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Cours N° 5_HCA 3 2eme année LMD, Architecture (2020-2021)

Cours N° 5 : L’architecture islamique à l’époque Omeyade (661-750)


II-L’architecture religieuse
III-L’architecture civile (palatiale)

II_Architecture religieuse :
 Modification et agrandissement des premières mosquées : du prophète (Médine), Basra, Koufa,
et Foustat
 La coupole du Rocher à Jérusalem au VII e siècle
 La grande Mosquée de Damas VIII e siècle
 Mosquée El Aksa (Omar) VII e siècle
 Mosquée Okba à Kairouan (670)

3. L’évolution de la mosquée sous les omeyades :


-Inspiration du modèle médinois :
Pour les omeyyade, la Mosquée du Prophète à Médine est l’exemple qui démontre avec excellence une
richesse fonctionnelle, l’équilibre, de la beauté et du symbolisme, tout en lisant l’austérité et la
simplicité des formes et des éléments.
-Emprunte des bâtiments byzantins :
Les princes Omeyades furent très impressionnés par la grandeur de volumes des édifices religieux
byzantins, ils ne tardèrent pas à faire appel au début, à de nombreux artistes de Syrie et d’Égypte pour
édifier des mosquées aussi monumentales. C’est la période des grands édifices, la modification et
l’agrandissement des premières mosquées (celle de Médine et de la Mecque, de Basra et de koufa et
celle du foustat), l’édification de la coupole du rocher en Palestine en (691), la grande mosquée des
Omeyades édifiée sur les survivances d’une église (706-715), la mosquée el aksa (ou mosquée
d’Omar) en Palestine (709). Aussi, ils furent attirés par l’édification des palais, expression de richesse
et de prospérité.

4. Des exemples sur l’architecture omeyade :


4.1. La grande Mosquée de Damas :
Cette mosquée fût élevée sous le règne du Calife omeyyade Al-Walid Ier (706 -715) dans sa capitale
Damas. Elle était construite sur l’emplacement d’une ancienne église byzantine (Saint Jean le
Baptiste, IVe siècle), qui elle-même avait été construite sur un ancien temple romain. Elle est une
référence originale du style des omeyyades, inspirée dans l’ensemble de la mosquée du Prophète, en

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transposant ce modèle en formes monumentale (une mosquée plus large que profonde, présence des
éléments d’appel verticaux : minaret et coupole).
4.1.1.Bref historique :
-En 706 la date du début des travaux de réalisation
- La mosquée a vu plusieurs incendies : le premier en 1069, d’autres en 1166 et 1174.
-Des travaux de restauration effectués par les ayyoubides
- La conquête mongole de Tamerlan en 1401
- Des travaux de restauration effectués par les Mamelouks
-Des détériorations causées par un tremblement de terre en 1759
-Un autre incendie en 1893 (il reste peu de choses de la somptueuse décoration d’origine byzantine)

4.1.2.Son architecture :
D’une forme rectangulaire, ses dimensions sont d’environ 157 m de long sur 97 m de large. Elle
caractérisée par la maîtrise parfaite de la géométrie, où les dimensions du plan sont conformes au
nombre d’or.
- Le plan de mosquée hypostyle reprend celui des basiliques byzantines tout en l’adaptant aux besoins
des musulmans.
-Le plan est plus large que profond : cette évolution est conforme aux exigences de la prière, ce qui
valorise les premières rangés.
- Le plan est fondé sur les proportions (nombre d’or)
-La mosquée est composée de trois nefs parallèles à la qibla, celles-ci sont interrompues par une nef
centrale majestueuse.
-La nef médiane imposante : met en valeur l’axe de la direction.
-Trois édicules dans la cour : (fontaines : destinée aux ablutions rituelles.) et le Bayt al-Mal, le trésor
(pièce octogonale coiffée d’une coupole de plomb, reposant sur huit colonnes à chapiteaux
corinthiens). La troisième construction est l’édicule de l’horloge.
-Les minarets s’élèvent sur les anciens tours.
-Des entrées remarquables : l’entrée coté cour est encadrée par deux contreforts carrés, percée de trois
baies reposant sur deux colonnes de marbre surmontées de trois fenêtres inscrites dans un arc
légèrement brisé, est couronnée d’un fronton.
- Un décor somptueux : mosaïque à fond d’or et d’argent, des peintures murales, chapiteaux
corinthiens, décor reposant la nature (arbres, alternent au bord d’une rivière des bâtiments somptueux,
de petits villages sur des collines, etc).

