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INTRODUCTION

L’exploration européenne de l'Afrique a commencé avec les Grecs anciens et les Romains qui ont
exploré et établi des colonies en Afrique du Nord. Au xve siècle, les Portugais, en particulier sous les
ordres du prince Henri le Navigateur, ont découvert les côtes de l'Afrique de l'Ouest. La curiosité
scientifique et l'esprit missionnaire chrétien ont rapidement été subordonnés à des considérations
mercantiles, notamment le commerce d'esclaves. D'autres nations européennes (Hollandais,
Espagnols, Français, Anglais, etc.) se sont jointes aux trafics africains, mais pendant des siècles, la
connaissance européenne de l'intérieur de l'Afrique était très imprécise. Une grande partie des
territoires inconnus représentés par des espaces blancs sur les cartes ont été explorés au cours
d'expéditions ardues et souvent fatales au xixe siècle.

Afrique de l’Ouest.
L'Afrique au xiiie siècle : Mamelouk ; Perse ; Arabes ; Yémen. califat hafcide; Kanem; Touareg; 1-
Mérinides; 2 - Abdalwadides; Empire du Mali. Éthiopie ; Aloa (Bolgo (en)) ; Toundjour. comptoirs
arabes ; Zanzibar; Kitara (Chwezi (en)); Grand Zimbabwe; Feti; Khoïkhoïs; San.

Les sociétés installées en Afrique de l'Ouest sont d'origines très diverses. Au sud, du Sénégal au golfe
de Guinée, la forêt équatoriale est colonisée par des populations parlant des langues nigéro-
congolaises, à l'instar de la totalité des langues parlées au sud d'une ligne reliant le nord du Sénégal
au sud de la Somalie. Plus au nord, les régions de savane voient s'installer de petits groupes parlant
des langues nilo-sahariennes, probablement en quête de terres plus fertiles face à l'avancée du
désert. Ces groupes se dispersent le long du Moyen-Niger et sur les rives méridionales du lac Tchad,
près de plaines inondables propices à l'agriculture.

À partir du ixe siècle, plusieurs États dynastiques se succèdent le long de la savane subsaharienne, de
la côte Atlantique au centre du Soudan, dont les plus puissants sont l'empire du Ghana, le royaume
de Gao et le royaume du Kanem-Bornou. Le Ghana commence à décliner au xie siècle et l'empire du
Mali lui succède deux siècles plus tard. Son mansa, ou roi le plus connu est Mansa Moussa (vers
1312-1332), grâce au récit qui a subsisté de son pèlerinage à la Mecque, qu'il aurait entrepris avec
une suite de 60 000 hommes et en causant une dévaluation de l'or qui dura dix ans à cause de ses
multiples dons effectués en chemin. Il est ainsi considéré comme l'homme le plus riche de l'histoire
par rapport à la richesse de son époque par des chercheurs modernes55. Au xve siècle, alors que le
Mali commence lui-même à perdre des territoires, le chef songhaï Sonni Ali Ber échappe à l'autorité
de son suzerain et fonde l'empire songhaï, au centre du Niger actuel, à partir de ce qui n'était qu'un
royaume vassal du Mali.

Parallèlement, à partir du xie siècle, des villes haoussas, en particulier Kano au nord de
l'actuel Nigeria, se développent grâce à la pratique du commerce et de l'industrie, jusqu'à former
des cités-États. Elles restent en bordure des principaux empires soudaniques jusqu'au xve siècle,
versant des tributs à l'empire Songhaï à l'ouest et au royaume du Kanem-Bornou à l'est.

La progression de l'Islam vers le sud est interrompue par la forêt tropicale qui traverse le continent
au niveau du 10e parallèle nord. Ils n'atteignirent jamais la côte de Guinée et les royaumes qui s'y
développèrent restèrent hors de toute influence islamique. Ife, la plus ancienne des cités-
États yoruba connues, est gouvernée par un prêtre-roi désigné par le titre d'oni. Centre culturel et
religieux de l'actuel sud du Nigeria dès le viiie siècle, Ife exporta son système gouvernemental vers la
ville d'Oyo, qui étend petit à petit son pouvoir sur la région environnante jusqu'à éclipser sa cité-
mère et prospérer au sein de son propre État à partir du xve siècle, constituant le royaume d'Oyo.

Les yorubas s'installent également à l'est d'Ife, en région de culture edo, au xiiie siècle, pour y fonder
le royaume du Bénin. Deux cents ans plus tard, ce dernier est devenu une importante puissance
commerciale, isolant Ife de la côte et de ses ports. À son apogée, entre le xvie siècle et le xviie siècle,
le royaume avait annexé une partie du territoire des yorubas et des igbos.

