Les historiens confirment que les berbères de Nord de l’Afrique ont entré à l’ère historique avec l’arrivée des phéniciens de Carthage qui introduiraient ce peuple à l’écriture. Donc, une première civilisation a été fondée dans la région côtière nord-africaine et qui est la civilisation punique. La deuxième fois où les berbères ont pris part dans les évènements historiques, c’est avec l’arrivée des musulmans conquérants en VIIIe siècle. Fondée au début du IXe siècle, 814 avant J.-C, la ville de Carthage (Kiriat-hadeschat ou Karth-hadschath qui signifie ‘’la ville neuve’’ ou ‘’ville nouvelle’’) fut le chef d’œuvre de la collaboration civilisationnelle entre phéniciens et berbères nord-africains. Les vestiges et les ruines de la ville antique sur la colline de Byrsa témoignent l’existence d’un nécropole, une zone religieuse pour les temples, un théâtre, un grand marché, des cartiers d’habitation, des tours, des remparts fortifiés,… Les maisons de Carthage reflétaient une vie luxueuse; les historiens confirment que ces maisons aient des jardins et des patios et elles atteignaient le 6eme étage en formant l’une des premières appartements en histoire. La gloire de la ville s’est éteint après les trois guerres puniques où les romains ont détruit la ville complètement en laissant que les cendres. Les tribus des autochtones qui ont habité la région qui correspond à l’Ouest Tunisien et l’Est algérien sont unifié et ont formé leur premier royaume de Numidie, un nom d’origine grecque signifie les nomades. Les numidiens ont été des semi-nomades jusqu’à la fondation de leur empire par le roi Massinissa qui avait des aspirations pour dominer tout le nord de l’Afrique. La capitale de ce premier royaume fut Cirta (Constantine actuelle). Et, Hippone, l’ancienne agglomération punique (Annaba actuellement), fut la deuxième métropole des numides. Les historiens croient que cet édifice mal- conservé est la tombe du roi numide Massinissa. Il est bâti sur une base carrée de 10,50m sur 2,80m de hauteur, qui se termine par trois gradins, sur lesquels repose un deuxième niveau, de 8,40m de côté et de 1 m de hauteur, formé de deux assises dont la seconde est moulurée. Il est supposé que au-dessus de cette base s’élevaient quatre massifs de 1,75 m de côté, occupant les angles d’un carré de 5,55 m de côté et décorés, sur chacune de leurs deux façades extérieures, d’un grand bouclier rond de 1,25 m de diamètre, en relief. Renfermant une chambre carrée, avec quatre ouvertures, ou fausses portes. À Boumia, Batna, Imedghacen se lève en fierté comme l’un des plus importants mausolées berbères de la Numidie. L’une des hypothèses qui explique l’étymologie du nom de Méderacen c’est celle qui suppose que le mot fut dérivé du nom berbère ‘’Madghès’’, l’un des ancêtres mythiques de ce peuple. Ce mausolée a une forme circulaire élevée sur une base cylindrique surmontée d'une structure conique à gradins. Cet édifice fait partie de l’architecture funéraire du type de Bazina. Il est pensé que peut être ce monument fut la tombe du roi numide Micipsa, fils de Massinissa. La base du monument en pierre de taille était ornée de 60 demi-colonnes engagées à fût lisse et à chapiteau dorique, que couronnait une gorge de style égyptien. Ce royaume berbère s’étala sur les territoires du nord du Maroc actuel jusqu’aux montagnes de l’Atlas. À l’époque carthaginoise, ce royaume ne dépassa jamais l’Est de Moulouya. mais après la trahison du roi de la Mauritanie Bocchus qui ait livré Jugurtha aux romains, il était récompensé par ces derniers en lui donnant les terrains de la Numidie occidentale. Et, cette dernière a devenu la Mauritanie césarienne sous le règne de Juba II. Le reste de la Mauritanie antique fut connu en tant que tingitane , en référence à sa capitale Tingis (Tanger actuelle). Cet édifice est un grand mausolée de type turriforme à plan hexagonal, dont la hauteur devait atteindre 30 m. L’édifice était orné de demi-colonnes et de chapiteaux ioniques ; situées sous le monument, les chambres funéraires sont voûtées et taillées dans la roche. Il est pensé que le mausolée a été abattu dans la période du règne de Bocchus. Sous le règne de Juba II (fils du roi numide Juba I) et son épouse Cléopâtre Séléné (fille de la grande Cléopâtre et le général romain Marc Antoine), les territoires qui s’étendent