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Histoire critique de l’architecture : la dynastie des fatimides et des Zirides/12-2009

LA PERIODE DES FATIMIDES


Les fatimides ont établi leur propre califat. Ils ont gouverné en deux dynasties
séparées :

 La première : en 909 en Tunisie


 La deuxième : en 969 en Egypte

Ils étaient chiites, déclarés être descendants de Fatima ; fille du Prophète

Leur règne était caractérisé par :

 Un large commerce international qui a favorisé le développement des villes


sur le littoral méditerranéen
 Une expansion de l’industrie
 Une liberté de communication
 Et une tolérance religieuse

Pour les fatimides, l’intérêt porté à l’architecture religieuse fut aussi important,
permettant de démontrer le nombre important de mosquées édifiées

Leurs plans, en plus du riche héritage des fatimide, ces mosquées étaient influencés
par :

 le style omeyyade largement répondu au Maghreb


 le style abbasside largement répondu en Egypte

Les fatimides en Egypte 969-1060


Les Fâtimides conquirent l'Égypte en 969, grâce au général Jowhar al-Siqillî, sur ordre
du calife al-Mu‘izz, à la suite de la chute du pouvoir central abbasside

Au début de leur règne, l’Egypte était devenu un centre culturel et artistique


important ; Ils fonderont, près de la ville de Fustat une nouvelle capitale qu’ils
nommèrent al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse » qui est devenu cité
impériale, avec les Deux-Palais et la mosquée Al-Azhar, et elle restera la capitale
jusqu’à leur chute en 1171.

Au milieu du 11ème siècle, la puissance des fatimides a atteint son apogée et surtout
dans les domaines de l’art et de la culture

Leur architecture a connu un essor remarquable par la fusion de plusieurs styles de


l’art islamique en outre à son héritage

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


Module : HCA
Histoire critique de l’architecture : la dynastie des fatimides et des Zirides/12-2009

Les principales réalisations des fatimides en Egypte:


 La ville du Caire
 Les résidences privées
 Les pavillons royaux
 Les mausolées
 Les mosquées : Al-Azhar ; Al-Hakim ; Al-Aqmar

La ville du Caire :
Fut fondée en 969, la ville du Caire était construite à coté de la ville de Fustat,
représentant la capitale des fatimides jusqu’à leur déclin

Elle occupait une position stratégique, située au carrefour de toutes les voies de
communications intérieures et extérieures du pays

Elle était aussi une ville militaire symbolisant la grandeur et le prestige des fatimides
où une architecture militaire très développée, ceci s’explique par le besoin défensif

Son architecture :
Le Caire était une ville presque carrée (1000/1150m de long), entourée par une
enceinte édifiée avec de la pierre taillée, comprenant des tours rectangulaires, des
mâchicoulis…etc. dont le caractère dénote une influence Byzantine

Cette ville était traversée par une avenue de direction Nord/Sud ; au centre de cette
dernière, c'est-à-dire au milieu de la ville se trouvait une grande esplanade occupée
par deux palais (du calife et du prince héritier) qui sont situés de part et d’autre -
selon la tradition orale, leur architecture évoquait l’influence orientale-

A proximité, se trouvait la mosquée d’Al Azhar qui représentait le lieu de


l’enseignement, et tout au long de cette avenue se localisait le commerce

Les rues de cette ville étaient ordonnées géométriquement, délimitant des quartiers
qui abritaient des résidences des : dignitaires, militaires et des civiles

Après deux siècles, qui détermine des transformations introduites sur la ville du
Caire ; en l’an 1000, elle est devenue l’un des centres urbains les plus cosmopolites

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


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La Mosquée d’Al-Azhar : 970-972


Fut édifiée en même temps que la ville du Caire, cette mosquée est l’une des plus
célèbre de la période fatimide

A la fois mosquée et université théologique, Al-Azhar trace une marque importante


dans l’histoire de l’architecture religieuse islamique

Architecturalement, elle présente non seulement les éléments de l’époque


antérieure mais aussi ceux nouveaux, annonciateur de changement pour les édifices
qui succédaient

Son architecture :
Avec un plan initial de 85/69m de large, cette mosquée était composée
essentiellement de :

 Une salle de prière


 Une cour centrale, entourée de portiques aux arcs persans, supportés par des
piliers

Les nefs de la salle de prière au nombre de cinq, sont disposées parallèlement au


mur de la Qibla et sont traversées au milieu par une nef axiale, partant du mihrab -
où elle est surmontée d’une coupole- jusqu’à l’entrée

