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Université: Larbi BEN MEHIDI

Faculté: science de la terre et de


l’architecture
2èmme année architecture LMD
Module: HCA

L’architecture
de l’Andalousie

Enseignante: BENCHABANE-
GHERRAZ Halima
-Aperçu historique:

-La conquête de la majeure partie de l’Espagne par les musulmans, en


711, et surtout l’installation à Cordoue d’‘Abd al-Rahman, dernier
descendant de la famille califale des Omeyyades de Syrie, imprimèrent
à l’histoire de l’art dans l’ancienne Bétique une orientation toute
nouvelle: un art musulman d’Espagne allait naître. ‘Abd al-Rahman
apportait avec lui la nostalgie de sa Syrie natale, pays doté depuis
longtemps d’une tradition urbaine et d’une civilisation brillante.
-Aperçu historique:
1-Cordoue la capitale du califat:

-En 929, ‘Abd al-Rahman III (912-961) se fit proclamer calife et réunit

ainsi entre ses mains le pouvoir politique et l’autorité religieuse. Alors

commence pour l’Espagne musulmane la période la plus brillante de

son histoire. Cordoue est la ville la plus peuplée d’Occident,

comparable seulement aux opulentes cités orientales de Constantinople,

de Damas et de Bagdad.
-Le califat Omeyyade:
Les 03 villes espagnoles conquises par Tarik Ibn Ziyad :
Malaga – Grenade – Cordoue
1-Le califat Omeyyade de Cordoue (756-1031.)

La mosquée de Cordoue et le palais de Medina Azahara sont les deux


monuments de cette époque réunissant tous les éléments caractéristiques de l’art
hispano-mauresque qui allait fleurir pendant les trois siècles où Cordoue fut la
capitale d’al-Andalus.
Les grands apports de l’art califal sont:
 l’arc lobé et l’alfiz .
 les motifs géométriques initiaux en carrés ou losanges cèdent
progressivement la place à des motifs floraux d’inspiration omeyyade.
 La prospérité économique du califat transparaît dans les matériaux employés
(pierre de taille et revêtements de marbre travaillé) et dans la richesse des
mosaïques byzantines aux reflets métalliques,
2-Les princes de Taifa (1031-1086)

En 1031, cet émirat sera fragmenté en plusieurs petits royaumes indépendants :
les Taifas. Dans chaque taïfa, les rois encouragent l'administration, l'économie et
la culture. C'est une période très riche sur le plan culturel et artistique, car chaque
taifa va vouloir affirmer son pouvoir et son savoir faire. Mais c’est aussi une
période de trouble et d’instabilité car les taifas rivalisaient entre eux.
•Ces troubles vont faciliter la Reconquista par les rois chrétiens, qui vont
commencer à regagner un peu de terrain. Et pour ne pas perdre le contrôle du
territoire, les différents Taifas vont faire appel aux Berbères d’Afrique du nord
pour neutraliser l’avancée des troupes chrétiennes. Les Berbères débarquent en
1086, ils sont dirigés par les Almoravides, une dynastie originaire du sud et qui va
fonder une dynastie qui va inclure une partie du Sahara (1040-1147).
malgré la division politique qui caractérise les royaumes de taifas , l’activité
artistique de cette époque présente une grande homogénéité, car l’Andalousie,
isolée de l’Islam, reste en marge des influences orientales.
2-Les princes de Taifa (1031-1086)

 Les artistes de l’ex-califat de Cordoue émigrent vers les différentes cours de


taifas , perpétuant ainsi la tradition cordouane.
 La décadence économique entraîne l’abandon des matériaux nobles (pierre de
taille pour les murs et marbre pour les colonnes et les piliers) et, dès lors,
l’emploi de la brique , du plâtre et du mortier se généralise.
 En revanche, les décors deviennent particulièrement spectaculaires (décors
épigraphiques, entrelacs et décors végétaux) et apparaissent toutes sortes
d’arcs ( lobés , mixtilignes , en fer à cheval semi-circulaires et brisés,
entrecroisés…) qui vont former les célèbres arabesques.
 L’architecture religieuse à cette époque occupe moins de place que
l’architecture civile (construction de nombreux bains publics comme le
Bañuelo de Grenade) et militaire (alcazabas de Málaga, Grenade et Almería).
Le royaume des Taifa:
3-Période des Almoravides (1086-1147)

 Les arcs deviennent de plus en plus complexes tout comme les coupoles,
dont certaines sont ajourées et d’autres ornées de moqarnas .
 C’est le début de la décoration géométrique formant un réseau de losanges
(la sebka ) ;
 les entrelacs et les combinaisons épigraphiques se compliquent.
 Presque toutes les constructions andalouses de cette époque ont disparu ou
sont masquées par les apports almohades, sauf à Almería où la mosquée
(aujourd’hui église de San Juan) possède un mihrab almoravide, aux dires
des experts.
4-Période des Almohades 1147-1232

