Troisième partie

LA DERNIERE ETAPE CLASSIQUE

• La dernière étape classique correspond au 13ème et début du 14ème siècle.
Comme dans la période classique, cette phase est marquée par la continuité
des formes architecturales et l’échange avec les différentes parties du monde
islamique

• En 1250, les terres musulmanes ont été dévastées et conquises par les
mongols.

• Au début du 13ème siècle émerge un nouveau régime, les sultanats

mameloukes. Les mameloukes ont fondé un état militaire et se sont élevés
contre la nouvelle vague représentés par les Turks et les Mongoles.

• Le Maghreb durant cette période était fragmenté en trois états :

- Les Mérinides à l’ouest
- Les Zianides au centre
- Les Hafcides à l’est.

• L’empire musulman d’Espagne s’était réduit à un petit état, gouverné par les
Nasrides de Grenade.
La dynastie des Mameloukes
La dynastie des mameloukes (‫مماـيك‬
‫) لاـ ل‬
• Les mameloukes ont succédé aux ayyoubides. Ils ont régné en deux dynasties,
en Egypte de 1250 à 1517 et en Syrie de 1260 à 1516.
• Leur règne a commencé par la prise de pouvoir de Baybars et se termine par
la conquête de l’Egypte par les Ottomans en 1517, il a duré prés de trois siècles
durant lesquels il a connu un grand essor économique et culturel.
• Les Mameloukes étaient des cavaliers d’une ancienne milice égyptienne, crée
au début du 13ème siècle, elle était formée d’esclaves. Ces derniers étaient des
guerriers d’origines diverses, principalement des Turcs, mais aussi des
Mongols, des Arméniens, des Byzantins des Grecs et des Kurdes, qui étaient
achetés par les Abbassides d’abord et plus tard par les Fatimides.
• Cette milice en devenant puissante, se révolta et fonda la dynastie des
Mameloukes.
• Les Mameloukes ont eu de très grands capitaines comme Saladin et Baybars,
ils ont pu non seulement expulser les Croisés de Palestine, mais ils ont aussi
stoppé l’avancée des Mongols. Sous leur règne, l’Egypte est devenue un grand
empire englobant la Syrie, l’Arabie et le Yémen, les Mameloukes sont devenus
les protecteurs des trois lieux saints de l’lslam : Jerusalem, Medine et la
Mecque.
Situation géographique durant le règne des mamelouks
• A l’époque des Mameloukes l’Egypte avec le Caire et l’université al-Azhar,
était la capitale théologique et le centre intellectuel du monde arabe et
musulman. Sous leur règne le Caire a connu une grande prospérité, le
commerce international était développé, avec l’Europe l’échange se faisait à
partir d’Alexandrie, tandis que le commerce est-ouest passait par le Caire.

• L’expansion économique du Caire à favorisé le développement de

l’architecture civile, il a eu émergence d’un nombre important d’équipements,
tels que « Wakalat » ou « Khanat », sorte d’hotel pour héberger les
commerçants étrangers.

• En Egypte, les mameloukes continuaient à construire suivant le style déjà

définis par leurs prédécesseur s.
L’architecture religieuse en Egypte sous les mumloukes

Les édifices mumloukes mosquées, medersas, mausolées ou couvents

sont parmi les plus beaux édifices musulmans , l’architecture a atteint un
haut niveau de perfection et les œuvres sont d’une grande splendeur

Les mosquée mumloukes sont souvent à salle hypostyle comprenant des

nefs transversales et une cour encadrée de portiques, la richesse des
matériaux utilisés associée à la maitrise de la coupe de la pierre a donné à
cette architecture une grande élégance

Les monuments des mumloukes au Caire apparaissent les plus proches

de l’esthétique contemporaine de l’architecture dans tout l’art musulman,
par la simplicité et la pureté des lignes, par d’immenses murs nus,
l’ornementation est strictement confinées à certains éléments de la
mosquée tel le minaret le portail et la coupole

