Université Hassiba Benbouali - Chlef

Département d’Architecture Histoire de l’Architecture 1

Civilisations Grecques
Civilisations et lieux d’émergence

Anciennes civilisations égéennes
• Les Minoens (ile de Crète) 2000 - 1400 av. J.-C. : Palais
• Les Mycéniens (Mycènes) 1600 - 1100 av. J.-C. : Forteresses

Civilisation Grecque (Hellade) 1200 - 150 av. J.-C. : Temples, Agora, théâtres,

I. Civilisations égéennes
Systèmes architecturaux : Les égéens ont
développé 02 systèmes architecturaux :

1. Le labyrinthe :
Ce système répandu chez les civilisations maritimes
est caractérisé par un plan compliqué. L’organisation
des espaces se fait par l’annexion des salles du centre
vers l’extérieur. L’extension de la construction (ou le
groupe de constructions) se fait par l’annexion de
nouveaux espaces. Ce système flexible facilite
l’adaptation à la forme du terrain lors de
l’agrandissement.

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2. Le mégaron :
Répandu chez les civilisations continentales, ce système très simple est constitué d’un rectangle
subdivisé en plusieurs pièces qui se succèdent et dont les accès sont dans l’axe. Les murs latéraux
sont fermés alors qu’un coté est ouvert par un vestibule soutenu par des colonnes. Ce système est
rigide et l’extension ne peut ce faire que par la construction de nouveaux
nouveau
mégarons.

Les Minoens (ile de Crète) :

Architecture :
• Développement et utilisation du système
labyrinthique danss les habitations et les palais.
• Architecture palatiale : A cause des rôles multiples
assumés par les rois, les palais crétois sont à la fois
les résidences du roi,, des centres politiques,
politique
économiques (stockage des récoltes), religieux,
espaces de fêtes et cérémonies ouverts ouvert au
publique. Ce regroupement de foncions explique
l’architecture compliqué du palais et l’utilisation
du système labyrinthique. Le mégaron était utilisé
pour certaines entités.
• Le palais est composé d’une succession de couloirs, d’escaliers et de salles autour d’une grande
cour centrale (lieu de déroulement des cérémonies).
• Les différentes parties sont articulées par des petites cours. Le palais minoen peut être facilement
agrandie ou complété
mplété sans affecter l’ensemble. Les salles insuffisamment éclairées ou qui ne
peuvent être éclairées par les cours possèdent un éclairage zénithal par des puits de lumière.
• L’architecture du palais crétois
crétois n’obéit ni à la symétrie, ni à l’axialité, ni à l’orientation; son soucis
est l’intégration à la topographie du terrain et la facilité d’extension d’où l’architecture
labyrinthique.
• L’édifice n’est pas protégé par un rempart; il communique avec l’extérieur
l’extérieur par plusieurs points.
• Utilisation de colonnes évasées et des peintures murales.
• Utilisation du bois et de la brique séchée.

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Colonnes évasées et peinture murale Puits de lumière

- Palais de Cnossos - - Palais de Cnossos -
Urbanisme
• Villes principales situées sur les flancs des
d collines éloignées des côtes et agglomérations côtières
dont la fonction est d’assurer
assurer les activités portuaires ; énoncés exercices
• La ville Crétoise est organisé autour du palais qui est pénétré par les grandes voies;
• Utilisation du système labyrinthique dans la structure urbaine;
• Croissance des agglomérations par multiplication des cellules en s’adaptant au relief;
• Utilisation des escaliers et des rampes (intérieures et extérieure) pour articuler les espaces
esp dans les
reliefs difficiles.

Les Mycéniens :
• Forteresses (Palais fortifiés) construites dans des endroits difficilement accessibles (sommets
(sommet des
collines, plateaux rocheux);
• Les forteresses étaient protégées par de puissants ouvrages défensifs;
• Utilisation
sation du mégaron pour certaines entités de la forteresse ;
• Contrairement aux palais minoens, les forteresses mycéniennes étaient isolées de leur
environnement;
• Limitation des surfaces des agglomérations à l’intérieur des
enceintes;
• Construction à la fois avec de grandes pierres taillées
taillée (construction
mégalithique) et avec des blocs géants de pierre brute de forme
polygonale (blocs cyclopéens). ).

Forteresse
Mycénienne

Mur cyclopéen - Mycènes -

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Porte des Lions - Mycènes - Mur cyclopéen

II. La civilisation grecque Hellade :

Les périodes de l’architecture grecque :
1. Période archaïque (VII - VI s av. J.-C.) : passage du bois à la pierre.
2. Période classique (V - IV s av. J.-C.) : raffinement entre l’architecture et l’art.
3. Période hellénistique (IV - I s av. J.-C.) : L’influence de l’architecture grecque en dehors de la
Grèce.