 Le puritanisme et l’austérité des Almohades transparaissent dans l’aspect


simple et monumental des constructions à caractère généralement défensif
 Ils vont employer les mêmes matériaux que leurs prédécesseurs, soit la brique,
le mortier, le plâtre et le bois,
 ils abandonnaient l’arc en fer à cheval traditionnel, sauf dans certains cas
exceptionnels, au profit de l’arc en fer à cheval brisé et de l’arc lobé.
 Le monument le plus représentatif de cette époque est sans aucun doute la
Giralda de Séville, qui fut en son temps le minaret de la Grande Mosquée de la
capitale du royaume almohade.
5-Période nasride (1232–1492)

 C’était la fonction de l’édifice qui conditionnait le choix des matériaux. Ainsi,


alors que pour les forteresses et les bains ils utilisaient la pierre de taille, la
brique et le mortier, dans les palais l’emploie de marbre sur les sols et les
colonnes, la céramique vernissée (azulejos) sur les zones exposées ainsi que les
voûtes et plafonds de bois et les voûtes de moqarnas .
 La couleur demeure l’une des caractéristiques de l’architecture nasride, dont les
intérieurs devaient ressembler en leur temps à des tableaux pointillistes. Outre
les soubassements d’azulejos, les revêtements de plâtre et de bois polychromes
mêlent les tons rouge, bleu, vert et or, tandis que les chapiteaux et les colonnes
sont en marbre de couleurs variées.
 Deux types de chapiteaux apparaissent : le chapiteau à base cylindrique ornée
de feuilles lisses, surmontée d’un parallélépipède habillé de feuillage, et le
chapiteau à moqarnas d’inspiration orientale.
Royaume de Grenade = époque de la dynastie Nasride
1-L’architecture
monumentale
Les traces orientales dans l’architecture monumentale andalouse
remontent à loin dans le temps. Si bien l’héritage le plus voyant
provient de la présence politique arabo-musulmane, celui-ci est
marqué à son tour par un mélange d’une influence aussi orientale – la
byzantine - et autochtone – l’architecture locale de l’époque
Wisigothique.

C’est cet élément qui marque dès le départ une nette


différence entre l’architecture monumentale en Espagne
musulmane et l’architecture monumentale dans le reste du
monde islamique.
-Les arcs
Au début, on emploie surtout l’arc en fer à cheval
d’influence wisigothe ou orientale, et on joue avec la
bichromie des claveaux : claveaux blancs (blanchis à la chaux)
et rouges (en brique) sont ainsi alternés. Les arcs deviennent
des éléments décoratifs, formant par exemple des séries
d’arcatures aveugles. Les rangées entrecroisées d’arcs vont
ensuite céder la place à l’arc brisé outrepassé qui sera le plus
courant dès le 12e s.
Au fil du temps, les arcs lobés, déjà présents dans la
maksourah de la mosquée de Cordoue, vont être remplacés par
les arcs polylobés entremêlés.
Arc trilobé. superposition d’arcs.

Arc recti-curviligne Arc en fer à cheval. Arc en stalactite.


-Voûtes, charpentes et plafonds artesonados
Les voûtes mauresques subissent l’influence de l’art islamique
oriental. Contrairement à l’art chrétien (voûtes d’arête ou de
croisée), les nervures ne se croisent pas en plein centre. Les voûtes
qui précèdent le mihrab de la mosquée de Cordoue en sont un bon
exemple.
Outre ces voûtes si spécifiques, il convient de citer les plafonds de
bois, appelés artesonados, très en vogue à cette époque, qui
témoignent d’une parfaite maîtrise de la technique et de
l’esthétique : de simples chevrons et tenons alternent avec des
plafonds à caissons sophistiqués, décorés en étoiles et formant de
merveilleux entrelacs.
coupole nervurée du mihrab
de la mosquée de Cordoue.

voute en berceau de la
mosquée de Cordoue.
-La décoration :

1-Les motifs : On peut classer les motifs utilisés dans la décoration


en trois groupes :

A- Les motifs géométriques : principalement utilisés dans la


décoration des soubassements de céramique vernissée et dans la
décoration du bois dont les lignes sont brisées et forment des
polygones et des étoiles.

L’utilisation des formes géométriques


dans les Zelijs.
B- Les motifs végétaux : ils servent à décorer des panneaux de
pierre sculptée ou de stuc. Au fil du temps, les motifs (feuille de
palme, vigne) deviennent plus stylisés et aboutissent à des formes
complexes.

