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Histoire critique d’Architecture 2 Chapitre8 : Les dynasties Almoravides et Almohades

CHAPITRE8

Les dynasties Almoravides et Almohades au


Maghreb et en Andalousie
Du XI ème au XIII ème siècle

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Histoire critique d’Architecture 2 Chapitre8 : Les dynasties Almoravides et Almohades

I. Les Almoravides

I.1 : Le contexte historique

Les Almoravides sont les descendants du groupe berbère des Sanhadja. Au XIe siècle, sous
l'influence d’Abdallah Ibn Yasin, un guide spirituel, ils établirent un ribat à l'embouchure du fleuve
Sénégal, d'où ils partirent conquérir des territoires en Afrique (Soudan). Ce n'est que sous le règne
de Youssef Ibn Tachfin (1061-1106), le fondateur de Marrakech en 1062, que les Almoravides
traversèrent le détroit de Gibraltar pour soutenir la ville de Tolède assiégée par Alphonse VI de
Castille. Après la bataille de Zallaqa, qu'ils remportèrent sur les chrétiens, les Almoravides
s'emparèrent peu à peu d'al-Andalus. Leur sultanat, qui reconnaissait la souveraineté des califes
Abbassides mit fin à la période des Taifas, sauf à Saragosse. Cependant, mise en contact du luxe
développé, la rigoureuse dynastie berbère se relâcha tant et si bien qu'elle fut balayée par les
Almohades en 1147. Une branche se maintint pourtant à Minorque et à Majorque.

Fig.1. configuration du monde musulman au XIeme-XII eme siècle


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I.2. L’art Almoravide et les réalisations urbaines et architecturales

1- Les réalisations urbaines

On doit aux Almoravides deux réalisations majeures dans l’urbanisme du Maroc. Ils fondent
Marrakech, la dotent d’une zone palatiale et en assurent l’alimentation en eau grâce à un
réseau complexe de canalisations souterraines (khettaras),
Leur deuxième réalisation majeure concerne Fès, divisée depuis sa fondation par les
Idrissides en deux noyaux indépendants. La ville est réunifiée par les Almoravides.

2- Les caractéristiques de l’architecture religieuse.

En matière d’architecture religieuse,


l’œuvre almoravide, peu conservée au
Maroc, est connue notamment grâce à
des réalisations dans la partie orientale
de leur empire, dans l’actuelle Algérie.
Les grandes mosquées de Nédroma,
d’Alger et de Tlemcen, offrent toutes
la même disposition architecturale,
avec des nefs perpendiculaires au mur
Fig.2. Grande mosquée d’Alger de qibla.
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Fig.3. Grande mosquée d’Alger Fig.4.Grande mosquée de Nedroma


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- La salle de prière

- La salle de prière est hypostyle


- Ces nefs se prolongent au niveau de la cour centrale (sahn), sous forme de galerie

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Fig.5. Plan de la mosquée de Tlemcen Fig.6. Plan Grande mosquée d’Alger


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https://fr.wikipedia.org/wiki/Djama%C3%A2_el_Kebir

- La nef axiale

La nef centrale, plus large, est


magnifiée par des arcs
Ils développent au Maghreb
l'arc polylobé

Fig.7. Vue intérieure d la moquée d’Alger


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Fig.8. Vue intérieure de la mosquée de Tlemcen


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- Le Mihrab

Le mihrab de la grande mosquée de


Tlemcen, de section polygonale, son
arc d'ouverture, de plein cintré est
encadré par deux colonnes à demi
engagées.

