L’ARCHITECTURE À L’ÉPOQUE COLONIALE EN ALGÉRIE (2) L’urbanisme coloniale
Cours N°:05 MASTER 1
Urbanisme militaire: • Les premières interventions sur la ville furent à caractère militaire. Leur but était multiple et leurs motivations complexes: 1. D’abord consolider la défense et le contrôle de la ville 2. Démontrer la puissance du colonisateur en imposant son ordre 3. et enfin aménager un espace à l’image de la France pour la population appelée à vivre dans la nouvelles colonie Urbanisme militaire: • Avant tout, on a procédé à l’expropriation; tous ce qui a été au Dey ou au Bey entre dans le domaine public, avec la réaffectation de certains bâtiments à d’autres usages; ex. mosquée aménagée en hôpital ou en église et les palais en casernes.
• L’urbanisme militaire est une conception destructrice:
en détruisant et expropriant, ils ont considéré la ville comme un terrain nu et les maisons comme vides. Urbanisme militaire: • Parallèlement, l’armée travailla à remodeler l’espace urbain, superposant une trame en damier au « labyrinthe » des rues de la médina, à l’intersection desquelles la place d’armes est aménagée. • Le gout haussmannien pour les percées rectilignes et les carrefours en étoiles suivant la tradition de l’urbanisme esthétique baroque, a été adopté. • Les rues en chicane sont rectifiées au profit de la ligne droite. A Alger, les remparts turcs détruits sont remplacés par de grands boulevards. 1-les axes principaux • les axes principaux furent directement commandés par la Place d’armes, tranchant dans le tissu sans respecter la trame ancienne. • Les éléments générateurs du plan, devinrent des tracés orthogonaux à l’intersection desquels la Place d’armes a été aménagée -espace rectangulaire occupant en le débordant l’emplacement de la place du palais du Bey (cas de Constantine) ou de la place de la mosquée Sidi Ahmed el Kebir (cas de Blida). 2-Les tracés secondaires • Les tracés secondaires découpent des ilots de forme carrée ou rectangulaire, conformes au mode d’implantation colonial. • Par contre pour tout le reste de la ville, les tracés secondaires, tout en étant orthogonal, suivent dans l’ensemble l’ancienne trame, tout en procédant à des alignements. • Un certain nombre d’impasses subsistèrent-il n’était pas question de démolir entièrement l’ancien tissu mais les rues en chicane furent rectifiées au profit de la ligne droite. 3-La place d’armes • La place d’armes était le centre du pouvoir européen. Entourée d’immeubles à arcades, plantée d’arbres, de nombreux cafés y installèrent leurs terrasses, un théâtre y fut construit, généralement, ainsi que les premiers bâtiments publics de la ville/ mairie, poste, banque... Symbolisant un ordre administratif et économique nouveau. La place d’armes • La structuration de la place d’armes en tant que centre- ville, la position dominante de l’église catholique, l’implantation des bâtiments de l’administration française par rapport aux vestiges de la médina, sont les signes les plus évidents de la domination coloniale.
