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Module: Histoire de l’architecture UED 41.

2 année architecture LMD

Cour N°..

L'hégémonie Ottomane
au Maghreb :
entre l'application du modèle de Sinan de Turquie et
les innovations locales.

Enseignant: BARKANI Abdelaziz


La conquête ottomane et le développement des grandes villes
arabes

Le Maghreb traversait, au XVe siècle, une période de grandes


difficultés :
les territoires qui constituent aujourd'hui l'Algérie se dissolvaient en une
mosaïque politique sur fond d'anarchie, cependant que l'Ifriqiyya
hafside (actuelle Tunisie) se survivait avec peine.
 C'est donc un monde arabe appauvri et des capitales déchues, que
conquirent les Ottomans, entre 1516 (occupation de la Syrie) et 1574
(conquête définitive de la Tunisie).
La conquête
La phase deottomane et le de
décadense développement des grandes villes
la période ottomane
arabes
La conquête ottomane et le développement des grandes villes arabes

Le développement des grandes villes arabes aux XVIe et XVIIe siècles a été
fondé sur deux bases principales.
1. Tout d'abord l'essor commercial qui a résulté de la création d'un énorme
marché intérieur.
2. Le deuxième élément favorable a été la présence, dans les capitales
provinciales, d'une caste nombreuse et fortement consommatrice de
produits de luxe que les Ottomans avaient installée là pour assurer la
protection, l'administration et l'exploitation des provinces.
Exp: A Alger, les janissaires turcs, principalement recrutés en Anatolie,
étaient peut-être 20 000 au XVIIe siècle et encore 10 000 au XVme siècle,
sur une population totale qui ne devait guère dépasser 100 000 habitants.
Leur afflux est sans aucun doute un des éléments qui expliquent
l'extraordinaire croissance d'Alger à l'époque ottomane.
L’ARCHITECTURE OTTOMANE PROMEUT SES ATOUTS MAGHRÉBINS

L’influence de l’Empire ottoman, qui s’est étendu jusqu’en Algérie du


XVIe au XIXe siècle, a apporté une touche particulière aux édifices et aux
monuments de la région, surtout lorsqu’il est additionné à la culture
architecturale arabo-andalouse.

Les Ottomans ont, en effet, établi trois provinces réunissant Alger, Tunis
et Tripoli. L’influence de l’architecture ottomane dans les pays de ces trois
capitales se fait d’ailleurs toujours ressentir.
Les Minarets
Par exemple, à Tripoli, certaines mosquées sont construites avec des minarets
cylindriques. Ce qui représente une caractéristique propre à la culture
ottomane, à la différence des minarets carrés d’origine syrienne.
On trouve également des minarets orthogonaux, une sorte d’hybride entre le
style cylindrique ottoman et le style carré des minarets arabes, originaires du
Cham.
Les coupoles

Les coupoles couvrant la salle de prière sont également une marque


propre à l’Empire ottoman.

Mosquée de Hammûda Pacha


B. Mûrad (1655) en tunis,
Mosquée de la Pecherie ( Al Jâmi'
al Jadid) (1655) en Algérie,
les minbars

Autres caractéristiques spécifiques de


l’influence ottomane: les minbars (escabeaux
pour l’appel à la prière) sont construits en
maçonnerie et non pas en bois (c’est le cas au
Maroc et dans les pays du Proche-Orient).
Ces minbars sont également décorés par de
la faïence et du marbre teinté, dans un style
influencé par l’art italien dont les Ottomans
se sont inspirés.

la mosquée de Mohamed bey el-Mouradi


à Tunis
Ce type d’architecture ne concerne, bien évidemment, pas seulement les
mosquées, puisque les différents souks et autres maisons sont tous marqués
par l’empreinte de l’époque ottomane dans le Maghreb.
Les ottomans en Tunis

Les souverains locaux de l’empire ottoman y édifièrent entre autres


différentes mosquées. Ces dernières peuvent être classées en trois
catégories (Saadaoui, 1997) :
 les mosquées de type local conforme au modèle ifriqiyen élaboré au
Moyen Age,
 celles reflétant une influence andalouse et morisque, et
 les mosquées indiquant une influence orientale ottomane.
(A.Belakehal).
Les mosquées tunisoises ottomanes

Les mosquées tunisoises d’ influence orientale ottomane :