Fig.9. Mihrab de la grande mosquée de Tlemcen


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- Le minaret

Fig.10. Minaret de la grande mosquée de Tlemcen Fig.11. Minaret de la grande mosquée de Annaba
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Il est à noter que les trois mosquées almoravides du Maghreb central n'avaient pas de minaret
à l'origine.
On relève aussi de similitudes décoratives par l’utilisation de Sebkha aussi bien dans le
-minaret de la grande mosquée de Tlemcen que celui de Nedroma

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- La couverture

Les mosquées ont des couvertures en


pentes recouvertes de tuiles.
Cette dernière couvre l’ensemble des
espaces et intègrent les coupoles qui
ne sont plus visibles qu’à partir de
l’intérieure de l’édifice

Fig.12. Couverture de la mosquée de Tlemcen


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Fig.13 Couverture de la grande mosquée Fig.14. Couverture de la mosquée d’Annaba


D’Alger
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3- la mosquée al-Qarawiyyîn de Fès


- Introduction :
Au Maroc, l’on connaît surtout les travaux almoravides dans la mosquée al-Qarawiyyîn de
Fès,. La tradition attribue sa fondation à Fatima al-Fihri, fille d'un riche homme d'affaires
immigré de Kairouan.
La mosquée al-Qarawiyyîn vit son architecture évoluer et s'agrandir. Elle devient, du Xe
siècle au XIIe siècle, un important centre d'enseignement et une des premières universités
au monde.

- Descriptifs et historique de la mosquée :


La première mosquée était un simple oratoire, la prière du vendredi continuant d’être prêchée
à la mosquée al-Shurafa’.
Cette mosquée dont les limites sont soulignées dans l’état actuel de la bâtisse par des piliers
cruciformes demeura inchangée jusqu’au milieu du Xe siècle. En 956, des travaux
d’agrandissements furent entrepris, auxquels le calife omeyyade d’Andalousie, ‘Abd al-
Rahmân al-Nasîr, contribua.

Fig.15. Plan final de la mosquée Fig.16. Salle de prière hypostyle


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Les Almoravides (1056-1147) en firent la plus grande mosquée du Maroc islamique.


L’espace devenu trop exigu fut agrandi. Les maisons avoisinantes furent détruites, le mur de
la qibla et la nef axiale abattue. L’oratoire fut prolongé de trois nefs du côté de la qibla et la
nef axiale, plus large que les autres, surélevée comme aux grandes mosquées de Kairouan et
de Cordoue et embellie de plusieurs coupoles. La mosquée fut également dotée d’un
beau mihrâb et d’un minbar au décor proche de celui de la Kutubiyya. Les différentes

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combinaisons décoratives témoignent d’un échange presque continu entre l’Occident


musulman et l’Orient

Fig.17 et Fig.18. Intérieur de la salle de prière


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II. Les Almohades

II.1. Les conditions historiques

Les Almohades, étymologiquement "ceux qui exaltent l'unicité de Dieu", arrivèrent sur
la scène en 1130. Leur fondateur, Ibn Toumert, se proclama Mahdi, donnant une
dimension spirituelle à la tribu berbère qui conquit rapidement
le Maroc et Marrakech dont ils firent leur capitale. En 1145, ils commencèrent à s'emparer
du royaume d'al-Andalus, et firent de Séville leur seconde capitale. Cette dynastie,
comme celle des Almoravides, suivait la doctrine Malikite, et se distingue par la nature
messianique et militaire de son pouvoir. Elle connut cependant une cour brillante, abritant
des savants comme Ibn Rushd, plus connu sous le nom d'Averroès, et le médecin Ibn
Tufayl. La victoire d'Alarcos ( ‫ﻣﻌﺮﻛﺔ‬ ‫ )اﻷرك‬en 1195 fut sans lendemain, et les
Almohades reculèrent bientôt tant en Espagne devant les chrétiens qu'au Maghreb face
aux Hafsides et Mérinides. La perte de Marrakech en 1269 mit fin à la dynastie.

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Fig.19. Configuration du monde musulman au XII eme siècle


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II.2. L’architecture almohade au Maghreb


1- La mosquée de Tinmal

La mosquée de Tinmal, au Maroc, est un exemple de l'architecture almohade. Construite


en 1153, elle servait de lieu de prédication à Ibn Toumert, et il y est d'ailleurs enterré. De
plan arabe en T, la mosquée prend un aspect fortifié, avec un mur d'enceinte crénelé et peu
d'ouvertures, mais elle est construite en pisé, avec seulement les piliers et les arcs en brique.
Le décor est quasiment inexistant, sauf dans la zone du mihrab, qui est traité comme une
pièce à part entière, ce qui peut rappeler la grande mosquée de Cordoue.

