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L’architecture berbère des Kasbah

Réalisé par: MEZGAR Aissa


Supervisé par: Pr. TAIFOUR Zahra
Plan
Introduction
I. La définition du Kasbah
II. Histoire d’une prise de conscience
III. Un aperçu historique sur l’architecture berbére des Kasbah
IV. Quelles sont les origines possibles de l’architecture berbére des Kasbah ?
V. La Kasbah … une architecture vernaculaire !!
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des Kasbah
VII. L’influence de l’architecture andalouse sur les Kasbah de Ouarzazate
Conclusion
Introduction

• « L’architecture est un fidèle reflet de la société , elle reflète son identité, son lien
social, son rapport avec le paysage environnant et elle nous raconte des histoires sur
sa culture, son mode de vie et sur des événements d’une époque passée ».

• Les oasis du Maroc sont renommées pour leur vaste ensemble de Ksar et de kasbah
d'une valeur historique, archéologique et urbaine considérable.

• Cet art architectural et ce patrimoine urbain représente le témoignage matériel


fondamental pour appréhender les civilisations des nations et des peuples. Il
symbolise leur développement à travers l'histoire, en plus de constituer le meilleur
témoignage des liens étroits entre l'homme et son environnement, ainsi que de son
désir de tirer profit de ressources limitées, de s'adapter aux risques et de relever les
défis.
I. La définition du Kasbah

• En berbère, une kasbah est appelée tighremt ou encore agadir,


mot qui désigne à l'origine une citadelle.

• Le terme kasbah quant à lui provient du mot arabe Kasabah qui


signifie « forteresse » ou « roseau ». Le roseau est en effet utilisé
dans la construction des toitures des kasbahs en raison de ses
qualités d’isolant thermique.
I. La définition du Kasbah

• « La Kasbah est synonyme du mot amazigh « Tighremt » et son


pluriel est « Kasabaht » ou « Tighermatin », qui est un diminutif du
mot « Ighram » ou palais, et cela signifie qu'elle fait partie du Ksar.
C'est une résidence familiale fortifiée répartie dans plusieurs villes
marocaines, habitée par une famille ou un groupe de familles qui
peut prendre la forme d'un rectangle ou d'un carré entouré de
quatre tours … et la kasbah a généralement une seule entrée. La
Kasbah fait également référence à la grande maison construite en
pierre, avec quatre tours à ses angles. Elle se distingue par sa
position, où elle souvent penché sur une haute colline ou un
plateau dominant un bassin d'eau, une vallée ou une route
commerciale. » Boassib (2017)
I. La définition du Kasbah

• « Il est à noter que la notion de Ksar peut s'appliquer à la kasbah,


ce qui signifie que le terme ksar est synonyme de kasbah, et vice
versa. Cette dualité est due au fait que la kasbah est le premier
noyau de l'architecture berbère. Cela signifie que les gens
habitaient la Kasbah au début, et que lorsque leur nombre a
augmenté, il est devenu nécessaire pour eux de passer d'une
communauté petite à une communauté plus grande, à savoir le
ksar. » (ibid)
II. Histoire d’une prise de conscience

Le terme même de kasbah, a été popularisé par les travaux de


différentes personnalités, ingénieurs, chercheurs universitaire ou
artistes peintres, toutes parvenues jusqu’à ces contrées alors méconnus
au-delà de l’Atlas à partir de l’implantation au Maroc des puissances
européennes et surtout sous l’impulsion d’Hubert Lyautey, premier
résident général du protectorat français.
II. Histoire d’une prise de conscience

Le véritable pionnier de la découverte de ce trésor patrimonial aura été


sans conteste l’explorateur Charles de Foucauld qui parcourt ces
territoires en 1883 – 1884 pour le compte de la Société de géographie
de Paris. Il publiera l’année suivante le journal de son expédition sous le
titre Reconnaissance au Maroc.
II. Histoire d’une prise de conscience

Croquis de Charles de Foucauld - 1883


II. Histoire d’une prise de conscience
II. Histoire d’une prise de conscience

« Dès qu’on a passé les cols de l’Atlas, on se sent à l’entrée d’un pays
nouveau. Là expire le monde méditerranéen et là commence le monde
saharien. Là se place, bien plus qu’aux rivages de la Berbérie, la frontière
entre l’Europe et la véritable Afrique. En même temps que la végétation
se raréfie, que changent la lumière et la couleur même du sol, d’autres
architectures apparaissent. La pierre sèche cède la place au pisé et à la
brique crue, tandis que se dessinent des formes d’une pureté et d’une
régularité nouvelles. »
II. Histoire d’une prise de conscience

