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Les Ottomans à Alger / Mme Hacini Chikh N

Les Ottomans à Alger

Les ottomans sont des descendants de groupes turkomans et qui pénétrèrent en Anatolie
à l’ époque du sultanat seldjoukide. Au début du XIVème siècle, lors de l'éclatement
de l'Empire Seldjoukide, en une dizaine de principautés, les Ottomans reçoivent, au Nord-
Ouest de l'Anatolie, face à Constantinople, une mince bande de territoire de 60 km de long
ce sera le premier Empire Ottoman.

La dynastie des ottomans emprunte son nom à son fondateur Osman 1er 1281- 1324.
Son successeur est son fils orkhan 1324-1360 . Selon l'usage, la tribu prend le nom de son
chef : les Turcs d'Osman deviennent les Turcs Ottomans.

Orkhan (1324-1360), fils et successeur d'Osman, jette les bases de la puissance militaire
ottomane par la création d'une armée nouvelle qui comporte une infanterie nommée les Commenté [C1]:
janissaires et une cavalerie les Spahis.

Les janissaires sont recrutés parmi les enfants trouvés ou enlevés à leur famille dans les pays
conquis, formés par une éducation appropriée, Ils n'ont qu'une religion : l'Islam ; qu'une
famille : leur régiment. L'ensemble des Janissaires constitue la Garde personnelle du Sultan.

Les Spahis du Persan sipah : arme ; sipahi : homme d'arme. A la différence des Janissaires,
ce sont des Turcs. Des cavaliers équipés et entretenus sur les revenus des grands domaines
confisqués aux ennemis, mais demeurés propriété d'État.

Territoires occupés par les Ottomans

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Les Ottomans à Alger / Mme Hacini Chikh N

Après la prise de Grenade (1492), les Espagnols poursuivent leur reconquête en Afrique. En
1497, les espagnols s'emparent de Melilla et en 1505, entrent dans Mers el-Kébir. En 1509,
ils sont à Oran et Pedro Navarro enlève Bougie et Tripoli en 1510.Devant ces succès, Alger
reconnaît la puissance de Ferdinand et lui cède l'un des îlots situés au Nord Ouest de la ville.
Les Espagnols transforment cet îlot en forteresse : Le Peñon, et contrôlent ainsi le mouvement
des navires. Les corsaires doivent alors haler leurs bateaux sur la plage de Bab el-Oued, à un
mille à l’ouest d'Alger.

A la mort du souverain espagnol Ferdinand les algerois appellent le corsaire Aroudj ou Baba
Aroudj en 1516 et qui selon les chroniqueurs est le fils d'un spahi en retraite. Vu ses exploits
contre les Espagnols, Aroudj devint un maître qui s’installe à Alger et procède à
quelques executions le « Roi d'Alger » Selim , et à Cherchell un corsaire. Aroudj était
parvenu à établir son autorité sur la Mitidja, la Vallée du Chélif, le Titteri (Médéa),
l'Ouarsenis.

Les ottomans mirent en place une organisation territoriale en scindant le territoire en cinq
divisions.

• Dar es Soltan : la casbah ou cité intra-muros.


• Le Beylik de l'Ouest : Mascara puis Oran, gouverné par un Bey.
• Le Beylik de l'Est : Constantine, sous autorité d'un Bey.
• Le Beylik du centre : Médéa, sous autorité d'un Bey.
• de territoires indépendants : zones de territoire administrées par des Caïds importants.

L’architecture ottomane à Alger


La médina d’Alger, ville millénaire, a connu différentes civilisations dont la plus
marquante est celle des ottomans entre le XVI siècle et le XIX siècle qui a défini la forme
définitive de la médina. La présence Ottomane a participé à la transformation d’Alger et
à sa croissance, tant du point de vue urbanistique qu’architectural, ayant connu une
richesse économique, qui s’est traduite par la construction de plusieurs édifices publics
monumentaux particulièrement les édifices religieux.
Liste des monuments époque ottomane classés pour le département d Alger (entre 1887 et
1962)

Designation Classement

1-Dâr Al-Khaznâdji (ex Archevéché) 12 février 1887

2-Dâr al-Souf (ex Cour d’Assise) 12 février 1887

3-Dâr Mustapha Pacha inconnue

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4-Mosquée El-Djedid 30 mars 1887

5-Mosquée Abderrahman Al-Thaalibi 30 mars 1887

6-Kasbah (forteresse) 30mars 1887

7-Fort Turc de Cap Matifou Liste 1900

8-Porte turque de l’Arsenal Liste 1900

9-Porte du Penon 17 février 1905

10-Mosquée Sidi M’hammed Chérif 13 mai 1905

11-Mosquée Djama ‘ Safir 13 mai 1905

12-Marabout du jardin Marengo dit tombeau de


la Reine 13 mai 1905

13-Marabout à coupole Hassan Pacha dit Ben


Ali rue Ben Ali) 13 mai 1905

14-Fontaine de la cale aux vins 13 mai 1905

15-Fontaine de l’Amirauté 13 mai 1905

16-Mosquée Ketchâwa 26 mars 1908

17-Groupe de maisons mauresques Bastion 23


(ex rue du 14 juin) 30 octobre 1909

18-Fontaine arabe et marabout du Hamma (les


Platanes) 20 février 1911

19-Villa Mahieddine 26 avril 1927

20-Villa Second Weber et le bois des pins qui


l’entoure sur l’éperon de Saint Raphaël –El-Biar 28 février 1928

21-Villa Abdelatif 29 septembre 1929

22-Citadelle du Fort l’Empereur (El-Biar) 24 novembre 1930

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Bois entourant le fort l’Empereur 24 novembre 1930