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1. Entrée principale antique 9. Travées sur la cour


10. Travée nord de la nef centrale
Figure 2 : Vue sur la cour de la mosquée
2. Entrée occidentale
3. Porte Nord 11. Coupole de l’Aigle
12. Travée centrale devant le mihrab
4. Portique
13. Travées médianes de la salle de prière
5. Cour
14. Travée méridionale bordant le kibla
6. bassin aux ablutions 15. Minaret oriental
7.Édicule du trésor 16. Minaret occidental
8. Édicule de l’horloge 17. Minaret septentrional

Figure 1 : Plan de la mosquée –Damas-

4.2. La coupole du Rocher :


4.2.1. Présentation :
Elle est construite entre 688 et 691 (60 ans après la mort du prophète). Elle s’élève en plus au-dessus
d’une plateforme centrale trapézoïdale surélevée par rapport au reste de l’esplanade, accessible par huit
volées d’escaliers. Elle est parmi les plus anciens monuments musulmans conservés. Elle présente la
beauté et la richesse des œuvres byzantines de Jérusalem, telle que : l’église de l’ascension et
l’ancienne église Saint Sépulcre du VII e siècle.
A cette époque, elle démontre la vraie jonction entre l’art byzantin et celui musulman.
4.2.2. Son architecture :
-Le bâtiment se trouve sur une grande esplanade.
-Le rocher est sacré pour trois raisons : le souvenir d’Abraham pour y sacrifier son fils, à cause du
temple de Salomon dont le saint se trouvait en ce lieu, le Prophète avait été transporté lors de la nuit de
son ascension au ciel.
-Le dôme du rocher comporte une disposition architecturale unique dans l’art de l’islam et qui se
rattache au type byzantin (de l’église à coupole centrale et à déambulatoire octogonal).
-La géométrie du bâtiment est une véritable rotonde octogonale, dont deux carrés inscrits dans le cercle
(héritage byzantin) ; ceci donne un polygone étoilé.

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-La coupole est faite de double calotte de bois, recouverte d’une couche de métal doré (le nombre d’or
entre le diamètre et sa hauteur)
-La majorité des chapiteaux de réemploi (corinthien).
-L’édifice est riche en ornementation, recouvert de marbre et de mosaïque. Les mosaïques de
l’intérieur reproduisent une quantité de motifs abstraits et d’arabesque.

Figure 3 : Coupe et plan de la coupole du rocher

5. Les principales caractéristiques des bâtiments religieux :


-La recherche de nouveaux organes de composition, notamment, le minbar, mihrab, le minaret et la
coupole qui viennent enrichir cette architecture
-Mosquée sur plan rectangulaire, cour centrale à portique
-Le programme de la mosquée a été richement complété par la Maksoura. Elle est utilisée comme
bibliothèque et plus fréquemment comme refuge de l’imam ou salle de retrait des Machaikh (le calife
Omeyyade Mouaouiaya en fit sa salle de prière et fut le premier à lui donner le cachet de salle de
prière privée du Sultan).
-Beyt el Mal ou chambre du trésor, dans la mosquée de Damas (dans la cour).
-Sur plan artistique, une richesse de décor est donné : le mihrab, allée majestueuse, la coupole, etc.
-Les constructions sont souvent caractérisées par un équilibre des masses et des volumes (harmonie
des volumes). La symétrie était l’une des caractéristiques des édifices omeyyades, celle-ci dénote une
maîtrise de la géométrie (la proportion, emploi des formes géométriques simples).
-La mosaïque, les peintures murales et même les statues, étaient nombreuses.
-Un décor byzantin : marbre, porphyre, stuc pour le revêtement mural ou l'alternance des claveaux, et
de mosaïques à décor végétal ou animal.
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III_Architecture profane (civile) :


L'architecture civile se développe elle aussi, au travers des châteaux du désert. Ils sont nombreux à
s'élever dans des plaines syriennes arides et le désert de la Jordanie. Ils présentent des plans variés,
mais des caractéristiques communes.
III.1.Définition :
Châteaux du désert : un ensemble de palais omeyade construits entre VII et VIII siècles au proche-
orient. La plupart d'entre eux se trouvent sur des axes importants (Damas à Médine ou à Koufa).

III.2.Les réalisations omeyades :


La plupart de ces châteaux du désert sont détruits, dans cette liste figurent les mieux conservés.
III.2.1.Les palais : Syrie
 Muawia –El khadra’a, El ressafa
 Qasr al-Hayr al-Gharbi, à environ 60 km au sud-ouest de Palmyre.
 Qasr al-Hayr al-Sharqi, à environ 80 km à l'est de Palmyre.
III.2.2.Les palais : Palestine
 Khirbat al-Mafjar (VIII e siècle)
III.2.3.Les palais : Jordanie
 Qasr Al-Qastal, à environ 25 km au sud d'Amman
 Qasr Al-Muwaqqar, à environ 30 km au sud d'Amman
 Qasr Mushatta, à environ 35 km au sud-est d'Amman
 Qasr Hammam Assarah, à environ 55 km au nord-est d'Amman
 Qasr Hallabat, à environ 60 km au nord-est d'Amman
 Qasr Kharana, à environ 65 km à l'est d'Amman
 Qusayr Amra, à environ 85 km à l'est d'Amman
 Qasr Tuba, à environ 95 km au sud-est d'Amman
 Qasr Azraq, à environ 100 km à l'est d'Amman

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Figure 1 : les palais du désert en Jordanie
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III.3.Qasr al-Hayr al-Sharqi : Syrie


Qasr al-Hayr al-Sharqi est un immense complexe, mesurant 7 km x 4 km et entouré d'un mur épais. Il
comprend deux enceintes de palais (une grande et une petite), un immense hammam, un khan, des
jardins et un canal d'eau. Le complexe est distant de 110 m (est de Tadmur, Syrie).Il est construit par le
calife omeyyade Hisham ibn Abd al-Malik en 723-742. Pour être utilisé par le calife lors de ses
voyages entre Iraq et Syrie.