L’utilisation des motifs


végétaux
C- Les motifs épigraphiques : ils ont un rôle informatif comme les
images dans d’autres styles architecturaux. L’écriture coufique,
aux hampes anguleuses, et l’écriture neskhi, plus libre, sont les
types les plus fréquemment utilisés.

le décor épigraphique
2-Les stalactites (moqarnas) : il existe des différences régionales :
souvent construits en brique, par niveaux successifs, en Iran ou en
Irak, on les verra plutôt taillés dans la pierre en Syrie et en Égypte.
Dans la région arabo-andalouse il s’agit de constructions modulaires,
en bois ou en plâtre.
-Les matériaux :
Les Hispano-musulmans vont parvenir à associer des techniques
d’une infinie variété : c’est ainsi que les azulejos et les alicatados
(magnifiques soubassements d’azulejos aux reflets métalliques), les
panneaux de pierre ou de stuc, les mosaïques d’influence orientale,
et les bois travaillés formant des jalousies et les plafonds
artesonados vont constituer de luxueux ensembles.
2-L’architecture militaire
Les Arabes furent d’excellents stratégies militaires. Ceci explique
en partie la fabuleuse expansion politique de l’Islam depuis le
désert d’Arabie jusqu’au nord de l’Inde d’un côté et jusqu’en
Espagne de l’autre.

Ces traces militaires sont très visibles, encore aujourd’hui,


dans le vocabulaire courant, ainsi que dans le patrimoine
historique
Nombreuses sont les localités, grandes et petites, qui
possèdent un château, une tour fortifiée, une porte
monumentale ou un simple pan de muraille datant de l’époque
musulmane. Si nous nous limitons à l’Andalousie, de grands
complexes militaires, aujourd’hui catalogués comme
monuments nationaux, se trouvent à Almería (Alcazaba),
Málaga (château de Gibralfaro), Guadix (Alcazaba), Grenade
(secteur militaire de l’Alhambra), et bien d’autres villes et
villages.
Alcazaba d’Almería, vue depuis le port. Alcazaba d’Almería,
entrée principale.

Málaga, château de Gibralfaro.


Grenade, l’Alhambra:

-vue du quartier militaire


(Barrio Castrense) depuis
la Tour du Guêt (Torre de
la Vela).

vue de la Tour du Guêt


(Torre de la Vela) depuis
le passage des murailles.
De simples châteaux se trouvent à Salobreña et à Orce
(prov. de Grenade) et dans les Villages Blancs des provinces de
Cadix et de Málaga

De simples tours fortifiées sont présentes dans la plupart des


petits villages tels que Cúllar et Vélez Benaudalla (prov. de
Grenade) et bien d’autres, sans oublier la Tour de l’Or à
Séville. Des restes de murailles sont visibles entre autres, à
Grenade, où il reste un pan de muraille de l’époque Siride (Xie
s.) et un autre, plus grand, de l’époque Nasride (XIII-XVe s.)
Château de Salobreña Château de Vélez Benaudalla

Muraille Nasride de Grenade Tour de l’Or, Séville


Grenade, Porte d’Elvira. Grenade, Porte de Bib Rambla

-Photo de gauche:
Orce, le château.

-Photo de droite:
Cordoue, la Tour
de Lacalahorra,
face au Pont
Romain.
3-L’urbanisme
L’urbanisme de l’époque musulmane présente deux
caractéristiques bien précises:

-la maison musulmane reprend la plupart des composantes de


la maison romaine, mais le tortueux tracé des rues est loin du
tracé rectiligne et “raisonné” des antiques colonies romaines
d'Hispanie.