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Fig.20. Configuration du monde musulman au XII eme siècle


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La salle de prière compte 9


nefs orientées en profondeur.

- Le mihrab constitue la pièce


maîtresse du décor, à la fois simple
Fig21. Plan de la mosquée et puissant, avec son arc outrepassé
https://www.google.com/search légèrement brisé,
- Entre la travée de la nef du fond et
les autres travées se déploient des
arcs lobés
- les décorations géométrique et
florale coexistent abondamment, la
décoration épigraphique est
pratiquement inexistante

Fig.22. Le Mihrab et l’arc à muquarnas


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Fig.23. Vu des arcs ogivaux et de la travée Fig.24. Les détails décoratifs


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La Koutubiyya
- La salle de prière

La mosquée des libraires


ou Koutoubia, à Marrakech fut
construite en 1120, mais subit de
nombreux remaniements par la
suite, de la part des Almohades en
1162
La mosquée des libraires
s'organise sur un plan en T.

Fig.25.Le plan de la mosquée


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Fig.26. L’intérieur de la mosquée Fig.27.Vu du minaret


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Le minaret est plus tardif (achèvement en


1196), et plus décoré :

Il est à retenir que dans l’architecture Almohade du Maghreb, on avait adopté


Le plan arabe avec des nefs perpendiculaires à la qibla, parfois en T, continue à être
utilisé
- Les arcs sont en fer à cheval ou polylobés, les piliers carrés ou cruciformes et les
minarets de plan carré également sont décoré d'un simple réseau de motifs géométriques.
- Utilisation des thèmes du califat de Cordoue, notamment dans l'usage massifs
des muqarnas, des arcs anguleux laissant pénétrer la lumière, les décors de coquilles et

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II.3. L’architecture Almohade en Espagne


L'architecture almohade en Espagne est l'architecture qui s'est développée en Andalousie
sous la dynastie entre 1147 et 1269

L'architecture almohade est une


architecture sobre et austère,

Fig.28. utilisation des merlans pointus


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1- Les Matériaux
Les édifices almohades sont construits :soit :
- en brique : mosquée Santa Catalina de Séville, remparts de Séville, Giralda de
Séville, Alcazar de Jerez de la Frontera, mosquée de Bollulos de la Mitación
- soit en pierre de taille : Tour del Oro à Séville, tour de la Calahorra à Cordoue, arc du
Portillo à Cordoue, Tour de Espantaperros à Badajos

Les références bibliographiques


- Al-Idrîsî, Nuzhat al-mustâq, dans Le Maghrib au 12e siècle de l’hégire [sic],
Muhammad Hadj-Sadok (éd. arabe et trad. fra.), Paris, 1983.
- Basset, H ; Terrasse, H, Sanctuaires et fortifications almohades, Paris, 1932 (rééd.
Paris, 2001).
- Khiyara,Y, La mosquée dynastique de Tinmel. Note pour une réévaluation
chronologique , dans Aomar Akerraz, Ahmed Saleh Ettahiri et Mohamed Kbiri
Alaoui (dir.), 2 vol., Rabat, 2015, vol. 2, p. 411-414.
- Marçais, G. La Berbérie musulmane et l'Orient au moyen âge, Aubier,1946
- Marçais , G. L’architecture musulmane d’occident, Arts et métiers graphiques,
Paris, 1953
- Marçais,G, Manuel d’art musulman. L’architecture. Tunisie, Algérie, Maroc,
Espagne, Sicile, I. du IXe au XIIe siècle, Paris, 1926.
- Terrasse, H, L’art hispano-mauresque, des origines au XIIIe siècle, Paris, 1932.
- Terrasse, H, La mosquée al-Qaraouiyin à Fès, Paris, 1968.

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