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TRAHISON et FIDÉLITÉ dans Une si longue lettre de Mariama Bâ.

Introduction.

Certains écrivains emploient leur plume et leur inspiration au service de la lutte contre tout ce qui
défavorise la femme dans la société actuelle. Mariama Bâ n’est pas en reste puisqu’elle a écrit
Une si longue lettre avec le secret besoin de dénoncer toutes les formes d’injustice auxquelles la
femme moderne est confrontée. Parmi ces injustices, il y a les thèmes de la trahison et de la
fidélité qui sont traités dans l’œuvre. Nous les aborderons un à un en articulant nos propos autour
des couples.

I. LA TRAHISON.

La trahison est le fait de cesser d’être fidèle. Dans l’œuvre, cette infidélité est à chercher dans
trois couples : entre Modou Fall et Ramatoulaye d’abord, entre Samba Diack et Jacqueline
ensuite, et Mawdo Bâ et Aïssatou enfin.

1. Le couple Modou Fall – Ramatoulaye.

Après 25 ans de mariage, aucune femme ne peut garder sa forme physique comme lorsqu’elle
était à la fleur de l’âge. C’est ce qui est arrivé à Ramatoulaye qui a eu douze maternités à l’issue
desquelles elle a perdu tout son charme corporel. C’est justement ce moment que son mari
choisira pour la trahir en quittant le domicile conjugal et en abandonnant ses propres enfants. Pire,
il a épousé une élève qui était aussi la camarade de classe de Daba, sa propre fille.

2. Le couple Samba Diack – Jacqueline.

Un autre cas, pire que le premier, s’est déroulé entre Samba Diack et Jacqueline. Le premier est
un collègue médecin de Mawdo Bâ. Quant à la femme, elle est une Ivoirienne qui a tout quitté :
pays, parents et amis, sauf sa religion, pour suivre son mari mais celui-ci ne le mérite pas car il l’a
abandonnée pour courir derrière des Sénégalaises qu’il juge plus « fines ». Il ne cachait même pas
ses aventures. Jacqueline en tombera malade de chagrin.

3. Le couple Mawdo Bâ – Aïssatou.

Le couple Mawdo Ba Aïssatou est à considérer de façon nuancée. En effet, Mawdo Ba n’a pas
décidé de trahir sa femme Aïssatou mais c’est sa mère Seynabou Diouf dite Tante Nabou qui, par
jalousie ou vengeance, a poussé son fils à épouser la petite Nabou, son homonyme. Elle l’a
ramenée exprès de Diakhao et a usé de délicatesse pour l’imposer à son fils. Donc à ce niveau, il
serait plus prudent de ne pas appeler cet acte « trahison » mais plutôt « obéissance parentale ».
Malheureusement, le couple en payera cher les conséquences puisque divorce s’en suivra.
En résumé, la trahison est très remarquable dans l’œuvre et bien souvent, ce sont les hommes qui
sont fautifs. Mais il y a cependant des couples qui sont fidèles.

II LA FIDÉLITÉ.

La fidélité est le comportement de quelqu’un qui n’a de relation qu’avec son conjoint et qui, pour
rien au monde, ne s’en sépare.

1. Le couple Daouda Dieng – Aminata.


C’est le seul couple dont on parle sans penser à l’infidélité. Le mari est un député et petit ami
d’enfance de Ramatoulaye. À un certain moment, Ramatoulaye a failli accepter sa main mais
quand elle a pensé au nombre de ses enfants, à son âge avancé ainsi qu’à la peine qu’elle causerait
à Aminata, son épouse, elle a changé de décision
.
2. Le couple Ramatoulaye – Modou Fall.

Contrairement au mari, Ramatoulaye est restée fidèle même après la mort de celui-ci. Malgré les
avances insistantes de Tamsir, malgré le souvenir de Daouda Dieng, pour faire preuve de fidélité
et surtout par conscience, elle gardera intacte sa nouvelle vie de veuve. Elle s’en explique par son
refus de l’égoïsme. En effet, comment, après avoir compris les insomnies et les douleurs morales
causées par le sentiment de partager son mari, peut-elle faire subir le même sort à une de ses
congénères ?

2. Le couple Ibrahima Sall – Aïssatou

Ce sont des enfants inexpérimentés qui ont eu le malheur de connaître l’amour avant le mariage.
En effet, Aïssatou tombera enceinte mais sa mère s’en console puisque Iba Sall, l’auteur de la
grossesse, un jeune étudiant, reconnaîtra la paternité du bébé. Ramatoulaye en profite pour saluer
son courage et sa responsabilité, étant donné qu’il est prêt à l’épouser dès la fin de ses études à
l’université.

Conclusion.

En définitive, nous assistons dans l’œuvre comme à un "bal masqué" entre couples qui se donnent
la main ou la retirent pour une raison ou pour une autre. Les uns sont fidèles tandis que les autres
ont trahi leur partenaire. On remarque surtout que la plupart de ces derniers sont des hommes,
même s’il y a quelques exceptions. En un mot, Mariama Bâ pointe du doigt une question sensible
qui unit ou gâche les couples jusqu’à nos jours.

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