Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1) Période précoloniale :
La société algérienne précoloniale était définie par des aires géographiques et culturelles. Le
climat et le relief imposent une rupture entre tell et Sahara, entre montagnes, collines, et
pleines.
Ainsi, il existait la maison à terrasse (Casbah, Mzab), la maison à tuile (village kabyle), la maison
à cour (dans les villes), et le gourbi (tribus semi-nomades).
La famille de type patriarcal (Ayla en arabe) vit dans une grande maison. Ces maisons
introverties sont agglomérées en gros villages et parfois en petites villes. Ex : Nedroma à
l’ouest du pays, ou les villages en Kabylie.
2) Période coloniale :
L’évolution de l’habitat se fait par l’introduction d’un nouveau modèle de ville et
d’architecture en rupture totale avec le modèle précolonial.
La maison coloniale ou européenne est ouverte sur la rue, le village est tracé en damier.
Ainsi les immeubles de rapport à l’allure néo-classique sont en alignement sur les rues des
principales villes algériennes.
Ou alors ce sont des maisons mitoyennes alignées sur la rue avec R+1, dans un jardin avec
plan carré et toiture en tuile.
Des projets théoriques sont produits par des architectes français, pour concilier traditions
locales et exigences de la vie moderne, tel que le projet de François Bienvenu (1933) avec un
ensemble de maisons cubiques à cour intérieure, et blanchie à la chaux, à Bab el oued à Alger.
La question du logement social pour les européens trouve aussi un debut de reponse à partir
de 1925, avec un style plutôt moderne , et l’avenement de Le corbusier et son influence, bien
qu’il n’a jamais rien realisé en Algerie.
Ex :
Fig07. Habitat bon marché (HBM), Champs de manœuvre, Alger, construits en 1935.
Durant les années 50, beaucoup d’immeubles et logement ou HLM (habitat loyer modéré),
adoptent le style moderne, tels que : l’Aero-habitat ( Alger , Telemly), avec des traits de
ressemblance avec la cité radieuse à Marseille, avec les thèmes chers à Le Corbusier tels que :
Loggia, brise-soleil, coursives.
L'Aérohabitat est une résidence située à Alger construite entre 1952 et 1955 par Louis Miquel
et José Ferrer-Laloë1. Bâtie sous forme de barre sur pilotis, elle tente de concrétiser une nouvelle
forme de cité, un « village vertical » appelé « Unité d'habitation».
(Source : Wikipedia)
UMMTO/ Cours THP S4
Allou Zeboudji .S. 2019/2020 Chapitre II. Habitat en Algérie
Jacques Chevallier (Maire d’Alger) est peu satisfait de ces réalisations modernes, et veut
l’intégration des communautés musulmanes dans la ville, fait donc appel à Fernand Pouillon
pour réaliser 4000 logements sociaux. Tels que :
Fig10.
UMMTO/ Cours THP S4
Allou Zeboudji .S. 2019/2020 Chapitre II. Habitat en Algérie
Cité des 200 colonnes (1958, Climat de France, Alger), pour les algériens :
La cité Diar el Mahçoul est la deuxième des trois cités construites à Alger par l'architecte et
urbaniste français Fernand Pouillon :
Diar Es-Saâda (la « cité du bonheur »), la sœur jumelle de Diar el Mahçoul, construite
en 1953 à El Madania ;
Diar el Mahçoul (la « cité de la promesse tenue »), construite en 1954 ;
La « cité des deux cents colonnes » construite dans le quartier de « Climat de France »
(Oued Koriche), de 1955 à 1959.
Ces cités ont été réalisées dans le cadre du programme d'amélioration de l'habitat d'Alger lancé
par Jacques Chevallier, maire d'Alger à l'époque, afin de faire face à l'explosion démographique
et au problème des bidonvilles qui ceinturent la ville d'Alger. Il nomme alors Fernand Pouillon
architecte en chef de l'office des HLM de la ville pour construire rapidement deux cités pouvant
accueillir plusieurs milliers de logements. (Source Wikipedia)
Pouillon voulait offrir en plus des logements, des espaces publics de grande qualité.
C’est la mise en place de documents d’urbanisme tel le PUD (Plan d’urbanisme directeur),
qui trace le cadre général de l’aménagement de l’agglomération pour une échéance de 15
à 20 ans.
La ZHUN est devenue obligatoire en 1975 pour toute zone d’habitat de plus de 1000
logements.
Toute fois elle peut être mise en œuvre à partir d’un seuil de 400 logements.
Les ZHUN ont pour objectif d’éviter la réalisation des cités dortoirs, en programmant dès
le départ, les équipements nécessaires. (Écoles, petits commerces, …etc.)
Bibliographie :
BENMATTI N-A, 1982, L’habitat dans le tiers-monde, cas de l’Algérie, SNED, Alger, 275p.
SEGAUDMarion, BRUNJacques, DRIANTJ-C. (sous la direction de), 2002, Dictionnaire de
l’habitat et du logement, Armand Colin.
Karim Chaibi, Atlas historique de l’Algérie, Ed Dalimen, 2012.