Afrique de l’Est.
La région de la Corne de l'Afrique est marquée tout au long du Moyen Âge par l'expansion de l'islam.
Très tôt, au début du viie siècle, alors que Mahomet était en conflit à La Mecque avec la tribu
des Quraïchites, certains de ses disciples cherchèrent refuge dans le royaume d'Aksoum, au nord de
l'Éthiopie, comme Jaafar ibn Abi Talib, et ils furent protégés par l'Empereur d'Aksoum Ashama ibn
Abjar. Les relations entre les deux entités étaient donc bonnes au départ, mais à la disparition
d'Aksum vers 990 plusieurs populations côtières étaient déjà converties, ce qui engendrera quelques
siècles plus tard le début de conflits entre les royaumes musulmans de la côte, comme le sultanat du
Choa ou le sultanat d'Ifat, et le royaume d'Abyssinie de l'autre. Le Moyen Âge éthiopien commence
avec l'effondrement d'Aksum durant le xe siècle, et une période de trois siècles de laquelle peu de
choses subsistent. Vers 1140, les Zagwés du Lasta arrivent au pouvoir. Ils dominent initialement la
partie septentrionale de leur province mais à partir du début du xiiie siècle, ils étendent leur contrôle
sur le Tigray, le Bégemeder et l'actuel Wello. Il s'agit du début d'une résurgence de l'empire
éthiopien avec cette fois le christianisme copte comme marqueur national, l'Église servant de soutien
à la dynastie des Zagwés. Ainsi, des églises taillées dans la roche sont édifiées à Lalibela par Gebre
Mesqel Lalibela, qui avait décidé de faire de cette ville la capitale de son empire.

Les Zagwés sont renversés à la fin du xiiie siècle par la dynastie salomonide, fondée par Yekouno
Amlak. Cette dynastie, qui se réclame de la lignée des rois d'Aksoum, entreprendra pendant trois
siècles la restauration progressive de l'hégémonie éthiopienne sur la région. Durant son règne, les
motifs religieux servent de motifs, pour les dirigeants des deux religions, pour des guerres destinées
à assurer leur prestige et leur domination. Ainsi, Amda Seyon Ier menacera le sultan mamelouk
d'Égypte Nâsir Muhammad ben Qalâ'ûn de détourner le cours de Nil et d'autres représailles après
que ce dernier eut repris les persécutions contre les coptes d'Égypte, ce qui mènera à de multiples
guerres contre les sultanats côtiers tels que le Sultanat d'Ifat, le Hadiya, le Daouaro et
les agew (agao) qu'il remportera. Les règnes de ses successeurs, parmi lesquels ceux de David Ier
d'Éthiopie (dont l'ambassade en Europe et à Rome donnera naissance au mythe du Royaume du
prêtre Jean) et de Yeshaq Ier d'Éthiopie (qui tentera sans succès d'établir une coalition avec Alphonse
V d'Aragon et Jean Ier de Berry), seront marqués par des guerres perpétuelles contre les voisins de
l'Éthiopie, qu'ils soient païens ou musulmans mais aussi un renforcement progressif du royaume. La
conversion des populations est un des recours les plus viables pour stabiliser les territoires conquis.
Ainsi, Zara Yaqob, à la fin du Moyen Âge, convertit les habitants du Damot et du Godjam et participe
aux débats théologiques.

En Nubie, la situation fut bien plus stable, et propice aux échanges commerciaux. La région est
d'abord divisée entre Alodie, Makurie et Nobatie. Cependant, le royaume de Makurie s'étend
au viie siècle en annexant le royaume voisin de Nobatie à peu près à l'époque de l'invasion arabe ou
sous le règne de Mercure de Dongola (Merkurios). Les premiers siècles du Moyen Âge sont en outre
marqués par l'arrivée au pouvoir de musulmans en Égypte, qui domineront de façon épisodique la
région. Les principautés de Makurie et d'Alodie avaient d'abord infligé une défaite cuisante lors
du siège de Dongola aux troupes arabes menées par le général Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh56, grâce à
la supériorité de leurs archers. À la suite de cette bataille, un traité appelé Baqt est signé entre les
deux parties. En l'échange d'une coopération commerciale et judiciaire avec les fugitifs, ainsi que de
l'envoi régulier d'esclaves par les Nubiens, la paix fut globalement maintenue entre les différentes
parties jusqu'au xiiie siècle. La seule exception fut lorsque la Makurie avait essayé de replacer
les Fatimides sur le trône en Égypte peu après la conquête de Saladin en 1171, mais l'expédition est
battue et Qasr Ibrim occupée. La Makourie déclina à partir de ce moment-là, et sombra peu à peu
dans l'anarchie, en particulier après l'arrivée de Baybars et des Baharites (Mamelouks du fleuve) au
pouvoir en Égypte, qui relança la tentative de conquête par l'Égypte de la région. Des tribus arabes
s'implantèrent dans la région, et celle des Awlad kenz prit le contrôle de la région couverte par
la Makurie en 1412, qui s'islamisa progressivement sous leur influence jusqu'à la fondation du
royaume puis Sultanat de Sennar, qui reconquit la Nubie en 1504 avant de se convertir à l'islam en
1523. Ce royaume se maintint dans la région, en dépit des convoitises ottomanes et éthiopiennes,
jusqu'au xixe siècle.