-Ainsi donc, les quartiers anciens des villes et village andalous


sont caractérisés par des maisons à un ou deux étages et des
rues parfois très étroites.
Les vieux quartiers, antan foyer de la marginalité et de la
mauvaise vie, sont aujourd’hui particulièrement choyés par les
municipalités. Certains sont même inscrits dans la liste du
Patrimoine de l’Humanité de l’Unesco.
Parmi les anciens quartiers, il est à remarquer l’Albaicín
de Grenade, ainsi que les anciens quartiers juifs (les “Juderías”)
de Séville (Barrio de Santa Cruz), de Cordoue (la Judería), de
Grenade (le Realejo) et de Guadix.
4-La maison andalouse
traditionnelle
La maison traditionnelle andalouse est l’héritière directe
de l’ancienne maison romaine et de la maison musulmane. Les
éléments constitutifs de la maison traditionnelle andalouse
sont:
- le “zaguán”, ou petit habitacle séparant la porte
extérieure de l’entrée de la maison proprement dite. Il s’agit
d’un lointain héritage de l’atrium romain.
- les habitations réparties entre un premier et un
deuxième étage.
-le "patio", ou cour intérieure. À noter que la cuisine
donne généralement sur la cour intérieure.
-Une terrasse, ou "azotea", au sommet de la maison.
Une différence existe cependant. Dans la maison
traditionnelle de Séville et de Cordoue, le "patio", très
richement orné de faïences et de fleurs, se trouve à l'entrée de
la maison. Alors qu'à Grenade, la cour intérieure, beaucoup
plus intime, se trouve derrière les habitations, hors de la vue
du public.
À noter également que dans les constructions
modernes, aussi bien des maisons que des blocs
d'appartements, il est obligatoire de réserver un espace
libre nommé "patio".
Université: Larbi BEN MEHIDI
Faculté: science de la terre et de
l’architecture
2èmme année architecture LMD
Module: HCA

L’architecture
PERSANE

Enseignante: BENCHABANNE-
GHERRAZ Halima
Introduction:

L'architecture iranienne bénéficie d'un héritage


particulièrement ancien parmi les arts iraniens. Elle utilise
abondamment la géométrie symbolique, usant de formes pures
telles que le cercle et le carré. Les plans sont souvent fondés sur
des rendus symétriques, dont les cours rectangulaires et les halls
sont caractérisés.
Introduction:

Chronologie de l’histoire d’Iran


Période Sassanides

Les Sassanides introduisent quelques nouveautés dans


l'architecture, notamment des voûtes monumentales et des
coupoles de pierre et de briques.
Les iwans sont des halls voûtés ouverts sur un côté seulement
par une grande arcade.
 Ils reprennent aussi le matériau traditionnel (la brique crue)
voire Le moellon et mortier de plâtre sont sans doute les plus
utilisés à cette période.
Période Sassanides

Un iwan du palais Un palais sassanide à


d'Ardashir I à Firuzabad Sarvestan
Période Sassanides

La coupole sur trompes constitue une grande avancée dans


l'architecture sassanide. En effet, la coupole circulaire était déjà
connue des Parthes, avec la voûte en berceau, et des Romains
(rotondes), mais le passage du plan carré au plan circulaire n’est
maîtrisé pour la première fois que chez les Sassanides.

Les constructions à colonnes jouent un rôle secondaire dans


l’architecture sassanide. Les minces colonnes de bois, peut-être
enrobées de stuc sont reprises des Achéménides. À partir du IV siècle e

apparaissent des piliers carrés ou circulaires compacts et souvent


cannelés.
Période Sassanides
Les villes sassanides sont souvent fortifiées avec des murs et des bastions
circulaires en argile ou en brique, tandis que les forteresses ont plutôt des
murs de pierres. Les Sassanides développent un système assez typique de
murs en forme de passage : les murs corridors
Période Sassanides

Palais de Ctésiphon
La période islamique:

La chute de l'Empire des Perses face à l'invasion des armées


islamiques a conduit à la création de bâtiments religieux
remarquables en Iran. Des arts comme la calligraphie, le travail du
stuc, le travail des miroirs et de la mosaïque ont été fortement intégrés
à l'architecture en Iran pendant cette nouvelle époque. Des fouilles
archéologiques ont permis de découvrir des éléments qui démontrent
l'influence de l'architecture sassanide sur l'architecture du monde
islamique. Les types majeurs de bâtiments sont la mosquée et le
palais.
La période islamique:

Les styles architecturaux de la perse musulmane:

-Le style Abbasside (8ème et 11ème siècle)

- Le style Saldjoukide (11ème et 13ème siècle)

-Le style Iranien Moghol (13ème et 15ème siècle)

- le style safavide ( 16ème et 18ème siècle)


De nombreux experts pensent que la période de l'architecture perse du
XV au XVII siècle est la plus brillante de l'ère islamique (la période des
e e

safavides). Plusieurs structures comme des mosquées, des mausolées,


des bazars, des ponts et différents palais ont survécu depuis cette
période. Dans l'architecture persane, les pièces semi-circulaires ou de
forme ovale présentaient un grand intérêt, conduisant les architectes
safavides à montrer leur extraordinaire habileté en construisant des
dômes aux dimensions massives.
La mosquée
Les bazars
Les hôtels

Plan et entrée d’un caravansérail


Les mausolées

Mausolée de l’Imam Reza (VIII e Imam) à Mashhad, principal lieu de pèlerinage


d’un pays chiite depuis 1501 et qui voit dans la vénération des Imams,
descendants d’Ali, une voie d’accès direct vers Dieu.
Les mausolées
L’architecture domestique

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