Les agglomérations coloniales: • Les colons entreprit la récupération des villes, l’occupation des terres agricoles et la création de nouveaux centres de colonisation.
• L’objectif réel consistait à récupérer les bonnes terres
agricoles et rejeter les paysans vers les piémonts et les terres incultes de la périphérie. Dépourvus, ainsi, de leurs ressources, les paysans fournissaient aux colons une réserve très riche de main d’œuvre, résignée et à bon marché. Les agglomérations coloniales: • Le dessin du tracé viaire et le découpage du sol initie cette urbanité; le rapport du privé et du public, le monumental, le système des équipements, la régularité, symétrie et simplicité, la densité, la hiérarchie des espaces publics, etc, sont les principes fondamentaux des tracés de villes ex nihilo ou des extensions. • Les ingénieurs du génie, concepteurs et réalisateurs de ces villes, expriment à travers ces créations l’idée de ville qu’ils partagent Cinq types de villes dans l’Algérie coloniale: 1-Les métropoles:
• Alger, secondairement Oran, Constantine et Annaba,
assurent un rayonnement économique et une fonction de commandement sur trois régions. 2- Les villes moyennes:: • Soit de création arabo-berbère et ont pu s’adapter aux nouvelles fonctions coloniales (Tlemcen, Blida, Miliana) soit à majorité française (Sidi Bel Abbés, Mascara, Sétif) situées dans les régions riches, assurent le gros de l’activité agro-industrielle sous la direction du colonat. 3- Les petites villes agricoles et côtières du Nord:
• (Boufarik, Cherchell, Mohammedia, Collo), elles
constituent les points d’appuis de l’espace colonial, • nées généralement à la faveur de la grande colonisation agricole, structurées selon le même schéma urbanistique et bâties selon une architecture uniforme: • elles assurent des fonctions d’échange, d’administration et de lieux de résidence pour la population européenne. 4- villes de garnison et d’administration: • Elles constituent des antennes administratives et des relais militaires et assurent ainsi la présence française dans l’arrière pays; (Méchria, Djelfa, Saida, Tébessa,…) situées généralement dans les hautes plaines et le Sud, sont aménagées de main géométrique avec de large avenues et de grandes places que ceinturent de nombreuses garnisons. 5- villes du grand Sud: • Oasis, à l’architecture traditionnelle, elles assurent des fonctions d’administration et de commerce pour de vastes région désertes qu’elle polarisent (Ouargla, Béchar, Adrar). Quelques exemples: Alger: • Durant la période coloniale, l ’Algérie a été un laboratoire de l’urbanisme et de l’architecture. • Alger en particulier a connu un destin unique qui l’a située très vite, comme un des grandes capitales de la méditerranée; • Pour tracer la nouvelle ville, les français avaient complètement détruit la basse Casbah et mis à la place une base militaire qui leur permettrait de bien contrôler la ville et qui puisse être le noyau d’une nouvelle ville civilisée, alors qu’il y’avait aux alentours de la Casbah de vastes surfaces pouvant contenir toute une nouvelle ville Alger: • Ce qui laisse deviner leurs intentions à travers cet acte et qui se traduit sur le plan politique par une démonstration d’occupation et de domination et sur le plan militaire et culturel par le contrôle des révoltes populaires, et l’installation d’une civilisation à la place d’une autre. Aménagement de la place d’armes (Alger) Alger: • Front de mer: établi en terrasses tout au long du port que l’on domine de 15m. L’ensemble d’un développement de plus de 1500m, fait une façade magistrale à la ville, avec ses bâtiments à arcades construits pour la plupart à la fin du 19eme siècle. Alger: • Les voutes étagées qui supportent les deux boulevards du front de mer ont été édifiés de 1860-1866 sur les plans de l’architecte Chassériau: palais de l’assemblée nationale (1914), banque centrale d’Algérie (1918), hôtel Aletti (1929), la mairie (1963) la wilaya (1908, néo mauresque), théatre (1853, reconstruit en 1883 à la suite d’un incendie), palais du gouvernement (1930 par Giauchain et les frères Perret dans le style moderne). Constantine:
En 1837 la ville était divisée en
quatre grands quartiers: la Casbah, Tabia, el Kantara et Bab el Djabia.
