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LES ARTS DE L’ISLAM

(suite et fin)
Grands axes:
• Caractéristiques de l’art islamique
• Architecture islamique
• Calligraphie
• L'art du livre
• Les arts mineurs
• L’art bédouin (nomade)
• Conclusion
Caractéristiques de l’art islamique:
• L'art produit dans le contexte du monde islamique présente une certaine
unité stylistique due à l’unité de la culture islamique et des fondements
de la Charia, et au déplacements des artistes, des commerçants, des
commanditaires et des œuvres. Mais il est aussi marquée par sa diversité
due à l’étendue et la richesse de la géographie du monde islamique et à
sa longue chronologie historique (du VII° au XIX° siècle) .
• L'emploi d'une écriture commune dans toute la civilisation islamique et
la mis en valeur particulière de la calligraphie arabe renforce cette idée
d'unité. La calligraphie est une forme majeure de l’ art dans l’islam.
• Les trajectoires géométriques et les motifs floraux jouent un rôle
considérable dans l’ art islamique.
• D'autre éléments ont été mis en valeur, comme l'attention portée au
décoratif et l'importance de la géométrie et des décors tapissant.
• L’ artisanat et les travaux de décoration sont élevés à l’ état d’art.
- L’art sculptural et pictural furent délaissés, on se contente
de réaliser des miniatures surtout en orient et des œuvres
sculptées de manière superficielle. Les motifs figuratifs
sont remplacés par les motifs floraux, géométriques et
calligraphiques.
• L’utilisation de la couleur et décors figuratifs se limitent à
certains palais (demeure d’été des sultans omeyyades), on
emploie en principe le décor exclusivement géométrique,
végétal et épigraphique dans l’architecture et les arts
mineurs.
• Toutefois, la grande diversité des formes et des décors,
selon les pays et les époques, amène souvent à parler plus
d'« arts de l'Islam » que d'un « art islamique ».
Carreaux de zellije,
Médersa Attarine à Fès