Cet axe central majestueux est distingué par sa largeur et sa surélévation ; cette
dernière est supportée par une double colonnade en marbre

Donc, il est important de noter deux types de supports :

 Les colonnes comme principal support vertical de la salle de prière


 Les piliers comme support des portiques qui entourent la cour

La décoration de cette mosquée est remarquable ; où :

 Les arcs : revêtus d’un décor épigraphique koufique


 Les surfaces : revêtues d’un décor floral

Par la suit, cette mosquée est devenue un grand centre d’enseignement, ce qui
émerge, outre les transformations et l’agrandissement, d’autres éléments étaient
ajoutés : portes, vestibules, minarets…etc.

Malgré tout ces changements, des parties initiales subsistent (au niveau du plan et
de la décoration)

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


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La mosquée d’Al-Hakim :
Ressemblée à celles de Damas, Cordoue et Bagdad, cette mosquée était l’une des
plus importantes durant cette période

Son architecture :
Au niveau architectural, il y a beaucoup de ressemblances entre elle et la mosquée
Ibn Touloun: elles sont toutes les deux construites avec des briques en argile et les
minarets sont bâtis en pierre.
Cette mosquée était caractérisée par la présence des traditions architecturales
d’Afrique du Nord où

 Une décoration sobre de la mosquée : l’utilisation de : stuc, bois et


mosaïques
 Une symétrie brisée dans la composition de la façade par la présence de deux
minarets qui sont identiques dans la décoration mais de forme différente
 Le travail de la mosaïque démontre l’existence des traditions Byzantines

Les fatimides au Maghreb :


Les fatimides ont édifié la ville de Mehdia, qui serra leur capitale. En 950, ils ont crée
une autre ville celle de Mansouriyya, près de Kairouan

Pour les fatimides, le Maghreb est considéré comme une étape vers la conquête de
l’orient et des lieux saints de l’Islam ; leurs alliés étaient les zirides ou berbères
Sanhadja qui leur succèderont au pouvoir. Ces derniers seront les premiers à donner
au Maghreb une dynastie musulmane autochtone, où l’existence de deux états :

 Les Béni Ziri : sur la partie orientale et la ville de Kairouan, leur capitale
 Les Béni Hammad : au Maghreb central

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


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Les zirides au Maghreb :


Durant la période des Zirides qui durera plus d’un siècle et demi ; outre la stabilité
politique et l’expansion économique, le Maghreb a connu une importante
urbanisation surtout à l’Est, où les Béni Ziri ont édifié plusieurs villes telles que :
Achir, Alger, Méliana ET Médéa. Plus tard ave les Béni Hammad, ils édifièrent la ville
de Mahdia

On trouve que les Zirides ont construit les villes en bordure des plaines, sur les
montagnes dont on cite Achir et la Qalaa des Béni Hammad ; en conséquence, les
cotes étaient délaissées et par la suite les ports étaient peu actifs, comme Ténès.

L’expansion de cette dynastie n’a pas empêché la compagne berbère de s’exister


selon son mode de vie habituel

Les Béni Hammad et les Zirides avaient un objectif, celui d’unifier le Maghreb, mais
ce rêve n’a pas été atteint à cause de la rivalité des Omeyyades d’Espagne et des
fatimides d’Egypte

Les principales réalisations des fatimides et des Zirides au Maghreb  :


 La capitale Mahdia en Tunisie
 Sabra- Mansouriyya à coté de Kairouan (seconde capitale)
 Le palais d’Achir en Algérie
 La Qalaa de Béni Hammad

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


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La ville de Mahdia :
Elle était la première capitale des fatimides, située sur une presqu’ile de la cote
tunisienne, entourée de remparts édifiés autour du rocher

La grande avenue reliant la porte de la ville à la mosquée, aboutissait à une place


monumentale où deux palais s’y dressaient de part et d’autre

La grande mosquée de Mahdia :


Edifiée sur une plate forme artificielle gagnée sur la mer, cette mosquée possédait
deux murs communs avec les remparts maritimes

Son architecture :
Une mosquée restaurée, elle est de forme rectangulaire, constituée de :

 Neufs nefs perpendiculaires au mur de la Qibla


 La nef axiale se dresse au Mihrab, en terminant par une coupole
 La nef axiale et celle parallèle au mur de la Qibla ont la même dimension,
formant un plan en T (comme celui de Kairouan)