Dans les années trente, le peintre Jacques Majorelle rend emblématique


ce patrimoine bâti monumental des vallées présahariennes en en faisant
un motif pictural à part entière. C’est lui aussi qui va faire connaître aux
élites françaises les beautés architecturales de ce “pays nouveau
récemment ouvert aux imaginations”.
II. Histoire d’une prise de conscience
II. Histoire d’une prise de conscience
II. Histoire d’une prise de conscience
II. Histoire d’une prise de conscience
III. Un aperçu historique sur l’architecture berbére des
Kasbah

Mbark Boassib (2017) affirme que;

Les informations sur l'architecture des ksar dans les sources historiques sont
limitées. Certains ksar ont attiré l'attention des historiens en raison de leur
taille, de leur étendue, de leur population ou de leurs bâtiments remarquables.
Par exemple, Al-Ifrani a décrit le palais de Tabu Asmat comme une forteresse
imprenable parmi celles de Sijilmasa, et Al-Wazzan a souligné que le ksar d'Al-
Ma'mun était une grande structure fortifiée avec une population importante.
III. Un aperçu historique sur l’architecture berbére des
Kasbah
Jacques Meunié (1962) avait constaté que;

l'architecture ancienne du Tafilalt dérive directement de celle de Sijilmassa.


Comme ces techniques particulières n'ont pas dû se former sur place … .
L'histoire ancienne de Sijilmassa est peu connue, et nous ne savons rien de
l'époque antérieure à sa fondation par des Berbères musulmans au VIIIe siècle
de notre ère.

Aucune donnée précise ne nous permet donc d'envisager une architecture


dans la contrée de Sijilmassa avant le VIIIe siècle. Après sa fondation, Sijilmassa
resta indépendante jusqu'au XIe siècle. Ces trois siècles, entre le VIIIe et le XIe,
passent pour avoir été la grande époque de Sijilmassa, ce qui incite à croire
que c'est alors que l'architecture a pu se développer.
IV. Quelles sont les origines possibles de l’architecture
berbére des Kasbah ?

▪ L'architecture de Sijilmassa, datant des IXe et Xe siècles, précède Fès et Marrakech


de trois siècles, excluant une influence directe.

▪ La quête d'architectures similaires mène à des exemples de brique cuite ailleurs,


mais la brique crue distinctive de Sijilmassa est rare, écartant les influences
régionales.

▪ Sijilmassa se distingue par l'utilisation de brique crue, rare dans les climats
européen et maghrébin, contrastant avec les motifs en relief des constructions
similaires ailleurs.
Une parenté avec l’architecture du Séistan !!
V. La Kasbah … une architecture vernaculaire !!
V. La Kasbah … une architecture vernaculaire !!

L'architecture vernaculaire se réfère à un style de construction qui


émerge naturellement au sein d'une communauté spécifique, souvent
sur une longue période, en réponse aux besoins locaux, aux ressources
disponibles, au climat et aux traditions culturelles. Ce style architectural
est généralement transmis de génération en génération, évoluant
organiquement au fil du temps pour s'adapter aux conditions locales et
aux préférences culturelles.
V. La Kasbah … une architecture vernaculaire !!

Essentiellement, l'architecture vernaculaire représente une approche locale


et contextuelle de la construction, cherchant à satisfaire les besoins
pratiques des habitants tout en reflétant leur identité culturelle. Elle peut
inclure des matériaux indigènes, des techniques de construction
traditionnelles, des arrangements spatiaux spécifiques et des éléments
décoratifs qui sont significatifs pour la communauté locale. L'architecture
vernaculaire est souvent caractérisée par son adaptabilité aux
environnements locaux, son caractère durable, et son lien étroit avec la vie
quotidienne des habitants.
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah

L'impact de l'environnement sur l'architecture des kasbahs se révèle de


manière remarquable, les traits architecturaux de ces structures étant
étroitement liés à une adaptation judicieuse aux conditions climatiques,
topographiques et culturelles particulières de la région où elles prennent
forme. La nécessité de faire face à des climats arides ou semi-arides a
façonné des caractéristiques telles que l'utilisation de matériaux locaux
comme la terre crue et la pierre pour une isolation thermique efficace, ainsi
que la disposition de ruelles étroites pour canaliser les vents violents.
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah

Le Climat

L'élément du climat exerce une influence


majeure sur l'architecture des kasbahs, qui
sont souvent situées dans des régions
caractérisées par des conditions climatiques
arides ou semi-arides. La conception des
kasbahs prend en compte plusieurs aspects du
climat pour assurer le confort des habitants et
la durabilité des structures.
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah

