La fragmentation de l'empire abbasside a contribué à l'émergence du sultanat de
Delhi. En effet au 9e siècle, l'empire abbasside commence à se fragmenter en plusieurs
petits états rivaux en raison de la montée du pouvoir des gouverneurs locaux, les révoltes internes, les guerres avec d'autres empires et les invasions étrangères. En 1186, les Ghurides, une dynastie iranisée régnant en Afghanistan, s’emparent de Lahore (au Pendjab), l’ancienne capitale des Ghaznévides, ainsi que de tout le bassin du Gange, de Delhi jusqu’au Bengale. En 1206, à la mort du souverain ghuride Mu‘izz al-Dīn, un de ses lieutenants turcs, Qutb al-Dīn Aybak, se proclame « roi » à Lahore, puis installe sa capitale à Delhi. La prospérité du Sultanat de Delhi a été rendue été rendue possible grâce à plusieurs facteurs liés à l’empire abbasside. L'empire abbasside était connu pour son avancement dans les domaines de la science, de la philosophie, de la médecine et des mathématiques. Ces connaissances ont été transmises à l'Inde et ont contribué à son propre développement scientifique et culturel. De plus l'empire abbasside a favorisé la diffusion de l'islam en Inde. L'arrivée de l'islam a eu un impact important sur la société indienne, notamment en renforçant les échanges commerciaux et culturels avec les pays musulmans, en apportant de nouvelles idées et en stimulant l'art et l'architecture. Et en fin le Sultanat de Delhi était situé à la croisée des routes commerciales de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique, ce qui lui permettait de profiter du commerce international et de s'enrichir grâce à la taxation des produits échangés. Le Sultanat de Delhi avait plusieurs institutions qui ont été inspirées par l'expérience des dynasties musulmanes précédentes, y compris l'Empire abbasside. Le sultan était le chef de l'État et de l'armée, ainsi que le représentant de l'islam. Il avait le pouvoir absolu de gouverner l'empire et était assisté d'un conseil de ministres. Le diwan était un bureau gouvernemental qui gérait les finances de l'État. Les amirs étaient des gouverneurs locaux nommés par le sultan pour administrer les provinces de l'empire. Les ulémas étaient des savants musulmans chargés d'enseigner la religion et la loi islamique. le Sultanat de Delhi a connu un certain nombre de facteurs qui ont contribué à son déclin, notamment l'instabilité politique, les pressions extérieures, la corruption et la mauvaise gestion, les conflits religieux et les pressions économiques. Ces facteurs ont tous contribué à l'affaiblissement de l'autorité centrale et à la fragmentation de l'empire, qui a finalement conduit à sa chute. Le Sultanat de Delhi et l'Égypte Mamelouk partagent certaines similitudes en termes de leur fondation par des dynasties militaires musulmanes, leur adoption de l'islam comme religion d'État, leur positionnement stratégique sur des routes commerciales importantes et leur développement culturel et scientifique. Les deux ont également connu des périodes de prospérité économique et culturelle, ainsi que des périodes de déclin et d'instabilité politique. Cependant, il y a aussi des différences significatives. Par exemple, l'Égypte Mamelouk était gouvernée par des esclaves militaires d'origine turque et caucasienne, tandis que le Sultanat de Delhi était dirigé par des dynasties turco-afghanes. De plus, l'Égypte Mamelouk était une province de l'Empire ayyoubide avant de devenir un État indépendant, tandis que le Sultanat de Delhi a été fondé par les Ghurides après leur conquête de l'Inde. Enfin, l'Égypte Mamelouk a connu une période de déclin après l'arrivée de l'Empire ottoman au XVIe siècle, tandis que le Sultanat de Delhi a été remplacé par l'Empire moghol après la bataille de Panipat en 1526. Malgré ces différences, on peut dire que les deux États ont eu des parcours historiques similaires et ont laissé une marque importante dans l'histoire de la région.