du centre algériens jusqu’à l’Est marocain, forment leur royaume de la Mauritanie césarienne. Ce roi sage et savant fonda une nouvelle capitale pour son royaume à proximité de l’ancien site punique de la ville de Iol, et il la donna le nom de Césarée en hommage à son empereur protecteur Octave August César. Il a aspiré de fonder un royaume berbère autonome. Il a développé plusieurs centres urbains prospérés comme Volubilis, Cerné,….etc. Son fils Ptolémée lui succédait sur le trône et il essayait de continuer les efforts de son père , mais avant de le faire, il a été assassiné par son cousin, l’empereur romain Caligula. Cet assassinat était succédé par un attaque militaire sur le royaume de la Mauritanie; tout le nord de l’Afrique tomba sous les mains des romains. Cet édifice funéraire accueille le roi Juba II et son épouse Cléopâtre Séléné. Le tombeau est une structure d’une base circulaire ornée de soixante demi-colonnes d’ordre ionique et coiffée d’un tumulus en maçonnerie qui initialement devait être planté d’arbres ou être orné de statues et autres éléments architecturaux disparus depuis longtemps. Au-dessus de cette base unique s’élève une structure conique ou pyramidale en gradin. le tombeau a quatre portes sur les quatre points cardinaux dont trois sont des portes aveugles , seulement une qui s’ouvre sur la chambre funéraire. Avec des reconstitutions de Jean Claude Golvin Le cirque et l’amphithéâtre La basilique
Le port Le sanctuaire de Nymphée
Les musulmans conquérants du Maghreb font les premiers arrivants depuis le désert; avant, toutes les forces qui entrèrent ces terrains parvinrent de la mer. L’arrivée des musulmans est considérée comme un détournant majeur dans l’histoire des terres du Nord de l’Afrique. Okba ibn Nafaa était à la tête du premier armée conquérant de la région du Ifriqiya et le Maghreb (la berbèrie). Les berbères au début ont accueilli ces conquêtes avec une grande résistance. Mais après un certain temps d’interaction militaire, les berbères se convertirent librement à la nouvelle religion de l’Islam et même ils font partie de l’armée qui conquirent la péninsule ibérique. Une secte ou hérésie d’origine orientale, les Kharidjites fuirent l’oppression des abbassides et rejoignirent les terres du Maghreb central en formant leur premier état autonome. Ces kharidjites sont à l’origine du rite Ibadite dans l’Afrique du Nord. Le royaume Rustumide était fondé sur des principes théocratiques où le pouvoir politique était attaché directement au pratiques religieuses. Abderrahmane Ibn Rustom, premier chef de cette dynastie, s’installa dans la région de l’ouest algérien et fonda sa capitale ‘’Tahert’’ en 765. Alors en 911, les Fatimides détruisirent la ville dont même les ruines sont difficiles à trouver. La production architecturale de cette dynastie a été effacée à Tahert, mais heureusement les premières traces sont toujours détectables dans les ruines de Isadraten (Ouargla) et la vallée du M’zab. D’après son nom, Isadraten qui signifie le jujubier sauvage, fut un oasis en plein de désert où les Rustumides fuirent les coups des épées fatimides. La ville était découverte en 1868 et fouillée jusqu’en 1952. les recherches confirment que cette ville fut fleurissante entre le Xe et le XIIIe siècle; les ruines révélaient que l’architecture fut exceptionnelle. Le site témoigne de l’existence d’une mosquée à trois neufs avec une cour, un palais vaste avec une enceinte flanquée de tours carrées,… Les décors en stuc font le terrain d’expertise de la production Rustumide dans la nouvelle ville de Isadraten. Les motifs et les compostions végétales et mêmes géométriques ont été d’une identité exceptionnelle qui rassemble le savoir–faire berbère avec l’influence orientale et particulièrement mésopotamienne. Après la destruction de la capitale Rustumide Tahert, les survivants de cette dynastie ont choisi la vallée du M’zab pour s’y installer. Cet endroit désertique loin de routes de caravanes et de commerces fut le refuge parfait. Donc une série de cinq villes ont été conçues par les berbères mozabites en formant le fameux pentapole. Chacune de ces cinq villes, Ghardaia, Beni Isguen, Melika, Bou Noura, et Al-Atteuf, est construite sur une colline et entourée d’un enchevêtrement de maisons aux couleurs pastel. Chronologie du pentapole:
1. Al-Atteuf (Tajnint) fut la première ville construite en 1012.
2. Bounoura (At-bounour) fut la deuxième ville qui s’émergea dans la vallée en 1045. 3. Ghardaia (Tagherdait) vit la lumière du jour en 1053. 4. Melika (At-Melichet) fut fondée en 1124. 5. Et finalement, Beni Isguen (At-Izguen) 1347. Al-Atteuf
Bounoura Ghardaïa
Melika Beni Isguen
Les villes fortifiées du pentapole appariaient comme des masses compactes
confondues et bien intégrées avec le paysage tout autour. Cette structure urbaine unique s’est développée d’une manière concentrique autour d’une grande mosquée avec un minaret qui joue le rôle de tour de guet au sommet d’une colline. En fait, l’architecture et l’urbanisme du M’zab a été conçue pour la vie en communauté, tout en respectant les structures familiales et religieuses aussi. Une mosquée à Ksar Bounoura Source:https://thecasbahpost.com/lurbanisme-vernaculaire-ibadite-de-la- vallee-du-mzab/ Mosquée et tissu urbain à Ksar Al-Atteuf Source: https://thecasbahpost.com/lurbanisme-vernaculaire-ibadite-de-la- vallee-du-mzab/ Mosquée à Ksar Beni Isguen Source: https://thecasbahpost.com/lurbanisme-vernaculaire-ibadite-de-la- vallee-du-mzab/ Le tombeau se trouve dans une aire pavée spécialement pour faire les prières où se rassemblent les habitants de Melika lors des funérailles. la mosquée Sidi Aïssa, située en bordure de cimetière et près de l’enceinte du Ksar, faisait partie intégrante de l’ensemble du paysage architectural de ces lieux, mais malheureusement, elle fût détruite dans les années soixante. Les territoires des premiers royaumes du Maghreb Source: https://www.almrsal.com/post/382698 Ibrahim Al-Aghlab, un gouvernant abbasside d’origine de Khorasan, déclara l’indépendance des territoires de la Tunisie actuelle et l’Est de l’Algérie jusqu’à les bourgades de N’gaous et Tobna. Leur capitale prospérée pendant plus que 110 ans fut Kairouan. Les Aghlabides concentrèrent sur l’aménagement urbaine de leurs villes. Ils reconstruiraient la grande mosquée de Kairouan et restaurèrent la mosquée Ezaitouna. L’architecture produite par cette dynastie ait inspirée principalement le modèle oriental (abbasside et omeyyade) et aussi occidental (romano-byzantin). Les matériaux de construction qui furent répandus à cette période, furent: le pisé (type de mortier), la brique crue et cuite, la pierre taillée, …etc. La chute de ce royaume fait place au royaume Fatimide. Une mosquée avec une salle hypostyle supportée par une série de colonnes, la mosquée de Sidi Okba ou la grande mosquée de Kairouan est toujours debout en toute splendeur manifestant la pureté de la première architecture islamique nord-africaine. Fondée d’abord par le conquérant Okba ibn Nafaa, cette mosquée était élargie et rénovée par les Aghlabides dans plusieurs reprises. Par exemple, vers la fin du IXe, deux dômes ont été ajoutés, l’un pour marquer l’entrer et l’autre pour marquer le mihrab. Source: réaliser par Tachymètre et publier sur: https://www.khanacademy.org/humanities/art-islam/islamic-art-early/a/the- great-mosque-of-kairouan Un parmi plusieurs sur les fronts maritimes du Sud méditerranéen, Le Ribat Aghlabide fait parti de la politique défensive des Abbassides et des Aghlabides fondés au VIIIe siècle contre les attaques des