Plan de Constantine 1837
Constantine: • Ce n’est qu’en 1850, que la ville va connaitre des transformations qui vont changer sa physionomie. La partie supérieure est refaite à l’occidentale: • aérer le tissu ancien, • créer place et placette ainsi que le tracé régulier, • alignement et élargissement des voies de la médina • et l’occupation des palais et mosquées (administration et église) • et apparition des maisons à l’européenne en pierres et moellons. Plan de Constantine 1895 Constantine: • A partir de 1860, la population française doublera son effectif, d’où la nécessité de chercher ailleurs les terrains pour s’étendre. On a, donc abandonné la transformation de la médina au profit de l’extension de la ville coloniale extra-muros, en des quartiers essentiellement résidentiels à part quelques équipement (écoles, stade, marché); donc jusqu’à 1866, l’intervention se limitait au rocher. Constantine: • Après 1873, réalisation des ponts, de la Casbah et les extensions: • Pont el Kantara, pont romain à l’origine (l’ouvrage antique à deux étages, long de 60m et haut de 65m), reconstruit par Salah Bey en 1792, effondrement en 1857, reconstruit par les européens (1860-1863), puis, élargissement du tablier en 1952 sur une longueur de 128m en franchissant le Rhumel à 125m de haut. • Hôpital: 1842, sur 13 hectares de superficie, à l’origine destinée à un collège arabo-français puis concédé en 1876 à être hôpital. • Faubourg El kantara avec la gare en 1866 Pont el Kantara Constantine: • Faubourg Saint jean 1868 • Théâtre en 1883, répond à la nécessité d’un édifice culturel; opéra à la manière italienne, construit à l’emplacement de la caserne des Janissaires, plus tard, la fosse d’artistes à été éliminée pour agrandir la scène. • La préfecture (wilaya) (1879-1885) • La mairie (1895-1903), édifice néo classique; colonnes, balustres, marches en marbre • Université populaire: salle de conférence, institut d’études juridiques et une conservatoire de musique. Constantine: • Hôtel des postes • L’ Hôtel Cirta, 1912, symbole de la ville, il est réalisé dans le style Arabisance • Pont sidi rached: 1912, gigantesque viaduc en pierre curviligne, établi sur 27 arches, il franchit l’entrée de la gorge du Rhumel par une grande arche centrale de 70m d’ouverture haute de 105m, longueur totale 247m et 12m de large, au fond du ravin on trouve le pont du diable. • Pont sidi M’Cid, 1912, suspendu entre deus pylones, longueur 168m, hauteur du tablier au-dessus du Rhumel: 175m • Pont de l’ascenseur (passerelle Perregaux): piétonne, 125m sur 2,40 de largeur. Constantine: • Siège du syndicat: 1912-1919 • Coudiat Aty: terminé en 1930, déplacement de la montagne décidée en 1865 par Napoléon III et décapé en 1888 pour combler le ravin entre la Brèche et le coudiat afin d’en faire un centre administratif d’aspect régulier et géométrique bordé d’arcades. • Palais de justice: 1914-1918 (style néo classique) • Monuments aux morts, 1914-1918, arc de triomphe qui rappelle celui de Trajan (Timgad) et l’étoile (Paris): 21m de haut et porte une statue en bronze sur sa terrasse, à la victoire ailée de Cirta (sculpteur Ebstein), à égale distance d’Alger et de Tunis (330Km) Constantine: • Belle vue: 1920 • Faubourg Lamy et Sidi Mabrouk: 1922: lotissements de villas. • La Medersa: 1928, dans le style néo mauresque • Musée Cirta, 1930 (inauguré à l’occasion du centenaire, bâtiment moderne par l’architecte Castelli • Ainsi l’objectif est atteint: remodeler la haute médina et occuper les trois collines qui l’entoure, à savoir le Coudiat, El Kantara et Belle vue. Constantine: • Pour les musulmans, on assiste à l’apparition de bidonvilles ces habitats spontanés dans lesquels s’entassent 52% de la population. • En réponse à la crise de l’habitat indigène, on créa des cités de recasement telles que la cité El bir, les muriers, cité Mézine, Oued el Had (Carigliano), 1948, cependant, la situation reste inchangée. • Dans le cadre du plan de Constantine en 1958 furent engagées la création d’emplois, la construction des logements sociaux, HLM, grands ensembles en bandes de 5 à 15 étages. D’autres projets ne seront achevés qu’après l’indépendance. Conclusion: • D’un point de vue hygiéniste et sanitaire, on admet le geste du colonisateur mais d’un point de vue culturel et humain, le reproche essentiel que l’on doit faire à ces « pionniers », • c’est d’avoir nié l’existence d’une civilisation, • de n’avoir pas tenu compte des modes de vie qui auraient pu être modernisés dans le respect de la tradition, • et surtout d’avoir négligé la religion.