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Cours N° 15_HCA 4 2eme année LMD, Architecture (2022-2023)

Cours N° 15 : l’architecture islamique en Égypte :


II. La période des ayyoubides (période classique) : 1172-1250
III. La période des mamlouks (dernière période classique) : 1250-1517

II. La période des Ayyoubides : 1172-1250


La dynastie ayyoubide tient son surnom de Salaheddine El Ayyoubi1. Les ayyoubides avaient régné en
Egypte durant moins d’un siècle. A l’époque des croisades, Salah Eddine El-Ayyoubi prend le règne de
l’Egypte. Sur le plan architectural, il a enrichi le répertoire de typologie militaire – construction des
remparts, citadelles et fortifications, et religieuse – la madrassa2 (collège d’enseignement) à l’extérieur
de la mosquée, et Dharih, Madfan (mausolée, mosquée Funéraire).
Succédant aux Fatimides Chiites, les Ayyoubides s’occupèrent aussi à développer l’enseignement
islamique selon les rites sunnites. Ceci devait impulser, le développement des madrassa-mosquée. Ces
madrassas portent dans la plupart des cas, le nom de leurs fondateurs, très souvent enterrés dans une
portion de l’espace de la madrassa. L’érigeant en mausolée « Dharih » appelée parfois « dôme » ou
« Quoubat ».

II.1.Principales constructions des Ayyoubides :


L’architecture ayyubide développe deux types de constructions : défensive et religieuses (Madrasas).
II.1.1.Architecture défensive : des châteaux, des forteresses, des avant-postes et des tours autour des
villes (contre les attaques des croisades et des Mongols), ces constructions étaient austères (leur rôle de
défenseur du jihad).
Ils emploient des matériaux sobres, comme la pierre, où l’utilisation de couleurs variées demeure parfois
le seul ornement. Certains édifices s’agrémentent néanmoins de motifs sculptés, géométriques ou
figuratifs, assez discrets.
On cite l’exemple de la Kalaat El-Jabal, appelée aussi Kalaat de Salah Eddine 1176.
II.1.1. .Architecture religieuse : (la foi musulmane sunnite), bâtiments de taille modeste mais très
élégants. Les madrasas sont composées d’une cour entourée de salles de cours, elles s’ouvrent souvent
sur un iwân et comporte un mihrab décoré de pierres colorées qui forment des entrelacs géométriques (la
madrassa El-Kamilia, la madrassa Es-Salihia).
D’autre typologie sont remarquables chez les ayyoubides, sont les mausolées ou Quoubat Al Imam Esh-
Shafii, Quoubat Chadjarat Ed-Dour. Ils ont développé les complexes des madrassa-mosquée, mosquée-
mausolée.

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Né en 1183 à Takrit (Irak), il est le fils de Ayyoub, gouverneur militaire d’origine kurde qui règne sur cette ville.
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Composée d’une cour entourée de salles de cours, elles s’ouvrent souvent sur un iwân et comporte un mihrab décoré de
pierres colorées qui forment des entrelacs géométriques, comme dans la madrasa al-Firdaws à Alep (1235 - 1236). Déjà
présentes en Syrie, elles se répandent alors en Egypte.
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Cours N° 15_HCA 4 2eme année LMD, Architecture (2022-2023)

II.2.Les principales caractéristiques architecturales des Ayyoubides :


Les Ayyoubides venaient à leur tour enrichir l’architecture islamique en Egypte :
• Le développement de l’architecture religieuse par l’apparition des types d’édifices : la
madrassa-mosquée, et le mausolée-mosquée (Ed-Darih ou madfan, mosquée funéraire).
• l’emploie d’ « Iwan » à la place de la « nef »
• Usage de la pierre et de la brique comme dans l’époque des Fatimides.
• Usage des muqarnas
• La coupole devient un élément privilégié dans l’architecture des madrassas et des
mausolées.
• Le développement de l’architecture militaire, la citadelle fortifiée demeure la résidence
du prince. Les forteresses sont dotées de trois types de tours : tours semi-circulaires, tours
de coin circulaires, tours rectangulaires ou carrées.

