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SÉANCE 6

L'ARCHITECTURE COLONIALE CIVILE


1840-1880
Le développement de la ville européenne
et le problème de la coexistence

Ben-Hamouche Mustapha

Les droits de ce cours sont réservés à la FONDATION MEDINA


Contenu
1. Transfiguration et contrôle de la ville Musulmane
1. Les travaux de percées dans la haute Casbah
2. Grands Travaux d’ aménagement du site d’Alger.
1. Equipements publics pour la société européenne.
3. Développement de la ville européenne et problème de
coexistence.
4. Architecture néo-classique et architecture de domination
1. Architecture néo-classique française. L’ école des beaux arts.
Le style Gaudi et les décorations excessives.
2. Eglise et cathédrale Notre dame d’ Afrique
5. Introduction de la typologie occidentale
1. Habitat individuel (villas)
2. habitat collectif (immeubles collectifs)
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Urbanisme et colonialisme
1. L’urbanisme et l’architecture sont devenus ensemble un instrument de
colonisation qui permit de: 1-répondre aux besoins de la population
européenne croissante, 2-d’ établir le pouvoir dans le nouveau territoire et 3:
de contrôler la société musulmane autochtone.
2. Aménagement de la basse Casbah -la plaine- pour les commerces et la
population européenne. Refuge graduel des musulmans vers la haute Casbah,
le djebel , ou le loyer est moins cher, et la structure sociale des Algériens est
maintenue.
3. Par le temps, la haute Casbah est devenue la ville musulmane alors que la
basse Casbah est transformée en ville européenne, ce qui conduisit à un
dualisme multidimensionnel (socioculturel et spatial).
4. Isolation de la population musulmane et contrôle de son territoire. Sur-
densification de la Casbah à cause des opérations de démolition et d’
expropriation de leurs biens et l’encerclement physique de son territoire.
5. Etalement de la ville européenne en conséquence des besoins en espace
urbain. De nouvelles fortifications embrassant une surface triple de celle de
l’ancienne ville fut crée en 1849. Mais seulement 1/10 de cette surface était
construit.
6. Un développement linéaire au long du front de la mer s’est produit vers le sud
de la ville (Bab Azzoun), puis vers le Nord ( Bab El Oued).
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PLAN D’ALGER EN 1848

Cimetiere
Bab El Oued

Cimetiere Bab-
Azzoun, Detruit

Nouvelles fortifications et extension intra-muros


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Transformation de l’ancienne ville
• un « plan général d'alignement » avait été
partiellement adopté le 10 décembre 1846.
• Les premiers travaux ont eu lieu dans la basse
Casbah. Le principe fut d’abord appliqué sur les 3
axes: Bab El Oued, Bab Azzoun et Bab Al Djazira.
• Ensuite, la commission d’alignement décida
l’ouverture de la rue de la Lyre, de 6 à 8 m de largeur,
en éventrant encore une fois la haute Casbah.
• Le directeur de la commission des alignements
déclarait que “ce qui manque à Alger ce sont des
voies accessibles aux voitures (Lespes 271).
• Les travaux furent terminés en 1855.

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Rue de la Lyre , Alger.

Rue Rivoli, Paris.