Fondements

Concept de citoyenneté qui met tous les habitants au même niveau. Contrairement à la ville
égyptienne, la ville grecque (ou Polis : Groupe de citoyens) est construite pour les hommes ;

Démocratie : la ville est gérer par les citoyens. Chaque citoyen libre peut prendre part aux
institutions politiques de la ville ;

Recherche de la perfection dans tous les domaines.

Architecture et typologies
Chez les grecques l’édifice le plus importants n’est
pas le palais, comme chez les anciens égéens, mais le
temple et les édifices publics. La vie communautaires
était très active dans la cité grecque (politique, culturelle,
économique), d’où le développement de plusieurs
édifices publics souvent situés autour d’une place
publique (L’agora). - Agora de Priène -

1. L’agora : Place publique polyvalente située au cœur de la cité grecque. Elle a une forme
rectangulaire ou carré et possède plusieurs accès. Toutes les activités publiques se déroulaient en
plein air dans l’agora qui était à la fois place de marché (économique), scène de débats (politiques),
lieu de rassemblement et scène pour les débats philosophiques (sociale et culturelle).

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2. La Stoa

Edifice polyvalent construit en bordure d’une l’agora, un marché ou

autre place. La stoa est constitué de longues galeries étroites, porté par
des colonnes et ouvertes sur un coté. Elle peut être occupée par des
commerces ou comme siège d’institutions.

Stoa d’Attale (Plan & élevation)

3. Le bouleutérion

C’est le siège du sénat (ou bouleté) de la cité grecque. Cet édifice

a souvent un plan carré avec des gradins sur trois cotés. Au centre
on retrouve la tribune de l’orateur.

Bouleutérion de Priène

(Plan, coupe, Façade)

4. Gymnase et palestre

Edifices destinés à l’éducation sportive et intellectuelle. La palestre est composée d’un terrain
d’exercice entouré d’un portique. Autour du portique en retrouve des salles qui servent à la fois pour
l’exercice et l’enseignement. Le gymnase est un édifice plus grand contenant souvent une palestre. Il
comprend des terrains, des pistes de course, des salles pour les différents sports, des bains, …etc.

– Palestre à Olympe (Plan) – – Gymnase (Plan) –

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5. Théâtre

Edifice composé d’une scène et de gradins à ciel ouvert disposés en hémicycle (demi-cercle). Les
théâtres étaient construits dans des terrains en cuvette afin profiter de la pente du terrain pour
l’aménagement des gradins. Le demi-cercle est divisé en plusieurs parties séparées par des escaliers.
Il existe aussi un palier un intermédiaire et un palier supérieur.

– Le théâtre d’Epidaure –

6. Le temple

L’édifice le plus important de la

Grèce antique est le temple dont
l’architecture remonte à celle du
mégaron. En retrouve les temples
près de l’agora ou dans des
sanctuaires isolés. Ces sanctuaires
sont souvent construits dans des
lieux supposés habitées par leurs
dieux : collines, grottes, forêts,
sources, … etc. Mégaron A Mégaron B

L’architecture du temple

Les premiers temples avaient une organisation simple avec une petite « cella » rectangulaire en
briques crue et bois posé sur un soubassement en pierre; avec une entrée précédée par un portique
à 02 colonnes. L’ensemble est entouré d’un péristyle composé de support en bois (Mégaron B).

- Le temple va ensuite se développer jusqu’à devenir l’édifice à plan rectangulaire entouré de

colonnes (temple à péristyle). Il est généralement composé de 04 éléments :

1. Le péristyle : un vaste espace bordé de colonnes sur tous les cotés,

Mégaron A

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2. Le pronaos : vestibule donnant accès à la cella

(naos) du temple et dont un coté est précédé d’une
rangé de colonnes,

3. Le naos (ou cella) : espace fermé où est enfermée

la statue de la divinité.

4. Opisthodome : pièce du temple situé à coté du

naos et qui peut être ouverte ou fermé.

- Le temple est un espace ouvert : l’intérieur et

l’extérieur ne sont pas séparés par des parois
continues.

- Il n’est fréquenté que par les prêtres d’où la simplicité

de décomposition à l’intérieur.

- La forme des colonnes est importante pour les effets Plan type d’un temple grec
de lumière et l’harmonie des proportions.

Urbanisme

Cités-états;

La ville grecque (ou Polis) est faite pour les citoyens.

Elle est organisée non pas autour du palais mais
autour de l’agora;

Plan des villes en damier ou hippodamique (en

référence à Hyppodaos de Millet);

Fondation de nouvelles villes planifiées dans les

colonies : Marseille, Monaco, Alicante, Barcelone,
Valence, … etc.