Figure 1 : Kalaat de Salah Eddine

Figure 2 : Quoubat El Imam Esh-Shafii


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III. La période des Mamlouks : 1250-1517


« Les Mamelouks étaient les esclaves (en arabe, mamlûk signifie « possédé ») que les Ayyoubides
avaient capturés pour constituer leur armée. Ils avaient été enlevés enfants dans les steppes turques,
convertis à l'islam, éduqués dans cette religion et formés à devenir d'excellents cavaliers 3».
En effet, les Mumloukes étaient des esclaves, des mercenaires et des guerriers venaient d’horizons
différents, un mélange de population et de tribus, de culture et de façon de vivre.
Ils constituèrent les cadres de l'armée de Saladin. Ils prirent le pouvoir en 1250 et régnèrent sur l'Egypte
et la Syrie jusqu'en 1517 (la conquête de l’Egypte par les Ottomans).
Leur longue domination sur près de trois siècles est généralement divisée en deux périodes :
-Les Mamelouks bahrites (1250-1390), (de « bahr », d’après leur caserne sur le Nil, sur l'île de Rawda)
-Les Mamelouks burjites (de « burj », d’après leur résidence dans la Citadelle) ou circassiens (1390-
1517).

III.1.Principales constructions des Mumloukes :


Sur le plan architectural, les édifices Mumloukes, mosquées, madrassas, mausolées, couvents (khankah),
palais, sont parmi les plus beaux édifices (grande splendeur).
La longue domination des Mamelouks constitue une période extrêmement riche et prospère,
particulièrement pour l'Egypte. Les sultans furent de grands mécènes et de grands bâtisseurs : plus de
cinq mille monuments sont alors élevés sur l'ensemble de leur territoire. La plupart sont des édifices
ou des complexes religieux et funéraires qui traduisent le sunnisme fervent de cette élite militaire.
Parmi les réalisations de cette dynastie on cite :
III.1.1-Constructions militaires : le fort Qaitbay en 1477

III.1.2--Constructions religieuses et funéraires :


 Grande mosquée du sultan Baybars en 1269
 Mausolée du sultan Barkouk
 Tombe et la madrassa du sultan Kalaoun 1283
 Tombe et la madrassa du sultan Hassen
 Quoubat Youness Edawadar 1382

III.1.3--Constructions domestiques :
-Wakalat Koussoune 1341
-Quaâ Mouhib Eddine 1350
-Quasr el Amir Bechtak 1339.
-Le palais bigarré (Qasr al-Ablaq) en 1313

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https://www.lhistoire.fr/les-mamelouks%C2%A0-une-dynastie-desclaves

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III.2.Caracteristiques de l’architecture Mumlouke :


• L’architecture Mumlouke est marquée par sa grandeur (échelle monumentale)
• Le développement d’une architecture domestique et l’émergence d’un ensemble important
d’équipements utilitaires, reflétant l’essor économique de la dynastie, tels que :
 Quaâ : salle principale dans les palais urbains et les grandes demeures.
 Le Rabaâ : c’est une habitation collective destinée aux artisans et aux commerçants
 La wakala ou khana: sorte d’hôtels ou foyers d’hébergement des commerçants étrangers
(caravansérails).
 Khankah ou khawanik (couvents) : foyers des confréries, connu au maghreb par Zawaya
• Les coupoles sur tambour à pans coupés avec une zone de transition à pendentifs ;
• La généralisation de l’utilisation des iwans notamment sur les cours
• Le recoure aux coupoles et aux muqarnas.
• L’alternance entre le plein et le vide.
• L’usage des mouchabiehs.
• L’utilisation de la pierre
• L'art du métal incrusté et gravé, du mobilier en bois assemblé et incrusté, des textiles façonnés ou
encore le verre émaillé (mosaïques de verre) et doré et la céramique.
• Le minaret à base carrée s’élance en fût octogonale. Il est constitué de plusieurs étages séparés
par des galeries en encorbellement à muqarnas.
• L’architecture mamelouke est également caractérisée par la présence de bandeaux épigraphiques
le long des façades (appelées tiraz).
• Les frises de merlons.
• Le goût pour l'asymétrie, qui se traduit par des portails décentrés.
• Des influences diverses marquent les monuments mamelouks :
-l’influence iranienne : se manifeste par l'emploi de mosaïque de céramique, muqarnas et de dômes
bulbeux.
-L'apport de l'occident chrétien : à travers l’emploi des baies géminées surmontées d'un oculus,
l’emploi des formes provenant de d’autres édifices (par exemple le portail de l'église d'Acre inséré dans
le complexe d'An-Nâsir Muhammad).
-L'occident islamique : grâce aux migrations de populations andalouses et maghrébines (la
Reconquista). Cela était à travers l’emploi du stuc, avec des arcatures polylobées entrelacées (sebka),
une écriture cursive et kufique.

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Figure 1 : Le fort Qaitbay en 1477

Figure 2 : Quaâ Uthman Katẖudā


1. Couloir d’accès (b) porte ; 2. durqā‛a avec fasqiya ; 3. Petit īwān Sud ; 4. Grand īwān Nord, (a) placard ; 5. Chambrette ; 6.
Communication ; 7. Chambre.
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