-Le bâtiment le plus petit mesure 70 m (2 m d'épaisseur et environ 14 m de haut), de forme carrée.
-La deuxième enceinte du palais est à 42 m (ouest de la plus petite). C'est une immense place,
mesurant 160 m de côté (avec une épaisseur de mur et une hauteur similaires à celles du palais plus
petit). Le bâtiment est percé par 4 portes d'entrées.
Les deux parties du palais sont identiques au niveau de :
-Pour les deux bâtiments, quatre tours circulaires sont situées à chaque angle et des tours semi-
circulaires sur le reste du mur.
-Une conception centrale matérialisée par la présence de la cour.
- Entrée monumentale avec mâchicoulis1

Le bâtiment le plus grand :


-Organisé autour d’une vaste cour centrale (1), (munie d’une
citerne (2)) et bordée d’un portique,
-une série d’ensembles architecturaux de plan barlong (6).
-Une mosquée de type omeyyade (3)
- (4) : un ensemble de réception et d’administration
-(5) résidence du responsable de cette ville
-Les autres angles de l’enceinte étaient occupés par des
espaces découverts liés aux demeures

Figure 2 : Qasr al-Hayr al-Sharqi: à gauche : les deux bâtiments composants le palais. À droite : le bâtiment le
plus grand

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Balcon au sommet des murailles ou des tours des châteaux forts, percé d'ouvertures à sa partie inférieure (permettant
de laisser tomber des projectiles sur l'ennemi).
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Figure 3 : à gauche : Porte du grand bâtiment. Au milieu : détail d'une niche. À droite : Arcade du sommet de
l’une des tours flanquant la porte du palais

III.4. Palais Mshatta, Jordanie : 743-744


Ce palais est édifié sous le règne du calife al-Walîd II entre 743-744. Il est situé à environ 32 Km au
sud-est de la ville d'Amman.
Son architecture :
De forme carrée (144 m de coté).
Construit en brique sur un imposant soubassement de pierre
Cotonné de tours d’angle cylindriques et de tours intermédiaires semi-cylindriques
L’entrée est encadrée par deux tours polygonales (un décor sculpté)2 :

Figure 4: à gauche : Vue aérienne. Au milieu : vue 3D. À 3


droite : plan du palais
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Légende :
1 :Entrée
2 :Mosquée 1
3 :Petite cour
4 :Grande cour
5 :Hall d’audience
Figure 5 : Plan du palais
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La grande partie est conservée à Berlin
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Figure 6: à gauche : triple arcades, salle du trône. À droite : façade du palais (musée d'Art islamique de Berlin)

N.B : les omeyyade ont adopté le système administratif des califes bien guidés
Les bureaux centraux (al-dawāwīn) :
L’apparition du diwan3 était sous le règne du calife bien guidé « Omar Ibn al khattab » ( ‫ديوان الجند‬. ‫ديوان‬
‫)الخراج‬.L’administration omeyyade regroupe six bureaux (al-dawāwīn) suivants : dīwān al-ḫarāǧ ‫ديوان‬
‫( الخراج‬bureau des revenus), dīwān al-ǧund‫( ديوان الجند‬bureau de l'armée), dīwān ar-rasāʾil ‫ديوان الرسائل‬
(bureau de la correspondance), dīwān al-ḫātam ‫( ديوان الخاتم‬bureau du sceau), dīwān al-barīd ‫ديوان البريد‬
(bureau de la poste) et dīwān al-quḍāh ‫( ديوان القضاء‬bureau de la justice).

Conclusion :
-Les bâtiments omeyyades dénotent une diversité typologique et un décor somptueux.

-Les mosquées sont des vraies leçons sur l’équilibre, l’harmonie, beauté et simplicité, reflétant la
richesse symbolique de la mosquée du Prophète (mosquée de Damas) et les églises byzantines
(coupole du rocher). Aussi, la perfection du plan et de la volumétrie, parce que son tracé est basé sur
toute une série de propriétés géométriques précises (Maitrise des principes de l’architecture antique : la
géométrie et proportion).

-Les palais omeyyade présente aussi une richesse décorative exceptionnelle et une emprunte de
l’architecture militaire romaine (les forts romains).

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Divan (‫ديوان‬, dīvān) est un mot persan signifiant « administration »
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