Ainsi nous pouvons identifier les caractéristiques architecturales

suivantes :
 Un contraste entre formes décorées et non décorées

 Une finesse dans la décoration

 Une décoration extérieur très sobre

 L’asymétrie

 Un équilibre dynamique des masses, des proportions et des formes

 Des plans complexes, logiques avec des articulations fortes, claires et

distinctes

 L’utilisation des matériaux sobres

 La précision dans le détails

Les principaux édifices Mumloukes

Parmi les plus importantes réalisations de l'époque on retrouve :

• Mausolée et khanaga du sultan Barkouk

• La grande mosquée du sultan Baybars en 1269
• La tombe et la Medersa du sultan Kalaoun en 1283
• La tombe et la Medersa du sultan Hassen
• La tombe et la Medersa du sultan Qayt Bay 1472-74
• La maison de Djamel al-Din al-Zahabien 1637.
La Mosquée et medersa du sultan Hassan

Lieu : Le Caire, Egypte

Date/période de construction :
1356-1363
(pendant le règne du sultan
mamluk al-Nâsir Hasan)
Matériaux de construction : Pierre

Décor architectural : Marqueterie

de marbres polychromes,
bandeaux d’épigraphie en stuc, en
bois peint et en marbre sculpté,
sculpture sur pierre, mosaïque de
céramique.
Dimensions : L : 150 m ; l : 68 m
• La cour centrale est entourée de 4 ailes ou Iwans (salles voutées), formant un
plan cruciforme. Le plus grand iwan abrite la salle de prière.
• Quatre madrasa sont accessibles par des entrées ménagées dans les Iwan nord
et sud. Organisés autour d’une cour centrale dotée d’un îwân côté qibla, ces
ensembles sont complétés par quatre étages de cellules pour les étudiants.
• Ce plan est originaire d’Asie centrale et d’Iran.
Vue de la Mosquée
et medersa du
sultan Hassan
 La Dikka de la mosquée du sultan Hassan

La dikka est une plate-forme maçonnée ou en bois, placée au milieu ou sur

l'arrière de la salle de prière, qui servait à la personne chargée de relayer les
paroles de l'imâm pour les fidèles situés à l'arrière lors des grandes prières ; on
l'utilisait aussi pour l'enseignement.
• L’une des caractéristiques de cet édifice sont les monumentales façades
couronnées de corniche à muqarnas
• Le plus haut de deux minarets est de 81,6 m
• L’entrée de la mosquée u Sultan
Hassan
• Le couloir coudé qui mène au cœur du
complexe (cour).

• A noter la grande hauteur de ce couloir

• Derrière le mur de la qibla se trouve le mausolée du fondateur (sultan mamluk
al-Nâsir Hasan.
• Les inscriptions monumentales en en stuc et en bois gravé prennent place
dans de larges bandeaux situés dans les zones hautes de l’îwân de prière

•
L’Iwan sud-est

• L’Iwan sud-est est dévolu à la prière. Le mur de

qibla est animé par un mihrâb en marbre
polychrome.
 Le mausolée du sultan mamluk al-Nâsir Hasan

• Ce tombeau se trouve sous une haute coupole sur pendentifs

• Les murs sont couverts de panneaux de marbre rectangulaires polychromes,
caractéristiques du décor mamluk.
La cour est pavée de marbre polychrome, agrémentée d’une fontaine à
ablutions octogonale dont la superstructure repose sur sept colonnes.
Mausolée et Khanaga du Sultan Barkouk

• Il a été commencé en
1400 et achevé en 1411.

• Khanaga était un lieu

destiné à abriter les
soufis. Il vient du mot
persan ‫ خانـقاـهـ‬qui veut
dire couvent .

• L'immeuble est presque

carrée, d'environ 85 m X
85 m.