 Mosquée de Yûsuf Dey (1613-1614),
 Mosquée de Hammûda Pacha B. Mûrad (1655),
 Mosquée de Sidi Muhriz construite sous l’ordre de Mohamed Bey et
achevée par son frère Ramdhan Bey (1692-1696),
 Mosquée des teinturiers, connue également par Djamaa el-Djedid,
édifiée par Husayn B. Ali (1723-1727),
 Mosquée Sahib al-Tabic élevée sous les ordres de Hammûda Pacha
(1808-1814).
Mosquée de Hammûda Pacha B. Mûrad (1655),

Cette mosquée, influencée par celle de Yûsuf Dey (Tunis, 1613-1614), reflète les
divers apports qui marquèrent la Tunisie, un siècle après l'avènement des
Ottomans.
Elle offre un document remarquable sur l'élaboration de la nouvelle personnalité
artistique tunisienne qui, tout en réalisant un amalgame entre différents courants,
ne manque pas d'originalité.

L’ensemble regroupe la mosquée, un minaret et le tombeau du fondateur.


Mosquée de Hammûda Pacha B. Mûrad (1655),

L’intérieur est divisé en cinq travées


et sept nefs perpendiculaires au
mur de qibla. La travée du mur
de qibla et la nef médiane sont
élargies, reprenant ainsi un plan
élaboré en Ifrîqiya aghlabide.

La coupole sur trompes à coquilles à


l’avant du mihrâb participe du
même héritage.
Mosquée de Hammûda Pacha B. Mûrad (1655),

A l'angle nord-ouest se dresse le minaret à


l’élégante silhouette, à base carrée et à fût
octogonal. Il est couronné d'un balcon à auvent
évoquant des formes ottomanes et est coiffé
d'un lanternon à toit pyramidal.
Ce type de minaret, qui nous renvoie à
l’Anatolie et au Proche-Orient, devint le trait
distinctif des mosquées construites pour la
communauté ottomane en Tunisie.
Mosquée de Hammûda Pacha B. Mûrad (1655),

La coupole pyramidale, les toitures en


tuiles et certains décors géométriques et
floraux, déjà visibles dans les mausolées
tunisiens hafsides, révèlent une influence
andalouse.

les minbars (escabeaux pour l’appel à la


prière) sont construits en maçonnerie et
non pas en bois, révèlent une influence
ottomane.
2. La Mosquée du Mohamed bey (Sidi Muhriz) à Tunis

Elle édifiée à Tunis dans le faubourg nord de bâb Souïka entre 1692 /1697,
durant le règne du bey Mohamed el-Mouradi.
La Mosquée du Mohamed bey (Sidi Muhriz) à Tunis

la mosquée de Mohamed bey est d’une architecture originale qui apparaissait


alors pour la première fois dans le pays.
Elle est le seul exemple tunisien évoquant le prototype turc des mosquées à
coupoles centrales :
 Il s’agit pour l’essentiel d’une salle carré enveloppée de cours sur les trois
côtés nord, est et ouest.
La Mosquée du Sidi Muhriz à Tunis
Ce monument qui rompt nettement avec les traditions architecturales locales,
s'inspire du type ottoman. Il s'agit, même, de l’unique mosquée tunisienne qui
dérive d’un prototype turc.

Le patio qui entoure la salle de prière des trois côtés présente un modèle rarement
suivi dans les mosquées tunisiennes. Au fait, il s'agit d'une caractéristique
spécifique à certaines mosquées ottomanes à l'instar de la mosquée al-Ahmadiyya
d'Istanbul, la mosquée Muhammad Ali à la citadelle du Caire
En Tunisie, nous trouvons la même forme (qui ressemble à la lettre U) dans les
mosquées de Hammouda Pacha, Youssef Dey et Sahib at-Taba'.

Cette appartenance à l'architecture ottomane est


attestée dans la coupole, à travers le passage du
plan carré au plan cylindrique qui s’effectue non
par des trompes d’angle, comme c'est le cas dans
les coupoles ifriqiyennes, mais par des
pendentifs, à l'exemple de la plupart des
coupoles de Constantinople.
La Mosquée du Sidi Muhriz à Tunis

 La salle est couverte par une grande coupole marquant le centre, des demi-
coupoles se greffent sur elle et la contrebutent, des coupolettes s’insèrent
dans les angles de la salle.
 L’ensemble est soutenu à l’intérieur par quatre larges piliers.
La Mosquée du Sidi Muhriz à Tunis

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