1- Isolation thermique

2- Ventilation naturelle

3- Cour intérieure

4- Protection contre les tempêtes de sable


VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah
La topographie

L'élément de la topographie joue un


rôle significatif dans la conception
et la localisation des kasbahs. La
topographie, qui se réfère à la
configuration physique du terrain,
influence divers aspects de
l'architecture des kasbahs dans les
régions arides et semi-arides. Voici
quelques éléments spécifiques liés à
la topographie :
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah
La topographie

1. Altitude et Ventilation

2. Proximité des Cours d'Eau

3.Protection contre les Inondations

4.Vue Panoramique

5.Accès Restreint
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah
les matériaux locaux

1. Terre crue (pisé) : La terre crue,


également connue sous le nom de
pisé, est l'un des matériaux de
construction les plus emblématiques
des kasbahs.

2. Pierre locale : Les kasbahs sont


souvent construites avec des pierres
locales, découpées et assemblées pour
créer des murs robustes.
VI. L’influence de l’environnement sur l’architecture des
Kasbah

3- Bois : Bien que moins fréquent que la terre crue


et la pierre, le bois est parfois utilisé dans la
construction des kasbahs, en particulier pour les
éléments structurels et les portes.

4- Roseaux et palmiers : Dans certaines régions, les


kasbahs utilisent des matériaux tels que des roseaux
et des palmiers pour la construction de toits, de
plafonds ou même de cloisons.
Du Tafilalt à Ouarzazate …

Robert Montagne (1930) a noté que le terme "kasba" était récemment apparu
et réservé aux demeures des grands caïds enrichis ayant pactisé avec la France.
Les autres petits châteaux décorés par de petits amghars (chefs) ont reçu une
influence citadine similaire.

C’est à la faveur de ce développement du pouvoir personnel


des petits chefs berbères qu’apparaît et se perpétue la tradition
d’un art architectural autochtone. Dans le Haut-Dra et le Dadès,
surtout, pays d’élection des «amghars» qui s’imposent
aisément à de pacifiques agriculteurs, beaucoup de maisons de
petits chefs et de notables sont artistement ornées et
décorées.
VII. L’influence de l’architecture andalouse sur les
Kasbah de Ouarzazate

Le dar Glawi à Telouet, à son apogée vers 1930 (photo E. Laoust).


VII. L’influence de l’architecture andalouse sur les
Kasbah de Ouarzazate
Caractéristiques clés de l'architecture
andalouse

1. Arcs en fer à cheval


2. Zellige (carreaux de céramique)
3. Cours intérieures (patios)
4. Arabesques et calligraphie
5. Utilisation de la lumière
VII. L’influence de l’architecture andalouse sur les
Kasbah de Ouarzazate
La Kasbah de Taourirt
Conclusion

En conclusion, l'architecture berbère des Kasbahs, bien qu'influencée


par l'architecture andalouse dans les phases avancées de son
développement, a su gardé une identité unique qui témoigne de
l'ingéniosité et de la créativité des artistes berbères. Les influences
andalouses, telles que les arcs en fer à cheval, les zelliges, et les
motifs géométriques, ont certes laissé leur empreinte, mais plutôt
que de diluer l'originalité de l'architecture berbère, elles ont
contribué à créer un style distinctif.
Références

• Golvin, J (1989). Architecture berbère. Encyclopédie berbère, 6 | 1989, 865-877.


• Meunié, J (1962). Sur l'architecture du Tafilalt et de Sijilmassa (Maroc Saharien). In: Comptes rendus des
séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 106ᵉ année, N. 2, 1962. pp. 132-147
• Felze, J. (1935). Au Maroc inconnu dans le haut-atlas et le sud marocain. Grenoble: Arthaud.
• Naji, S. (2008). Art et architectures berbères du Maroc. Bourgogne: la croisée des chemins.
• Naji, S. (2018). La kasbah berbère, ou comment un particularisme architectural devint l’un des principaux
archétypes touristiques chérifiens. In Isnart, C., Mus-Jelidi, C., & Zytnicki, C. (Eds.), Fabrique du tourisme et
expériences patrimoniales au Maghreb, XIXe-XXIe siècles. Rabat : Centre Jacques-Berque
• Terrasse, H. (2010). Kasbas berbères de l'Atlas et des oasis. Actes Sud.
• ،‫ منشورات المركز المغربي للدراسات التاريخية‬.‫ دراسة عمرانية ومعمارية‬.‫ القصور والقصبات بمنطقة تافياللت‬.)2017( ‫ ام‬،‫بوعصب‬
‫فـاس‬

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