Ce panneau illustre
l’harmonie et la
complémentarité entre
l’élément épigraphique,
floral et géométrique.
La miniature Persane
L’architecture
On nomme architecture
islamique, l’art de
construire (al-bina)
développé dans une
région s'étendant de
l'Espagne musulmane à
l’Inde entre 622 et le
XIX° siècle. cet espace
géographique est
appelé par les historiens
le dar-al-islam.
L'architecture prend de nombreuses formes spécifiques dans le
monde islamique, souvent en liaison avec la religion musulmane : la
mosquée, les madrasas, les fondouks ( caravansérails), les hammams, les
fontaines, les demeures …sont autant de bâtiments typiques des pays
d'Islam adaptés au culte et à la vie quotidienne.
Les typologies des bâtiments varient beaucoup selon les périodes et
les régions. Avant le XIIIe siècle, dans les zones géographiques formant le
berceau du monde arabo-islamique,(l’Égypte, la Syrie, l’Irak et la
Turquie), les mosquées suivent presque toutes le même plan dit arabe
avec une grande cour et une salle de prière hypostyle, mais varient
beaucoup dans leur décor et même dans leurs formes.
Les mosquées de l’Occident musulman adoptent souvent un plan en « T »
avec des nefs perpendiculaires à la qibla et parfois les nefs lui sont
parallèles.
L'Iran a ses propres spécificités comme l'emploi de la brique et des
décors de stuc et de céramique ainsi que l'utilisation de formes
particulières issues souvent de l'architecture Sassanide comme les iwans et
l'arc persan. L'iwan est un élément architectural qui consiste en une salle
voûtée ouverte sur une façade rectangulaire surmontée d'un grand arc
en tiers-point, dit arc persan.
Le monde iranien et irakien constitue aussi le berceau de la naissance des
madrasas.
Plan de Jamaa Kbir
Fès Jdid
plan en T dessiné par
la forme de la travée
du mihrab et la nef
centrale
Ispahan , Iwan mosquée de
Vendredi Arc persan
• En Espagne, on trouve plutôt le goût pour une
architecture colorée avec l'emploi d'arcs variés (en fer à
cheval, polylobé, etc..). En Anatolie, sous l'influence de
l'architecture byzantine mais aussi des évolutions
spécifiques à cette région dans le plan arabe, de
grandes mosquées ottomanes à coupole unique et
démesurée sont édifiées, alors que l'Inde mongole
développe des plans particuliers, s'éloignant peu à peu
du modèle iranien et met en valeur les dômes bulbeux.
• L’architecture du monde islamique a été renforcée à
travers l’histoire par son fondement spirituel: le Coran
et la tradition.
Taj Mahal, dôme bulbeux
Arcs et éléments d’architecture et de décor
Médersa Attarine, Fès
La Calligraphie
• L’art antique gréco-romain avait excellé dans les fresques et la
sculpture : nous citerons , Phidias, Lysippe…. Plus tard son
héritière, la culture médiévale, conservera les acquis de
l’Antiquité et donne un autre souffle à l’art de la peinture
iconographique, avec la reconnaissance du christianisme
comme religion d’État sous l’empereur Constantin au
4e siècle.
• En proscrivant la figuration, la religion musulmane orientera
les artistes vers une autre vision créative qui consiste à puiser
dans les caractères arabes la substance nécessaire pour donner
un tampon particulier à 14 siècles de l’histoire artistique
arabo-musulmane.
• La calligraphie en terre d'Islam est considérée comme une activité
majeure, voire sacrée, étant donné que les Sourates du Coran sont
considérées comme des paroles divines. En outre, les
représentations d'êtres vivants sont exclues des lieux et des
ouvrages religieux ; la calligraphie fait donc l'objet de soins tout
particuliers, dans le domaine religieux mais aussi dans les œuvres
profanes.
• De plus, les lettres peuvent être feuillues ou fleuries, c'est-à-dire
ornées d'un motif de feuilles ou de fleurs. En outre Les lettres
arabes recevaient des ornements et des motifs même plus
poussées.
• Au cours des siècles, de nombreux type d’écriture ont connu le
jour dans les différentes régions du monde musulman. Les
principaux styles de la calligraphie arabe sont les suivants:
Style Coufique

• Le style Coufique est une écriture basée sur le


tracé géométrique dans plus ou moins d’un carré
ou dans un angle, caractérisée par son style lourd
et angulaire. Ses lettres sont généralement
rectilignes et associées à des ornements floraux.
Elles sont adaptées à la sculpture sur la pierre, le
métal, le marbre etc.. Elles sont aussi peintes ou
gravées sur les murs des mosquées et des édifices
historiques, ainsi que sur les pièces de monnaie,
voire sur les épitaphes.
Style NASKH

• les origines de ce style remontent au


8e siècle. Le calligraphe Ibn Muqla l’a
retravaillé au 10e siècle en une forme plus
rythmée. Ibn al Bawwab fera aussi un
travail remarquable pour le rendre plus
élégant. La simplicité et la lisibilité de ce
style font qu’il y a encore aujourd’hui plus
d’exemples de Corans copiés en Naskhi
que dans toutes les autres écritures arabes
réunies.
• Le style Naskh est peut-être le style le plus
populaire dans le monde arabe. Il s’agit
d’une écriture cursive sur la base de
certaines lois régissant les proportions
entre les lettres. Le style Naskh est lisible
et claire. Il a été adapté pour être le
meilleur style de composition et
d’impression. Il a évolué dans
d’innombrables styles et variétés, y
compris les Ta’liq, la Riqa et le Diwani, et il
est devenu le parent de l’écriture arabe
moderne.
Style THULUTH

C’est le plus important de tous les styles d’ornement et il est considéré


comme le roi de styles. Il est généralement utilisé pour écrire les rubriques,
les inscriptions monumentales, les titres et les épigraphes princiers.
Style TA'LIQ

