée de tous. Les plus chanceux accèdent d'ailleurs aux plus
hautes charges de l'administration impériale : entre 1453 et 1623 tous les vizirs (sauf
cinq) sont des janissaires [réf. nécessaire].
Création
La date exacte et les circonstances de la création du corps des janissaires font
débat chez les historiens qui l'attribuent soit à Orhan, le deuxième sultan ottoman,
soit à son fils Mourad, au cours du XIVe siècle.
La légende veut qu'avant la création de l'ordre des janissaires, Orhan Gazi se rend à
la confrérie de Haci Bektas Veli pour lui demander une bénédiction pour sa nouvelle
armée. Haci Bektas Veli propose alors d'appeler ce corps armé la « Yeniçeri » ou
« Nouvelle armée ».
L'ordre des janissaires est largement parrainé par le mouvement Bektachi. Cette
confrérie religieuse influence alors grandement la vie spirituelle de l'élite ottomane,
et a un rôle majeur dans l'éducation des futurs janissaires : morale islamique et
« esprit de corps ». L'Ağa des janissaires, chef suprême, est même membre à part
entière des Bektachi.Source 1.
Progressivement, les janissaires forment l'épine dorsale de l'armée en se substituant
aux autres types d'infanterie auparavant utilisés par l'armée ottomane. Ils prouvent
leur valeur, notamment à la bataille de Nicopolis en 1396 contre la croisade
hongroise.
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Origines
Famille issue de la tribu turcique oghouze des Kınık vivant à l'origine au nord de la
mer d'Aral, les Seldjoukides, tribus nomades venues d'Asie centrale, régnèrent sur le
royaume des Oghouzes (turc Oğuz) à partir de 990. Ils portaient le titre de « Yabgu »
et leur territoire s'étendait sur environ un million de kilomètres carrés. Cette famille
qui, auparavant, avait possédé le Beylik de la tribu Kınık, fournissait le chef
héréditaire de cet État, chef qui portait le titre de « subaşı ». Le subaşı Dukak Bey,
tué vers 903, avait été remplacé par Selçuk (Seldjouk) Bey, chef éponyme de la
dynastie. Les Seldjoukides se convertirent au sunnisme au Xe siècle, au moment où
ils migrèrent vers le sud sous la conduite d'un chef nommé Seldjouk, et devinrent
une forte puissance militaire. Ils s'emparèrent tout d'abord du Khorassan, une
province de l'est de l'Iran auparavant gouvernée par les Ghaznévides, et
poursuivirent leur conquêtes à partir de cette base. En 1038, le petit-fils de Seldjouk,
Tuğrul Bey, se proclama sultan de Nichapur, puis s'empara de Bagdad en 1055,
libérant le calife abbasside de la pression chiite de la dynastie des Bouyides. Celui-ci
confirma son titre de sultan.
Le neveu de Tuğrul Bey, Alp Arslan (1063-1072) lui succéda, fondant et administrant
le Grand Empire Seldjoukide à partir de sa capitale, Ray (actuelle Téhéran). C'est
sous son règne et celui de son fils Malik Shah Ier(1072-1092) que l'empire des
Seldjoukides en Iran atteignit son apogée, grâce en partie à leur ministre persan,
Nizam al-Mulk. En 1071, Alp Arslan vainquit l'Empereur Byzantin Romain IV Diogène
à la bataille de Manzikert (Malazgirt) au nord de Van. Ce faisant, il donnait naissance
à une autre branche de la dynastie : celle des Seldjoukides de Roum, ou d'Anatolie.
Cependant, dès la fin du règne de Malik Shah, en Iran, la guerre civile reprit le
dessus. Le Khorassan échappa à la tutelle turque à la mort de Mu`izz ad-Dîn Ahmad
Sanjar (1118-1157) dans une révolte des Oghouzes, tandis que les Atabeys
(gouverneurs locaux) dirigeaient dans les faits l'Iran, l'Irak, la Syrie et la Jezirah, et
que plusieurs lignées éphémères se créaient en Syrie et à Kerman. Le dernier sultan
Seldjoukide d'Iran, Tuğrul ibn Arslan (1176-1194), mourut dans la guerre qu'il avait
imprudemment déclenchée face aux Shahs du Khwarezm.
La lignée des Seldjoukides de Roum, quant à elle, perdura jusqu'en 1307, résistant
tant bien que mal aux croisades et aux dissensions internes. Cependant, à partir de
1276 et de l'arrivée de l'Ilkhanide Abaqa, les Seldjoukides perdirent quasiment tout
pouvoir, bien que la monnaie ait été frappée en leur nom jusqu'en 1302.
Une branche christianisée des Seldjoukides régna sur le royaume géorgien
d'Iméréthie en la personne de David VI Narin né de l'union en 1224 de Mughith ed-
din prince d'Erzeroum et petit-fils de Kılıç Arslan II avec la reine Rousoudan Ire de
Géorgie.
Civilisation
Dès le début de leur règne, les Seldjoukides se sont iranisés et ont adopté le persan
comme langue officielle de leur empire.
Leur empire put étendre ses routes commerciales jusqu'aux rives de la mer Noire et
de la Méditerranée.