Les îlots des édifices publics étaient fixés au début de

la construction de la ville.
Plan de la ville de Millet
Construction
Les temples grecs sont construits par l’assemblage de deux éléments structurels et formels à la fois : la
colonne et l’entablement.

Ces deux éléments sont portés par un soubassement (la Krépis) elle-même portée sur des fondations.

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La colonne : composée du fût et du chapiteau qui

transmet la charge de l’entablement à la colonne.
Dans les ordres ionique et corinthien la colonne
comprend un troisième élément : la base. Le profil du
chapiteau réduit la flexion de l’architrave. Des
cannelures sont sculptéess sur le fût de la colonne.
colonn

L’entablement : Composé d’éléments

d’élément horizontaux,
il porte le toit et répartit sa charge sur
s les colonnes. Il
comprend l’architrave (poutres en pierre), la frise
(triglyphes+métopes) et la corniche.
corniche

Entre chaque deux colonnes,

colonne une poutre est
entreposée. Les triglyphes (dalles de pierres)
pi sont
positionnés aux milieux des travées de ces poutres et
aux axes des colonnes. Les espaces entre les
triglyphes sont remplis par des dalles
da en pierre, bois
ou argile appelées les métopes.
métopes Les charges sont
transmises par les triglyphes,, alors que les métopes n’ont
n aucun rôle
ôle structurel.
structurel La corniche saillante et
portant un larmier protège l’édifice de la pluie.

Assemblage des éléments de l’entablement par les agrafes métalliques

Esthétique

Naissance d’une science de l’art;

Transformation de la position sociale des artistes, ce ne sont pas des esclaves mais des citoyens
exerçant une profession et qui maitrisent une technique et une culture esthétique.

Naissance d’un art à double origine : dorienne et ionienne

Pour les grecques la perfection est l’ensemble des lois de l’harmonie

l’harmonie et des proportions. Ils
recherchent l’harmonie entre la forme et la fonction statique, le vertical et l’horizontal, le plein et
le vide, l’édifice et l’espace naturel, …etc.

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Esthétique des temples

Les canons : Ce sont un ensemble de règles fixes servant à déterminer les proportions à partir d’un
module de base. Les grecques utilisaient ces règles pour déterminer les rapports entre les
dimensions des différents éléments d’un édifice d’une part ; et entre chaque élément et tout
l’édifice d’une autre part. Pour les temples on prend comme module de base le diamètre inférieur
de la colonne.

Les corrections visuelles : En recherchant la perfection les grecques ont tenté de corriger les
illusions de déformations provoquées par la perspective. Ils effectuaient des corrections en agissant
à l’inverse de la perspective. Ils exagéraient les éléments que la perspective diminue et réduisaient
ceux que la perspective augmente :

- Ils variaient les espaces entre les colonnes ;

- Ils donnaient une légère inclinaison aux colonnes vers l’intérieur de l’édifice ;

- Les lignes horizontales (stylobate, entablement) étaient courbées dans le sens inverse que celui
créé par l’illusion.

Sans correction
Vue réelle
optique Avec correction optique

Ordres : A travers les colonnes et l’entablement des temples on peut distingué trois ordres
différents dans les édifices grecques :

1. L’ordre dorique : Cet ordre né chez les doriens est le plus ancien. Dans le temple dorique la
colonne n’a pas de base et repose directement sur la Krépis. Le fût de la colonne s’amincit vers
le haut et sa partie médiane est légèrement gonflée pour donner l’illusion d’une matière
élastique qui réagit à la charge qu’elle supporte. Cette manière de sculpter les fûts des
colonnes est appelée : l’Entasis. Le chapiteau dorique est simple ; il est surmonté d’un abaque
qui porte l’architrave de l’entablement.

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2. L’ordre ionique : Cet ordre est utilisé par

les ioniens. Son fût, plus affiné et plus haut,
est posé sur une base. Le chapiteau
ionique est décoré en forme de volutes.

3. L’ordre corinthien : Cet ordre s’est

développé comme une variante de l’ordre
ionique dont les chapiteaux sont décorés
par des motifs des feuilles d’acanthe. Plus
tard, l’ordre corinthien va occuper une
place importante dans l’architecture
romaine.

Conclusion
Globalement l’architecture grecque possède les caractéristiques suivantes :

- Architecture rationnelle qui évite la monumentalité et les grandes masses ;

- L’architecture des édifices était ouverte ;

- Intégration dans le site sans recours à des grands travaux de terrassement pour
l’implantation des édifices (Agora, gymnase, théâtre) ;

- Recherche de la perfection et l’harmonie des proportions : canon, correction visuelle,

ordres.

Système de proportion
- Parthénon d’Athènes -

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