• Conçu spécialement pour répondre


aux besoins de la langue perse, il
est encore largement utilisé en
Iran, en Afghanistan et dans le
sous-continent indien. Le style
Ta’liq est un style fluide et élégant.
• C’est Mir Ali Tabrizi qui est à
l’origine de ce style, vers 1370 J.C. À
partir du 15e siècle, son élégance,
sa beauté qui prend la forme d’une
composition suspendue le
conduisent à s’imposer partout en
Perse, Golfe Persique, Chine,
Afghanistan. Son apogée se situe
entre le 17e et le début du
20e siècle.
Style DIWANI

• Le mot diwani veut dire


chancellerie. Ce style de
calligraphie élégant, très serré
se définit par l’élongation des
caractères et son allure
ornementale majestueuse
• Caractérisé par ses courbes
excessives et la structure de
ses lettres non-
conventionnelles, il ne contient
pas les marques des voyelles. Il
a été développé au début du
règne des Turcs Ottomans (du
16ème siècle au début du 17e
siècle).
L’art du livre :
• L'art du livre regroupe à la fois :
• La peinture
• La reliure : consiste à lier, à rassembler les feuilles d'un livre,
pliées ou non en cahier, de manière à en prévenir la
dégradation, à en permettre l'usage durable et souvent à lui
donner une esthétique avenante .
• La calligraphie : l'art de bien former les caractères d'écriture.
On compte de nombreux styles calligraphiques, divisés en
deux grandes catégories : le coufique, aux caractères
angulaires, qui naît très tôt avec l'écriture hijazi des premiers
Corans et se développe, tant en Égypte qu'en Iran , et le cursif,
aux caractères déliés et souples.
• L'enluminure : une peinture ou un dessin exécuté à la main
qui décore ou illustre un texte, généralement un manuscrit .
Arabesque
Selon Le Dictionnaire Larousse, l’arabesque est une ligne idéale ou sinueuse,
résumant le rythme essentiel d’une composition peinte, dessinée ou sculptée.
L’arabesque est un motif ornemental composé de rinceaux végétaux pouvant
former des entrelacs plus ou moins complexes.
Les arabesques islamiques consistent soit en ornements rectilignes produits par des
enlacements de figures géométriques, soit en ornements de forme végétale (ou
simplifiée, ou même réaliste), disposés suivant des règles de symétrie et
d'ordonnance dérivées des combinaisons géométriques dérivant du carré, du cercle,
et du triangle équilatéral.
Les artistes musulmans employèrent les arabesques dans toutes leurs décorations
intérieures, et souvent aussi à l'extérieur. L’arabesque couvre des surfaces
considérables. Elle est utilisée pour remplir les tympans des arcs ou encadrer les
baies, et pour décorer les faïences innombrables dont les édifices étaient couverts.
• L’arabesque est l’un des motifs le plus abondant dans l’art
islamique. Celui-ci a délaissé l’iconographie humaine et donna plus
d’importance aux motifs d’entrelacs végétaux comme décoration
principale sur de nombreux supports souvent en association avec des
motifs géométriques. Pour un musulman, ces formes constituent des
motifs dont la répétition s’étend au-delà du monde matériel visible.
Elles symbolisent la nature infinie. Dans les arts islamiques,
l’arabesque est donc l’expression d’une spiritualité.
• L’art de l’arabesque consiste à répéter plusieurs fois les mêmes
formes géométriques, qui ont beaucoup de significations cachées
derrière eux. Par exemple un simple carré, peut avec ses quatre côtés
équilatéraux, symboliser les éléments de la nature: la terre, l’air, le
feu et l’eau. Les formes circulaires, elles, témoignent de l’unicité
infinie du créateur.
Arabesques (style mauresque).
Les arts mineurs

L'expression <<arts mineurs>> désigne


habituellement les métiers manuels servant à
la fabrication des objets d'utilité courant.
Les arts dits « mineurs »