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Travaux de percées
• Une 2eme percée au niveau supérieur et dans la
partie la plus haute de la ville: une rue de 8 m, la
rue de Montpensier . Une 3eme rue intermédiaire ,
la rue du Centre qui perçait la Casbah de part en
part avec une largeur de 6m.
• L’isolation de la forteresse Casbah par le
boulevard de la Victoire ( près de l’actuel prison
Sarkaji) de 8m de largeur, allant de la Porte Neuve
à la Rampe Vallée.
• Au tiers de la hauteur de ce boulevard, on
prévoyait le palais du gouverneur occupant une
esplanade de 1 ha. Des travaux de soutènement très
coûteux afin de dominer la topographie du terrain.
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Aménagement du site
• Transversalement aux voies horizontales, des
boulevards allant de de bas en haut ont étaient crées
en remplaçant les faussés et anciens remparts.
• Deux boulevards de 60m de largeur, en lignes droites
devenant les axes de la ville mais interférés par des
rampes et des escaliers furent crées. Etagement de
paliers et de terrasses.
• Recherche de l’esthétique urbaine: on présentant à
partir de l’entrée du port un ensemble de jardins et d’
esplanades.
• Souci de control militaire: isolement de la Casbah et
sa surveillance de tous les cotés, ce qui devait faciliter
l’intervention de tous ses cotés.
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Edifices publics
1. A partir de 1840, on sentit la nécessité de services publics. 59 établissements
publics et 20 militaires furent ajoutés. Alger manquait de monuments digne d’une
capitale.
2. Au début, la majorités des services administratifs et publics, occupaient les édifices
mauresques ou semi mauresques.
3. Nécessité de plan topographique fait à l’ échelle 5/1000. Recherche de terrains vers
Mustapha, l’Agha et Bâb El Oued. Un travail d’alignement et de réserves (pour les
édifices publics) approuvé en 1855 qui ne fut achevé qu’en 1858.
4. Grands édifices publics: le palais du gouverneur, le palais de la justice et le théâtre
réalisé en 1853. Aussi un hôtel de ville pour les affaires administratives. Le lycée
commençait en 1862 et achevé en 1868 dont l’emplacement est entre Bâb El Oued
et Jardin Marengo.
5. La mosquée Ketchaoua, occupée en 1832 en tant que cathédrale, fut remaniée,
démolie puis rebâtie entre 1846 et 1860.
6. Vers 1875 la ville comptait déjà 75.000 habitants et il était urgent de réserver
encore des emplacements privilégiés pour les édifices de premier ordre, qu'ils
soient administratifs, civils, commerciaux ou reservés
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En 1868 l‘ édification du lycée
impérial, devenu Bugeaud,
(actuellement Emir AEK) sur
la place des Troglodytes
créant une sorte d‘ étau sur
la bordure nord de la Casbah
et empiétant sur le grand
jardin Marengo.
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Naissance de la Préservation
• Après les interventions initiales, la Casbah était délaissée. Ne plus
entamer des opérations de démolition mais aussi pas d’ entretien.
Les autorités françaises étaient convaincues que la Casbah ne peut
pas répondre aux besoins des européens et qu’ elle doit être laissée
pour les musulmans. L’ idée d’extermination étant devenue ridicule,
elle fut remplacée par l’ exclusion sociale, la polarisation «
Musulman- Français » et la coexistence forcée.
• L’ idée de préservation prit forme surtout après 1865, date de la
visite de l’ empereur Napoléon III. L’ idée de démilitarisation de la
ville et de “royaume arabe” au sein du Grand empire français.
• Graduellement, un sentiment de nostalgie à la civilisation orientale
mais aussi en réponse aux nécessités de la population locale et sa
spécificité culturelle; (les musulmans comme partie intégrante de l’
empire français).
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L’ expansion urbaine extra-muros
(1840-1880)
• . Ledéveloppement urbain se dirigeait d’abord du coté de Bâb Azzoun plutôt
que de Bâb El Oued vue la disponibilité des terrains accessibles.
• En recherchant le tracé régulier malgré la nature accidentée du terrain, de
nouvelles rues rectilignes de largeur importantes furent crées en dehors de la
ville existante. Afin d’ assurer un ombrage continu aux européens dans la ville
africaine, une série d’ arcades le long de la rue La Lyre furent conçues. Une
architecture rappelant Paris et spécifiquement la rue de Rivoli lui a été
affectée.
• Du coté de Bâb El Oued, création d’ un grand jardin, une esplanade en gradin
orientée vers la mer et isolation du fort des 24 heures.
• Du coté sud, vers Bâb Azzoun, une petite ville en formation, le quartier d’Isley.
• Un tramway fut développé vers 1880 afin de relier les fragments linéaires de
la nouvelle ville européenne.
• En 1891, des zones occupées par l’ armée à l’ intérieur de l’ancienne ville
furent considérés comme obstacles au développement urbain de la ville et la
liaison entre l’ancien et le nouveau.
• Les enceintes et les forts entourant la ville furent démolies. Des remparts
furent remplacés par des boulevards. La ville ainsi se développa vers Bâb El
Oued, le long de la mer
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Bâb El Oued: extension de la ville européenne
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Boulevard de l’ impératrice
• Dans le cadre de la ville Européenne, les français ont
décidé d’ aménager le front de la mer et résoudre le
problème de la forte déclivité entre la terre et la mer.
• Un boulevard offrant une vue panoramique sur la
mer fut créé au dessous duquel des boutiques
renforçant le commerce maritime, les activités
portuaires, et la présence de l’ armée.
• 48.000m2 de magasins s’ouvraient sur le quai. La 1ere
pierre reçue était le 18 septembre 1860 et les
derniers travaux se terminaient en 1874.
• La conception a été faite par l’architecte Chassériau
et la réalisation par une entreprise Anglaise des
chemin de fer.
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•Le boulevard maritime (de l’ impératrice) s’ étendait sur 1700 m.
•Les boutiques flanquées dans le mur de soutènement sous une série de voûtes
de 8m de largeur donnant un ordre monumental au front maritime de la ville.
•Le boulevard était relié au port et à la gare par des rampes et escaliers. Deux
ascenseurs étaient réalisés plus tard.
•Les rampes construites en liaison avec le port n'avaient qu'une faible pente à
3% propre à être empruntées par les véhicules hippomobiles. Elles seront
achevées en 1864 et 1866.