Byzantins et des dangers des populations turques de l’Asie Centrale par le prince Ziyadat Allah Ibn Ibrahim. Le bâtiment a une forme carrée et une cours centrale entourée de pièces et d’un étage abritant une salle de prière. Le matériaux de construction principal de cet édifice est la pierre de taille en grès coquillier, le marbre, le granit, le bois, et les moellons. Les remparts du Ribat sont flanqués par des tours semi-cylindriques ; la façade Sud-est est occupée par une tour parfaitement cylindrique à base carrée qui, plus à son rôle défensif, joue le rôle d’un minaret pour la mosquée à coté. Entre 860et 862,le prince Aghlabide Abou Ibrahim Ahmed lance les travaux de construction des fameux bassins de Kairouan. À l’origine, les bassins étaient essentiellement alimentés par le drainage des eaux de pluie provenant des affluents de l’oued Merguelil qui déversent la dépression environnante. Ces réservoirs couvrent une superficie de 11000 m2 et peuvent contenir jusqu’à 63000 m3 d’eau. Le petit bassin ( el-feskiya ou le réservoir) a un diamètre de 37.40 m et une capacité de 4000 m3; il possède 17 contreforts intérieurs et 28 extérieurs. Le grand bassin mesure 129,67 m et une capacité de 57 764 m3. Les deux bassins sont épaulés, à l’intérieur comme à l’extérieur, par des contreforts arrondis en moellons. Les Idrissides, une autre dynastie chiite dans le Maghreb qui réclama des liens sanguins avec le prophète, fondèrent leur royaume dans les terrains qui appartiennent au Maroc actuel. Le Chérif Idris ibn Abdallah , fondateur de cette dynastie, a pris la ville de Oulilis (l’antique Volubilis) comme capitale avant de fonder Fès en 808 qui a devenu une ville très prospéré et fleurissante. Cette dynastie a pu contrôler un territoire qui s’étala jusqu’au Tlemcen en Algérie. Le royaume des Idrissides a connu sa fin après une période de guerre continue sur plusieurs fronts avec les Fatimides et principalement avec les Omeyyades de l’Andalousie. ruines de la première mosquée Idrisside, à Tlemcen, la mosquée Agadir fondé en 790 JC par Idriss 1er (Algérie). Source: www.histoireislamique.wordpress.com Fondée entre 859-860 par Mariam Al-Fehriya, la mosquée des andalous fut l’un des anciens monuments historiques fondés dans la période Idrisside sur la rive des andalous dans la ville de Fès. Le plan initiale de cette mosquée n’est qu’une salle de prière d’une forme hypostyle avec six nefs parallèles au mur de qibla et supportée par des colonnes en pierre. La mosquée possède aussi une cour et un minaret d’une base carrée. Cette mosquée, malheureusement, a perdu son authenticité grâce au différentes interventions qu’elle subisse. Les rénovations et les modifications ont été considérables. Et ce sont les almohades qui dessinèrent ses limites actuelles. Chaouche Salah et Bencherif Meriama, Une promenade patrimoniale Maghrébine à travers le temps, Éd. BAHAEDDINE Editions, Constantine, Algérie, 2013. Hamlaoui, A., « Les Stucs de Sedrata », in L'Algérie en héritage : art et histoire, (cat. exp. Paris, Institut du monde arabe, 2003 – 2004), Paris : Institut du monde arabe, 2003 Van Berchem Marguerite, « Sedrata, un chapitre nouveau de l'histoire de l'art musulman, campagnes de 1951 et 1952 », in Ars Orientalis, 1954, p. 157-172.