• On appelle en Europe « arts mineurs » des domaines qui font


partie des arts décoratifs. Cependant, en terres d'Islam comme
dans de nombreuses civilisations extra-européennes ou anciennes,
ces médias ont été largement utilisés à des fins plus artistiques
qu'utilitaires et portés à un point de perfection qui interdit de les
classer comme artisanat. Ainsi, si les artistes islamiques ne
s'intéressent pas à la sculpture pour des raisons principalement
religieuses, ils font parfois preuve, selon les époques et les régions,
d'une inventivité et d'une maîtrise remarquables sur ces différents
terrains avec les arts du métal, de la céramique, du verre, de la
pierre taillée (cristal de roche notamment), mais également pierres
dures, du bois sculpté et de la marqueterie, de l'ivoire, ....
Textile L’art du bronze
Poterie
Peinture sur bois L’Ivoire
Les vitraux islamiques
Les musulmans ont commencé à utiliser les vitraux pour embellir
les édifices au 7ème siècle, en Égypte. Les découvertes
archéologiques modernes ont mis à jour des traces de commerce
de vitraux venant d’’Égypte au Vietnam au 9ème siècle.
Certains des designs et des concepts des vitraux islamiques
comme la concentration des formes géométriques, la calligraphie
et le thème floral ont influencé la région Ottomane et y ont été
trouvé en abondance. Tout artiste aspire aux principes classiques
de l’harmonie, de l’unité et de la beauté, de l’élaboration et de la
modification de la surface du verre et utilise la peinture pour
jouer avec la lumière et ainsi révéler les différentes couleurs et
les profondeurs de son support.
Cette mosquée, située à Shiraz en Iran, fut érigée sur l'ordre de Mirza Hasan Ali
Nasir al Molk, 1876 à 1888. C’est un véritable joyau d'architecture, composée de
voûtes et de niches de Muqarnas extrêmement complexes, celle que l'on
surnomme la "mosquée rose" s'apprécie d'autant plus le matin, pour admirer les
reflets des vitraux aux mille couleurs qui se dévoilent sur les tapis persans
Chemmassiat au dessus du mihrab
de la médersa Bouinaniyya à Fès
L’art bédouin, nomade
Tous les arts que nous venons de mentionner ont pour cadre la vie
urbaine. La présentation des domaines de l'art islamique serait fort
incomplète si nous passions sous silence I'art bédouin.
Par ce terme, on entend I'art de ceux qui n'habitent pas la ville mais la
campagne ouverte et, plus exactement, I’art des nomades.
L'art du tapis noué, d'origine incontestablement nomade, est le meilleur
exemple de I'apport bédouin à la culture musulmane. Et son évolution
artistique est en même temps une illustration de I'interaction des deux
pôles du monde musulman que sont le sédentarisme et le nomadisme; les
nomades aiment le rythme percutant et constant, rappel d'un présent
permanent, et I'espace indéfini, sans bornes; les sédentaires aiment
délimiter I'espace, l’encadrer et I'ordonner en vue d'un centre.
Toute la civilisation musulmane vit de l'échange entre ces deux pôles;
elle est un équilibre vivant entre la ville et la campagne, la stabilité et le
mouvement, la contemplation et la combativité.
Tapis bédouin à décor géométrique répété
Conclusion
• Les arts islamiques sont donc très diversifiés. On constatera
toutefois que malgré la divergence des styles, la hiérarchie
des arts, telle que nous venons de la décrire, demeure
partout la même: partout c'est I'art de l'écriture et
ornemental qui donne le ton, et la synthèse de I'architecture.
Ce sont là d'ailleurs deux aspects de I'art musulman qui n'ont
pas de précédents directs dans d'autres civilisations,
certainement; il permet notamment de saisir la nature de I'art
islamique par contraste, en considérant la manière dont il a
transformé l’héritage artistique des civilisations précédentes,
le choix qu'il a fait parmi leurs formes, ce qu'il en a assimilé et
ce qu'il en a rejeté.

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