Avant que les musulmans arrivent en Égypte, ses territoires font partie de l’empire Byzantin. En 639, durant la quatrième année du Calife Omar sur la tête du pouvoir, la conquête de l’Égypte fut commencée. Amr Ibn Al-As fut désigné comme le général d’armée conquérant. En 641, on peut dire que l’Égypte était prise. En 646, les byzantins perdirent toutes sortes d’exercices politiques et militaires en Égypte. Les autochtones Coptes accueillirent la présence arabe musulmane avec indifférence ou même aisance. Gaston Wiet (orientaliste français) écrit à ce sujet que les Arabes « profitèrent des tendances séparatistes agressives de la population chrétienne qui ne se trouvait aucun lien de solidarité avec les maîtres byzantins, dont elle ne parlait pas la langue ni ne partageait intégralement les croyances. Les autochtones acceptèrent donc avec indifférence, sinon avec soulagement, les stipulations d’un accord, anodines en apparence, qui ne modifiaient guère leur statut et paraissaient même l’améliorer. » En 642, la mosquée Amr Ibn Al-As fut fondée par le conquéreur d’Égypte qui a porté le même nom. Cette mosquée est la première fondée sur le sol égyptien. Au cours des siècles , la mosquée a subi plusieurs interventions dans plusieurs reprises, donc elle a perdu en principe son authenticité, mais quand même elle a gardé son caractère de la simplicité ancienne de l’architecture islamique. Au début la mosquée s’agissait d’un simple rectangle de 17x29m. Les murs sont faits de briques, le toit est fait de feuilles de palmier , supportés par les troncs de ces même palmiers. au long de l’histoire la mosquée était modifiée et transformée jusqu’à atteindre sa forme actuelle. Entre 876 et 879, Ahmed Ibn Touloun ( gouverneur puis Sultan de l’Égypte et fondateur de la dynastie Toulonide) fonda une mosquée qui prenait son nom. En fait cette mosquée était influencée par les différents styles qui s’installèrent à l’époque: un minaret abbasside, des arcs et des portes andalouses,…etc. La mosquée a perdu son authenticité car elle a subi plusieurs phases de restauration et de détérioration. Cette mosquée mesure 118x138m et possède deux mihrabs. Le minaret unique consiste en un étage inférieur de base carrée surmonté par un autre de forme cylindrique. Il est couronné Vue aérienne de La mosquée Ibn d’un sommet octogonal avec un petit dôme Touloun cannelé. La structure mesure au total 40 Source: www.architecturecourses.org mètres de haut. C’est avec l’arrivée des Fatimides que l’Égypte a établi un vrai art islamique propre à son territoire. En fait, ce style est influencé notamment par l’architecture islamique développée par les berbères au Maghreb. Ainsi, le modèle omeyyade est suivi dans le choix des plans des mosquées avec des nefs disposées parallèlement au mur du qibla. Et tout en préservant aussi les qualités artistiques abbassides, un nouveau art égyptien fatimide fut né. L’écriture kufique fleurie, entre autres, reste l’un des exemples manifestant de l’ampleur de la production architecturale fatimide. Cette période est considérée comme la période d’enrichissement de l’ornementation islamique et l’évolution artistique des éléments architecturaux tels que les mihrabs, les minbars, les niches de lampes,…etc. La mosquée Al-Azhar, état actuelle Source: www.archnet.org Il s’agit de la première grande mosquée des Fatimides construite dans leur nouvelle capitale Al-Qahira. Jawhar As-siqili (le chef d’armée fatimide) a supervisé la construction dès son début en 970. En 989, cette mosquée a devenu une université (collège théologique) et a continué d’être jusqu’aujourd’hui. Le style original de la mosquée fut une salle de prière hypostyle constitue de 5 nefs en parallèle avec le mur du qibla supportée par des colonnes préislamiques avec des chapiteaux corinthiens; un transept central plus large et plus élevé que les nefs s’étale perpendiculairement en donnant une vue clair sur le mihrab. Une cour ouverte entourée de trois galeries fait partie aussi du plan original de la mosquée. Parce que la mosquée prenne une situation très importante dans la vie religieuse, culturelle, et académique, plusieurs élargissements et restaurations ont été établies. On trouve maintenant tous les styles islamiques affichés dans la mosquée et non seulement le style original fatimide. Le plan de la mosquée Al-Azhar Source: www.islamic-arts.org En 990, le deuxième calife fatimide Al-Aziz Bi-Allah donna l’ordre pour construire la deuxième grande mosquée à la nouvelle ville Al-Qahira. La construction s’acheva en 1013 pendant le règne de son fils Al- Hakim Bi Amri-Allah qui donna son nom à cette mosquée. En 1303, les sommets des deux minarets de la mosquée ont tombé suite à un tremblement de terre, donc une restauration était établie par les Sultans Mamlûks de l’époque. La salle de prière qui fait 120x113m, se constitue de 5 nefs en parallèle au mur du qibla. Le transept (la