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Boulevard de l’ impératrice

Masquer la ville orientale et la remplacer par la ville européenne

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Naissance de Nouveaux
Noyaux Urbains
• Coupure entre ville musulmane et ville
européenne qui se développa en amphithéâtre
vers la mer entre le Jardin d‘Essai et L'Agha.
• En 1871 Séparation communale entre Alger et
Mustapha.
• 1875: un nouveau débat sur le projet de
nouvelles percées. Une opposition du conseil
municipal qui déclare que "traverser le haut de la
ville par une rue européenne, c'est décapiter
Alger, c'est l'orientalisme qui attire les touristes à
Alger et non nos squares et nos places".
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Développement Urbain et régional
• En France la révolution de 1848 conduit à l'abdication de Louis-
Philippe. Une émigration de peuplement vers l'Algérie, « terre
promise » pour de nombreux miséreux et révoltés.
• Pour assurer la liaison avec les autres ports de la côte algérienne et
constituer les débouchés de l'arrière-pays, une gare sur les quais du
port s'imposait et les premiers travaux de terrassement de la voie
de chemin de fer Alger-Blida débutaient en 1858
• La Gare du Port d'Alger sera presque achevée en 1865.
• Des chemins de fer reliaient la ville d'Alger aux villes de
Constantine, Tizi-Ouzou, Bougie, Blida et Berrouaghiya. Ce
développement renforça le rapport de (servitudes) entre la ville et
la compagne, et par conséquent la primauté d'Alger.
• Le développement de l‘ économie de la vigne (1 million
d'hectolitres de vin en 1888) attirait de nouveaux migrants et
poussait le secteur du bâtiment et mit fin a l‘ ère militaire dans la
ville.
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Architecture Classique
• Réglementation: Guiauchain architecte des bâtiments civils et le
baron Voirol décidèrent d'imposer une unité architecturale par
une rédaction précise des règlements de voirie édictés par
l'Intendant civil.
• Typologie: Les nouveaux immeubles allaient être pourvus au
rez-de-chaussée de galeries « à couvert » avec arcades en façade
sur chaussées abritant du commerce et des services.
• Style architectural: Les constructions avaient grandement été
inspirées par le style haussmannien classique qui transformait
Paris à cette époque.
• Identité coloniale: Les 1eres implantations coloniales en Algérie
seront de type Haussmannien à l'image du modèle Parisien de
l’ époque qui répondait aussi aux exigences militaires. Les
œuvres de Fréderic Chassériau reflétaient cette tendance.
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Architecture de domination
• Eglise Notre Dame d’Afrique
. 1858-1872
• Construction d’une grande
église reflétant la
domination de la
christianité sur le territoire
africain.
• L'architecte, Jean-Eugène
Fromageau (1822-1897),
était élève à l‘ école des
Beaux Arts de Paris. Il est
élève de Constant Dufeux,
chef d'atelier d'inspiration
éclectique, Les droits de ce cours sont reservés à la
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•Elle se dresse à 124 mètres
d'altitude et domine de ce
fait les quartiers ouest
d'Alger.
•La basilique fût achevée en
1872 après 14 ans de
travaux.
•Dans un site d'une qualité
exceptionnelle, la basilique
est marquée par un style
éclectique, inspiré par des
références romanes,
byzantines et mozarabes.
•L‘ extérieur est construit
L'édifice fut consacré le 2 juillet
dans un style byzantin. 1872 par l’évêque suivant, le
Quand à l'intérieur il Cardinal Lavigerie, fondateur de
s'inspire de l'architecture la Société des Missions
hispano-mauresque. Africaines (dit Pères Blancs) et
des Sœurs Missionnaires de
Notre-Dame d'Afrique (dites
Sœurs blanches).
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Bibliographie recommandée
• Zeynep Celik Urban Form and colonial
confrontations, University of California Press,
1997.
• René Lespes Alger 1830-1930.
• Mercier Georges:
– Le développement et les constructions de la ville
d'Alger jusqu'en 1960.
– L’Urbanisme à Alger: de 1950 à 1958,
http://alger-roi.fr/Alger/urbanisme/textes/25_urbanisme_alger_50_58_algerianiste100.htm

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