• Il se compose d'une
grande cour ouverte
mesurant 37 m X 40 m,
entourée de quatre iwans.
• Le plus grand et le plus profond de ces iwan est l'iwan de la qibla, mesurant
34 m X 17 m.
• L'iwan de qibla est couvert par 21 coupoles en brique
• Derrière ces deux iwans latéraux, il y a des chambres de soufis.
• La façade principale du bâtiment est sur le côté nord-ouest. Et à chaque
extrémité de celle-ci il y a une entrée couronnée par un arc trilobé. De même, à
chaque extrémité de cette façade, il y a un sabil (fontaine).
• Cette façade est
surmontée de deux
minarets.
• Ce bâtiment se
distingue par la
symétrie de ses
éléments
architecturaux de la
façade nord-ouest.
Cette symétrie se
manifeste par le
positionnement des
deux sabils
(fontaines) des
deux côtés de la
façade, par les
deux portails et par
les deux minarets.
• L'iwan de qibla est composée de
trois nefs de voûtes parallèles à la
qibla.

• Le mihrab est couronnée par un

dôme qui est plus élevé que le reste
des dômes de l'iwan
Complexe du Sultan Qalawun
• Le complexe contient un
bimaristan (hôpital, du
mot perse‫یمارستان‬
‫) بــ‬,
une madrasa et un
mausolée du fondateur.
Le Dôme du mausolée
reprend le plan octogonal
de la coupole du Rocher.

• Il a été construit par le

sultan Al-Nasir
Muhammad Ibn Qalawun
dans les années 1280.
• Le complexe a été
construit sur les ruines du
palais Fatimide du
Caire. Sa structure réside
en plein cœur du Caire,
dans le Bayn al-Qasrayn.
• Le mot qalawun signifie "canard" en turc
• La madrasa et le mausolée ont été construit en 13 mois entre 1284-85.
• Le mausolée est considéré par beaucoup comme le deuxième plus beau
mausolée après celui du Taj Mahal en Inde.

Reconstitution de la
maquette du complexe
Reconstitution en maquette du mausolée du sultan Qalawun
Façade et entrée du mausolée du sultan Qalawun
 Hopital (Bimaristan)

• L'hôpital avait 8000 lits. Chaque patient avait son propre lit fait de lattes de
bois ou de palme, avec des oreiller et couverture.
Selon Will Durant, l'hôpital était entouré d’une grande enceinte quadrangulaire
et comprenait quatre bâtiments autour d'une cour "ornée d’arcades et rafraîchie
par une Fontaine et des Ruisseaux. " L'hôpital disposait de quartiers distincts
pour les différentes maladies et pour les convalescents" et comprenait

des laboratoires, un
dispensaire pour les
consultations externes et les
soins ambulatoires, des
cuisines, des Bains, une
Bibliothèque, un lieu de culte
religieux, des salles de
conférence et "un
environnement agréable
pour l'hébergement des fous.

" Le traitement était fourni gratuitement aux patients de tous horizons, sans
distinction de sexe, d'ethnie ou de revenu, au moment de la convalescence un
pécule leur était offert à leur départ afin qu'ils n'aient pas besoin de reprendre
le travail immédiatement. "Les Insomniaques avaient droit à une douce
musique, à des conteurs professionnels et peut-être à des livres d’histoire"
Dans la madrasa sont enseignés la jurisconsulte (‫ ) لاـفقهـ‬des quatre écoles
juridiques (madhabs‫هب‬
‫لاـماـذـ‬ ) ainsi que le hadith et la médecine
Conclusion
• L’analyse des construction mameloukes montre de nouvelles influences
principalement de Turquie et d’Iran via la Syrie. La principale raison semble
résider dans le fait de l’immigration des artisans et des maitres cherchant
refuge après la conquête de leurs villes par les mongoles.

• Il est à noter que ces influences ont eu très peu d’impact sur le style déjà
existant, car les traditions locales étaient suffisamment forte pour résister aux
changements.

• La fin de la période mamelouke est caractérisée par une réduction de l’échelle

de l’ornementation par rapport à l’ensemble du bâtiment.