nef transversale), juste en face au mihrab, divise la salle en deux parties. En fait, à l’exception des deux minarets, toute la mosquée n’est que récente restauration de la construction initiale qui a été abandonnée pendant des siècles. Les chefs d’armée des sultans Zinguides de Damas, Salah-Eddine et son oncle Shirkuh, mettaient fin à la dynastie chi’ite Fatimide en Égypte et formaient leur propre dynastie sunnite des Ayyubides qui ont libéré Jérusalem et sauvé le Levant de croisades européennes. En ajoutant à leur capacité militaire considérable, l’architecture qui était un métier très maitrisé par les ayyubides. Les médersas, les fortifications, et les citadelles sont les constructions les plus réalisées par cette dynastie en Égypte. L’art ayyubide est généralement conservatif. Il ajoute peu au système décoratif existant déjà en Égypte Fatimide. L’innovation artistique fut rare. Fondée par Salah-Eddine entre 1176 et 1183, la Citadelle du Caire n’était pas un simple centre de défense militaire mais plutôt un siège gouvernemental jusqu’à ce que le Khédive Ismail le déplaça au Palais Abdîn construit dans le centre-ville du Caire dans les années 1870. D’abord un mur qui encercle Al-Qahira et Fustat sur vingt kilomètres de long, fut bâti en protégeant la ville au niveau des hautes collines rocheuses du Mont Moqqatam. La forme actuelle du citadelle n’est pas l’originale; elle était agrandie et remodelée par les différents souverains de la ville. La citadelle actuelle abrite trois mosquées ottomanes (la mosqée Mohamed Ali, la mosquée Al-Nassir, et la petite mosquée de Soliman Pacha), le Musée National Militaire, le Musée de la Police, et d’autres musées hébergés au Palais de Mohamed Ali Pacha. La citadelle et la Mosquée de Mohamed Ali Pacha au Caire Source: photographie ancienne colorisée, vers 1880/ www.maruejol- photographies.com Entre 1242 et 1244, cette médersa fut bâtie par le dernier sultan ayyoubide qui a ce même nom, sur le site de l'ancien palais oriental fatimide pour assurer l’enseignement des quatre écoles sunnites de Fiqh (jurisprudence). La façade principale de la madrasa en pierres taillées alignées se compose de trois parties : la section centrale, qui comprend l'entrée et ses murs latéraux, mesure 18 m de long et 12 m de haut, la partie de droite, 31 m, et la partie de gauche 26 m pour 11,50 m de haut. Au-dessus de l'entrée, et pour le marquage, il se trouve un linteau composé de voussoirs et d'une niche en arc ornée de cinq rangs de muqarnas, figure un bandeau épigraphique horizontal sculpté en style ‘’naskhi’’ qui porte le nom du commanditaire et diverses supplications. La médersa possède un minaret en briques plâtrés de blanc qui s’élève au-dessus de l’entrée. Ce type de minaret est appelé Al- mabkhar (encensoir), Ce style est resté populaire bien après les débuts de la période mamelouke. Le plan de la medersa a une forme cruciforme qui se constitue de quatre salles en Iwan autour d’une cour, chaque iwan est destiné à l’enseignement d’une des rites sunnites. Le mausolée du Sultan avec sa coupole fut ajouté à la medersa par son épouse chajar-Addur. Les mamlûks sont des soldas mercenaires dans l’armée ayyubide qui ont pu détourner le pouvoir à leur faveur. D’abord il faut noter que la période Mamlûk est divisée en deux, les Bahri Mamlûks (1250-1382) de décente Turkmène d’origine Russe et les Burji Mamlûks (1382-1517) d’origine caucasienne circassienne. À l’époque Mamluk, l’architecture islamique égyptienne a été accomplie car les sultans mamluks ont essayé de marquer leur présence dans la ville à travers une architecture remarquable et repérable en assurant une certaine légitimité à leur pouvoir. Cet édifice est une mosquée et école à la fois. Il est considéré comme le chef d’œuvre de l’architecture mamlûk. La splendeur, l’élégance, et la force sont les caractère de cette architecture. La façade nord de l’édifice est la plus marquante par sa longueur de 145m et son hauteur de 38m; un mur constitue d’une composition de la pierre et du marbre surmonté par des rangés de corniches bien traités. L’entrée est monumentalement marquée par son hauteur remarquable et le traitement des muqarnas qui la surmontent en formant un nid d’abeilles. La partie Est où se trouve le tombeau du sultan, il existe deux minarets avec une base carrée et une partie supérieur d’une forme octogonale (minaret mamluk). Le plan de l’école Mamluk du Sultan Hassan au Caire Source: Documentation photographique n° 8007, Les pays d'Islam : VIIe-XVe siècle (auteur : Françoise Micheau) 1/ Behrens-Abousif Doris, Islamic Architecture in Cairo: An Introduction, éd. The American University in Cairo Press, Cairo, Epypt, 1989. 2/ Benyoucef Brahim, Introduction à l’Histoire de l’Architecture Islamique, Éd. OPU, Alger, 2005. 3/ Bloom Jonathan M. et Blair Sheila S., Grove Encyclopedia of Islamic Art & Architecture, éd. OXFORD university Press, UK, 2009.