• En plus de la place d’armes, destinée à l’origine, comme
son nom l’indique, à la parade militaire, et qui constitue « l’espace convergent » de la ville, plusieurs autres places furent aménagées. L’art urbain colonial • L’art urbain colonial a introduit dans les villes algériennes • la proportion, • la régularité, • la symétrie, • la perspective L’urbanisme militaire se caractérise par : 1. La destruction des remparts 2. La confiscation de palais et demeures 3. L’expropriation 4. La création des axes pour leur déplacement rapide en ouvrant des pénétrantes ; coupes pratiquées sur le tissu ancien traditionnel en de grands boulevards alors qu’il y avait des terrains libres aux portes des médinas 5. Le logement des troupes militaires et création de places d’armes pour le contrôle, 6. La construction d’immeubles pour la population civile. Cela se traduit par la démolition de quartier qui est remplacés par des immeubles à l’européenne. 7. La consécration au culte chrétien par l’affectation de la mosquée ou la construction d’une église. 8. Apparition de nouveaux matériaux de construction L’urbanisme militaire se caractérise par : 9. l’élargissement des rues en larges avenues pour permettre le rassemblement et le mouvement des troupes, ainsi que pour des impératifs de circulation des véhicules. 10. Disposition régulière et géométrique qui précise les rues et les ilots ou toutes les rues convergent vers un édifice ou une place. 11. la symétrie dans la composition urbaine. 12. Exigence de salubrité, circulation de l’air, création des jardins et espaces verts 13. Hygiène urbaine, pavage des rues, création du système d’égouts. 14. Equipement : réseau de distribution d’eau, d’électricité et gaz, ainsi que tous les équipements publics. 15. Architecture à programmer : toutes les constructions doivent obéir obligatoirement à un programme du modèle architectural une nouvelle image pour la ville : • Les façades à l’architecture du 19eme siècle remplaçant peu à peu le long des rues goudronnées les façades aveugles des maisons traditionnelles. • Les quartiers changent d’allure : rues tortueuses sont devenues rectilignes • L’urbanisme en échiquier remplace les ruelles et impasses. • La maison introvertie passe à la maison ouverte sur l’extérieur (extravertie) • Kbou (encorbellement) et Moucharabieh devient de grandes fenêtres et balcon en fer forgé. • il en est résulté des modifications mutilantes ; des maisons à façades européennes et une intérieure traditionnelle « ville à masque européen »
• Même si une maison dans la médina tombe en ruine, on
oblige son propriétaire à la reconstruire à l’occidentale, et on fait appel à un architecte au lieu de « Maalem ». De cette manière, on assiste à la disparition de l’architecture locale. caractéristiques du style urbanistique colonial : • Le pouvoir de l’administration coloniale a imposé un style urbanistique caractérisé par: • la rigidité du maillage orthogonal • l’organisation d’édifice publics, religieux et administratifs autour des places qui, par conséquent, structurent la ville. caractéristiques de la ville coloniale sont: • les caractéristiques de la ville coloniale sont : • Un tissu urbain distribué par des places et placettes reliées entre elles par un réseau de voies cruciformes. • Enceinte régulière • Trame orthogonale • Deux quartiers : civil et militaire • Place d’arme (200*140m) autour de laquelle se place l’église et square. • La différence entre la ville et le village: est le fait qu’il y ait plusieurs places dans la ville avec une gamme d’équipements tels que : église, police, mairie, palais de justice, théâtre, poste, marché, banque, au centre, lycée, gare, halles, puis viennent prison, hôpital, abattoir en périphérie. Urbanisme bureaucratique (politico- économique) 1924
• La loi rend obligatoire la production du plan d’urbanisme
directeur (PUD) pour toute ville dont la population est supérieure à 10 000 habitants. Différents plans donc ont permis la transition entre l’urbanisme d’alignement (militaire) du 19ème siècle à l’urbanisme de zoning du 20ème siècle. • Agence du plan ou urbanisme d’incitation : cette agence agissait plus sur les idées directrices que sur des plans directeurs (intervention ponctuelles). Elle rompait avec l’urbanisme bureaucratique pour instaurer l’urbanisme d’incitation. Urbanisme bureaucratique (politico- économique) 1924:
• Une réflexion permanente servait de support à toute une
série d’interventions ponctuelles allant des plans de quartiers à des plans de masse, qu’à des directives dans le cadre du permis de construire. • Le plan de Constantine : prétend à un développement équilibré du pays par une industrialisation et un équipement social décentralisés. Une pratique de zonage : zones industrielles, zone d’équipement sociaux, cités des fonctionnaires, cité administrative, quartier semi urbain, se répartissaient suivant un type d’organisation absolument identique dans toutes les villes algériennes. L’architecture coloniale et sa périodisation
• La période coloniale 1830-1962 peut être subdiviser en
cinq phases qui reflètent les articulations principales de la présence française en Algérie et dans l’agenda du colonialisme. Chaque étape se caractérise par des tendances philosophiques et des paradigmes intellectuels qui lui sont propres et qui marquent le produit architectural et l’espace urbain de son temps. 1840-1880 1914-1945 • L’architecture • La tendance • L’architecture et l’urbanisme • L’architecture algérianisée et • Les tendances et l’urbanisme militaires le discours modernes et l’urbanisme français- modernistes civil entre les deux français Guerres 1830-1840 1880-1914 1945-1962