La particularité de cette mosquée réside dans le traitement de la façade


monumentale du mur Nord /Ouest :

 Chaque angle se présente par un massif saillant qui marque et contrôle la


limite du bâtiment
 Trois entrées sont disposées symétriquement, dont la principale est
monumentale, marquée par des niches saillantes ressemblant aux arcs de
triomphe du monde romain

Cour N° : 04 Enseignante : Mlle. Benchikha. L


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La ville d’Achir ; Algérie :


La position géographique de cette ville- située entre le tell et la steppe- a favorisé
l’expansion de la vie économique et celle commerciale ainsi que sa position sur une
montagne à forte pente a rendu la ville protégée

La ville d’Achir avait un caractère urbain, où un épanouissement de la vie


intellectuelle dont la plupart de ses habitants venait de Tahert et de Tlemcen

Le palais d’Achir :
Edifié dans la capitale Achir, en Algérie par les Béni Ziri sous la domination des
fatimides

Son architecture
Avec un plan rectangulaire de 72/40m de large, la muraille est renforcée par des
piliers à intervalle régulier, en prenant aux angles une forme carrée

Cette muraille comprend aussi des décrochements en saillies formant des bastions
disposés symétriquement par rapport à l’axe Nord/Sud

L’entrée se trouve en avant-corps à la façade traitée en chicane et subdivisée en


deux entrées à l’intérieur du palace

Au niveau de la cour centrale, apparaissent une série de belles colonnes protégeant


la galerie Sud

En plus de celle centrale, il existe quatre cours disposées symétriquement par


rapport à l’édifice, déterminant quatre appartements

Ce qu’on peut tirer est que ce palace est qualifié par sa grande simplicité ; d’après
Golvin, cette architecture ressemble des omeyyades et des abbassides (ex : Qasr Al-
Hayr)

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La Qalaa de Béni Hammad :


Edifiée en 1007 par les Béni Ziri (en Algérie) ; située dans les Monts du Hodna, sur
une pente à 1000m d’altitude ; donc, beaucoup d’obstacles naturels ont rendu
l’accès difficile. Cette position était choisie raison pour échapper à l’invasion des Béni
Hilal

La ville était entourée d’une forteresse ouverte par trois portes : Bâb Djeroua, Bâb
djenan et Bâb Alquaws, qui sont reliées par deux rues importantes traversant la ville

C’était une grande ville, composée de :

 Une immense tour entourée par des pavillons au sommet


 Une église
 Une mosquée
 Plusieurs palais
 Cimetière
 Et des résidences individuelles…etc.

Sur le plan typologique, ses édifices reproduisent une certaine disposition abbasside
et aghlabide

En plus de la prospérité agricole, elle était un centre intellectuel important

La mosquée de la Qalaa :
Etant un lieu de culte et centre de culture théologique cette mosquée s’inspirait de
celle de Kairouan

Son architecture

Elle est de plan rectangulaire de 56/67m de long, composée d’une salle de prière
comprenant treize nefs où celle centrale est plus large formant un plan en T avec
celle parallèle au mur de la Qibla

L’originalité de cette mosquée réside dans la présence de Maqsura, renfermant le


mihrab et occupant une partie des trois rangées qui se trouvent de part et d’autre de
la nef centrale

Selon Golvin, cette maqsura présente l’oratoire privé des émirs

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Dar Al-Bahr :
C’est un palais qui se trouve au Nord de la mosquée de la Qalaa ; c’est une sorte de
Casbah, composée de plusieurs bâtiments qui s’accrochent en gradins sur les pentes
du terrain, occupant en son milieu un grand bassin

Ses entrées ressemblent à celle des zirides (ex : palais d’Achir) en chicane avec un
avant-corps au milieu du mur Est. La partie Ouest abrite les appartements

Les traits de l’architecture sanhadjienne au Maghreb Central :


 Composition autour d’une cour centrale ou plusieurs cours centrales
 Le mur d’enceinte est renforcé de piliers ; aussi retrouvé aux angles des
monuments abbassides et omeyyades
 Des portes en avant-corps sur la façade principale ; avec de dimensions
importantes
 Des entrées en chicane dissimulant l’intérieur ; donc préserver l’intérieur des
regards extérieur, selon Golvin, ce traitement fait partie de la tradition
architecturale locale
 Des salles à défoncement, saillantes sur le mur extérieur avec de différentes
formes

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