24-Villa des Arcades 31 juillet 1945

Abords de la villa des arcades 31 juillet 1945

Abords de la villa Louvet à Hussein Dey 9 avril 1946

25-Bordj Polignac 04 octobre 1948

Abords du Bordj Polignac 04 octobre 1948

Abords de la villa Mahieddine 16 octobre 1948

26-Mosquée Ali Bitchine 29 avril 1949

27-Mosquée et marabout Sidi Medjouba 17 décembre 1951


Les premieres constructions sont des mosquées situées à proximité du port la mosquée de la
pecherie ou djemaa el djedid 1660, la mosquée Ali Betchin et la mosquée Ketchaoua.

La mosquée de la pêcherie ou djemaa el djedid

Elle fut édifiée en 1660, située dans le quartier de la basse mosquée, construite par le dey
Mustapha Pacha, les matériaux utilisés sont la pierre, le marbre, brique et plâtre, le décor
intérieur fait de céramique et de bois.

http://marenostrum.over-blog.net/article-13529135.html

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Mosqueé de la pêcherie http://cnra.dz/atlas/jamaa-al-jdid / Vue en plan de la mosquée

Conçue sur un plan rectangulaire, une grande coupole ovoïde qui s’élève à plus de 24m de
hauteur soutenue par de gros piliers. Elle est bâtie en briques appareillées en assises
annulaires. Deux coupolettes à pans coiffent les espaces carres de part et d’autre du minbar.
D’autres coupolettes sont situées de part et d’autre de la troisième arcade et venant de la porte.
Ces quatre coupolettes bordent le transept. Les autres espaces sont recouverts de voutes de
cloitres non apparentes extérieurement. La grande nef est protégée par un long berceau de
plein cintre. Un minaret situé à l’angle gauche de l’entrée semble être indépendant de la
mosquée.

La mosquée Ali Betchin


Située dans la rue Bab El Oued à proximité de la casbah,
Cette mosquée, oeuvre d'un italien (Piccinino) converti à l Islam , a été transformée en
église (Notre-Dame-des- Victoires) de 1843 a 1962, puis fut rendue au culte musulman
après l'indépendance de l'Algérie.

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Vue en plan et élévation de la mosquée Ali Betchin


Sourcehttp://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01;11;fr

Une coupole centrale à pans, supportée par quatre gros piliers reliés par des arcs reposant
sur des doubles colonnes, flanquée de galeries couvertes de petites coupoles sur trois côtés,
le quatrième, à l'ouest, composè par deux galeries accolées. La salle de prière se trouve à un
second niveau ; elle repose sur des substructures voûtées d'arêtes. On y accédait par deux
escaliers.

Le palais de Hassan Pacha

Une maison mauresque datant de 1791sur la place benbadis en face du palais Dar Aziza à
côté de la mosquèe ketchoua. A l epoque coloniale le pala a subi de nombreuses
transformations. De même qu il a connu differentes appellations le palais de l hiver, le palais
du gouverneur ou encore le palais Bruce. Il a été affecté en 1950 à l’enseignement des études
islamiques, puis au Ministère des Affaires religieuses dans les années 1990, le palais est
classé en 1982 Monument historique. t

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Projet de restauration de la maison du gouverneur palais d hiver Dar Hassan Pacha , Jules
Anselin, plan et façade, 1857. Source: Toulon (France), Bibliothèque municipale de Toulon, fonds
Philibert.

Dar Hassan Pacha ou palais d hiver mitoyen de la mosquée koutchaoua

Le patio présente des arcs outrepassés brisés retombant sur des colonnes torssadées en marbre.

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Plan du palais d’été du dey Hussein. Source: Georges Guiauchain, Alger, 1905.

Références bibliographiques
L Golvin, 1985, L’art ottoman au maghreb https://www.persee.fr/doc/remmm_0035-
1474_1985_num_39_1_2075
Bourouiba, R., Apports de l'Algérie à l'architecture arabo-islamique, Alger, 1986.
https://bu.umc.edu.dz/theses/architecture/MEN6127.pdf
Ali Lafer "Djamaa Ali Bitchine" dans Discover Islamic Art. Museum With No
Frontiers, 2020. http://islamicart.museumwnf.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01
;11;fr
Claudine Piaton, « Des ensembles composites : appropriation et transformation des demeures ottomanes
suburbaines d’Alger aux XIXe et XXe siècles », ABE Journal [Online], 13 | 2018, online dal 15 octobre 2018,
consultato il 16 juin 2020. URL: http://journals.openedition.org/abe/4291 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/abe.4291

Nabila Cherif. l’inventaire du patrimoine architectural de la période ottomane en algérie: du


recensement à l’étude. https://patmagh.hypotheses.org/174

https://palaisdumaghreb.wixsite.com/epoqueottomane/palais-dar-hassan-pacha-
algerhttps://palaisdumaghreb.wixsite.com/epoqueottomane/palais-dar-hassan-pacha-alger
https://www.algerie-ancienne.com/Salon/Turque/001.htm
Photohttps://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g293718-d3458521-Reviews-
Villa_Abd_el_Tif-Algiers_Algiers_Province.html

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