Plus au Sud, la côte allant du Sud de la Somalie à Sofala est colonisée progressivement par des
commerçants Arabes et Persans, en particulier par les Shirazi à Kilwa notamment. Ces élites
marchandes exercent une forte influence sur les peuples bantous de la côte, donnant
progressivement naissance à la culture swahilie dans les régions dominées. L'ensemble de la côte est
ainsi convertie à l'islam d'ici au xiiie siècle, en grande partie parce que les musulmans échappaient à
l'esclavage tandis que les kufra (infidèles) de l'intérieur des terres étaient régulièrement réduits en
esclavage. La région prospère grâce au commerce oriental, et entretient de bonnes relations avec
la Chine des Ming. Il s'agit d'une civilisation urbaine, et en grande partie insulaire, centrée autour des
archipels de Kilwa, de Zanzibar et de Lamu et des villes côtières de Mélinde, Mombasa ou Pate.
Cependant, Kilwa prend rapidement l'ascendant et soumet les autres cités de la région, prospérant
grâce aux commerces d’ivoire d’éléphants et d’hippopotames, de cornes de rhinocéros, de cuivre,
d'écailles de tortue, de perles et grâce à l’or en provenance des mines de Sofala, dans
l’actuel Mozambique. La région est visitée par Zheng He lors de ses voyages en Afrique en 1417-1419
et en 1431-1433, et il parvient jusqu'à Malindi (Mélinde).

L’AFRIQUE CENTRALE : EX GABON ET CONGO


Il reste difficile d’analyser de manière précise la situation créée au Gabon et au Congo, depuis le
milieu du XIXe siècle, par la « présence française ». Les ouvrages de valeur font défaut et les archives
anciennes sont ou incomplètes ou de qualité très inégale. Il n’en est pas moins indispensable de le
faire, avec une prudence constante, afin de situer le plus exactement possible les deux grands
groupes ethniques — Fang et Ba-kongo — dont nous entreprenons l’étude.
En la circonstance, quelques rappels d’ordre historique sont nécessaires. Ces deux pays représentent
« une partie intégrante de l’Afrique centrale, le rebord ouest de la cuvette congolaise » ;
géographiquement, ils composent un ensemble orienté vers l’Afrique centrale ; ethniquement, il en
est de même : le fonds de leur peuplement étant essentiellement bantou et résistant à la
pénétration de l’islam.
Ils disposent d’une façade maritime qui a été, dès la fin du XVe siècle, reconnue par les navigateurs
portugais : entre 1471 et 1475, Lopo Gonçalves repère certains points de la côte gabonaise,
préparant la voie à une reconnaissance portugaise que manifeste encore la toponymie ; en 1482,
Diego Çâo parvient avec son escadre à l’embouchure du Zaïre (le Congo). Cette date est importante :
elle marque la découverte de deux « Etats » s’étendant de part et d’autre du fleuve (le Loango et le
Kongo) ; elle crée les premières relations avec l’Europe, ouvre le pays à la traite et à l’évangélisation.
L’AFRIQUE, MOEN ORIENT
À la suite de la révolution industrielle, les pays européens comme le Royaume-Uni et
la France deviennent des puissances impérialistes et se positionnent militairement et politiquement
en Inde, en Chine et en Afrique où les populations sont encore à un état d'avancement moins élevé
que les Européens ; avec l'affaiblissement de l'Empire ottoman, l'opportunité de prendre le contrôle
du Moyen-Orient s'offre aux Occidentaux afin entre autres d'augmenter le commerce avec leurs
colonies respectives. Les Grecs gagnent leur indépendance en 1823, l'Égypte de Méhémet
Ali en 1867. Considéré comme l’« homme malade de l'Europe », l'Empire ottoman n’est pas envahi
par les puissances rivales du Royaume-Uni et de la France qui préfèrent s'en servir comme un tampon
empêchant la Russie de prendre le contrôle de l'accès des Balkans à la mer Méditerranée.

Au cours du XIXe siècle et du XXe, l'Empire britannique occupe l'Égypte et une partie du sud de
la péninsule arabique ; à la suite de la Première Guerre mondiale, et des accords Sykes-
Picot, Chypre, la Palestine et l'Irak tombent sous contrôle britannique et l'État du Grand Liban (Syrie
mandataire) passe sous mandat français de la Société des Nations.

CONCLUSION
Avec l’essor du mouvement abolitionniste et la prohibition de la traite négrière (1807 pour
l’Angleterre), certains explorateurs au xixe siècle portent sur l’Afrique intérieure un regard différent.
Ils s'attachent à en connaître la géographie, à en évaluer le potentiel et à en approcher les peuples de
près. Si le racisme et les préjugés ne sont pas absents de leurs récits de voyage, l’estime et parfois la
bienveillance sont également là. Ces « voyages ne témoignent encore ni d'un culte de l'héroïsme, ni
d'un âge impérialiste où le Blanc arriverait en vainqueur. Ils reflètent plutôt une rencontre, dans tous
les sens du terme. Une rencontre à hauteur d'hommes, entre quelques Européens et de multiples et
divers Africains »

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